Là où tout bascule | Le Lys
Posté : 24 juil. 2025 14:40
Après avoir quitté Valmyra, je me suis retrouvée livrée à moi-même, destinée à refaire ma vie ailleurs. Tout ce que j’ai connu s’est effondré comme un château de cartes, du jour au lendemain. Comme si la perte de mon seigneur n’a pas suffit à m'accabler, le bannissement a été encore plus dur à digérer. J’ai été accusé de l’avoir précipité, puis innocenté mais pesé par le poids de ma négligence. Je n’ai pu que récupérer mon armure dont certains pans ont été revendu pour m’acheter un destrier et mon épée, ma fidèle lame, grâce à un vieil ami.
Un jeu s’est joué dans l’ombre de cette affaire. J’ai été la lame des Valmyra, puis un simple bouc-émissaire bon à jeter, une vieille épée rouillée qui ne trouvait plus son utilité dans cette famille corrompue. Pendant un temps, je me suis abandonnée moi-même, oubliant mes mésaventures dans l’alcool. Puis, je me suis relevée. Fièrement. J’ai repris la route, cherchant à vivre et mettre au service d’autrui, pour les faibles, pour l’Or. De simples excuses pour oublier mes démons.
Mais au fond, je n’arrive jamais vraiment à oublier ma culpabilité… Ni les enjeux de mon bannissement et la vérité que je n’arrive pas à atteindre derrière. Les routes sont devenus mon foyer et me consolent de ma nouvelle vie misérable.
[...]
Je me suis fait une raison… Pas vraiment, en fait. J’enquête, parfois. Je cherche des indices au fil de mes voyages dans des endroits que mon seigneur a fréquenté au cours des siens. Mais les pistes restent maigres. Au final, je passe bien plus de temps, dans les tavernes, à écouter les histoires des ivrognes qu’à courir après une vérité qui m’échappe. Cette fois-ci, j’ai fait une halte dans le petit village perdu de Valfroid, au liste du royaume de Lumen. J’ai trouvé une chambre dans l’auberge du coin et me suis attablée pour prendre un repas mérité.
Mais les dires d’un soulard ont finalement eu raison de mon intérêt.
« Il paraît que le c’pitaine de la garnison paye quelques pièces si on tue le slaad gris qui traîne autour du village.
- Personne n'a envie de s’approcher de ce truc, Al. »
Sauf moi, visiblement. Car dès le lendemain matin, je me suis présentée à la garnison du village pour proposer mon aide. Le contrat est simple : tant que je ramène la tête, je suis payée. Mais ils n’ont que peu d’informations à me donner sur la créature. Elle vit principalement la nuit et peut se métamorphoser. Sa nourriture préférée ? Les enfants. Le village déplore malheureusement de nombreuses pertes depuis son apparition dans le coin.
Après avoir fait quelques repérages sur ces précédents kidnapping, il ne me reste plus qu’à attendre le soir.
[...]
Etrangement, j’arrive à voir à travers sa métamorphose. Mais il a déjà capturé son repas du soir et le bougre est plutôt rapide. Je me jette, tout à coup, sur lui pour essayer d’attraper sa proie. Je réussis à la retirer de ses vilaines griffes mais ce dernier me plaque brusquement au sol. Pendant que son dîner s’enfuit, j’attrape sa patte pour ne pas qu’il s’échappe. Mes doigts entourent ses chevilles, tentant de tenir leurs prises sur sa peau flasque.
Mais ses griffes s’enfoncent dans ma peau et m’arrachent un cri de douleur. Dans cette position, il m’est impossible de sortir mon épée mais il est hors de question que je le lâche et qu’il rattrape la petite fille. Sa patte avant droite se lève tout à coup quand ses doigts se ferment sur sa paume, ses griffes, pointent vers moi.
« Bordel ! Tu vas te calmer le moche ! »
J’esquive de justesse quand elle se plante à quelques centimètres de mon visage. Maintenant c’est son immonde gueule qui s’ouvre au-dessus de moi. Je n’ai peut-être pas l’apparence de sa nourriture préférée mais de là à essayer de me croquer. Il faut que j’essaye de me défaire de son emprise, sans lui laisser une voie de sortie. Ça s'annonce particulièrement compliqué.
Un jeu s’est joué dans l’ombre de cette affaire. J’ai été la lame des Valmyra, puis un simple bouc-émissaire bon à jeter, une vieille épée rouillée qui ne trouvait plus son utilité dans cette famille corrompue. Pendant un temps, je me suis abandonnée moi-même, oubliant mes mésaventures dans l’alcool. Puis, je me suis relevée. Fièrement. J’ai repris la route, cherchant à vivre et mettre au service d’autrui, pour les faibles, pour l’Or. De simples excuses pour oublier mes démons.
Mais au fond, je n’arrive jamais vraiment à oublier ma culpabilité… Ni les enjeux de mon bannissement et la vérité que je n’arrive pas à atteindre derrière. Les routes sont devenus mon foyer et me consolent de ma nouvelle vie misérable.
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Je me suis fait une raison… Pas vraiment, en fait. J’enquête, parfois. Je cherche des indices au fil de mes voyages dans des endroits que mon seigneur a fréquenté au cours des siens. Mais les pistes restent maigres. Au final, je passe bien plus de temps, dans les tavernes, à écouter les histoires des ivrognes qu’à courir après une vérité qui m’échappe. Cette fois-ci, j’ai fait une halte dans le petit village perdu de Valfroid, au liste du royaume de Lumen. J’ai trouvé une chambre dans l’auberge du coin et me suis attablée pour prendre un repas mérité.
Mais les dires d’un soulard ont finalement eu raison de mon intérêt.
« Il paraît que le c’pitaine de la garnison paye quelques pièces si on tue le slaad gris qui traîne autour du village.
- Personne n'a envie de s’approcher de ce truc, Al. »
Sauf moi, visiblement. Car dès le lendemain matin, je me suis présentée à la garnison du village pour proposer mon aide. Le contrat est simple : tant que je ramène la tête, je suis payée. Mais ils n’ont que peu d’informations à me donner sur la créature. Elle vit principalement la nuit et peut se métamorphoser. Sa nourriture préférée ? Les enfants. Le village déplore malheureusement de nombreuses pertes depuis son apparition dans le coin.
Après avoir fait quelques repérages sur ces précédents kidnapping, il ne me reste plus qu’à attendre le soir.
[...]
Etrangement, j’arrive à voir à travers sa métamorphose. Mais il a déjà capturé son repas du soir et le bougre est plutôt rapide. Je me jette, tout à coup, sur lui pour essayer d’attraper sa proie. Je réussis à la retirer de ses vilaines griffes mais ce dernier me plaque brusquement au sol. Pendant que son dîner s’enfuit, j’attrape sa patte pour ne pas qu’il s’échappe. Mes doigts entourent ses chevilles, tentant de tenir leurs prises sur sa peau flasque.
Mais ses griffes s’enfoncent dans ma peau et m’arrachent un cri de douleur. Dans cette position, il m’est impossible de sortir mon épée mais il est hors de question que je le lâche et qu’il rattrape la petite fille. Sa patte avant droite se lève tout à coup quand ses doigts se ferment sur sa paume, ses griffes, pointent vers moi.
« Bordel ! Tu vas te calmer le moche ! »
J’esquive de justesse quand elle se plante à quelques centimètres de mon visage. Maintenant c’est son immonde gueule qui s’ouvre au-dessus de moi. Je n’ai peut-être pas l’apparence de sa nourriture préférée mais de là à essayer de me croquer. Il faut que j’essaye de me défaire de son emprise, sans lui laisser une voie de sortie. Ça s'annonce particulièrement compliqué.