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En chemin pour Hurlevent [Cahir]
Posté : 04 août 2025 09:28
par Saelya
Saelya avait quitté Rivebois depuis le début de la journée. Un adieu difficile avec son père qui la voyait quitter le foyer pour la première fois. Saelya avait aussi dit au revoir aux autres villageois qui s’étaient réunis pour son départ.
Âgée de dix-huit ans, c’était la première fois que la jeune femme voyageait. Elle allait à Hurlevent, une ville du royaume de Lumen qui accueillait la guilde des aventuriers. Avec les invasions orcs et la prolifération de monstres dans les régions reculées de Lumen la guilde voulait recruter de nouveaux membres, même peu expérimentés. C’était justement le cas de Saelya.
La jeune femme n’avait qu’une connaissance basique de sorts rudimentaires comme étincelle pour allumer un feu de camp ou souffle de vent qui pouvait servir un peu en affrontement puisque cela ressemblait à un coup de poing invisible si elle se concentrait bien. Elle avait aussi quelques connaissances et pouvoirs pour des soins primaires mais cela s’arrêtait là.
En chemin, Saelya vit une cariole abandonnée. Elle posa la main sur son poignard. Elle n’avait que cette arme. Pour tout autre équipement elle avait un sac à dos avec ses vêtements. Sur elle-même, elle ne portait qu’un pantalon et une chemise ouverte et, dessous, simplement une culotte. Sa chemise ainsi ouverte aurait pu ne pas correspondre aux convenances selon les endroits mais elle trouvait cela plus agréable pour voyager.
Autour du chariot il n’y avait personne. Pas même la trace d’une monture. C’est alors que Saelya vit plantée dans le bois une flèche. Elle n’en avait jamais vu de telle mais elle reconnut l’empenage qu’elle avait déjà vu dans un livre de son père. C’était une flèche orc. On disait que certaines étaient même empoisonnées. Pourtant ils n’auraient pas dû être aussi loin dans Lumen.
Saelya décida de changer de direction pour aller vers un petit village d’Amakna et éviter de rester sur cet axe.
Le soir, elle posa son campement près d’une rivière. Elle se lava le visage avant de manger un repas préparé par l’aubergiste de Rivebois qu’elle savoura en repensant à son village. Elle avait toujours peur car c’était une nouvelle aventure pour elle mais elle était heureuse de cette nouvelle liberté.
Un bruit la fit sursauter. Était-ce un orc ? Elle se saisit de son poignard et se mit accroupie, prête à bondir.
Elle relâcha la tension qui habitait son corps quand elle vit qu’il s’agissait d’un ménestrel comme le confirmait la cithare qu’il portait dans son dos.
- Que faites-vous ici ? Lui demanda Saelya.
Elle vit alors avec un reflet de lune sur son visage que l’homme était paniqué.
- Des… des…
Il ne finit jamais cette phrase car une flèche lui transperça le visage. Une flèche orc. Alors que l’homme tomba raide mort, Saelya les entendait approcher. Elle se saisit de son sac et se mit à courir comme elle n’avait jamais courut dans la direction opposée.
Re: En chemin pour Hurlevent [Cahir]
Posté : 10 août 2025 22:19
par Cahir
Gharrosh grommela doucement.
«
C’est moi qui ai eu le blanc-bec, héhé !
-
Ferme-là, Osbaf ! »
Ils avaient libéré l’un de leurs otages ce soir, un ménestrel qu’ils avaient capturé dans une caravane qu’ils avaient attaqué tantôt. Le ménestrel avait une petite chance de survie. Il avait vu les cadavres de ses camarades être dépecés et servir de repas pour Gharrosh et les siens. Les humains étaient juteux, surtout les grassouillets. Les femelles avaient droit à un traitement différent, Le ménestrel ayant bien chanté pour les divertir, ils lui avaient offert une chance de survie. L’idiot avait cru pouvoir leur échapper, sans se douter que les Orcs avaient parié entre eux. La flèche qui avait tué le ménestrel émanait d’un capitaine de la Horde de Gharrosh,
Aguk. Un hybride, conçu d’une femelle humaine et d’un Orc. Aguk avait dès lors droit de prendre la première femelle comme esclave. Et, justement, en fuyant, le ménestrel avait rejoint un feu-de-camp.
Les Orcs chevauchaient de redoutables
Wargs, et s’élancèrent à la poursuite de la jeune femme. Ils remontèrent la rivière en grognant, poursuivant leur proie. Celle-ci disposait d’un arc, mais eux étaient nombreux, et bien entraînés. Gharrosh et les siens travaillaient jadis pour le compte de l’Empire de Mijak, et avaient décidé de déserter. Ils avaient rejoint Lumen pour faire ce qu’ils savaient faire de mieux, répandre le chaos, capturer des femmes, et se réfugier dans des montagnes. Faisant tournoyer ses
bolas, Aguk s’élança sur la piste de la femme, le Warg pistant son odeur. Il finit par la voir, et lança les pierres sphériques qui s’y trouvaient. Une pierre frappa la femme à l’arrière du crâne, et la fit tomber au sol.
«
Héhé, à moi la bonne femelle ! »
Aguk récupéra la femme, et la posa sur son warg, puis s’élança avec les autres en ricanant vers leur campement, niché dans les profondeurs de la forêt.
Plusieurs minutes après, un cavalier solitaire se rapprochait du campement de Saelya, et examina les traces de pattes des Wargs filant vers la forêt. Il vit le cadavre du ménestrel, et grimaça. Cahir s’élança ensuite à leur poursuite, bien décidé à mettre fin aux exactions de cette bande…
Re: En chemin pour Hurlevent [Cahir]
Posté : 18 août 2025 12:39
par Saelya
Le choc avait été si brutal et rapide que Saelya ne put pas lutter. Elle reçut la pierre en pleine tête. Pendant un instant, sa vision fut seulement troublée. Elle put continuer sa course bien que ralentie puis des points noirs apparurent, sa vision devint floue et elle ne sentit plus ses pieds et tomba sur le sol.
Quand elle revint à elle, ce fut à cause d'une violente migraine. C'était pire que quand elle avait un peu trop abusé de la bière naine pour l'anniversaire du seigneur de la guilde des aventuriers.
Sa vision encore trouble, elle essaye de remettre en place une mèche de ses cheveux qui lui tombait devant le visage, mais ce fut impossible. Elle ne pouvait plus bouger les mains ! Ses poignets étaient attachés ensemble par une corde rugueuse, derrière son dos.
C'est alors que la vue lui revient et avec elle une vision cauchemardesque. Des orcs !
Saelya comprend qu'elle se trouve dans un campement de peaux-vertes. L'effroi la saisit. Elle essaie de bouger mais elle est trop bien ligotée. Son poignet est entravé et relié à une chaîne en acier. Pour l'instant, les orcs n'ont pas vu qu'elle était réveillée alors le plus doucement possible elle garde les yeux juste assez entrouverts pour pouvoir analyser la situation.
Le campement est situé dans une petite clairière. Un feu brûle au milieu sur lequel grille une viande dont l'odeur et la vue dégoûtent Saelya. Elle ne réussit pas à identifier l'animal et préfère ne pas le savoir. Saelya compte une dizaine de tentes, faites de peaux de bêtes. Des orcs s'affairent à réparant leurs armes. Certaines ont du sang sur la lame.
- La femelle est réveillée ?
Saelya sursauta. Un jeune orc venait d'arriver devant elle. Elle ne l'avait pas entendu approcher. Elle le dévisagea car à sa grande surprise il paraissait plus humain que les autres dans sa physionomie avec sa machoire carrée et ses yeux en amandes.
- Qu'est-ce que tu es ? demanda-t-il en se passant la langue sur les lèvres.
- Je suis une aventurière de la guilde et d'autres savent que je suis ici. Alors vous feriez mieux de…
D'un mouvement si vif qu'elle eut à peine le temps de comprendre ce qui se passait, l'orc ouvrit la chemise de Saelya en deux, la déchirant et faisant voler les boutons. Saelya eu beau se débattre, elle ne put rien faire, toujours aussi solidement attachée. Ses mouvements ne faisaient que révéler davantage sa poitrine nue que l’orc fut ravi de reluquer. Ses seins étaient juste assez grands pour être saisis à une main et il imaginait déjà la douceur de ce téton rose et dur sous ses doigts. Mais il ne la toucha pas, pas encore.
- Tu n’es rien d’autre que ma prisonnière.
Des orcs passèrent derrière eux avec du gibier qu’ils venaient de chasser. Ils ralentirent le pas en passant derrière le capitaine. Leurs regards sur elle et la bave qui dégoulinait de leurs bouches disaient tout de ce qu'ils pensaient d'elle.
- Estime-toi heureuse que je n'ai pas arraché le reste.
Il n'avait jamais capturé une aussi belle femelle. Avec ses yeux et ses cheveux violets, son collier sur sa gorge nue et sa veste ouverte, elle était plus désirable qu'aucune autre et il avait hâte d'en profiter.
- La prisonnière est réveillée.
Un autre orc venait d'arriver. Il était encore plus large d'épaule et solide que le premier. Saelya l'ignorait mais il s'agissait de Gharrosh, le chef de cette horde.
- Emmène-là au milieu du camp.
- Mais Gharrosh, c'est moi qui l'ai attrapé.
Le dénommé Gharrosh se retourna vers lui l'air furieux. Une cicatrice barrait son visage et plusieurs son poitrail.
- Ce n'est pas ta horde, Aguk. Nous ne retrouverons nos alliés de la main noire que demain. La mission qui nous incombe sera difficile et plusieurs des nôtres mourrons, alors ne sois pas égoïste.
- Bien chef, dit l'autre en baissant la tête.
Pendant que son chef acquiesca et s'en alla, Aguk jeta un regard noir sur Saelya.
- Que se passe-t-il ? demanda-t-elle.
L'orc sourit mais ne répondit pas. Il la détacha de la chaîne tout en veillant à ce que ces poings restent liés puis la souleva comme un vulgaire sac et la mit sur son épaule avant d'aller d'un pas lourd vers le centre du camp.
Re: En chemin pour Hurlevent [Cahir]
Posté : 25 août 2025 01:49
par Cahir
Remonter la piste des Orcs n’était pas ce qu’il y avait de plus difficile pour Cahir. Les Orcs étaient bien des choses, mais ils n’étaient pas réputés pour leur discrétion. Branches brisées, épaisses traces dans le sol… Même de nuit, il n’était pas difficile de les retrouver. C’est en tout cas ce à quoi s’évertua le chevalier, et il ne tarda pas à les entendre.
Les Orcs n’étaient clairement pas discrets. Les feux de camp de leur camp s’accompagnaient d’éclats de rire, de grognements. Ils buvaient abondamment en tapant dans les victuailles qu’ils pillages. Cahir parvint sans grand mal à trouver une ouverture dans une palissade en bois, ce qui le conduisit au milieu des prisonniers.
« Saint enfer… » soupira-t-il.
De nombreux prisonniers avaient été faits, humains comme non-humains. Ils séparaient les enfants des adultes, et les hommes des femmes.
« Hey, vous ! Dépêchez-vous, ils emmènent nos femmes pour les violer ! » s’exclama un fermier en voyant Cahir.
Ce dernier ne put que grimacer. Cette façon d’agir était indéniablement celle des Orcs ! Depuis un portail, Cahir pouvait voir le camp qui s’étalait. Il y avait des gardes, et, au centre du camp, on avait installé une estrade en y amenant des femmes, les attachant sur des piloris. Elles étaient ensuite violées par des Orcs. Cahir en eut le cœur serré. Les Orcs buvaient pendant qu’ils baisaient leurs esclaves. Cahir commençait à envisager une stratégie. Les chariots n’étaient pas très éloignés de l’armurerie orc, et, comme les Orcs étaient occupés à faire la fête, Cahir envisageait de libérer les prisonniers pour attaquer les Orcs.
Il utilisa donc son épée pour briser une chaîne retenant des prisonniers, et leur fit signe d’avancer prudemment. Cahir rejoignit ainsi l’arrière de la large tente abritant l’armurerie, et l’ouvrit en perçant un trou à l’aide de son épée.
« Je ne peux pas vous garantir que vous survivrez tous…
- Je préfère ça que d’être mangé par un Orc, et de voir ma femme devenir leur esclave…
- On va les tuer, ces salopards ! »
Cahir et la dizaine d’hommes jaillirent ensuite en hurlant par l’entrée principale de la tente Cahir chargea le premier, et frappa violemment avec sa lame un Orc à poil qui tenait une gourde de vin Le sang de l’Orc jaillit de sa gorge. L’apatride fit ensuite tournoyer sa lame, et s’élança vers l’estrade, où un Orc venait d’attacher une nouvelle femme, une rouquine. Il malaxait ses fesses en ricanant grassement, et approchait sa grosse queue… Quand la lame de Cahir se planta dans son dos, et ressortit de l’autre côté.
« Ne craignez plus rien, nous venons vous libérer ! » s’exclama Cahir en entreprenant d’ouvrir les piloris pour en libérer les captives.
Il put relever le pilori de Saelya quand un Orc furieux, nu, la queue tendue, l’attrapa à la gorge, et le projeta au sol.
« Toi, tu vas mourir !! »
L’Orc bondit alors vers Cahir, bien décidé à le massacrer à coups de poing…