Le siège du pouvoir luméen se trouve ici, dans ce palais millénaire situé sur la plus haute falaise de Lumen !
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La Conspiration des Dead Three [Caelan Vaereth]

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Elena Ivory
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Il y a plusieurs mois, Lumen avait connu une crise majeure*. Plusieurs noms lui avaient été attribués : « l’affaire Mandus », « la Crise des Cochons »… Les historiens débattront pour savoir le terme approprié. Aux yeux de la justice royale, on l’appelait l’affaire Oswald Mandus.

Oswald Mandus était un riche homme d’affaires luméen, issu d’une famille non moins riche, et qui disposait au sein de la capitale de Lumen d’un imposant manoir. Oswald était un inventeur qui avait passé sa vie à s’inspirer de la technologie naine en essayant de la reproduire au mieux, afin d’améliorer la productivité des travailleurs luméens, que ce soit dans les champs agricoles, les mines, et dans toutes les autres activités industrielles. Les nains avaient historiquement conçu le système complexe d’égouts à Lumen. Oswald s’était fortement endetté pour cet objectif, mais ses inventions n’avaient pas abouti. Face à la menace de saisines et à des procès en condamnations pour impayés de prêts, Oswald avait entrepris un voyage à Zerrikania, jungle sauvage et mystérieuse. Il y avait trouvé un savoir ancestral, au cœur de la jungle, dans une cité antique interdite. Il y avait trouvé une relique ancestrale, un orbe qui lui avait prodigué le savoir nécessaire pour réaliser son invention.

De retour à Lumen, Oswald avait fondé un abattoir dans les bas-fonds de Lumen, des quartiers pauvres. Il avait obtenu de nombreux employés, et avait commencé à produire sa viande. En réalité, cet abattoir était la partie émergée de son invention, une usine souterraine installée dans les égouts de Lumen, la « Machine ». Une création monstrueuse reposant sur le sang humain. Oswald avait provoqué la mort d’innombrables sans-abris et déshérités de Lumen, ainsi que de nombreux esclaves qu’il avait achetés pour les sacrifier à sa machine hideuse. Dans les tréfonds de la Machine, Oswald avait également réalisé de sinistres expériences, transformant ceux qu’il ne tuait pas en affreux hommes-porcs, des monstres qui surveillaient la Machine. L’objectif final de la Machine était, à travers les sacrifices sanguins, de concevoir un Portail vers la prison des Grands Anciens, afin de les libérer. En comprenant ce qu’il était sur le point de faire, Oswald avait eu un sursaut de conscience, et avait saboté la Machine, retardant l’ouverture du portail, et devenant amnésique. Avec le dérèglement de la Machine, les hommes-porcs avaient réussi à en sortir, et avaient attaqué les bas-fonds, déclenchant le chaos. Oswald, de son côté, s’était sacrifié, en découvrant, au milieu de la Machine, les cadavres de ses enfants, qu’il avait lui-même tués pour actionner le Portail. La Machine avait été détruite, et l’usine infernale d’Oswald s’était effondrée de l’intérieur.

L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais, dans de derniers éclairs de lucidité, Oswald avait affirmé qu’il disposait d’un complice, le Professeur. Si tout laissait croire que le Professeur était une personnalité enfouie d’Oswald, Elena avait mené l’enquête. Il était impossible que l’usine secrète de Mandus ait été construite sans que personne ne le réalise, impossible qu’il y ait eu tant de disparitions au nez et à la barbe des pouvoirs publics. Oswald était membre du Centaur Club, un club de discussion pour aristocrates et bourgeois. Elena avait depuis longtemps soupçonné que le Professeur existait vraiment, et qu’il devait être lié au Centaur Club.

L’enquête, quant à elle, n’était pas terminée. L’abattoir Mandus et le manoir d’Oswald étaient toujours sous scellés. Le manoir avait été intégralement fouillé, et d’énormes quantités de documents récupérés. L’enquête avait été confiée à toute une équipe, comprenant notamment Joshua Brolin, un inspecteur royal. Elena se renseignait auprès de lui. Elle supervisait en personne l’enquête. Le manoir Oswald étant vide, et Oswald Mandus n’ayant plus aucun héritier, il allait bientôt être mis aux enchères. Cette adjudication relançait l’intérêt du public pour l’enquête. Les éléments diffusés publiquement confirmaient qu’Oswald Mandus avait utilisé l’alchimie, la magie noire, dans le but de créer d’affreux hommes-porcs, dans le but de renverser le pouvoir, et qu’il avait tenté de créer un Portail infernal.

Aujourd’hui, Elena organisait une séance de doléances royales. Des sujets, des visiteurs, pouvaient venir la voir pour un entretien personnalisé afin d’évoquer leurs difficultés. La jeune Reine tenait à ces séances, qu’elle prenait toujours très au sérieux, mais elle était loin de s’attendre à la personne que les gardes guidaient vers son bureau…

* : Cf. RP « A Machine For Pigs ».

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Caelan Vaereth
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Caelan avait appris depuis longtemps à lire la pierre froide des palais aussi bien que les visages de ceux qui les habitaient. Le marbre poli de la salle du trône de Lumen, ses tentures brodées, ses vitraux chargés d’histoire… tout cela n’était qu’une mise en scène : derrière l’apparat, il y avait la fragilité d’un royaume en crise. Les pas des gardes résonnaient sur le dallage alors qu’ils l’escortaient jusqu’au bureau de la souveraine. Le demi-elfe avançait sans précipitation, drapé dans un manteau sombre qui trahissait à peine l’usure des voyages et des enquêtes discrètes. Ses yeux gris, perçants comme des lames, balayaient les lieux avec une attention méthodique, comme s’il cherchait déjà des ombres cachées derrière chaque colonne.

Le protocole imposait qu’il se présente en tant que conseiller mandaté par le Conseil, mais Caelan n’avait jamais eu grand goût pour les courbettes. Lorsqu’il pénétra dans le bureau de la Reine, il inclina sobrement la tête. Une révérence sobre, mais marquée d’un respect sincère — car s’il se méfiait des puissants, il n’était pas assez sot pour ignorer le poids de la couronne. Elena Ivory incarnait cette charge. Elle était jeune, mais déjà marquée par le fardeau des crises successives. On percevait dans son maintien une vigilance constante, presque une méfiance naturelle, forgée par les intrigues de la capitale.

— Majesté, dit-il de sa voix grave et mesurée.

Il laissa un bref silence, comme pour lui donner le temps de jauger sa présence. Puis il poursuivit :

— Je ne viens pas en suppliant, mais en enquêteur. L’affaire Mandus, comme vous le savez, n’a pas livré tous ses secrets. Et les rumeurs… les rumeurs se multiplient plus vite que les vérités que nous pouvons établir.

Il se redressa, posant ses mains gantées sur le dossier de la chaise que l’on lui avait proposée sans encore s’asseoir. Une habitude : parler debout, pour rappeler qu’il n’était pas un courtisan venu quémander une faveur, mais un homme en mission.

— J’ai parcouru les bas-fonds après l’effondrement de l’usine, reprit-il. J’ai vu les cicatrices laissées dans la pierre par la Machine, les témoignages contradictoires des survivants, les disparitions que personne ne sait expliquer. Et pourtant, il y a une cohérence. Quelque chose que les pièces officielles de l’enquête refusent d’admettre. Mandus n’a pas agi seul. Qu’il ait inventé ce “Professeur” ou non importe peu : il y avait des complicités. Le Centaur Club, oui. Mais aussi… d’autres forces.

Il marqua une pause. Ses yeux fixèrent la Reine avec intensité.

— Vous savez comme moi qu’aucune machinerie de cette envergure n’aurait pu être érigée sous Lumen sans silence acheté, sans protections politiques. Les murs de la capitale ont des oreilles, Majesté. Et certains de ceux qui siègent encore au Conseil en sont peut-être les héritiers.

Il se tut un instant, jaugeant la réaction d’Elena. Le nom du Centaur Club était un caillou jeté dans les eaux troubles de la haute société. Mais Caelan n’était pas venu pour des demi-mots.

— Voilà pourquoi je demande à consulter les archives scellées de l’affaire Mandus. Pas seulement les comptes rendus expurgés confiés à l’inspecteur Brolin, mais l’ensemble des documents récupérés au manoir. Plans, notes, correspondances. Même ce qui vous a semblé futile. Surtout ce qui vous a semblé futile.

Sa voix s’était faite plus basse, mais plus ferme.

— Si Oswald a puisé son savoir dans une relique zerrikanienne, alors cette affaire n’est pas qu’une question d’avidité ou de trahison. C’est une porte ouverte, Majesté. Une faille vers des forces qui dépassent nos calculs. Le peuple ne doit rien savoir de cela, mais vous, vous ne pouvez pas l’ignorer.

Enfin, il se décida à prendre place, posant son manteau sur l’accoudoir, révélant la garde ouvragée de la dague elfique qu’il portait à la ceinture. Une relique discrète, mais symbolique : Caelan appartenait à deux mondes sans être accepté pleinement dans aucun. Un atout pour les enquêtes où l’on devait se glisser entre les murs de silence.

Il croisa les doigts devant lui et reprit d’un ton plus mesuré :

— Je ne prétends pas savoir où mène ce chemin, mais je le suivrai, que ce soit avec l’appui de la Couronne ou sans. La différence, Majesté, c’est que si vous me l’accordez, alors je travaillerai à la lumière de votre autorité, et non dans l’ombre.

Il marqua une dernière pause.

— Mais sachez-le : déjà, des hommes parlent d’Enver Gortash comme d’un sauveur. Un fils de maison déchue qui revient avec des automates de guerre, quand nos armées manquent de bras… Voilà un récit qui séduit, n’est-ce pas ? Et voilà un homme qui pourrait fort bien avoir hérité des ambitions de Mandus, ou pire.

Le demi-elfe se tut, ses yeux ne quittant pas ceux de la Reine. Il venait de déposer sur la table un fardeau supplémentaire. Restait à savoir si Elena Ivory le saisirait comme une arme, ou comme un poison.

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Elena Ivory
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Caelan Vaereth… Dans sa tête, Elena résumait ce qu’elle savait sur lui. Un demi-elfe, relativement jeune pour les elfes (il avait moins d’un siècle). C’était un mage avec lequel Elena avait peu parlé, mais Adamante Mélisi, sa propre magicienne, lui avait confirmé qu’il était puissant, et qu’elle n’avait aucune raison de le suspecter de servir la Monarchie. Caelan avait mené une enquête officieuse sur l’affaire Mandus. Elena fut assez surprise quand il évoqua ce sujet, la jeune Reine fronça les sourcils, méfiante.

« Je ne suis pas sûre d’avoir lu votre nom dans le dossier, mage Vaereth… »

Il ne faisait pas partie des enquêteurs officiels, mais avait pu accéder aux dossiers de l’instruction, aux auditions, aux témoignages, aux relevés et aux examens. L’affaire était complexe. Elena supervisait le dossier elle-même, qui avait été confié à des juges royaux en qui elle avait toute confiance, et envers qui elle s’entretenait régulièrement. Il y avait de nombreuses victimes, énormément de gens à contacter, et une enquête sur plusieurs niveaux. Comment Mandus avait pu financer cette installation, par exemple. Il était ruiné, endetté, et avait pu construire un complexe souterrain. L’enquête incluait donc un volet économique central, il fallait retracer l’origine des capitaux. Le volet magique n’était toutefois pas à négliger non plus, et les spécialistes du sujet peinaient encore à expliquer les mutagènes et les sortilèges utilisés par Mandus pour transformer ses victimes en hommes-porcs. Et, outre cela, il y avait aussi le fonctionnement global de sa Machine.

Caelan exposa ce qu’il savait, et ce qu’il souhaitait, avoir accès aux archives du dossier.

*Rectification, il n’a pas pu accéder aux dossiers…*

Elena le laissa parler, et il évoqua également le cas de Gortash.

« Hum… Vos passe-temps sont curieux, mage Vaereth. Cette enquête est toujours en cours, vous savez, malgré la disparition de son principal suspect. Les différents tomes du dossier sont consignés ici, au Palais Royal. Néanmoins, je constate que vous avez obtenu des avancées dans votre contre-enquête parallèle. L’artefact ancestral originaire de Zerrikania, par exemple, n’a pas fuité dans la presse. »

Lumen était une monarchie médiévale, mais disposait de ses journalistes. L’affaire Mandus avait fait grand bruit, même si elle avait été éclipsée ensuite par l’Olympomachie.

« Et le fait que vous évoquiez Gortash me laisse à penser que vous tirez des hypothèses qui ne sont pour l’heure étayées par aucune preuve concrète. »

Elena resta silencieuse pendant un certain temps.

« Oswald Mandus est tombé sur un savoir qui l’a rendu fou, mage Vaereth. Un savoir contenu dans cette fameuse relique, qui lui a donné les instructions nécessaires pour concevoir son affreuse usine, sa Machine. Tout laisse à penser que, jadis, la civilisation qui peuplait Zerrikania a tenté un rituel similaire. Cela expliquerait pourquoi cette jungle est si déréglée et si dangereuse… Pour concevoir une telle structure au cœur de la capitale, il est évident que Mandus a bénéficié de soutiens importants. Tout désigne l’Empire de Mijak, mais, pourtant, vous n’avez pas évoqué cette hypothèse, mais celle de Enver Gortash. »

La jeune Reine se tut encore, le temps de faire de l’ordre dans ses pensées.

« Gortash a connu une ascension fulgurante au sein de mon royaume. Il a profité de l’Olympomachie pour se répandre dans la capitale. Un retour en force pour un jeune homme qui fut vendu comme esclave pour purger les dettes d’une famille tombée en disgrâce. Je dois vous admettre que j’ai beaucoup d’angles morts dans ce dossier. Un œil différent pourrait sans doute permettre de résoudre certains mystères. Mais, avant cela, mage Vaereth, je souhaiterai savoir ce qui vous motive dans cette affaire, pourquoi vous vous y intéressez, et ce qui pourrait me motiver à vous accorder ma confiance pour vous permettre d’accéder à des éléments d’investigation couverts par le secret de l’instruction… »

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Caelan ne se troubla pas sous le regard méfiant de la Reine. Il savait qu’elle pesait ses mots comme une lame sur une balance, et qu’elle cherchait dans ses yeux ce que beaucoup ne savaient pas supporter : une conviction sans détour.

— Vous avez raison, Majesté, dit-il calmement. Mon nom n’apparaît pas dans vos dossiers. Je ne fais pas partie de vos juges, ni de vos enquêteurs. J’ai toujours œuvré en marge, car c’est souvent dans les marges que se trouvent les vérités qu’aucun encreur ne veut coucher sur le parchemin.

Sa voix grave résonnait avec une lenteur mesurée, sans arrogance mais avec une autorité naturelle. Il ne cherchait pas à imposer le respect par la force, mais par l’évidence.

À son côté, appuyée contre l’accoudoir de sa chaise, la Serre de l’Abîme luisait doucement, comme si la sphère violette qu’elle enserrait vibrait au rythme de ses paroles. L’arme n’avait pas besoin d’être levée pour rappeler ce qu’elle contenait : chaque éclat spectral qui en suintait emplissait l’air d’une tension subtile, perceptible même aux plus profanes. C’était là un avertissement muet, un rappel que l’homme qui parlait n’était pas un courtisan venu chercher des faveurs.

Le grimoire, lui, restait fermé à sa ceinture, prisonnier de ses fermoirs argentés et de son sceau pulsant, comme un cœur battant dans les ombres. Caelan n’y porta pas la main. Montrer ce livre dans une salle éclairée par le jour aurait été une profanation, et il n’était pas homme à jouer avec des forces dont il connaissait le prix. Mais sa seule présence, comme un poids invisible, donnait à ses paroles une résonance plus sombre.

— Ce qui me motive ? reprit-il. Ni la gloire ni l’ambition. J’ai vu ce qu’il restait des victimes de Mandus. Ces créatures que vos soldats ont dû abattre… certaines pleuraient encore, Majesté. Derrière la monstruosité, il subsistait un fragment d’homme. Voilà ce que fait ce genre de savoir corrompu : il défigure, il profane.

Un éclat glacé passa dans ses yeux gris.
— Mandus n’était pas seul. Sa folie lui a été chuchotée, nourrie, amplifiée. Une relique ne se contente pas de donner des instructions : elle sème des graines. Si un rituel ancien a pu le guider jusqu’à bâtir cette Machine, alors ce n’était pas un accident. Ce n’était qu’une répétition.

Il inclina légèrement la tête, mesurant chaque mot.
— Vous évoquez Mijak. J’ai moi aussi envisagé cette piste, mais elle est presque trop évidente. Un empire agit avec des intrigues qu’on peut retracer. Enver Gortash, lui, se pare du masque du bienfaiteur. Il revient de l’esclavage, il offre une armée mécanique à une ville exsangue. Voilà un récit qui séduit. Voilà pourquoi je l’évoque. Le danger véritable n’est pas toujours celui que tout le monde désigne.

Ses doigts se posèrent un instant sur la hampe de la Serre de l’Abîme, non comme un tic, mais comme pour rappeler à la pièce entière que sa parole n’était pas seule : elle était escortée par une puissance ancienne, disciplinée mais jamais docile.

— Si je demande à consulter vos archives, ce n’est pas pour ma curiosité, mais parce que je sais lire les traces occultes comme vos juges lisent les comptes. Je peux deviner ce que Mandus a volé, ce qu’il a réveillé, ce qui pourrait survivre à sa chute.

Il baissa la voix, et chaque syllabe sembla s’enfoncer dans le silence de la salle.
— Accordez-moi votre confiance, Majesté, et vous gagnerez plus qu’un regard neuf. Vous gagnerez un rempart contre ceux qui croient pouvoir plier les forces d’en-dehors à leur profit. Les Grands Anciens dont parlait Mandus… je ne les prends pas pour des chimères. Chaque fragment de rituel inachevé, chaque relique abandonnée attire leur attention. Refuser de voir, c’est déjà leur ouvrir la porte.

Enfin, il inclina la tête avec gravité.
— Voilà ma motivation : empêcher que ce royaume ne devienne la proie de forces qui n’ont ni pitié, ni serment, ni frontière. Si vous me fermez cette porte, je continuerai dans l’ombre, comme je l’ai toujours fait. Mais si vous l’ouvrez, alors je marcherai à vos côtés, et mes découvertes seront les vôtres.

Il se tut. La lumière des vitraux se refléta un instant sur la sphère de son bâton, qui palpita comme un battement d’écho. Caelan ne cherchait pas à convaincre par l’apparat : il offrait une vérité nue, appuyée seulement par la présence inquiétante de ce qu’il portait avec lui.

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Elena Ivory
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Caelan évoqua peu de choses de vraiment concrètes, il évoqua l’idée que Mandus ait des complices puissants, et qu’une ombre planait sur Lumen. Il ne croyait pas si bien dire. Après l’abattoir Mandus, Lumen avait dû faire face à l’Olympomachie. Le dieu Poséidon avait attaqué Lumen, et avait déployé une tempête phénoménale sur la ville, ainsi que des monstres mythologiques. Si Poséidon avait été défait et purgé, la capitale avait été durement ébranlée. Certains quartiers étaient encore inaccessibles à ce jour, toujours noyées, et des monstres étaient apparus entre-temps. De nombreux greniers avaient été nettoyés, et une famine menaçait, avec un afflux important de réfugiés. L’affaire Mandus apparaissait presque secondaire, et, dans ce chaos ambiant, la Garde d’Acier de Gortash apparaissait comme très efficace. Gortash était arrivé au plus bon moment, avec son usine, et ses gardes qui protégeaient des entrepôts alimentaires gérés par des coopératives et des sociétés privées ayant fait appel à lui. Il avait tout pour plaire, avec ses origines modestes, mais Elena était méfiante. Son histoire ressemblait bien trop à celle d’Oswald Mandus.

Un moment infini sembla traverser la pièce. Plongée dans son mutisme, Elena réfléchissait.

« Je vais jouer franc-jeu, Mage Vaereth. Ma position est… Compliquée. Récemment, un mage noir, Terezul, a su convaincre certains de mes sujets d’assiéger le Palais Royal, en les convainquant que le Palais disposait de réserves alimentaires cachées*. »

Un putsch qui n’avait eu aucun espoir d’aboutir, mais dont l’objectif réel était de tuer la Reine. Terezul avait manipulé pour cela une femme, Ombre, qu’Elena avait réussi à libérer de l’emprise du mage noir. Ce dernier s’était ensuite enfui, et Ombre avait juré de le traquer. Terezul avait obtenu des runes et des cartes lui permettant de rejoindre l’enceinte du Palais par des passages secrets, confirmant une complicité interne haut placée.

« Depuis l’Olympomachie, ma côte de popularité est au plus bas. Mes ennemis répandent des mensonges sur moi, ils exploitent la colère et la souffrance des Luméens pour envisager de renverser le pouvoir royal. On parle de révolution. Je ne suis toutefois pas dupe. Non seulement je n’ai pas envie de mourir, mais, comme vous le devinez, ma mort provoquera l’effondrement du royaume, et une guerre civile violente. »

Elena connaissait les autres planètes reliées à Terra. Elle savait que, sur Terre, on avait fait tomber les monarchies comme des dominos. Cela n’avait rien changé. En France, la Révolution avait accouché de la Terreur, puis de l’Empire, bien plus autoritaire et répressif que l’Ancien Régime. En Italie, Lampedusa avait ironisé sur les apports de la révolution garibaldienne à travers la maxime d’un aristocrate italien voyant une bourgeoisie cupide et arriviste prendre sa place : « Nous fûmes les Guépards, les Lions ; ceux qui nous remplaceront seront les chacals et les hyènes ». De plus, Elena ne se considérait pas comme une mauvaise souveraine, elle était face à des ennemis terrifiants.

« On dit que mes prétendus péchés ont attiré la colère des Dieux. Ma théorie, Mage Vaereth, a de quoi faire froid dans le dos. Voyez-vous, je soupçonne Gortash d’appartenir à la même organisation que celle qui a permis à Terazul d’attaquer mon Palais, ou à Mandus d’édifier son horrible Machine… Une organisation qui a même eu le pouvoir d’ouvrir la Boîte de Pandore pour pervertir l’esprit des Dieux olympiens. Je sais depuis toujours qui tire les ficelles, qui est au sommet de cette organisation. Ils sont même deux. L’un est le héraut des Grands Anciens, une entité démiurgique qui vit recluse au fin fond de Terra, le Roi Cramoisi. L’autre est son exécutant, son bras droit, celui que je soupçonne d’avoir voulu me tuer avant même que je ne naisse, en empoisonnant régulièrement ma mère pour qu’elle reste inféconde… Randall Flagg, le Magicien, l’Étranger Sans Âge. Ces noms vous sont-ils familiers ? »

* : Cf. RP « À l’ombre d’une reine ».

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Re: La Conspiration des Dead Three [Caelan Vaereth]

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Caelan Vaereth
Caelan Vaereth
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Un long silence s’étira entre eux. Le bruissement des flammes dans les braseros, le craquement lointain des fondations du palais — tout semblait suspendu dans l’attente d’une parole.

Caelan, debout à l’ombre des vitraux, avait écouté sans ciller. La lumière des chandeliers dansait sur les anneaux argentés de sa robe, glissant le long de la hampe noire de son bâton. La Serre de l’Abîme demeurait immobile, pourtant l’air autour vibrait comme si le métal buvait chaque mot prononcé dans la salle.

Enfin, il leva les yeux vers la Reine.

— Oui, Majesté. Ces noms me sont familiers.

Sa voix était posée, sans emphase. Mais le simple énoncé de ces mots fit frémir la sphère violette du bâton, comme si une onde muette en parcourait le cristal.

— Randall Flagg, le Magicien. Le Vagabond des Royaumes. L’Étranger Sans Âge… autant de visages pour une même essence. J’ai étudié sa trace dans les fragments du Codex des Mille Voiles, un ouvrage qu’aucun archiviste n’ose même nommer à Lumen. Il apparaît dans les récits d’au moins trois cycles de civilisations disparues — toujours à la charnière entre la décadence et la renaissance, toujours là où le monde se réinvente dans la souffrance. Il ne crée rien, mais il sème les germes du chaos, persuadant les puissants qu’ils peuvent jouer à être des dieux.

Le mage marqua une pause. Une lueur plus pâle traversa ses yeux gris, comme une étoile qui se noie dans la brume.

— Quant au Roi Cramoisi… il n’est pas un dieu. Il est antérieur aux dieux. Les Anciens le décrivaient comme un concept incarné, une volonté détachée de toute chair, cherchant sans cesse à s’incarner de nouveau dans le tissu des mondes. C’est lui qui inspira aux premiers mages la notion même de “convergence” — ce point où les frontières entre les plans deviennent perméables.

Caelan approcha d’un pas, lentement, ses bottes résonnant faiblement sur la pierre.
Le sceau sur le grimoire du Nyx Arcanum pulsa à son flanc, projetant une brève lueur d’encre mouvante sur les dalles.

— Si Flagg et le Roi Cramoisi agissent encore, alors Lumen n’est pas simplement victime d’un enchaînement de malheurs, mais d’une manœuvre orchestrée. Mandus, Terezul, même Poséidon… tous sont des instruments, des relais d’une corruption bien plus ancienne. Une infection métaphysique qui se nourrit de la peur, du désordre et du désespoir.

Son regard croisa celui d’Elena. Il n’y avait ni pitié ni défi, seulement cette lucidité propre à ceux qui ont contemplé des choses que d’autres n’oseraient nommer.

— Vous avez raison d’être méfiante envers Gortash. Son ascension, sa popularité, sa maîtrise soudaine d’une technologie qu’aucun royaume n’avait su produire auparavant… tout cela trahit la marque d’un pacte. Ces artefacts mécaniques, ces sentinelles d’acier, sont bâtis sur des principes d’alchimie inversée : le sang pour l’énergie, la douleur pour le mouvement. Il reproduit à sa manière ce que Mandus n’a fait qu’effleurer.

Le mage abaissa lentement la tête, comme pour accorder à la Reine la pleine attention de son art.
— Si vous soupçonnez Flagg d’avoir voulu votre mort avant même votre naissance, alors vous avez probablement raison. Ces entités craignent les lignées qui peuvent troubler leurs desseins. Les anciens textes parlent d’un  « Chant de la Balance », transmis parfois à travers le sang. Un héritage invisible. Peut-être le vôtre, Majesté.

Ses doigts se refermèrent sur la Serre de l’Abîme. Une vibration sourde, à peine audible, s’étendit dans la salle — non comme une menace, mais comme un avertissement instinctif, un écho de quelque chose d’immensément ancien.

— Si Flagg agit de nouveau, alors il cherche un point d’ancrage. Quelqu’un ou quelque chose ici, à Lumen, sert de lien à sa volonté. Ce peut être une âme, une relique, un nom oublié dans les fondations. Mais je peux le trouver.

Il se tut un instant, puis reprit plus doucement :
— Permettez-moi d’accéder aux vestiges des archives impériales, aux sous-sols de l’ancienne Académie d’Aldemir. Les runes y sont plus anciennes que le palais lui-même. Là-bas, je pourrai dresser un cercle de convergence et sonder les failles du Voile. Si le Roi Cramoisi projette son ombre sur votre royaume, le cercle le révélera. Et si Flagg tire encore les fils, je saurai où frapper.

Il redressa la tête, calmement.
— Je ne vous demande pas de croire sans preuve. Mais le jour où vous verrez les statues saigner et les rivières refléter des visages qui ne sont plus de ce monde, il sera déjà trop tard.

Un souffle passa sur la salle, éteignant une flamme, comme si la pièce elle-même retenait son haleine.

— Je ne vous propose pas un serment, conclut-il d’une voix basse. Les serments n’ont pas de poids face à ce qui vient. Mais je vous offre ma science, et ma vigilance. Si Flagg cherche à rejouer sa partie, alors qu’il sache que cette fois, il ne jouera pas seul.

Caelan inclina lentement la tête, et la lumière revint se refléter sur le cristal de la Serre, projetant sur le sol un éclat semblable à une étoile déchue.
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