Page 1 sur 1

De père en fille [Grayle]

Posté : 26 sept. 2025 18:38
par Ashka Velaryon
Identité : Selena (fille de Grayle le Marchemonde)
Âge : 18 ans
Sexe : Féminin
Race : Hybride louve
Origine : Terra
Sexualité : Bisexuelle avec un penchant hétérosexuel
Alignement moral : Douce et gentille


C'était arrivé il y a dix-huit ans. Ma mère, une furry louve du nom de Sarya, a un jour été violée par un homme. Un humain dont elle ne connaissait rien de son identité. Elle était parti ce jour-là en expédition, avec un tout nouveau groupe. Des membres qu'elle devait former, depuis un réseau très "fermé". Leur point commun, était qu'ils avaient tous la particularité d'être totalement ou partiellement animal. Ce réseau rebelle, qui luttait tant bien mal dans l'ombre face à une domination croissante des humain, avait pour objectif de rendre la condition de vie des hybrides, ainsi que de leurs semblables davantage équitables pour tout le monde, en usant de tous les moyens dit "raisonnables" au possible. Leur but était de faire valoir leur droit, en usant de la force et de la rébellion face aux politiques mises en place. Le groupe utilisait principalement des méthodes de vols et autres méthodes de sabotages, dans le but de désorganiser les routes qui reliaient les cités humaines entre elles. Jusqu'à ce que leur influence leur fasse gagner autant le respect, que surtout de la crainte au fil du temps.

Ma mère venait d'un lointain village, perdu quelque part dans le grand nord. Elle aait vécu une histoire assez difficile, avec les siens. Elle a plus ou moins été trahie par son propre père et certains membres du village qui commerçait dans l'ombre, avec des humains parfois venus de très loin. Principalement en leur vendant justement, une partie des plus jeunes hybride de son village, dans le but d'en faire des esclaves. Ma mère a fini par se retrouver une des victimes au milieu de ce trafic. Elle avait été abusée très jeune, avant de se retrouver de force à voyager dans les terres humaines, où elle a été ensuite achetée comme un vulgaire animal domestique bon à tout faire. C'est lorsqu'elle a réussit à profiter d'une opportunité pour s'échapper bien plus tard, accompagnée par l'une de ses paires diront nous ainsi, qu'elle est alors tombé sur ce réseau rebelle qui s'organisait déjà en secret.

Bien des années plus tard, alors qu'elle était devenue elle-même une "révolutionnaire" aguerrie, aussi loin que proche à la fois des humains qui l'avaient toujours l'effrayée, qu'elle faisait route ce jour-là avec des jeunes recrues, pour repérer une cible potentielle à détrousser. La situation avait alors rapidement dégénéré. Les nouvelles recrues ne l'avaient pas du tout écoutés. Ils s'en sont directement pris à cet humain de passage, en sous-estimant sa force. L’issue avait rapidement tourné à leur désavantage. Pire encore, puisque ma mère y en avait fait les frais, en se faisant violer encore une fois par un humain.

Elle n'a jamais sut quel était son nom, lorsqu'il s'en est allé après ça pour continuer sa route quelque part ailleurs. Mais son visage, elle ne l'avait jamais oublié. Elle le détestait et malgré elle, elle se sentait inexplicablement attirée par lui. Ma mère était devenue comme une sorte d'aimant, envers cet homme. C'est ainsi que je suis née de cette union non désirée. Je me souvenais que depuis que j'étais toute petite, qu'elle m'en parlait souvent. Bien qu'il y avait une sorte de colère latente en elle, je sentais que quelque chose de beaucoup plus profond encore, l'avait touchée intérieurement.

Pour me mettre en sécurité et refaire en même temps sa vie, elle a décidé de quitter le réseau où elle avait donné de bien nombreuses années de sa propre vie. Elle pensait que je n'y serais pas en sécurité. Qu'elle ait eu raison ou non, elle m'a emmenée vivre avec elle, loin dans les montagnes. Ma mère possédait de nombreuses caches. C'est ainsi que j'ai vécu une partie de mon enfance. J'y ai appris les rudiments de la chasse et de la survie. Bien que j'étais entouré quotidiennement de son amour, je me sentais doucement m'éloigner d'elle, à cause de son mode de vie qui ne me correspondait pas réellement. Contrairement à moi, elle n'avait jamais réussi à devenir une femme réellement civilisée. Elle avait gardé en elle, un côté constamment animal. Mais au vu de ce qu'a été sa vie, ça pouvait légitimement se comprendre. Quant à moi, je me disais que je pourrais avoir plus de chances qu'elle, en sachant déjà où aller. Je ne voulais pas vivre éternellement ici avec elle, comme une recluse. Même si j'étais consciente des dangers que recelaient le monde, je voulais avoir un mode de vie qui me correspondait vraiment.

Ma mère avait fini par rapidement le comprendre et le sentir tout naturellement. Comme si cela, avait été inscrit à travers les gênes de mon géniteur. Elle a alors demandé à l'un des membres de son ancien réseau, de l'aider à m'intégrer dans un endroit saint, où je pourrais avoir une éducation et vie sociale davantage dans les mœurs. Pour elle et surtout pour moi, bien que cette situation était nécessaire, cela nous nous a pas empêché de continuer à nous voir de temps en temps. J'avais été confiée à quelqu’un qui s'était bien occupé de moi. Un vieil homme qui me considérait peu comme la propre fille qu'il n'a jamais eu. Cet homme, qui vivait dans un endroit où les espèces entretenaient une entente plus "respectable", malgré certains conflits sous-jacents, avait clairement fait le travail que mon père n'aura jamais fait pour moi, durant un seul jour de son existence.

Et alors que je grandissais. Que je rattrapais mon léger retard dut à l’éducation assez sommaire, que ma mère m'avait donnée durant une partie de mon enfance, j'ai fini par me faire des amis et par m'intégrer comme il fallait. Puis j'ai continué de grandir encore. Je vivais à présent une vie stable et normale. Parfois mouvementée, mais bien souvent heureuse. J'avais même fini par mettre de côté toute cette cruelle histoire, avec mon géniteur. Bien sûr, cela n'effaçait pas les dons particuliers que j'avais reçus d'eux, de part l'un et d'autre. Je pense notamment, à la maitrise de la magie de la glace. De l'agilité et de la souplesse liée naturellement à ma mère. Du côté de mon père, je supposais avoir reçu de ses "visions". La possibilité de sentir et de détecter des choses assez étranges comme le temps. Le destin. L'invisible. Le rêve... Je ne pouvais donner un nom vraiment précis à cette sorte d'état de clairvoyance, assez difficilement explicable dans les faits. Mais quand je parle de sensations, je sens qu'elles sont absolument toutes concernées à travers moi, d'une façon ou d'une autre. Ça peut même inclure des notions liées à la magie rose. Mais pas de façon brute, mais plutôt par une approche davantage "mystique".

Le hasard, le destin ou peut-être ni l'un, ni l'autre en vérité, a fait que j'avais fini par le sentir. Mon père était là. J'avais ressenti son aura, pendant que j'étais en train de servir un client dans un bar. Son aura était apparue en ville, comme d'un seul coup. Comme s'il s'était téléporté pour apparaitre de nul part... Ni une, ni deux, j'ai quitté l'établissement à toute vitesse, pour me précipiter là où je ressentais le plus fort cette sensation des plus étranges. Au début, je n'y croyais vraiment. Je me disais que je devais être atteinte par quelque chose de particulier. D'une chose qui me dépassait, mais à laquelle j'étais des plus sensible. Mais lorsque je me suis approché du port, j'ai vu cet homme. Un bel homme. Grand. Brun. Fort. Avec un air plutôt jovial au premier abord. Il semblait rire et se détendre, tout en causant avec d'autres personnes dans les environs. Mais de mon côté, tout convergeait vers lui. J'étais convaincue sans la moindre hésitation, même sans explication apparente, qu'il était mon père.

Je suis alors resté cachée à l'observer de loin, dans un premier temps. Si mes intentions à son égard restaient floues pour le moment, je voulais attendre qu'il se retrouve seul. Qu'il passe dans un endroit suffisamment isolé, pour que je puisse l'approcher. Mais par-dessus tout, quelque chose me disait qu'il n'était pas venu ici par hasard. Dans tous les cas, je comptais saisir cette chance autant inestimable que désespérée, pour l'interroger et savoir pourquoi il était là. Pour moi, c'était juste trop gros que pour n'être qu'une simple coïncidence.

Re: De père en fille [Grayle]

Posté : 07 oct. 2025 23:34
par Grayle le Marchemonde
Waverun... Grayle n'aurait jamais imaginé revenir ici.

Il y a presque une vingtaine d'années, il avait servi de marchand itinérant pour de richissimes hommes d'affaires, transportant des artefacts de magie rose rarissimes vers de futurs partenaires afin d'ouvrir une route d'échanges lucrative, une fois les destinataires satisfaits de la marchandise. Mais, en chemin, il avait été attaqué par des furry sauvages, qui l'avaient tué et détruit tout ce qu'il transportait. Revenu à la vie pendant le combat, fou de rage, il avait fait fuir ses assaillants, avant de plaquer au sol la chaman du groupe, celle là même qui l'avait tué. Intoxiqué par les vapeurs de magie rose, Grayle l'avait violée, mais, bien vite, vaincue par la virilité de l'homme et par sa propre nature perverse, la femelle louve dénommée Sarya était passée de victime à complice, hurlant son plaisir et lui réclamant de l'enfanter. Pendant plus d'une journée, ils avaient copulé, l"homme reprenant sa route en abandonnant derrière lui une femelle vaincue et convulsante, qui avait perdu conscience suite à ses orgasmes successifs.

Malgré cet échec, Grayle avait eu droit à une seconde chance, refait un voyage, qui s'était révélé concluant. Depuis, la compagnie "Rosette du plaisir" s'était établie dans tout le royaume. L'immortel, porté par sa soif de voyages, avait fini par quitter les frontières, s'aventurant par monts et par vaux. Son retour à Waverun était fortuit, mais n'était pas le fruit du hasard. Une sensation étrange s'était réveillé en lui, une attirance magnétique, alors que des échos de ses ébats avec Sarya, enfouis dans sa mémoire, étaient revenus le harceler. Sentant qu'il y avait de la magie, ou peut-etre même du destin là dessous, Grayle décida donc de revenir, et avait embarqué sur un navire.

Il s'était mêlé sans effort à l'équipage et aux autres passagers, partageant des histoires de tavernes lointaines, des anecdotes sur Les créatures fantastiques qu'il avait croisées. Les marins l'appréciaient pour sa générosité et sa façon de mettre la main à la pâte sans qu'on le lui demande, hissant les cordages avec une force surprenante pour quelqu'un qui semblait si décontracté. À l'aube, lorsque le navire avait enfin aperçu les côtes, il était debout à la proue, le regard perdu vers l'horizon, une expression indéchiffrable sur le visage, l'esprit encore embrumé par cette attirance magnétique, alors que les battements de son cœur s'étaient accélérés.

Une fois à quai, Grayle s'était fondu naturellement dans l'effervescence du port. Habillé d'une chemise beige ouverte sur son poitrail et d'un pantalon de toile bleu, avec de belles bottes en cuir, il plaisantait tout en aidant à décharger quelques caisses. Avec ses camarades marins, tous se confiant leurs projets dans les trois semaines où ils allaient rester à quai, et décidèrent de continuer la conversation autour de plusieurs bières et quelques charmantes serveuses. Il glissa une pièce d'or à un gamin qui lui indiquait la meilleure auberge des environs.

- Les gars, allez-y sans moi, je vais me balader un peu ! dit-il aux autres marins. J'ai besoin de me dégourdir les jambes...

Il ne savait pas pourquoi, mais il se sentait observé. Instinct réel ? Simple paranoïa ? Quoi qu'l en soit, sous sa façade affable, ses yeux parcouraient constamment les alentours avec une attention particulière, celle d'un homme qui cherche quelque chose, ou peut-être quelqu'un. Se laissant porter par son instinct, ils s'engouffra dans les ruelles de la ville, marchant au hasard, regardant les étals, passant devant les boutiques, sans suivre de direction précise, si ce n'est celle vers laquelle le destin le menait...

Il ne s'était pas arrêté ici par hasard. Jamais il ne faisait quoi que ce soit par hasard, même si personne autour de lui ne semblait s'en douter. Cette ville renfermait des réponses qu'il cherchait depuis bien trop longtemps.

Re: De père en fille [Grayle]

Posté : 09 oct. 2025 18:22
par Ashka Velaryon
Plus je l'espionnais et plus j'étais intérieurement convaincue que cet homme était mon père. Je n'avais même pas besoin qu'on me l'explique. Quelque chose en moi, confirmait naturellement de plus en plus ce que je ressentais. J'ai alors continué d'observer attentivement l'endroit où il avait apparemment débarqué à quai avec d'autres marins, jusqu'à ce qu'il se décide enfin à partir d'ici. Par chance, il finissait par se retrouver seul.

Je n'ai donc pas perdu de temps pour le suivre. Et plus il avançait, plus il semblait comme déambuler dans les rues, sans se montrer presser. Il regardait. Il cherchait. Je n'avais aucune idée si il m'avait repéré. Ou même simplement sentie... En fin de compte, peut-être que je me trompais. Peut-être que mes sensations aussi anormalement aiguisées que vraiment spéciales, me jouaient des tours? Mais pourtant, je continuais de ressentir son aura. Elle m'était anormalement familière, pour la simple et bonne raison qu'elle ressemblait fortement à la mienne... C'est à cause de ça que j'en ai déduit, en comptant en plus son âge, qu'il pourrait être mon père...

Mais en attendant, plus j'avançais et plus je me demandais ce que je ferais, lorsque je me retrouverais face à lui. En fait, je ne savais même pas dans quel but précis, je le suivais exactement. Ma mère, qui est certainement la femme la plus gentille que je connaisse, m'a toujours demandé de ne jamais le détester, malgré ce qu'il lui avait pourtant fait subir. Plusieurs fois, elle m'avait dit qu'elle se sentait indirectement coupable. Que la situation n'aurait jamais dut être ce qu'elle était et qu'elle en a été en partie responsable...

- Mais si elle aurait été autrement, tu sais que je n'aurais jamais été là non plus...

Voila ce que je lui répondais, à chaque fois qu'elle me disait ça. Dans tous les cas, je pense surtout qu'elle voulait me protéger des sentiments néfastes, que sont la haine et la colère... Est-ce qu'elle avait raison ou pas? Au fond de moi, je ne savais même pas ce que je ressentais vraiment pour lui. Je sais surtout que j'ai vite appris à faire avec. Même si je suis née d'un viol, ça ne m'a pas empêché d'aimer ma mère. Et dans le fond, c'était surtout ça qui importait le plus pour moi... Mais alors, pourquoi je veux à tout prix suivre ce type? Même s'il me confirmerait de sa propre bouche qu'il serait mon père, qu'est-ce que je ferais ensuite?...

L'homme continue de déambuler. Il ne semble rien faire de particulier. Du moins, jusqu'à ce qu'il finisse par s'engager dans un quartier beaucoup plus populaire et surtout, nettement moins fréquentable de la ville. Le genre d'endroit, où il faut avoir une bonne raison pour y venir... Je me demandais alors, s'il cherchait quelqu’un en particulier en venant par ici... Ou bien s'il s'était enfoncé ici, par inconscience totale...

- Mince... Pourquoi il s'engage dans là dedans?...

Je me mords la lèvre inférieur, quand je le vois marcher dans une série d'allées beaucoup plus sombres et nettement moins fréquentées, que par rapport à toute-à-l'heure. Ici, les maison et les rues étaient beaucoup plus sales et délabrées. Les commerces y abondaient beaucoup plus rarement. Quant aux auberges, elle n'étaient réservées qu'aux voyageurs les plus démunis, avares ou totalement désespérés.

J'ai donc pris sur moi, pour continuer de le suivre de loin. Je n'aimais pas être là, mais je n'avais clairement pas le choix, si je ne voulais pas le perdre et surtout le voir partir ailleurs. Et plus ça passait, plus ça devenait presque insensé. Au bout d'un moment, il semblait comme tourner en rond. Je ne comprenais quel était sa stratégie en faisant ça, hormis celle de finir tout droit dans un guêpier... Mais j'étais tellement concentrée sur lui, que je n'avais même pas vu qu'il y avait trois hommes qui m'observaient...

- Hé petite? On peut savoir ce que tu fais ici toute seule?

- Ho la petite chatte s'est perdue, on dirait?... Enfin la louve. Hahaha.

- Attendez... Elle me parle celle-là... Tu serais pas la petite cochonne de service qui sert dans l'auberge qui se trouve un peu plus loin, dans la ville? Qu'est-ce que t'es venue foutre ici, avec ton petit cul par ici toi? A moins que tu cherches justement un peu de chaleur, tellement ça doit chauffer là-dessous?

- Je... Je...

Les trois sales types me regardent d'un air particulièrement vicieux et vont jusqu'à m'encercler. J'allais alors laisser tomber et repartir d'urgence en arrière, quand l'un d'eux m'attrape par les poignets, juste au moment où je vais pour reculer.

- Hé? Tu vas où comme ça, poupée? Tu crois que tu peux repartir comme ça et nous ignorer, comme si de rien n'était?

- Ouais. Je crois qu'elle a pas bien comprit que c'est jamais gratuit de venir foutre son petit museau poilu par ici.

- Allez. Sois raisonnable, petite louve. Si t'es bien sage, tu repartiras peut-être en un seul morceau. Comme ça, tout le monde sera gagnant.

- Non! Lâchez-moi... Arrêtez!

Je me suis alors mise à crier. Je ne voulais pas que ces sales types me touchent. Qu'ils s'en prennent à moi et qu'il me fassent du mal... Bien sûr face à leur insistance, j'ai bien pensé à essayer d'utiliser l'une de mes magies, mais j'étais terrorisée. Et le problème, c'est que je n'ai pas encore bien appris à savoir canaliser mes sorts, quand je suis prise par mes émotions... Mince... Qu'est-ce que je vais faire?...

Re: De père en fille [Grayle]

Posté : 03 nov. 2025 22:36
par Grayle le Marchemonde
*Est-ce qu'on me suis ?*

Au hasard de ses errements dans les ruelles, Grayle sentait une présence, un regard sur lui. Un picotement dans le creux de la nuque, ce sixième sens propre aux humains, lorsqu'on se sent observé. Avec ses siècles d'expérience, il avait développé d'excellents réflexes de survie, et s'il était loin d'être infaillible, Grayle était plus difficile à prendre par surprise que le commun des mortels.

Néanmoins, il ne sentait aucun danger. Alors, il continua de marcher, s'imprégnant de l'ambiance des ruelles et des culs-de-sac, esquivant habilement une ou deux flaques d'eau croupie, donnant une pièce d'or à un mendiant, déambulant comme s'il connaissait cette ville comme sa poche. Alors que, non loin de lui, quelque chose -ou quelqu'un ?- de familier semblait toquer à la porte de son esprit. Pendant un moment, il s'arrête à une intersection, jaugeant du regard un portail, un peu délabré. Au-delà de celui-là, les rues sont plus sales, les étals plus délabrés, les gens inquiétants. Un bas-quartier.

Pour lui qui a exploré les terribles jungles d'Anglorferrac et la redoutée Péninsule de Souffre, un endroit un peu mal-famé n'était rien. Au pire, il se ferait un peu tabasser. Et alors ? Ce n'est pas comme s'il allait en souffrir.

Il regarda le ciel, un instant. Hm, le soleil n'était pas encore trop bas. Il avait le temps de rejoindre les autres marins.

Il s'engagea dans la ruelle, et après quelques minutes, se mit à sourire. Il sentait toujours cette présence, cette aura... toujours derrière lui. Il en était persuadé maintenant : il était suivi. Par quelqu'un, ou quelque chose, qui ne semblait pas avoir froid aux yeux. Parmis les habitants, plusieurs -humains, nains, hybrides- lui jetaient des regards mauvais, voire hostiles. On n'aimait pas ce bellâtre se balader comme s'il était chez lui. Mais quelqu'un qui se trimballe ainsi... ils comprenaient qu'il ne fallait mieux pas s'en mêler. Le marchemonde cachait des choses, et ils n'étaient pas assez curieux pour vérifier.

- Non! Lâchez-moi! Arrêtez!


Il se retourna immédiatement. Pas a cause du cri, aigu et perçant, hurlé par une voix douce et si jeune qu'elle en était presque enfantine. Non. C'était que l'étrange sensation qu'il ressentait depuis son arrivée avait fait vibrer tout son être. Pendant un bref instant, les yeux bleus de l'immortel croisèrent ceux de l'hybride, qui se débâtait comme une diablesse, essayant d'échapper à trois hommes patibulaires qui lui tiraient les poignets et les cheveux sans se soucier de la douleur que pouvait ressentir la petite.

Autour de Grayle, ce fut la débandade. Toute la ruelle se vida en quelques secondes. Les portes furent vérouillées, les volets se refermèrent, les rideaux furent tirés. En un instant, Il n'y avait plus que Grayle, la jeune hybride, et trois hommes qui essayaient de la déshabiller.

- Hey les connards ! Beugla Grayle, qui, sans réfléchir, se mit à courir vers eux. Il n'était pas un chevalier sans peur et sans reproche, loin de là, mais, instinctivement, dans cette situation, il ne pouvait s'empêcher de venir au secours de l'agressée.

- Mec, occupe toi de ce bouffon gronda le plus costaud du lot à un autre plus petit, trop occupé à défaire son pantalon. Okay chef ! répondit l'autre, qui fit volte face. Il tira de sa poche un couteau, et fixa Grayle avec un sourire vorace, qui s'évanouit quand il vit que le jeune homme ne ralentissait pas sa course. Quel idiot se jetterait sur un homme armée d'un couteau ?!

Il n'hésita pas un instant, et, avec son bras, poignarda une fois, deux fois, trois fois, avant de frapper à l'aveugle. Le tissu du bruit déchiré précéda le sang, mais Grayle n'en avait cure. Son poing pulvérisa le nez et l'arcada sourcilière du salopard, dont il se saisit du bras avant de le tordre pour lui faire lâcher l'arme. Un coup de tête, un de coude, un de genou. Puis un autre coup de poing.

Il leva une dernière fois son poing mais n'eut pas le temps de frapper. Un deuxième membre du trio le percuta dans une charge presque bovine, l'envoyant rouler au loin, avant d'essayer de relever son compagnon qui hurlait de douleur, son visage pissant le sang. Grayle se releva, crachant lui aussi du liquide carmin. L'odeur ferreuse fouetta ses sens, alors qu'il essuyait sa bouche. Il fouilla dans son sac, y extrayant un long bâton, qu'il fit tournoyer entre ses mains, avant de foncer vers eux.

Pas de vantardise, pas de provocation. Il devait frapper avant qu'ils n'aient l'idée d'utiliser la fille comme otage.

Le sang continua de couler.

La question n'était pas de savoir s'il allait gagner. La question était de savoir combien de temps cela lui prendrait.

Seul contre trois, avec une louve spectatrice, cela lui rappelait des souvenirs...

Re: De père en fille [Grayle]

Posté : 11 nov. 2025 19:51
par Ashka Velaryon
Cette fois-ci, c'était totalement raté pour continuer de jouer sur la discrétion. Alors j'ai crié à plein poumons, tellement j'étais effrayée. En temps normal, j'aurai pu essayer de me défendre, en utilisant mes pouvoirs de glace. Mais dans une telle situation et en plus avec trois hommes sur moi, c'était vraiment compliqué. Surtout que ma mère, elle était beaucoup plus talentueuse que moi. Sans doute était-ce dut aux nombreuses épreuves de la vie qu'elle a traversé et qui lui ont permis de se renforcer autant... Mais l'homme, celui que je pensais bien être mon père, s'est aussitôt retourné et a bondit sur l'un de ceux qui se sont mis à m'agresser. J'ai ressenti autant de terreur, que d'admiration, quand je l'ai vu se battre avec autant de courage et de détermination. Sans hésiter, il a couru vers moi et il a mit à terre l'un de ces sales types qui a voulu s'en prendre à lui, avec un couteau. Vient alors quelque chose de plus étonnant encore, quand il sort une arme beaucoup trop grande pour le sac qu'il transporte. Je n'avais jamais vu ça de ma vie...

- Attention !!!

Je lui crie dessus, quand je vois un quatrième homme surgir de nul part pour lui donner des coups de couteaux par derrière. Je suis alors terrorisée, quand je vois qu'il se prend un coup de lame. Mais le type n'a pas le temps de rire longtemps, que mon père... enfin l'homme au bâton, se retourne et le met à terre avec une facilité presque déconcertante. Si le voir blesser m'inquiétait, le voir se battre comme ça, ça ne me laissait vraiment pas indifférente du tout...

S'ensuit un lot d'insultes, où les deux autres sales types se concentrent sur lui. Je profite du moment où ils m'ont momentanément oubliés, pour leur lancer un sort de glace avant de m'enfuir. Sans hésiter, je leur ait jeté des piques de glaces qui leurs ont littéralement transpercés les jambes. Le sort que je venais d'incanter et que je contrôlais mal, s'est finalement avéré beaucoup plus efficace que je ne le croyais. Pendant qu'ils se sont mis à crier, j'ai eu juste eu le temps de me retourner, pour voir mon potentiel paternel les mettre à terre dans une violence inouïe. Mais je ne ressentais aucune pitié à leur égard. J'étais lui. J'estimais que ce n'était que justice et qu'il n'y avait aucune place pour rien d'autre. D'ailleurs je savais déjà que je ne remercierais jamais assez cet homme de m'avoir aidée. Mais pour l'heure, j'ai préféré m'enfuir et m'éloigner le plus rapidement d'ici, au cas où d'autres décideraient de s'en mêler.

Quand je suis sortie du quartier, je me suis assise sur un muret dans un petit jardin où se trouvait toute une rangée d'arbres. Même si je n'étais pas blessée, je tremblais. Intérieurement si je ressentais de la peur, j'étais aussi prise de colère et de tristesse. Cette fois, je venais de perdre totalement ma chance de le rencontrer et de savoir qui il était... Je m'en voulais vraiment d'être partie comme une voleuse. Mais finalement ça devenait trop dangereux... Peut-être qu'au final, je devrais laisser tomber et oublier. Ça ne me plaisait pas du tout, mais je savais que je n'étais pas faite pour l'aventure. Puis je ne voulais pas avoir des ennuis avec mon patron. J'avais besoin de ce travail pour vivre.

Re: De père en fille [Grayle]

Posté : 01 déc. 2025 23:27
par Grayle le Marchemonde
Dans la ruelle, la bagarre tourna au pugilat, puis au combat. Aussi talentueux, déterminé et immortel qu’il était, Grayle n’était physiquement qu’un simple humain, sans force ni vitesse particulièrement impressionnante. Trois adversaires, aussi banals soient-ils, n’étaient pas une mince affaire pour lui, bien que sa victoire n’était jamais mis en doute.

Toutefois, la jeune fille, proie des malandrins, devint soudainement leur bourreau. Dans un cri violent et une décharge de magie qui fit geler la moitié des vitres de la ruelles, elle déchaîna son pouvoir sous la forme de pics de glaces, qui fendirent l’air dans un sifflement, avant de laisser dans leur sillage des lambeaux de chair et de muscle, et des hurlements de surprise et de douleur. Les bandits claudiquèrent, encore groggy, leurs corps n’ayant pas réalisé ce qu’il venait de leur arriver. Marchant dans des flaques de sang, les jambes réduites en lambeaux, chair et os visibles, perdant absolument toute velléités de combat.

Grayle ne s’arrêta pas. Ni leur avenir, ni leur santé ne le concernait, encore moins dans la mesure où ils avaient essayé de le tuer, et de violer cette fille. Il leva ses bras, et frappa, encore, encore et encore, brisant os et écrasant les chairs, le bruit mat de son bâton percutant corps et crâne résonnant de plus en plus fort.

Lorsqu’il s’arrêta, la rue était silencieuse. Les portes et volets restaient fermés. Seuls quelques gémissements et sanglots brisaient le silence irréel qui était tombé sur le quartier. D’un revers de manche, il essuya son front, non pas plein de sueur, mais de sang.
Ses blessures à lui s’étaient déjà refermées.

Il souffla du nez, essayant de reprendre son souffle. Son cœur battait à tout rompre, mais ce soucis, cette excitation, n’était pas naturelle. L’âme tiraillée, il devait retrouver cette fille.

La glace craquelait sous ses pas assurés, alors qu’il entamait sa marche. Elle était familière. Il avait déjà vu cette glace. Comment s’appellait-elle déjà… Sadrya ? Sarya ?

Cette fille était-elle liée à la terranide ?

Etait-elle liée à lui ?

Etait-elle la raison de ce tiraillement de,l’âme qu’il ressentait depuis son arrivée ici ?

Il n’y avait qu’un seul moyen de le savoir.

Elle était encore tout prêt. Guidé par son cœur plus que par son instinct ou sa rue, il sortit lui aussi du quartier, presque en pilote automatique. Il ne prêta aucune attention aux regards des passants, qui jetaient des regards inquiets à ce beau jeune homme au visage et aux vêtements maculés de sang rouge.

Elle était là.

Il était entré dans un petit jardin jouxtant un quartier voisin. Une dizaine d’arbres, quelques parterres de fleurs, deux-trois bancs et un muret d’enceinte ainsi qu’un autre serpentant sous les frondaisons.

Elle était assise, sa courte roibe noire fendue et salie contrastant avec ses jambes pâles. Sa queue bleutée battait l’air avec inquiétude, alors que ses grandes oreilles étaient penchées vers l’arrière.

Il avait l’impression que son cœur était sur le point d’exploser. Son propre corps était brûlant, comme parcouru d’une énergie, d’une envie nouvelle. Elle remarqua son arrivée et pendant de longs instants, ses yeux bleus rencontrèrent les yeux verts du pérégrin. Il s’avanca vers elle avec lenteur. Il inspira. L’odeur du sang sur son corps envahi ses narines, mais la vision de l’enfant ne lui inspirait aucune envie de violence.

Au contraire.
Il avait envie de…

- Je te connais, n’est-ce pas ?
dit-il d’une voix à la fois inquisitrice mais doucement rassurante. Tu n’étais pas là par hasard.
- Ou alors, je devrais. Ses yeux verts resplendissaient, contrastants avec le sang rouge sur son visage. Tu me suivais ?

Le vent souffla, agitant la chevelure et la tunique du marchemonde.

- Qui suis-je pour toi ?

Il pensait connaître la réponse. Et a chaque minute qui passait, il en était de plus en plus sûr…

Re: De père en fille [Grayle]

Posté : 05 déc. 2025 00:21
par Ashka Velaryon
Je sens mon cœur cogner si fort dans ma poitrine que j’ai l’impression qu’il va exploser. Mes oreilles sont plaquées en arrière, ma queue tremble entre mes jambes croisées sur le muret. Le sang sur lui… cette odeur métallique qui se mêle à la sienne, plus profonde, plus chaude, presque animale, me fait tourner la tête. Je n’arrive pas à détourner les yeux de son visage taché de rouge, de ses mains encore crispées sur son bâton.

Je déglutis. Ma gorge est sèche. Mes doigts serrent le bord du muret jusqu’à ce que les jointures blanchissent. Quand il parle, sa voix me traverse comme une caresse brûlante. Je tremble plus fort. Je sens mes yeux s’embuer sans que je puisse rien y faire. C’est trop. Tout est trop.

Je descends lentement du muret, mes talons claquent sur le gravier avec un bruit trop fort dans le silence du jardin. Ma robe est déchirée sur le côté gauche, la fente remonte presque jusqu’à ma hanche ; le tissu colle à ma peau moite. Je fais un pas vers lui, puis un deuxième, jusqu’à ce que nous soyons à peine à un mètre l’un de l’autre. Je sens sa chaleur. Je sens son odeur. Je sens… lui.
Mes lèvres tremblent.

- Je le sais depuis que je t’ai vu au port. Depuis que j’ai senti… cette chose en moi qui hurlait que tu étais là...

Je lève lentement la main, hésitante, et effleure du bout des doigts une trace de sang sur sa joue. Le contact est électrique. Ma peau frémit, ma queue se raidit d’un coup, puis s’enroule nerveusement autour de ma propre cuisse comme pour se cacher.

- Maman… elle s’appelait Sarya... Il y a dix-huit ans, dans une forêt près de la route marchande… un humain l’a…

Je n’arrive pas à finir la phrase. Les larmes coulent enfin, brûlantes, sur mes joues. Mais je ne recule pas. Au contraire, je fais un pas de plus, si près que ma poitrine effleure presque son torse. Je sens mon souffle se mêler au sien.

- C’était toi pas vrai ?...

Je le sais tout au fond de moi. Je le sens dans chaque fibre de mon corps. Dans mon sang. Dans ma magie. Dans... Je pose ma main à plat sur son torse, juste au-dessus de son cœur qui bat si fort. Je lève alors les yeux vers lui. Mes pupilles sont dilatées, brillantes d’émotion, de peur, de désir trouble que je ne comprends pas encore complètement mais que je ne peux pas nier.

- Je m’appelle Selena. Et toi… tu es mon père...

Le mot sort comme un sanglot, mais aussi comme une délivrance. Ma queue se détend lentement, vient frôler sa jambe sans que je le veuille vraiment, comme si mon corps décidait pour moi. Mes oreilles se redressent un peu, tremblantes.

- Je… je t’ai cherché pendant des années sans même savoir que je te cherchais. Et maintenant que tu es là… j’ai peur. Mais j’ai encore plus peur de te perdre une deuxième fois...

Je mords ma lèvre inférieure, fort, jusqu’au sang. Une goutte perlée coule sur mon menton. Je ne bouge pas pour l’essuyer.

- Ne pars pas. S’il te plaît… reste. Je crois qu'on a vraiment beaucoup à se dire tous les deux.

L'avoir aussi près de moi ne faisait plus aucun doute pour moi. Mais plus que de simple raison, je le sentais au plus profond de mon être. Je l'avais bel et bien trouvé et je ne sais encore pour quelles raisons il se tenait juste devant moi aujourd'hui...