Kaélion était un enfant que la vie n’avait pas épargné, puisqu’à seulement 11 ans, le jeune garçon fut témoin du meurtre de ses parents, deux fermiers de la capitale de Mijak, qui furent froidement assassinés par une mystérieuse guilde d’assassin. Le jeune garçon se souvenait encore de cette nuit effroyable : il venait de passer sa journée à arpenter les boulevards de la ville avec ses amis, en profitant pour voler quelques marchands qui n’arrivèrent jamais à l’attraper tant l’enfant était agile, s’agrippant aux murs, aux poutres et aux rebords tel un félin. Cette nuit, Kaélion ne put jamais l’oublier : la vue effroyable des cadavres de ses parents gisant au sol, les yeux grands ouverts, leurs corps mutilés et égorgés. Avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit, Kaélion fut assommé par un violent coup a la tête, et son corps tomba lourdement au sol.
A son réveil, il découvrit avec effroi qu’il allait etre vendu aux enchères comme un vulgaire esclave, destiné à servir les moindres caprices d’hommes perfides et corrompus, et ce pendant le restant de ses jours. Un autre homme aurait facilement pu etre brisé et soumis face a cette nouvelle vie de servitude, mais pas Kaélion. Au cours de son adolescence, Kaélion eut au total 15 maitres dont aucun n’arriva à le soumettre à son autorité. On disait qu’il avait mordu l’oreille du premier, poignardé la jambe du deuxième, craché au troisième et ainsi de suite. Kaélion passait de maitres en maitres jusqu’à à arriver à un riche aristocrate du nom de Gadaz Azul. Et là, ce fut le coup de grâce.
Kaélion tua son maitre, l’égorgeant en pleine nuit. Pour le garçon, la soumission n’était pas une option, et une vie de servitude n’avait aucune valeur. Pour son crime impardonnable, les autorités mijakiennes avaient décidés d’appliquer la peine capitale, à savoir la mise a mort. Kaélion n’avait qu’un seul regret : celui de ne pas avoir réussit à trouver l’assassin de ses parents, celui qui avait commandité le meurtre.
Kaélion avait d’ailleurs préféré vivre à lumen, on lui disait que lumen était un royaume bien plus chaleureux et plus démocratique, ou les droits de l’homme n’étaient pas aussi bafoués qu’a mijak et ou régnait une ambiance de sérénité malgré l’inexpérience de la reine Ivory. Mais bon, on ne choisissait pas notre lieu de naissance, et parfois, le destin pouvait s’avérer cruel.
Assis au sein d’une cellule sentant le moisi et infesté par les rats, kaélion attendait son jugement final : l’exécution avait lieu pour le lendemain, mais contrairement aux autres condamnés, kaélion resta stoïque, ou du moins c’est ce qu’il laissait transparaitre… après tout, accepter la mort n’était pas une chose facile, cela demandait un grand courage, de la détermination et le fait de dépasser ses émotions.
L’esprit vagabondant de kaélion fut tiré de sa stupeur quand il entendit un bruit de grincement, son geôlier ouvrant la porte de sa cellule, le cliquetis de ses clés résonnant comme une mélodie macabre.
Impossible, ce n’était pas l’heure ! l’exécution de kaélion n’avait lieu que le lendemain ! auraient-ils avancés la date de l’exécution ? Ne pouvaient-ils pas au moins accorder quelques instants de vie supplémentaires a un pauvre garçon que la vie avait si injustement maltraité ?
« Kaélion, tu as de la visite »
Le jeune garçon fronça les sourcils, levant son regard, essayant d’y voir quelque chose dans ce pénombre absolu, ou seul quelques rayons de lumière parvenaient à s’immiscer et à lui tenir compagnie. Qui ça pouvait bien etre ? Kaélion distingua une silhouette au loin, celle-ci entra dans la pièce, et exposé aux rayons de soleil qui pénétraient par la fenêtre, sa nature fut révélée.
*Une femme ? *
Il s’agissait d’une belle femme, aux longs cheveux bouclés, a la peau nacrée et a l’allure enchanteresse. Qui ça pouvait bien etre ? Kaélion la contempla de fond en comble, il ne l’avait jamais vu. Était-ce une proche de son ancien maitre, celui qui l’avait tué ? si oui, pourquoi se manifestait-elle maintenant ? Que se passait-il ? Le jeune garçon resta silencieux, mais dés l’entrée de cette demoiselle au sein de la cellule, il sentit une aura impressionnante émanant d’elle, comme si elle possédait cet endroit et qu’elle en était la maitresse absolue. Les pensées tournoyèrent au sein du jeune homme, et il attendit patiemment que son interlocutrice se présente…