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La Révolte des Esclaves

Posté : 17 août 2024 15:03
par Qaye Nakhsole

Re: La Révolte des Esclaves

Posté : 17 août 2024 16:48
par Qaye Nakhsole
Xeki ne veut pas de conflit. Elle n'a pas envie de se battre. Elle a envie de comprendre les autres. Par contre, avec Kamiye, ou Courroux, elle a du mal à savoir, elle a compris que c'est un combat psychologique qui s'amorce. Ce genre de combats qu'elle a déjà fait, et qu'elle est prête à refaire, juste qu'elle n'aime pas être obligée à le faire. Elle veut juste que Kamiye comprenne ce qu'il a peut-être du mal à comprendre.

L'esclave-bourgeoise. Elle s'était déjà préparée à ce qu'elle l'entende à nouveau. Ce n'est pas la première fois qu'on la qualifie comme ça. Après tout, c'est bien une des rares à avoir la chance d'avoir eu des Maîtresses d'Ancarla. Cependant, elle a déjà précisé qu'elle n'était pas un esclave de luxe. En fait, Xeki est née esclave, comme beaucoup d'entre eux. Elle n'est donc pas vraiment bourgeoise, mais comparé aux autres esclaves, elle l'est. Sa vie n'était pas vraiment une réussite, donc elle n'avait pas eu le temps de s'ennuyer. Donc ce genre de propos ne la choque pas, ni même la fait réagir. Elle ne reproche personne de ne pas avoir un vocabulaire aussi poussé qu'elle. Elle reste silencieuse en le regardant.

Kamiye a bien compris une partie de ce que Xeki veut dire. Cela dit, c'est prétentieux de dire qu'il est un héros qui s'éveille. Elle lui dois bien une pour avoir sauvé leur situation, mais elle ne le considère pas non plus comme un héros. Personne ne l'est. Qaye l'a mal compris, et Zumarr encore plus. Trouver un but pour Gine n'est pas une mauvaise chose. Ce n'est pas rare de donner un but à d'autres.

Par contre, en l'écoutant, elle ne peut pas s'empêcher de grimacer. Fonder son propre Royaume en soi n'est pas un problème… enfin "Royaume" c'est vite dit, car Ancarla est une dictature dirigée par une Maîtresse des Poupées. Être le Maître de la nation qu'il aurait créé lui-même n'est pas un problème. Que ce soit sous couvert d'une grande générosité n'est pas une mauvaise chose non plus... mais à partir du moment où il parle de leur passer des colliers autour du cou, c'est terminé. L'idée est rejeté dans la tête de la "bourgeoise". En soi, faire sourire et les nourrir, c'est ce que fait Déesse, et "obliger" à écarter les cuisses… Déesse le fait déjà avec ses gigolos personnels, donc ce serait hypocrite de le faire. Mais elle a déjà un nom pour désigner ce genre de choses.

Xeki ne rit pas, elle soupire doucement de dépit. Donner un enfant à chaque membre de son harem… Qaye le sait mieux qu'elle : Déesse le fait déjà, parce que l'Oasis est un lieu dirigé par Déesse ainsi que sa famille, et nul doute que la fille de Qaye en fera partie, si elle survit à tout ça. Sauf qu'ici, c'est surtout pour une question de main d'œuvre. Elle aurait préféré qu'il n'y ait pas de travail d'enfant au passage, et qu'il n'y ait pas qu'un couple père de tous les habitants. Elle secoue négativement la tête.


Image"Je n'appelle pas ça fonder son Ancarla, mais les fondations ne sont pas mal. Pour résumer, tu veux fonder un harem qui fondera lui-même un Royaume. Evidemment, tu vas faire des enfants aux membres du harem. C'est bien ce que tu dis. Par contre, je dois objecter sur quelques points : tu as bien dit mot pour mot que tu veux à ton tour passer des colliers autour de cous de jolis minois. Passer les colliers autour du cou, c'est de l'esclavage. C'est exactement la situation qu'on veut vous faire sortir, et tu voudrais leur faire jeter dans les bras d'un nouveau Maître à qui elles doivent obéir au doigt et à l'œil. Ironique pour un esclave de longue date qui a vu des Maîtres et Maîtresses malsains au possible. Surtout que les habitants de ton Royaume seraient tous tes fils, n'est-ce pas ? Si tous les habitants ont ton sang, il y a un grand risque : la consanguinité. Imagine que tes habitants font des enfants entre frères et sœurs, ces enfants eux-mêmes font des enfants entre frères et sœurs ou entre cousins, et ainsi de suite. La santé des habitants va en prendre un coup, ce qui endommage grièvement ton Royaume. Il va falloir vite rendre ton Royaume attirant pour que de nouveaux habitants viennent prendre la main de tes fils avant que la consanguinité ne prenne de la place, et ce n'est pas facile, surtout en si peu de temps."

Xeki ne force personne à aller à l'Oasis, mais elle est prête à détruire des rêves obtenues trop vite. Par contre, il a déjà compris qu'il a de l'affect pour Gine, donc elle ne va pas laisser juste avec un tel rêve. Elle lui sourit doucement.

Image"Par contre, si Gine l'accepte et uniquement si Gine l'accepte, vous pourrez faire un enfant. Ainsi, elle vivra avant tout pour le bonheur de cet enfant. Il faut juste le faire dans un lieu où l'enfant pourra s'épanouir, car le faire en pleine nature serait le faire dans en environnement où il peut vite mourir de milles et unes façons, et s'il meurt, Gine serait en plus mauvais état qu'actuellement."

Son sourire s'efface et elle se met à regarder Kamiye dans les yeux. Malgré la puissance évidente de Courroux, Xeki n'a pas peur de lui. Elle ne lui fait pas un regard de défi, juste un regard déterminé.

Image"De toute façon, c'est encore trop tôt pour décider de tout ça. La liberté n'est pas encore acquise. Le Roi ne va pas s'arrêter à une troupe d'esclaves qui a fui en laissant derrière eux le corps de sa femme ainsi que celui de ses soldats et de certains de ces rebelles. Il va réunir des troupes, et le temps d'aller à l'Oasis, il aura mille fois le temps de nous encercler à nouveau. On y réfléchira une fois à l'Oasis, et tu auras le temps d'avoir des plans pour Gine et de les peaufiner."

La soirée touche tout doucement à sa fin. De toute façon, l'OTL prévoit de rester encore dans la base, le temps que les carrosses de l'OTL ne viennent à toute vitesse. Ils sont à proximité de Lumen, si ce n'est derrière la frontière luméenne. Les carrosses ne peuvent pas arriver en un jour, et c'est pour cette raison que personne n'a appelé de renforts pendant tout ce temps.

Re: La Révolte des Esclaves

Posté : 17 août 2024 20:30
par Gine
Bien que troublée et désorientée, Gine n'était pas stupide. Aussi ne s'arrêta-t-elle pas bien loin du campement de la rébellion. Ce fut la présence d'un petit cours d'eau qui l'incita à mettre pied à terre... ou plutôt pied à l'eau. Une eau claire, fraîche et accueillante. Le ruisseau produisait un son apaisant - pile ce dont la femme à queue de singe avait besoin.
Ne dévoûtant pas les épaules, elle s'installa sur une pierre moussue avant de poser ses coudes sur ses genoux et de laisser tomber son menton entre ses paumes transpirantes.

- C'est... dur.

Le mot était faible. Autant que l'impression qu'elle se renvoyait à elle-même, amplifiée par le rabrouement sévère de Courroux ET Kamiye. Car Gine avait commencé à se faire à l'idée que ces deux personnalités bien distinctes s'entrecroisaient au sein d'une même tête, et qu'en tant que combattante de rang inférieur, elle ne pourrait rien y faire, à ce stade.

- C'est tellement dur...

Elle évacua un lourd soupir.
L'envie de pleurer lui était passée. Cela lui avait fait du bien, d'un côté. Même si, de l'autre, Gine se sentait ridicule et vulnérable - plus encore qu'auparavant.

- Ha ! Elle a bonne mine, la révolutionnaire...

"Pathétique" était le mot. Gine se sentait minuscule à côté de l'entité à la puissance miraculeuse qu'était devenu le garçon qui les avait tous guidés hors de ce château. Un être qui s'était auto-proclamé brisé mais qui possédait une force capable de fendre la roche et faire ployer l'acier. En pensant à lui, le cœur de la Saïyajin avait tendance à s'emballer.
Ce constat, auquel elle n'avait prêté que peu d'attention jusqu'à présent, la fit rougir.
Qu'est-ce qui m'arrive ? A quoi suis-je en train de penser ?
Ah, le malaise !
Bien que seule, la Saïyajin enfouit son visage entre ses mains.
Maintenant que je ne me sens plus de taille à le protéger, j'aurais développé une attirance pour lui ?!
Quel embarras ! Quel embarras ! Quel embarraaaaas !
Mal à l'aise, Gine s'agitait sur place.

- Argh ! C'est vraiment n'importe quoi !

Elle glissa volontairement de son rocher et plongea son visage brûlant dans l'eau. Elle n'avait pas trouvé de chose plus intelligente à faire. Pas grave ! Cela lui fit tout autant de bien que d'avoir pleuré en public.
La Saïyajin ramena la tête en arrière...

- Pfaaah !

S'ébroua comme un chien...

- Pfffffh !!

...Puis se claqua simultanément les deux joues.

- Cela m'est douloureux d'avoir à le reconnaître mais Kamiye a raison : il faut que je me trouve une raison de poursuivre cette existence !

Son poing, jusqu'alors tremblant, se raffermit ; forte de pensées moins attristantes, Gine le serrait avec une résolution nouvelle.
Comment de temps allait-elle lui permettre de tenir le coup ? Mystère !
Mais la Saïyajin n'avait pas le choix : elle ne pouvait ni s'abandonner à sa condition de faiblarde, ni abandonner ceux avec qui elle avait combattus.

- Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.

Elle se redressa, contemplant le carré de ciel qui se découpait dans les branches basses, avant de s'envoler rejoindre les autres. Gine dut faire un détour sans trop s'en apercevoir car elle découvrit un petit sentier qu'empruntaient des hommes mal fagotés et épuisés. Non, c'était même pire que ça : les types en question étaient des esclaves blessés qui trainaient douloureusement la patte, avec à leur tête...

- Spartacus !

Le meneur d'hommes leva les yeux. Il était lui aussi dans un bien piteux état. Un filet de sang séché avait coulé le long de son front. Quelques hématomes et petites plaies encore fraiches barraient ses chairs étirées par une musculature travaillée par le maniement des armes.

- Ah ! C'est toi... Tu pourrais arrêter de me héler de la sorte ? J'ai bien failli me faire dessus.

- Toujours aussi charmant, ronchonna Gine. Que vous est-il arrivé ?

- J'pensais que ça se verrait... (Il toussa.) 'Y a qu'on a essuyé un revers, ma p'tite. Le Roi était salement accompagné, quand on est venu lui rendre visite. Il a monté une escouade dirigée par le type le moins net que j'ai jamais vu de toute ma putain de vie ! (Nouvelle toux.) Lady Fita ? C'était qu'un gros tas de bouse à côté ! Le capitaine des Chiens Noirs ? C'est le croisement entre un démon et un putain de primate.

Image

Gine, se sentant vaguement insultée par la remarque, eut plusieurs spasmes en travers d'un sourcil.
Elle se pencha de côté pour observer les suiveurs de Spartacus. Il ne restait qu'une pauvre poignée de gueux dépenaillés.

- Tous les autres sont... morts ?

Elle déglutit.
Spartacus prit une grande inspiration, regarda ses "hommes", puis hocha la tête.

- Ils ont été taillés en pièces ! Certains se sont fait littéralement défoncer le cul après avoir rendu les armes. On ne leur a laissé aucune putain de chance, Gine ! (Il enrageait.) Je ne pensais pas réussir à vous retrouver dans mon état, mais maintenant que c'est fait... (Il prit la Saïyajin par les épaules, la regardant droit dans les yeux comme seul un désespéré l'aurait fait dans cette situation.) Il faut que tu dises aux autres de dégager d'ici au plus vite ! Ces sales batards sont déjà sur vos traces. La rébellion... ils vont la saigner... à blanc... argh!...

Il s'écroula dans ses bras.
La Saïyajin, blême et muette, s'était figée face aux survivants de ce maigre troupeau.
Les Chiens Noirs ?
Une meute de malades suffisamment puissante pour avoir défait Spartacus et sa troupe ?
C'est très, très, très fâcheux !
Gine sentit le stress revenir en cascade.
Elle dut prendre sur elle avant de s'adresser aux rebelles paniqués.

- Ecoutez-moi, vous autres ! (Ses prunelles noires survolèrent chaque visage crasseux ou sanguinolent.) Si vous voulez vivre, vous allez devoir me suivre - et en silence !

Aucun n'était en état de la contredire ou de se défiler. Et de toute manière, Gine n'avait pas le temps de se soucier des possibles déserteurs.
Avec le poids de Spartacus sur ses épaules, la Saïyajin, les mâchoires serrées, se dirigeait d'un pas lourd vers le campement.

Re: La Révolte des Esclaves

Posté : 17 août 2024 22:18
par Kamiye Goupile
Kamiye est complètement pris au dépourvu. La réponse de Xeki est tellement à des lieux de ce qu’il avait anticipé que ça le rend silencieux et bouche bée. Est-ce qu’elle s’entend parler ? Est-ce qu’elle réalise à quel point elle est prisonnière d’un schéma de pensée ? Soudainement une baffe vient rougir la joue de Kamiye. La main violente n’est autre que la sienne pour le faire revenir à la réalité.

« J’aurai une autre solution, j’irai à l’opposé de ta secte. Sérieusement, tu t’entends parler ! Même si je ne suis pas la personne la plus saine, la plus équilibrée de ce groupe, même moi je me rends compte à quel point tu dis de la merde. Je fais exprès de pousser à l’extrême et toi tu me dis que la base de mes idées n’est pas mauvaise ? »

Il aimerait tellement avancer et la prendre par le col. Ou par le haut de sa robe. Enfin, peu importe ! Etre si proche d’elle qu’il pourrait interagir avec elle de façon intense et tactile. Mais il ne peut pas. Kamiye le sait. S’il s’éloigne trop d’Alice, il va perdre sa « puissance ». Et c’est inacceptable. Pas maintenant. C’est un problème sur lequel il doit méditer et vite. Mais cette conversation est pour l’instant la priorité numéro un.

« De l’inceste et de la consanguinité ? Ce sont les premiers trucs qui te viennent à l’esprit. Même moi je n’étais pas allé aussi loin dans mon délire. Ca me dégoûte. A la limite, l’idée d’un harem avec Alice et Gine, pourquoi pas ? Si je dois être honnête, la partie animale en moi a envie de conquête. Et ce corps tout maigre qui a toujours subi l’esclavage a forcément accumulé de la frustration sexuelle. Mais ce n’est pas le point !

Putain ! C’est tellement fou, tellement surréaliste cette conversation ! J’ai déjà aucune idée de comment gérer Alice. Je ne saurai pas dire quel est le lien qui m’unit à Gine. Je ne connais pas leur passé. Et je ne connais pas leurs rêves pour le futur. Et tu imagines que parce que je montre maintenant les crocs, je n’aurai aucun problème à les domestiquer et les asservir à mes pulsions ? Qui est le plus fou de nous deux ? Sous couvert d’une éducation de luxe et d’un Oasis salvateur, tu crois détenir la bonne définition de la liberté ?

Je vais te dire ce que je crois. Vous êtes une putain de SECTE ! Alors oui, merci pour l’aide. Merci pour la rébellion. Et merci pour la bouffe. Mais envoyer une femme enceinte en première ligne ? Faut vraiment être con pour imaginer que ça peut être une bonne idée. Tu crois vraiment qu’on était à une petite année près pour notre libération ? Et même si certains étaient condamnés, la seule constante de la vie : c’est la mort. Et pour les vivants, enfin, les survivants, tu crois qu’ils vont réussir à bien s’adapter ? »


La déception noie la colère dans Kamiye. Son innocence a été trompé une fois de plus. Une bande de fanatiques religieux d’un côté et la personne avec qui il croyait avec la meilleure connexion ? Envolée. Littéralement. Merde, pourquoi lève-t-il la tête ? C’est débile. Elle ne reviendra pas. L’espoir est un terrible poison qui le bouffe. Comme s’il n’avait pas assez de soucis comme ça.

Kamiye se rapproche d’Alice et la soulève dans ses bras. Il est tellement puissant quand il est avec elle. C’est… c’est une ivresse ! Les pensées ne sont plus que des parasites. Seule l’action prédomine. Xeki était en train de lui répondre ? Aucune idée. Si c’est le cas, ce n’était qu’un bruit de fond. Lui se dirige déjà pour s’enfoncer plus loin dans la forêt. Là où les vivants ne sont pas. Et, Kamiye ne le sait pas, mais il part dans la direction opposée de Gine, Spartacus et les derniers survivants. Ce qui signifie qu’il accusera un temps de retard concernant les mauvaises nouvelles qui courent dans leur direction. Il ne le saura pas car, après avoir reposé Alice pour qu’elle s’assoie dos contre l’écorce d’un arbre, il s’éloigne de trois pas et la regardera. Elle est sa solution. Elle est la clé qui libère sa puissance. Mais une clé accompagnée d’une chaîne de cinq tout petits mètres.

*Comment faire ?... *