Elle finit par se laisser glisser le long d’un mur. Elle ne sait pas vraiment où elle se trouve. Un lieu abandonné en périphérie de ville. Un bâtiment à plusieurs étages qui a souffert des épreuves du temps et de la nature. En levant les yeux, les grosses tâches d’humidité dans le plafond le lui confirme. Elle pourrait même croire que le bâtiment pleure.
*Mouais… bizarre. Pourquoi j’ai une impression de déjà-vu ?... Et puis MERDE ! Je ne vais pas quand même pas taper dans un sentimentalisme maintenant ? Et puis quoi encore ? Maintenant je vais m’avouer que j’ai le mal du pays ? Que mon monde de merde me manque ? Que mes parents à chier me manque ? *
« AH AH AH !!! »
Son rire résonne tristement dans ce bâtiment abandonné. Marischka n’a aucune lien. Elle ne connaît personne ici. Elle ne connaissait personne avant non plus. Elle n’a laissé que des cadavres et des regrets dans son sillage. Et puis, s’attacher est une faiblesse. Quelqu’un de fiable aujourd’hui sera un traître demain. Mieux vaut le voir comme un futur traître dès le moment présent et s’en méfier. Voire l’éliminer et…
*Seule. Toujours seule… Et encore cette sensation de déjà-vu. Putain, j’ai l’impression d’avoir déjà pensé ces mêmes mots. Je ne vais quand même pas devenir sénile à mon âge ?! *
Elle se relève. Elle fait les cent pas. Et soudainement, encore cette sensation d’être observée. Alors elle se tourne, en posture d’attaque, ces lianes vertes serpentant dans les airs prêtes à claquer ! C’est la dernière fois que ce connard jouera à cache-cache avec elle aujourd’hui. Et à jamais, pour être précis. Marischka compte bien offrir ses pulsions meurtrières au monde.
*Rien ? Bordel. Je pète un plomb ? Bon… Ou oublie cette impression de revivre cette journée pourrie. JE ne suis pas coincé dans un jour sans fin. Mais… je suis plus ou moins coincé ici. Je n’ai aucune foutu de quoi faire et où aller… *