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Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 27 août 2024 00:44
par Korë Grémorya
Jusqu'à ce jour, Korë n'avait jamais pris la peine de creuser son exploration dans la capitale de Lumen. Elle s'était contentée du port, de ses quais où la mer et les marins se taquinaient sans cesse. La Wyvérienne n'y était pas retournée. Oh, elle aurait très bien pu y faire un détour en vue de retrouver ce beau capitaine d'un grand navire avec qui elle avait partagé des nuits et des nuits ! Mais... non. Elle avait préféré conserver ses bons souvenirs et voguer vers de nouveaux horizons. Une bonne décision, à la vérité ; la bardesse ignorait que son premier amant n'était plus, noyé au beau milieu de l'océan des griffes mêmes de la wyverne qu'ils avaient conçue ensemble.

En cette belle soirée, l'artiste d'une ile lointaine s'était réservée une scène sur laquelle laisser libre cours à sa musique. A l'instar de l'auberge en elle-même, l'estrade ne brillait point par sa largeur mais suffisait à la Wyvérienne pour se donner en spectacle. Dans le bon sens du terme, cela dit : avec Cëol, son ocarina, Korë captivait son auditoire. Et comme elle jouait des notes mélancoliques, son public, ému, l'écoutait sans beugler des encouragements. Les clients étaient sages. Chose rarissime au "Palier du Dédale" au sein duquel les bagarres avaient plutôt tendance à éclater. Les poivrots et les gens simples se laissaient volontiers bercer, pour ne pas dire dompter, par cette musique unique. Même s'il n'en laissait rien paraître derrière le comptoir, le tenancier se réjouissait de la situation ; cette nuit, il ne devrait point avoir à ramasser les restes de mobiliers détruits par de rustauds bellicistes. En acceptant dans son établissement cette bardesse aux oreilles pointues, il estimait avoir fait une bonne affaire. Trop d'artistes avaient tenté le diable sur cette estrade ; fort peu d'entre-eux s'en étaient tirés indemnes.
Korë, qui s'était présentée sous le ravissant pseudonyme de "Mélodia" en rapport à son nom de scène fétiche, ignorait le sort que l'on avait réservé à plus de la moitié de ses prédécesseurs. Par ailleurs, elle s'en fichait comme d'une guigne ! Elle était suffisamment inspirée pour jouer un air de son cru, tout simplement. Une ode à son premier amour durable, en l'occurrence, qui faisait chavirer les cœurs et couler les yeux. On la regardait jouer, tranquillement assise sur son tabouret, les jambes croisées...
Les beaux yeux rouges de la Wyvérienne était fermés tandis que ses doigts graciles et habiles remuaient sur son instrument à vent.

- J'ai l'impression de voir jouer un ange, souffla quelqu'un dans le public.

Un homme d'âge mûr qui s'était installé non loin de la scène. Il n'avait jamais pleuré de sa vie en écoutant de la musique. Cette première fois le rendait à la fois heureux et... amoureux ? Mais il n'avait pas envie de déranger la bardesse. Pas au risque de briser ce moment de bonheur et de tendresse qui lui empoignait le cœur. D'autres spectateurs envoutés partageaient cette attitude. Elle n'était pas près de changer tant que la musique se répandait dans l'air, dans ce hall de paix, entre les tables et les chaises toutes pour la plupart occupées.
Ce concert improvisé avait attiré du beau monde, vraisemblablement !
Si l'on faisait fi bien sûr de ces quelques têtes balafrées qui, rangées dans un angle à quelques pas de l'entrée, profitaient elles aussi de cette ambiance bienfaitrice...
Pour combien de temps encore ? Tout le monde l'ignorait.
Mais peut-être que la venue d'un client pas comme les autres suffirait à briser l'enchantement ?

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 27 août 2024 00:45
par Maurice Malné
L'homme entra dans la taverne. Il était habillé d'un costume trois pièces gris barrés de lignes verticales d'une légère nuance d'un autre gris. Des vêtements coûteux car ajustés à une physionomie très moyenne. Autant dans la taille que dans la corpulence. L'homme était également habillé d'un Borsalino qui pour le moment cachait ses traits. Sa main vint porter sa cigarette allumée à ses lèvres. Il expira une bouffée, releva la tête et exhiba la lueur rouge de ses yeux à travers l'écran de fumée.

"Mesdames et messieurs, bonsoir."

Il n'était pas en train de gueuler. Pourtant, quelque chose dans sa voix appelait à l'écoute. Il attendit que la curiosité attire et réduise le brouhaha ambiant. Puis il attendit encore un instant avant de reprendre ce qu'il disait.

"J'ai toujours eu une attirance pour les établissements qui cuisine de la nourriture. Quand en plus ce même établissement me permet de coucher, je sais que je suis au bon endroit. Mesdames et messieurs, à partir de ce soir, cet endroit est mien."

Une des têtes balafres eclata de rire. Il tapa de la paume de sa main sur la table en bois massif et se releva pour aller faire face au nouveau venu dans un style bien trop prétentieux à son goût. De l'autre côté de la taverne, le barman craignait déjà le pire. A force de subir des mésaventures, il avait développé comme un sixième sens. Et son alarme carillonait...

Une main puissante aux veines épaisses s'enfonça dans la poitrine du balafré. En ressortant, le cœur palpitait dans la main de ce qui était un massif démon. Quant au trou dans le torse, il fumait d'un toucher infernal.

"Monsieur le tavernier, je vous prie de me guider à une table pour neuf. Moi, ma femme et mes enfants avons faim. Et ce coeur palpitant ne satisfera pas ma femme."

Le démon plus grand, plus massif et plus hideux que l'homme en costume dévorait de ses crocs pointus le corps déjà devenu cadavre. Corps qui secroula au sol, se vidant de son sang et teintant le parquet dans sa masse.

Par la porte arrivait déjà des enfants qui avait peut-être dans les dix ans. Tous avaient ce teint verdâtre et une paire de cornes. Mais surtout, tous avaient ce regard et cette aura malaisante... L'innocence des enfants avaient été brisé ou souillé par... la mère démon ? Ce n'était pas certain. Peut été plutôt le machiavélisme de l'homme qui, après un tel discours, ne semblait pas le moins du monde craindre une attaque en retour.

"Quand à toi la bardesse, cesse avec cet air de pédé. Joue autre chose. Ça m'insupporte de voir les hommes pleurer et les femmes renifler. Si tu ne sais rien jouer d'autre, quitte la scène pour laisser place à un autre."

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 27 août 2024 00:46
par Korë Grémorya
Quelqu'un était entré dans la taverne et avait salué tout ce beau monde. Korë l'avait entendu malgré la musique qu'elle produisait avec son ocarina. Malgré les discussions des clients. Malgré leurs pleurs - qui se voulaient discrets, de toute manière. Elle n'avait pas pu y répondre ni même lever les yeux sur l'individu à la voix grave. Elle jouait tranquillement, continuant inlassablement de produire des notes qui donnait du baume au cœur à son auditoire hétéroclite.
L'homme fit alors une déclaration. Plus de la moitié de la salle l'écoutait. Plus de la moitié crut à un canular, dont bien sûr les gros bras couturés de cicatrices à qui ce "territoire" appartenait. Une provocation qu'ils ne pouvaient tout simplement pas laisser passer. L'un d'eux - peut-être le plus costaud du lot - se leva dans l'intention manifeste de dégager d'ici le nouveau venu.
La brute n'avait pas pris la peine de consulter son instinct de survie.
Le "nouveau propriétaire" costumé était accompagné d'un véritable monstre. Trop tard pour le prédateur des bacs à sable : ledit démon lui plongea une main dans le corps avec une force plus qu'impressionnante - morbide ! Le cœur du voyou, encore palpitant, dégoulinait d'hémoglobine entre les ongles acérées du mastodonte à cornes.
L'assistance en fut estomaquée ! Puis il y eut un grand silence, pareille à une immersion sous la glace, formée par une peur tétanisante généralisée. Korë elle-même, à l'instar des autres malabars, s'était interrompue sur une fausse note.
Un homme était tombé. On avait tué un client alors qu'elle jouait à la vue de tous. Ce n'était pas anodin, même pour une habituée de ces établissements comme cette jolie Wyvérienne.
Le tavernier n'avait pas l'air dans son assiette. Normal : les yeux révulsés, le teint livide, il était maintenant sur le point de vomir sur son comptoir. Chose qu'il ne pouvait pas se permettre vu que, selon les dires du tueur, cet endroit ne lui appartenait plus...
Où est donc passée la garde ?
Personne n'avait eu le temps de s'enfuir. Personne n'en avait eu le courage ni la force. Tout le monde était resté assis, rigides comme des statues...
La porte menant vers l'extérieur - vers la vie et la sureté ? - s'ouvrit alors sur de la marmaille. Une engeance démoniaque, étonnamment nombreuse, très certainement en lien avec cette monumentale abomination qui secondait l'homme à chapeau et aux yeux de feu.
Où ai-je mis les pieds, moi ?
En enfer ?
La bardesse se raidit en entendant le diable aux traits humains mentionner son titre. Ce grand malade avait insulté sa musique en la présence de la clientèle - ou plutôt des otages, désormais ? - et réclamait quelque chose de moins triste, de plus vivant.
Korë, silencieuse, baissa les yeux sur ces monceaux de cadavre qui trempaient dans le sang frais...
Est-ce lâche que de devoir lui obéir pour éviter d'avoir à subir de genre de traitement ignoble ?
La Wyvérienne disposait de certains pouvoirs magiques, de capacités liées à ses quelques précédentes pontes. Mais elle se voyait très mal opposer ses forces mystiques à une famille entière de démons. Tout comme elle ne parvenait point à se visualiser en train de combattre des enfants - aussi démoniaques fussent-ils.
Elle se rendit compte que, depuis que l'homme lui avait adressé la parole et donné un ordre, tous les regards - apeurés, nerveux, sous tension... - s'étaient braqués dans sa direction. Des visages transpirants la fixaient comme dans un cauchemar. Korë ravala sa salive aussi discrètement que possible et, tout doucement, se pencha vers le coffret que renfermait son deuxième instrument. Ce faisant, elle réfléchissait déjà à ce qui pourrait faire plaisir à ce "client" affreusement difficile...
Une musique divertissante aux nuances sombres ?
C'était ou bien tenter le coup ou bien quitter les lieux - sans doute en plusieurs morceaux sanguinolents. Sachant que, d'une part, Mélodia ne s'est jamais retirée d'une estrade de toute sa vie et que, d'autre part, elle n'oserait plus jamais se regarder dans un miroir après avoir fui sans même essayer.
Je dois produire quelque chose d'exceptionnel. En commençant par éloigner de mon esprit les images de ce meurtre abject pour me recentrer sur l'immédiat !
Ses yeux rouges s'animèrent d'une froide détermination. Archet et violon en main, la Wyvérienne s'était levée. Elle recommença à jouer, d'abord en laissant traîner son archet sur les cordes de sorte à produire des notes longues et énigmatiques, puis avec un certain dynamisme qui s'accordait avec... ses pas de danse ?
Car oui : la bardesse se déhanchait sur cette estrade tout en laissant s'exprimer son art musical !
Il fallait au moins mêler ces deux atouts pour espérer ne serait-ce que soutirer un sourire au diable à face humaine.

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 27 août 2024 00:46
par Maurice Malné
Assis face à toute l’assemblée de cette taverne, Maurice paraissait si calme. Trop après ce qui ressemblait à une déclaration de guerre. Et ce petite sourire en coin n’arrangeait pas les états nerveux de tous. Des femmes et des hommes reniflaient, multipliant les efforts pour ne pas chialer d’une façon si affreuse que cela ne pourrait les conduire qu’à leur mort… De mort, une autre partie la souhaitait pour cet homme à la famille de démons. Où était la garde ? Où se trouvaient les héros qui jouiraient de combattre pareille engeance du mal ? Alors les doutes leur tombaient dessus. Et si la taverne était le dernier bastion abritant la vie dans cette ville ?... Et si le bâtiment était cerné de toute part par une armée de démons ?... Bien entendu, personne n’osait regarder au-dehors. Pas pour le moment. Tous préféraient soudainement lever les yeux au plafond, comme si cela leur permettrait de plonger le regard dans un Dieu unique ou des nombreux d’un panthéon. Pour que ces puissances supérieures ne puissent plus détourner le regard de leur souffrance.

Un enfant se leva. Il avait souillé son pantalon et cherchait à sortir dehors. Sa mère tendit le bras vers lui, son autre main plaquée sur sa bouche pour restreindre le cri… Un des enfants démoniaques s’était positionné face à l’enfant humain. La main démoniaque avait fait pousser ses griffes. Le rictus avait dévoilé la pousse de crocs. Puis l’enfant démoniaque avait plongé sa main dans la petite poitrine de l’enfant humain.

ImageMaarh’tin : « J’y arrive pas, maman ! »

De frustration, il sortit et replongea de nombreuses fois ses griffes dans le petit poitrail de l’enfant qui avait déjà perdu la vie. Ses yeux devenus vitreux… C’était un véritable carnage. Semblable à un enfant qui découvre qu’une lampe, grâce aux rayons du soleil, permet d’enflammer des fourmis.

ImageMaarh’tin : « Ca m’agace ça m’agace ça m’énerve ! »

« Maarh’tin. »

Maurice n’avait pas hurlé. Mais l’enfant démoniaque avait de suite cessé de geindre. Toute la marmaille s’était soudainement raidi, retenant leur souffle.

« A table. Tu sais que je ne le répéterais pas. »

Les griffes se rétractèrent. Les crocs à leur tour. L’enfant démoniaque jeta un dernier regard à la petite dépouille puis alla s’asseoir. Près de sa mère, il lui confia :

ImageMaarh’tin : « Je voulais faire comme toi. Je voulais t’offrir un cœur. »

Le démon ne répondit rien. Insensible ? Peut-être qu’il y avait une autre raison…

« Tavernier. Je veux un plat à base de tomate. Quelque chose d’assaisonné. Fais de ton mieux. »

Un repas à base de tomate car le légume était une référence au sang. Un élément que le tavernier réaliserait une fois en cuisine. La tomate lui rappellerait le trou fumant dans la poitrine de l’homme balafré. Mais aussi le carnage sur l’enfant. Inévitablement, son estomac ne pourrait en supporter plus et vomirait jusqu’à ce qu’il en pleure de douleur.

« Bardesse. C’est déjà plus intéressant ce que tu joues. Mes félicitations. »

C’était aberrant. Si étrange de la part d’un meurtrier. Quoique, il n’avait tué personne directement. Les mains propres et le sens des politesses ? Qui était ce « nouveau propriétaire » ? Parce qu’il ne semblait pas du tout être la victime de ses démons. Et puis, d’ordre général, une femme ne violait pas un homme. Ce devait donc être lui qui avait engrossé le démon pour lui donner non pas un ou deux chiards : mais bien sept ! Qui était-il ?

« Aurais-tu du sang démoniaque dans les veines ? Si ton corps est plutôt laid, tes yeux me captivent. »

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 27 août 2024 00:46
par Korë Grémorya
Une mère avait fondu en larmes. La raison - pas des moindres - était horriblement douloureuse. Un rejeton démoniaque s'était permis un acte aussi odieux que celui de sa créature de mère en plongeant ses griffes dans une poitrine à sa dimension ! L'enfant au pantalon souillé trépassa dans la seconde. Son corps fut mutilé un nombre aberrant de fois lorsque le petit démon eut répété l'abominable opération sans parvenir à en extirper le moteur sanguin. Si Mélodia, les yeux complètement fermés, n'avait pas observé la scène elle avait malgré tout entendu l'ensemble des détails de cette "fastidieuse" opération.
N'abandonne pas ta sphère musicale, bardesse ! Erige-toi un cocon protecteur. De toute façon, tu ne peux pas protéger le monde de tout ce qui le gangrène. Le mal et la mort font partie du cycle de la vie. L'équilibre est une notion complexe. Ton rôle n'est pas d'intervenir sur un coup de tête. Tu n'es pas une héroïne. Tu n'es qu'une aventurière par intérim, en perpétuelle quête d'inspiration.
Et ici, il y en avait ! Elle n'était certes pas très belle et morale, mais la Wyvérienne avait les moyens d'en capter l'essence. Une essence pour le moins démoniaque. Une essence primitive, répugnante et lugubre. Du genre à susciter la fascination morbide.
Danse. Danse et joue. Ne t'arrête pas ! Le monde est vaste. Des gens meurent tous les jours sans que tu ne le saches. Ne te fie pas à la distance ou à la proximité du sang et de la mort. Ce n'est qu'un chiffre. Danse et joue en y consacrant ton âme !
Pouvait-elle s'empêcher de transpirer, sur cette estrade ? L'endroit ne sentait certes pas le souffre comme dans les légendes mais Mélodia avait chaud, dans ses vêtements. Elle ne pouvait pas tout ignorer. Certainement pas ce qui lui collait à la peau. Elle s'efforçait simplement de passer outre. De déployer son art. De se surpasser en espérant, peut-être, amollir cette atmosphère épaisse et malaisante qui s'était installée et qui continuerait sans doute à s'étendre.
Mais la bardesse ne pouvait pas divertir la foule indéfiniment. Jouer et danser en même temps est bien plus épuisant que de simplement gratter les cordes de son instrument, le cul posé sur un tabouret. C'était en partie pour cela que Mélodia n'accordait pas ce genre de spectacle à n'importe quelle occasion. Ici, elle lui permettait avant tout d'assurer sa protection. Et, accessoirement, de conserver sa place sur cette estrade où, de toute manière, plus personne n'aurait le cœur d'y jouer...
Les yeux rouges de la Wyvérienne se rouvrirent sur le visage sombre du "démoniste".
Comment devait-elle considérer ses "félicitations" ? Pouvait-elle seulement s'en réjouir alors que la pièce comptait déjà deux cadavres dont un qui n'avait même pas eu le temps de toucher la décennie ?
Quoi qu'il en fût, son regard carmin - à défaut de son corps qu'il trouvait "laid" - titillait la curiosité du malin...
Korë secoua doucement la tête.

- Pas que je sache.

Les gens les observaient toujours. Ils détournaient les yeux in extremis à chaque fois qu'un regard croisait le leur. Une ambiance détestable. Mélodia, la bardesse, n'aimait pas ce sentiment. En ces déstabilisantes circonstances, elle se sentait plus "monstre" qu'"humaine". Alors qu'en tant que Wyvérienne, Korë n'appartenait à aucune de ces espèces potentiellement destructrices.
Elle dut prendre son courage à deux mains pour lui dire :

- Ne le prenez pas mal, mais vous m'apparaissez beaucoup trop dangereux pour que je vous expose mes racines.

Il fallait qu'elle se remette à jouer. Et à danser, aussi. Pour esquiver la conversation. Pour ne pas avoir à discuter avec cet agent du chaos. Cet élément perturbateur si... intrigant. Il avait élevé des enfants démoniaques, à première vue. Il les avait plutôt domestiqués, oui. Et un monstre l'accompagnait. Un grand démon mutique qui ne le quittait pas d'une semelle.
Korë avait du mal à cerner cette mystérieuse "figure paternelle".
Elle sentit le besoin urgentissime de se changer les idées.

- Puis-je... vous jouer un autre morceau ?

Quelle question étrange ! Le tavernier n'était plus maître de rien, désormais. Mélodia l'avait donc posée à ce monstrueux père de famille. Avec ses relations, par la violence gratuite, il avait gagné le droit de décision sur tout ce qui se trouvait entre ces murs. Comme il lui appartenait de tuer ou d'épargner les occupants de cet établissement.
Tout le monde se pose la même question : "que va-t-il advenir de moi ?"
Dans son cas, Korë était consciente de ces deux choses qui la maintenaient en vie : son talent pour la musique et ses quelques particularités physiques.
Mais combien de temps cela allait-il durer encore ?

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 27 août 2024 00:46
par Maurice Malné
Les yeux du démoniste s’entrouvrirent un peu quand la bardesse lui répondit. Et pas de la façon attendue. Une surprise qui fit naitre un rictus en coin. Posant les coudes sur la table, il entremêla ses doigts en hauteur. Il continuait à la regarder alors qu’elle lui demandait l’autorisation… de faire son travail. Ce qui fit revenir son rictus en coin. Il avait le contrôle des esprits faibles. Et c’était toujours plaisant de se sentir en pouvoir.

« Non. »

Sa tête se tourna alors qu’un de ses marmots quittait la table pour rejoindre le lieu du massacre. Du deuxième, celui concernant l’enfant humain. Un nouvel enfant démoniaque se pencha sur le petit corps. Elle paraissait encore plus effrayante que le premier aux griffes et aux crocs. Mais pour une raison qui ferait se sentir mal tout le monde : parce qu’elle était handicapée. Cela se voyait sur son faciès qu’elle avait des difficultés intellectuelles.

ImageBairr’thh : « L’enfant pas partir. Beaucoup pleurer alors qui lui mort. Est-ce que Seth peut manger son âme ? »

Maurice ignora sa progéniture. Bairr’thh avait ce pouvoir d’être en lien avec le dernier des sept frères, celui qui était mort-né. Elle pouvait donc voir les esprits. Et dans ce cas précis, elle dialoguait avec l’enfant humain à qui on avait essayé de lui arracher son cœur palpitant.

Donc Maurice observa à nouveau la bardesse. Elle était toujours dans l’attente de sa prochaine instruction. Et il allait faire durer cette situation.

« Tu n’es pas démoniaque. Mais tu n’es pas non plus humaine. A cause de la façon de me répondre mais aussi de tes yeux rouges. Je suis intrigué. Je me demande si te tuer et t’énuclée me permettrait d’achever un rituel important et puissant. »

Son regard passa sur l’assemblée terrorisée. Il y avait autant d’hommes et de femmes, que de vieux et d’enfants. La taverne abritait un bon échantillon de toute population. Même les cadavres étaient présents. Rappel que toute vie se terminait inéluctablement par la mort.

« Toi. »

Il pointa un adolescent du doigt. Puis il remua son outil d’autorité pour ordonner à l’inconnu de se rapprocher. Ce qu’il fit après avoir été poussé dans le dos par un père lâche, avançant péniblement sur des jambes manquant de le faire s’effondrer à tout moment.

« Ne bouge plus. Reste au milieu de la pièce. Mon démon de femme soumise va venir te rejoindre. L’éducation n’étant plus ce qu’elle était, je me charge de temps à autre d’instruire. Enlève ton pantalon. Commence à te branler pour être dur. »

L’hideux démon se leva et rejoignit la position ordonnée où un jeune homme bientôt adulte se retrouvait avec son sexe mou dans sa main moite et immobile. Cette femelle soumise était belle et bien aux abois de l’homme aux yeux rouge. Mais elle ne le faisait pas par plaisir. Son regard était du fiel à l’état concentré. Si elle avait eu le pouvoir de tuer par le regard : Maurice serait déjà décédé.

« Bardesse, je te vole ton moment de gloire. Tu n’as qu’à en profiter pour te reposer et observer mon spectacle. Sois attentive, je te demanderais surement de graver cet acte en mémoire et d’en composer une chanson. »

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 27 août 2024 00:47
par Korë Grémorya
- Ah... Bon.

Peut-être en avait-il déjà assez ?
En tout cas, le malin avait répondu par la négative.
Pas de musique, donc. Ni pour lui ni pour personne.
Une ambiance de rêve au possible !
Je doute d'avoir le temps de m'ennuyer.
Un autre enfant démoniaque, un peu retardé, s'était approché du cadavre de l'enfant à la poitrine éclatée. Au départ, Korë ne comprit pas du tout le sens de ses propos. Comment un cadavre pouvait-il "partir" ou "pleurer" dans la mort alors que...
La Wyvérienne cligna des yeux.
Manger son âme ? "Seth" ?
Est-ce que l'esprit du défunt flottait encore dans la taverne, au beau milieu de tous ces gens frappés par le crime ? Et qu'une entité invisible, aussi monstrueuse que ces enfants, convoitait ce qu'il restait de cette pauvre créature humaine ?
Mélodia n'en croyait pas ses oreilles.
Au vu des évènements, cet établissement pourrait bien finir hanté.
Future attraction touristique ?
"Bienvenue au Palier du Dédale ! Saviez-vous qu'un beau jour un monstre est entré ici accompagné de son horrible famille, et qu'il a zigouillé plusieurs personnes sous les yeux d'une lâche clientèle dont un pauvre gamin qui n'avait rien demandé ? Ha ! Et il y avait une artiste parmi eux. Plutôt jolie, mais pas plus courageuse que les autres..."
Korë commençait tout doucement à avoir honte de patienter. D'accepter cette situation caustique en attendant une quelconque directive...
A dire vrai, elle avait bien envie de s'éclipser - là, tout de suite ! - mais la bardesse savait qu'elle ne pouvait pas se le permettre - même en essayant d'emprunter la sortie de secours.
Y en avait-il une, d'ailleurs ?
Pour son plus grand malheur, elle avait éveillé l'intérêt du démon humain.
A la menace aussi énoncée que détaillée, Korë choisit de ne rien dire. Ce grand malade voulait la tuer et lui arracher les yeux ? Ou lui arracher les yeux PUIS la tuer ? Tout ça pour mener à terme un rituel sordide dont il n'avait encore rien entrepris - ce qui restait à définir.
Folie ! Je... je ne dois pas l'écouter. Pas de trop, en tout cas.
Le "nouveau propriétaire des lieux" parut changer de cible. Il pointa du doigt quelqu'un dans le public. Un humain presque adulte que son odieux paternel (?) poussa dans le dos pour que le potentiel sacrifié se retrouve planté au beau milieu de la salle. Il avait obtenu pour consigne de se... masturber. De se rendre "dur", en attendant que la monstrueuse démone vienne à lui.
Korë en frémit d'horreur. Le regard du démon-femme (vraiment ?) était tellement acide qu'il aurait presque pu la faire fondre sur place comme une vulgaire colonne de cire.

- Qu'est-ce que vous... ?

Prévoyez de faire ?
Voulait-elle vraiment le savoir ? Voulait-elle seulement le voir ?
Il n'en avait pas terminé avec elle. Il lui avait demandé d'être attentive...
La bardesse sentait que ça n'allait pas très bien se passer. Surtout que le pauvre jeune homme rencontrait toutes les peines du monde à se "dresser". En même temps, avec ce mastodonte qui s'avançait vers lui, c'était diablement compréhensible.

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 27 août 2024 00:47
par Maurice Malné
La femelle du démoniste devait mesurer dans les deux mètres cinquante. Elle avait la carrure du guerrier qui allait en première ligne du front et possédait la capacité d’encaisser nombre d’attaque pour permettre à ses collègues de survivre. C’était un véritable petit titan vivant. Verdâtre et donc naturellement hideux.

En face ? Un adolescent qui faisait presque la moitié de la taille infernale. Il n’avait pas de muscles et le ventre plat. Un duvet qu’il aurait aimé appeler moustache au-dessus de ses lèvres tremblantes. A côté du démon, il paraissait plus petit et faible que jamais. De là à comprendre comment ses jambes parvenaient toujours à la porter ? Un mystère…

« Aujourd’hui, nous appellerons ma femelle Cupidon. Je suppose que personne n’y verra une objection ? Pas même la concernée ? Parfait. Donc Cupidon va commencer par toucher ton sexe, jeune homme. Quand tu auras la capacité de parler, il serait poli de nous donner ton prénom. »

Il ouvrit la bouche. Mais il n’y eut que des sanglots qui en sortirent. Un visage misérable ravagé par les larmes silencieuses qui coulaient. Il se raidit soudainement et poussa un petit gémissement aigu quand il sentit son sexe mou dans la paume de la main démoniaque. A ce moment-là, il s’en voulut. Son corps, par réflexe, donna un peu de dureté dans ce mollusque mou. En baissant les yeux, le jeune homme réalisa à quel point son membre était petit. Certes, de taille moyenne pour sa propre race. Mais posé ainsi dans la main du démon ? De quoi en avoir des complexes pour le restant de sa vie. Si, bien entendu, sa vie ne se terminait pas ce soir…

« Vois-tu, ma Cupidon ? Ton charme fait toujours effet. Parfait. Maintenant, à genoux. »

Le ton s’était durci en s’adressant à sa femelle. Ce qui semblait sous-entendre que des actes de rébellion avaient déjà dû survenir par le passé. Des actes que le démoniste n’entendait pas voir se répéter pour cette soirée.

L’horreur démoniaque grogna et souffla un véritable nuage à l’odeur de soufre de ses naseaux. Mais elle obéit tout de même et finit à genou. Ce qui était ridicule, étant donné qu’elle faisait maintenant la même taille que le jeune homme. Son visage meurtrier en face du visage innocent. Ses yeux où brillaient le Mal… Des crocs jaunâtres, partant pour certains dans différents sens et pourtant d’une propreté surprenante.

« Tu vas lui montrer la taille impressionnante de ta langue fourchue. Et tu vas lui faire connaître les prémices de sa première fellation. Il se pourrait que tu jouisses, jeune homme qui n’a toujours pas trouvé la force de nous donner son prénom. Ce n’est pas important. Et ça ne signifiera pas la fin de ta leçon. »

La langue sortie telle un serpent venimeux d’entre les crocs jaunes. Une véritable herse. Un outil dont l’Enfer l’avait pourvu pour dévorer la chair crue des hommes. Cette langue paraissait douée d’une vie propre… Elle serpentait dans les airs. Bifide, le jeune homme ressentit une double sensation. Celle de se faire lécher le sexe et celle d’un double touché.

« Bardesse. Quand le jeune homme aura délivré sa première jouissance, tu me feras le plaisir d’aller en cuisine. Je veux savoir où on est mon repas. »

Il observa un instant le malaisant spectacle des préliminaires qui se jouait au centre de la taverne. Puis il posa un regard appuyé sur Mélodia en ajoutant d’une voix dans laquelle sonnait les menaces :

« Personne n’aimerait voir le spectacle de ma marmaille affamée. Est-ce bien compris ? »
Image

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 27 août 2024 00:47
par Korë Grémorya
Alors ce monstre était de sexe féminin ? La Génytrix peinait à le croire. Pourtant l'humain qui, à cette occasion, avait baptisé cette horreur Cupidon, ne se moquait pas de son monde en disant cela. Oh, non : il ne plaisantait pas ! Le mot "blague" ne figurait probablement même pas dans son registre. A la différence du crime qui coulait dans ses veines comme de l'ichor.
Face au titan verdâtre, le pauvre adolescent n'avait aucun chance. Il n'était pas question d'un affrontement entre ces deux-là, certes. Plutôt d'une relation à court terme sous les yeux d'un public écœuré. La Wyvérienne se sentit mal à l'aise en voyant ce jeune homme éprouver un semblant d'excitation lorsque sa misérable trique eut rencontré la paume démoniaque...
Le maître à sa démone donna un ordre. Avec une rage contenue, la "femelle" obtempéra et s'agenouilla face au "vigoureux" garçon. Une nouvelle consigne lui fut donnée. Celle de prodiguer une... fellation à son partenaire humain.
Mélodia trouvait cela horrible. Elle ne disait rien, bien entendu. Cela n'aurait servi à rien, de toute manière. En apparence seulement, elle maitrisait ses émotions de sorte à ne pas afficher le moindre plis disgracieux sur son visage poupin. Elle s'efforçait de regarder la monstruosité couleur marécage frotter de sa langue bifide l'engin du torturé. Autour d'elle, la bardesse entendit quelques gens déglutir péniblement. Il n'y eut pas l'ombre d'un encouragement. La tension demeurait bien installée en ces lieux frappés par une tourmente généralisée.
Ironiquement, seul le jeune homme parut trouver un soupçon de zone de confort. A force de se faire tartiner la nouille de salive sans avoir à en subir les noires conséquences, il commençait naturellement à se sentir pousser des ailes. Son sexe avait gagné en dureté. De petits gémissements s'échappaient de son gosier. Ses hanches s'étaient mises à bouger - légèrement. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes qu'il atteignit la petite mort, autrement dit l'orgasme. Par petits jets, son lait éclaboussa la gueule disproportionnée du démon.
Korë, desserrant un peu les cuisses, ravala sa salive et se leva. Le démoniste avait été clair dans ses propos : une fois le garçon satisfait, elle devait se rendre en cuisine afin de s'enquérir de l'avancement de son repas. Ce à quoi elle avait répondu par l'affirmative.

- Je reviens. Je vais faire vite. En attendant, ne tuez personne... s'il vous plaît ?

Elle avait pris conscience depuis longtemps que son charme n'opérait pas sur ce mâle alpha. Et à la vérité, elle ne cherchait pas du tout à le séduire. L'important était de ne surtout pas le vexer. De rester polie et courtoise. D'en dire le moins possible. De se contenter d'obéir en attendant qu'une solution lui tombe dans le bec.
Le bec... ?
Une idée en tête, la Wyvérienne se rendit en cuisine. Le tavernier, les mains tremblantes et les larmes aux yeux, coupaient des tomates. Il s'était entaillé les doigts à force d'essais infructueux. Son sang s'était mélangé au légume. En le questionnant gentiment, Korë apprit qu'il n'avait pas tellement avancé dans son projet culinaire - une salade de tomates. Qu'il devait découper ces fichues tomates avant de les moudre dans un bol pour mieux les concasser. Il s'était déjà occupé des poivrons, en revanche. Il les avait épluché et transformé en cubes. La coriandre et le cumin patientaient à côté...

- Laissez-moi vous aider.

Il ne fit point la fine bouche. La présence de la bardesse n'était pas pour lui déplaire. Elle avait beau ne pas être humaine, elle n'en demeurait pas moins apaisante et au moins aussi belle qu'une elfe. Etant donné les circonstances, au lieu d'éveiller son excitation, sa compagnie lui mettait du baume au cœur.
Korë en profita pour glisser un ingrédient secret dans la nourriture. Des éclats oniriques, réduits en poudre très fine, qui relèveraient sans doute un peu le goût du plat sans en modifier l'aspect. De quoi provoquer un engourdissement des sens après seulement quelques minutes de digestion, puis un sommeil de plomb. Quand elle avait du mal à dormir, la Wyvérienne retournait leur pouvoir contre sa personne. Elle n'en connaissait que trop bien les nuances...

- Ne lâchez rien, fit-elle à l'attention du tavernier. Continuez d'espérer. Continuez de croire. Le ciel saura vous apporter quelque chose en retour.

Elle n'en était pas si sûre mais peu importait.
Une fois chose faite, Mélodia retourna dans la grande salle. Elle avait de nouveau revêtu son masque, bien entendu. Pas question de laisser l'angoisse lui nouer les tripes et freiner sa marche. La bardesse restait à la fois élégante, douce et posée. Ce que les gens n'arrivaient pas à comprendre en la regardant.
Un ange d'un côté ; un démoniste et sa vilaine troupe de l'autre.

- Cela ne saurait tarder.

Et cela ne tarda guère : le tavernier amena les plats sur un charriot. Il y en avait assez pour neuf - et potentiellement davantage. L'ancien propriétaire des lieux ne pouvant point se permettre de voir à la dépense. Une serviette blanche sur le bras, il s'efforçait de sourire. Un sourire guindé, en l'occurrence, qui transpirait la nervosité. Ses mains menaçaient de se remettre à trembler. Il allait devoir faire attention, avec ce service. Très, très attention...

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 27 août 2024 00:47
par Maurice Malné
Le spectacle était à la hauteur des attentes de Maurice. Même la marmaille était comme hypnotisée par ce que leur génétrice était en train de pratiquer avec un garçon de quelques années plus âgé qu’eux. La notion de tabou existait-elle au moins dans cette famille ? Pouvait-on seulement nommer ce rassemblement maléfique sous le terme familial ? Il valait mieux en douter pour conserver la foi en la structure de monsieur et madame tout-le-monde. Maurice le démoniste profitait donc d’un double spectacle. Autant l’excitation culpabilisante de l’adolescent que de celle qui avait de magnétiques yeux rouges. Avait-il remarqué son mouvement de cuisse ? Bien entendu… Et quand elle lui demanda de ne tuer personne, il lui répondit silencieusement par un rictus. Pour sa demande et pour ce qu’il avait observé.

La bardesse s’en alla en cuisine. Pendant ce temps, l’ado à moitié nu ne savait pas quoi faire. Pas plus que la démone qui avala le foutre de l’humain, en regardant ce dernier dans les yeux. Est-ce qu’elle aimait ça ? Est-ce qu’elle allait le tuer, « le carnager » dès qu’elle le pourrait ? Il ne savait pas. Il en avait même oublié de donner son prénom comme on le lui avait demandé. Ordonné ? En tout cas, il s’était muré dans le silence. Et cela avait conduit à son excitation. Il n’avait jamais éprouvé cette intensité ! Et il sentait mal d’avoir joui…

« Aide-le à retourner auprès de sa famille en le déchargeant de son fardeau vestimentaire. »

L’action en concret ? La démone, n’ayant pas encore retrouvé sa position debout, déchira de la force de ses bras le pantalon et le haut. L’adolescent était aussi nu que le jour où sa mère l’avait mis au monde. Une mère qui n’avait jamais pensé voir son fils se faire sucer par le Diable devant ses yeux ! Les larmes coulaient en même temps que ses yeux refusaient de ciller. Une sorte de douleur, d’inconfort tout du moins se mit en place. Jusqu’à ce que son fils lui revienne et qu’elle l’enlace. Elle découvrit, comme tout le monde, que l’adolescent ne se colla pas à sa mère. Etait-ce le toucher peau contre peau ? Autre chose ? Un début d’érection lui était revenu. A sa grande honte, il baissa la tête et se dépêcha de s’asseoir pour cacher son sexe sous la table. Mais ça n’avait pas échappé à Maurice qui donna à nouveau un de ses rictus sans ajout de commentaire.

« Parfait. Ma marmaille a faim. Il ne serait pas bon qu’elle cherche une autre source de nourriture, n’est-ce pas ? »

La venue du chariot fut une horreur pour beaucoup. Dans le silence glaçant de l’établissement, le charriot semblait faire un bruit de tous les diables. Ceux qui étaient assez près découvrir un plat rouge sang… Ce qui ne plut pas. Ou plutôt, ce que cela fit imaginer ne plut pas. Mais ce n’était pas leur sang. Ce n’était pas leur vie ou celle de leur famille. Alors c’était une forme de soulagement.

« Une soupe à base de tomates ? C’est simple. Mais la simplicité peut-être une excellente option lorsqu’elle est bien réalisée. »

Comme cela avait déjà été rapporté, Maurice avait le sens de l’observation. Le resserrement des cuisses de la bardesse indiquant un état d’excitation. L’érection de l’ado en revenant auprès de sa mère. Et maintenant la gêne puis le déglutissement du tavernier. Maurice leva une main en l’air. Toute l’assistance se figea. Encore plus qu’avant. Il n’y avait déjà plus un bruit dans la grande salle. Mais il y avait maintenant un poids à l’ambiance. Le tavernier déglutit encore plus difficilement alors que le doigt du démoniste lui demandait de se rapprocher. Geste qu’il réitéra auprès de la bardesse.

« Toi, le tavernier et toi, la bardesse. Vous allez goûter cette soupe devant nous. Toi, le tavernier, tu montreras à Cupidon que tu as bien avalé. Et toi, bardesse, tu me montreras la même chose. »

Avec un nouveau rictus, Maurice présenta d’un geste de son bras le plat. Une invitation à plonger sa cuillère dans l’assiette de soupe. Cela se voyait dans son expression faciale qu’il savait. Il ne connaissait pas l’exacte nature du piège. Mais il avait deviné. Et la réaction devenait précieuse. Qui trahirait qui le premier ? L’un serait-il brave et irait au sacrifice ? Le cours des événements devenait intéressant. Et pour combler le tout, Maurice posa une question à la bardesse :

« Bardesse, il faudrait apprendre à votre public la nature de votre excitation. Est-ce la vue de ma femelle démoniaque ? Peut-être aimez-vous les femmes et les démons ? A moins que ce soit la vue d’une jeune âme qui vous émoustille ? Ne me mentez pas. Pas encore. »

Ajouta-t-il en montrant d’un mouvement de ses yeux le contenu de l’assiette.

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 27 août 2024 00:47
par Korë Grémorya
Quelque chose n'allait pas. Ou plutôt : ce quelque chose qui n'allait pas était sur le point d'empirer. Korë le comprit dès cet instant où le démoniste eut replié un doigt à l'attention du tavernier. Le malheureux était sur le point de se convertir en flaque de sueur tant il transpirait. Il n'arrivait tout simplement plus à gérer sa peur. Pour un peu et cette dernière l'étoufferait. La Wyvérienne eut droit au même mouvement d'autorité. Un tarif égal pour ces deux comploteurs ? Bien malgré ses craintes montantes, la jeune femme s'avança et baissa les yeux sur la soupe. Elle ne s'empara point de la cuillère, demeurant silencieuse un long instant. Le regard du tavernier, lui, était collé sur son dos. Il finit par la rejoindre et par observer tantôt le plat proposé tantôt l'horreur en charge de surveiller son ingestion.
L'inconfort du bonhomme était malaisant.
Mélodia, les mains croisées devant elle, soupira doucement.
Diaboliquement joueur, le démoniste en rajouta une couche. Notamment en mentionnant ce qu'elle avait ressenti tout à l'heure, en observant la démone et sa lubrique victime. Il y alla de ses suppositions histoire qu'elle ne puisse pas mentir à demi-mot. Avec, pour finir, une remarque couplée à un regard vers le plat qui soulignait qu'il savait.
C'est peine perdue. Le piège va se refermer sur les mauvaises personnes.
Ses yeux rouges restaient fixes. Mélodia ne se mura pas longtemps dans le silence ; étant donné les circonstances, elle ne pouvait plus se le permettre. Alors que le tavernier, en désespoir de cause, s'apprêtait à prendre la cuillère, la main de la Wyvérienne l'arrêta à mi-chemin.

- Non, dit-elle en tournant calmement son regard vers lui. Ne faites pas ça. J'ai drogué la nourriture à votre insu, monsieur. Afin que vos clients démoniaques s'endorment comme des masses.

La tavernier eut l'air sincèrement surpris. Et il l'était vraiment, oui, mais pas parce qu'il ne savait pas ; ce qui l'étonnait, c'était surtout qu'elle le fasse passer pour innocent alors qu'il l'avait vue répandre cette poudre étrange et colorée. Or il ne l'en avait pas empêchée et encore moins dissuadée.
Le regard de Korë demeurait inflexible. Plutôt que de les voir couler tous les deux, Korë avait choisi de porter cette lourde responsabilités sur ses seules épaules.
Sa jolie tête se tourna vers le démoniste.

- Voyez plutôt.

D'une main gracile, la Wyvérienne survola les plats. Les minuscules éclats oniriques en jaillirent sous forme d'arabesques lumineuses et minérales. La Génytrix maîtrisait suffisamment bien sa magie pour réussir ce tour de force. La poudre volatile devint cristaux. La bardesse les rattrapa alors qu'ils lévitaient au-dessus du charriot. Puis elle les déposa calmement sur la table. Cinq belles pierres cylindriques des couleurs de l'arc-en-ciel.

- Je le répète : le tavernier n'y est pour rien. Moi seule suis capable d'invoquer cette magie. La fautive n'est autre que celle qui se tient devant vous.

Droite comme un "i", elle ne cilla pas en prononçant ces paroles. Il lui en restait d'autres à évoquer, alors elle enchaîna dans la foulée :

- Tout à l'heure, c'est la vue de ce garçon à qui votre femme a prodigué une fellation qui m'a excitée. Si son sexe parait petit en comparaison de la main de Cupidon, il n'en est rien à échelle humaine.

Sans gêne aucune, elle darda ses jolis yeux rouges vers l'intéressé. La déclaration de la bardesse gonflait un petit peu son égo de jeune homme. Grâce à elle, sa nudité forcée lui parut peut-être même moins inconfortable. Des murmures courraient autour de sa personne. Ils n'étaient pas aussi écœurants que l'avait espéré le démoniste.
Korë retrouva les globes oculaires sulfureux du tourmenteur.

- Je suis une femme, ajouta-t-elle. J'ai beau avoir déjà couché avec des dames au cours de mon existence, je n'en demeure pas moins attirée par la vue de certains mâles. Et comme vous pouvez le remarquer, je n'ai pas honte de le dire.

De nouveaux marmonnements emplissaient la pièce. Les clients ne pouvaient plus s'empêcher de parler. Dans leurs esprits, la peur inspirée par le démoniste et son cercle familial se désépaississait. Elle n'avait pas complètement disparu, certes, mais la franchise de Mélodia, ainsi qu'un petit quelque chose de magique dans sa voix, rendait l'atmosphère moins pesante. Bien sûr, cela n'effaçait pas les deux corps ni les vêtements déchirés qui jonchaient le sol. Par l'intermédiaire du démoniste, la bardesse distrayait simplement son auditoire. On l'avait rémunérée dans ce but, après tout.

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 27 août 2024 00:48
par Maurice Malné
Le démoniste eut une grimace d’agacement et ses lèvres produisirent un « tss !... ». Cette bardesse faisait plus que jouer l’héroïne à sauver le tavernier. Qu’il soit coupable directement ou indirectement de l’empoisonnement de la soupe était un détail dont le démoniste se foutait éperdument. Mais que la bardesse agite ses ailes de fée pour répandre sa poudre de bonne humeur ? Cela ne lui plaisait pas.

« La marmaille. Mangez. »

Il se fichait que certains se jettent sur les plats et renversent ce liquide rouge sur la nappe blanche. Au contraire, cela lui permettait de replonger dans certains sordides souvenirs. Son ton autoritaire avait ramené l’attention sur lui. C’était lui contre elle. Cette femme aux yeux rouge qu’il voulait absolument énucléer. Encore plus qu’avant. Mais pas tout de suite.

« Tu vas donc nous en faire la démonstration. »

Il claque des doigts impérieusement pour avoir l’attention de son épouse démoniaque.

« La bardesse aime la bite. Révèle celle du tavernier. »

Sans égard pour la dignité du tavernier, la surnommée Cupidon se rapprocha de lui comme si elle allait le manger. L’homme ne put retenir un hoquet de peur mais également de relâcher sa vessie. Peu lui importait pour le démon. De ses pattes énormes et griffues, elle déchira le pantalon souillé et révéla un pénis de petite taille. L’homme n’avait pas été gâté par la nature. Au contraire de l’adolescent qui avait reçu la fellation de Cupidon.

« Bardesse, tu vas d’abord me donner tes pierres d’empoisonnement. »

Dans le même temps, le démoniste se leva et alla les récupérer. De force s’il le fallait.

« Puis vous allez vous rendre tous les deux sur la table centrale. Tu vas nous montrer à quel point tu es une femme qui assume ses pulsions sexuelles. »

Maurice alla se rasseoir en ayant récupéré au passage un plat de soupe. Il était toujours étonnant de voir tant de manière chez un homme (un monstre) si violent et mauvais. Mais sa façon de récupérer le plat. De mettre une serviette autour de son cou. Sa façon de tenir la cuillère et d’avaler des portions de breuvage couleur de sang. Le démoniste avait du savoir-vivre.

« J’oubliais. Si le tavernier n’est pas capable de satisfaire la bardesse, Cupidon arrachera de sa main nue le cœur palpitant d’une personne dans cette salle. Le choix sera complètement aléatoire. »

Du sexe en public était déjà un défi. Dans une ambiance de peur ? Avec la menace que quelqu’un meurt s’il n’arrivait pas à bander ? S’il n’arrivait pas à faire jouir Mélodia avec son ridicule gabarit ? Le tavernier avait envie de mourir. La mort et ses mystères lui paraissait d’un agréable repos en comparaison de l’Enfer qu’il était en train de subir. Mais il n’avait pas le choix. Il était pourtant paralysé. Tétanisé. Son regard implorant accrochait ces deux yeux rouges qui étaient venus par deux fois l’aider. Il se sentait si pitoyable a devoir se reposer sur cette inconnue. Mais… elle donnait de l’espoir. Elle avait réussi à alléger l’atmosphère quelques instants. Peut-être… peut-être qu’elle pourrait faire davantage ? Mais il fallait déjà qu’il arrive à faire un pas. Ce qui était impossible. Il tremblait. Et il savait que ça se voyait. Il était ridicule avec ce qui lui restait de son pantalon qui retombait sur ses chevilles. Et il s’était uriné dessus. Imaginer le joli visage de la bardesse si proche de sa bite ? Devoir sentir cette odeur qu’on associait aux clodos et aux ivrognes ? Oui. Il voulait mourir. Peut-être qu’en attaquant ce monstre démon ? Oui… se suicider était une option tout à fait pertinente dans cette situation…

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 27 août 2024 00:48
par Korë Grémorya
Presque imperceptiblement, Korë frémit sur place en entendant le démoniste donner le signal à ses enfants. Ils se jetèrent... sur la soupe. Ouf ! Ce fut un soulagement pour tout le monde. La Wyvérienne décrocha son regard de la marmaille diabolique pour retrouver celui de leur dangereux paternel.
Prochain round... ?
Ce "jeu" était dangereux, oui. Très ! Pourtant, Mélodia avait renoncé à son stoïcisme. Peut-être que s'il l'avait autorisée à relancer la musique, cela ne serait jamais arrivé ? La bardesse agissait-elle par orgueil plus que par empathie pour son entourage ? Difficile de juger précisément de son attitude. D'autant plus qu'elle ne donnait pas l'air de détester ce monstre qui avait pris possession des lieux.
Ce dernier demanda subitement à Cupidon de dévoiler le service trois pièces du tavernier. Le pauvre bougre se fit dessus avant de se retrouver le froc éventré. L'homme faisait peine à voir, avec son bout rabougri et cette forte odeur d'urine qui lui collait aux jambes.
La Wyvérienne fronça les narines. Ce n'était décidément pas agréable à renifler...
Le mauvais personnage s'empara des "pierres d'empoisonnement" qu'elle avait reformées.

- Eclats oniriques, le reprit-elle avec une ferveur réflexe. Ce sont des éclats oniriques, au cas où cela vous intéresserait de le savoir.

L'homme aux yeux rouges dicta de nouvelles règles. Sans émotion aucune, Mélodia se tourna vers la table où tous les regards convergeaient déjà. Sa prochaine représentation ? Un coït à deux, avec le tavernier, sur cette "estrade" à quatre pieds. Lentement, la Wyvérienne ramena ses yeux rouges sur le démoniste. Il envisageait de l'humilier. De la punir pour avoir tenté de redonner espoir à tous ces gens qui avaient vu la mort de trop près par deux fois. Alors que lui s'était mis à table - normalement, comme un homme civilisé - en vue de savourer son plat avec ses gosses...
Son annonce suivante souleva le cœur de nombreux clients.
Si le tavernier ne jouissait pas entre les mains de la bardesse, quelqu'un d'autre allait finir la cage thoracique crevée, le moteur sanguin en moins. En captant le regard du bonhomme, Korë lut une profonde résignation ainsi qu'un dégoût plus que prononcé pour lui-même.
Je pourrais très bien refuser et tous les condamner à une mort certaine. Après tout, je ne suis pas une héroïne ; je ne me le répète jamais assez.
Mais cela refusait de rentrer. Se le dire était une chose, s'en convaincre en était une autre...
Korë prit le tavernier par la main. Elle n'avait pas rompu le contact visuel.

- Vous n'avez rien à craindre. Je vais prendre les choses en main.

A sa grande surprise, elle l'embrassa. Ses lèvres étaient sèches, rugueuses même. Pas très agréable comme expérience. Mais Korë ne renonça pas. Sa langue courageuse humidifia les lèvres de l'homme tétanisé avant de caresser la sienne. Mélodia refermera doucement ses doigts sur la nuque de l'ancien propriétaire, intensifiant le baiser, empêchant son partenaire abasourdi de reculer. Elle n'eut pas à lui tripoter la nouille pour que celle-ci entame son ascension. Pas encore, non.
Lorsqu'elle rompit le baiser, l'homme ne regardait plus qu'elle - l'ange, au lieu de ce démon qui s'amusait à les persécuter.
Mélodia souriait. Elle était en train de leur façonner une petite bulle de douceur au milieu d'une grande nappe de chaos.

- C'est une occasion rêvée qui se présente à vous, non ? Soyez-en fier !

Korë n'était certes pas habituée à le faire comme ça, en public. Surtout à deux, sous une montagne de regards. Pourtant, il le fallait. Elle quittait sa zone de confort et comptait bien s'en aménager une autre sans se soucier de ce que l'on pensait d'elle. Un spectacle atypique pour une bardesse qui ne se voyait pas comme une gourgandine. Le tavernier trouva la force de la suivre jusqu'à cette table. Une fois devant, la Wyvérienne lui lâcha la main, pivota sur ses appuis et bondit les fesses la première sur le large mobilier.
Le tavernier, comme envoûté par ses beaux yeux rouge, entreprit de l'y rejoindre.
Elle l'arrêta tout net.

- Juste un instant.

D'un geste grâcieux, Mélodia le survola. Sa magie fit parler d'elle, lui recouvrant la taille sous forme d'une fabuleuse écume à l'odeur hautement parfumée ! Le démoniste n'avait pas interdit à la bardesse de nettoyer son partenaire avant de passer aux choses sérieuses. Elle lui faisait un pied de nez en usant ainsi de ses compétences mystiques.
Quand les bulles et le liquide coloré qui l'enveloppaient eurent cessé de tournoyer, le tavernier se découvrit plus propre que jamais !
L'assistance en fut ébahie, elle aussi.
Un tel prodige, de la main d'une "simple" bardesse... ?
Incroyable ! Stupéfiant ! soufflaient les curieux que le spectacle n'embarrassait plus.

- Vous êtes prêt.

Ce n'était pas une question. L'affirmation sonna comme telle aux oreilles du tavernier. Korë lui ouvrit les bras. L'homme se laissa absorber par cette étreinte surréaliste. Il se pressa contre elle et lui embrassa le cou. Sa petite queue chatouillait les cuisses de la bardesse qui se réjouissait surtout du contact de ses lèvres revitalisées.

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 27 août 2024 00:48
par Maurice Malné
Un plan insensé commençait à prendre forme dans la tête du démoniste. Le déclic avait eu lieu quand la bardesse avait osé le corriger. Ce n’étaient pas des pierres d’empoisonnement mais des éclats oniriques. A ce moment, un phénomène s’était produit. C’était comme si, dans un mausolée mal éclairée, une porte venait de s’ouvrir. Vers un lieu de sacrifice ? Il y avait assurément une table de pierre froid et sculptée de symboles impies. Oui, il y avait quelque chose à sacrifier. La « féerie » de cette Mélodia. Il voulait tuer cet héroïsme, cette personnification de l’espoir. La souiller. La pervertir. Car l’espoir était également un excellent vaisseau de torture. Et elle avait les yeux parfaits. Ce rouge sang…

Maurice se força à finir son assiette sans se hâter. Il observait le spectacle qui lui tordait autant le visage de grimaces suite aux bons points que récoltait la bardesse que de sourire satisfait. Il y avait un double jeu dans la tête du démoniste. Tout le monde pouvait le voir. Le problème, c’est que ce visage en contrôle ne partageait rien. Et tout pouvait être possible avec lui. Surtout les pires scénarios.

*Combien de pouvoirs a-t-elle ? *

Cupidon faisait sa ronde dans le public de la taverne. S’arrêtant parfois pour observer la table centrale ou la table de son « Maître » qu’elle détestait de toutes ses tripes.

*Est-ce qu’elle dissimule depuis le début une aptitude qui lui permettrait de fuir ? Ou de m’attaquer ? Ce petit bout de femme aux délicieux yeux rouges serait-elle capable de tuer mon démon ? *

En parlant de son démon femelle, cette dernière s’était arrêté non loin de la table où elle avait donné une fellation de sa langue bifide à un adolescent. Ce dernier se prit une claque sur l’arrière du crâne par sa mère mortifiée. Elle était incapable de savoir si c’était la proximité de la belle bardesse héroïque ou la présence si proche de ce titan effrayant. Toujours était-il que l’adolescent avait commencé à se toucher le sexe. Pas une franche masturbation mais il y avait déjà de l’énergie à se redresser.

*Cette bardesse… Il me faudrait consulter mon grimoire. Je ne me souviens plus du rituel de transformation en succube. Est-ce que le contrôle y est automatiquement attaché ? Ou dois-je rajouter un autre rituel ? A moins que je ne sois assez puissant pour parvenir à la manipuler moi-même ? Je pourrais demander à Cupidon de tuer. Mais ce serait briser ma parole. *

Mélodia allait assurément sauver des vies. Celle du tavernier et des clients de la taverne. Mais qu’en serait-il de sa libido ? Maurice avait l’impression que l’ange n’avait pas que des pensées pures. Que son menu corps qui la faisait ressembler presque à une adolescente, avait des désirs de femmes adultes et complètement en phase avec sa sexualité. Oui, il sourit alors qu’il voyait le tavernier faire des efforts pour essayer de faire éprouver quelques plaisirs à sa partenaire. Leur ange allait ressortir frustrée de cet échange. La frustration était parfaite. Ça allait même excuser l’absence de meurtre gratuit. De toute manière, cela faisait déjà deux fois que Cupidon s’arrêtait non loin de la table de l’adolescent. Se passait-il réellement quelque chose entre les deux ?

« La marmaille. Filez explorer l’établissement. Trouvez-vous un lit. Dormez, jouez, faites ce qui vous plaira. Je vous appellerais quand j’aurai besoin de vous. »

Maurice se fichait de ce que ses rejetons feraient. Qu’ils forment, volent, jouent ou se battent : peu lui importait. Il les avait éduqués comme des animaux. Il savait être en contrôle à n’importe quel moment. Ce qu’il préférait dans cette situation était le fait de les faire disparaitre. Cela ferait poser des questions. Et si le petit meurtrier revenait ? Et s’ils pissaient sur leurs beaux vêtements, eux qui n’avaient rien ? Et si ?... Le questionnement amènerait certain à être sur le qui-vive. Leur imagination travaillant contre eux.

Il quitta sa chaise après s’être essuyé les commissures des lèvres avec une serviette qu’il avait correctement replié. Puis Maurice s’approcha du tavernier qui, complètement concentré dans son mouvement de hanches, ne le perçut pas. Dix secondes plus tard, il jouissait dans Mélodia avec le sourire aux lèvres. Une seconde après, laissait échapper un cri aigu et faisait un bond en arrière en découvrant la présence du démoniste.

« Parfait. Je me dois de vous féliciter. Personne n’est décédée. »

Maurice embrassa la salle du regard et écarta grand les bras pour prendre d’assaut l’espace et concentrer les regards.

« Est-ce que d’autres voudraient remplir la matrice de la bardesse ? Y a-t-il des candidats à placer votre bébé dans son ventre et plonger avant ça dans la semence du tavernier ? »

Le sperme aux portes des lèvres intimes de Mélodia n’avait pas échappé à l’œil de Maurice. Il avait souri. C’était un excellent vecteur de rituel. Le sperme était tout aussi important que le sang. Mais pour l’heure, il voulait se concentrer sur elle. La pervertir. La pousser dans ses extrémités. Il avait en tête d’en faire une succube. SA succube.

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 27 août 2024 00:48
par Korë Grémorya
Korë ne voyait plus rien de ce qui se passait du côté de l'affreux personnage. Le tavernier lui avait grimpé dessus et lui obstruait la vue. Elle avait su éveiller sa libido avec grand succès. Néanmoins, l'homme s'avérait malhabile. Il ne maitrisait pas son excitation. Alors la bardesse dut s'arranger pour qu'il puisse entrer en elle au lieu de cogner contre l'intérieur de ses cuisses. Cette petite queue toute dure, Mélodia était parvenue à la saisir entre ses doigts fins. Alors que le poids de l'homme reposait sur elle et sur la table, elle s'était arrangée pour diriger son érection vers son antre bouillante. Elle n'avait eu qu'à tirer sur sa culotte, et lui à pousser avec ses hanches.
Dès l'intrusion de son gland, la Wyvérienne avait exhalé un généreux soupir.
Cette sensation lui avait manqué, comme toujours !
Passant ses bras minces autour des épaules rondouillardes du bonhomme, la Génytrix écarta les cuisses. Le tavernier, cessant aussitôt de lui mordiller les lobes d'oreille, se mit à onduler des hanches. Il la prenait dans la position du missionnaire, et ce bien sûr sous les yeux gourmands de sa clientèle.

- Ne vous pressez pas, le conseillait Korë à l'oreille. Essayez de tenir... le plus longtemps possible. (Sa chaude respiration, la Wyvérienne ne la simulait point.) Votre plaisir... mais aussi... celui du public~

Si le tavernier était trop peu membré pour la faire grimper aux rideaux, Mélodia comptait sur le regard de la foule. Et ce qu'elle voyait, en étirant son cou gracile, lui procurait de délicieux frissons. Le tavernier la sentait se resserrer à chaque fois que ses charmants yeux rouge s'accrochaient à une paire plus sobre.
J'ai l'impression de fondre à leur contact~
Dieu qu'elle avait chaud !
Korë regrettait de ne pas s'être déshabillée. Il était trop tard pour ça : elle tenait l'homme, qui le lui rendait bien dans la mesure où il alignait de petits mouvements à travers sa vulve juteuse.
Mais cela, malheureusement, ne fit effet que pendant un temps limité...

- Poussez... plus fort, si vous le pouvez, le motiva-t-elle. Jouissez-en moi... peu me chaut... mais n'hésitez pas... à me bousculer !

Le tavernier persévéra dans l'effort. Il suait à grosses gouttes, le pauvre ! La Génytrix s'aligna sur ses mouvements. Elle gémit un peu plus fort que d'habitude histoire de gâter les oreilles de l'assistance. Malgré son raffut obscène, elle entendit les gamins du monstre détaler comme un troupeau de bêtes. L'un d'eux gifla le derrière du tavernier au passage, qui essuya un sursaut. Mélodia, secouée également, s'en mordit les lèvres. Elle aurait bien voulu qu'il y en ait davantage, des comme ça, mais l'engeance démoniaque s'en était déjà allé faire des bêtises.
C'est regrettable, mais je commence un petit peu à m'ennuyer...
Elle soupira, s'attendant au pire de la part de celui qui avait organisé cette mascarade.
L'intéressé surprit l'amant de Mélodia. Le paniqué venait tout juste de jouir en elle alors qu'elle n'avait même pas senti la différence...
En se reculant il avait rompu le filin de semence qui l'avait relié à l'intimité de la bardesse.
Celle-ci, les jambes toujours ouvertes sous sa jupe froissée, regarda le démoniste qui s'était mis à féliciter le tavernier au lieu de demander à sa démone de tuer quelqu'un parmi les spectateurs.
Qu'est-ce qu'il nous mijote, encore ?
Une épreuve d'endurance ? L'homme maléfique s'était adressé à son auditoire. Il réclamait un nouveau challenger pour la bardesse. Un autre gars pour la souiller, alors que sa pêche laissait filtrer une modeste partie du produit que lui avait injecté le tavernier exsangue.
Korë entendit un bruit. Du côté de l'adolescent dénudé, en l'occurrence. Il avait levé la main avant de faire de même avec son cul mais sa mère, en bonne protectrice, lui avait interdit d'aller plus loin.

- Tu en as assez fait comme ça, Josh, crut comprendre la bardesse grâce à son ouïe plus développée que la normale.

Un type s'était levé, de l'autre côté de la pièce. Une baraque. Un malabar ! Un peu dans le genre de celui que la démone avait transpercé de ses griffes, tout à l'heure. Sans doute un copain du défunt qui n'avait pas perdu de temps pour faire son deuil ?
Quoi qu'il en fût, sa voix résonna comme un coup de tonnerre :

- Si je la fais jouir, ça fera de moi une sorte de héros, c'est ça ?

Korë lui lança un regard désabusé. Il n'avait pas l'air très fin d'esprit, celui-là...
Mais peut-être était-il encore trop tôt pour en juger ?
Sans prévenir, il tira sur sa ceinture. Son pantalon troué chut à ses pieds, exhibant un imposant lombric.
Une goutte de sueur roulant le long d'une de ses tempes, la bardesse écarquilla les yeux.

- Laissez-moi faire ! s'exclama-t-il en se plantant un pouce entre les pectoraux. Avec moi entre les pattes, cette petite princesse va en prendre pour son grade.

Il bouscula le tavernier, qui s'effondra sur le cul, avant de solliciter le démoniste d'un regard où brillait le respect.
Grâce à lui, il imaginait pouvoir se farcir une femme qu'il n'aurait jamais pu prendre autrement que par la force.

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 27 août 2024 00:48
par Maurice Malné
Cette femme allait devenir le catalyseur des basses pulsions. Ca commençait déjà. La frustration qui amènerait la colère chez le tavernier. Oui, il en avait une petite. Oui, il savait que sa performance avait été loin de contenter la demoiselle. Mais est-ce que ça donnait le droit à la brute de le ridiculiser ? Il suffirait maintenant de maintenir ce brasier. De jeter de l’essence dessus et de voir cette âme se consumer. Peut-être que le tavernier irait jusqu’à au meurtre ? Ce serait une excellente tournure de situation.

Quant à la grosse brute, c’était plutôt décevant. Il n’était qu’un fait. Bien que le regard de la bardesse semblait intéressé par les dimensions de cette seconde verge pour elle. Maurice devait bien reconnaître que le bênet avait généreusement été doté par Mère Nature. Mais ce serait surement une deuxième mauvaise surprise. S’il avait du parier avec quelqu’un, Maurice aurait avancé d’un gigotement hyperactif menant à une libération sans considération du plaisir de sa partenaire. Ce serait à confirmer.

Pour le moment, Maurice n’avait d’yeux que pour l’adolescent. Un certain Josh. Il avait éveillé sa libido. Qui était naturellement perverti maintenant par sa première fellation démoniaque. Le corps labouré de la bardesse avait définitivement faire revenir son érection. Mais sa mère s’était interposée. Et l’éducation faisant, il n’avait pu profiter de cette opportunité. Sa tête s’était baissée. Ouh que Maurice commençait à apprécier ce spectacle. L’ambiance légère et féerique qu’avait su apporter la bardesse semblait perdre en force. Et pourquoi ? Parce que la bardesse avait elle aussi sa part d’ombre.

Il était temps pour Maurice d’ajouter une nouvelle note de chaos à la symphonie qu’il improvisait.

« Que quelqu’un s’occupe de cette femme. »

Il faisait mention de la figure maternelle de dénommé Josh.

« Qu’on lui ligote les mains sur une chaise et les pieds sur une autre. »

Maurice n’avait pas explicitement détaillé la procédure. Ce pouvait être tout à fait incommodant et en rester là. Tout comme ce pouvait vite tourner à l’indécence et plus si affinités. La vraie bonne surprise fut de voir le mari faire une clé de bras à son épouse. Il y eut alors un bref « Va. » à son fils Josh et ce fut tout. L’enfant, bien entendu, était complètement perdu. Entre son désir égoïste et l’amour de sa mère : il y avait de quoi être supplicié.

A côté de Josh, le bestiau de Maurice respirait lourdement. Un observateur attentif aurait alors remarqué que, malgré une absence de poitrine, ses tétons pointaient durs. Le démon femelle était excité. Et son regard faisait de plus en plus d’aller-retour vers l’adolescent. Dans sa tête, ça devenait SON humain. Que se passerait-il s’il décidait de passer à l’acte avec la bardesse ? Cette dernière serait-elle en danger ? Et s’il se trouvait une autre jeune femme de son espèce ? Josh verrait-il le cœur de cet amour naissant ? Littéralement le cœur devant ses yeux.

Le démoniste récapitula. La bardesse cédait à ses pulsions sexuelles. Le tavernier à petite queue sombrait dans de la frustration qui pourrait murir sous forme de pulsions violentes à tendance meurtrière. Un gros débile à gros sexe prendrait d’assaut Mélodia comme si elle n’était qu’un morceau de viande, encourageant alors le reste de la bande à lui passer dessus. Le tout accompagné d’une idylle impossible entre un adolescent et un démon. Et enfin, cerise sur le gâteau, personne n’avait touché aux deux cadavres. Oui, c’était un beau tableau que le démoniste avait peint.

Il décida donc d’aller se rasseoir et d’observer le cours des événements. Pour le moment, et cela le fit sourire tout seul, il y avait eu assez de mal de commis. De l’humour noir, le meilleur. Il ne lui restait plus qu’à planifier le rituel pour cette relique aux yeux rubis. La peau rouge. Une jolie paire de cornes. Un collier enserrant son cou et de la belle lingerie sombre. Oui, son pantalon parfaitement ajusté à sa morphologie connaissait la première résistance devant cette érection maligne.

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 27 août 2024 00:48
par Korë Grémorya
Grâce à son étouffante cruauté, le démoniste s'était trouvé quelques larbins humains. Le plus surprenant dans tout ça ? L'un d'eux était le père de Josh et la mari de cette femme qu'on ligotait à deux chaises différentes ! Les gens - et même Korë dans un coin de sa tête - en vinrent à se demander si elle aussi n'allait pas finir, à un moment ou à un autre, par passer à la casserole...
Personne ne prêtait plus attention à l'ancien gérant des lieux. Il avait pris un sacré coup, niveau crédibilité. Il ne s'était toujours pas relevé, son regard venimeux planté dans le dos de cette brute décérébrée. Sa haine en était presque palpable.
Josh, l'adolescent modérément bien membré à sa démone, avait été bousculé par son père pour mieux assister à l'activité de la bardesse. Il s'en était approché avec tout de même une certaine méfiance. Il se sentait épié, et à raison : son imposante "muse" guettait. Il se contenta donc, par mesure de précaution, de se masturber en regardant l'actrice principale se tourner vers la grande brute.
Korë ne disait rien mais ses yeux rouges parlaient d'eux-mêmes. Naturellement, en l'absence d'invitation, son "prétendant" se sentit instantanément jugé.

- Si ce gland a pu te la glisser, 'y a pas de raison que j'm'en prive.

Toujours pas de commentaire. La Wyvérienne le fixait comme un animal, les lèvres parfaitement closes...
Ne supportant plus son regard, l'ours d'homme la prit par le bras et la força à se retourner. Dos à lui, la bardesse fronça les sourcils avant de se retrouver la joue pressée contre la table. Le malabar glissa une main sous sa jupe bleue, pinça entre ses gros doigts une lanière de la culotte blanche et tira dessus ! Le sous-vêtement craqua, infligeant une petite secousse à sa propriétaire.
A moitié vautrée sur la table, Korë soupira.
Il fallait s'y attendre... elle va me manquer.
Pour ne pas être gêné, l'homme retroussa l'ourlet de la jupe. A la vue de ce gracieux petit cul, il se pourlécha les lèvres.

- Aaah ! J'ai toujours aimé "manger" dans cette putain d'auberge.

Il cala sa lourde trique sous les fesses de la mince Wyvérienne. Celle-ci, cramponnée à la table, se pinça les lèvres au moment de l'insertion. La tête du gros engin bouscula ses lèvres intimes. La Génytrix réprima un grognement, le faisant mourir dans sa gorge alors que son regard se faisait de plus en plus fébrile. La grande brute poussa plus fort ! Korë eut un hoquet. Elle avait senti ses parois s'écarter d'un seul coup.
Malgré la différence de gabarit, son abruti de partenaire la lui avait plongée jusqu'à la garde !

- Aaah !!!~

La pauvre se sentait déjà pleine.

- Bordel, siffla l'autre en levant les yeux vers le plafond. C'est serré, là-dedans !

D'une de ses énormes paluches, cet homme mal élevé dont elle ne connaissait même pas le nom la fessa. Un geste qui fit rire un ou deux déjantés parmi les spectateurs avertis ! Se sentant encouragé par cette poignée d'ahuris tout aussi anonymes que lui, le gredin entama les mouvements de va-et-vient. Il fit osciller la bardesse, qui n'ouvrait la bouche plus que pour libérer des gémissements.
Et la voilà qui avait replongé dans ses travers !
Sa belle voix chantante invita d'autres hommes à se rapprocher de "l'estrade". En bon nombre, ils firent barrage au tavernier furibond qui avait fini par se relever, les poings serrés le long des flancs. Quelques furent ses intentions, le gérant destitué de son titre n'était pas en mesure d'intervenir. En outre, il était lui aussi affecté par le "chant" de la Wyvérienne. Il avait de nouveau envie de se lier à elle comme en témoignait son dard revivifié...
Même si elle l'avait voulu, Korë n'aurait pas pu se redresser : l'homme qui la pénétrait avait appliqué une main entre ses omoplates pour mieux clouer à la table. Il salivait sur son dos comme le pire des mufles. Les yeux mi-clos de la bardesse observaient une autre partie de ce spectacle ; certains figurants avaient dégainé en vue de se branler face à elle comme de vulgaires ados en rut.

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 27 août 2024 00:49
par Maurice Malné
La porte s’ouvrit et une boule blanche crépitante de foudre immaculée traversa la poitrine de Cupidon qui s’effondra au sol. Il n’y eut pas de sang tant la température de l’attaque avait cautérisé les plaies sur l’instant.

Tout bien considéré, ce scénario était normal. Prévisible. Le Mal ne pouvait triompher. Au vu de la dimension de la taverne, ce ne pouvait pas être un petit village de quelques petites centaines d’habitants. La peur avait fait croire que le démoniste avait une armée de morts répandus dans la ville. Et peut-être que ça l’avait été ? Peut-être qu’effectivement, une armée d’engeances démoniaques avait prit d’assaut cette ville et commis un carnage ? Peut-être que le contrat avait pris fin prématurément ou que les forces qu’on pourrait qualifier de « blanches » avait tout balayé jusqu’à ouvrir la porte de cette taverne. Les habitants s’en fichaient. Ils étaient sauvés. Dans le même temps, certains se trouvaient coupables. D’avoir simplement commencer à ressentir de l’excitation à contempler le corps labouré de la bardesse. D’autres de la peur de l’autorité. D’autres encore d’avoir vraiment commis des actes répréhensibles.

Puis tout changea quand une patte couleur albâtre se retira du dedans de la taverne. Cette patte qui avait provoqué l’anéantissement du démon femelle du démoniste en une seule attaque. Josh était choqué. Est-ce qu’il avait vraiment voulu de cette femelle pour se faire dépuceler ? Il le croyait et… en même temps, il savait que c’était mal. Et il y avait sa mère d’attachée à deux chaises. Qui avait été touché par des mains perverses. Et son père qui avait profité de l’atmosphère malsaine. Cette famille ne serait plus jamais fonctionnelle.

Mais l’homme en armure qui était entré, rien que par sa présence, apporta l’espoir rayonnant. Un charisme solaire et implacable. Son casque coincé entre son bras et son flanc, il afficha un regard dur et dans le même temps compatissant. Il avait l’aura d’un leader sage, puissant et empathique.

Soldat solaire : « Général Erick, la situation est sous contrôle. »

Général Erick : « Non, soldat. Pas encore. Il reste à emprisonner le démoniste. »

L’armure du Général Erick semblait faite de cristaux de soleil. Son épée, aussi haute que lui, était gravée de runes d’or et d’un symbole de soleil. Il avançait avec toute l’assurance qui lui était permis. Non, c’était davantage. C’était une assurance surnaturelle. Il ne serait pas étonnant que les Anges et les Dieux lui murmurent dans le creux de l’oreille.

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Général Erick : « Démoniste. Laissez-vous ferrer les poignets où je serai contraint de mettre fin à votre vie ici et maintenant. »

« C’est entendu, messieurs. Je me rends. »

Oh que non, Maurice ne le faisait pas par plaisir. Sa démone de femelle avait été assassiné sans prévenir. Sa marmaille devait avoir fui dans des directions différentes. S’il n’était pas exsangue de ses pouvoirs, la présence de ce Général Erick et du bras de la créature à la peau albâtre, lui laissait à penser que c’était une bataille perdue d’avance. Et non la guerre. Maurice pensait en termes de retraite stratégique quand son visage partit dans une horrible grimace. Ce n’était pas des fers ordinaires. On lui avait coupé le lien avec ses pouvoirs démoniaques. Ce Général Erick ne laissait rien au hasard.

Et quoi alors pour la bardesse ? N’était-elle pas une boule de frustration après avoir été fourré par un petit calibre et avoir perdu sa petite culotte ? Après de si longs préliminaires, voici que les « gentils » arrivaient au pire moment ? Non, ce ne pouvait pas être ça. Elle devait être soulagée. En pleurs, peut-être même ! Se jeter dans les bras de son héros et le remercier mille fois. Oui, ce devait être ainsi que l’Histoire allait être écrite.

Mais laissons-lui le temps de « chanter » sa version. Le devenir du démoniste était pour le moment mis en suspens. D’ailleurs, le devenir de la bardesse pourrait suivre le même chemin. Si ce soldat touché par le doigt divin était au courant de sa « particularité » : elle serait irrémédiablement jetée dans la même caravane-prison que le dangereux démoniste. C’était une évidence. Il ne resterait alors plus qu’un mystère : pourquoi ne pas les tuer ? Pourquoi les conserver vivant ? Dans quel but ?

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Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 27 août 2024 00:49
par Korë Grémorya
Aimait-elle ce qu'elle était en train de subir ? Son diable de partenaire y allait comme une brute ! Il la montait comme une mule. On aurait presque pu l'imaginer prendre place sur ses lombaires et lui administrer toute une série de coups de talons dans les reins. Mais la Wyvérienne ne fonctionnait pas comme un animal, et moins encore comme une humaine ; elle était sensible à cette "punition". Et son exhibition, pour le coup, ajoutait à son dévoyé plaisir.
Pourquoi... ?
Elle ne pleurait pas ; elle grimaçait de façon purement lubrique, un mince filet de salive s'écoulant de la commissure de ses lèvres sur cette table qui lui servait de support.

- Trop bonne, éructa le malabar, le souffle rauque. Ça monte... Oooh... Rhumpf !

D'un coup de reins bien senti, il s'était encastré en elle avant de lâcher la sauce. Mélodia poussa un petit cri fort élogieux. Elle était vraiment à deux doigts de jouir à leurs pieds juste avant que l'homme ne se le permette tout seul, en grand égoïste. Et le rustre s'avérait avoir les bourses drôlement pleines : il passa près d'une dizaines de secondes à se purger en elle !
Pourquoi ai-je aimé ça ? Ce traitement humiliant... c'est pourtant si vulgaire !
Sa nature de Wyvérienne Crépusculaire était à prendre en compte, et pas seulement pour la ponte. L'esprit de Korë n'était pas en adéquation avec les besoins de son enveloppe charnelle. Au fond d'elle-même, Yllanova Iarraleï Ravawynn Eilsys n'aspirait pas à faire le mal, ou ne serait-ce qu'à l'engrainer de par son attitude obscène. Mais la Génytrix qui habitait son corps gracile ne pouvait pas exister sans copuler plus que de raison. Sans pondre un œuf dès que l'occasion se présentait à elle.
L'homme se redressa, puis se retira de son antre gâtée. Korë eut un léger spasme en sentant la pointe de sa queue élargir une dernière fois ses grandes lèvres souillées.

- Une sacrée perverse, cette fille-là, jubila-t-il, plus fier et satisfait que jamais.

Il claqua son fessier rougi et se détourna. Un autre voulut prendre le relais, bien évidemment ! Il était déjà prêt à passer à l'acte, avec son froc baissé et sa main serrée sur son manche. Ses yeux brillants de lubricité observaient le petit flot de semence qui dégoulinait des fesses exposées de la bardesse. Une dose de plus ne pouvait pas lui faire du mal, non ? Comme tous les autres spectateurs, il l'avait entendue chanter sa jouissance...
C'est alors que la porte s'ouvrit et qu'une gerbe de magie immaculée transperça la geôlière de cet enfer ! La démone bascula comme un arbre mort, fracassant une table dans sa chute. Tous les regards s'étaient tournés vers l'entrée où dépassait un bras non-humain d'un blanc cireux. Le membre disparut dans l'encadrement de la porte, aussitôt remplacé par un homme de haute stature vêtu d'une armure rutilante. Un guerrier proprement éblouissant qui respirait la lumière à l'état pur ! Le Général Elrick était accompagné de ses hommes non moins exemplaires que lui. La clientèle de la taverne eut vite fait de ranger leur attirail et de se faire petit. Y compris le malabar qui avait si bien profiter du corps de la bardesse. Le tavernier, lui, pleurait d'une joie indicible ; non seulement il avait survécu à ce cauchemar mais en plus de cela il allait pouvoir conserver son activité de toujours. Le démoniste ne fit pas la fine bouche et se rendit presque aussitôt ! On lui mit les menottes avant de l'embarquer illico presto.

- ...

Mélodia contemplait la scène en silence. Un "silence" encombré par sa respiration légèrement plus lourde que la normale. Elle reprenait son souffle, oui. Lentement mais sûrement. Il y avait aussi quelque chose d'égoïste qui la préoccupait. Deux hommes s'étaient fait un plaisir de la sauter au point de lui planter leur graine, mais aucun de ceux-là n'était parvenu à lui donner un orgasme digne de ce nom. Alors si Korë était bien chargée entre ses cuisses, il n'en allait pas de même d'un point de vue mental...
Et dans toute cette histoire, je déplore toujours la perte de ma culotte.
Un gâchis ! Ces types ne la méritaient pas. Elle n'aurait pas dû les laisser faire. Mélodia se sentait trahie, clairement insatisfaite. Son expression faciale, à travers ses traits juvéniles, ressemblait à celle d'une adolescente en pleine crise de puberté.
Elle croisa le regard du tavernier avant que celui-ci n'aille parler avec le glorieux Général.
J'aurais définitivement préféré coucher avec ce dernier, songea la Wyvérienne. Avec un peu de chance, sa magnifique lumière aurait purifié notre œuf et, pour une fois, aurait donné naissance à une Wyverne plus aimable.
Des pensées pragmatiques.
Pour une raison qui la dépassait, elle s'aperçut que le tavernier la pointait d'un doigt accusateur.

- Ne vous laissez pas avoir, Sire chevalier ! Cette femme n'est pas une victime comme nous tous. C'est une catin diabolique ! Une débauchée que le démoniste a mis dans la confidence ! Elle a ensorcelé son monde pour que le démoniste puisse profiter du spectacle ! Croyez-moi sur parole quand je vous dis qu'elle est un monstre aussi tordu que lui !

Korë n'en croyait pas ces mots. Tant de violence à son encontre ! Tant de véhémence !
Comment pouvait-il lui faire porter le (deuxième) chapeau alors qu'elle avait donné de son corps dans l'espoir de ramener un peu de paix dans SON établissement ?
C'était sidérant ! Cette ingratitude lui nouait la gorge.
Sous les yeux hagards du Général et de ses hommes, la Wyvérienne pivota sur ses pieds, contourna la table et, tout en titubant, ramassa ses instruments qu'elle avait abandonnés du côté de l'estrade.

- Etrange, comme réaction, souffla le chevalier avant d'adresser un signe de la main à ses soldats. Très bien ! Nous allons tirer cette affaire au clair, mais pas ici. Qu'on lui passe aussi les fers ! Elle va venir avec nous.

- Attendez ! Qu'allez-vous faire des rejetons du Diable ? Il sont sept à s'être réfugiés dans ma taverne ! Vous ne pouvez pas les laisser ficher le boxon. Et les corps ? Qu'allez-vous en faire ? Vous n'allez pas le laisser moisir ici, tout de même !

Le gérant frémit quand son interlocuteur déposa une main lourde d'autorité sur son épaule grassouillette.

- Une poignée de mes hommes va vous prêter assistance. Il n'y a plus lieu de s'inquiéter alors, de votre côté, je vous suggère très fortement de rester tranquille.

Pour un Agent du Bien, son regard inflexible était presque aussi surprenant que l'attitude de la bardesse.
Celle-ci eut à peine le temps de lisser sa jupe qu'on l'escortait déjà à l'extérieur du Palier du dédale. Nul ne se souciait des coulures blanchâtres qui maculaient ses cuisses. Elle était, à l'image du démoniste, une suspecte et devait jusqu'à preuve du contraire être traitée comme telle...

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 27 août 2024 00:49
par Maurice Malné
Il y avait deux exemplaires d’une cage à barreaux de fer montée sur une charrette. La troupe du Général Erick avait anticipé l’emprisonnement d’individus. Elles étaient vides toutes les deux et purent recevoir chacun leur nouvel invité. Le démoniste d’un côté. La bardesse de l’autre.

L’agitation régnait maintenant partout. Un détachement ici qui était envoyé patrouiller dans ce secteur. Un autre par là-bas. Ce groupe qui paraissait moins armuré était sommé de passer de portes en portes pour répandre la bonne nouvelle et s’enquérir des drames. S’il y avait moyen d’aider, c’était maintenant ou jamais. Dans l’attente, Maurice s’était installé aussi confortablement qu’il le pouvait et faisait face à l’autre cage à barreaux. Il la regardait en silence. Il voulait capter ses beaux yeux rouge sang.

« Vous avez été trahi par un homme que vous avez essayé de sauver en jouant les héroïnes. Cela donne à réfléchir sur la façon dont tourne le monde, n’est-ce pas ? »

L’intonation était posée. La formulation était bien constituée. Comment un homme avec autant de belles manières avait pu causer pareil chaos au sein de la taverne ? Emprisonné. Des fers magiques au poignet. Il paraissait pourtant être en contrôle. Avait-il un plan ? Sa diable d’épouse avait pourtant fini avec un trou impressionnant dans son absence de poitrine.

Soldat : « Ferme ta gueule ! »

Evidemment, les prisons portatives n’avaient pas été laissé sans surveillance. Quelques soldats restaient et, il fallait bien le constater : la présence du démoniste mettait les nerfs à rude épreuve.

Maurice tourna son visage vers le soldat et le regarda dans les yeux sans rien lui répondre. Un léger rictus aux lèvres déclencha alors une réaction chez le soldat. Il lâcha sa lance et ébranla les barreaux en vociférant. Le pire pour lui fut qu’il ne provoqua aucune réaction. Le démoniste resta impassible.

« Excusez les manières de ces « défenseurs de la paix ». Il semblerait qu’on ne leur apprenne pas à conserver leur sang-froid. Pas plus qu’à être observateur et semeur de savoir-vivre. Aucune bonne âme ne vous a proposé un mouchoir pour essuyer le sperme de vos amants. »

Soldat n°2 : « Mais fais pas le con, putain ! Pose cette lance, ducon ! »

Soldat : « C’est Dupont mon nom. Et qu’est-ce qu’on en a à faire qu’il crève maintenant ou plus tard ? Il est hors de question que ce taré en réchappe. Et… pourquoi tu me regardes comme ça ? Tu sais encore un truc que je sais pas ?! »

Soldat n°2 : « Ferme la et reprends ta position. Je suis un bon gars et patient. Mais si tu fais en sorte que je passe pour un guignol auprès du Général Erick et perdre ma voie pour monter dans la hiérarchie : et je te promets que je serai un plus grand danger pour toi que le démoniste enfermé. »

Ce deuxième soldat savait peut-être bien le plan qui expliquait pourquoi on n’avait pas exécuté promptement le démoniste. Mais avant tout, il avait cessé de riposter quand Dupont avait justement corrigé son nom en croyant que son collègue s’était trompé en l’appelant « ducon ». Comme quoi, on avait beau les surnommer l’Armée de Lumière : cette lumière ne montait pas à l’étage de tout le monde…

Le regard du démoniste s’attarda un instant sur ce deuxième soldat plus intelligent. Il y avait un malaise grossissant. Son sang-froid, son professionnalisme et son expérience lui rappelèrent que les fers l’empêchaient de jeter quelques sortilèges que ce soit. Ce n’était donc pas un charme qu’il lui lançait. C’était simple, et effrayamment, le seul résultat de son aura.

Soldat n°2 : « Mademoiselle ? Euh, veuillez prendre ce mouchoir. »

Maurice sourit à nouveau. Un rictus satisfait. Ou charmeur ? En tous les cas, il observait à nouveau ce regard rouge sang. Mais il était bien difficile de savoir s’il avait manœuvré les soldats pour la charmer ? Pour la mettre dans l’embarras ? On ne savait sur quel pied danser. Et il y avait un Diable tout particulier qui, selon les légendes, avait tué des jambes en les forçant à danger jusqu’à trépas… (HRP : une vraie légende IRL)