The Multiversity

« Oui, là, nous y sommes !
-  Ça fonctionne, ses signes vitaux reviennent ! »

Il entendit d’abord les voix, et commença à remuer, sentant les sensations revenir. Pas de son corps, qui était encore immobilisé, mais il sentait la vie revenir à lui. Des fourmillements remontèrent alors à ses yeux, tandis qu’il se rappelait avoir des yeux. Il tenta de les ouvrir. Un effort insurmontable, et la lumière qui l’aveugla, agressive, le forma à refermer ceux-ci. Il commença ensuite à remuer, et entendit des bruits de pas… Ou, plutôt, il se donna l’ordre de remuer.

« Détendez-vous !
-  Vous lui demandez beaucoup… »

Cette voix sensuelle… Elle ne lui était pas inconnue ! Il sentit alors son parfum, et retrouva ainsi un autre sens. Un parfum naturel très fort, du genre à vous faire perdre la tête. Un grognement s’échappa alors de ses lèvres, et il tenta alors de rouvrir les yeux. Cette fois, la lumière fut moins agressive. Le processus de guérison se poursuivait, et la pierre continua à tomber, se fissurant de partout.

Finalement, la prison de pierre qui retenait Batman s’effondra, et le justicier costumé bascula en avant. Ses jambes se dérobèrent sous son poids, et l’un des agents du SHIELD le retint. Sa main s’appuya sur une table chirurgicale à côté, et Batman éternua douloureusement, sentant une vive douleur dans ses poumons.

« Où… Où suis-je ? »

Désorienté, il ne put rien dire d’autre. On lui apporta une bassine, et il se mit à vomir dedans. Batman éternua ensuite à nouveau, et, quand il releva la tête, il vit plusieurs scientifiques du SHIELD, et constata que son corps était branché à divers appareils relevant son pouls. C’était une chambre d’hôpital, et, au milieu des scientifiques, Poison Ivy lui faisait face, impériale dans sa biosuit. Ses enzymes et ses toxines avaient permis de lutter contre le sortilège de pétrification qui avait atteint Batman lors de l’Olympomachie et de son intervention dans le lycée Jinmu.

« Reprenez vos esprits, Batman… Nous allons avoir besoin des services de la Ligue, et des vôtres en particulier… »
Dans une autre aile de la base du SHIELD, une autre rouquine se rapprochait d’une salle d’interrogatoire. Depuis l’Olympomachie et l’incident de Tokyo, les services du SHIELD étaient totalement débordés. Il y avait de multiples blessés, un Helicarrier avait été totalement détruit, et même parmi les super-héros, il y avait des blessés graves. Carol avait été retrouvée sur la pelouse du Palais Impérial quasiment morte, vidée de son sang par des blessures très profondes. Elle avait été amenée en soins critiques.

Il revenait néanmoins à Rachel Hawkes, Iron Girl, de continuer sa mission. Elle devait interroger l’un des suspects, un homme au crâne rasé qui était impliqué dans les évènements nébuleux de Tokyo. Le sujet était très sensible, et les autorités japonaises avaient demandé à faire partie de l’enquête.

Rachel était donc accompagnée par une curieuse femme, membre d’une division spéciale du Naichō, les services de renseignement japoinais, Naoka Sidori. L’agent Sidori devait l’accompagner lors de cet interrogatoire.

« C’est ici… »

Sidori était assez merveilleuse, et appartenait visiblement à une unité japonaise spécialisée dans la magie. Elle avait comme arme de service une épée, après tout.

« Je vous laisse mener l’interrogatoire. »

Les deux femmes entrèrent. Rachel s’assit la première, et croisa le regard de l’homme chauve, avant de l’interroger après l’avoir salué.

« Alors, si vous commenciez par nous dire qui vous êtes et ce que vous voulez ? »

Tandis que Makoto reste isolée dans sa cellule avec les systèmes de surveillance braqués vers les baies vitrées, Dan voit alors que des visiteuses arrivent et ouvrent la porte de la pièce où il attendait depuis au moins une longue heure. Il se montre coopérant depuis qu’il s’est révélé au SHIELD et présenté ses poignets en signe de soumission. Il a tout fait pour qu’on le prenne au sérieux allant jusqu’à montrer son talent secret aux agents avant qu’on lui place les menottes. Il pouvait se transformer en hybride caméléon avec le pouvoir d’invisibilité. On ne trouve pas n’importe quel individu lambda avec ce genre de mutation par pure chance.

Il s’assit sur la chaise et se montre calme et un peu impassible devant les deux femmes. Certes, elles sont très belle mais il n’est pas un homme qui se veut lubrique où vouloir drague les nanas. Ses bras se placent sur la table avec un « bong » audible venant du claquement métallique de ses menottes. Il observe alentour en se demandant si l’interrogatoire est filmé mais fi mine de rien devant Rachel qui commença avec des questions de base.

- Je n’ai plus de nom à proprement parlé. On me surnomme « Dan » et je viens d’une autre réalité. Imaginez une cité planète où la démocratie n’existe pas et où la société est dirigée par une cabale des plus puissantes corporations. C’est cela Mégapolis. Je suis originaire d’une de ces corporations : Central Positronics.

De par sa seule présence nul besoin de préciser le degré technologique extrêmement avancé de ce monde. Ce que la Terre considère comme de la science-fiction est déjà commun sur Mégapolis. Dan reste sage comme une image et continue de parler à celles dont il pouvait raconter ce qu’il sait.

- La cabale garde farouchement ses pouvoirs et privilèges. Elle surveille de près les agissements des autres plus petites compagnies par espionnage industriel. Je suis un espion, un mouchard chargé d’infiltrer et d’observer une certaine conglomération montant en puissance. On a tout effacé sur moi : Mon nom réel, mes liens familiaux et ma famille a probablement changé de nom aussi.

Il expliqua ainsi ses origines et le contexte derrière sa présence en dehors de sa corporation. Mais il devine que ces femmes voulaient savoir autres choses de plus urgents et en lien avec leurs problèmes. Dan ne tarde pas à leur éclairer un peu plus les choses.

- Vector Industries…une conglomération qui a unifié plusieurs compagnies et ainsi former plusieurs divisions de recherche. Elle a indirectement provoqué l'incident ainsi que les circonstances ayant amenées cet évènement. Les personnes  venus dans des Mechas et vaincu l’héroïne sont aussi de Vector Industries. Des commandants de division. L’un d’eux est un Pistolero de l’Eld…croyez-le ou non. 

Dan, donc… Ses empreintes avaient déjà été prélevées, mais n’avaient permis de rien révéler. Aucune identité quelconque, l’individu était inconnu de toutes les bases de données du SHIELD. Rachel le laissa donc parler, et Dan leur expliqua qu’il venait d’une autre planète, Megapolis. Rien ne vint trahir la connaissance des deux femmes sur Megapolis. Rachel faisait partie du SHIELD, désormais, et elle savait que le Multivers existait. Elle le savait d’autant plus que le monde avait affronté la colère des Dieux olympiens. La situation était encore chaotique, inexplicable, et, après les évènements au Palais Impérial, les autorités japonaises étaient particulièrement remontées, promptes à accuser les Américains d’être responsables de ces évènements. Et, pour ne rien arranger, Carol était encore en convalescence…

Rachel releva la tête vers Dan. Il leur parla d’une compagnie qui serait responsable des évènements survenus à Tokyo, Vector Industries. Une compagnie émanant de Megapolis, et qui avait employé les soldats en armure de mécha qui avaient attaqué le Palais Impérial. Les images de cette attaque avaient fait le tour du monde, rappelant à bien des gens les images des robots-mechas de l’HYDRA assiégeant la Maison Blanche il y a plusieurs années.

« Donc, vous êtes un espion au sein de Vector Industries ? Un espion répondant pour un gouvernement qui n’existe pas sur notre monde ? »

Le gouvernement de Megapolis était un consortium de mégacorporations, une cabale regroupant les hommes d’affaires les plus influents.

« Nous connaissons Megapolis, reconnut lentement Rachel, mais je n’ai jamais entendu parler de cette compagnie… Ni du fait qu’il y ait un pistolero au sein de…
-  Les pistoleros sont tous morts, enchaîna subitement Sidori. Cet homme ne peut être qu’un usurpateur. Que cherchaient-ils à faire au Palais Impérial ? S’agissait-il d’un rapt ? D’une tentative d’enlèvement de l’Empereur ? »

Le ton de Sidori était assez incisif. Rachel resta silencieuse. Les forces japonaises n’avaient pas communiqué toutes leurs informations au SHIELD, car Sidori semblait en savoir beaucoup sur l’Eld, et sur les pistoleros. Pour Rachel, tout cela restait en réalité encore un peu vague…

- C’est exact…et je ne réponds qu’à Central Positronics. Pourtant je suis là à vous parler. J’ai beau être un agent avec une mission mais je garde mon libre-arbitre.

Il ne cherche pas à rectifier Rachel; La cabale est le gouvernement. Même s’il y a une apparence de gouvernance centrale cela n’est que factice. Tout le monde à Mégapolis connait la vérité et personne n’est en mesure de lutter contre les puissances industrielles. Dan était peut-être un larbin comme des centaines de milliers d’autres mais il était sous la protection de son employeur avec en prime une famille dans leur appartement modeste. Quelque chose a changé durant son infiltration et cela l’encourage à parler davantage. Il se montre satisfait que les femmes savent ce qu’est le Multivers et l monde qu’il a décrit. Puis il hausse un sourcil à la réplique ferme et tranchant de la japonaise. Son information sidérante sur le Pistoleros est difficile à accepter semble-t-il. Dan garde la tête froide et ne cherche pas à monter le ton. Son regard fixe Sidori.

- Je crois que vous vous trompez. Au moins un a survécu et c’est cet homme. Même sans jamais avoir vu son visage, je sais que le président de Vector Industries est un individu mystérieux et très…logique. Il est tout sauf un crétin qui se fait duper par un charlatan. Cet homme manie les armes à feu comme personne d’autre et c’est le seul homme à être commandant de division. Tous les autres sont des femmes ou des machines.

Il recule son haut de corps pour s’adosser et reprendre sa respiration. Ses mains menottées l’empêchent de détendre ses bras dont les poignets restent posés sur la table. Dan laisse un instant afin de laisser Sidori lui redonner de nouveau la parole. Il éclaircit sa gorge et jette des regards à chacune des demoiselles. Il a encore une petite histoire à raconter.

- Outre le développement rapide de ses 5 divisions, Vector Industries a un projet d’une ampleur à l’échelle du Multivers. Des groupes et des agents furent dépêchés à travers les dimensions pour y rester en Stand By. Mon groupe sous les ordres de la commandante Hitomi fut déployé à Atarashï pour surveiller une adolescente. Elle est enfermée ici, n’est-ce pas ? Elle est un « pion » utilisé par la conglomération.

Ses soupçons viennent de ce déploiement anormal. Les actions de la compagnie lui donnaient de mauvais pressentiments au point qu’il ne pouvait plus rester spectateur dans le déroulement d’un scénario plus compliqué et grave qu’il le pensait.

- Ce pion cherchait un artefact pour nous. Nom de code : Aether. Une force capable de transmuter la matière, en théorie. Pendant plusieurs jours cette adolescente à chercher des indices. Puis elle nous a contactées après son investigation; L’Aether se cacherait au Palais impérial…dans l’une des 3 reliques sacrées du Japon.

L’un des Regalias de l’empereur du Japon. Cette information extrêmement sensible et sérieuse résonnerait chez Sidori et donner encore plus de crédibilité en la personne de Dan. On ne sort pas ce genre de détails de nulle part.

- L’Aether n’a jamais été qu’un simple pouvoir de transmutation. La gamine l’a probablement touché puis perdu le contrôle. Vous connaissez la suite.

Le SHIELD avait partagé ses informations avec les forces japonaises. Depuis l’invasion des Dieux olympiens, Rachel avait enchaîné les réunions. Le Japon voulait des réponses, mais, en même temps, les autorités japonaises savaient depuis longtemps qu’Atarashï Yoake n’était pas une ville comme les autres. La légende disait que l’Empereur fondateur du Japon, Jinmu Tennō, y était mort. Et cette zone avait toujours suscité bien des légendes et bien des rumeurs. Qui sait ce que Sidori cachait vraiment à Rachel ? En tout cas, Dan leur certifia qu’un pistolero avait survécu à l’extinction de l’Eld, et que c’était le Président de Vector Industries. Rachel n’avait toutefois pas le sentiment que c’était un élément central de l’interrogatoire.

Dan fournit des explications complémentaires, en indiquant que Vector Industries avait cherché à récupérer un artefact redoutable, l’Aether, qui était dissimulé au sein du Trésor impérial du Japon, les trois objets légendaires du Japon. Cela expliquait sans doute pourquoi les terroristes avaient attaqué le Palais Impérial, mais Dan restait ensuite évasif sur la fin.

« Et bien, justement, nous ne disposons pas de beaucoup d’éléments sur cette suite. »

Sidori choisit de rester silencieuse, et Rachel enchaîna :

« Nous savons que le Palais Impérial a été plongé dans un autre plan astral, et, quand tout ça s’est terminé, nous vous avons appréhendé, et avons constaté que Miss Marvel était dans un état dramatique… Sans parler de tout le reste. Alors, il va falloir nous en dire un peu plus si vous souhaitez retrouver votre liberté.
-  Où est l’Aether ? enchaîna Sidori. Les Trésors Sacrés du Japon appartiennent au gouvernement japonais, pas à une bande de voleurs et de terroristes. »

- Mesdemoiselles, bien qu’étant un mouchard je suis techniquement un simple soldat de la 5ème division de Vector Industries avec mes limites. Nous les combattants de base ne connaissons rien des détails qui entourent cet Aether, sa véritable nature et le véritable projet de la Conglomération. Seuls les commandants, la 1ère division et le président savent la vérité. Si j’essayais de les écouter on me démasquerait et je serais mort…dévoré par « la cannibale ».

Avoir son identité réécrite ne change en rien à sa mortalité et sa vulnérabilité. Dan avait un rôle à jouer et il l’a fait jusqu’à ce que son opportunité se présente. Il craint surtout que son absence soit déjà un signe flagrant de sa trahison. Pourquoi alors se livrer au SHIELD ? Il reste impassible devant l’arrogance de Shidori et le droit de possession de l’artefact. L’homme chauve fronce les sourcils en la fixant.

- Il n’est plus sur Terre. Vector Industries l’a récupéré puis reparti avec par une nouvelle faille. C’est un grand service que la gamine vous a rendu. Vous auriez fait quoi d’un tel pouvoir ? L’exploiter et attiser la convoitise et la haine du monde entier ? Attirer une nouvelle armée sur votre territoire ? Je pense que vous surestimez gravement vos habiletés face à des forces dont vous ne savez rien.

Les humains sont une espèce de nature têtue et d’une fierté capable de gonfler à l’infini. Il avait fait ses devoirs sur l’Humanité terrienne. Cette femme japonaise est peut-être une bonne personne mais la fixation sur l’artefact semble devenir une obsession nocive. Dan est un inconnu dont la crédibilité dépend de la volonté de cette femme et de Rachel. Il lui reste encore quelques morceaux d’information à divulguer malgré que ce soit maigre.

- 1700, chemin des ouvriers à Yoake…il y avait une planque pour le groupe de surveillance. Vous devriez trouver un corps et du matériel endommagé. Ce corps est celui d’une hybride tombé lors d’une altercation. En ce qui concerne l’Aether, outre la conglomération, il n’y a qu’un seul être dans ce multivers qui peut tout vous raconter. La seule divinité capable de cacher un secret dans l'une des reliques sacrées du Japon.

Dan se penche légèrement vers l’avant pour les fixer sérieusement.

- Vous comprenez, mesdemoiselles ? Il vous faudra contacter la déesse Amaterasu en personne. Et je doute qu’elle ait dissimulé cette chose pour que vous l’utilisiez ou connaissiez son existence.

Les Trois Trésors Sacrés du Japon étaient trois reliques légendaires détenues au sein du Palais Impérial de Tokyo. Rachel les connaissait, bien sûr :

• Kusanagi, l’épée légendaire, aussi légendaire au Japon qu’Excalibur en Occident ou Durandal en France,
• Yasakani-no-Magatama, le collier magique, conçu en megatama, un ornement typiquement japonais qui existait depuis la Préhistoire, avant même que le Japon ne soit un royaume,
• Yata-no-Kagami, le Miroir de bronze.

La légende disait que les trois artefacts étaient des dons d’Amaterasu elle-même, et permettaient de la contacter. Suite à l’Olympomachie, les services secrets japonais avaient réuni les trois artefacts au Palais Impérial, et celui-ci avait ensuite été attaqué. Les agresseurs avaient cherché à s’emparer des reliques, et en avaient pris une partie… L’Aether, cette gemme rouge. Ils étaient partis avec, et le prisonnier n’avait aucune piste à leur fournir, si ce n’est une adresse, celle de leur planque. Il en profita pour demander à Sidori ce que le gouvernement japonais aurait fait d’un tel pouvoir.

Celle-ci, qui n’était pas là pour dialoguer avec lui, n’avait pas à répondre à cela. Elle soupira donc.

« Vous n’avez rien de plus à me dire.
-  Nous allons vous ramener dans votre cellule, le temps d’éclaircir votre rôle ici. »

Sidori se releva ensuite, ainsi que Rachel. Elle avait laissé l’agente du Japon gérer ça, et elle avait des questions à lui poser…

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« Alors, si vous me disiez vraiment ce que vous savez ?
-  Je n’ai pas à vous répondre. »

La voiture filait vers la zone industrielle, vers l’adresse donnée par Dan. En chemin, Rachel soupirait, essayant de tirer les vers du nez à Sidori. Mais la Japonaise n’avait aucune envie de se confier à des étrangers. Pour elle, Rachel restait une gaijin.

« Cela relève du secret national japonais, le SHIELD n’a pas l’accréditation nécessaire pour obtenir ce genre de renseignements.
-  Vous faites la fière, mais ces commandos de Vector Industries ont cherché à s’emparer des reliques, et ont tenu la vie de votre Empereur en jeu ! Nous sommes dans le même camp, vous et moi !
-  Avoir un même ennemi ne signifie pas que nos intérêts sont les mêmes, objecta Sidori. Le Japon veille depuis des millénaires sur ces reliques, et je retrouverai celle qui nous appartient.
-  Alors, vous n’avez vraiment rien à me dire sur ces artefacts ? Sur Amaterasu ?
-  Depuis quand les Américains s’intéressent au folklore des pays où vous vous installez ? la railla Sidori.
-  Depuis que les Dieux descendent sur Terre… »

Rachel arrêta sa voiture à la bonne adresse. 1700, Chemin des Ouvriers. Un bâtiment aux briques rouges se trouvait là, avec des vitres brisées et des planches recouvrant les portes. Un squat dans un ancien immeuble abandonné après la crise économique, quand les usines avaient commencé à fermer. Rachel sortit de la voiture, et Sidori en fit de même. Il y avait visiblement quelqu’un à l’intérieur, et les deux femmes firent le tour du bâtiment, jusqu’à trouver une entrée latérale.

Sortant son pistolet, Rachel pénétra la première, allumant la lampe-torche de ce dernier…

Dan fidèle à lui-même garde la tête froide et un regard rigide comme du béton. Il ne s’attendait pas à un relâchement aussi rapide et cela lui donne plus de respect envers l’intelligence de ces terriennes. Sans rechigner il se laisse guider de nouveau vers sa cellule sans résistance. Bien sûr cet homme chauve possède d’autres informations sur la conglomération mais avant cela il attend une réponse bien spécifique de ces gens qui le garde au chaud dans une base du SHIELD.

Une fois à Yoake, le quartier industriel reste aussi charmant qu’un cimetière. La crise économique du siècle précédent ainsi que l’attaque de l’Olympomachie ont fait déserté les derniers bâtiments encore peuplés par des citoyens sur la corde raide. Des clochards se cachent peut-être dans certaines résidences mais celle qui intéresse les demoiselles a un squatteur tout à fait différent. Une figure se déplace devant quelques fenêtres bloquées par des planches de bois. Lente, confuse, l’ombre reste à l’intérieur d’une grande pièce sombre dont les maigres lueurs de l’extérieur éclaircisse les quelques meubles encore présents. Un souffle faible, affaiblie est perceptible pour quiconque ouvre grand l’oreille. Un très large moniteur et du matériel informatique sur une table de bureau sont hors d’usage suite à leur destruction. Toutefois, un ordinateur portable noir 25 pouces de large est ouvert et fonctionnel.

Grâce à la lumière émanant de l’écran, les femmes peuvent voir le visage de la tierce présence. À la surprise de Dan qui ne se doute de rien, une vieille connaissance est encore en vie. Jae est vivante, respirant avec une gorge congestionnée et un visage très pâle. Son cou porte l’horrible marque d’une morsure profonde et de la chaire arrachée. La seule tension de son corps en voyant les terriennes la fait s’écrouler sur ses genoux. Sa main reste sur le clavier du portable, la fille grognant comme un fauve.

- Il me le…paiera. C’est encore lui qui vous envoyé ici ? Ce traître…est…MORT!!! Mais j’ai trouvé son appareil de surveillance. Et si vous tenez tant à voir…

Jae tremble du bras. Sa main essaie de se transformer en hybride mais seules les griffes poussent de quelques centimètres. Son énergie est assez pour presser un bouton qui active la lecture automatique du programme de surveillance. Puisant jusque dans les serveurs de Vector Industries la vidéoconférence entre Hitomi et une femme habillée de façon militaire avec une opulente poitrine et une chevelure argentée est diffusée sur l’écran portable.

- Yo, Bles. Comment va la 2ème division ?

- Hitomi, je crois comprendre que le nettoyage est terminé dans ton secteur ?

- Une usine brûlée et des corps calcinés qui empestent ma veste. La prochaine fois qu’il faudra mettre le feu j’appellerai «l’incendie» sur Terre.

- Wilhelm ne veut pas qu’Yoake soit détruite. Et Flare serait capable de raser toute la ville à elle seule. Encore une fois, tu laisses ton excitation prendre le pas sur tes responsabilités. Ça en devient…contrariant.

-…

- Le pion, cette adolescente terrienne, a trouvé l’artefact. Le point d’extraction sera le palais impérial… situé à Tokyo. La récupération sera dans deux jours.

- Oh ? Ça me fera du bien une ballade nocturne avec ce cadeau pour le président.

- Siegfried sera dépêché sur place pour te chercher et te prêter main forte. Après des années, on l'a enfin trouvé…une « Pierre d’Infinité ».

- Je peux me charger de ces Héros seule, si jamais l’un d’eux interfère.

- L’ordre est indiscutable ! Et tu le sais très bien. On se reverra au Q.G.

Il faudra quelques secondes pour que soudainement l’écran cesse de jouer la vidéo pour afficher un énorme œil rouge dont la pupille n’a rien d’humain, ressemblant à un logo de démarrage. Ce qui esst plus perturbant est que cet œil fixe Jae puis les deux terriennes, les voyant à travers l’autre côté de l’ordinateur.

- Alerte système, accès non-autorisé du serveur. Diffusion non-sécurisé interrompue et effacée.

La voix est féminine et surtout mécanique. La froideur du ton est distinctif, propre à ce qu’on s’attend d’une machine sans émotion. L’œil rouge disparait pour laisser place à une figure humanoïde projetée en hologramme via la caméra du portable. Celle qui s’immisce dans la scène offre un sourire creux et quelque peu moqueur aux intruses.

- CPU-XX, intelligence artificielle de la 3ème division. La divulgation des mots-clés au non-personnel de la conglomération est une brèche de sécurité de catégorie S. Le président sera alerté et un protocole de censure sera appliqué contre vous.

Rachel et Sidori entrèrent dans l’entrepôt. Rachel constata vite que l’endroit avait dû servir de planque à Dan ou à d’autres membres des terroristes qui avaient attaqué le Palais Impérial. Utilisant un pistolet avec une lampe-torche, elle avança dans le vestibule, jusqu’à rejoindre une grande pièce avec du matériel informatique qui dénotait avec le décor. Une femme se trouvait là, devant un ordinateur, et tomba à gernoux en voyant les deux femmes.

« SHIELD, ne bougez pas ! »

Rachel la braqua instantanément, tandis que Sidori resta plus réservée, mais prête à agir également. La femme parla d’un « traître », que Rachel supposa être Dan. Elle vit la femme approcher ses doigts du clavier, et ôta le cran de sûreté de son arme.

« Ne touchez pas à ça ! Vous êtes en état d’arrestation ! »

Elle déclencha une curieuse vidéo. Rachel resta sur la défensive, entendant une conversation entre deux femmes. Elle fronça les sourcils en reconnaissant l’une des terroristes du Palais Impérial. L’autre femme, qui ressemblait à une militaire, lui était en revanche inconnue. Indéniablement, Dan les avait bien renseignés, et cet endroit devait grouiller d’indices. Il avait dû servir de planque aux terroristes pendant qu’ils préparaient leur attentat sur Tokyo. Autrement dit, il allait falloir qu’une équipe scientifique du SHIELD examine les lieux en profondeur, et obtienne des indices.

Pour l’heure, Rachel écouta donc cette conversation enregistrée. Les deux femmes parlaient d’autres personnes, laissant deviner ce que n’importe qui aurait pu envisager, à savoir un complot de grande envergure impliquant des personnalités haut placées… Sans doute venant d’une autre planète. Elles parlèrent d’une Pierre d’Infinité, et Rachel fronça les sourcils. Est-ce que cela signifiait les mêmes Pierres d’Infinité que ceux auxquels elle pensait ?

L’écran s’éteignit brusquement, et la vidéo fut remplacée par un œil rouge oppressif, puis un programme de sécurité se déclencha. Une silhouette numérique apparut ensuite, celle d’une femme qui se matérialisa devant elles. La webcam de l’ordinateur généra en effet une image holographique, témoignant d’un niveau technologique très en avance. Rachel resta toujours silencieuse, tandis que la femme se mit à parler… CPU-XX.

Rachel repensa rapidement à ce que Dan leur avait dit, et, tout en ayant son arme brandie, parla :

« Vous appartenez à Vector Industries ? Quelles sont les intentions de la compagnie ? Pourquoi voulez-vous une Pierre d’Infinité ? Qui est votre Président ? »

Elle ignorait ce qui allait se passer, mais Rachel était sur la défensive, s’attendant à tout moment à un quelconque piège…

L’intelligence artificielle est une création du génie humain sous la coupe de la Troisième division de Vector Industries. Les quelques humains présents en son sein se chargent des opérations à l’arrière, travaillant sur des programmes de combat plus évolué pour leurs cyborgs ainsi que des applications informatiques nocifs à leurs adversaires. Pour aider à la gestion des archives et à la fluidité du réseau ces hommes ont  mis au point le CPU-XX, une entité au physique féminin selon le souhait du président. Elle est conçue pour être directe, performante et dédiée à la protection informatique de la conglomération. Le flux non-autorisé de la vidéo activa ses fonctions et la voilà croisant les bras devant les deux humaines. Elle n’était pas là pour entendre les affirmations de Jae et sa présence est perçue durant une nanoseconde par l’IA. L’arme à feu braquée vers l’hologramme la garde de marbre.

Son regard rouge fixe les deux femmes. Chaque œil s’illumine et clignote à d’innombrables reprises. Comme pour les ordinateurs terriens, cela signifie un roulement de données, que cet être immatériel passait à l’acte. Même le portable ronronnait fortement pour compenser l’excès de chaleur. Ses bras bougent enfin et les doigts se mirent à taper dans l’air. Mais quand on regarde du point de vue du portable, elle semble pitonner ses doigts sur Rachel et Sidori.

- Requête refusée. Aucune information de catégorie S ne doit être divulguée…pas même à des alliés indirects. Présence du pistolet futile, aucune arme physique ne peut me blesser.

Ceci dit, elle presse ses deux index simultanément avec un sourire satisfait. Le portable se met à clignoter et l’Intel Core se met à surchauffer dangereusement. L’appareil semblait bouillir de l’intérieur comme une cocotte minute. Un regard désobligeant est lancé vers Jae dont le corps encore faible se met à ramper sur le sol dans un effort vain pour prendre de la distance et s’échapper nulle part.

- Protocole de censure activé ! Toute preuve physique sera désintégrée ainsi que cette pièce dans quelques secondes. Dans un intérêt commun le président à placer un message à votre attention : Je m’occupe de tout.

CPU-XX disparait subitement. S’en suit un fort signal auditif qui suggère que l’appareil exploserait comme une bombe. Le compte à rebours est lancé et il ne reste que peu de secondes pour agir.

L’intelligence artificielle qui faisait fonctionner cet ordinateur n’était pas disposée à fournir d’informations, et annonça aux intruses qu’elles allaient mourir, car il devait effacer toutes les preuves. Et, tandis qu’il parlait, des panneaux métalliques s’abaissèrent à chaque ouverture de l’entrepôt. Derrière les deux femmes, une solide herse métallique s’abattit sur le sol, et des volets en acier trempé bloquèrent aussi les fenêtres. Rachel entendit un décompte strident, et comprit qu’il devait y avoir des explosifs.

« Tout va sauter ! »

Rachel réagit rapidement, et attrapa sa montre. Elle appuya sur deux boutons, maintint le contact pendant quelques secondes, et le cadran de la montre s’illumina alors. La montre, qui servait de réceptacle à son armure de combat, libéra alors celle-ci. Rachel frémit en sentant l’armure se former. Elle n’avait pas des vêtements appropriés pour ça. Normalement, elle portait une combinaison courte, moulante et étanche. Cela évitait que ses vêtements soient éventuellement déchirés, mais, pour le coup, elle n’avait pas le temps de se déshabiller !

« Récupérez notre suspecte ! »

Tandis que Sidori s’activait, l’armure se déploya pleinement. Habillée, Iron Girl tourna sa main vers l’und es volets, et un tir répulseur jaillit. Le projectile énergétique pulvérisa le volet, et Rachel attrapa Sidori, qui tenait elle-même Jae, puis se catapulta en avant. L’ordinateur explosa au même moment, et les charges de Semtex reliées à ce dernier explosèrent également. L’onde de choc les suivit, et la détonation les propulsa. Rachel passa à travers l’ouverture, maintenant Sidori contre elle.

Le souffle de l’explosion les amena à rouler sur le sol du parking. Le feu s’échappait du trou fait par Rachel, qui replia ensuite son armure en éternuant légèrement.

« Bordel… Tout va bien, Agent Sidori ?
-  Ça pourrait aller mieux. Est-ce que votre bidule a récupéré des données ?
-  Malheureusement, non… Je vais demander une équipe de scientifiques, ils retrouveront peut-être des indices. »

Sidori désigna Jae.

« Au moins, on ne reviendra pas totalement bredouilles… On a celle-là ! »

Le bâtiment fut altéré afin de devenir un repaire adéquat pour le groupe de surveillance opérant à Arashi. La structure a conservé son apparence originelle mais un système de sécurité avancé fut en place pour l’éventualité d’une intrusion insoupçonnée.  Il suffit à l’IA d’activer la mesure d’autodestruction pour tenter une élimination rapide et efficace. Jae sait qu’en montrant les enregistrements sur le portable le CPU-XX la condamnerait aussi. Son corps affaibli est sans défense. Une simple combattante de 5ème division est entraînée à se battre et non pas à devenir prisonnière d’une faction. Elle était prête à prendre l’arme à gauche quand ces humaines se montrent résiliente à survivre au piège concocté par la CPU.

Jae agite le bras de façon molasse dû au manque de sang chronique dans son corps. Même en cherchant à transformer ses ongles en griffes de prédateur elle se fait maîtriser par la japonaise apte devant un compte à rebours sur le point de s’achever. L’alarme est stridente afin de déboussoler et distraire l’ouïe de gens incapables de tenir sous pareille pression. Le blindage d’acier qui devait les garder enfermé ne tient pas contre un rayon répulseur d’une puissance relativement basique dans un monde comme Mégapolis. Le portable ainsi que les explosifs connectés sans fil explosèrent en simultanés pour réduire en miettes le repaire ainsi que son contenu. La destruction et les flammes emportèrent tout le bâtiment qui s’écroule tel un château de cartes. Malheureusement pour Jae elle est toujours vivante. Sa main griffue cherche à retrancher à nouveau sa gorge mais Sidori la stoppe avant de définitivement se suicider.

- Vous perdez votre temps. Je ne suis pas une moucharde comme cette raclure de chauve. Il préfère la soumission plutôt que les avantages de la conglomération. Il finira par avoir sa punition !

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Pendant ce temps à Vector Industries

Wilhelm siège au sommet de son monde. Dans ce bureau pyramidale aux murs transparents il est entouré par le vide de l’espace un téléporteur comme unique moyen d’entrer et de sortir de cette petite pièce. Les coudes sur sa table et les mains joints il écoute le rapport de CPU-XX avec un visage impassible. Par contre une faible étincelle d’animosité est à peine perceptible dans les profondeurs de chaque pupille. Si la récupération de l’Aether est un succès total alors cette percée improbable venant des terriens pose un léger souci au président.

- Autrement dit, vous me dites qu’elles ont découvert le repaire et qu’elles savent pour les mots-clés ?

- Affirmatif. Mon algorithme indique que Fantassin Jae a lancé la diffusion dans le but de nous alerter et de procéder aux mesures de censure. Une analyse sommaire des intruses m’indiquent une probabilité de 90% de chance qu’elles survivent au piège.

- Et la véritable mesure est déjà en place ?

-Confirmé. En attente de validation directe.

-Ainsi soit-il. Dommage que ces magnifiques femmes se laissent influencer aussi aisément par le traître.

Wilhelm est assis bien droit dans son siège quand il pose son pouce sur un panneau fluorescent vert qui approuve l’empreinte digitale du président.

- Par ordre vocal direct : Activation de l’application « Prison du Métavers » sur les intruses et leurs organisations respectives exclusivement.

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De retour au S.H.I.E.L.D

Makoto et Dan sont toujours en isolement au sein de l’agence d’intervention. Aucun n’avait encore de nouvelles sur la progression de l’enquête et sur le sort qui leur seront réservés. La jeune présidente du conseil avait beaucoup de temps à réfléchir entre ces repas bien que la nervosité commence à apparaître  sur ses doigts tremblants. Elle pense à sa sœur et aux étudiants laissés à Tokyo après l’incident du palais impérial. Heureusement l’organisation du voyage est solide et tous retourneront à Arashi avec ou sans Makoto. Elle attend dans sa cellule jusqu’à être déplacée dans une nouvelle pièce stérile avec des chaises et une table. Son interrogatoire ? L’adolescente est garde menottée avec sa tenue de combat toujours moulée à son corps.

Entre-temps, quelque part dans l’agence, un employé dans la salle de repos visionnait des vidéos sur son Ipad quand un pop-up s’ouvre et attire son regard. Puis après un instant où cette personne semble en transe il s’effondre tête sur le sol. Un second agent tombe inconscient à son tour en visionnant un moniteur d’écran. Quant à Rachel et Sidori leurs sonneries de Iphone sonnent pour annoncer un message urgent à lire…sauf qu’il s’agissait du même phénomène qui a envoyé ces gens dans un coma soudain.

Quand Rachel émergea, elle constata qu’elle avait mal à la tête. Sonnée, elle était sur le bitume, et, quand elle commença à se relever, elle grogna doucement, essayant de remettre de l’ordre dans ses pensées.

*Où est-ce que je suis ?*

Confuse, elle constata qu’elle était sur un passage piéton, et se rappela… Sidori, l’entrepôt, l’explosion, son enquête sur le groupe terroriste qui avait attaqué le Palais Impérial japonais. Rachel continua à réfléchir, tout en voyant autour d’elle les structures d’une ville. Il faisait nuit, et elle se rappela le message sur son téléphone, l’urgence…

…Puis elle avait débarqué ici, sur le sol.

*Où est ma voiture ?*

Rachel tenta de déclencher son armure en appuyant sur sa montre, mais il ne se passa rien. Elle avait pourtant bien sa montre, mais elle n’avait plus de fonction spécifique. C’était juste une montre… Figée dans le temps. Le cadran ne bougeait pas. Rachel attrapa son téléphone portable, mais remarqua vite qu’il était impossible de l’allumer. Or, il était chargé. Rachel en était convaincue. Sonnée, elle regarda encore autour d’elle, ne voyant personne… Et, surtout, aucune voiture.

Elle était visiblement au milieu d’une banlieue américaine, et, en se déplaçant, rejoignit un grand boulevard. Tournant encore la tête, elle sursauta en voyant une sorte d’immense palais rosâtre et lumineux… Qui ressemblait à une massive tour de surveillance. Interloquée, Rachel vit également un panneau indicateur, et fronça les sourcils en le lisant :


Il se passait ici clairement quelque chose d’anormal… Et Rachel n’était pas sûre qu’elle allait aimer ce qui allait suivre !

L’application a pour effet de transporter l’esprit des victimes dans un pénitencier existant entre les réalités et issu d’un savoir technologique et de notions psychologiques dépassant l’entendement de la Terre. Les six sens indiquent que tout semble réel mais qu’il s’agisse de Racoon City est en soi improbable. La cité existait dans cet univers qui ne comprend que la ville en soi et aucune course en ligne droite ne permettra de voir le bout du tunnel. Le passage est clos pour Rachel ainsi que pour les malchanceux importés par le protocole de censure. Dans l’immédiat la réplique d’un carrefour et de rues asphaltées à l’américaine est parfaite. Ici tout semble bien plus propre que dans une grande ville du monde réel.

Le Square se situe à mi-chemin de cette tour de surveillance allumé de nombreux feux. C’est là que se trouve le noyau de la prison au vue de la structure et de l’activité qui se déroulait à mesure que la prisonnière se rapproche. En effet, des collègues de travail se retrouvent dans le Square tout aussi confus et perdu par le changement brutal de scène. Ils ont tout aussi peu de chance avec les téléphones et autres appareils lorsque venant de la direction de la tour de surveillance une vague d’individus humanoïdes. Ils ont le physique d’hommes maigres mais leurs visages masqués révèlent leur nature de gardes non-humains. Vêtus d’uniformes noirs semi-translucide et possédant la matraque comme des policiers, ils se mettent à se ruer vers les visiteurs de la prison pour les arrêter. Des courageux résistent mais ces êtres étranges demandent beaucoup d’énergie à vaincre surtout face à plusieurs. L’un des agents du SHIELD capable d’arracher le masque d’un garde voit ce dernier convulsé et se transformer en une créature complètement différente. Une bicorne au regard rouge le charge et met l’humain K.O avec aisance. Autrement dit ces humanoïdes peuvent devenir plus fort si jamais la mauvaise décision est faite contre eux.

Les hommes et femmes englobés dans ce monde se font alors emporter de force vers la tour perchée au sommet d’un bâtiment de la taille d’un palais. Ceux et celles capables de se cacher derrière des coins de bâtiments n’auront qu’un maigre répit avant que des patrouilles commencent à se faire dans les rues incluant la dite bicorne.

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Makoto attendit mais personne ne vient pour encore plusieurs minutes. Lorgnant les coins du plafond, elle commence à soupçonner un problème beaucoup plus sérieux prenant d’assaut l’agence étrangère. L’adolescente se lève et pose l’oreille contre un mur. Aucune résonnance. Un instant après elle peut cependant sentir une légère secousse au niveau du plancher comme plusieurs gens courant ensembles. Nijima se doutait que Vector Industries n’avait pas terminé sa sale besogne puis elle se met à cogner la porte.

- Quelqu’un ! Ce n’est pas le temps de me garder enfermée. Laissez-moi vous aider !

Rachel venait de débarquer dans un univers très étrange, aux règles inconnues. Elle ignorait encore comment s’en sortir, et elle avança lentement, avant d’entendre des bruits de pas. Nerveuse, Rachel s’empressa de s’abriter derrière un muret, et vit des gardes cybernétiques s’avancer. De curieux gardes ressemblant vaguement à des avatars de Tron, avec un corps lisse et pixellisé. Rachel resta silencieuse, évitant de se faire remarquer.

*Qu’est-ce que c'est que ces trucs ?!*

Rachel se déplaça lentement, laissant la patrouille passer. Elle ne voulait surtout pas se faire remarquer. Prudente, Rachel avait encore pour elle ses capacités martiales, mais, face à des soldats armés, cela semblait tout de même mal parti ! Elle ignorait de plus de quoi ils étaient capables. Rachel s’avança jusqu’à un angle, et entendit des grognements et des bruits. Elle s’accola contre le mur, et tourna la tête. Un escalier descendait en contrebas, vers une petite cour où un homme courait. C’était un technicien du SHIELD… Poursuivi par une espèce de curieuse créature cybernétique, ressemblant à un croisement improbable entre un cheval et un bouc.

« Non, non, laissez-moi ! »

Le technicien courait rapidement, et le cheval-bouc le frappa dans le dos, le clouant au sol. Rachel vit des soldats ennemis se rapprocher ensuite, attrapant l’homme. Il avait été neutralisé par le choc, et ils rejoignirent l’autre côté de la ruelle. Ils allèrent dans une autre rue, où un fourgon les attendait, et jetèrent leur prisonnier à l’intérieur.

*Où les emmènent-ils ?*

Pour l’heure, Rachel avait beaucoup de questions en tête, mais aucune réponse. Elle se déplaça lentement, descendant prudemment les marches, cherchant une arme quelque part, un moyen de combattre ces créatures. Elle vit le van partir, et se dirigea vers une boutique qu’elle voyait, accessible depuis une porte arrière sur la cour. Elle s’y dirigea donc, espérant trouver quelque chose d’utile…

La bicorne renifle et tape ses sabots contre la route de béton sur laquelle elle trottine avec d’autres étranges gardes humanoïdes. Ils peuvent sentir une présence humaine mais n’arrive pas à la trouver grâce à l’initiative de Rachel de se trouver un abri. Ainsi donc ils poursuivent leur patrouille avec cet instinct de chercher et capturer quiconque est hors sujet dans cette cité sombre mais nettoyer de toute criminalité. Même que le contexte se rapproche davantage d’un confinement généralisé. Tant que le chemin est dégagé la visiteuse trouvera le magasin d’armes Kendo sur sa route. Rien à voir avec les armes avancée de l’agence du SHIELD mais de quoi ramener un expert vers les bases de l’arme à feu. Les lumières du magasin sont allumés ainsi que le néon avec le nom de la boutique. Des barreaux de métal empêchent toute forme de vandale et contraint de passer par la porte d’entrée. Un plancher est couvert de bois franc. De nombreuses armes sont exposées derrières des panneaux vitrés. Il suffirait d’en casser un pour avoir accès à quelques-uns.

Mais un détail inusité brise le cadre de la ville sans âme qui vive. Deux personnes lambda, une femme et un homme, se tiennent devant un kiosque comme des clients faisant leur emplette. Ils sont inattentifs ou indifférents à l’existence de Rachel dans la boutique. Ils bougent et parlent comme des répliques d’êtres humains alors que ces gens semblent si vrais en apparence. La femme rigole d’un accent distordant influencé par ce monde étrange.

- Les policiers sont en marche, chéri. Je les entends traquer les criminels qui dérangent notre cité.

- Nul besoin de se soucier d’une bande d’importuns. Toutes ces armes ne peuvent servir qu’au nom de la Justice. Nos agents de la paix ne servent que la Justice. Tant que la directrice du RPD sera en contrôle les « étrangers «  n’apporteront plus le malheur chez nous.

- Directrice Nijima…on vous aime.

Le couple continue de glousser comme deux amoureux inconscients et poursuivent leur lèche-vitrine. En inspectant derrière le comptoir de la boutique se trouve une pièce de stockage avec des boîtes empilées comme des colonnes avec des étagères où se trouvent des munitions rangées dans leurs cartons. Le plus curieux est un magnétophone soigneusement placé sur une chaise métallique. Une cassette est déjà dans l’appareil rétro. En appuyant sur le bouton pour partir le son la visiteuse entendra :

- Docteur Eoban Reed de l’an 5320 du calendrier Mégapolien. Afin que les grandes corporations n’extrait aucune information capitale par piratage informatique j’emploierai cette technologie désuète issue du rayon bleu.

- À la demande du président 3 ans plus tôt moi et mon équipe fraîchement assimilé dans la conglomération avions pour ordre d’étudier la notion de Métavers. Il s’agirait d’un monde parallèle subtilement relié au monde réel dont tout ce qu’il manque est un passage pour accéder d’une plaine de l’existence à l’autre. Imaginez toutes les possibilités et la signification que cela peut apporter sur le développement de l’esprit et la nature même de l’âme. Si une âme consciente de son potentiel est envoyée là-bas on assisterait, théoriquement parlant, à l’évolution du genre humain.

- Docteur Eoban Redd, un an et demi plus tard. Le projet Métavers a prit un détour drastique. Le monde parallèle existe ! Toutefois, la génération d’un passage s’est avérée être une tâche fatale. Les volontaires pour une immersion complète furent envoyés dans un voyage dont ils ne sont jamais revenus. Leurs corps sont vivants mais plus aucune réaction physique n’est perceptible sur le plan médical. En revanche, un cobaye à l’esprit plus fort est parvenu à revenir de l’immersion avec un souvenir vague d’un lieu familier au cobaye…et d’humains se transformant en créatures. Son habileté au combat lui aurait permis de survivre assez longtemps pour le retour. Il est important à noter que revenir dans le monde réel requiert une assistance extérieure dans l’immédiat. Je noterai que le plus perturbant a été le cobaye qui mentionne une présence dans le Métavers. Dans un état de délire il marmonna sans cesse : « Je suis une Ombre…le véritable soi. » Je ferai part de mon rapport au président dans le plus grand secret. De plus la prochaine étape sera le déplacement complet du corps vers le Métavers.

Lorsque l’enregistrement prend fin dans un clic froid, le même couple bloque alors la porte menant vers l’avant du magasin. Ils sourient sinistrement tandis qu’une aura s’illumine autour d’eux annonçant qu’ils pourraient se transformer à leur tour. Ils sont furieux par cette femme qui ose voler des armes et des munitions. Il faudra la faire payer.

En s’éloignant des curieux gardes qui hantaient cette étrange ville, Rachel s’engagea dans une ruelle, et se rapprocha d’une boutique lumineuse. Rien ne semblait normal dans cette ville sombre. Toutes les portes étaient fermées, et elle ne voyait aucune lumière à l’intérieur des fenêtres. Quand elle se penchait, elle ne voyait d’ailleurs aucun signe de vie à l’intérieur des appartements, simplement des fenêtres ne permettant pas de voir à l’intérieur. Cela lui rappelait ces décors de jeux vidéos, quand les développeurs n’avaient pas programmé des appartements, et masquaient cela à travers des fenêtres décoratives floues. Elle se rapprocha donc de l’armurerie illuminée, pensant que cet endroit devait être complet. À travers la devanture, elle pouvait voir des objets à l’intérieur. Lorsqu’elle entra, elle vit que deux femmes étaient en train de parler, sans lui prêter attention. Une chose qui ne déplaisait guère à Rachel. Les deux femmes discutaient entre elles. Rachel fronça les sourcils, nerveuse, jaugeant les armes. Elle n’avait pas son armure dans cette ville, mais elle connaissait bien le fonctionnement des armes à feu. Elle était originaire des États-Unis après tout, et avait mené une carrière de soldate. Il y avait quantité d’armes à feu américaines ici. Difficile de savoir s’il s’agissait néanmoins de décoration ou de véritables armes.

Tout en se déplaçant dans la boutique, Rachel se rapprocha d’un curieux magnétophone qui se trouvait sur une chaise. Elle vit que des lumières clignotaient sur celui-ci, ce qui l’étonna. Hésitant un peu, craignant un piège, Rachel finit par se rapprocher, et appuya sur le bouton « PLAY ». La bobine se mit en marche, et diffusa l’enregistrement du Docteur Eoban Reed, un homme dont elle n’avait jamais entendu parler. En revanche, le terme « megapolien » ne lui était pas inconnu. Travaillant pour le SHIELD, Rachel savait que la Terre était reliée à d’autres planètes, comme Megapolis, une planète futuriste, technologiquement très avancée, une oecuménopole géante.

*Est-ce que c’est vraiment l’enregistrement d’un chercheur ayant réussi à rejoindre cet univers ? Ou un élément de cet univers ?*

Cet homme avait décrit cet endroit comme étant le « Métavers », ce qui ne disait pas grand-chose à Rachel, lui évoquant un monde virtuel… Ce qui semblait correspondre à là où elle se trouvait. Rachel, en faisant un effort de mémoire, se rappela qu’elle s’était retrouvée ici à cause de son téléphone portable.

*Des humains se transformant en monstres… Je n’aime pas ça. Est-ce que cela signifie que mon corps est toujours sur Terre ?*

Troublée, Rachel se releva, et entendit alors des bruits de pas dans son dos. Les deux femmes occupées à discuter venaient de se rapprocher, prenant une lueur plus dangereuse.

« Euh… Que puis-je pour vous, Mesdames ? Je ne veux pas d’ennui… »

Rachel se recula nerveusement, heurtant un mur. Les armes présentes dans les étals étaient normalement vides de munitions, et les munitions en elles-mêmes étaient sécurisées derrière le comptoir. Tandis que les deux femmes arboraient sur leurs lèvres un sourire carnassier, Rachel se déplaça encore, cherchant un objet quelconque susceptible de l’aider… Ou un moyen de s’enfuir si jamais la situation devait se compliquer.

Elles se tiennent immobiles devant Rachel sans dire un mot. Une aura malsaine émaner de chacun de leurs corps. Leur apparence est humaine mais ce qui se passe est loin de la normalité. Ce monde n’a pas la logique terrienne et les règles sont encore floues pour tout visiteur qui s’engouffre dans cet hostile pays des merveilles. Peut-être que d’autres magnétoscopes se trouvent quelque part dans cette ville avec plus de réponses ? Les deux « citoyennes » de ce monde avancent d’un pas avec un même sourire lugubre sur chaque bouche. Des regards sombres tentent d’écraser l’esprit de l’agente du S.H.I.E.L.D.

- Il suffisait d’attendre que le vendeur revienne.

- Mais la directrice Nijima a raison sur un point ; Les Gaijins sont un problème pour une ville voulant la paix.

- Et c’est le devoir de tout citoyen d’aider à mettre les fauteurs de troubles à la prison du RPD.

L’aura des deux clientes se change en deux orbes qui les englobe et les transforme 3 secondes plus tard en deux Pixies, ces êtres féériques capable de voler au-dessus du sol. Comme deux jumelles identiques elles lèvent chacune un bras et jette un éclair télégraphié. La force de cette attaque élémentaire ouvre une brèche dans le mur permettant une échappatoire. Leurs ailes battent très fort jusqu’à produire beaucoup de vent dans la pièce. Une Pixie se jette comme une flèche vers Rachel mais la brèche l’empêche de continuer la poursuite, coincée à cause de ses ailes. Des poubelles traînent en masse dans la ruelle et ralentisse toute forme de course juste assez longtemps pour ces gardes masqués de rejoindre le lieu de la commotion. Leurs matraques sont prêtes à assener des coups à la fugitive à l’embouchure de la ruelle qui se vide sur une rue espacée. C’est une dizaine de ces humanoïdes qui travaillent ensemble pour la capturer.

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Sur Terre, les services de renseignement japonais reçoivent le rapport direct de l’agente Naoka Sidori. Elle-même témoin de l’évanouissement de Rachel face à l’application mystérieuse elle évita le piège en ne répondant pas au message de son Iphone. L’organisation parvient à émettre un avis d’urgence malgré quelques cas ayant perdus connaissance devant leurs téléphones ou écrans. Cette attaque inusitée et redoutable contraint le Japon à de nouveau collaborer avec le S.H.I.E.L.D et placer Sidori sur le front de cette affaire. Une utilisatrice de pouvoir aiderait plus qu’un humain normal dans ces circonstances. Le chef des services nippons contacta son homologue du Shield et opta pour l’expertise d’un spécialiste de la technologie afin de mettre en place la riposte.

Rachel n’avait pas confiance en ces deux femmes, elles ressemblaient à des espèces de programmes informatiques défectueux. Elles se rapprochèrent encore d’elle, et se transformèrent alors. Plus que jamais, Rachel avait l’impression d’être dans ces téléfims qu’elle regardait petites, quand des gens normaux tombaient dans des réalités alternatives ressemblant à des jeux vidéos. Elle vit les deux femmes muter, se transformant en grandes fées. Des fées assez belles, mais avec un air macabre et glauque. Rachel les vit tendre leurs mains gantées vers elle, avant que leurs paumes ne s’illuminent.

*Oh m… !*

Elle bondit sur le côté, évitant un tir énergétique qui explosa le mur de l’armurerie, dessinant une brèche étroite. Rachel se retourna, et se mit à courir sans plus attendre vers la brèche. L’explosion avait ouvert au passage un placard, ce qui lui permit de récupérer un pistolet. L’arme étyait déchargée, mais c’était un bon début. Rachel bondit à travers la faille. Elle n’était pas du genre à faire des provocations stupides. Elle se contenta de fuir, et sauta à travers la brèche. Celle-ci l’amena dans une cour privée servant à stationner des camions. L’une des fées bondit vers la brèche, mais se tortilla dessus, tendant sa main vers Rachel, générant des éclairs supplémentaires.

« Reviens, salope, tu n’as pas payé la note !
-  Délit de fuite ! Délit de fuite ! »

Rachel se releva, et un projecteur l’illumina soudain. Surprise, elle passa sa main devant ses yeux, sentant le vent soulever ses cheveux. Descendant du ciel, un énorme zeppelin se rapprochait.

« Vous êtes en état d’arrestation, Étrangère ! Ici, les Étrangers ne sont pas les bienvenus, sauf quand ils sont en prison ! Ayez l’amabilité de vous rendre sans résister ! »

La jeune femme était en difficulté, très clairement. Elle se mit à courir, tandis que les portes des immeubles alentour s’ouvrirent. Comme si elle avait débarqué dans Matrixw, elle vit une multitude d’agents tous similaires s’élancer vers elle, des agents en armure qui se mirent à courir vers elle. Rachel courut vers la palissade au fond. Elle n’était malheureusement pas Spider-Girl, mais, alors qu’elle s’approchait, une voix gronda dans sa tête :

« Sautez ! »

Rachel sentit un élan la saisir, et bondit brusquement en l’air. Elle s’envola par-dessus la palissade, et atterrit sur une rue, roulant sur le sol.

*Qu’est-ce qui s’est passé ? Comment j’ai fait ça ?!*

Et, comme si la voix lisait dans ses pensées, elle lui répondit :

« Détendez-vous, Agent Hawkes, je suis un allié.
-  Vous lisez dans ma tête ? Où êtes-vous ?
-  Je vous observe depuis que vous avez pris cette enquête sur les terroristes ayant attaqué le Palais Impérial du Japon. Et inutile de parler à voix haute, je perçois vos pensées. Vous êtes le personnage que je joue. Regardez. »

Devant son ordinateur, l’inconnu posa un doigt sur un clavier, et Rachel se déplaça brusquement. Elle reprit ensuite le contrôle.

« Ce programme informatique est très complexe. Vous êtes dans une autre réalité, mais elle fonctionne avec ses propres règles, et Vector Industries a trouvé un moyen de la commander. Navré si je tâtonne, je dois encore me familiariser avec leur interface.
-  Putain, mais vous êtes qui ?!
-  À votre avis ? »

Rachel sentit soudain quelque chose se matérialiser à sa ceinture, et, quand elle attrapa l’item, elle fronça les sourcils, n’en croyant pas ses yeux…

C’était un Batarang !