Le Serment des Limbes [Death]
Posté : 01 sept. 2024 22:50
« Quel merdier… »
C’était tout ce que Nathan arrivait à dire. Il se tenait dans l’embrasure de la porte de la chambre, et contemplait, médusé, le carnage. Un corps éventré s’ouvrait à lui. Un spectacle indescriptible, qui lui avait retourné l’estomac. Akira Moshira était morte. Femme âgée, elle était en couple avec son mari, Kenshiro Moshira, qui l’avait tué… Puis avait ensuite ouvert sa femme en deux, et avait méthodiquement, sans doute pendant des heures, vidé autant que possible le corps de sa femme. Il avait jeté les organes, arraché autant d’os que possible, selon des méthodes atroces. L’homme avait souhaité éplucher sa femme pour se recouvrir de sa peau. Il avait utilisé des couteaux de cuisine et des outils de bricolage pour découper la peau de sa femme autant que possible, et se l’était enfilé sur le corps. La police l’avait retrouvé ici, dans un décor glaçant. Le sang s’étalait partout, et avait formé une mare rouge qui avait coulé dans le couloir, attirant l’attention des voisins.
Tout l’appartement était couvert de sang, de morceaux d’organes, de veines qui s’étalaient comme de terribles spaghettis. Nathan avait déjà vu des scènes horribles, mais, en la voyant, il avait bien failli vomir, comme d’autres de ses collègues. Kenshiro Moshira avait été retrouvé inerte dans le « cocon » du corps de sa femme. Impossible de se méprendre sur l’identité du criminel, la porte était fermée à clef de l’intérieur, il était couvert du sang de sa femme. En ce moment, la police scientifique passait l’appartement au peigne-fin, mais aucune empreinte génétique différente ne serait trouvée.
Dehors, Nathan fumait une cigarette. C’était un vrai temps de chien, oscillant entre beau et mauvais temps.
« Aucune explication, les voisins sont sur le cul. Apparemment, c’était un couple de gentils pépés tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Le suspect est membre d’un club de mahjong. Calmes, discrets, rien à en dire… Ils ont des enfants. On a déjà eu le retour du poste, aucun casier, rien…
- Il y a forcément une explication ! »
Cette affaire ne collait pas debout.
« Les médias vont se ruer là-dessus, ça va être le merdier… Le chef ne veut pas que tu t’impliques là-dedans, Nathan.
- Qu’est-ce que c’est que ces conneries ? »
L’homme qui lui parlait était son coéquipier, le lieutenant Kakuei Date. Date-san l’observa lentement.
« Que le chef ne veut pas que les médias apprennent qu’un policier étranger et alcoolique mène une enquête sur cette infraction sordide.
- Je n’ai pas bu depuis des semaines… protesta Nathan.
- Tu sais comment fonctionnent les Japonais… Cette affaire va rapidement rappeler les autres éventrés. »
Nathan grommela silencieusement. Date-san avait toutefois raison sur un point. Depuis plusieurs mois, le pays était secoué par des meurtres inexplicables, qui avaient pour seul trait commun le même mode opératoire : une personne qui tuait son proche, puis la dépeçait, et s’emmitouflait dans sa peau, jusqu’à ce que les forces de l’ordre l’interceptent. Il n’y avait aucun lien établi entre ces différents meurtres, si ce n’est ce même mode opératoire. Mais, dans un pays aussi superstitieux, et après l’Olympomachie, on s’interrogeait sur un tueur psychique, ou sur un télépathe maître-chanteur.
« Si je comprends bien, je ne me farcirai donc pas les conférences de presse ? Je ne vois pas ça comme une sanction, tu sais…
- Je me doutais que tu dirais ça. »
Nathan sourit doucement.
« Les gens sont devenus tarés depuis cette histoire avec les Dieux… »
Pour un Japonais, Date-san était plutôt bien ancré sur Terre… Mais Nathan était quand même assez marqué par ce qu’il avait vu. Date-san lui conseilla d’aller à un proche café afin de se détendre un coup. Il n’y avait de toute manière plus rien à faire ici. Demain, ils commenceraient l’enquête. Nathan acquiesça, et, suivant ses recommandations, rejoignit un bar-café qui ouvrait toute la nuit. Il s’assit à une table, et commanda un café long. Ce n’était sans doute pas très sage en pleine nuit, mais il préférait ça à cette bouteille qui le tentait tant.
*Les occurrences entre ces meurtres… Les mêmes modes opératoires…*
Il y avait eu des vieux comme le couple Moshira… Mais il y avait aussi le cas d’un étudiant qui avait attaqué son colocataire, et que les collègues avaient arrêté alors qu’il riait comme un dément, le corps couvert du sang de sa victime, continuant encore à découper les tendons de sa peau. On s’interrogeait sur une potentielle drogue susceptible de faire ça, mais ce volet de l’enquête n’avait rien donné de concluant. Nathan ne pouvait pas croire à de simples coïncidences, mais comment expliquer tout ce qu’il se passait ?
*Bordel…*
Le policier ne se doutait pas qu’il aurait bientôt un début de réponse à ses questions, et que ce début venait d’entrer dans le café, et se dirigea tout droit vers lui…
C’était tout ce que Nathan arrivait à dire. Il se tenait dans l’embrasure de la porte de la chambre, et contemplait, médusé, le carnage. Un corps éventré s’ouvrait à lui. Un spectacle indescriptible, qui lui avait retourné l’estomac. Akira Moshira était morte. Femme âgée, elle était en couple avec son mari, Kenshiro Moshira, qui l’avait tué… Puis avait ensuite ouvert sa femme en deux, et avait méthodiquement, sans doute pendant des heures, vidé autant que possible le corps de sa femme. Il avait jeté les organes, arraché autant d’os que possible, selon des méthodes atroces. L’homme avait souhaité éplucher sa femme pour se recouvrir de sa peau. Il avait utilisé des couteaux de cuisine et des outils de bricolage pour découper la peau de sa femme autant que possible, et se l’était enfilé sur le corps. La police l’avait retrouvé ici, dans un décor glaçant. Le sang s’étalait partout, et avait formé une mare rouge qui avait coulé dans le couloir, attirant l’attention des voisins.
Tout l’appartement était couvert de sang, de morceaux d’organes, de veines qui s’étalaient comme de terribles spaghettis. Nathan avait déjà vu des scènes horribles, mais, en la voyant, il avait bien failli vomir, comme d’autres de ses collègues. Kenshiro Moshira avait été retrouvé inerte dans le « cocon » du corps de sa femme. Impossible de se méprendre sur l’identité du criminel, la porte était fermée à clef de l’intérieur, il était couvert du sang de sa femme. En ce moment, la police scientifique passait l’appartement au peigne-fin, mais aucune empreinte génétique différente ne serait trouvée.
Dehors, Nathan fumait une cigarette. C’était un vrai temps de chien, oscillant entre beau et mauvais temps.
« Aucune explication, les voisins sont sur le cul. Apparemment, c’était un couple de gentils pépés tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Le suspect est membre d’un club de mahjong. Calmes, discrets, rien à en dire… Ils ont des enfants. On a déjà eu le retour du poste, aucun casier, rien…
- Il y a forcément une explication ! »
Cette affaire ne collait pas debout.
« Les médias vont se ruer là-dessus, ça va être le merdier… Le chef ne veut pas que tu t’impliques là-dedans, Nathan.
- Qu’est-ce que c’est que ces conneries ? »
L’homme qui lui parlait était son coéquipier, le lieutenant Kakuei Date. Date-san l’observa lentement.
« Que le chef ne veut pas que les médias apprennent qu’un policier étranger et alcoolique mène une enquête sur cette infraction sordide.
- Je n’ai pas bu depuis des semaines… protesta Nathan.
- Tu sais comment fonctionnent les Japonais… Cette affaire va rapidement rappeler les autres éventrés. »
Nathan grommela silencieusement. Date-san avait toutefois raison sur un point. Depuis plusieurs mois, le pays était secoué par des meurtres inexplicables, qui avaient pour seul trait commun le même mode opératoire : une personne qui tuait son proche, puis la dépeçait, et s’emmitouflait dans sa peau, jusqu’à ce que les forces de l’ordre l’interceptent. Il n’y avait aucun lien établi entre ces différents meurtres, si ce n’est ce même mode opératoire. Mais, dans un pays aussi superstitieux, et après l’Olympomachie, on s’interrogeait sur un tueur psychique, ou sur un télépathe maître-chanteur.
« Si je comprends bien, je ne me farcirai donc pas les conférences de presse ? Je ne vois pas ça comme une sanction, tu sais…
- Je me doutais que tu dirais ça. »
Nathan sourit doucement.
« Les gens sont devenus tarés depuis cette histoire avec les Dieux… »
Pour un Japonais, Date-san était plutôt bien ancré sur Terre… Mais Nathan était quand même assez marqué par ce qu’il avait vu. Date-san lui conseilla d’aller à un proche café afin de se détendre un coup. Il n’y avait de toute manière plus rien à faire ici. Demain, ils commenceraient l’enquête. Nathan acquiesça, et, suivant ses recommandations, rejoignit un bar-café qui ouvrait toute la nuit. Il s’assit à une table, et commanda un café long. Ce n’était sans doute pas très sage en pleine nuit, mais il préférait ça à cette bouteille qui le tentait tant.
*Les occurrences entre ces meurtres… Les mêmes modes opératoires…*
Il y avait eu des vieux comme le couple Moshira… Mais il y avait aussi le cas d’un étudiant qui avait attaqué son colocataire, et que les collègues avaient arrêté alors qu’il riait comme un dément, le corps couvert du sang de sa victime, continuant encore à découper les tendons de sa peau. On s’interrogeait sur une potentielle drogue susceptible de faire ça, mais ce volet de l’enquête n’avait rien donné de concluant. Nathan ne pouvait pas croire à de simples coïncidences, mais comment expliquer tout ce qu’il se passait ?
*Bordel…*
Le policier ne se doutait pas qu’il aurait bientôt un début de réponse à ses questions, et que ce début venait d’entrer dans le café, et se dirigea tout droit vers lui…