The Multiversity

Le harem de Mélinda Warren était un endroit béni pour bien des personnes. Certains étaient prêts à dépenser des fortunes, et, quand des compagnies de soldats revenaient de mission, il était courant que leurs supérieurs leur offrent le séjour au harem. C’était donc un endroit très prisé, qui avait également connu une extension. Mélinda avait racheté un bâtiment abandonné à côté, et avait construit un pont les reliant. Ce bâtiment secondaire faisait office d’orphelinat et d’école, et avait surtout permis d’ouvrir plus de chambres et de salons pour les clients.

Avec le développement de son clan, Mélinda était devenue bien plus puissante. Elle ne dirigeait d’ailleurs plus les activités du harem, qu’elle avait confiés à sa fille, la succube Edessa Warren. Mélinda avait pour projet de la transformer en vampire, mais, comme cela entraînerait sa stérilité, il fallait d’abord qu’elle offre plusieurs bébés. Edessa était en tout cas la mieux placée pour gérer le harem. Tout le monde la connaissait et l’appréciait, et elle couchait fréquemment avec les clients. De cette manière, Mélinda pouvait désormais s’occuper de ses activités en tant que Matriarche du clan.

À ce titre, elle ne gérait pas que le harem, mais un empire bien plus immense, avec des propriétés à Lumen, son manoir sur Terre, et sur d’autres mondes. Aujourd’hui, sa fille, Akira Warren, l’accompagnait. Sa première fille avait bien grandi, et elle portait une élégante et sensuelle robe noire, lui donnant un air dominatrice. Mélinda voulait qu’elle l’accompagne au vu de la situation très particulière dans laquelle elle se trouvait.

Car, face à Mélinda, il y avait sans aucun doute la personne qui avait le moins envie de tout le Multivers de se trouver là. Une petite teigneuse que Mélinda avait rencontré : Suki Tetsuhiko ! La Celkhane blonde était ici ! Son Archipel céleste venait d’être assailli par des forces étrangères, l’HYDRA, et, suite à cela, les Celkhanes menaient une enquête pour remonter la filière des individus ayant agressé l’île. La piste conduisait vers un mage noir mijakien, qui était également un aristocrate, Dolceus. Dolceus avait ses entrées au sein de l’Empire, et l’enquête celkhane démontrait qu’il était en lien avec un criminel issu d’un autre monde, Megapolis, Danton. Danton était un redoutable cyber-criminel, qui utilisait les cyber-implants. Il était visiblement à l’origine des LMD ayant permis de remplacer les Celkhanes capturées par des robots de combat, mais c’était Dolceus qui détenait encore les Celkhanes séquestrées.

Seul problème : le fort de Dolceus était très solidement protégé. Difficile de le rejoindre, et les Celkhanes avaient tenté un assaut qui avait tourné au fiasco total. Suki était plus ou moins l’une des seuls à avoir échappé à ce siège, ce qui avait amené Caelestis à changer de stratégie, et à solliciter l’aide de Mélinda Warren. Et Mélinda avait exigé, sans doute par perversité, d’avoir Suki devant elle.

Dolceus était un amateur de harem, et se rendait parfois à la capitale mijakienne. C’était un solitaire, considéré par beaucoup comme un excentrique, mais extrêmement puissant. Le meilleur moyen de le traquer était donc d’attendre qu’il se rende au harem, et, pendant ce temps, de réunir des informations sur lui. Le fait est que les Celkhanes étaient dans l’impasse totale, tout en étant pressées par le temps, car elles redoutaient que Dolceus ne sacrifie les Celkhanes, dans la mesure où on lui prêtait un penchant pour les sacrifices rituels. On disait ainsi qu’il améliorait ses pouvoirs et son espérance de vie, en absorbant l’énergie vitale des autres.

« Et je ne voyais personne de mieux que toi pour mener à bien cette mission, Suki… »

D’autres Celkhanes étaient également là.

« Le fait est que Dolceus aime bien inviter dans son palace des esclaves. Oh, elles en reviennent indemnes. Le mage a beau être puissant, il n’en aime pas moins la bonne chair. Ma fille, Akira, a d’ores et déjà prévu de le suivre. Si tu veux faire partie du groupe, Suki, il va falloir que je te forme… »

Mélinda maintint sa phrase en suspens, avant de poursuivre, comme pour achever Suki, dont la fierté la faisait bouillir de rage :

« …Et que tu m’appelles ‘‘Maîtresse’’. »

Au vu de l’important passif entre les deux femmes, la situation était tout de même cocasse !

Ce n'était clairement pas par gaîté de cœur que Suki se trouvait là... Cette femme était sa bête noire, le simple fait de mentionner son nom concentrait toute la haine du monde en elle et elle vous tuait du regard. Alors après cet échec qu'elle venait d'essuyer, apprendre que la vampire demandait sa présence pour obtenir son aide, elle savait qu'elle ne disait pas cela dans le sens où Suki pourrait faire pencher la balance vers la réussite de la mission. De toute façon, les échecs arrivent dans sa vie depuis qu'elle a croisé cette maudite femme... Depuis cette mission à Uatis où la traque avait échoué et qu'en plus, elle avait enlevée une de ses soldates qui a fini par devenir folle à cause de tout cela, Suki s'en voulait... Elle s'en voulait d'avoir été faible, elle s'en voulait de ne pas avoir tué cette foutue vampire ! Chez elle, elle avait encore ce DVD de la soirée, qu'elle ne jamais regarder, mais elle le contemplait parfois pour se jurer de tuer cette vampire une bonne fois pour toute !

Le pire, c'est qu'elle n'avait pas été loin de réussir. Sa seconde rencontre avec elle dans ce fort avait certes été un piège venue d'une autre personne pour piéger autant les Celkhanes que certains invités Mijakiens qu'une personne ne semblait pas apprécier. Et Mélinda avait été affaiblie, Suki l'avait dans le viseur, elle aurait pu presser la détente et la tuer ! En finir avec elle ! Mais cette maudite neko esclave s'était interposé et empêcher le tir ! Elle ne pouvait pas en vouloir à une esclave endoctrinée, mais quand elle y repense, elle aurait dû tirer de suite et ne pas jacasser ! C'est d'ailleurs là-bas qu'elle avait rencontré Kitty et par la suite adopté... Puis il y a eu d'ailleurs cette alliance entre elle – et ses supérieures – et Mélinda... la forçant à ne pas la tuer... Enfin... Suite à ça, il y a eut l'attaque des LMD sur Caelestis, mais ça ne venait pas de Mélinda. Faut bien lui reconnaître ça. Ce n'était pas son genre et quitte à venir lui briser les ovaires, c'est une LMD qu'elle aurait envoyée à son image pour narguer Suki devant sa porte, pas le genre à briser les défenses et faire bien des morts. D'autant plus que c'était une organisation criminelle qui semblait avoir une dent contre un vieux mutant à l'origine.

Etant venue chez elle avec certaines de ses camarades, elle répugnait à cet endroit bourrée d'esclave ! Oui, certes, elles sont mieux traitée que dans bon nombre repaire d'esclavagiste où elles sont descendues, mais Suki se tuait à penser que laisser une personne libre était beaucoup plus sain. Sans esclavagiste, sans soif de possession, combien de ses nekos auraient vécu heureux, en meute ? Combien de ses personnes aurait encore leur famille ? Grandis en étant heureux avec leurs proches ? Tss, elle était dégoûtée par tout ce qu'elle voyait. Arrivant enfin devant la vampire, cela ne rendait guère Suki plus joyeuse, son regard était aussi menaçant qu'un bazooka pointé à deux centimètres de son nez. Elle pouvait sauter avec l'explosion, mais elle ne sera pas la seule ! Elle l'écoutait cracher son poison avec sa voix meuleuse, se faisant passer pour l'agneau alors qu'elle était un loup déguisé. Elle avait tellement envie de lui hurler de se taire et de l'écraser sous les insultes... mais elle ne pouvait pas... Bien parce que la vie de certaines de ses camarades était en jeu...

Quand elle évoquait sa présence pour cette mission, elle bouillonnait, sans sang brûlait ses veines... Quand elle soulignait qu'elle devait la former, son sang était de la lave qui la détruisait de l'intérieur. Quand elle exigeait de se faire appeler Maîtresse, c'était trop ! Fini de se taire et de la jouer silencieuse ! Elle voulait la taquiner, elle avait plus que réussi !

« Va te faire foutre, Mélinda ! »

Dit-elle en brandissant un doigt d'honneur. Dire que Suki détestait Mélinda, c'était encore gentil. Elle jouait avec le feu, elle avait sûrement prévu cette réaction de sa part, mais Suki était du genre sanguin alors se trouver face à elle, c'était espérer voir un lac gelée ne pas se briser en plaçant un éléphant sur une grande fissure alors que la couche de glace était aussi fine que du papier. Impossible de ne pas se briser. Mais connaissant le tempérament de la lieutenante, ses supérieures avaient déjà prévu qu'une soldate spéciale soit présente à ses côtés, Eva, une jeune femme calme et douce faite pour, ils espéraient, la calmer.

« Du calme, Lieutenante, nous devons agir pour le bien de nos camarades... »
« Elle le fait exprès ! Elle me pourrit la vie et ça ne lui suffit plus de se délecter de ma souffrance ! Elle remue la hache dans la plaie ! »

Oui, ce n'était plus un poignard que Mélinda agitait avec Suki, c'était bien plus gros. Eva se tournait vers Mélinda, son regard n'était pas mauvais, elle espérait plutôt raisonner la vampire.

« Madame Warren, s'il vous plaît, éviter d’énerver la lieutenante. Nous sommes au courant de votre passif alors ne compliquez pas les choses... »

Reste à savoir si Mélinda l'entendra de cet oreille ou profitera de la situation, mais les autres Celkhanes restaient silencieuses en observant la situation. Djill observait la lieutenante en se disant que sa vie de soldate, jamais elle ne l'avait vu si énervé alors que Suki était connue dans l'armée pour ne pas être de nature calme et douce en mission, enfin, quand ça concernait des raids pour dézinguer de l'esclavagiste. Bielt avait un léger sourire cacher derrière son masque, seule elle connaissait l'origine de son sourire. La fureur de sa supérieure ? La situation ? La bombe qui allait exploser entre elles ? Elle seule savait pourquoi elle souriait. Nejire, gardait elle aussi son sérieux comme Djill, et s'abstenait du moindre commentaire, sans sourire, sans donner plus de crédit à sa supérieure ou à la vampire censé les aider.

Mélinda s’attendait à une réaction éruptive de Suki, et ne fut pas déçue. Des murmures traversèrent l’assemblée quand Suki brandit un doigt d’honneur. Mélinda sourit alors, tandis que l’un des Celkhanes encouragea Mélinda à apaiser les choses.

« Et bien… J’ignorai que tu étais devenue Lieutenante, Suki, je croyais que tu étais sergente, à la base… Mes félicitations ! Mais tu devrais te calmer. Si tu éructes comme ça en présence de Dolceus, il comprendra vite que tu n’es pas une petite poupée, non ? »

Les supérieures de Suki avaient jugé préférable de mettre Suki sur cette mission, car elle était cella qui connaissait la mieux Mélinda, mais c’était aussi à double tranchant, car Suki la détestait. Se pinçant les lèvres, Mélinda se redressa alors, s’extirpant de son fauteuil. Elle ne semblait au moins pas demander d’excuses à Suki pour son emportement.

« En revanche, Suki, tu vas devoir te contrôler, car c’est l’heure où j’allaite Elizabeth… »

Une plantureuse jeune femme aux cheveux verts, dans une tenue aussi élégante qu’affriolante, une robe élégante sur le dessus, et très dénudée derrière. C’était Ai Aihara, et la jeune femme était très proche de Mélinda, encore plus depuis une récente dispute, suite à un quiproquo. Devant la perspective de perdre son amitié avec sa Maîtresse, Ai avait redoublé d’efforts, et, comme preuve de sa récompense, Mélinda la laissait tenir dans ses bras sa fille, Elizabeth.

Le beau bébé était recouvert dans une petite couverture blanche en soie, finement brodée. Mélinda remercia Ai, et attrapa son bébé, puis fit signe aux Celkhanes de la suivre. Elles quittèrent ainsi la salle du trône pour rejoindre un salon à proximité, plus tranquille. Il y avait un piano dans un coin, plusieurs bibliothèques, et un salon avec des fauteuils, un grand canapé en cuir.

« Installez-vous, mes chéries. C’est ma fille, Elizabeth. Sa naissance est un miracle divin, au sens littéral du terme. »

Ai les accompagnait, et se tint devant, ce qui permit aux Celkhanes de voir ainsi l’indécence de sa rob,e offerte par Edessa à celle qui était désormais son élève. Mélinda s’assit sur un fauteuil, et défit une partie de sa robe, révélant son sein, et laissa Elizabeth y apposer ses lèvres, venant la sucer, et recueillir son délicieux lait maternel.

« Je rêve depuis des siècles d’avoir un bébé… Mon bébé. J’ai toujours envié mes protégées quand elles allaitaient leur bébé. Alors, quand on m’a dit que des sages-femmes ou des nourrices pourraient allaiter Elizabeth à ma place, j’ai refusé. »

Mélinda caressa la tête d’Elizabeth, puis regarda alors les jeunes femmes.

« Suki. Tu me détestes, et tu es incapable de le masquer. Pour moi, tu es le maillon faible de ce groupe. Qu’est-ce qui domine le plus chez toi ? Ta rancœur, ou ton envie de sauver tes copines ? En vous aidant comme ça, je me rends complice d’un crime de haute trahison, vu que, aux yeux des Mijakiens, Caelestis est un État-terroriste. Tu vas devoir te tempérer, Suki, ou tu devras repartir. »

Le ton était moins badin, Mélinda parlait sérieusement.

« Dolceus est quelqu’un de dangereux. À chaque jour qui passe, vos camarades sont susceptibles de mourir. Donc, je compte sur votre coopération pleine et entière. Tu refuses de m’appeler ‘‘Maîtresse’’, Suki, mais tu devras appeler Dolceus ‘‘Maître’’. Ce n’est pas en débarquant avec ton pistolet que tu le vaincras, c’est un mage… Aussi doué que c’est un enfoiré. »

Mélinda regarda alors Ai, qui revenait avec un plateau en argent comprenant des rafraîchissements.

« Voici Ai Aihara. C’est une jeune femme qui a accepté de me servir librement. Ai vous aidera autant que possible. Dolceus ne la sous-estimera pas, et elle a accepté cette mission… Pour me montrer sa dévotion. Elle est aussi libre que toi et moi, Suki, et elle a librement choisi de m’obéir. C’est également elle qui vous aidera à… Réussir au mieux votre rôle. »

Mélinda se pinça les lèvres.

« Dolceus est dangereux, et très malin. Pour le tromper, il ne faudra pas juste être belle et souriante, il faudra aussi duper ses instincts, notamment son instinct magique. Venant de courtisanes d’un harme, il s’attendra à sentir sur vous le parfum de la Luxure. Un parfum qu’on ne sent pas actuellement. Il va donc falloir, pour vous préparer, que vous fassiez intensivement l’amour… »

Et elle lâcha ce dernier morceau avec un ton amusé dans la voix.

Calmer Suki quand elle faisait face à Mélinda... Autant tirer sur une tornade pour la faire partir, c'était presque inutile et il fallait un miracle pour que ça fonctionne. Personne ici – du moins chez ses camarades – ne pouvait lui jeter la pierre. Le cas de Suki était connu dans l'armée et l'évoquer en sa présence était une chose très dangereuse. Quelque part, elle a eut de la « chance » que Mélinda ne tienne pas rigueur des insultes, la jeune femme aurait bien du mal à tenir sa langue en sa présence après tout. La seule chose qu'elle demanda, c'était de se calmer le temps qu'elle donne le sein à sa fille. Elle n'ignorait pas que Mélinda avait eu une petite fille, Suki était la première à lire tous les rapports qui concernait sa pire ennemie. Félicitation pour elle, dommage que ce bébé avait pour mère une infecte femme qui vendait de la chair humaine comme on vendrait du tissu. Changeant de pièce, le groupe arriva dans un salon où les filles s'installait, toutes, sauf Suki qui restait debout, les bras croisé à fixer Mélinda. Si un regard était menaçant, Mélinda aurait actuellement la tête dans la gueule d'un dragon, ses dents caressant sa gorge et le moindre geste pourrait séparer la tête de son corps.

Elle prêtait peu d'attention à cette nouvelle esclave, encore une pauvre fille qui s'est laissée bernée par de belles promesses, mais qui regrettera son acte. Suki avait tout de même conscience que Mélinda n'était pas la pire des esclavagiste Mijakienne, il y avait bien pire qu'elle, mais après ce qu'elle lui avait fait subir, ça n'en restait pas moins sa Némésis. Se faire qualifier de maillon faible par la vampire lui donnait envie de commettre un meurtre, ce qui ne serait pas la première fois depuis son arrivée ici... Oui, elle voulait sauver ses amies, c'est pour ça qu'elle était là après tout donc même si cela la fait chier, elle allait devoir tempérer ses ardeurs et contrôler sa colère... c'est cependant plus facile à dire qu'à faire pour elle... Quand elle mentionnait le fait qu'elle devra appeler cet enfoiré, Maître, c'est vrai qu'elle ne savait pas ce qui était pire... Nommé Mélinda ainsi ou cet enfoiré ? Suki n'avait jamais caché son aversion pour le genre masculin. Elle respectait cependant les futas/Shemales et de même pour les traps, avec le temps, elle a accepté ça. Mais les hommes, ça restait encore dure pour elle.

Mais Mélinda continua en affirmant que pour tromper leur ennemi, il fallait commencer par ajouter un parfum de luxure sur elles. Évidement, ce n'était pas le genre de choses qui existe en flacon et dont on pouvait s'en asperger, non ? Cependant, Suki avait quelques réticences à ce sujet et elle ne se privait pas pour le dire, en évitant de faire des vagues cette fois...

« C'est vrai ce que tu racontes ? C'est pas juste une connerie pour te rincer l’œil ? Aie au moins l'obligeance de ne pas dire ce genre de chose devant ta fille ! »

Ce n'était qu'un bébé qui n'aura aucun souvenir de ce qui se dit ou ce qui se passe, mais ça restait une enfant. Suki avait deux enfants, elle savait de quoi elle parlait, c'est à peine si elle embrassait Rinako devant ses filles alors sous-entendre ce genre de choses devant elles, pas question ! Certes, Holy et Kitty étaient bien plus grandes que ce bébé, mais ça n'en restait pas moins des enfants. Concernant l'autre point, c'était la fidélité de Suki. Depuis qu'elle formait un couple avec Rinako, c'était la seule femme avec qui elle couchait, alors coucher d'autres personnes dans son dos, ça la mettait mal à l'aise... Même si Rinako accepterait, pour le bien de la mission que cela se produise, mais sans en parler avec elle, elle n'aimait pas ça... Elle avait peu que cet acte finisse mal par la suite...

« Car je suppose que tu n'as pas de plan B pour le duper sur notre odeur ? »

Les Celkhanes dans son dos la laissait parler, c'était elle qui avait le plus haut grade de l'équipe après tout. Même Ai, l'esclave, restait près de ses maîtresses – oui, même si ce n'était qu'un bébé, Elizabeth était sa maîtresse au même titre que Mélinda ou Vanilla – à attendre qu'elle lui donne l'ordre d'agir. Car après tout, même si Mélinda a supposé qu'elles devaient sentir la luxure, elle n'a jamais précisé de le faire entre elles, avec Mélinda ou certaines de ses esclaves. Puis tant que Suki n'acceptait pas, la contredire n'était pas le meilleur choix. Elle se doutait bien que c'était la seule solution et que cet acte, quelque part, était fait pour sauver la vie de leurs camarades, mais elle voulait voir s'il n'y avait pas une petite sortie cacher derrière ce cul-de-sac ?

« Je crois que tu n’as pas l’air de comprendre, Suki… »

Mélinda caressait doucement Elizabeth, qui venait téter son sein. Elle dénoua un peu sa robe dorée, et libéra l’accès à son sein. Elizabeth s’y précipita alors, et Mélinda frémit doucement. Avec Elizabeth, elle avait réussi à concevoir une nouvelle lignée, brisant le cycle des vampires. Une transmuée avait accouché d’une Sang-Pure. Rien de tout cela n’avait été très facile, ceci dit, il avait fallu l’intervention d’une Déesse, et un rituel magique très complexe. Mélinda n’était pas sûre de pouvoir réitérer ce miracle une seconde fois, d’autant qu’elle était maintenant fortement redevable envers la Déesse Sha, qui l’avait aidé en ce sens.

Son bébé venait donc téter, avalant goulûment son lait. Un moment très intime, qui gêna quelques Celkhanes. Il fallait surtout imaginer que Mélinda était dépeinte comme une esclavagiste terrifiante par les autorités celkhanes… Alors qu’on la voyait en ce moment allaiter sa propre fille. Celle-ci reprit ensuite :

« Dolceus… Dolceus est très méfiant. Il existe des élixirs de magie rose, mais… Comment dire ? Cela ne créé qu’un parfum superficiel, comme une couche de vernis. Cela fera peut-être illusion au début, mais pas après. Et toi, ma petite Suki, tu vas être dure à former. Car ce regard acéré, tu l’auras toujours, alors il faudra jouer là-dessus. Dolceus va t’adorer, il aime les esclaves rebelles, mais il va aussi vouloir s’occuper de toi. »

Les Celkhanes remuèrent doucement.

« Nous devrions réfléchir à une autre solution, suggéra Djill. Nous n’y arriverons jamais, alors, peut-être que si nous attaquons la tour de Dolceus…
-  Et vous comptez la trouver comment ? Je vous rappelle une chose simple… Dolceus dispose d’une garçonnière à Mijak, avec un Portail qui mène à sa tour.
-  Il y a forcément un mage qui connaît l’emplacement de sa tour ! »

Mélinda soupira doucement, et remua sur place. Ai venait la rejoindre, massant tendrement ses épaules, tellement heureuse d’être de nouveau très proche de sa Maîtresse.

« Les tours des mages sont plutôt secrètes. Vous savez, les mages ont certes des confréries et des cercles, ils sont très solitaires. Une tour d’un mage abrite tous ses trésors, ses artefacts, ses grimoires, ses recherches… C’est par définition un endroit secret, protégé par un sortilège d’illusion. Même le miroir magique qui mène à la tour de Dolceus est verrouillé, lui seul peut l’activer… Sauf si vous arrivez à vous emparer de son orbe, et à trouver la formule magique qui déverrouille le miroir. »

La Celkhane se tut, visiblement contrariée.

« Je n’aime pas ce plan…
-  Moi non plus, vous savez. Je n’aime pas spécialement Dolceus, mais ce qu’on me demande, c’est un acte d’espionnage, et de haute trahison. Pourquoi croyez-vous que le Conseil Impérial passe par moi ? Si vous foirez, tout me tombera dessus. J’ai fondé un clan vampirique jeune qui attire bien des convoitises, d’autant que je n’ai jamais caché mes opinions vis-à-vis de l’esclavage. Je souhaite réformer les règles applicables en la matière, et protéger davantage les esclaves des abus d’autorité de leurs maîtres. Mes ennemis seront ravis d’utiliser votre potentiel échec pour me ruiner. »

Mélinda regarda alors Suki :

« Et tu n’as pas envie que ma fille devienne orpheline, n’est-ce pas ? Je prends donc de gros risques en vous aidant, alors, je ne compte pas prendre le moindre risque parce que vous auriez la moindre gêne mal placée. Vous voyez Ai ? Elle est une simple étudiante… Mais elle couche avec quantité de personnes ici, et elle adore ça. Donc, c’est à vous de voir… Est-ce que vous voulez réellement sauver vos camarades, ou non ? On m’a dit que vous étiez des spécialistes en infiltration, vous vous attendiez à quoi en venant ici ? »

Elle conclut alors sa tirade, tandis qu’Elizabeth gazouillait doucement.

« Approche-toi, Suki. Je sais que tu me hais, alors je veux que tu regardes Elizabeth, et même que tu la prennes dans tes bras. Tu verras qu’elle a mes yeux. Je veux lire ce regard de colère que tu me portes dans les yeux de mon bébé. »

Mélinda savait que l’idée devrait inquiéter Ai, mais la vampire était sérieuse, tellement sérieuse qu’elle s’était relevée, et se rapprochait elle-même de Suki pour lui poser de force son bébé entre ses mains.

Demander à Suki de collaborer avec Mélinda, il y avait bien plus simple comme mission à travers le monde. Même des quêtes de mercenaire ou de recherche d'ingrédient rare ou de puissant artefact pourrait être bien plus simple à réaliser que cela. Mais bon, elle devait passer par là sinon elle pouvait faire une croix sur ses camarades. Bien qu'elle tentait de légèrement détourner le plan de Mélinda pour aller dans son sens, sans forcement suivre son chemin, cette possibilité existait, mais présentait des risques. Évidemment, ça aurait été trop beau qu'elle feigne d'avoir oublié cette possibilité... Cela dit Mélinda avait le don d'agacer Suki et ce, par le moindre fait et geste ou le moindre mot. Quand elle mentionnait que son regard de rebelle pourrait attirer l'attention de Dolceus, elle n'aimait pas ça... Elle n'aimait déjà pas être ici alors savoir ce pervers sadique se rapprocher d'elle... ça lui donnait juste envie de lui tirer dans le crâne et voir ce qui lui sert de cerveau se répandre au plafond ! Et même le trouver par leur propre moyen, plus facile à dire qu'à faire donc. Tss, pas moyen d'avoir son plan, c'était celui de Mélinda ou rien !

Elle avait beau dire qu'elle risquait gros en cas d’échec, Suki venait à s'en demander si c'était vrai ? Et si elle pourrait plutôt n'avoir qu'une tape sur les doigts ? Rien ne leur garantis qu'en cas d'échec elle prendra cher ? Après, elles ne sont pas du genre à agir pour échouer donc elle va bien devoir faire son job. Surtout aussi que comme le mentionna cette vipère, elle ne voulait pas rendre sa fille orpheline. C'est à Mélinda qu'elle en voulait, pas sa gosse. La vie privée de cette fille à ses côtés, elle s'en fichait !

« Justement, infiltration ! Je pensais que tu allais nous entrouvrir une porte, on s'y glisse en silence, on fait notre boulot et salut la compagnie ! Je m'attendais pas à ce que tu tiennes à nous déguiser en esclave ! »
« Lieutenante... »

Mélinda se relevait en venant de force placer sa petite tête blonde entre les bras de son ennemie, Suki n'eut d'autre choix que de la prendre, mais elle fusillait toujours Mélinda avec son regard.

« C'est à toi que j'en veux, pas ta môme ! »

Cela dit, maintenant qu'elle l'avait entre les bras, elle crachait moins son venin pour ne pas faire pleurer la petite et même si son regard n'était pas envoûté envers la petite, il n'était pas tendre. Mais bon, comparé le regard infernal de Suki sur Mélinda et celui sur le bébé vampire, il y avait une grosse différence. Forcément, elle ne peut pas passer à deux extrêmes en un claquement de doigts. Mais pendant que Suki semblait soudainement silencieuse, ce fut une des autres Celkhane qui prenait la parole.

« Donc, que préconisez-vous pour cette mission ? On doit faire l'amour, se changer, afin d'être plus crédible, mais encore ? »

Des détails supplémentaires sur leur ennemi ? Des choses à faire ou non ? Cette mission devait réussir pour sauver la vie de leurs camarades après tout donc il n'était pas question de tout foutre en l'air comme ça. Il faut bien faire des efforts, mais dans les deux sens. Ce n'était pas Mélinda qui allait dans la tanière de la bête et qui risquait de voir cet enfoiré se rapprocher d'elle...

« Un point faible chez ce connard ? Ce serait déjà une bonne chose à savoir comme ça à la première occasion, on le trucide. »

Les Celkhanes étaient pour une forme de procès même si des esclavagistes qui réussissent leur procès, ça ne s'était jamais vu, mais ils pouvaient vivre au moins. Mais face à un tel personnage, le juge tenait entre leur main et une petite pression pouvait rendre la peine de mort.

Sur ses genoux, Elizabeth s’égayait doucement, perturbant un peu Suki, dont le regard dur et froid vis-à-vis de Mélinda se radoucissait graduellement. Rigolant doucement, Elizabeth tendit ses petites mains pour essayer d’attraper l’une des mèches de Suki, faisant doucement sourire Mélinda. Même si les autres Celkhanes lui avaient posé des questions, son regard revenait fréquemment sur Suki, et, surtout, sur sa fille. Quoi de plus normal ? Mélinda était sa mère. Elle sourit doucement, donc, et répondit alors :

« Elizabeth est très intriguée par les chevelures blondes… Sois gentille, Suki… »

Elizabeth n’avait pas encore de dents, mais il lui fallait du sang. Mélinda lui donnait quelques gouttes périodiquement, ce qui était amplement suffisant pour son métabolisme. Pour le reste, c’était un bébé avec tout ce que les bébés offraient, donc avec la nécessité de veiller continuellement sur elle, les crises nocturnes, et les changements de couches régulières. Troublée, Suki en avait perdu son latin, et Mélinda revint donc à son plan.

Mine de rien, elle y avait réfléchi, et reprit :

« Le plan est justement de vous infiltrer en vous faisant passer pour des esclaves. Dolceus est quelqu’un de très vantard, et n’hésite pas à dire qu’il a emprisonné des Celkhanes. Bien sûr, il évite de trop rentrer dans les détails, mais… »

Jusqu’où pouvait-elle se confier ? Ceci étant dit, puisque les femmes étaient dans la confidence, Mélinda enchaîna donc :

« L’Empire n’est pas une unité politique unie et ferme autour de l’Empereur. Il existe plusieurs courants opposés au sein des Conseillers Impériaux, mais il existe surtout une organisation qui inquiète de plus en plus certains conseillers… La Conspiration des Toiles. C’est une organisation secrète que nous soupçonnons d’être liée à une autre organisation criminelle, l’Affiliation. Ces noms ne vous disent sans doute rien, mais les gens qui ont attaqué votre Archipel volant… Ils font partie de l’Affiliation. Nous soupçonnons Dolceus de faire partie de la Conspiration des Toiles. »

Mélinda se pinça doucement les lèvres, avant de poursuivre :

« Ça, c’est pour le contexte. Pour le reste… Vous porterez vos armures. Honnêtement, vous n’arriverez jamais à vous faire passer pour mes propres courtisanes. Mais je pense que l’égo de Dolceus sera flatté si je lui propose des jeunes femmes revêtues d’armures celkhanes. Après tout, qui pourrait soupçonner une alliance entre moi et ma chère amie Suki ? »

Toujours aussi provocatrice, la vampire n’en ratait pas une pour lancer une petite pique à destination de la jeune femme. Ceci dit, savoir qu’elles pouvaient conserver leurs armures permettrait sans doute de rassurer les jeunes soldates.

« Ce que vous allez faire pendant les prochains jours, c’est vous immerger dans le sexe. Ai sera votre guide, alors vous avez intérêt à être gentilles avec elle, surtout toi, Suki ! Mais, avant ça, vous allez toutes passer un examen… Avec moi. »

Un sourire amusé éclaira ses lèvres, et elle reprit après une courte pause :

« Le point faible de Dolceus, c’est la magie. Nous vous remettrons de la dymérite, un cristal très dangereux qui annule les pouvoirs magiques. Mais, pour ça, il faudra l’approcher, et… Pour ça, vous allez devoir toutes faire l’amour avec moi… Et toi aussi, ma chère Suki ! » lança Mélinda sur un ton jovial, et définitivement provocateur.

Évidemment que Suki faisait attention, elle détestait Mélinda de tout son être, mais ce bébé n'avait rien à faire dans l'équation. Aussi insupportable soit cette foutue vampire, cette Elizabeth n'avait rien à voir, même si hélas, elle ressemblait un peu forcément à sa mère vampire... Mais pour en revenir à la mission, infiltrer la demeure de ce foutu salopard ne sera pas si simple, mais si déjà elles gardaient leur tenue habituelle, c'était toujours mieux que se balader dans de petits trucs ridicules ! Suki n'était pas trop sous-vêtement, très attachée à sa tenue, elle a grandi ainsi. Une culotte, elle en portait une que depuis qu'elle avait des filles à la maison et risquaient de venir dans sa chambre, sinon, son pyjama se suffisait à lui-même, un tee-shirt assez large qui découvrait facilement son épaule et lui arrivait à mi-cuisse. Oui, Suki n'a jamais été attachée à la mode, qu'elle soit Celkhane ou ailleurs. Véritable petit soldat, elle pensait qu'à ça côté vestimentaire, toujours le top des uniforme, de nouveau renforcement ici ou là, de meilleures options, c'est ça qui comptait !

Chaque fois que Mélinda prononçait le nom de Suki, elle envoyait une dague aiguisée rien qu'avec son regard dans sa direction. Cela dit oui, jamais elle ne pourra être amie avec une pareille fille ! Cette vieille peau était son ennemie jurée ! Bien qu'elle ignorait son âge, elle savait que cette saloperie était plus âgée que ses parents, c'était donc une vieille, point final. Bref, la vampire continuait d’expliquer la suite, du fait qu'elles vont devoir écouter cette Ai qui servira de guide, ce n'était pas ce qui lui plaisait, mais soit, même si elle ne perdait pas une occasion pour toujours en revenir à elle, ce qui avait le don de l'agacer ! Concernant cet examen, cela l'intriguait même si elle se doutait vers quoi tournera cet examen. Ce n'est pas comme si elle allait vouloir tester leur puissance magique ou autres, hein ? Et pourtant, Suki pensait avoir fait fausse route au début quand Mélinda évoquait d'utiliser quelque chose pour bloquer la magie de Dolceus, mais bien vite elle en revint au sexe ! Et comme toujours, elle soulignait bien cela en la désignant.

« Mais fous-moi la paix, tu veux ! À moins que tu veux que je gerbe sur ta fille ? »

Elle n'allait pas en venir jusque-là, jamais elle ne fera de mal à un bébé, mais elle voulait bien lui faire comprendre qu'en aucun cas, les moments charnelles passé ensemble était un bon souvenir pour elle. Plutôt se faire planter un couteau dans le dos plutôt que d'avouer avoir eu un quelconque plaisir. C'était LE sujet tabou de Suki, évoquer cela devant elle, c'était couper le fil bleu ou le fil rouge d'un explosif... Une chance sur deux de sauter. Suki venait tendre le bébé à cette pauvre esclave aux cheveux vert afin de s'en débarrasser et être libre de pouvoir cracher sur Mélinda sans faire attention à ce pauvre bébé.

« Mais éclaire ma lanterne, c'est quoi le point commun entre ton cristal, ton examen et le sexe ? »

Elle voulait bien croire que les trois étaient liée à la mission, mais comment ses trois pièces s’emboîtaient facilement, ça, c'était autre chose. Mélinda avait plus d'un atout dans son sac et c'est justement ce que Suki n’aimait pas, de la savoir avec un atout dans sa manche. Suki était clairement celle qui se méfiait le plus de Mélinda, mais parmis ses alliés, certaines étaient moins inquiète, certaines pensaient avant tout à la mission, d'autres pouvaient en profiter. Oui, coucher avec l'ennemi n'était pas bien vu, mais actuellement, Mélinda était plus ou moins une alliée... Gare à celle qui le dirait à haute voix devant Suki...

« Ai, ramène-moi ma fille. »

On put sentir tout de suite le ton plus sombre de Mélinda, qui faisait suite à la réplique de Suki sur le fait de « gerber » sur Elizabeth. Et, même si Mélinda se doutait bien que Suki ne le ferait pas, Mélinda ne prenait aucun risque avec Elizabeth ! Ai était bien placée pour le savoir. Elizabeth était le bien le plus précieux de Mélinda, sa propre fille. Et Ai savait aussi que Mélinda souhaitait donner une petite-sœur à Elizabeth, mais qui viendrait directement de son ventre. Mais était-ce seulement possible ? Il avait fallu développer bien des choses pour permettre à Elizabeth de voir le jour, et même Sha n’avait pas pu répondre de suite à Mélinda là-dessus. Cependant, le fait est que la vampire voulait un bébé, elle voulait sentir le bébé pousser dans son ventre, grandir, prospérer…

Mélinda revint à elle quand Ai lui ramena Elizabeth, que Mélinda attrapa rapidement, et serra chaudement contre elle. Elle sourit en entendant son bébé gazouiller gaiement, observa ses beaux yeux verts, et l’embrassa sur le front, avant d’approcher son doigt de ses lèvres. C’était son bébé, et Elizabeth allait bien ! Il ne faisait aucun doute que, d’ici quelques années, quand Elizabeth grandirait, le côté très protecteur de sa mère se heurterait à l’envie de liberté et d’indépendance de sa fille… Mais elle n’y était pas encore ! Pour l’heure, Elizabeth était un magnifique bébé qui avait besoin de sa mère, et Mélinda veillait donc soigneusement sur elle.

En face, les Celkhanes réfléchissaient à son plan, et Suki, elle, bouillonnait sur place, ; et demanda des explications supplémentaires.

« Même toi, tu n’es pas aussi bête, Suki. Tu as parfaitement compris ce à quoi je faisais référence, mais tu veux juste retarder l’inévitable. »

La vampire releva la tête, et poursuivit alors, après une courte pause :

« Ce cristal est une arme fatale contre les mages, c’est une véritable bombe que nous vous donnons. Nous pourrions juste l’utiliser quand Dolceus vient dans mon harem, mais, pour être honnête, je ne tiens pas à trop m’impliquer dans les intrigues gouvernementales. Et cela ne vous permettrait de sauver vos petites copines. Et, soit dit en passant, je trouve difficile que tu te méfies de moi, alors que je me suis débrouillée pour donner aux Celkhanes des informations très précieuses sur des convois ou des ranchs esclavagistes. Contrairement à toi, je ne mets pas tout le monde dans le même panier ! »

Et toc ! Mélinda n’avait clairement pas perdu de son mordant, mais elle disait vrai. Certes, ses renseignements n’étaient jamais totalement désintéressés, mais c’était grâce à ça que les Celkhanes avaient pu sauver de nombreux prisonniers, et avaient finalement choisi de faire confiance à la vampire. De quoi s’étrangler pour Suki, mais c’était aussi pour ça qu’elle était là, car le haut commandement savait qu’elle serait la plus difficile à être retournée par Mélinda ! La vampire renchérit ensuite :

« Tout est lié, c’est simple, mais, si vous voulez trouver le harem de Dolceus, il faudra que ce dernier vous y conduise, qu’il ne sente aucune menace en vous. Donc, c’est à toi de voir, Suki… Soit tu continues à faire ta forte tête, et tu ne participeras pas à la mission, soit tu te décides enfin à arrêter tes gamineries, tu acceptes la situation présente, et je pourrais t’inclure dans la mission d’infiltration.
-  Vous n’êtes pas notre supérieure !
-  Non, en effet, mais je suis celle qui peut vous empêcher de tout faire foirer. Vous avez des gueules d’ange, mais les Celkhanes n’ont jamais vraiment été des reines de la discrétion. Si vous foncez dans le tas sans réfléchir, si Dolceus vous grille, non seulement il vous tuera, mais vos petites amies seront également perdues. Maintenant, à vous de voir… Et surtout à toi de voir ce que tu veux faire, Suki. Si tu es venue ici juste pour me cracher dessus et menacer un innocent bébé, alors tu peux repartir, et laisser tes camarades prendre tous les risques pour sauver vos amies. »

Évidemment, dit comme ça, le choix ne se posait pas vraiment !

Ce n'est pas nouveau, Suki avait du mal avec Mélinda. On pourrait dire qu'elle avait du mal avec tous les esclavagistes, mais particulièrement elle. Certes, leur léger passé commun y était pour beaucoup, car, cela lui ferait mal de l'avouer, mais elle préférait savoir des esclaves ici que chez certains détraqués qui iraient charcuter le corps des esclaves juste parce qu'ils en ont le droit. Le bébé retournait dans les bras de sa mère alors que la vampire continuait de lancer des pics vers elle, l'accusant du fait que Suki n'était pas si coopérative, là où Mélinda aidait les Celkhanes par exemple. Ce n'est pas à Suki directement de l'aider – merci bien – mais du fait de leurs assauts dans d'autres centres, fermes ou peu importe le nom, où sont stocké les esclaves, certaines pouvaient choisir de vivre aux côtés de la vampire. Cela faisait partie de « l'alliance » entre Mélinda et Caelestis. Suki s'était retenu plus d'une fois de donner son avis sur ces foutus accords... oui, elle en était la cause, Suki a eut la vie sauve en partie grâce à Mélinda et aux siens mais si on pouvait éviter de le souligner, ça l'arrangerais...

« Notre accord ne stipule pas une confiance aveugle envers toi, ni même de se traiter comme les meilleures amies du monde. Moi, je continuerais de me méfier de toi ? Embobine qui tu veux avec tes grands sourires et ton visage de poupée, tu restes une ennemie pour moi ! »

Une ennemie dont Suki lançait mine de rien quelques compliments, mais là aussi, il est préférable de ne pas le lui montrer. Mélinda le disait pourtant bien, Suki devait faire des efforts, ne serait-ce que pour cette mission. Ça, elle le savait et elle en fera des efforts, mais la mission n'ayant pas débuté officiellement, on ne peux pas lui en vouloir de retarder cela... Se glisser dans la peau d'une de ses pauvres filles et devoir... faire confiance à Mélinda, la voir comme... une maîtresse... Elle se rendait malade toute seule. Cependant, Suki n’était pas connue pour sa patience surtout devant Mélinda. Bien qu'elle ne criait pas en présence du bébé, on se doute bien que si elle ne serait pas là, ses cordes vocales auraient bien travaillé face à la vampire.

« Minute ! J'ai jamais menacé ta fille ! C'est toi que je ne supporte pas. Ta fille n'a rien à voir dans cette histoire alors ne me fait pas passer pour la méchante de l'histoire ! »

Elle se fiche de sa fille, même de sa femme ou de ses esclaves. C'est Mélinda qui concentre toute sa colère, elle et personne d'autres... Il y aura bien cet enfoiré chez qui elles doivent se rendre, mais pour le moment, c'était elle, sa bête noire...

« Je suis ici pour aider mes camarades. Tu m'excusera donc le fait de ne pas supporter de te voir... au-dessus de moi... Si la vie de mes consœurs n'était pas en jeu, là, oui, je t'aurais dis d'aller te faire... voir ailleurs. »

Elle aurait volontiers été plus vulgaire, mais même si c’est un bébé, elle n'allait pas se montrer vulgaire, elle allait faire l'effort de ne rien dire de grave.

« Finissons-en vite avec tes idées. Je suis sûre que tu profites de la situation, mais tu l'avoueras jamais... »

Devoir appelé celle-là maîtresse... Avaler des lames serait sans doute moins douloureux pour Suki...

Mélinda se pinça doucement les lèvres lors de ce dialogue avec Suki, et, après les répliques de celle-ci, répondit rapidement :

« Hoho, mais que crois-tu donc, ma chère Suki ? Regardez-vous donc ! Des femmes fortes, magnifiques, si belles, si teigneuses… Pour moi, vous êtes un paradis ! Si je n’avais pas ce partenariat, je tenterai déjà de toutes vous soumettre ! »

Une honnêteté surprenante, qui amena plusieurs Celkhanes à froncer les sourcils, et d’autres à rougir. Entre-temps, Mélinda se releva, et confia Elizabeth à Ai en la remettant dans son berceau. Elizabeth était heureuse, le petit bedon gorgé de lait, et elle embrassa doucement Ai, avant de donner une petite tape sur ses fesses, lui ordonnant d’aller border Elizabeth. Ai, sincèrement ravie, hocha rapidement la tête, puis Mélinda se retourna vers les Celkhanes. Elle se rapprocha alors, toujours aussi sensuelle.

Mélinda sourit à nouveau en se rapprochant de Suki.

« La vérité, ma chère Suki, c’est que j’ignore si je te déteste ou non. Toi et moi, nous sommes parties d’un très mauvais pied, je le reconnais. Tu as tenté de me tuer, et moi de t’asservir. Et, à ce jour, tu fais partie des rares personnes à me résister. Pourtant, nous ne cessons de nous revoir, comme si nous étions les marionnettes invisibles d’individus pervers souhaitant ardemment que nos routes ne cessent de se croiser. »

Elle se rapprocha donc de la Celkhane, et fit mine de réfléchir, tapotant ses lèvres.

« Toutefois, quelque chose m’interpelle, Suki… Cette colère si furieuse contre moi… Tu sais quoi ? Je crois que, en ton for intérieur, si tu me détestes autant, c’est parce que tu sais que, si je m’y mettais sérieusement, tu pourrais succomber(/i] ! Tu pourrais devenir l’une de mes esclaves, car, au fond de toi, tu as adoré ce que je t’ai fait subir ! »

Suki risquait encore de se transformer en petit volcan, mais seule la vérité blessait, après tout !

« Tu veux qu’on fasse le pari ? Cela n’a rien de surprenant… Les êtres humains sont conçus ainsi. Vous êtes là pour obéir, que ce soit envers une autre personne, un État, un système, un Dieu… Les Dieux vous ont créés ainsi, cela fait partie du pacte. Vous servez les supérieurs qui, en retour, vous protègent. Votre liberté ne consiste qu’à choisir le bon maître. »

Même les autres Celkhanes semblaient tiquer à ce petit discours. Mélinda prenait ses aises, mais quiconque la connaissait un peu savait aussi qu’elle ne disait pas ça gratuitement.

Consciente qu’elle risquait de les énerver, elle titillait leur fierté, et poursuivit :

« Alors, voilà ce que je propose, plutôt que de discuter sans fin… Comme je vous l’ai dit, je dois vous former sexuellement. Je propose donc que chacune d’entre vous passe une heure avec moi dans ma chambre, avec deux précisions importantes. »

Mélinda était toujours aussi naturellement prétentieuse, et leva un premier doigt :

« Vous pourrez partir au bout de la dixième minute si je ne vous fais pas jouir d’ici là. »

Elle leva ensuite son deuxième doigt :

« Et, à la fin de l’heure écoulée, vous pourrez choisir de sortir… Ou de rester. Qui sait ? Peut-être que, toutes ensemble, vous parviendrez à m’épuiser. Et, Suki, je vais rajouter une condition spéciale pour toi… Si tu acceptes d’être la première, et que tu restes dans la chambre jusqu’à la fin, je t’offrirai le droit de me punir pour toutes les fois où je t’ai énervé ! Alors… Qu’est-ce que vous en dites ? »

Avec Mélinda, rien n’était jamais si simple… Car le pire était qu’elle pouvait avoir raison ! Comment ne pas succomber à la tentation et au désir face à un corps pareil, face à ses incroyables yeux verts qui semblaient irradier sur place, face à tout ce charme qui semblait jaillir de son corps ?

Il était évident que Suki face à Mélinda, ça risquait de faire grand bruit. Suki avait beau ne pas être très grande, ni très forte en apparence, elle était sûrement la plus dangereuse du lot, mais aussi la plus imprévisible. À deux reprises elles se sont d'abord rencontrer en mission, en tant qu'adversaire, la première fois à Uatis, Suki a tenter de l'avoir mais la vampire à filer en la faisant chanter sur la vis d'une de ses camarades. Puis s'en ai suivi le drame... Et plus tard, elle a tenter de se venger avec un commando dans un château remplis d’esclavagiste, elle aurait pu réussir, faire d'une pierre, deux coups vu le nombre de proies. Mais un autre esclavagiste, salopard comme il était avait tendu un piège aux Celkhanes comme aux siens. Et si cette maudite neko n'aurait pas fait les yeux doux, elle aurait tué cette foutue vampire ! Enfin, elles ont dû s’entraider pour s'en sortir et... faire une alliance par la suite... Rien qui la rendait donc heureuse de la suite... Ensuite, ce fut surtout des rendez-vous diplomatique, pour tenir parole aux termes du contrat, bref, des choses simples, mais qui rendait toujours Suki rouge de colère.

Même si elle en était consciente, Mélinda venait littéralement tirer au lance-flamme dans une poudrière qui était Suki en supposant que Suki avait adorer ce qu'elle avait subit par le passé, c'est-à-dire l'épisode d'Uatis. Elle voulait bien faire des efforts pour rester sage, mais il ne faut pas pousser non plus.

« Garde tes conneries pour tes fantasmes, espèce de tarer ! Si je pouvais changer une chose du passé, ce serait bien sûr cette mission vue comment tu nous a roulées, espèce de pourriture !!! »

Sur le papier, la mission semblait simple, rapide, comme souvent, mais tout est partie si vite en cacahuète. C'est de là qu'à commencer tous les soucis qui ont suivi cette rencontre. Ses excès de colère plus fréquente, ses terreurs nocturnes, un bref passage dans l'abus d'alcool, sans Rinako, elle aurait pu y rester bien plus longtemps. Mélinda continua de se donner des grands airs de messie en parlant d'elles comme des humaines, mais jusqu'à preuve du contraire, elle était née humaine elle aussi ? Donc même si c'est une vampire, c'était aussi une humaine, pourquoi se détacher du lot ? Mais pour en revenir enfin à al mission ou du moins, sa préparation, la vampire voulait que chacune d'elles passent une heure en sa compagnie... Une heure ?! Mais elles sont cinq, ça veut donc dire cinq heures ?! Elle imposa quand même deux conditions, la première était que s'il n'y avait pas d'orgasme chez les Celkhanes, elles pouvaient partir au bout de dix minutes, la seconde était qu'à la fin, elles pouvaient choisir de rester ou partir, dans le but de l'épuiser. Tss, cette foutue vampire cherchait juste à profiter de la situation... Cependant, il y avait un « bonus » pour elle, si elle venait la première en restant jusqu'à la fin, elle pourrait la « punir » pour toutes les fois où elle l'a poussé à bout.

« Et jouer ton jeu ? La seule chose qui m'exciterait, serait de te coller une balle entre les yeux ! »

Cela dit, pour être franche, c'était avant de savoir qu'elle avait un gosse... Elle était bien consciente que bon nombre d'esclavagistes qu'elle a eut n'était pas tous de grands solitaires, certains avaient une famille, tout ça, mais elle n'avait jamais vraiment vu leur famille-là, autant elle se fout de sa femme vampire, autant elle avait une gosse... qu'elle avait vu et tenu dans ses bras... Elle n'était pas une sans-cœur à ce point-là ! Les autres se regardaient, bavardaient doucement, car après tout, c'était Suki la cheffe de groupe, à elle de trancher. Les bras croisés, le regard aussi noir que le plus colérique des démons de l'enfer, elle observait la vampire sans la moindre compassion ou amitié pour elle.

« Tu me fais vraiment chier, tu le sais, ça ?! On vient pour que tu nous aides, et tu profites malgré tout de toute cette histoire ! Rhaaaa... Bordel, vas-y, je commence, mais crois-moi, je saurais comment te punir et t'aimeras pas ça ! »

Sans forcément passer par les fers rouges et la faire saigner à mort, elle trouvera bien un point faible à exploiter pour la faire « souffrir » sans forcément y aller avec ses petits poings. Toujours si rouge de colère, elle allait devoir se battre contre un autre démon, celui de coucher avec Mélinda et ça... c'était effrayant... C'était son traumatisme à elle. Elle allait devoir la suivre, aller dans sa chambre, se mettre à nue, heureusement ce n'était pas Mélinda qui allait pouvoir le faire pour elle, sa tenue militaire ne lui collait plus à la peau qu'avec un code vocale. Mais, elle allait devoir affronter ses démons intérieurs... et affronter son démon extérieur en même temps... Autant dire que la tâche sera loin d'être simple...

Les Celkhanes accompagnant Suki semblaient assez nerveuses et gênées de voir leur chef se comporter ainsi, être si énergique, si furieuse, si colérique… Elles n’auraient jamais cru qu’il puisse y avoir un tel contentieux entre Mélinda et Suki, contentieux dont Mélinda semblait se régaler, surtout quand Suki annonça que la seule chose qu’elle voulait, c’était la voir morte, une balle entre les deux yeux. Mélinda gloussa doucement en retour, posant modestement sa main devant sa bouche.

« Huhuhu… Qui aime bien châtie bien, mon cœur, non ? »

Suki était toutefois prête à lui obéir, et Mélinda hocha la tête, avant de s’adresser aux autres Celkhanes.

« Vous avez quartier libre en attendant. Entraînez-vous, reposez-vous, ou faites des choses plus coquines… Ai-chan viendra vous chercher… Ou Suki-chan, sauf si elle décide de rester avec moi. »

Un sourire mielleux, une voix langoureuse et légèrement moqueuse… Oui, Mélinda s’amusait beaucoup en ce moment ! Suki se releva donc, et, la démarche un peu raide, suivit Mélinda, qui lui proposa inutilement sa main. Elle se déplaça ensuite, et rejoignit une élégante pièce à côté. Il y avait un grand lit soyeux à double pièce, avec un lit aux couvertures mauves. Quelques peluches se trouvaient là, avec des murs en couleur pastel. Mélinda caressa doucement le lit, et sourit encore.

« Cette chambre est destinée à ma fille, quand elle sera un peu plus grande… Je ne peux pas t’emmener dans la mienne, car Elizabeth dort dans son berceau, et nous l’avons installé dans ma chambre. Alors, à défaut, ce sera ici… »

Il suffisait de voir les lieux pour constater que Mélinda avait soigneusement agencé cette pièce. Il y avait un dragon en peluche venu tout droit de Sylvandell, notamment, ainsi que des ours en peluche, et même une neko en peluche avec des cheveux blonds et une petite nuisette. Mélinda la caressa doucement. C’était une Luna en peluche ! Sa délicieuse petite neko n’était pas revenue la voir depuis plusieurs semaines, et la vampire avait très hâte de pouvoir la retrouver, et de voir si sa grossesse avançait bien.

Elle referma doucement la porte, et se rapprocha de Suki, venant poser ses mains sur ses épaules. Elle sentit la Celkhane sursauter sur place, se crispant sur place.

« Tu es tellement tendue, Suki… Je sais que tu me détestes, ma belle, et je sais que je n’ai pas été très gentille avec toi, et que ce que je t’ai fait est largement répréhensible… »

Mélinda, qui s’excusait ? Cela pouvait paraître surprenant ! Elle resta lovée dans son dos.

« Je suis tombée amoureuse entre-temps, tu sais… Et je suis même devenue une mère de famille. Tu sais pourquoi j’ai accepté cette mission saugrenue ? J’aurais largement pu refuser, mais… Je tenais à ce que tu viennes, Suki. Je voulais… Je voulais que nous discutions, toi et moi… »

Sans le regard des autres, elle laissait tomber le masque… Ou alors, elle cherchait à la manipuler à nouveau ? la connaissant, toutes les hypothèses étaient possibles ! Elle s’écarta alors de Suki, et s’assit sur le rebord du lit, en écartant les bras.

« Je ne suis pas aussi méchante que tu aimes le croire… Et moi, je sais que tu n’es pas aussi cruelle que tu aimes le montrer… Et, que tu le veuilles ou non, tu verras très bien, ici, que je suis très différente des salopards que tu affrontes quotidiennement. Mes protégés sont heureux, je les nourris, je les loge, je les protège, et je les comble d’amour. Toi et moi, Suki… Je suis sûre qu’on peut trouver un terrain d’entente ! »

Cette salope menait bien son jeu, Suki ne pouvait que la détester d'avantage ! La mettre au parfum, chercher à rendre leur « rôle » plus réaliste pour ne pas être soupçonné par Dolceus en les laissant coucher entre elles ou avec d'autres personnes, non, pas possible... ça devait forcément passé par elle ! Existait-il un scénario où elle ne pourrait pas tant lui en vouloir ? Elle était pratiquement sûr que si elle détenait Mélinda, attachée et à sa merci, elle continuerait encore à l'énerver ! Il suffisait de la voir si souriante, face à sa petite réplique. Si la tuer serait signe de l'aimer, alors oui, elle va aimer Mélinda plus que tout au monde ! Elle n'eut donc d'autres choix que de suivre la vampire jusqu'à une chambre assez classique, jusqu'à ce qu'elle dise que c'était la future chambre de sa fille. En entendant cela, elle leva un sourcil en observant Mélinda...

« Et tu veux coucher dans sa chambre ? C'est glauque... »

Avec toutes les chambres disponibles dans ce harem, elle allait lui faire croire que c'était la seule disponible ? Foutaise. Jamais Suki et Rinako n'auraient idée de faire des galipettes dans les chambres de leurs filles ! Elle observa la décoration, les peluches, jusqu'à apercevoir une neko en peluche... avec une nuisette ? Elle ne pouvait pas lui foutre une robe, comme à un jouet de gosse normal ! À croire qu'elle voulait la pervertir dés son plus jeune âge ! Elle la sentait se coller dans son dos, venant remuer le couteau dans la plaie, car pour elle, ce n'était pas des excuses ça. Elle ne faisait qu'énoncer la vérité. Le mot « excuse » ou « pardon » n'avait pas été prononcer une seule fois. Cela dit, elle préférait de loin discuter avec elle que de se foutre à poil. Suki restait debout, les bras croisés pendant que son regard était braqué sur la vampire.

Une fois de plus, Mélinda vendait ses bons côtés pour se faire mieux voir, mais Suki en a beaucoup vu dans sa carrière militaire alors lui faire les yeux doux n'allait pas lui faire baisser sa garde si facilement.

« Pas aussi cruelle... différentes des autres... Tu sais au moins ce que je vis au quotidien avant de te lancer des fleurs ? Combien de personnes j'ai croisé, avec à peine la peau sur les os ? Des marques qui resteront gravé à leur peau à vie parfois ? Toi, comme les autres, vous dites que l'esclavage est une forme de paix, que tu veilles sur eux ? Admettons... Mais moi, que j'arrive en mission, qu'est-ce que je vois ? Des putains de psychopathes qui viennent à créer un sérum pour faire grandir un corps et on se retrouve avec des gamines qui découvre à peine le monde qui ont un corps comme le tiens, réduite à coucher avec des putains de pédophiles ! Des gamines brisées, qui ne comprenne pas ce qui se passe !!! Je vois ça chaque fois que je dois prendre mon arme et partir en mission ! J'ouvre une porte et je vois un connard sur le point de crever et qui, en guise de dernier souvenir, remonte son pantalon après avoir souillée une gamine qui a même pas cinq putain d'années ! »

Suki parlait en connaissance de cause, c'est ainsi qu'elle avait rencontré Holy et qui, après avoir découvert que sa mère était morte dans cet endroit, l'avais amener sur Caelestis dans le but de lui trouver une famille, sans se douter que ce sera plus tard elle, sa famille.

« Dis-toi que tu es une exception, le bon exemple, mais moi, quand je t'entends te vanter de tout ça... je repense à ce que moi j'ai déjà vue par le passé... et ça me dégoûte ! »

Mélinda pouvait se vanter de ne pas être ce genre de personne, mais quand bien même elle ne ment pas, elle le seul raison encore mûre sur une grappe pourris jusqu'à la branche. Suki met tout ça dans le même panier. Elle ne va pas acheter une grappe pourrie pour un seul raisin de bon. La Celkhane avait beau se battre pour rendre le monde meilleur – à ses yeux – elle avait vue bien trop d'horreur pour fermer les yeux sur ça.

« Quand bien même moi ou mes supérieures pourront te voir comme une exception, ne plus être une menace, j'ai vu bien trop de saloperies pour te sourire en voyant ses filles avec un collier au cou. »

Cela restait une image, pour elle, le mot esclave ne lui renvoyait pas à ses esclaves qui étaient heureux et prêt à donner leur vie à la place de celle de leur maîtresse, elle voyait ses gamines, ses femmes morte de l'intérieur, redoutant de voir leur bourreau refaire surface si jamais elles ferment les yeux.

Glauque ? Mélinda fut un peu surprise. Ceci étant dit, les humains fonctionnaient de manière très différente des vampires. La chambre d’Elizabeth allait être soigneusement nettoyée après, et Mélinda savait que, plus tard, sa fille serait ravie d’apprendre que sa chambre sera un nid à amour. La vampire n’insista pas davantage, et s’assit sur le bord du lit. De fait, la chambre à coucher d’Elizabeth ne serait pas utilisée avant plusieurs années. Au début, Elizabeth allait dormir  dans une pièce à côté de la sienne, et risquait sans doute de passer ses nuits directement avec sa mère. Mélinda était même prête à renoncer à ses nuits de débauche pour une nuit avec Elizabeth dans ses bras ! La vampire sourit brièvement à cette idée, puis Suki lui expliqua ensuite qu’elle avait du mal à voir autre chose que des esclavagistes horribles torturant leurs propriétés.

Assise, Mélinda croisa les jambes, sans chercher à nier la réalité.

« Et cela me choque autant que toi, tu sais… Je veux changer le système de l’intérieur. Une nouvelle génération se lève à Mijak. Moi, la Princesse de Sylvandell… Des personnes qui veulent améliorer le système. Moi, je pourrais aussi te parler de tous ces drogués qui vivent dans les rues que j’ai recueillie sur Terre, que j’ai soigné, nourri, et sevré. Des gens qui me vouent ensuite une reconnaissance éternelle. Je dis juste que tes méthodes ne résolvent que des symptômes, mais ne s’attaquent pas à la cause du mal. Tu tues un esclavagiste et libères quinze esclaves ? C’est très bien, il en reste encore des millions à faire ! »

Mélinda l’observa lentement, et reprit :

« Je ne dis pas que ce que tu fais est inutile, petit chou, juste que cela manque d’un plan d’ensemble. C’est pour ça que j’ai décidé de vous aider. Vous servez mes intérêts, et cela sert aussi les vôtres. Je suis ambitieuse, Suki, suffisamment ambitieuse pour en vouloir toujours plus. J’ai récupéré mon titre de noblesse, mais j’aspire à davantage, maintenant… Fen supprimant mes opposants, tu m’aides à gagner de la place. Et, si jamais je suis Conseillère Impériale, je compte bien réformer cette institution en profondeur, renforcer les droits des esclaves, comme les autoriser à agir en justice contre leurs maîtres, former des syndicats, ce genre de choses… Certains me sont hostiles, comme Dolceus… Tu vois, je suis franche avec toi. Mon aide n’est pas désintéressée, mais, au fond de toi, tu sais que je suis ta meilleure alliée. »

Cela devait être dur à encaisser pour Suki, mais que répondre à ça ? Mélinda savait manier les mots. Peut-être que Suki pouvait croire qu’elle mentait, mais la vampire était sincère. Elle avait été une esclave, elle avait été abusée, torturée, humiliée… Et les esclaves de Mélinda étaient très heureuses de leur sort.

« Tu veux que je te dise, Suki ? Je vais te donner un accès complet à mon harem pendant la durée de ton séjour ici. Je veux que tu interroges mes petits pensionnaires, voire même les convaincre de s’affranchir. Je veux que tu constates par toi-même qu’aucun n’acceptera de te suivre. »

Un nouveau sourire illumina ensuite les lèvres de la vampire, qui se redressa alors, et attrapa les mains de Suki.

« Bon… Maintenant, j’ai très envie de t’embrasser, ma Suki… »

Elle se pencha alors doucement vers elle, penchant la tête sur le côté, comme pour pouvoir mieux l’embrasser.

« Shhtttt, laisse-toi faire… »

Et elle l’embrassa ensuite…

La vampire écoutait Suki expliquer son point de vue, mais elle ne prenait pas la mouche et ne cherchait pas à nier la vérité. Elle avait beau avoir des projets, changer les lois, ce genre de chose pour leur offrir mieux, de meilleurs droits, ce genre de chose. Oui, mais quand ? Dans un mois ? Une année ? Dix ans ? Suki n'avait pas la vie éternelle et quand bien même, ce serait le cas, chaque jour, chaque heure, chaque minute qui passait, des milliers de personnes souffraient, car un connard se prenait pour le roi du monde en leur infligeant diverses punitions toutes plus dégueulasse les unes que les autres ! Mélinda était peut-être sincère, elle disait peut-être la vérité, mais c'est peut-être chercher la petite bête, mais Suki avait un détail à souligner dans ses propos.

« Si tu veux changer les choses, commence donc par arrêter de les appellée par ce terme, esclave. »

Elle se doutait bien que d'ordinaire, elle devait les appellée par leur nom ou un surnom, mais voilà, elle veut changer les choses, rendre les « esclaves » plus libre, avec plus de droit et ainsi de suite. Suki veut non pas voir des esclaves, mais des gens libres. Elle pouvait bien lui sortir son topo habituel sur le fait que tout le monde est un esclave, accroché à son travail, ce genre de chose, mais Suki préférait voir ce genre d'esclave, avec des horaires, travaillant pour une personne, récupérer sa paie et passer un peu de temps avec les siens plutôt qu'une personne prisonnière d'un endroit, jour et nuit. Enfin, là aussi, elle aurait bien des choses à contredire par rapport à elle. Même en lui offrant un acces complet à son harem pour qu'elle puisse interroger les gens, à quoi bon, si elle les avait endoctriné.

« Je suis ici pour faire ma mission, pas pour papoter avec les autres. »

Fidèle à elle-même. La Celkhane refusait de perdre plus de temps, elle voulait changer les choses, traquer ce salopard et en finir avec elle. Si ça l'aide dans son projet pour changer les choses, tant mieux, elle, elle a des camarades à sauver de ce salopard ! La vampire venait lui prendre les mains, l'attirant à elle, pour vouloir l'embrasser.

« Tsss, toujours aussi perverses... »

Suki ne se laissait pas faire, malheureusement, c'est un trait de sa personnalité qui devait plaire à la vampire. Elle n'avait guère le choix de toute façon vu qu'elle et ses amies devaient passer par-là pour pouvoir, après, partir à la traque de ce taré. Mélinda se pencha sur elle, jouant sur leur différence de taille pour venir l'embrasser doucement. Cela faisait bien longtemps qu'elle ne l'avait pas embrassé et de même que ça faisait un certain moment que c'étaient uniquement les lèvres de Rinako qui avait droit de se presser contre les siennes. Ça changeait... Pas forcément en bien, mais elle devait faire sa part des choses... C'était en quelque sorte un des objectifs de sa mission. Ce fut difficile, mais elle participa à son baiser, fermant les yeux, ses sourcils constamment froncés. Qu'elle n'espère pas l'avoir si facilement, Suki n'était pas une fille facile, même au naturel ! Il n'y avait que sa petite amie à qui elle s'ouvrait facilement sur ce genre de chose, mais c'était différent, c'était sa moitié.

Mélinda sourit doucement quand Suki répondit difficilement à son baiser. Le fait est que la Celkhane était très tendue, se crispant sur place, avant de se détendre progressivement. La bouche de Mélinda était très tendre, chaude et agréable. Elle se pressa contre elle, et la vampire releva ses jambes. Elle serra la combinaison moulante de Suki, et rompit le baiser ensuite. Sa tête se posa contre la sienne, et elle soupira encore, venant l’embrasser dans le creux du cou.

« Hmmm, hmmm… Mais je dois bien les appeler, mes petits protégés… Eux m’appellent ‘‘Maîtresse’’, alors je dois bien les appeler d’une façon qui leur correspond. »

Elle l’embrassa ensuite sur la joue, et continua doucement son office. Mélinda se frottait à elle, gémissant contre son oreille, sentant Suki se crisper encore. La Celkhane devait lutter contre un sentiment de répulsion, mais aussi contre un sentiment de plaisir qui, qu’elle le veuille ou non, allait progressivement croître en elle. La vampire se blottissait encore contre son corps, et opta pour un autre baiser, plus long que le premier. Un baiser langoureux et appuyé, où sa langue s’enfonça dans la bouche de sa partenaire, jouant avec elle.

Mélinda prenait tout son temps, car rien ne pressait vraiment, après tout, et ce même si elle devait coucher avec toutes les Celkhanes. Suki aurait pu la traiter de vantarde, mais elle était bien placée pour savoir que la vampire était très endurante. On ne l’épuisait pas si facilement, et la Celkhane allait devoir se forcer. Mélinda termina le baiser en se déplaçant un peu, et amena Suki à rejoindre le lit. Les deux roulèrent sur le lit, et Suki se retrouva sous Mélina, qui resta lovée contre elle.

« J’adore vraiment tes lèvres, Suki… Tu sais, je n’ai accepté cette mission qu’à la condition de pouvoir te voir. Je voulais que tu en fasses partie. Tu n’as clairement pas le profil d’une soumise, et je crois que rien ne permettra d’enlever ce regard d’effronterie que tu as dans les yeux, mais… Je voulais qu’on se réconcilie, toi et moi. Je suis sûre qu’on peut devenir les meilleures copines du monde ! »

Était-ce là une nouvelle forme de provocation ? Mélinda se pinça doucement les lèvres, et frotta son nez contre le sien.

« Après tout, toi comme moi rêvons de mettre fin à la maltraitance, d’améliorer la condition de vie des gens… Et je suis sûre que je peux te rendre très perverse… Tu n’as qu’à commencer par palper mes fesses, hum ? Je suis sûre que ça te fait envie. Toute cette agressivité envers moi… Je me demande vraiment s’il n’y a pas là-dedans un petit peu de sentiment de rejet, comme une forme de plaisir coupable vis-à-vis de moi, ma belle Suki… »

Mélinda parlait vraiment beaucoup, mais c’était une chose à quoi Suki devait commencer à s’habituer, maintenant…

Pour Suki, faire face à cette vampire était difficile. Sa plus grande ennemie au monde même ! C'est par elle que sa vie à basculer, son premier échec, une camarade tomber dans la folie, bref, rien de bien glorieux. Le seul crédit qu'elle peut lui accorder, c'est que lors de la dernière mission, elle a rencontré Kitty, et a fini par l'adopter. C'est bien la seule chose qu'elle lui accorde, et encore, la petite kitsune n'appartenait pas à Mélinda, mais sûrement à un des invités qui a finie par mourir dans ce grand piège que fut cette soirée. Mélinda se disait de son côté, voulant améliorer le quotidien des esclaves, là où Suki voulait purement et simplement leur libération, sans risque de retourner vivre enchaîner chez quelqu'un. Enfin, ce n'était que deux avis différents. La vampire venait à elle, l'embrassant en se collant contre elle. Forcément que Suki n'était pas encline à être très réceptive, ses petites formes bien moulées dans sa tenue se frottait au corps bien en chair – à certains endroits – de Mélinda. Sur bien des points, les deux femmes étaient opposées, il serait même difficile de leur trouver beaucoup de point commun, même physiquement. À la limite, les cheveux longs, et leur peau douce ?

Tombant sur le lit avec elle, la vampire restait sur elle, avouant vouloir la revoir pour cette mission, adorant son regard si particulier qu'elle avait encore pour elle, venant même imaginer qu'elles pourraient devenir meilleures amies ! La bonne blague ! Elle pouvait se réjouir que leur rencontre ne se termine pas en crêpage de chignon, mais de là à enterrer la hache de guerre si rapidement, elle allait un peu vite en besogne !

« Garde tes fantasmes pour toi ! »

Toujours ce petit ton insolent. Dans une autre situation, un monde parallèle, même si Mélinda cherchait à faire de Suki sa chose, elle ne se laisserait pas dompter. Clairement le genre de personne comparable à un animal sauvage ! Frottant son nez contre le sien, la vampire continuait de la narguer, voulant sentir ses mains sur ses fesses en se demandant si Suki n'avait que de la haine pour elle ? Mais oui ! Elle ne dira jamais le contraire, ça, c'est sûr !

« Ne te fais pas de fausses idées sur moi. »

Son amie, son amante, peu importe ce qu'elle imagine, pour le moment, elle était sa Némésis, point final. Mais bon, devant bien forniquer avec elle pour le bien de la mission, ses mains gantés – après tout, seule sa tête était à l'air libre – elle glissa le long de son corps, arrivant près de ses fesses qu'elle palpait doucement. C'était un peu compliqué vu leur différence de taille, mais de toute façon, Suki savait déjà que sa petite amie était bien mieux qu'elle. Elle pouvait dire ou faire ce qu'elle voulait, elle préférait de loin palper le cul de Rinako que le sien. Non pas qu'elle irait dire que c'est désagréable, mais peu importe ce qui risquait de se passer ensuite, elle se dira toujours que Rinako était mieux qu'elle. Ce n'est pas pour rien qu'elle partage sa vie avec elle et qu'ensemble, elles élèvent deux filles. Gardant toujours ce petit air ronchon, il serait difficile de voir un autre visage chez elle, surtout si ça concerne la vampire ! De base, même quand elle ne fait qu'entraîner les troupes ou autres, elle abordait ce visage qui en ferait fuir plus d'un !

« Tu dois être maso sur les bords pour me vouloir absolument... Je suis sûre d'être une des personnes qui te déteste le plus sur ce monde et toi, tu tends ta main sans craindre d'y laisser des doigts... »

Si la vie de ses camarades ne serait pas en jeu, pour sûr qu'elle aurait été plus enclin à recourir à la violence pour tout ça, même s'il y avait toujours cet accord secret liant la vampire à Caelestis... Encore une de ses fautes à elle... Comme quoi, chaque fois qu'elle voit Mélinda, ça finie mal...

Mélinda allait-elle réussir à faire basculer Suki ? À la faire douter de ses sentiments à son égard ? Cela semblait assez peu probable, mais la vampire était joueuse, et elle aimait les défis qui semblaient impossibles. Personne n’aurait cru, à l’époque, que l’orpheline aurait pu fonder un clan vampirique, et, pourtant, Mélinda avait réussi à devenir une noble. Elle avait fondé un empire commercial qui ne cessait de s’étendre, et le fait est qu’à ses heures perdues, il lui arrivait souvent de penser à Suki. C’était indirectement grâce à elle que Mélinda avait réussi à se rapprocher des Celkhanes, et à devenir leur informatrice. Un tel acte était passible de haute trahison à l’égard des institutions impériales, mais Mélinda était très prudente. De cette manière, elle pouvait affaiblir quelques concurrents, tout en pouvant aussi récupérer des esclaves. Elle savait bien que beaucoup de Celkhanes la détestaient, mais force est d’admettre qu’elle leur avait été utile. Cette mission avait aussi pour but de vérifier si Mélinda était digne de confiance ou non. Enfin, on ne lui avait pas dit, mais la vampire s’en doutait. Alors, si elle arrivait à convaincre Suki, elle estimait que même les Celkhanes les plus hostiles à son intervention accepteraient son offre. Et puis, au-delà de ça, elle n’aimait tout simplement pas l’idée d’être en froid avec une aussi belle bouille !

Un sourire ravi éclaira ses lèvres quand les doigts de la Celkhane palpèrent ses fesses, et Mélinda se pinça doucement les lèvres, avant de glousser suite à sa dernière remarque. Elle l’embrassa alors sur les lèvres, brièvement, avant que Suki ne la morde, et resta lovée contre elle.

« Évidemment que je suis masochiste ! Tu ne le savais donc pas ? Avant d’être une esclavagiste, j’ai été une esclave, tu sais, Suki… Et, même si j’ai tout fait pour oublier cette partie de mon histoire, j’ai conservé en moi un goût pour le fait d’être soumise, d’être… Punie. Pourquoi crois-tu que je sois une aussi bonne Maîtresse, hm ? Je sais me mettre à la place de mes petits protégés, ils adorent m’obéir, me servir… »

Elle sourit à nouveau, et continua à se frotter contre le corps de Suki. Sa combinaison était étanche, moulante, et la main de Mélinda se posa dessus, à hauteur de l’épaule. Ses griffes jaillirent, caressant doucement la combinaison, glissant sur le métal chromé. Un nouveau baiser se posa sur les lèvres de Suki, qui ne put que se laisser faire. Joueuse, Mélinda rompit encore le baiser, et remua un peu son corps.

« Enfin… Je sais que je t’ai fait du mal, Suki, sincèrement. Mais je ne sais pas comment me faire pardonner, alors… Je me dis que le mieux, pour toi, ce serait de pouvoir déverser toute ta colère sur moi. »

Où donc voulait-elle en venir ? Elle l’embrassa dans le creux du cou.

« Je veux que tu me punisses, Suki, car j’ai été une vilaine fille… Ne me dis pas que tu n’as pas envie de me battre, hein ? De me fouetter ? »

Pour Suki, c'était une véritable épreuve que de coucher avec cette maudite vampire. Il n'y avait que très peu de monde qui atteignait le niveau de Mélinda en terme de colère de Suki, en tant que personne qu'elle connaissait un minimum personnellement. Évidemment sinon, il y avait bien des raclures à Mijak pire qu'elle, mais pour le moment, Suki n'en connaissait pas d'autres, pas vraiment. Elle jouait avec elle, jouant sur ses sentiments envers elle, cherchant quelque chose, mais quoi ? La faire sortir de ses gongs ? Lui faire aimer cela ? C'était un mystère, mais Suki devait bien se laisser faire pour passer cette « épreuve ». Mélinda ne cachait en rien son côté maso, racontant brièvement son passé que Suki connaissait, mais de là à en tirer du plaisir ? Suki n'aimait pas Mélinda, mais elle n'irait pas rire de son passé, ni y trouver du positif dedans, contrairement à elle, mais bon, si elle le prenait si bien, elle n'allait pas lui en faire la morale. Elle a vécu de sales choses et c'est limite si elle le prenait bien, même à sa pire ennemie, elle ne voudrait pas lui faire vivre une telle chose. Suki haïssait l'esclavage, ce n'était pas pour le faire subir à autrui, quand bien même, c'était la pire personne au monde. Non, le faire souffrir, lui faire mal, tout simplement.

Elle la sentait se frotter contre elle, son corps pulpeux se frottant à elle, sa tenue de Celkhane moulait parfaitement son corps, à la perfection, cela cachait juste ce qui pourrait être jugé impropre à la vision des autres. Ses tétons, la marque de son intimité, non, c'était caché. C'était une tenue de soldate, pas une tenue sexy ! Mais pourtant, force est de constater que Suki était parfaite dedans, elle était réglé selon la température, en zone froide, elle lui réchauffait le corps et inversement. Ce qui faisait que comme bien des Celkhanes qui portaient une tenue intégrale, Suki était nue en dessous. Les sous-vêtements, elle n'en a porté que très peu dans sa vie, elle a grandi ainsi. Elle met désormais un short en plus de son large maillot pour dormir, au cas où une ou ses filles viendrait la nuit, afin de ne pas être en tenue d'Eve, mais avant cela, elle dormait juste habillée d'un tee-shirt trop grand pour elle, arrivant environ à mi-cuisse. Maintenant, ça n'avait pas changé, hormis son petit short. La vampire continuait d'en profiter, l'embrassant en restant tout contre elle, autant dire que ce n'était pas la meilleure des situations pour Suki mais bon, elle faisait avec. Elle n'avait pas trop le choix.

Cette tarée venait lui demander de la frapper, dans le sens sexuel évidemment. Suki ne pouvait pas nier avoir beaucoup rêvé lui faire mal... mais pas dans le sens sexuel. Après leur première rencontre, combien de fois elle a imaginer se venger, la laisser, le visage en sang, des fractures si nombreuses partout sur le corps, bref, le genre de chose que des yeux innocents ne devrait pas voir. Mais jouer les dominantes SM ? Aussi surprenant que cela soit-il vu son caractère en mission, Suki n'était pas une dominante. Ce genre de pratique ne l'intéressait pas, et même dans l'intimité, avec Rinako, elle se laissait porter par le courant. Parfois, elle menait la danse, mais de là à parler de domination, ce serait exagéré. Suki pouvait même se laisser faire, sa future femme profitant d'elle autant qu'elle le souhaitait, elle se laissait faire, à la merci de la jeune femme qui baladait ses mains et sa langue partout sur son corps... alors de là à s'imaginer à tendre un fouet pour lui maltraité le cul, non, ce n'était pas Suki... surtout que pour elle, ce genre de pratique résonnait avec de l'esclavage. Libre aux gens de s'adonner à ce genre de pratique en tout bien, tout honneur. Mais si elle faisait ça, elle aurait l'impression d'être une esclavagiste.

« T'es vraiment pas net, humph ! Déjà que tu m'en demandes beaucoup, nnngh ! Tu en rajoutes une couche... »

C'est sûr que lui demander d'être docile et de jouer avec elle en même temps, elle se contenait. Mais de là à aller jusque-là, Mélind allait devoir la motiver un peu plus, car la Celkhane n'était pas fan de ce genre de pratique, très loin de là ! Ses mains caressaient son corps, pressant son cul rebondie. C'était agréable, elle n'allait pas le nier, mais Suki était ce genre de fille fidèle, pour elle, elle était amoureuse de Rinako, la mère de ses filles, il n'y avait qu'elle qui méritait de telles choses, pas Mélinda ou une autre femme. Cependant, sans s'en rendre compte, la colère qu'elle avait contre Mélinda lui donnait un air dominante, ses mains sur son cul le pressait, à la limite du pincement. Suki était un petit bout de femme qui savait avoir du caractère mine de rien avec son regard, sa façon de lui parler.

« Apprends à te contenter de ce que tu as, ça sera déjà un bon début. »

Oui, sauf que dans cette histoire, Mélinda avait le dernier mot, hélas.