The Multiversity

[Chainsaw]

Combien de temps ? Depuis combien de jours, de semaines, de mois, était-elle enfermé ici ? Elle l'ignorait, elle s'en fichait. Sans sa mère, elle n'était rien. Chainsaw n'avait qu'une seule chose importante dans sa vie, la Duchesse. Celle qu'elle considérait comme sa mère et depuis sa disparition, elle allait mal. Elle avait même mis un temps fou en préparant méticuleusement un plan visant à mettre la ville à feu et à sang, avec des moyens qui ne lui ressemblait pas, mais qui pouvait faire des dégâts, des victimes et plonger la ville dans la peur. Elle aurait continué de provoquer cette peur en continuant ses meurtres, espérant ainsi faire plaisir à sa mère, mais surtout, la faire revenir à la surface. Sans un mot, sans un bruit, elle avait disparu du jour au lendemain. Elle l'avait attendu jour et nuit dans ce sanatorium abandonnée, mais rien de rien. Pas même un petit meurtre de sa part qui aurait été signé de sa patte, non, rien. Chainsaw passa donc à l'action, mais une de ses fichus justicière SM avait fichu son plan en l'air et la voilà enfermée. Lui en voulait-elle à la justicière SM ? Pas vraiment. Sans sa mère, à quoi bon.

Des gens ont tenté de la faire parler, rien. Tenter de réduire sa peine, de la soudoyer avec diverses faveurs en prison, toujours rien. La prison fut une mauvaise idée d'ailleurs, elle avait réussi à tuer sa codétenue plus un garde, blessant aussi un autre garde, mais qui s'en était tiré. Du coup, on l'avait envoyé en asile, mais ça ne changeait rien. Ni les traitements – qu'elle recrachait en cachette – ni les médecins ne pouvaient en tirer une quelconque conclusion. Son mutisme était la solution, ils ne pouvaient rien conclure si elle ne disait rien. Ça lui arrivait parfois de vouloir tuer le temps en cherchant à tuer, retrouver cette petite flamme lui prouvant qu'elle n'était pas juste un fantôme ignorant sa mort et vivant parmi les vivants comme ce film avec ce petit gosse et Bruce Willis. Mais non. Ni morte, ni en étant de commettre quoi que ce soit. On la connaissait assez maintenant. Enroulé dans une camisole, dans une cellule matelassée pour ne pas qu'elle se blesse et avec un masque digne du silence des agneaux. La seule chose sûre des médecins, c'est qu'elle n'était pas suicidaire, donc, elle ne risquait pas de se tuer elle-même.

Le temps était long ici, chaque jour se ressemblait, seule, sans la moindre trace de sa mère. Car elle ne savait même pas si la Duchesse était revenue faire parler d'elle, tout n'était que mystère pour Chainsaw qui, au final, n'était qu'une enfant perdue sans sa mère. Assise dans un coin de sa petite cellule, elle imaginait les quelques meurtres fait avec elle, fait en solitaire quand elle cherchait sa mère. Suivre les gens dans la rue, usant de son don de se rendre invisible, leur faire un peu peur. Faire vrombir sa tronçonneuse et attaquer, faire gicler le sang, couper leurs organes, leurs os, parfois les diviser et sentir, ressentir la vie coulant en elle, sur elle. De bons souvenirs qui lui manquaient un peu, il est vrai. Mais sinon, elle ne faisait rien. Un jour, elle sombrera dans la folie peut-être ou bien elle va en avoir marre et tenter le tout pour le tout pour se barrer ? Pourquoi attendre, elle en avait marre, si sa mère n'était toujours pas revenue, elle allait de nouveau refaire surface dans sa ville et tuer. Tuer. TUER ! Malheureusement, sans garde qui passe la voir, elle ne pouvait pas passer à travers les murs. Elle pouvait toujours tenter de se rendre invisible et frapper quand il aura le dos tourner. Si cet endroit ne bloque pas son don, c'est possible. Et si les gardes oublient cette particularité. Depuis qu'elle a été arrêter, elle n'avait pas usé de ce don magnifique.

[Ephemera]

La Prison B-42 était officiellement située sur une concession japonaise au profit des États-Unis. Outre les cinq principales îles du Japon, le pays disposait également de milliers d’îles et îlots s’étalant tout autour des cinq îles. On dénombrait en tout 6 852 îles. L’une de ces îles appartenait donc au gouvernement américain, qui exploitait ici une prison top-secrète. Comme le Raft situé au large de New York, B-42 était une Supermax abritant des super-criminels récupérés dans l’environnement nippon, émanant principalement de l’agglomération yoakienne. C’était ici, dans cette prison, que le SHIELD avait enfermé la fameuse Chainsaw. Après un séjour dans une prison normale, puis dans un asile, elle s’était finalement retrouvée ici, ce qui n’avait pas été possible au début, car les autorités locales japonaises avaient souhaité la questionner pour l’interroger sur une autre psychopathe, la Duchesse. Cependant, entre-temps, la Duchesse avait été abattue, et, même si son corps n’avait pas été retrouvé, elle avait été déclarée morte. Quand les autorités pénitentiaires avaient appris cela à Chainsaw, celle-ci avait cessé toute velléité. Elle s’était renfermée comme une huître, et, en raison de ses pouvoirs surnaturels, on l’avait conduit ici.

Depuis que Chainsaw était arrivée à B-42, elle était inactive. Elle était dans une cellule isolée, et son pouvoir d’invisibilité ne lui servait à rien. Le HSIELD s’était appuyé sur les travaux du Docteur Kavita Rao, qui avait conçu il y a quelques années le sérum Hope, un vaccin permettant d’annihiler les effets du gène-X. Chainsaw disposait depuis lors d’un bracelet électronique diffusant une onde neutralisant ses pouvoirs d’invisibilité.

Dans sa camisole de force, elle était isolée du reste, nourrie par intraveineuse. Pour cela, les gardes répandaient un somnifère dans sa chambre, et l’emmenaient ensuite sur une civière, où elle était nourrie. Il était formellement interdit de lui apporter un plateau-repas, ou tout autre instrument. Et, bien sûr, elle avait le droit de temps en temps à un entretien avec une psychiatre. En l’occurrence, il s’agissait d’une jeune femme, le Docteur Mercy Campbell.  Mais, même face au sourire désarmant du Docteur Campbell, Chainsaw restait de marbre.

« Tu ne tiens toujours pas à me parler, Yuki ? Tu sais pourtant que, si tu étais plus coopérative, nous pourrions envisager un traitement aménagé, plus souple… N’as-tu pas envie de revoir au moins le soleil une fois ? »

Elles étaient dans le bureau du Docteur Campbell. Refermée sur elle-même, Yuki Sumonaru, ou Chainsaw, restait silencieuse. Deux agents se trouvaient derrière elle, et Yuki semblait totalement ratatinée. Elle restait dans un état proche de la catatonie, et Campbell soupira. Son rapport la concernant restait très vide, puisqu’aucun des traitements ne fonctionnait.

« Tu es encore trop jeune pour être jugée, Yuki, mais, à ta majorité, il y aura un procès, et le Japon te condamnera certainement à la peine de mort. Tu tiens donc tant que ça à mourir ? Je suis là pour t’aider, Yuki, pour te guérir de ce que la Duchesse t’a infligé. »

Hélas, la jeune femme restait close, toujours aussi muette. Mercy soupira à nouveau.

« Tu n’as vraiment rien à me dire, Yuki ? »

Mercy était loin de s’ignorer que cette journée habituelle allait bientôt connaître un rebondissement subit…

[Chainsaw]

Comme souvent, quand elle était convoquée, moult précaution était prise avec la prisonnière. Endormis, prisonnière, il lui sera difficile de mettre les voiles d'ici, mais bon, elle fera tout pour réussir. Reste à savoir quand et comment elle pourra quitter cet endroit. Elle ne craignait pas les menaces, peu importe quelles soient, elle prenait juste son mal en patience. Elle allait réussir à quitter cet endroit en étant libre, il faut juste qu'elle trouve la solution. Toujours enroulés dans sa camisole, avec son masque sur la bouche, les médecins faisaient des efforts pour tirer des informations de la part de leur patiente. Au point même de lui mettre son micro sur la gorge, accroché par un petit collier en tissu. Elle n'aimait pas trop ça, mais elle devait reconnaître que ça lui évitait de tenir son appareil pour s'exprimer, ce qui, ici, était très utile. Faut-il encore qu'elle daigne s’exprimer.

Revoir le soleil ? Pff, elle s'en fichait du soleil. Elle vivait la nuit, quand elle traquait ses proies dans la pénombre avant de leur trancher divers membres avec amusement. Oui, il n'y avait que durant la nuit qu'elle se sentait en vie. Le jour, pff, elle pourrait chasser, mais ce ne serait pas très amusant, ce n'est pas la même ambiance. Quand le médecin évoquait qu'elle serait dans le couloir de la mort une fois majeur, ça la faisait sourire, presque de façon moqueuse. Mais quand elle évoquait de la guérir de la Duchesse, son sourire tomba en morceau. Parler de sa mère, c'était la mettre en colère ! Elle n'acceptait pas que les gens parlent d'elle, même en bien, il fallait peser ses mots face à Chainsaw. Elle avait vu qu'elles n'étaient pas seules dans cette pièce, mais ça ne lui faisait pas peur.

« Vous me... Faites... Chier. »

Pour une fois qu'elle rompait le silence, ce n'était pour être amical. Elle peinait toujours à parler, depuis qu'elle a failli mourir entre les mains de Lucrezia, ses cordes vocales ont été très touché, lui laissant une voix monocorde et d'outre-tombe avec son gadget. Elle séparait bien les mots de ses phrases, faisant de gros efforts pour parler. Et si elle tentait de hurler, ça serait équivalent à peine à si elle élevait un peu la voix et sa gorge prendrait encore de gros dégâts. Mais elle s'en fichait de tout cela.

« Vous croyez... Tout savoir... De moi ? … Détachez-moi... Je vous... Donnerais... Une mort... Rapide... Docteur. »

Même ne forçant, elle ne pourrait déchirer le tissu de sa camisole, elle avait déjà essayé. Donc ce n'est pas avec sa force, on ne peut plus basique qu'elle pourra réussir cet exploit. Elle perdait son temps à proposer cela au médecin, mais on ne sait jamais, qu'elle puisse l’envoûtez. Ce serait sympa et elle tiendrait parole, mais elle devra d'abord s'occuper des deux autres. Ce seraient eux les plus dangereux. Du moins, sans de quoi se défendre.

« Oubliez... Vos beaux-discours... Je n'existe... Que pour tuer... Alors... Laisser-moi... Exister. »

Une fois arrêter, Chainsaw avait toucher le fond, loin de sa mère, sans moyens de la joindre, elle était triste, mais elle reprenait doucement du poil de la bête, surtout depuis ses meurtres en prison, la preuve que retirer la vie des autres ne faisait que la guérir doucement. Oui... Tuer les autres... Elle en avait très envie...

[Ephemera]

Le Docteur Campbell était une femme calme et talentueuse. C’était une ancienne pédopsychiatre qui avait longuement étudié sur les tueurs en série. Elle avait été profileuse au sein du FBI pendant plusieurs années, avant que le SHIELD ne la recrute. Elle avait même travaillé à l’asile d’Arkham, sur l’une de ses anciennes collègues, le Docteur Quinzel, devenue Harley Quinn. Elle avait essayé de comprendre ce qui avait pu amener sa collègue à devenir la criminelle follement amoureuse du Joker. Tout ce que le Docteur Campbell avait retenu de son séjour à Arkham, c’est que les super-vilains disposaient de redoutables psychoses, mais qui étaient, somme toute, assez comparables aux criminels classiques qu’elle avait eu à côtoyer.

Face à elle, Yuki sembla sortir de sa réserve quand le Docteur évoqua encore son lien avec la Duchesse. Une réponse sèche, où la jeune femme termina en indiquant qu’elle n’existait que pour tuer. Le Docteur Campbell l’écouta silencieusement, avant qu’une petite moue soucieuse ne barre ses lèvres.

« C’est ton plus haut niveau de menaces, Yuki ? Quand j’étais à l’asile d’Arkham, Waylon Jones avait menacé de me capturer vivante dans son égout, et de me dévorer lentement, affirmant qu’il ferait comme avec ses autres victimes, qu’il me nourrirait à l’aide des propres parties de mon corps. »

Mercy Campbell l’observa encore, et se pencha doucement vers elle.

« Tu ne me fais pas peur, Yuki. Tu prétends être la fille de la Duchesse, mais crois-tu sincèrement que celle-ci se préoccupe de toi ? Et qu’est-ce tout cela t’apporte, dis-moi ? De tuer des personnes innocentes ? Est-ce que cela t’a apporté quelque chose de positif ? »

Le Docteur Campbell essayait de comprendre ce qui se passait, s’aventurant dans un terrain dangereux. La situation était en effet tendue, mais, maintenant que Mercy avait trouvé une ouverture, elle voulait l’explorer, quitte à énerver encore Chainsaw…

[Chainsaw]

Que cherchait-elle ? Nombreuses sont les personnes à avoir tenté de communiquer avec Chainsaw et au mieux, ils obtenaient un soupir, parfois un bâillement, autant dire que pour celle-là, elle avait été gâté pour le peu de choses qu'elle lui avait dite. Selon elle, elle ne lui faisait pas peur, venant même lui raconter le genre de menace qu'elle avait déjà entendu par le passé. Certes, là, elle n'avait pas dit grand-chose de bien intéressant à lui dire comme menace, mais c'était avant tout une envie de se libérer. Libérer sa pulsion meurtrière pour se sentir mieux dans un premier temps, c'est pour ça qu'elle proposait une mort rapide au docteur. Une fois cela terminé, elle laissera ses pulsions l'amener à une autre proie qui aura une mort bien plus lente et plus sanglante. Sur ça, elle le garantissait. Elle fera parler toutes ses envies les plus cruelles. Mais pour le moment, elle devait libérer sa pulsion.

Évidemment, évoquer la liaison avec sa mère, ça ne lui faisait pas plaisir. Pas de la façon dont elle le faisait en tout cas. Bien sûr que sa mère se préoccupait d'elle ! Elle ignorait où elle se trouvait ni même dans quel état elle était – bien, elle espérait. Mais elle ne s'attardait pas dessus, enchaînant les questions plus débiles les unes que les autres. Chainsaw souriait à peine, un petit sourire aux coins des lèvres.

« Ce que... ça me fait... ressentir ? Hu... hu... Détache-moi... et tu pourras... lire... mon plaisir... sur mon... visage. »

Aucune chance que cela fonctionne, mais elle espérait que ça change tôt ou tard. Elle lui fera la peau, à elle, à ses deux gorilles et à tous ceux qui lui barrons la route. Chainsaw avait cette envie de faire couler le sang, d’ôter la vie. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas ressentit cela, c'était comme un feu éteint qui reprenait vie peu à peu en elle et c'était agréable. Auprès de la Duchesse, elle avait parfois eut droit à des plaisirs plus humains, quelques viols sur leurs victimes avant de leur ôter la vie ou pendant, mais elle, c'était surtout d'ôter la vie qui l'intéressait. Quant à Lucrezia, là oui, elle voulait bien coucher avec elle sans avoir besoin de lui faire mal, mais en même temps, elle connaissait son point faible. Sentir sa langue lécher sa cicatrice sur la gorge.... Rien que cette idée suffisait à la faire mouiller tant ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas ressenti quelque chose...

« Alors... tu as peur... de me laisser... faire ? »

Parfois, Chainsaw remuait en cherchant à se libérer, sans succès évidemment.

[Ephemera]

Mercy haussa les épaules. Yuki la provoquait, en demandant qu’elle la libère pour pouvoir poursuivre la discussion. Mais, au moins, le Docteur Campbell l’avait fait sortir de sa catatonie. Insister davantage, c’était prendre le risque de voir la jeune femme rechuter. Honnêtement, Mercy ne se faisait pas trop d’illusions sur les chances de réussir à la guérir. L’esprit de Yuki était trop fracassé, et il faudrait une thérapie longue. De plus, même si elle était guérie, elle ne pourrait jamais se réinsérer dans la société, pas avec un tel passif. Il était également inenvisageable de l’inclure dans certains groupes de combat spéciaux, comme les Thunderbolts ou la Task Force X, encore surnommée « Suicide Squad ». Mercy resta donc silencieuse, puis haussa finalement les épaules.

« Très bien, nous allons en rester là, Yuki. Il y a eu du progrès pour cette séance, mais tu sais pertinemment que je ne peux pas te libérer. Les gardes vont te ramener dans ta cellule, et nous nous reverrons d’ici quelques jours. »

L’entretien était terminé. Pour transporter Yuki, le SHIELD disposait de multiples instruments. Les gardes ne la touchaient pas, car elle était considérée comme une méta-criminelle, et ils suivaient donc un protocole strict, consistant à utiliser un bâton électrique autour de son cou, un peu comme pour les chiens dangereux. Par ce biais, ils la guidèrent jusqu’à une civière avec des sangles hermétiques, et sortirent du bureau.

La Prison B-42 avait un côté archaïque. Elle était à l’origine une installation militaire japonaise datant de la Seconde Guerre Mondiale, qui était ensuite tombée à l’abandon. Le SHIELD l’avait réhabilité, mais la prison avait encore conservé cet aspect très militaire, avec des couloirs bruts, grisâtres. Il n’y avait presque aucune ouverture vers l’extérieur, et même la « cour » centrale, où les prisonniers les moins dangereux pouvaient se rendre, se situait dans un hall, avec des gaz neurotoxiques et des herses blindées. Mais Yuki était encore trop dangereuse pour pouvoir sortir des quartiers d’isolement. Les gardes avancèrent donc à travers les couloirs, croisant des hommes en armure. Des prisonniers ricanaient derrière les barreaux, et un visage jaillit brusquement entre deux barreaux. Le crâne chauve, la figure scarifiée, l’homme tira la langue vers Yuki.

« Viens me bouffer la chatte, salope, viens me bouffer la chatte, nyahahahaha !
-  Ta gueule ! »

Un garde réagit en plantant son bâton électrique à l’intérieur, touchant sans ménagement l’homme, qui hurla de douleur avant de tomber au sol. On continua ensuite à déplacer Yuki quand une vibration sonore résonna brusquement.

« Qu’est-ce que… ?! »

Les lumières s’éteignirent brusquement, avant de se rallumer, puis s’éteignirent encore… Et des alarmes résonnèrent, tandis que des diodes rouges d’urgence s’allumèrent également brusquement. Dans des cliquetis, les verrous de pression retenant les portes des cellules s’ouvrirent brusquement.

« Putain, c’est quoi ce merdier ?! »

Une violente explosion venait de résonner à l’intérieur de la Prison, détruisant le générateur principal de l’installation. Des ricanements se firent entendre, et un homme bondit vers l’un des gardes guidant Yuki, plantant des dents pointues dans son cou, faisant jaillir le sang, l’homme ricanant nerveusement. Son collègue sortit son arme de service, un pistolet, et le premier réussit à repousser le monstre, dont les yeux se mirent à rougir, ses doigts s’étirant pour former de longues griffes… Avant qu’une série de balles ne lui transpercent la poitrine, le clouant au sol.

Mais, dans le dos de l’agent, une langue verdâtre et poisseuse jaillit brusquement, s’enroulant autour du cou de l’homme, et le cloua au sol. Le propriétaire de cette langue, un homme se déplaçant comme un crapaud, ricana. L’autre garde, celui qui avait été mordu au sang, tâcha de récupérer son arme. L’homme-batracien bondit en hauteur, évitant les balles, et s’accrocha au plafond. Sa langue fusa encore, et frappa le poignet du malheureux, lui faisant lâcher son arme. La langue s’enroula autour de son cou, et l’homme-batracien le tira en hauteur, faisant sauter de la ceinture du garde un trousseau de clefs et une carte magnétique actionnant les sangles, les deux tombant à côté de l’une des mains de Chainsaw.

« Mutinerie ! Mutinerie !
-  Pourquoi les générateurs se sont éteints ?!
-  Code de confinement d’urgence, niveau de sécurité maximum ! Tirez sans sommation ! »

Dans un couloir proche, on put entendre des hurlements, ainsi que des détonations. Sans prévenir, une mutinerie générale venait d’éclater dans la prison…

[Chainsaw]

Cela aurait été trop beau que Chainsaw soit libre suite à cette petite provocation, mais qui ne tente rien n'a rien. Le docteur justifiait que cela suffisait, pas besoin d'aller plus loin. Pile au moment où elle commençait enfin à se sortir de sa léthargie, ce n'est vraiment pas de chance ça. Mais alors que Chainsaw aurait souhaité un peu plus, elle ne pouvait pas aller contre le système, pas comme ça. Elle était maintenue avec sa camisole, surveiller par deux gorilles épilés, pour les vaincre, il faudrait agir très rapidement, mais là, c'était mal partie. Même si la chance viendrait la libérer d'un coup, elle aurait à peine le temps de prendre un stylo de son pot à crayon qu'elle serait plaqué au sol. Chainsaw était certes une tueuse, mais elle n'était pas un tas de muscle qui pourrait dégager ses deux-là d'une pichenette.

« Peureuse... »

Ce fut le seul mot lâché en souriant à Mercy. Il faut dire que grâce à elle – ou juste par hasard – elle avait retrouvé goût à l'envi de tuer, de retrouver sa mère et reprendre leur petite activité en famille. Il va falloir la remercier. Peut-être une mort rapide ? Ou inédite ? Elle verra le moment venue, mais avant d'arrivée à cette case-là, il fallait traverser les cases une à une, en commençant donc par se libérer. Pas forcément maintenant, ce serait trop beau que le destin joue en sa faveur, mais elle va y concentrer ses prochains jours à trouver un moyen de se libérer et tuer tout ce qui lui bloquera la route. Toujours aussi bien saucissonner, on lui retira le collier avec l'appareil qui lui servait à parler sans effort, elle retournait vers sa cellule avec sa garde rapprochée, ignorant tout autour d'elle-même si pour une fois, elle faisait l'effort de mieux observer son environnement, car il faudra se repérer une fois hors de sa cellule.

De même, elle ignorait les autres prisonniers. Et puis, lui bouffer la chatte ? Soit cette femme était très masculine, soit c'était une de ses personnes qui se disait femme dans le corps d'un homme ? Ou bien un prisonnier meurtrier trans ? Pourqoi pas, enfin, elle ignorait ce débile, plaçant un à un les pions dans son cerveau pour tenter de trouver une solution pour se barrer de là. Mais pendant sa rechercher mentale, les lumières semblaient jouer des tours avant que finalement les portes des cellules venaient à s'ouvrir. L'occasion était en or ! Pendant que les gardes tentaient de se défendre, Chainsaw remuait, cherchant à voir si la chance ne vient pas l'aider sur ça aussi, mais rien ne se produisait. Mais elle sentit une chose dans sa main, elle n'avait pas vraiment vu ça tomber de là-haut, plus occupé à se dégager de là que d'observer. Elle appuya au pif sur les boutons avant de sentir son corps se mouvoir plus librement. Les sangles venaient de se détacher, elle se redressa en attrapant les clés, quittant la civière pour foncer vers sa proie.

Pendant sa course, la jeune femme devenait de plus en plus transparente avant de ne devenir plus qu'une ombre sur les murs. Sautant par-dessus les corps, évitant autant que possible les gardes et les prisonniers, elle avait une promesse à tenir, celle de tuer Mercy. Les deux gorilles étaient déjà morts par les autres prisonniers dont elle se fichait royalement. Elle irait peut-être tuer l'homme à la chatte après, mais ce n'était pas sa priorité. Ayant retenu le chemin, elle arriva enfin devant la porte où elle venait de se réveiller. Elle ouvrait la porte, toujours en étant invisible, mais elle ne voyait rien... Elle refermait derrière elle une fois rentrer dedans, observant sous le bureau, rien. Elle prit le collier qu'elle remit sur son cou en redevenant visible, avant de redevenir invisible, rendant ainsi l'appareil invisible. Avant de quitter, elle observait quand même les placards qui étaient remplit de dossier et autre truc inutile, mais pas de cachette... Avant de partir, elle prenait quand même deux stylos avant de recommencer l'opération, visible puis invisible avec ses armes de fortunes. Où était parti le docteur ? Elle allait la trouver, elle ne pouvait pas revenir dans le service sans tenir parole. Qu'importe où elle se cachait, Chainsaw allait la trouver et le sang coulera à nouveau, après ça, la vraie Chainsaw sera à nouveau dans les rues, à mêler sang et boyaux dans le caniveau.

[Ephemera]

L’alarme fut rapidement donnée. La Prison B-42 était une prison bénéficiant d’un statut très particulier, et l’alarme fut rapidement transférée au plus proche Hélicarrier, afin que des renforts immédiats se déploient. Les prisonniers stockés ici étaient extrêmement dangereux. Instables, malades, dotés de pouvoirs surnaturels, il s’agissait de super-criminels qu’on enfermait ici, sur une île éloignée du Japon. La Prison disposait d’un port local, et les agents de sécurité se déployèrent rapidement, suivant la procédure à la lettre. L’idée était d’isoler les quartiers les plus dangereux, en considérant que le personnel à bord était perdu. Entre les mutants, les sorciers, et ceux capables de se transformer en monstres, la situation était explosive. L’enquête pour déterminer comment le courant avait pu être coupé aurait lieu plus tard. Pour l’heure, les commandos du SHIELD tentaient de rétablir l’ordre, canardant les prisonniers en verrouillant les portes. Plusieurs commandos canardèrent ainsi un homme qui se transformait en une espèce de Rhino, sa peau se recouvrant d’une épaisse couche de roches. Il pouvait également lancer des projectiles osseux, les os de sa moelle épinière sortant de son dos pour former une série de crêtes. Les os fusèrent, tels des javelots, et heurtèrent l’un des agents du SHIELD, transperçant sa combinaison.

« Repli ! Repli !
-  Les défenses automatiques ne sont pas encore rétablies ! »

Les commandos ne disposaient pas juste de matraques ou de pistolets contre de tels prisonniers. Le criminel osseux bondit vers eux, se rapprochant de la lourde porte blindée, quand il fut accueilli par une décharge de chevrotines à bout portant. Le fusil à pompe rugit entre les mains du soldat, qui repoussa le tueur, l’envoyant rouler sur le sol. Des boules de feu jaillirent également, tandis que, dans un autre couloir, un Lycan dévorait le ventre d’un infirmier. Dans un autre, une femme avançait, ses bras et ses jambes remplacés par des tentacules fluorescents. C’était un véritable festival de monstres.

Dans ce chaos ambiant, Chainsaw se faisait discrète, et, fort heureusement, les détecteurs de mouvement étant désactivés, sous sa forme invisible, personne n’arrivait à la repérer. Chainsaw s’avançait donc, mais Merry Campbell, comme le reste du personnel non-militaire se réfugiait vers les zones sécurisées, près du port, afin de partir, soit sur des bateaux, soit sur des hélicoptères. Mercy partait ainsi de son bureau avec un groupe de soldats.

Ceux-ci s’avançaient donc, jusqu’à ce qu’un fou arrive devant eux, sortant depuis un conduit de canalisation. Un homme-élastique qui ricana nerveusement en étirant ses bras. Les balles fusèrent, transperçant l’homme comme du chewing-gum, faisant ricaner le tueur. C’était un tueur, un fou qui, en étirant son corps, avait étranglé ses partenaires. Il se rapprocha donc, d’une démarche désarticulée, et l’un des commandos chargea une grenade, puis fit feu, provoquant une violente explosion.

« Aux grands maux les grands remèdes !
-  Restez avec nous, Docteur ! »

Les commandos se déplaçaient rapidement, sans noter qu’une silhouette dans l’ombre les observait. Toutefois, ils ignoraient que leur route allait les conduire vers la fameuse Chainsaw…

[Chainsaw]

La panique régnait autour d'elle. Les prisonniers laissaient parler leur plus bas instinct, se vengeaient parfois des personnes qu'ils ont pu les « maltraiter », les empêcher de se lâcher un peu dans l'enceinte de la prison, mais Chainsaw se fichait d'eux. Autant les gardiens que les prisonniers, elle n'avait qu'une personne en tête, le docteur Mercy, lui faire voir combien elle pouvait être cruelle et sadique. Pour elle, elle était trop faible ? Pas assez cruelle ? Elle allait vite changer d'avis. Mercy avait réveillé son envie de tuer, elle devait commencer par elle, elle lui devait bien ça après tout. Mercy avait réveillé son envie de tuer, elle devait commencer par elle, elle lui devait bien ça après tout. 

Tel le prédateur tapis dans l'ombre Chainsaw cherchait à se rapprocher le plus de sa proie, se fichant bien des autres. De potentielles victimes par la suite, mais Mercy était sa proie principale, elle devait la zigouiller, le reste, elle verra par la suite. Elle voyait parfois des blouses blanche, apeuré que sa proie se soit déjà fait tuer, mais en voyant que c'était d'autres médecins, ça la rassurait. Trouvant ainsi un second souffle pour trouver sa future victime dans tout ce chaos. En plus c'était grand donc pour trouver une personne en particulier, c'était nettement moins pratique. Il n'y avait pas trente-six solutions, soit elle se cachait dans un coin comme un enfant qui avait peur du grand méchant loup, soit elle n'était déjà plus ici – ce qui serait nettement moins cool – ou bien elle était avec d'autres survivants qui cherchaient à quitter cet endroit ou au moins un endroit où personnes ne pourrait rentrer.

Un nouveau groupe de soldats fonçait sur elle, ne pouvant la voir – sauf, peut-être si leur casque détectait les sources de chaleur – mais elle se collait contre le mur en les laissant passer, ils n'étaient pas sa cible. Mais parmi eux, elle vit la chevelure blonde qui attira sa tête, venant la tourner machinalement vers elle. Elle était là ! Là ! Sa Mercy ! Sa future re-première victimes ! Elle allait être le premier chapitre qui marquerait son retour ! Chainsaw venait la suivre comme un moustique ayant vu une proie bien appétissante, silencieuse, invisible, elle voudrait tant l'enlever pour lui faire subir mille et un supplice avant sa mort, mais elle était entouré de soldats, impossibles de la tirer sans attirer l'attention ! Elle va devoir guetter le bon moment pour l'enlever sans qu'ils ne s'en rendent compte... Quand... Comment... Elle avait sa proie en visuelle, elle savait quand agir maintenant, reste plus qu'à agir.

[Ephemera]

C’était la panique, et l’incompréhension. La Prison B-42 était extrêmement sécurisée. Qu’est-ce qui avait bien pu causer l’arrêt du système électrique de toute l’installation ? Le groupe de commandos sécurisant Mercy remontait vers l’évacuation, quand ils approchèrent d’un croisement. Plusieurs des leurs avaient été tués, et ils se mirent à tirer sur des formes floues. De redoutables ninjas se trouvaient là, mais ils étaient particuliers. Portant des tenues érotiques en cuir ou en latex, leurs visages étaient dissimulés par des masques, et ils portaient le long des bras des espèces de fils barbelés scarifiant leur chair. Se téléportant dans l’ombre, les ninjas tueurs esquivaient les balles, ou, quand celles-ci les touchaient, elles ne s’arrêtaient pas pour autant. Leurs yeux se mirent à rougir, et elles bondirent sur les premiers agents du SHIELD. Une épée fusa, tranchant une main, et le ninja l’attaquant ouvrit alors la bouche, révélant une série de canines pointues, et planta ses crocs dans son cou, faisant jaillir le sang.

« Putain, des vampires !
-  Reculez, reculez ! »

Le Docteur Campbell se mit à courir, paniqué, tandis que les agents se repliaient en marche arrière, tirant sur les vampires. Une balle traversa le crâne d’un ninja, le clouant au sol. Les autres attaquèrent encore, se déplaçant vite, faisant tournoyer leurs épées, se téléportant sur plusieurs mètres. Un agent en accueillit un avec un fusil à pompe, et tira à bout pourtant, manquant éventrer le vampire, qui s’effondra au sol. Mais les autres attaquèrent encore, et les commandos ne virent pas une silhouette émerger dans leur dos. Une silhouette qui semblait faite entièrement d’ombre, et qui frappa brusquement, ses deux mains se plantant dans leurs corps, broyant leurs cœurs.

Les agents s’effondrèrent mollement sur le sol, tandis qu’Ephemera émergea de l’ombre. La Dame de l’Ombre, ainsi qu’on l’appelait, observa les cadavres, les projections de sang sur les murs. C’était son œuvre, ce siège. Elle était venue ici pour chercher quelqu’un en particulier, et, alors qu’elle regardait autour d’elle, elle fronça les sourcils en captant une odeur venant du couloir par où les commandos s’étaient approchés.

« Toi… Je sais que tu es là, petit. Je sens ton odeur, ton excitation… Montre-toi immédiatement, ou je te tuerai. »

Son regard se tourna vers le mur. Du moins, c’était une façon de parler… Car Ephemera n’avait plus de yeux. Elle les avait enlevé, et voyait différemment, à travers le sang et la magie. Elle vit ainsi la jeune femme qui se tenait là, invisible aux regards normaux, et sourit brièvement.

« Tu es une prisonnière… Plutôt jeune pour être ici, jeune pousse. Mais peut-être pourras-tu me renseigner. Je cherche un prisonnier très particulier qui se trouve ici. Connais-tu un membre du personnel qui pourrait m’aider à le retrouver ? Ou dois-je te considérer comme une menace, et te tuer ? »

Face à Ephemera, qui était une reine dans la dissimulation et dans les jeux d’ombres, on ne pouvait pas mentir, ni se cacher…

[Chainsaw]

Elle attendait dans l'ombre, ne lâchant pas cette blonde en blouse blanche des yeux. Elle sera sa première proie, elle sera la première ligne de son grand retour. Maman sera fière d'elle. Chainsaw voulait faire ça bien, prenant donc son temps pour lui sauter dessus malgré une certaine impatience. Depuis que son envie de sang avait de nouveau coulé en elle, elle voulait obéir à ses plus bas instinct et tuer, encore et encore. Hélas, rien ne se produisait pour le moment. Le sang et le chaos régnaient autour d'elle, mais ce n'était pas elle qui en était l'auteure. Peu importe d'ailleurs, elle devait juste entamer les meurtres par Mercy, comme promis et lui montrer que les autres patients qu'elle a pu voir n'était pas si supérieure que ça à elle. Les autres prisonniers ou envahisseurs, peu importe, continuait d'apparaître sur leur route, forçant les soldats à emprunter moult chemins. Chainsaw attendra et bondira sur sa proie le moment venue.

Mais une nouvelle personne arriva, tuant deux soldats d'un coup en plantant ses mains dans leurs corps avant de les tuer. Chainsaw se fichait d'elle, pas la Duchesse, alors elle n'était pas importante. Elle s'apprêtait à suivre les soldats restaient pour ne pas perdre Mercy de vue, mais elle l'interpella... Comment ? Bah, si elle arrive comme ça par magie, elle devait avoir un moyen de la repérer. Elle-même arrivait à être invisible donc elle ne va pas jouer les étonnée à voir une autre personne capable de choses unique. Chainsaw retira son invisibilité, non pas par peur de mourir, juste par ce que cette étrange femme l'intriguait. Cette dernière semblait chercher un prisonnier dans le coin, hélas, Chainsaw ignorait tout de ses voisins, ils n'étaient que du bruit à ses oreilles ou de futurs cadavres sur sa route tant certains lui ont donné envie de s'arracher les oreilles parfois. La jeune femme remua doucement la tête pour indiquer non, ce n'était pas elle qui allait pouvoir la renseigner dessus. Elle porta une main à son cou, un réflexe pour parler, car ce gadget n'avait pas besoin d'une pression pour parler.

« Ma proie... le sait sûrement... »

Sa voix robotique et monotone résonna dans ce petit espace malgré le chaos ambiant. Si Mercy était toujours en vie et elle avait intérêt à l'être, elle devait savoir où était cette personne que cette fille cherchait. Sincèrement, elle se fichait des projets de cette femme en noir, tant que Chainsaw reste en vie et que sa proie n'est rien qu'à elle, libre à elle de faire de cette endroit une marre de sang où le pays des bisounours. Sans en dire plus ni même se poser de question. Elle lui fit un signe de la tête, pour lui indiquer de la suivre puis Chainsaw retourna dans l'ombre, ne laissant plus aucune trace d'elle alors qu'elle reprenait la route vers sa proie. Rien et encore moins personne ne lui fera lâcher sa proie. Mercy devait être la première à mourir, c'est ainsi qu'elle en a décidé... Elle avait réussi à savoir qu'elle était là, caché, elle pourrait donc la suivre malgré son invisibilité.

[Ephemera]

Ephemera n’était pas venue ici pour s’occuper de cette adolescente, qui lui répondit d’une voix mécanique, cassée, grésillante. Elle s’éloigna ici, indiquant qu’elle avait une proie. Ephemera haussa ensuite les épaules en se retournant. Planifier cette attaque avait été un travail de longue haleine, qui l’avait amené à devoir collaborer avec l’ennemi héréditaire du SHIELD. Des troupes amphibies de l’HYDRA étaient en train de prendre possession de l’île, de l’attaquer. Il y avait dans cette prison quelques détenus de haute importance pour l’HYDRA, qui s’intéressait à leur patrimoine génétique. Ephemera, elle, recherchait un vampire, un vampire qui avait été capturé par le SHIELD. Ephemera avait prêté de nombreuses allégeances au cours de sa vie, mais elle avait toujours été fidèle à son père, Kagan. Et Kagan avait lourdement souffert suite à son affrontement contre la demi-sœur d’Ephemera, Rayne. Après ce combat, Kagan était diminué, et son clan avait perdu de sa superbe, dévoré par d’autres clans. Ayant survécu, Kagan avait demandé à sa fille de retrouver ce vampire. Il appartenait à un clan rival, et il voulait apporter sa tête aux autres vampires pour leur rappeler qui il était.

La Dame des Ombres laissa donc la jeune fille filer, estimant que, en l’état actuel, elle n’était pas forcément une menace. Elle se rapprocha ensuite de ses ninjas, qui attendaient respectueusement ses ordres.

« Les cellules de haute sécurité bénéficient d’un système de sécurité interne. Il faut trouver un membre du personnel nous permettant d’y aller. »

Les docteurs avaient aussi accès à ces zones de haute sécurité. Ephemera se déplaça donc. La bataille continuait à faire rage, et, plus loin, Mercy Campbell avançait seule. Elle avait perdu son escorte, et descendait une série de marches. Elle s’arrêta toutefois en entendant des bruits. Un commando du SHIELD était mort contre le mur, et un prisonnier était en train de le dévorer. Il avait une peau partiellement reptilienne, le faisant ressembler à une espèce de croisement entre Killer Croc et Le Lézard, au vu de sa queue reptilienne caudale sortant de son uniforme de prisonnier. La créature se retourna soudain en entendant Mercy, et poussa un grognement, ses yeux rouges se fixant sur elle.

*Oh non !*

Paniquée, Mercy se retourna, et fila vers la plus proche porte, tandis que le monstre reptilien la poursuivit. Il bondit contre un mur, sauta sur un autre, s’y appuyant avec ses griffes. Raptor, ainsi qu’on l’appelait, étira une longue langue vers Mercy, mais celle-ci claqua dans le vide. Elle ouvrit la porte à double battant, et courut dans un couloir, Raptor poussant un cri inaudible, avant de la poursuivre. Ils s’avancèrent dans un couloir, et Mercy partit sur la droite, puis ouvrit une porte, qui l’amena dans un réfectoire. Les tables avaient été renversées, et plusieurs cadavres décoraient le réfectoire. Elle se recula nerveusement, retenant ses larmes. Simple doctoresse, elle n’avait aucune arme, aucun moyen de se défendre, et Raptor apparut encore, ricanant lentement.

« Chair fraîche, chair fraîche… Raptor en a assez de manger la viande cuite ! Raptor aime la chair frétillante de ses proies terrorisées ! »

Il bondit sur une table, et se rapprocha d’elle. Quand elle chercha à fuir, cette fois, sa langue de crapaud la frappa à la jambe, la renversant sur le sol.

Autant dire que, pour Mercy, les choses se compliquaient…

[Chainsaw]

L'envie de meurtre de Chainsaw s'était réveillé grâce à Mercy et cette dernière l'avait juger assez bas pour en avoir peur, mais elle allait vite changer d'avis, promis jurée ! Elle s'était promis, vu les circonstances que la bondasse serait sa première cible pour marquer son grand retour ! Mais il fallait la retrouver, elle avait filé avec ses agents du SHIELD pendant qu'elle bavardait avec la femme en ombre. Bien qu'elle ignorait où était la personne qu'elle recherchait, même avec un nom ou autre chose, elle connaissait peu de monde ici vu sa grande solitude et le fait que pendant longtemps, le fait d'avoir perdu sa mère, la Duchesse, l'avait atteint, mais maintenant, elle reprenait du poil de la bête. Elle indiqua simplement que sa proie le saurait peut-être ? Donc libre à elle de la suivre ou non. Reprenant son invisibilité, elle filait pour retrouver Mercy qui avait pris de l'avance. Juste le temps d'échanger quelques mots que déjà ses agents avaient fini en compote de fraises. Par chance, elle courait toujours.

Cherchant à la rattraper, elle eut tout juste le temps de la voir passer une porte alors qu'un homme lézard la suivait, et il était évident que ça ne sera pas pour l'aider. Sauf qu'il y avait un souci, même deux. Mercy était sa proie, pas celle du sac à main et de deux, elle devait terroriser Mercy avant de la tuer pour qu'elle revoie son jugement sur Chainsaw et, étant sa première proie, elle devait mourir la première. Peu de chance que la paire de bottes sur patte soit d'accord pour laisser Mercy entièrement pour elle... Tss, la voilà face à un dilemme, Mercy était sa première proie, mais le lézard ne va pas vouloir la lui laisser gentiment... Devra-t-elle d'abord le tuer avant de s'occuper de Mercy ? Peut-être bien... Rhaaa, ce qu'elle détestait devoir changer ses plans comme ça !!! Elle s'était promise que la blondasse serait sa première victime, pour inaugurer son retour sur le devant de la scène !!! Mieux vaut éviter le pire, elle suivait donc le duo, ses ciseaux en main pour retrouver sa proie avec cette saloperie de croco près d'elle. Dans le réfectoire, il n'y avait qu'eux, les autres n'étaient que la chair morte donc, inutile.

Si ça continue, sa proie allait lui échappée. Que faire ? L'abandonner ? Oh que non ! Tant pis, elle ne sera pas première victime ! Enfin... Elle sera sa première victime féminine et apparemment entièrement humaine, pas une sorte de monstre comme l'autre. Toujours invisible, elle courrait vers lui, bondissant sur son dos pendant que sa main venait percer l'un de ses yeux avec ses ciseaux, le sang coulait dessus, sur sa main aussi, la rendant visible peu à peu, juste la partie tachée de rouge, Chainsaw restait toujours invisible. Elle s'acharnait, la pointe de sa paire de ciseaux s'enfonça encore et encore dans sa chair, car comme les lézard, autant son dos était glissant et visqueux, autant son torse semblait assez normal, comme un humain. La lame perçait sa peau sans mal, rependant son sang sur l'avant-bras de la prisonnière qui permettait à Mercy une vie un peu plus longue, car une fois le lézard bien arrosé et à terre, elle ne prenait aucun risque et ouvrait sa gorge avec les ciseaux. Si là, il vivait encore, faudrait lui expliquer comment. Si Mercy était encore là, elle ne verrait qu'un bras rouge tenant une paire de ciseaux ainsi que quelques gouttes rouges volé devant elle. Annulant son pouvoir, la jeune tueuse se tenait devant elle, inutile de dire que le fait de l'avoir sauvé n'était pas fait pour se faire pardonner.

« On va voir... si je suis pas... terrifiante. »

Abordant un léger sourire, Chainsaw se penchait sur elle, tenant son col d'une forte poigne – forte pour son âge, elle n'était pas Baine non plus – avant que sa lame ensanglanté ne plante l'épaule du médecin. Juste un avant-goût de la suite pour bien souligner qu'elle allait regretter de ne pas avoir pris Chainsaw au sérieux. Espérons juste qu'elle pourra travailler tranquillement.

[Ephemera]

Depuis qu’il avait croisé cette doctoresse, Raptor voulait la dévorer, goûter à son sang frais. Il la traquait donc, mais fut finalement tué par Chainsaw. Et celle-ci n’avait pas besoin d’une tronçonneuse pour tuer. Elle planta une paire de ciseaux dans l’œil de Raptor, puis l’ouvrit ensuite sur le torse, faisant vomir son sang. Le mutant hurla de douleur, s’égosillant sur place. Il bondit en arrière, et Chainsaw heurta le mur, mais sans lâcher prise. Elle l’éventra donc, et, Raptor tomba au sol, mortellement blessé, puis la femme l’égorgea ensuite, le tuant sur place. Heureuse, Chainsaw se redressa ensuite. Le sang de Raptor glissait sur son corps, et elle se rapprocha de Mercy, qui était terrorisée.

« Yuki, non ! »

Le ciseau se planta dans son épaule, et Mercy hurla de douleur. Yuki avait beau être petite, elle était très forte, et traînait Mercy sur le sol, la jetant au sol. Celle-ci portait encore sa blouse, et posa sa main sur son épaule, se pinçant les lèvres.

« Yuki, je t’en prie… Tu vaux mieux que ça ! Ne fais pas ça, je t’en prie ! »

Chainsaw se rapprochait lentement, une lueur de prédatrice dans les yeux. Mercy n’avait aucune protection. Elle disposait bien d’une arme de poing, mais elle l’avait perdu en fuyant Raptor, qui l’avait arraché de ses mains. La situation était critique, et Mercy rampait en arrière, d’une seule main… Jusqu’à ce que son corps heurte une paire de bottes. En se retournant, elle sursauta en voyant une femme avec de longues cuissardes noires, de longs cheveux bruns… Et pas de yeux visibles, simplement deux trous noirs d’où de la fumée noire s’échappait.

« Navrée, Chainsaw, je ne peux pas te laisser la tuer encore…
-  Qui êtes-vous ?!
-  L’une des personnes responsables de ce chaos, Docteur Campbell. L’HYDRA m’a aidé à assiéger cette prison, et je recherche un prisonnier qui se trouve dans vos quartiers de haute sécurité, un vampire renégat…
-  Zowski ? »

Mercy tremblait nerveusement, et Ephemera acquiesça.

« C’est ça… Mais peu de personnes peuvent ouvrir l’accès à ces cellules, et le personnel de haute sécurité est, soit parti, soit mort. Mais vous, Docteur Campbell, vous êtes encore en vie.
-  Je… Vous ne pouvez pas faire ça, Zowski est… »

Le talon d’Ephemera se posa sur la blessure de Mercy, qui hurla de douleur.

« Je sais de quoi Zowski est capable. »

C’était un vampire monstrueux, qui avait défié Kagan il y a des années. Il avait commis de nombreux massacres pour augmenter ses pouvoirs et étendre son influence, et avait fini par être arrêté en affrontant les Avengers. De fait, tôt ou tard, les super-héros allaient venir, et Ephemera voulait partir avant qu’ils ne soient là.

« Tu pourras la tuer après, Chainsaw… Ou faire ce que tu veux. De toute manière, tu vas retourner en cellule, les Avengers seront bientôt là.
-  Je… Non ! »

Un lien d’Ombre s’enroula alors autour du cou de Mercy, un lacet magique. Chainsaw pouvait évidemment refuser, mais, dans ce cas, elle affronterait Ephemera. Et celle-ci serait bien plus difficile à tuer, ne serait-ce que parce qu’Ephemera n’avait pas besoin de sa vision. Son sort d’invisibilité était donc totalement inutile contre la Dame des Ombres.

[Chainsaw]

Enfin, sa proie était là, si proche, bientôt la mort allait l'enlacer. Évidemment, elle aurait préféré faire d'elle sa vraie première victime, mais elle avait dû tuer l'autre débile sinon elle aurait dû faire une croix sur Mercy. Ayant entamé les choses, sa paire de ciseaux avait été planté dans son épaule, mais ça, ce n'était que le début. La tueuse détestait son nom, tout ce qui la rattachait à son vivant. Yuki était morte pour laisser place à Yuki, sa cicatrice sur sa gorge prouvait qu'elle faisait partie du monde des morts. Non pas que la demoiselle était vraiment morte, mais elle le prétendait. Elle allait la tuer puis ensuite elle quittera cet endroit pour que la légende urbaine de Chainsaw reprenne du poil de la bête.

Ce que la tueuse n'avait pas prévu, c'était le retour de la femme en noir et surtout, que celle-ci la prive de sa proie. En entendant ça, elle fronçait les sourcils, mais elle pouvait bien lui accorder un peu de sursis du moment qu'elle avait droit de la tuer. Rapidement si possible. Elle posa une main sur sa gorge, appuyant sur le bouton de son appareil pour parler. Pas besoin avec ce modèle, mais Chainsaw avait cette habitude.

« Je vous suis... et je la tue, après... mais pas question... que je reste là... Après... je me barre... »

Elle suivait donc Ephemera dans cette sorte d'ombre, car il n'était pas question que sa proie la quitte. Elle aura le droit de la quitter quand ses mains quitteron son corps sans vie. Pas avant. Mercy était sa proie et elle ne laisserait personne la lui voler, qu'elle soit humaine ou une super femme, elle ne la laissera pas faire. Chainsaw avait fait de la blondasse la première victime – féminine du coup – à cause de ce débile qui a chercher à planter ses crocs dans sa proie. De peur de se faire avoir, Chainsaw tenait Mercy par la main, mais pas de façon douce, elle n'avait pas intérêt à s'envoler, pas sans elle.

Du coup, elle suivait les deux pour libérer ce type, elle s'en foutait complétement d'ailleurs, tout ce qui comptait pour elle, c'était de tuer sa proie et retourner dans son territoire pour reprendre le meurtre. Oh oui, ça lui manquait. Puis aussi de la vrai nourriture aussi, ça aussi, ça lui manquait. Elle restait humaine malgré tout après tout.

[Ephemera]

Le temps allait lui manquer. Dehors, Ephemera savait que le SHIELD déployait des renforts. C’était une prison de haute sécurité, et, tôt ou tard, ils allaient reprendre le contrôle. Blessée, Mercy suppliait en vain Ephemera, qui enroula autour de son cou un collier, et tendit la laisse à Chainsaw. C’était une laisse magique, une laisse d’ombre, qu’Ephemera utilisait avec ses prisonniers. Plus la laisse se tendait, et plus le collier serrait autour du cou.

« Tiens, je te laisse la porter, petite… »

Ephemera ignorait qui était cette adolescente, mais elle lui plaisait. Avec ses cicatrices autour de son cou et sa voix robotique, cette femme ressemblait à une folle assez déjantée. Qui sait ? Ephemera la laissera peut-être s’enfuir avec elle… En attendant, la Dame d’Ombre sortit. Chainsaw put ainsi voir que, dans le couloir, les ninjas d’Ephemera étaient là. Elles s’agenouillèrent en la voyant, leurs visages disparaissant derrière des cagoules noires en latex.

Faisant claquer ses talons, Ephemera menait la marche, et les ninjas disparurent ensuite. Les alarmes de sécurité continuaient à s’enclencher, et l’un de ses ninjas lui signala juste que les renforts ennemis approchaient.

*Ils sont encore plus rapides que je le pensais…*

Sa priorité restait de récupérer Zowski.

« Yuki, je t’en prie, tu ne peux pas faire ça… »

Ephemera descendit une série de marches, évitant les cadavres. Quand un forcené jaillit devant elle, cherchant à l’attaquer avec une sorte de coutelas osseux jaillissant de son dos (celui-ci ressemblait à une sorte d’hérisson osseux), un ninja jaillit sur la droite d’Ephemera, et repoussa l’homme, l’égorgeant avec sa lame. L’homme osseux tomba au sol, et Ephemera constata ensuite plusieurs cadavres sur le sol, chacun ayant dans le corps des couteaux osseux.

« Et on ose dire que je suis répugnante… »

Même sans ses yeux, elle pouvait toujours voir, à sa manière. Ils se rapprochèrent donc finalement d’un solide couloir avec une grande porte verrouillée. Le quartier de haute sécurité disposait d’un verrouillage d’urgence. Il n’y avait plus de personnel à l’intérieur, mais chaque cellule était indépendante du reste du circuit. Impossible d’y accéder depuis l’extérieur.

« Docteur Campbell, à vous de jouer…
-  Vous ne pouvez pas ! Zowski est trop dangereux pour qu’on le libère !
-  En l’état actuel des choses, il me semble que votre menace prioritaire est cette jeune femme… »

Sa main caressa les cheveux de Chainsaw, dans un curieux élan affectueux. Les ninjas attrapèrent alors Mercy, et la forcèrent à déverrouiller les lourdes portes. Celle-ci était toujours aussi nerveuse, et la laisse disparut ensuite, Ephemera la jetant au sol.

« Je n’ai que faire d’elle, maintenant… Fais ce que tu veux, petite. »

Mercy rampait sur le sol, tandis qu’Ephemera s’enfonça dans les cellules de haute détention. Mercy, de son côté, était toujours blessée à l’épaule, et se retourna vers Chainsaw.

« Arrête ça… Tu ne réalises donc pas que tu honores un cadavre ? La Duchesse est morte ! Elle n’en a jamais rien eu à faire de toi ! Tu peux encore arrêter tout ça, retrouver une vie normale… »

À chaque instant qui passait, Mercy savait qu’elle risquait de se faire tuer. Tous ses efforts envers Chainsaw n’avaient fait qu’aboutir au constat qu’elle était une folle psychotique. Si elle avait été majeure, elle aurait sûrement été déjà condamnée à mort, au lieu d’être envoyée dans un centre de haute détention en vue d’un éventuel traitement psychiatrique. Tout en essayant inutilement de la raisonner, Mercy cherchait une arme quelconque capable de l’aider, un projectile miraculeux…

[Chainsaw]

La seule chose qui importait pour Chainsaw, c'était de tuer Mercy, peu importe ce qui se passait autour d'elle, personne ne viendra lui ôter la vie en dehors d'elle ! Quiconque se rapprochait pour lui vouloir du mal, elle le tuera avant. Elle était sa cible, même si elle avait déjà dû tuer avant, tuer cette femme marquera son vrai retour dans ce monde. Chainsaw sera de retour en ville, la légende urbaine reprendra et le sang coulera à nouveau. Elle le fera pour elle, pour sa mère. Quiconque se frottera à elle mourra. Que ce soit la fille chauve-souris ou une autre, sa tronçonneuse fera le travail. Répandant sang, organes et os, broyer en petits morceaux évidemment. La femme venait à lui donner une drôle de laisse, mais si cela empêchait sa proie de filer, ok, elle la tiendra en laisse.

Chainsaw la suivait, attendant juste le signal pour pouvoir la zigouiller. Face aux ninjas cagoulés à genoux, elle ne les regarderait pas. Non pas par dédain... si, elle s'en fichait d'eux après tout donc pourquoi y faire gaffe ? Cela dit, quand l'un d'eux venaient à protéger sa proie, car un drôle de hérisson humain avait cherché à la tuer, elle aurait pu le remercier... mais leur maîtresse avait besoin du docteur, ils sont juste fait leur boulot, c'est tout. La cible étant morte, ils arrivaient enfin là où ils devaient être et comme prévu, Mercy était récalcitrante pour ouvrir la porte, la femme sombre lui caressait la tête, faisant tourner son visage vers elle. Un visage impassible, ni sourire, ni haine, juste... pourquoi ? Malgré qu'elle ne voulait pas, elle devait le faire, elle n'avait pas le choix que d'ouvrir cette porte.

La femme d'ombre disparaissait enfin, lui laissant carte blanche pour tuer Mercy, elle voulait la tuer en beauté, marqué son retour comme il se doit après avoir hélas tué l'autre lézard dans la précipitation. Mais le cerveau de la jeune tueuse ne put trouver la bonne façon, Mercy touchait la corde sensible, venant même dire que Lucrezia était morte ? Elle ne faisait pas attention à elle ?! Chainsaw tombait à genoux, l'un d'eux s'écrasait sur le ventre du docteur et à deux mains, la paire de ciseaux s'écrasait dans sa poitrine, visant le cœur. La rage marquait son visage alors qu'elle retirait la paire de ciseaux pour recommencer encore et encore, hurlant sa haine même si de sa part, hurler venait à parler à voix audible à peine vu son handicap.

« Ta Gueule !!! … Elle vit... Maman... est vivante... Vivante !!! … Elle me … cherche... m'attend... Maman... M'aime... »

A crier, tirant sur ses cordes vocales abîmés, le sang coulait de ses lèvres pour arriver à son menton et se mêler à la plaie, au trou béant qui se formait dans son cœur ou du moins, là où il se trouvait. Retrouvant son calme, elle jeta la paire de ciseaux abimé, des petits morceaux de chair restait accroché à son arme alors qu'elle continuait de hurler, venant abattre ses poings sur le visage immobile de la blonde. Retrouvant peu à peu son souffle, elle avait réussi à la mettre de mauvaise humeur. Elle qui pensait faire ça bien et fuir, elle avait fini par laisser parler sa colère et faire ça... comme une amatrice. Restant assise sur le cadavre, elle ne savait pas comment réfléchir, sa main sanglante passait dans ses cheveux en fixant le cadavre. Sa mère était dehors, cachée sûrement, mais pas morte. Elle l'aimait et l'attendait quelque part. Elle devait juste la retrouver et montrer que Chainsaw était de retour donc, elle devait tuer pour montrer son retour. Elle devait fuir, comment fuir ? Les renforts arrivaient sûrement, son pouvoir fonctionnera pour passer, peut-être... Allez savoir.

[Ephemera]

Ephemera ignorait quel était le niveau de classement du SHIELD. Qu’est-ce qui, fondamentalement, dissociait les monstres de foire d’un côté et de l’autre de cette porte ? Ici, Ephemera entrait dans une aile réservée aux prisonniers de niveau Oméga ou proche. Des menaces souvent cosmiques. Chaque cellule était autonome, l’alimentation électrique se détachant du fonctionnement central. Ephemera se déplaça rapidement, se repérant à l’aide du sang. Un vampire dégageait une odeur sanguine très spécifique. Accompagnée de ses ninjas, Ephemera affrontait également les défenses de secteur. Les commandos étaient des LMD, mais il y avait aussi des tourelles de défense. Plusieurs de ses ninjas se sacrifièrent en les affrontant, sans que cela n’émeuve nullement Ephemera. Ses pas la rapprochaient de la cellule de Zowski…

…Dehors, des Quinjets se rapprochaient rapidement, libérant des renforts. Des commandos surarmés venant de Yoake Base Camp. La Prison B-42 était un endroit top secret, et, malgré l’émeute, les prisonniers n’avaient pas encore pu sortir. Un héliport se trouvait à l’extérieur, ainsi que plusieurs pontons en contrebas, verrouillés. Le SHIELD ne comptait pas laisser une bande de psychopathes et de mutants sanguinaires s’échapper de cette prison. Celle-ci abritait principalement des monstres venus d’autres dimensions rejoignant la Terre par l’intermédiaire des portails dimensionnels de Yoake et de sa région. Ils étaient emprisonnés ici, généralement dans l’attente de savoir quoi en faire. Peu avaient fait l’objet d’un procès, car comment pouvait-on juger une créature qui ne venait même pas de cet univers ? Mais la prison abritait aussi des tueurs terriens équipés de pouvoirs paranormaux. Eux avaient droit à un procès équitable, mais étaient enfermés dans des prisons spéciales, les prisons ordinaires n’étant pas conçues pour ce genre de détenus. Une situation qui avait généralement de quoi hérisser les défenseurs des droits de l’Homme, mais, jusqu’à ce jour, aucun gouvernement ne voulait avoir la responsabilité de gérer des détenus comme Carnage, après tout.

Les commandos se rapprochèrent donc, tandis que des silhouettes s’envolaient également. Iron Man flottait dans les airs, observant les lieux avec circonspection.

« Je ne connais qu’un seul individu capable de désactiver ainsi les systèmes électriques… Le Fantôme. »

Le véritable nom du Fantôme était inconnu. Véritable génie en informatique, il était capable de devenir intangible et invisible, mais était surtout redouté pour sa capacité à phaser à travers les systèmes informatiques, et à les désactiver. Lorsque Norman Osborn était (provisoirement) devenu le Directeur du SHIELD, et l’avait renommé « HAMMER », le Fantôme avait été utilisé par lui pour lui permettre d’accéder au coffre-fort des Vengeurs, et mettre la main sur les armures d’Iron Man. C’était un sujet dangereux, et le seul capable de désactiver les sécurités de la Prison B-42.

D’autres Vengeurs accompagnaient Iron Man. Hawkeye descendit depuis un Quinjet, tandis qu’un homme torse nu au short violet sauta dans le vide, avant de pousser des grognements inhumains. Sa peau prit un teint verdâtre, et son short 8XL, qui semblait bien trop grand pour lui, se retrouva presque trop court quand les cuisses de Hulk apparurent. Le mastodonte tomba dans l’eau, et remonta rapidement, s’agrippant sur le ponton, et se rapprocha du quartier administratif, où le personnel s’était retranché. Accompagnant Hawkeye, Black Widow était également descendue, et Captain America menait la tête.

« Okay, Tony. Trouve le Fantôme, remets en marche les systèmes, on s’occupe de remettre de l’ordre dans cette prison ! »

Le temps allait bientôt manquer pour Ephemera, qui se dépêcha d’avancer, véritable ombre noirâtre, jusqu’à se rapprocher d’une porte. Elle s’arrêta là, et se retourna vers la porte scellée. Un sourire amusé traversa ses lèvres.

« Zowski… »

À l’intérieur, un homme à la peau grisâtre, avec de longs cheveux noirs poussiéreux, était assis recroquevillé, torse nu. Il releva lentement les yeux, qui se mirent à scintiller de rouge.

« Ephemera… Quelle charmante surprise ! »

La Dame des Ombres sourit encore.

« Aucune prison ne te permettra d’échapper aux clans qui veulent ta mort, Zowski. Je suis là pour te ramener auprès d’eux.
-  C’est une offre qu’il va me falloir décliner. »

Ephemera se retourna vers les ninjas, et leur ordonna de forcer la porte. Elle-même se recula. Un autre ninja apparut alors à côté d’elle, et lui expliqua que les Avengers étaient arrivés, ainsi qu’un bataillon entier du SHIELD. La Dame des Ombres réfléchit alors brièvement, et finit par avoir une idée.

« Va me chercher la gamine… Elle a dû s’occuper de cette doctoresse, maintenant… J’ai des idées pour elle, elle me plaît bien. »

Le ninja acquiesça, et disparut dans les ombres. Il revint finalement à l’entrée du complexe de haute-sécurité, et vit la jeune fille, à côté du cadavre de la doctoresse, qui avait été battue au visage, et étranglée à mort.

« Ma Maîtresse t’offre la chance de nous suivre, glissa le ninja d’une voix hachée et rocailleuse. Choisis si tu veux mourir ici, ou la suivre. »

[Chainsaw]

Enfin, elle l'avait tué. Elle avait passé sa colère sur elle, sa paire de ciseaux avait percer sa poitrine, à l'endroit où se trouvait son cœur, un nombre incalculable de fois. Perçant encore et encore la chair, cognant parfois contre un os, mais maintenant, la belle blonde était morte. Morte avec un joli trou dans la poitrine. Si elle avait survécu à ça, Chainsaw voulait bien s'excuser de ne pas l'avoir tué. Assise à côté du cadavre, elle réfléchissait maintenant, calmement. Mercy était morte, donc son retour dans le monde sanguinolent et violent qui était le sien, était décidé. Elle devait retourner en ville et tuer les gens. La légende urbaine qu'était Chainsaw allait pouvoir renaître après cette pause. Oui, mais au-delàs du simple meurtre avec son arme fétiche qui lui valait son surnom – qu'elle n'avait pas là – elle voulait retrouver Lucrezia, la Duchesse. Celle qui a donné naissance à Chainsaw, celle que la jeune tueuse idolâtrait comme sa mère, qui la prenait comme telle. Ses parents ? Elle les avaient déjà tuer pour couper du monde tout lien avec Yuki Sumonaru, elle n'était pas cette fille, elle, elle était morte des mains de la Duchesse. Chainsaw était là maintenant.

Mais depuis combien de temps elle était là ? Où était la Duchesse ? Elle l'avait cherché ? Était-elle toujours de ce monde ? Et si le pire lui était arrivée ? Non, ce n'est pas possible ! Cette fille en soire avec ses cornes qui l'a arrêter, elle arrêtait les criminelles, elle ne les tuait pas ? Chainsaw entamait une phase de psychose, de stress où elle se repliait sur elle-même en se tenant la tête. Elle ne voulait pas croire à ça. Pas aux derniers mots de Mercy. Sa mère qui ne l'aimait pas ? Elle était morte ? Non ! Non, c'était impossible ! Chainsaw refusait de croire un tel mensonge ! Peut-être pas aujourd'hui, ni demain, mais elle retrouvera sa mère et elles resterons ensemble pour toujours ! Oui ! Elle va tuer, elle va lui montrer que sa fille était de retour et après, elles se retrouverons enfin ! Oui ! Oui !

Chainsaw avait un sourire crispé en se tenant la tête, car elle refusait de croire un seul instant aux paroles d'un cadavre. La blondasse ne pouvait pas avoir raison. Elle disait qu'elle était en sécurité et que Chainsaw ne pourra rien et pourtant, elle est morte ! Ça prouve que Chainsaw a raison et surtout, qu'elle, elle a tort ! Sortant de son monologue mental, un des types en cuir venait parler de sa maîtresse qui lui proposait de les suivre ? En soit, l'offre ne l'intéressait pas vraiment, mais vu que les secours ne vont sûrement pas tarder, autant être dehors à l'air libre avant de vouloir faire cavalier seul. Chainsaw se redressa sans un mot. Un bref instant, elle se demandait si les ciseaux qu'elle a utilisés, usées et tordu, pourraient servir à lui ouvrir la gorge ? Mais non, elle allait laisser ses envies de côtés pour le moment et suivre ce type. Marchant pour passer cette porte très sécurisé, elle se fichait de ce qui se trouvait dans les ombres. Les cadavres de robots ? Les tueurs et monstres dans leur cellule ? Pff, un ennui. Même une fois arrivée près de la femme d'ombre, elle restait sage et peu intéressée par ce qui l'entoure. Son visage était marqué par le sang, les éclaboussures et le fait de se toucher le visage alors que ses mains avaient trempé dans le sang. Mais bon, pour Chainsaw, c'était comme du maquillage. Du coup, elle était venue ici pour quoi ? Prendre le thé avec un type emprisonné ?

[Ephemera]

Si Kagan avait servi comme officier nazi sous le Troisième Reich, Zowski, lui, avait rejoint l’URSS. Il avait servi comme officier de l’Armée Rouge à Stalingrad, et avait volontairement provoqué la mort de nombreux soldats, aussi bien ses propres hommes que les soldats nazis, ou même des civils. C’était un vampire cruel, qui avait la particularité d’augmenter ses pouvoirs en buvant du sang. Quantité de légendes avaient circulé sur lui, sur « Le Boucher Rouge », ainsi que les nazis le surnommaient. C’était un homme cruel, indéniablement, cruel et monstrueux. Pas de quoi émouvoir Ephemera, mais suffisamment pour que le SHIELD ait envoyé Black Widow le neutraliser en Russie avec l’aide des forces russes. Zowski avait sévi pendant la guerre, et avait passé de longues heures à  raconter aux agents du SHIELD comment il entrait dans des fermes isolées, et torturait longuement les civils, prenant un malin plaisir à torturer psychologiquement les enfants, les amenant à tuer leurs parents, à boire leur sang, et à devenir ses vampires. Personne ne se méfiait des enfants, disait Zowski, et les Fils de Zowski étaient des vampires éternellement jeunes, qui tuaient pour lui sans discontinu. Sa secte était un refuge pédophile et satanique.

Après la Seconde Guerre Mondiale, Zowski avait poursuivi les exactions, en prenant la direction d’un bagne situé en Sibérie, où il torturait et tuait des prisonniers, tout en utilisant sa secte pour tuer les ennemis potentiels. Zowski était surtout un rival de Kagan, une rivalité datant de la Seconde Guerre Mondiale. Ephemera voulait le ramener à Kagan, afin de découvrir la liste des Enfants de Zowski, et pouvoir tous les tuer.

« Vous ne m’effrayez pas… Je sais ce qui est arrivé au clan de Kagan, à cette Dhampir renégate qui vous a massacré, les uns après les autres… Qui a empêché le plan délirant de Kagan…
-  Rayne n’est pas ton souci, pour le moment…
-  Et tu n’es pas le mien… »

Tandis que, dans la prison, les Avengers et les commandos du SHIELD reprenaient le complexe, Ephemera sentit Chainsaw revenir. Elle renifla le sang sur son corps, et, quand la femme la rejoignit, silencieuse, Ephemera sentit le sang de Zowski onduler. Le pervers vampire l’observa doucement, et la main d’Ephemera caressa les cheveux de Chainsaw, la lovant contre elle.

« Petite Chainsaw… Tu as finalement tué cette scientifique, hein ? Tu me plais, tu sais… Il y a quelques années, j’ai recueilli dans ma forteresse une femme qui devrait te plaire… Je souhaite te recruter pour torturer cet homme. »

Zowski était pratiquement immortel. Il avait tué et bu tant de sang qu’il régénérait rapidement. On lui avait fait sauter le caisson, on l’avait noyé, gorgé ses poumons d’eau, on l’avait déchiqueté, mais, tel Wolverine, il se reconstituait toujours. Ephemera estimait que lui couper la tête serait une bonne solution, mais ses os étaient aussi durs que du diamant. Un os pouvait se montrer très récalcitrant, et Zowski avait fortifié les siens, les rendant aussi durs que du diamant.

« Je vois que mes plans font des émules… Cette petite a l’air magnifique. »

Zowski ricana doucement, tandis que, progressivement, les sécurités sautèrent. Quand la dernière tomba, trois ninjas s’interposèrent, pointant leurs lames vers Zowski. Celui-ci était affaibli par plusieurs années de séquestration. Mais toujours aussi dangereux. Les ninjas se rapprochèrent lentement, méfiantes, et l’homme ricana alors.

« Bouh ! »

Elles sursautèrent… Et Zowski attaqua alors. En quelques secondes, ses griffes noirâtres s’enfoncèrent dans la gorge d’une ninja, et le sang jaillit de sa gorge. Les autres bondirent en arrière, et attaquèrent avec leurs lames. Les deux épées se plantèrent dans un bras de Zowski, et il sourit cruellement, gardant son autre main libre, qu’il utilisa pour planter sa main dans la poitrine d’une ninja, lui écrabouillant le cœur avant de tirer d’un coup sec. La ninja s’effondra également.

Un des agents d’Ephemera attaqua alors, déployant ses lames, tandis que Zowski allait croquer dans le cœur… Lorsqu’Epehmera jaillit brusquement dans son dos, et le transperça avec sa lame.

Celle-ci ressortit de l’autre côté de son corps, et Zowski déglutit.

« Je n’ai pas peur de toi, Zowski… »

Elle gloussa doucement, et retira son épée, puis le jeta au sol. Ephemera regarda ensuite Chainsaw.

« Tu as le choix, petite… Là où je suis, il y a plein de corps à torturer, et, comme tu n’es pas morte, tu pourras aller torturer des êtres vivants… Si tu acceptes de me suivre, et de m’obéir. »

Zowski grognait sur place, tandis qu’Ephemera, pour l’immobiliser, planta son épée dans son crâne, son pied se posant au milieu de son torse. Le choix appartenait à Chainsaw, mais elle allait devoir faire vite…