The Multiversity

Tout se passait pour le mieux depuis qu'Aoki a eut l'idée de ce projet, mais elle ne voyait pas que ce ciel trop bleu avait quelques nuages au loin qui se rapprochaient un peu trop rapidement. Après bien des répétitions, de cours, de danses et de pub, leur premier mini-concert arrivait ! Oui, jusque-là, elles apparaissaient en milieux de convention ou autre, tel des ninjas pour se promouvoir mais là, c'était leur premier petit concert, des places, limités, des goodies en fin de concert, tout était parfait ! Mini-concert, mais ce ne sera que cinq chansons, ce n'est pas comme si elles avaient déjà l'équivalent d'un album à proposer, mais les Strawberry Girl faisaient peu à peu leur propre chemin, rien ne sert de pousser les choses pour aller plus vite. Sur scène, elles avaient des petites tenues qui changeaient uniquement sur la couleur afin de les différencier, inutile de trop en faire pour ce premier concert mais il fallait quand même instaurer un certain code couleur.

Kurumi avait une robe rose foncé, Mei avait du bleu clair et Tiên avait du jaune. Trois couleurs pour les différencier et ainsi, faire la différence. Comme ça, les fans auront leur propre bâton lumineux à agiter pendant les concerts, Aoki ne manquait aucun détail, elles allaient réussir, ça ne faisait aucun doute ! Elle compte même attendre un peu et leur trouver un pub, télé ou dans un magazine pour y mettre Doutzen à leurs côtés. La graine de star soutient des idols, ça pouvait l'aider et elle, et elles gagneront surement quelques fans de Doutzen qui n'ont pas encore entendue parler d'elles. À tout, Aoki ne loupait aucun détail, sans dénigrer les autres. Elle était derrière la scène, observant tout cela, chaque pas de danse, chaque mimique, chaque parole, le public était encore peu, une centaine, mais pour des débutants, c'était déjà beaucoup ! Ils étaient en liesse, elle était vraiment douée dans ce domaine ! Elle qui sortait de Todaï, aurait pu viser un job plus gratiffiant, mais ses parents voulaient qu'elle sorte de cette fac, c'est fait, maintenant, elle faisait ce qui lui faisait envie.

Idol oblige, leurs chansons tournaient pour le moment autour de l'amitié, l'amour, vivre une vie heureuse, inutile de trop en faire. C'était de la J-pop comme on aimait, elles ne pouvaient que fonctionner ! Kurumi, leader de ce groupe, menait bien la barque, amenant le groupe dans la bonne direction, la timide Mei était si charmante à se donner en scène, ses solos la rendaient encore plus craquante à la voir se surpasser, et Tiên ne manquait pas d'énergie, son accent, ses mots parfois quelque peu déformé la rendait aussi adorable que les deux autres. L'opération était un succès, il suffisait de ne pas brûler les étapes, Aoki était sûr que dans quelques mois, le Japon entier saura sur le bout des doigts une ou deux de leurs chansons.

Après une bonne demi-heure de concert, il y avait la vente de CD, de quelques goodies, avec en prime, échanger quelques mots avec sa favorite. Certes, il fallait acheter un ticket pour ça et le temps était très limité, mais ainsi était le monde des idols, Aoki ne faisait pas d'arnaque, la société avait construit cela de la sorte. Elle ne saurait pas dire qui avait le plus de succès dans le trio, ses trois petites fraises avaient chacune son succès, son lot de fan si heureux de les remercier, les encourageant. Il y avait une grosse majorité d'homme, mais il y avait déjà quelques filles dans le lot, rien de surprenant, mais après avoir tant étudier le sujet, Aoki avait l'impression que son projet était si bien ficelé qu'il avançait plus vite que prévu. Leur premier concert fut donc un vrai succès, la salle était vide, elle n'avait plus qu'à les amener chez elles et elles pourront se reposer sur leur laurier. Si son projet avançait plus vite que prévu, les ennuis avançaient eux aussi plus vite. Quittant la salle, elle comptait les amener à sa voiture pour rentrer, mais une camionette s'arrêta net, crissant les pneus, venant bousculer Aoki alors que des types venaient saisir les trois filles, les embarquant de force dedans, bloquant leur bouche avant de démarrer en trombe ! Aoki eut à peine le temps de noter la plaque et le modèle avant de sortir son portable, non pas pour appeler de suite la police, elle avait mieux !

« Chérie ! J'ai un putain de problème !!! Des types ont surgi de nulle part pour enlever mon groupe ! Je vais avoir besoin de ton aide !!! »

Si Felicia s'en sentait capable d'agir seule, soit, si elle voulait appeler des amis, Aoki n'allait pas la contredire, tant que les filles sont saine et sauvent, c'est tout ce qui compte ! Qui voulait les enlever ? Pas des fans à première vue. Une mafia locale ? Peut-être... Une jeune japonaise, chinoise et vietnamienne... espérons qu'ils n'aient pas le temps de leur faire de truc dégueulasse. Prenant sa voiture, elle comptait les rattraper pour ne pas les perdre de vue, aux chiottes la loi, leurs parents lui faisait confiance, pas question qu'elles soient en danger ! C'était une course contre la montre qui se produisait, les rattraper, les corriger et rassurer ses petites fraises, voilà ce qu'elle comptait faire ! Tout était si parfait, pourquoi ces enculés ont surgit pour lui chier dessus ?! Pas de chance, Aoki était pire qu'un chien errant pour les sauver, et dans son portable, elle avait certains numéros de personnes à qui il ne faudrait pas chercher des noises et ce n'était pas quelques armes qui allait leur faire peur !

Assise sur sa moto, Félicia finissait de boire une bière. La nuit était fraîche, ce qui n’était pas plus mal, car Yoake accusait une vague de chaleur assez pénible en ce moment. Fort heureusement, les chats étant noctambules, Félicia s’isolait le jour pour sortir la nuit… Quand elle ne travaillait pas. Ce soir, elle était en mission, ce qui, pour elle, consistait à trouver d’autres endroits à violer. Une rumeur circulait en ville sur l’arrivée d’une autre voleuse de haut niveau en combinaison moulante et aux oreilles pointues, la chatte de Gotham City, Catwoman. La Chatte Noire avait entendu dire qu’elle ciblait les Yakuzas, notamment les Guramu comme elle. Félicia voulait vérifier si cette rumeur était fondée ou non.

Elle démarra sa moto, et accéléra, filant dans le centre-ville, lorsqu’elle reçut un appel d’Aoki. Félicia portait une oreillette et appuya sur un bouton de l’écran de bord futuriste de sa moto. Le Bluetooth fit le reste, et elle ralentit, afin de mieux l’entendre. Félicia comprit rapidement qu’Aoki était paniquée. Ce soir, elle supervisait une cérémonie des Strawbnerry Girls, trois idols aux corps de poupées qu’elle avait elle-même formé depuis plusieurs mois. Elle était très fière de ces trois chéries.

« Du calme, chérie, du calme… Tu dis qu’elles ont été enlevées, c’est ça ? »

Aoki se dirigeait vers sa voiture, et lui expliqua qu’elle avait vu un van. Plusieurs hommes masqués avaient jailli pour capturer les trois idols, avant de filer rapidement. Aoki voulait s’élancer à leur poursuite. Fort heureusement, Félicia n’était jamais trop prudente. Chaque idol portait un collier avec un traceur GPS intégré. Elle configura donc son appareil pour retrouver le signal, et élança sa moto, accélérant rapidement, sans respecter les limitations de vitesse. Filant à toute allure, elle constata que les traceurs s’éloignaient du centre-ville, menant vers la zone industrielle, à l’extérieur de la ville.

« La camionnette est visiblement sur le périphérique, Aoki. J’arriverai sûrement après toi, alors sois prudente… Ne fais rien de stupide avant que j’arrive. »

Slalomant entre plusieurs voitures, Félicia rejoignit une bretelle, et fila sur le périphérique. Il y avait très peu de véhicules à cette heure, mais la prudence restait malgré tout de mise. Sur sa carte, le van se déplaçait encore. Finalement, le véhicule rejoignit un important site de construction. Un complexe immobilier était en cours de construction pour rénover ce quartier pauvre de la ville, et le chantier était depuis lors le refuge du crime organisé. La camionnette s’engagea rapidement à l’intérieur, et rejoignit un parking situé sous l’immeuble central. Plus tard, quand le projet serait terminé, il y aurait tout un lotissement urbain, avec des places piétonnes, des centres commerciaux, des appartements… Pour l’heure, c’était un excellent refuge.

Comme Félicia l’avait soupçonné, Aoki arriverait avant elle, car la Chatte Noire devait traverser toute la ville. Elle espérait juste qu’Aoki l’attendrait sagement au lieu de se ruer seule dans la gueule du loup, car Félicia savait combien sa chérie pouvait se montrer impulsive quand on s’en prenait à ses élèves !

Tout se passait si bien et soudainement, c'est le drame ! Aoki ne comptait pas laisser cela arrivée comme ça ! Pas question d'attendre et paniqué, c'était ses élèves, elle avait deux mineures à qui, les parents lui faisait confiance alors pas question de tout foute en l'air à cause de... de sales types ! Elle ne savait pas encore ce qu'ils voulaient faire, mais c'est sûr, ce n'était pas des fans timides qui voulaient juste avoir un autographe ! Avant la police, elle appelait Felicia qui pourrait l'aider et cette dernière était prête à venir les sortir de ce mauvais pas, mais Aoki allait aussi agir. Elle était déjà en train de démarrer sa voiture, faisant tout pour ne pas perdre le véhicule de vue et quand il arriva enfin sur un site de construction, elle observa où il s'arrêtait... Elle ne voyait pas à travers le béton, mais un groupe dans un tel endroit, ils n'étaient sûrement pas super discrets.

Ce fut compliqué, mais elle se changeait dans sa voiture, ayant toujours caché sous un des fauteuil, sa tenue de White Cat. La vraie, idem à celle de Black Cat car elle possédait une première version qui était exclusivement pour le privée avec certains trous pour plus de facilités, mais là, ce n'était pas le moment ! Résistante, elle devrait être un peu plus en sécurité. Une fois prête, sa voiture garée au loin, il était temps de voir si ses entraînements avec Felicia, Natalia et autres personnes du SHIELD avaient porté ses fruits. Le blanc n'était peut-être pas l'idéal dans la nuit, mais au moins, elle redoublait de prudence, l'oreille allumée pour tenir Felicia informé de ce qui se passait. Prudence étant mère de sureté, elle s'introduisait via le parking avec autant de discrétion qu'un chat. Elle n'égalait pas sa fiancée, mais elle était une élève studieuse, surtout au vu de la situation actuelle, le moindre faux pas était risqué.

Elle trouva la camionnette, évidemment vide, mais au loin, derrière quelques barricades faite de bois et de placo – ça restait un chantier – elle entendait des gens parlé, de la lumière était visible et quelques types en costard, bien armée... La situation devenait un poil plus dangereux, ce n'était pas uniquement des gros bras, comme elle s'en doutait, c'était sûrement des yakuzas. Aoki s'éloignait, se plaçant dans leur angle mort, informant en temps réel ce qu'elle voyait pour Felicia. En s'approchant, elle vit une ouverture entre deux planches, les trois filles étaient là, attaché sur une chaise pendant que l'un des types était au téléphone, les autres veillant sur les cibles. À vue de nez, ils étaient au moins six, tous un minimum armée. Si celui au téléphone ne semblait pas tenir une arme ente les mains, il devait en avoir une sous sa veste.

Prenant du recul, elle plaçait un petit micro dessus, se tenant informer de ce qui se disait en restant à bonne distance. Rien de bien alarmant, il ne se passait rien concertant ses trois petites fraises et l'un des types faisait une petite ronde en fumant une cigarette, le pseudo-chef ne semblait pas aimé l'odeur de tabac... Lui... Lui, elle pouvait l'avoir. Dans l'ombre, elle observait sa cible, trop confiante de réussir, personne autour, elle devait juste attendre qu'il se rapproche d'elle et elle pourra agir. Natalia lui avait appris une façon efficace de neutraliser une personne sans forcément le tuer, une technique d'auto-défense israélienne, le Krav-maga. Bondissant dans l'ombre, elle bloqua sa bouche, neutralisant un de ses bras, venant lui faire perdre connaissance, en silence. Un en moins. Elle écrasait la cigarette et tirait le corps pour le cacher dans l'ombre. Avec de la chance, Felicia aura réglé ça avant même qu'ils ne remarquent l'absent. Il faisait une petite ronde après tout, profitant de sa pause clope.

Tant que Kurumi, Mei et Tiên n'étaient pas en danger ou abusé, elle n'avait pas besoin de foncer dans le tas. Étant donné qu'ils ne faisaient rien, il fallait croire que, soient ils allaient demander une rançon, soient elles devaient être offerte à un chef ou autre et ça, fallait éviter d'en profiter sinon, cadeau ou pas cadeau, ils n'allaient pas en ressortir en un seul morceau. Dans un sens, tant mieux... Aoki n'avait jamais rien fait avec elles pour le moment, ce n'était clairement pas à ce genre de cinglé de la remplacer ! Elle n'attendait plus que la Black Cat pour venir mettre fin à ce cauchemar au plus vite... Elle était sanguine la Aoki dans ce genre de situation, personne ne devait leur faire du mal... Personne !

Félicia se déplaçait rapidement. Elle savait qu’Aoki était impulsive, et, même si elle avait été formée, elle n’avait pas spécialement envie de la laisser risquer sa vie seule. Black Widow avait pris soin de former Aoki, et elles avaient souvent fait l’amour toutes les trois, un moyen comme un autre de remercier Natalia de ce qu’elle avait fait pour elle. Mais, en l’état actuel, la situation était urgente. La Chatte Noire accéléra encore, slalomant entre les voitures, essuyant les coups de klaxon.

De son côté, Aoki avait rejoint l’immeuble, et s’infiltra à l’intérieur. Sa tenue de White Cat lui allait à ravir, et présentait les mêmes caractéristiques que celle de Félicia : souple, élégante, et résistante. Elle se déplaça donc, et trouva rapidement la pièce dans laquelle les idols avaient été enfermés. Elles avaient été bâillonnées et attachées à des chaises, tandis qu’un homme parlait au téléphone.

« Non, personne ne nous a suivis… Oui, de très belles prises, elles se vendront à un bon prix… »

Sa main gantée caressa les cheveux de l’une des femmes, qui se tortilla nerveusement sur place, et il sourit. Des esclavagistes… Le crime organisé permettait ce genre de choses, surtout à Yoake, où les milieux criminels étaient en contact avec d’autres dimensions, et organisaient des marchés illégaux. Visiblement, ils n’avaient pas de desseins agréables avec les idols d’Aoki. Tandis que celle-ci venait de neutraliser un Yakuza, elle se déplaça lentement, cherchant comment rejoindre les idols. Elle contourna le mur, et s’avança dans un couloir, avant d’entendre des bruits de pas.

En se dissimulant dans une pièce, Aoki vit deux hommes passer. L’un d’entre eux fumait, tandis que les deux Yakuzas parlaient à vive voix. La jeune Aoki les laissa passer, mais la place était lourdement gardée.

« Ouais, ces nanas sont plutôt célèbres sur le Net…
-  Dommage qu’on ne puisse pas les essayer avant de les vendre…
-  Ce sont les règles, ils ne plaisantent pas avec ça ! »

Le chantier devait servir de plateforme de stockage intermédiaire pour recueillir les personnes que les Yakuzas capturaient avant de les vendre. Généralement, ils ciblaient des personnes déshéritées, ceux qui ne manqueraient à personne, et pour qui il n’y aurait aucune enquête policière. S’en prendre à ces trois filles illustrait un changement d’approche dans leurs tactiques criminelles. Aoki put à nouveau avancer, car la voie était libre… Mais la porte menant à la pièce était surveillée par deux gardes. À moins de faire une diversion, il semblait difficile de pouvoir entrer.

Et Félicia n’était toujours pas arrivée, continuant à rouler rapidement. Sa moto emprunta la sortie de l’autoroute, et elle se rapprochait du site de construction, avec un mauvais pressentiment qui ne cessait de croître en elle au fur et à mesure que le temps passait…

Elle en avait neutraliser un, ils étaient pas si résistant et sur leur garde, avec de la chance, Felicia ne viendra que pour s'assurer que tout le monde était bien en train de dormir. Aoki se rapprochait doucement, écoutant ce qui se passait dans son oreillette alors qu'elle avançait à pas de loup, cherchant de visuel les potentielles cibles et celles à éviter. Forcément, des armes en vue, c'était plus risqué, mais elle avait l'effet de surprise. Une personne, elle pensait pouvoir le gérer assez facilement, deux, elle ne tenterait pas le diable. Elle voyait la salle où elles étaient captives avec le chef au téléphone, mais deux gardes... Elle pouvait le faire, mais ça pouvait être dangereux si elle se ratait. Voyant les deux autres gardes faire leur ronde, ils s'étaient séparé, par chance ! Avant de les sauver, elle devait augmenter ses chances de réussite en neutralisant les renforts. Elle se glissa dans l'ombre, allant vers l'un deux. Pas de pause cigarette pour lui, mais elle patienta, au détour d'un couloir pour le surprendre.

Sa paume heurta son menton, avant qu'elle n'enchaîne avec un nouveau coup fait pour l'assommer. Elle récupéra son arme qu'elle vida. S'il se réveille avant, il sera moins dangereux. Place au second fumeur. Elle le suivait lui aussi mais tandis qu'il semblait se douter qu'un truc clochait, Aoki fit un mouvement du poignet, fait pour enduire ses griffes d'un paralisant. Elle plaquait sa main sur sa bouche, ses griffes se plantait dans son cou, rien de dangereux, ça laissera une petite marque alors qu'en trois secondes, il s'écroulait de sommeil. Cela faisait trois gardes en moins, Felicia sera fière d'elle ! Mais elle n'était pas là pour la rendre fière mais pour sauver des vies. Retournant près de la porte, les deux gardes n'étaient pas près de bouger semble-t-il. Après trente secondes à une minute d'attente, elle se décida. Pas le choix, elle devait foncer. Pouvait-elle les avoir sans avertir celui dans la pièce ? Les chances étaient minces, car même discrètement, elle se ferait voir. En admettant qu'ils ne soient plus que trois... Natalia l'avait habitué à bien plus dangereux dans ses entraienment, et même en se ménageant, la Black Widow était bien plus dangereuse à elle seule qu'à eux trois !

Prenant son élan, elle courait vers les deux costauds qui se tournaient vers elle, surpris. Elle bondit, venant laisser son genou faire les présentations avec le premier avant de planter ses griffes dans les épaules du second pour le faire tomber alors qu'Aoki venait de faire une roue sans toucher le sol. N'étant pas induite d'un quelconque poison, elle donna un coup, les doigts pliés, dans la gorge du yakuza pour bloquer le son de sa voix avant de l'assommer, le crâne contre le sol. Quant au second, le nez cassé, il venait la saisir, la plaquant au mur. Ses grosses mains écrasant ses muscles, elle était immobilisée ! Mais pas en bas ! Pas très fair-play, mais toujours plus qu'eux, elle écrasait les roubignoles du yakuza qui la lâchait de suite, avant d'avoir un coup d'extincteur sur le crâne pour être sûr de bien dormir ! Vu le boucan, il devait savoir que son plan tournait au vinaigre... Elle devait agir... Sans Felicia ? Était-elle encore loin ? Sans même le savoir, elle était sûr que son arme était braqué soit sur la porte, soit sur les filles... De leurs côtés, évidemment que les trois idols avaient peur mais un miracle allait peut-être naître sous leurs yeux ?

Les interventions de la White Cat n’échappèrent pas aux autres Yakuzas. Son combat musclé contre les deux gardes attira rapidement d’autres Yakuzas.

« Une attaque !
-  Bordel ! Les Russes ? »

Aoki était proche de la porte menant aux idols, mais, face à elle, deux autres Yakuzas débarquèrent, et contemplèrent silencieusement la jeune femme, surpris. Ils ne s’attendaient clairement pas à voir une blonde à forte poitrine en combinaison blanche moulante face à eux.

« C’est quoi ce délire ? Qui a commandé une pin-up ?
-  Minou, minou, ta place n’est pas ici, retourne dans ton panier ! »

L’un des malandrins sortit un couteau à cran d’arrêt, et se rapprocha lentement. Le couteau luisait dangereusement, et un autre Yakuzea fit irruption dans le dos d’Aoki. Seule face à trois loubards, la situation semblait quelque compliquée. Alors qu’ils se rapprochaient, une silhouette bondit soudain depuis le toit, et s’abattit sur le Yakuza armé d’un couteau. La silhouette resta appuyée avec ses bras sur le plafond, et détendit son pied, hérissé de fourrure blanche, qui frappa l’homme à la tête, l’envoyant sur le sol. Félicia tomba ensuite sur le sol, et enchaîna par un coup de pied retourné sur l’autre Yakuza.

De son côté, Aoki pouvait s’occuper du troisième ennemi derrière elle, mais d’autres se rapprochaient déjà. Félicia se retourna à temps pour voir, depuis un long escalier circulaire, une demi-douzaine de criminels. L’un tenta de la neutraliser avec un mouvement de karaté, un ushiro geri. Félicia le para en posant ses mains sur son talon, et le tourna alors, le faisant voltiger sur le sol. Un autre tenta de l’attaquer avec une barre à mine, et elle bloqua l’arme, utilisant le poids de l’homme contre lui en le faisant basculer en avant. Il se rétama sur le sol, et elle griffa ensuite le visage d’un autre, faisant couler le sang.

« Putain, vous allez le payer, les gars ! »

Un Yakuza la chargea alors, et la ceintura. Surprise, Félicia passa à travers un léger mur en bois, et tomba sur le sol. Le Yakuza se mit à califourchon sur elle, et entreprit alors de l’étrangler. La Chatte Noire se mit à couiner, et sa main tâtonna à côté, jusqu’à attraper un parpaing. Elle serra ses doigts dessus, et le fracassa sur le crâne du bandit. Surpris, celui-ci tomba au sol. Elle se releva alors, et un autre bandit se rua vers elle. Un peu sonnée par l’étranglement, Félicia bondit sur le côté, mais l’homme l’enchaîna en l’attrapant par les cheveux, et la jeta au sol, où il la frappa ensuite dans le ventre avec son pied.

« Bande de putes, on va vous apprendre le respect ! »

Félicia Hardy était finalement arrivée, mais en ne suivant aucun de ses protocoles habituels. Aucun repérage, aucune préparation en amont, aucune étude des lieux, elle avait foncé à l’intérieur, et, comme il fallait s’y attendre, elle et Aoki se retrouvaient désormais en fâcheuse posture, en infériorité numérique criante… Et face à une bande d’individus fort peu recommandables !

Si la zone avait été pacifiée, l'erreur était de croire qu'il ne s'agissait que d'une petite bande. Bien vite, deux nouveaux gusses arrivaient, tout comme Felicia qui tombait à pic pour s'occuper de deux des trois Yakuzas, laissant le dernier à Aoki. L'héroïne en herbe esquiva un coup-de-poing en baissant, donnant un coup de pied dans son genou afin de le faire chuter. Une fois au sol, elle agrippa sa tête, le faisant cogner au sol quelques fois avant qu'il ne soit dans les vapes. Hélas, le vacarme attira plus de monde encore et les deux chattes devaient se débrouiller. Elle irait sûrement lui faire la morale sur le fait que le protocole voulait un repérage des lieux, ect mais dans l'urgence, Aoki a agit un peu vite, vu l'endroit, elle pensait voir au maximum six ou sept types, pas autant. Pas le choix, elles devaient faire le ménage. Aoki étant la plus faible, elle voulait viser à les plus reculer, mais vu leur nombre, ils n'oubliaient pas qu'elles étaient deux. La White Cat esquiva les premiers coups-de-poing, reculant peu à peu jusqu'à tomber dos à un pilonne où là, elle put esquiver, le laissait lui, s'écraser les doigts dessus, le laissant crier de douleur, profitant pour tirer sur sa cravate, lui faisant embrasser le mur !

Un en moins ! Bien, mais le balance était toujours dans leur défaveur. Le second la bouscula d'un coup d'épaule, matraque à la main, il chercha à la frapper, n'ayant d'autre choix que se protéger et se rouler au sol pour esquiver, venant parer tant bien que mal les coups, les bras en croix devant son visage. Aoki parvint à prendre appui sur ses jambes et bondir, son crâne venant heurter la machoire de ce dernier, sonner, elle lui prit son arme pour l'assommer. Bien que protéger et sa tenue renforcer, elle avait mal aux bras à force d'encaisser. D'autres arrivaient et un rapide coup d'œil montrait Felicia dans une position peu confortable. Il fallait renverser la situation à leur avantage, comment... Son pied heurta un extincteur. Pourquoi pas. Elle retira la sécurité et à défaut de les assommer ou les vaincre de suite, elle les arrosa, visant bien entendu le visage, leur faisant perdre l'usage de la vue, voir parfois juste les dégoûter d'avoir ça en pleine bouche, mais ça fonctionnait !

La White Cat fonçait vers la Black Cat, leur faisant de même, réduisant ainsi – temporairement – le nombre de menaces autour de sa fiancée ! Le dernier qui était prêt à frapper Felicia reçu non pas un jet de neige carbonique, mais l'extincteur en lui-même. Le coup fit entendre un léger craquement, ainsi que quelques dents qui volaient au loin, laissant la voleuse avec plus de liberté de mouvement.

« Viens, profitons en ! »

Non pas pour fuir, mais pour finir le travail. Mieux valait viser ceux qui étaient en train de se nettoyer le visage. Certains ont fermé les yeux ou se sont protéger, c'étaient eux à éliminer en premier, ceux qui en avaient eu dans les yeux... leur cris voulait tout dire. Aoki mis en pratique ses cours avec Natasha, courant pour prendre appuie sur un mur, son pied n'avait pas heurter le visage – pas encore assez entraînée – mais au moins, le coup au torse lui avait fait perdre pied. Sa paume se heurta au visage d'un Yakuza plus solide que les autres, ce dernier lui rendit la pareille, la sonnant un court instant. À genoux, il se préparait à attaquer, elle aussi, bien que ce ne soit pas fair-play, elle donna l'équivalent d'un uppercut entre ses jambes, autant dire qu'il était vaincu. Mais par souci de sécurité, elle lui donna un coup de genoux en plein visage. Pas cool pour lui, mais trois jeunes filles étaient en danger, pas question que quelque chose de grave leur arrivent ! Bien que ce ne soit en rien sa faute, elle avait déjà perdu Kanzaki... Elle ne voulait pas revivre ça...

Félicia savait qu’Aoki ne s’était pas pardonnée le meurtre terrible de Kanzaki. C’était la raison pour laquelle elle avait foncé jusqu’ici, se jetant dans la gueule du loup… Et elle s’avérait très énergique. Récupérant un extincteur, elle neutralisa le bandit qui attaquait Félicia. La Chatte Noire se redressa rapidement, sans prendre le temps de la saluer, et vit Aoki bondir en prenant appui sur le mur, répétant les mouvements martiaux et chirurgicaux de Black Widow. Les entraînements de Natalia étaient très intenses, et elle s’amusait souvent à plaquer Aoki au sol, la neutralisant, se livrant avec elle à un entraînement très rigoureux. Félicia se mit rapidement en position, et bondit sur un ennemi. Ses deux jambes se rejoignirent en l’air, et frappèrent la tête d’un Yakuza, l’envoyant traverser un mur.

Dégainant un couteau à cran d’arrêt, un autre Yakuza tenta de l’attaquer. Félicia bondit en arrière, évitant l’attaque, et, quand le Yakuza tenta encore de l’attaquer, elle bondit sur le côté, et, prenant appui sur une seule jambe, pivota sur place pour le faucher avec l’autre. Elle le neutralisa ensuite d’un coup de poing, et entendit alors Aoki hurler.

« Aoki ! »

Celle-ci venait de se recevoir un coup, mais réagit à temps, envoyant un uppercut dans les joyeuses de l’ennemi. Sonné, le Yakuza tomba à genoux, et Félicia l’acheva d’un solide coup de pied en plein visage, qui envoya une gerbe de sang sur le mur. Les bandits venaient d’être neutralisés, et, tandis qu’Aoki se dirigeait vers la porte, Félicia attrapa soudain son épaule. Elle appuya dessus, forçant Aoki à se retourner vers elle, et la regarda silencieusement.

« Elles vont bien, ok ? Ne prends pas de risques inconsidérés, ma chérie… »

Avec le doigt, elle essuya ses lèvres, où une ligne de sang avait légèrement coulé. Il y aurait un hématome ensuite. Mais, pour l’heure, Félicia se dirigea vers la porte, et sortit ses rossignols de sa combinaison. Elle était une cambrioleuse, après tout, et elle allait donc cambrioler. Elle fourra les rossignols, et tritura la serrure pendant quelques instants, avant que la serrure ne saute. La Chatte Noire se releva ensuite, regarda brièvement Aoki… Puis ouvrit la porte d’un grand coup de pied, car on ne pouvait pas exclure qu’il y ait, derrière cette porte, d’autres ennemis…

Aoki avait peut-être foncé tête baissée, mais elle ne pouvait pas se permettre de risquer la vie des trois filles. Une fois, elle avait perdu une de ses protégées et bien qu'elle n'y était pour rien en réalité, elle s'en voulait. Elle fut proche de Kanzaki et à cause d'un détraqué, elle n'était plus de ce monde. Elle ne voulait pas qu'elles aussi subissent ça. Pas de violence, pas d'attouchement, rien, elles devaient rester pures et en bonne santé. Une fois débarrasser des sbires, Felicia revenait la voir, essuyant sa lèvre d'une légère petite trace de sang, tentant de la rassurer, mais ce n'était pas vraiment une réussite. Certes, depuis son arrivée, il n'y avait pas eu de bruit, de coup de feu, de cri, mais ce n'était pas pour autant bon signe !

« Qu'est-ce qu'on en sait ? »

Le regard, sa voix, on la sentait pas sûre d'elle, mais elle devait y croire ! Depuis leur arrivée ici, les trois jeunes idols étaient attachée à une chaise, s'imaginant sûrement le pire sans savoir que leur manager et une de ses très bonnes amies était dehors, en train d'essayer de régler l'affaire. Certes, elles ont entendu du grabuge, mais aucune ne savait vraiment ce qui se passait, si ce n'est que le type au téléphone faisait les cent pas, prêt à attendre une bonne ou une mauvaise nouvelle. Impossible pour elles de jouer les apprenties héroïnes, elles étaient bien attachée et dans le pire des cas, elles pouvaient juste tomber au sol avec leur chaise, pas de quoi prévoir un gros plan pour s'enfuir de ce merdier... Tandis que Felicia tentait de crocheter la serrure, la porte était ouverte, elles pouvaient y pénétrer et tenter le sauvetage ! Mais qu'allait-il réellement se passer ? Aoki supposait déjà que dans le meilleur des cas, ce connard était seul, mais il avait son arme braqué sur l'une d'elles. Donc, prudence ! Mais comment parvenir à éviter le pire ? Observant les alentours de cet endroit, il y avait que peu de possibilité à dire vrai pour trouver une solution plus prudente et moins dangereuse. Avant de franchir la porte, Aoki posa sa main sur celle de Felicia.

« Vas-y seule, je t'épaulerais à la moindre ouverture. »

L'effet de surprise. Aoki sortie un portable où elle activa une micro caméra sur le masque de Black Cat, elle saura ce qui se passera comme ça. Patientant sur le côté, elle allait devoir voir comment faire et trouver le bon moment pour filer comme l'éclair et aider sa chérie à sauver ses trois petites fraises. Comme Aoki le supposait, tous les sbires étaient à terre et dedans, se trouvait le chef de cette petite équipe, tenant en joue l'une des filles, son arme pointée derrière son crâne. Ca va être délicat de trouver le bon angle pour pénétrer et sauver la situation... Felicia y arrivera peut-être seule, elle avait déjà peut-être vécu ce genre de situation, mais comment en être sûr ? Dans le meilleur des cas, Aoki pouvait saisir une arme, se fier à la vision de Felicia pour surprendre et tenter de le désarmer. Le tuer, ça serait difficile, même moralement... Croisons les doigts donc...

Elles avaient attaqué à elles seules tout un bastion rempli de Yakuzas ! En d’autres circonstances, ce fait héroïque aurait pu être considéré comme un acte purement suicidaire. Mais le temps jouait fortement contre elles, ce qui avait contraint Félicia à opter pour cette approche rapide, sans aucune planification antérieure. Elles avaient toutes les deux foncé dans le tas, sans se poser de questions, et, finalement, leur plan désespéré avait bien marché. Aoki proposa de rester en arrière, et Félicia acquiesça. Elle déverrouilla la porte, et se releva, puis fit signe à Aoki de rester prudente, avant de poser un doigt sur ses lèvres, lui intimant ainsi le silence.

Une fois ceci fait, Félicia ouvrit la porte du local… Et un Yakuza bondit sur elle en hurlant, tenant une machette à la main .Ses deux mains se posèrent sur le poignet de l’homme, interceptant son coup, et elle souleva sa jambe gauche, la faisant passer entre les cuisses de l’homme. Usant de la vitesse que ce dernier avait acquis en se ruant vers elle, la Chatte Noire bascula en arrière, et poussa avec sa jambe. L’homme passa par-dessus elle, et tomba sur le dos. Il se retourna alors, mais Félicia, agile et habile, tournoya sur place. Un coup de pied retourné cueillit l’homme en plein visage, l’envoyant rebondir contre le mur.

Ne disposant pas d’un sens de l’araignée, elle ne vit pas un deuxième Yakuza se ruer vers elle dans son dos. Il l’attrapa par les cheveux, et la renversa en arrière. Félicia heurta un mur à l’intérieur de la salle, et vit du coin de l’œil les trois jeunes élèves d’Aoki, attachées à des chaises. Devant elle, un Yakuza chauve et très grand qui envoya son pied vers elle. Félicia roula sur le côté, évitant l’impact, et il attrapa encore ses cheveux.

« Argh !
-  Putain de salope, tu t’es prise pour qui, hein ? »

L’homme la plaqua encore contre le mur, et posa sa grosse main sur sa gorge, cherchant à l’étrangler, puis la gifla avec son autre main. Une claque violente, qui fit carillonner les chandelles dans la tête de la Chatte Noire. Elle réagit alors en griffant la main du Yakuza qui l’immobilisait, et planta ses griffes dedans. L’homme hurla, et Félicia usa de ça comme appui pour relever ses jambes, et les recroquevilla. Puis, elle les posa sur son torse, et commença à pousser, grognant sur place. Finalement, l’homme lâcha prise quand les griffes de Félicia glissèrent sur sa main, envoyant le sang gicler sur le sol.

Félicia, quant à elle, bondit sur lui, et enroula ses jambes autour de son cou, tournoyant sur place, avant de le renverser au sol. Elle se releva alors, et essuya ses lèvres du revers de la manche, avant de fixer les trois jeunes filles… Puis se retourna vers Aoki.

« Aoki ! Elles sont là ! Tu peux venir, la situation est sous contrôle ! »

Ceci dit, Félicia avait reçu un joli coup au visage, et fit une légère grimace. Au moins, elle avait conservé toutes ses dents ! Ceci dit, elles n’allaient pas pouvoir rester là longtemps, car des renforts ennemis risquaient de débarquer à n’importe quel moment…

Pour le coup, Aoki allait laisser Felicia gérer la salle et intervenir que si elle était en danger, afin de faire croire qu'une seule femme était à l'origine de tout ça, ils ne s'attendront pas à en voir une seconde. Via la micro-caméra sur son masque, Aoki voyait ce qui se passait et voir ses trois idols encore en vie et, toujours en un seul morceau lui retira une crainte, mais il ne fallait pas baisser sa garde pour autant. Sa petite amie s'en sortait très bien, même si ses saletés de criminels avaient réussi à la blesser un peu, un ou deux coups par-ci, par-là. Au moins, elle était toujours en un seul morceau, dans le pire des cas, elle aura un petit bleu ou autre, mais une fois rentrer, elle ira prendre soin d'elle et soigner. Hélas, une fois la zone sûre, elle n'utilisa pas son nom de code ! D'accord, les filles se rendront vite compte que c'était Aoki, mais on ne sait jamais si d'autres personnes étaient dans le coin. Elle quitta donc le mur pour venir dans la salle, non sans laisser ce petit commentaire à sa bien-aimée. Elle n'était pas encore une vraie héroïne comme elle, mais elle tenait à son nom de code quand même.

« N'oublie pas mon nom de code la prochaine fois ! »

Cela n'était pas dit avec méchanceté, mais elle aurait nettement préféré entendre « White Cat » qu'Aoki. Là, elle les voyait clairement, Kurumi, Mei et Tiên étaient là, en chair et en os. Elle se penchait sur elle, un léger sourire rassurer en leur retirant leur baillons et leurs liens.

« Tout va bien les filles, je suis venue vous sauver avec une de mes amies. »

Elles avaient à peine le bâillon en moins qu'elles tentaient d'expulser toute cette peur et les craintes accumulé depuis leur enlèvement, et dans la panique, Tiên s'exprimait en vietnamien. De toute façon, elle ne maîtrisait que les bases du Japonais pour le moment alors difficile de dire clairement en japonais tout ce qu'elle ressentait.

« Sensei, on a eut si peur !!! »
« Yakuza parlait nous vendre... J'ai jamais eu si peur de ma vie ! »
« [Je n'ai pas compris ce qu'ils disaient, Sensei, mais je savais qu'ils nous voudraient du mal !!! Merci de nous avoir sauvé, merci !] »
« [N'ayez pas peur, les filles, on va vous sortir de là et tout iras bien, d'accord?] »

Pour Tiên, elle s'exprimait en anglais afin que le trio en entier puisse comprendre sans avoir besoin de se répéter dans deux langues différentes. Elle enlaça les trois demoiselles à la fois, rassurée d'avoir pu éviter d'avoir un nouveau poids sur la conscience. Même si en plus de ce mauvais pas, les filles devaient être un tantinet troublé de voir leur manager en tenue de cuir blanc, jouer les héroïnes, c'était le cadet de leurs soucis pour le moment. Aoki se redressait, se tournant vers Felicia avec un sourire qui avait effacer bien du poids sur ses frêles épaules.

« Il est temps de rentrer. »

Il était évident que pour ce soir, les filles dormant chez elles, quitte à faire une croix – peut-être – sur leurs petits jeux nocturnes, Aoki ne pouvait pas les laisser dans leur appartement seules après avoir vécu un enlèvement. Elles avaient besoin d'être rassurée. Aoki indiqua qu'elles se tiennent la main afin de faire une chaîne et délaisser personne. Prudente, la White Cat examinait les couloirs, tendant l'oreille, à la recherche du moindre bruit, mais rien pour le moment. Direction la voiture, au plus vite ! Felicia reprendra sûrement sa moto pour ne pas laisser sur place, mais dans le pire des cas, elle aurait pu lui faire une place dans sa voiture, elle n'était pas très grande, mais comme la majorité des voitures, elle avait cinq places. Prenant son rôle au sérieux, Aoki se montrait très prudente à chaque couloir, faisant le chemin à l'envers pour rejoindre sa voiture. Elle se changera une fois chez elles, là, elle n'aurait pas le temps. Peut-être enfiler un imper pour ne pas être trop voyante en cas de contrôle routier... Une telle tenue ferait poser bien des questions. Elle avait toujours l'imper qu'elle avait utilisé pour rejoindre le bureau d'Aiko il y a quelque temps. Pour sûr, une fois chez elles, il va y avoir une sacrée discussion...

La langue de Félicia avait-elle fourché ? Mais il n’y avait plus aucun ennemi debout ! Félicia n’avait donc aucune raison d’appeler Aoki par son nom de code, surtout que savoir que leur professeur était là allait nécessairement rassurer les Strawberry Girls ! Néanmoins, la Chatte Noire n’avait pas le goût de polémiquer. Certes, Aoki venait de prouver son utilité, mais, pour elle, il était toujours dangereux de la déployer, car elle était encore en formation. Le SHIELD avait accepté de la former, de l’entraîner, car l’organisation avait vu en elle un agent efficace pour obtenir des informations sur le lycée Jinmu. Aoki, bien entendu, ne souhaitait nullement trahir ses élèves, et tout était fait pour les aider.

Félicia la laissa les détacher, tout en montant la garde. Elles s’expliqueraient sans doute ensuite. Dans le couloir, les Yakuzas gisaient encore au sol. Elle en frappa encore un autre, qui était en train d’émerger, et le neutralisa à nouveau.

« Allez, vite, l’endroit n’est pas sûr ! »

Aoki finit par arriver en compagnie des trois jeunes filles paniquées.

« On file vers ta voiture, je vous rejoindrai ensuite avec ma moto. »

Elle lisait la peur dans les yeux des Strawberry, mais elles acquiescèrent tout de même. Félicia s’avança ensuite, et le groupe rejoignit un escalier. Elles descendirent en contrebas, mais des voix fortes se firent alors entendre. La Chatte Noire fit alors signe à Aoki et aux Strawberry de rester dans la cage d’escalier, et continua à descendre. Des Yakuzas venaient d’arriver, et étaient cette fois armés.

« C’est sûrement les Petrovski !
-  Ces enfoirés de Russes ! Comment ont-ils découvert notre planque ?
-  À coup sûr, ils devaient suivre les trios gamines… J’avais dit que cette opération puait sévère ! »

Félicia les laissa parler, et nota qu’il y avait, en bas de la cage d’escalier, le disjoncteur. Souriant lentement, elle l’abaissa alors, plongeant la pièce dans l’obscurité, et retira plusieurs fusibles. Elle fit ensuite signe du doigt aux Strawberry de rester silencieuse, posant pour cela un doigt sur ses lèvres. Pour le coup, l’uniforme blanc d’Aoki n’allait pas les aider, et Félicia pourra agir toute seule. Elle rejoignit ensuite l’intérieur du hall, et bondit sur le premier Yakuza qu’elle vit, le neutralisant rapidement en bondissant sur sa tête. Il tomba au sol, et soupira, le bassin de Félicia sur sa tête, et elle écrasa son crâne au sol, le neutralisant.

La Chatte Noire bondit ensuite. Le hall comprenait une multitude de tréteaux et de matériaux de construction.

« Ils sont là, faites gaffe !
-  Bordel, c’est pas les Ruskofs, ça ! »

Agissant rapidement, Félicia s’abrita derrière un empilement de parpaings, et attrapa un homme qui passait à côté. Elle posa sa main sur sa bouche, et le poussa en arrière, le ramenant vers elle, où elle s’empressa de l’étrangler, jusqu’à ce qu’il tombe dans le coma. Attrapant alors un parpaing, elle le lança sur un autre homme à proximité, et le coup le sonna alors, l’envoyant au sol dans un grognement de douleur.

Une lampe-torche éclaira alors le corps de Félicia, et elle se pinça les lèvres.

« Tuez cette pute ! »

Prudente, Félicia bondit sur le côté, et fila par une fenêtre dans une petite pièce, derrière une fine paroi de placo, tandis que les détonations résonnèrent derrière elle, trouant la plaque de placo.

Finalement, cela risquait de devenir assez compliqué…

Elles étaient sauvé mais elles seront bein plus rassurée une fois chez elle. La destination était donc toute trouvé mais en cours de route, les renforts semblaient arrivée et pour ça, Felicia comptait s'en occuper à sa façon. Aoki restait à couvert, protégeant les trois idols dans un coin. Elle avait toujours son arme en main, un pistolet qui ne tuait pas, les balles étaient des fléchettes faites pour endormir l'adversaires, elle en avait pour paralysé pendant quelques minutes la cible aussi. Bien qu'elle ne voyait pas ce qui se passait, elle entendait plus ou moins les bruits des coups, et ce qui devait être un sale quart d'heure pour eux. Mais aussi forte soit sa voleuse, elle risquait gros aussi. Moins qu'Aoki, mais elle était loin d'être comme cette Super Girl, indestructible. Elle patienta un peu avant de trancher la poire en deux. Elle se retourna vers Kurumi, lui donnant son pistolet.

« N'aie pas peur, tu ne peux pas tuer avec ça. Si quelqu'un autre que moi ou mon amie débarque, tu tire ! Pas besoin de recharger, ça fonctionne tout seul. [Hang-chan. Toi, tu prend cette barre de fer. Si une autre personne que moi ou mon amie approche, tu frappes, d'accord ? Je reviens très vite, veillez sur vous les filles et n'ayez pas peur, tout rentrera dans l'ordre.] »

Aoki était obligé de jongler entre le japonais et l'anglais dans la précipitation. Elle comptait sur elles, elle lisait bien la peur sur leur visage, surtout sur celui de Mei, mais elle ne pouvait pas laisser sa petite amie se débrouiller seule, surtout que si elle échouait, ça allait être pire pour elles. Elle approchait de là où la Black Cat se donnait à fond pour éliminer les Yakuzas du coin. Aoki était loin d'être aussi douée qu'elle mais pour compenser son manque de force et d'entrainement, elle portait une ceinture avec des gadget, d'où ce pistolet tranquillisant. Elle avait plusieurs sortes de choses, qu'elle allait devoir user, le premier était un accessoire copier sur ce que pouvait avoir Black Canary lors de certaines missions, un petit boitier qui transmettait un son très fort et strident pour déstabiliser l'ennemi. Ça allait durer quelques secondes, mais ça pouvait jouer en leur faveur.

« Lancement du plan B.D. ! »

Cria-t-elle dans la salle, quitte à indiquer sa position. B.D. Pour Blinded & Deaf, aveugle et sourd. Felicia connaissait les codes, le temps pour elle de se boucher les oreilles, l'appareil arriva près des Yakuza, faisant vibrer leur tympans alors que le boitier hurlait pendant quelques secondes, juste assez pour les secouer. Mais ce n'était pas tout, elle lança un autre boitier qui éclairait la pièce tout les secondes, des flash lumineux qui déstabilisait grandement les personnes dedans. Cela donnait une ambiance film d'horreur, ou rave party mais ainsi, elles conservaient leur avantage. Aoki fonçait dans la pièce, usant des poings et des pieds pour s'en prendre aux Yakuzas restant, elle était moins fort que Felicia ou Natalia, mais elle apprenait vite. Elle envoyait sa paume dans le menton d'un des gros bras, le sonnant quelques peu, il se retournait, titubant vers Felicia, déjà occupé mais Aoki était sa seconde paire d'yeux.

« Jambe droite ! »

Nouveau signal, indiquant à la Black Cat quoi faire. Elle put lui donner un bon coup de pied, direct dans le foie, sans même le regarder une seule fois. À genoux, White Cat en profita pour courir, bondissant vers Felicia, ses genoux heurtant la tête du malfrat, qui s'en allait faire un somme. Aoki roula au sol, retrouvant sa chatte d'amour, à qui elle volait un baiser une fois le calme revenue. Ses gadgets avaient cesser de fonctionner, et au mieux, on entendait des râles de douleur.

« Je pouvais pas te laisser seule... j'avais trop peur. Vite, quittons avant la nouvelle vague. »

Les situations bien relle comme celle-ci avait toujours fait bouilloner sa libido mais il était trop tôt pour s'amuer au milieux des Yakuzas sonné. Aoki amenait Felicia vers ses idols, indiquant son retour pour éviter tout mauvais coup. Revoir les deux héroïnes soulageaient le trio. Aoki repris son arme, les laissant se blottir contre elle mais il était encore tôt pour se soulager.

« [Vite les filles, suivez-nous, on va à ma voiture et on dégage de là !] »

Cette fois, pas question d'être ralentit. Le chef était sonné, les sbires, c'était pareil. Quand bien même le gang pouvait être nombreux, ce n'était qu'un repaire provisoir ici. Tout ce beau petit monde filait droit dehors, Aoki allait grimper dans sa voiture avec ses petites fraises, Felicia sur sa moto, et direction leur appartement. Là, elles seront en sécurité et elles pourront bavarder un peu de tout ça. Et de la suite des événements.

Cette entrée en matière expéditive les amenait à devoir affronter d’autres Yakuzas, venant en renforts. Le site de construction devait être une base opérationnelle importante pour eux, et Félicia s’attendait à un combat de longue haleine. Tandis qu’Aoki consolait ses Strawberry Girls, la Chatte Noire, elle, fit face. Elle n’était pas aussi solide que Spider-Man, mais compensait cela par son agilité. Bondissant dans tous les sens, elle neutralisa un Yakuza qui tenta de l’attaquer dans son angle mort avec un coup de pied retourné. Le coup le frappa en plein visage, et l’envoya s’étaler sur le sol. Ils étaient toutefois nombreux, et l’un d’eux s’élança avec une barre à mine vers elle. Elle évita de justesse le coup en bloquant le poignet du Yakuza, et griffa sa peau. L’homme hurla en lâchant l’objet métallique, et Félicia bondit par-dessus lui, lui tordant le poignet pour le mettre à terre.

Elle maîtrisait la situation, mais, contrairement à Peter, elle n’avait pas de sens de l’araignée, ce qui fit qu’un Yakuza la frappa dans son dos d’un coup de pied. C’était une vraie masse, et il la cloua au sol. Déstabilisée, Félicia tomba sur le sol, et réagit rapidement. Elle roula sur le côté, et évita un autre coup de pied. Elle se releva, et bondit vers l’homme, joignant les deux pieds pour le frapper au ventre, ce qui l’envoya heurter le mur.

« Hnnn… »

La Chatte Noire se déplaça encore, et d’autres Yakuzas se rapprochèrent. Aoki hurla alors un nom de code. Félicia ferma les yeux en posant ses mains sur ses oreilles, et une flash bang explosa, assourdissante et aveuglante. Félicia profita de ce cadeau bienvenu pour affronter les gangsters restants, avec l’aide d’Aoki. La bataille tournait en leur faveur, et Félicia neutralisa le dernier d’un coup de genou en plein visage. Elle soupira ensuite, et grommela en constatant que sa combinaison était déchirée à plusieurs endroits.

« ’Fais chier… »

Heureusement, elle avait des combinaisons de rechange ! Il y avait plusieurs déchirures à hauteur des genoux et des bras, notamment, là où elle avait le plus usé de ses mouvements. Félicia fit signe à Aoki et aux filles de se dépêcher, car les Yakuzas risquaient de se réveiller, ou d’en ramener d’autres. Le petit groupe se mit donc à filer, avant de se séparer en rejoignant le parking, la moto de Félicia étant garée ailleurs. Félicia les suivit toutefois jusqu’au van, et embrassa une dernière fois les lèvres d’Aoki.

Un sourire amusé éclaira ses lèvres.

« Dépêche-toi d’aller à l’appartement, Aoki, je vous rejoins vite… »

Sa moto étant située à l’autre bout du chantier, elle allait toutefois devoir prendre un peu de temps pour y aller, et se déplaça donc, soulagée de voir que l’opération de sauvetage s’était bien passé. Cela n’avait pas été simple, mais elles avaient réussi, et c’était bien là le plus important !

Rejoindre sa moto prit un peu de temps, car les Yakuzas étaient désormais bien plus nombreux. Félicia ne comptait pas se battre seule contre tout un troupeau, et opta donc pour la discrétion, la prudence, et l’infiltration. Elle contourna les Yakuzas, jusqu’à rejoindre une autre sortie de l’épais site de construction. Ici, on cherchait à construire un grand centre urbain et industriel, dans le cadre d’un vaste programme de rénovation urbaine des quartiers pauvres de la ville. C’était sur le principe une belle idée, mais Félicia n’était pas naïve. La présence de Yakuzas ici signifiait clairement que, derrière les appels d’offre et les sociétés de construction, il y avait les Yakuzas, qui étendaient ainsi leur influence sur la ville.

La Chatte Noire rejoignit sa moto après un bon quart d’heure, et, une fois à l’abri, envoya un SMS à Aoki pour lui annoncer son arrivée, puis démarra. La moto vrombit, et elle retourna sur la rocade urbaine, laissant derrière elle cette situation. Les Guramu avaient voulu capturer de jeunes idols, pour une raison qui échappait encore à Félicia. S’agissait-il ensuite de faire du chantage ? Ou les destinaient-ils à des fins plus sombres ? Félicia pensait plutôt pour la première approche, car les Yakuzas préféraient utiliser des personnes non-japonaises pour le trafic sexuel…  Félicia allait conserver ses réflexions pour elle-même, et enquêterait ensuite. Elle rejoignit sans difficulté son penthouse, constatant avec soulagement qu’aucun Yakuza n’avait suivi Aoki et les idols.

Elle gara sa moto dans le parking souterrain de l’immeuble, et fila dedans. L’appareil s’ébranla ensuite, et remonta vers son appartement, qui s’étalait au dernier étage. Pourrait-elle voler qu’elle aurait pu passer par la terrasse. Elle rentra donc finalement chez elle, et ne tarda pas à sentir une odeur de cuisson. Dans la cuisine, les idols préparaient visiblement un gâteau pour se détendre. Deux chats ne tardèrent pas à accueillir Félicia par des miaulements et en se frottant contre ses jambes. Elle sourit alors, et s’avança encore, rejoignant rapidement le salon. La cuisine se trouvait dans un angle du salon central, et elle entendit des bruits de pas. Aoki, qui devait surveiller ses petites, se précipita vers elle.

« Aoki ! »

Félicia l’embrassa énergiquement, sentant Aoki bondir sur elle. Les deux femmes s’embrassèrent pendant un certain temps. La Chatte Noire pouvait sentir toute la nervosité d’Aoki. Depuis l’épisode terrifiant avec Mr. Scratch, Aoki avait tenu à suivre une formation pour savoir se battre. Black Widow avait accepté de la former quand Aoki était devenue une informatrice du SHIELD, et elles sortaient maintenant ensemble, menant des actions, mais Félicia évitait toujours de trop exposer Aoki. Contrairement à elle, Aoki ne disposait pas d’un sérum qui améliorait ses mouvements et ses réflexes. La Chatte Noire ne voulait donc pas l’exposer inutilement.

« Oui, oui, je vais bien… Et vous ? Je pense qu’elles devraient rester avec nous cette nuit. »

Aoki partageait son point de vue concernant les Strawberry. Félicia alla ensuite les voir, et leur sourit ensuite, tout en assurant à Aoki qu’elle allait bien. Les Strawberry semblaient elles aussi ravies de voir leur gardienne. Aoki suggéra ensuite d’appeler Harley Quinn, et Félicia acquiesça.

« Je pense qu’il va falloir songer à un service d’ordre pour elles… J’ignore pourquoi les Yakuzas ont voulu les capturer, mais, en attendant, je suis sûre qu’Harley sera ravie de les protéger. »

L’arlequin disposait de son propre gang, les Quintettes, un gang qui n’avait rien à voir avec ce que le Joker faisait avec elle à Gotham. Mais, pour l’heure, Félicia voulait juste apaiser la situation, et que les Strawberry se rassurent. Ce qu’elles avaient dû vivre avait dû être éprouvant, voire terrifiant, et elles se détendaient en préparant un gâteau au chocolat, tandis que les chats, à leur approche de la cuisine, s’étaient massés à proximité, miaulant, ronronnant, frottant leurs corps contre leurs jambes.

« Comment elles vont ? » demanda Félicia à voix basse à sa future épouse.

Chez elles, Aoki tentait de rassurer les trois idols, cherchant à leur changer les idées. Elle avait beau dire qu'elles étaient en sécurité ici, il était normal qu'elles restent inquiètent. Aoki savait qu'ici, rien ne pourrait arriver de mal, du moins, ce n'était pas de simples Yakuzas qui pourraient venir les inquiéter. Elle fit donc ce qu'elle pouvait pour les aider, changeant d'abord de tenue pour une tenue plus décontracté à la maison, une tenue simple, qui la débarrassais de sa tenue de White Cat et qui changeait des tailleurs qu'elle portait devant les filles. Là, elle était plus normale, un pantalon jean avec un tee-shirt noir où l'on pouvait y voir déjà quelques poils de chat dessus. C'est sûr qu'ici, il ne fallait pas être allergique aux chats. Ni aux chiens. Rex était là, même si ce chien avait de drôle de goûts comparé aux autres chiens, il savait quand jouer et quand rester sage, là, il voyait bien avec les trois invitées que l'heure n'était pas celle de jouer. Jouant plus la grande sœur que le manager, elle restait avec les filles, les aidant à faire un gâteau, c'était simple, normal, rien à voir avec l'incident. Le but était de leur faire comprendre que la vie continuait et que rien ne viendrait les gêner, rien ! Elle fera tout pour que quiconque ait un regard louche sur ses petites fraises, soit de suite punie pour ça !

Ce ne fut pas simple, mais elle était parvenue à les mettre dans le bain, oubliant leurs tracas qui ne devait jamais se produire et à la place, elle avait trois demoiselles qui faisaient un gâteau. Elle n'était pas idiote, cela ne suffira pas à les rassurer. Ce n'était pas trois gamines qui avaient fait un caprice et qu'Aoki a détourné l'attention pour leur faire oublier leur petite crise de nerfs, c'était de jeunes femmes. Quand Felicia fut de retour, elle lui sauta au cou, ravie d'enfin la voir ici ! Ce n'était pas ça qui allait la stopper, mais forcément, elle s'était un peu inquiétée. Elle embrassa la jeune femme avec passion et amour, ce qui ne manquait pas d'attirer le regard des trois idols. Surprise, amusée ou gênée, peu importe leur réaction, aucun doute n'était permis à présent...

« Felicia ! Je suis si heureuse de te revoir ! Tu n'as rien ? Ils ne t'ont pas blessée ? »

Elle devrait quand même nettoyer les quelques plaies si elle en avait sur le corps, se changer aussi afin de paraître moins intimidante, mais après, elle était chez elle, elle pourrait rester comme ça qu'elle n'aurait pas à critiquer. Même si elles vivaient ensemble à présent, ça restait avant tout chez Felicia... La voleuse avait la même idée qu'elle, les laisser ici pour la nuit, sur ça, elle était d'accord même si Aoki s'inquiétait, et risquait de vouloir prolonger la nuit, mais tout dépendra des filles, si elles se sentiront assez rassurées demain ou non ? La voleuse se dirigeant vers la cuisine, le trio cessait leur tâche en s'inclinant respectueusement envers Felicia, la remerciant dans la langue natale de la jeune femme, l'anglais, afin de se faire comprendre de tous. Tiên ne maîtrisant pas encore le japonais, c'était plus pratique ainsi.

« J'ai déjà appelé Harley, lui demandant si elle et son équipe pourraient jouer les gardes du corps pendant un certain temps. Elle semblait énervé, mais je la rappellerais demain, de ce que j'ai cru entendre dans le fond, Pamela allait devoir la calmer sinon, tous les coins à Yakuza de Yoake risquaient de sauter ce soir... »

Ce ne serait pas une mauvaise chose, mais Harley ennevé, ça faisait remonter son côté Gothamienne et quand c'est le cas, les dommages collatéraux étaient monnaie courante. Pamela risquaient donc de devoir calmer Harley avec la manière douce ou forte, selon comment l'arlequin allait l'écouter. Plus doucement, elle lui demandait comment elles allaient alors que les chats traînaient dans la cuisine, sans déranger les filles, du moins, se contenant que se frotter à elles au niveau des pieds et des jambes, ils ne grimpaient pas sur le plan de travail. Aoki gardait un œil sur elle, protectrice, après l'épisode de ce soir, c'est sûr qu'elle allait redoubler de prudence.

« Elles ont peur, forcément... j'ai beau leur dire que tout va bien, que tout ira bien à l'avenir, je peux pas leur en vouloir de ne pas me croire sur parole comme ça... »

Continuant de parler doucement, elle trouva un brin de réconfort dans les bras de sa future femme, toujours en gardant un œil sur ses petites fraises qui semblaient aller mieux, mais était-ce qu'une facette ? Difficile de croire que leur enlèvement était déjà derrière elles.

« Je vais devoir tout faire pour leur faire oublier tout ça et qu'elles reprennent confiance. »

Cela voulait dire que les prochains concerts risquaient d'être décalé... non pas que ça lui plaise mais elle comprenait, vu la situation, que cela se produise. Évidemment, elle ne pourrait pas demander au SHIELD de jouer le service d'ordre pour leurs prochaines sorties afin de les rassurer, ils refuseront en la dirigeant plutôt vers la police pour ça, mais bon... Déjà avec les amies d'Harley, ce sera un vrai plus. Elle quitta enfin les filles du regard, venant déposé un court baiser sur ses lèvres en lui souriant doucement.

« Merci d'être venue si vite à leur secours... tu devrais te changer et me rejoindre pour les aider, non ? »

Dans la cuisine, les trois idols débutantes continuaient leur tâche pour faire avancer la préparation, dommage que ce ne soit pas de bonnes circonstances, des photos ou vidéos d'elles dans ce genre de petite tâche pourrait toujours plaire à leurs fans. Tant pis. Elles aussi discutaient à voix basse, évitant forcément d'aborder ce qui était arrivée ce soir même si ça se lisait sur leur visage... Au moins dans un sens, voir leur manager dans sa vie privée, en couple, avec une femme en plus, forcément, ça les aidaient à penser à autre chose. Même si les choses changent doucement dans le monde, en Asie, voir une femme si libérée, près d'elles, ça faisait quelque chose !

Félicia embrassa sans retenue sa belle Chatte Blanche. Aoki était ravie de la revoir indemne, et elles s’embrassèrent donc avec appétit, Félicia l’enlaçant sans aucune gêne, même en sachant que les Strawberry se trouvaient là. Elle lui caressa doucement les cheveux, et déposa un baiser supplémentaire sur ses lèvres, avant de sourire quand celle-ci lui proposa de se changer3.

« Ma combinaison moulante ne te plaît plus ? » répliqua celle-ci du tac-o-tac.

Elle lui sourit malicieusement, et alla plutôt voir les trois idols. Elles étaient sous le choc, bien sûr, mais elles n’avaient aucune dégradation physique.

« On devrait peut-être les emmener à l’hôpital, non ? »

Cette simple idée semblait toutefois terroriser les Strawberry, qui avaient envie de rester ici, et qui ne se sentaient en sécurité qu’avec Aoki. Félicia n’insista donc pas, et leur assura au contraire qu’elles seraient protégées ici.

« Vous ne craignez plus rien, mes belles. »

C’était tout ce dont elles avaient besoin d’entendre parler. Félicia inspecta à son tour le corps d’Aoki, tout en la félicitant.

« Toutefois, Aoki, tu as été négligente… Se jeter comme ça dans la gueule du loup, c’était très risqué ! Je parle en connaissance de cause… »

Désinvolte, Félicia l’avait aussi été avant tout ça, quand elle pensait que Spider-Man viendrait toujours l’aider. Cela l’avait amené à sauter sans préparation dans le repaire du Hibou pour affronter Docteur Octopus, et elle avait bien failli mourir. Octopus l’avait brisé, et cela lui avait servi de leçon. Il ne fallait jamais se surestimer ou sous-estimer ses adversaires. Certes, Aoki avait été paniquée, mais c’était aussi la preuve qu’elle manquait encore de formation. Se jeter toute seule dans la gueule du loup, c’était tout simplement trop risqué !

Ceci étant dit, Félicia ne pouvait jamais en vouloir éternellement à Aoki, et, en l’état, il s’agissait surtout de la former pour éviter qu’elle fasse des bêtises ensuite. En attendant, il allait falloir trouver comment s’occuper avec les Strawberry.

« Elles ont l’air de beaucoup t’apprécier, en tout cas… Tu dois être une très bonne professeur pour qu’elles te fassent autant confiance, ces petites beautés… »

Ps: Aide, Kurumi parle en rouge, Mei en bleu et Tiên en orange ^^

Aoki s'était peut-être jeté comme ça dans une situation qui aurait pu mal tourné, mais sur le coup, elle a agi sur un coup de tête, sans penser au danger. Elle savait que c'était des Yakuzas, rien de super donc. Ça aurait été un gros type déguisé en rhino ou en scorpion comme Felicia lui avait déjà raconter, là, elle aurait plutôt appeler Pamela ou Harleen, mais ce n'était pas le cas. De plus, elle ne voulait plus jamais revivre le drame qu'elle avait déjà eu avec l'épisode de Kanzaki...

« Il fallait bien que je sache où elles étaient amenées pour pouvoir te guider... et tu sais bien que rester assises, les bras croisés, c'est pas mon genre. »

Si Felicia aurait été avec elles au moment de l’enlèvement et qu'elle se serait jeter sur sa moto ou sa voiture pour les suivre, oui, elle l'aurait laissé faire, en s'inquiétant un peu, mais elle n'aurait pas agit seule. Elle avait une totale confiance en sa future femme, mais Aoki était très protectrice depuis l'épisode de Kanzaki et ses trois idols, elle veillait sur elle comme elle veillait sur Doutzen. Elle veillait à ce que rien de grave n'arrive à sa petite poupée et sur ça, elle était très prudente. Reto avait son réseau, mais Aoki commençait aussi à avoir des contacts donc s'il voudrait faire du mal à sa petite étoile, ça va finir en guerre civile ! Enfin, en réalité, elle ne risquait pas grand-chose, les choses n'étaient pas si terrible, mais pour sûr, si elle pourrait l'arracher à ce monde de truand pour la laisser vivre comme une jeune fille normale, elle le ferait. Mais avec la permission de la demoiselle, cela va de soi.

« Je suis leur manager, c'est mon devoir qu'elles aillent bien et me fasse confiance. Mon rôle n'est pas de juste les pousser sur le devant de la scène, je veille sur elles aussi. »

Disant cela, elle glissa un regard vers elles, se détachant doucement de sa belle Américaine.

« Et si tu allais te changer et prendre ta douche ? Le temps que ça cuise, je prépare le dîner, d'accord ? »

Elles n'étaient pas marié qu'Aoki se comportait déjà comme une parfaites épouse. En d'autres circonstances, elle aurait pu être nue sous un tablier pour lui proposer cela, mais ce soir, il y avait des invitées, elle ne pouvait donc pas vraiment le faire... Libérant la jeune femme, Aoki termina les tâches avec ses petites idols, les laissant seules dans le salon, avec les chats, les laissant regarder la tv si elles le voulaient, ça leur changeras les idées pendant qu'elle s'occupait du dîner. Les filles discutaient doucement entre elles, de tout et de rien, en évitant le sujet sensible de la soirée. La tv diffusait quelques clips, coupés par de multiples pubs farfelues comme le Japon avait l'habitude de faire. Aoki occupée, elles discutaient entre elles, se doutant bien que leur situation était spéciale, mais elles devaient beaucoup à Aoki, mais pas seulement elle...

« [Il faudrait pouvoir les remercier... toutes les deux... Kou-senseï nous a aidé, mais elle aussi...] »
« [La femme en noire ?] »
« [Je vois mal comment les remercier ? Donnez le meilleur de nous-même, Kou-senseï en serait ravie, mais sa... sa femme ? Je penses pas ? Il faudrait quelque chose de plus... personnelle ?] »
« [Un nouveau chat, peut-être ?] »
« [Leur maison n'est pas un refuge. Je ne pense pas, du moins ? Nous trouverons bien. Dans le pire des cas, si ce n'est pas ce soir, on passera le message à Kou-senseï. »
« [Remercions là de nouveau à son retour, ce sera toujours une bonne chose à faire, non ?] »

Kurumi acceptait d'un signe de tête. Ce serait déjà une bonne chose et c'est pourquoi, quelques minutes plus tard, une fois la jeune femme de retour, sans sa tenue moulante noire, elles se levèrent toutes les trois, venant devant elle en se penchant dignement pour la remercier, une fois de plus.

« [De notre part, nous vous remercions encore une fois, madame !] »

Pour le moment, c'est tout ce qu'elles pouvaient faire pour la remercier, mais il y aura sûrement une autre façon de les remercier, mais il était trop tôt pour y songer, tant sur l'heure de la soirée que le temps de se remettre de leurs émotions.

Finalement, Félicia allait devoir renoncer à sa combinaison noire moulante. Elle embrassa brièvement Aoki, et fila vers la salle de bains. Elle entra dans celle-ci, et délaissa sa combinaison. Une fois nue, la Chatte Noire dut repousser un chat qui avait élu domicile dans la cabine de douche. Celui-ci miaula paresseusement, mais Félicia se montra intransigeante, et le posa dehors, avant de le câliner un peu, puis prit une bonne douche. L’eau chaude ruissela sur son corps. Même si les chats n’aimaient pas l’eau, Félicia était encore suffisamment humaine pour apprécier cela. Elle se nettoya pendant plusieurs minutes, puis sortit. La jeune femme enfila ensuite ses vêtements normaux, à savoir un débardeur rouge avec un motif d’araignée blanche et un jean (non troué contrairement à ce qu’on voit sur l’image). Ses cheveux étant plutôt humides, elle les sécha un peu, tout en sentant les odeurs de la cuisine remonter agréablement.

Pieds nus, Félicia retourna vers le salon, et vit les Strawberry Girls se rapprocher toutes les trois, venant la remercier en se penchant devant elle. Un peu surprise, Félicia les regarda toutes les trois, et leur sourit alors. Sa main s’avança pour en caresser une sur la joue.

« Allons, n’importe qui en aurait fait autant… Mais merci, les filles. On va veiller sur vous, d’accord ? »

Elle n’était toujours pas sûre que ce soit une si bonne idée, mais Félicia savait qu’une plainte ne donnerait rien, et, à l’hôpital, les Strawberry Girls seraient plus difficiles à protéger qu’ici. Félicia devait donc bien admettre que c’était la moins pire des solutions, d’autant qu’elles ne semblaient pas blessées.

« On va vous protéger, d’accord ? Ici, vous n’avez rien à craindre, et votre patronne s’est montrée courageuse. Si vous aviez vu comment elle a tapé sur ces Yakuzas, une vraie mère qui montre les griffes ! »

Au moins, la formation d’Aoki commençait à porter ses fruits. Elle avait accepté d’aider le SHIELD, d’être une informatrice pour l’organisation, et avait en conséquence reçu une formation destinée à l’aider à se défendre. Black Widow s’était chargée de la dispenser, et, avec une instructrice pareille, Aoki pouvait se rêver en se comparant aux capacités de Félicia ! À ce stade, Aoki ressemblait d’ailleurs à ce dont Félicia était capable de faire avant que le Caïd n’utilise un sérum pour améliorer ses performances martiales.

Félicia les observa ensuite, et finit par se racler la gorge.

« Je m’appelle Félicia, au fait. Félicia Hardy. Et… J’aimerai que vous évitiez de dire à trop de gens que vous m’avez vue en combinaison noire moulante, c’est possible ? Cela pourrait nous attirer des ennuis, à moi et à Aoki. Voyez ça comme le service que je vous demande. »

Elle ignorait si Aoki leur avait parlé d’elle. Est-ce qu’elles savaient que les deux femmes étaient fiancées ? Elle décida de garder ça pour elle pour le moment, et aviserait en fonction de l’évolution de la conversation.

« Alors, qu’est-ce que vous nous avez préparé, mes belles ? »