Château-Brennenburg [Shad]
Posté : 07 sept. 2024 23:59
Il se réveille en éternuant, et remua doucement sur place, en grognant lentement, avec l’impression d’avoir une enclume posée sur le torse.
*Où suis-je ?*
Sombre. Il faisait sombre. Très sombre. Il était sur un sol froid, fait de pierres. Il remua ses mains, sentant les interstices contre ses doigts, les joints entre les pierres. Des joints qui étaient pour certains fissurés, mal entretenus. Puis il entendit ensuite le clapotis.
Plouic. Plouic.
Comme si de l’eau tombait quelque part… Ce qui confirma au passage, à ses yeux, que les joints de dilatation étaient fissurés, témoignant sans aucun doute d’une certaine vétusté des lieux. Puis, peu à peu, il retrouva l’usage du reste de son corps. Il déplaça encore sa main, sentant que l’autre était ankylosé, et, en tâtonnant ainsi, sentit autre chose que le contact froid et dur de la pierre… Une sorte de tige poilue, douce et un peu plus chaude. Une chaleur qui le fit frissonner, et qui l’amena à presser davantage cette tige, qu’il analysa ensuite comme de la fourrure, et comme…
*Une queue.*
L’homme ouvrit alors les yeux, et commença à sentir le propre bruit de sa respiration. Il releva la tête, ne voyant rien, laissant le temps à ses yeux de s’habituer à l’obscurité. Il discerna ainsi, devant lui, un mur en bois, avec des renflements évoquant des colonnades, et entreprit de se retourner. Son autre bras commençait à revenir, ainsi que ses jambes, ce qui l’amena à réaliser… Qu’il était nu. Cette perspective le conduisit à se retourner alors.
Il grogna sur place en sentant ses muscles protester devant cet effort subit, et réussit malgré tout à se retourner. Il constata alors que le plafond était plutôt élevé, très haut, et que des lustres antiques grinçaient, sous l’effet d’un quelconque courant d’air.
« Hmmm… »
Couché sur le dos, l’homme, probablement mû par un réflexe inconscient, palpa son corps. Il sentit ici et là des coupures, des ecchymoses, des crevasses. Puis, dans un sursaut, sa main alla à nouveau palper cette queue, et remonta encore, jusqu’à glisser contre une surface plus molle, plus chaude… Plus douce et plus moelleuse. Il s’y aventura encore, l’esprit un peu embrumé, sentant une espèce de bosse qui remontait, et s’arrêta en comprenant ce qu’il palpait.
Une fesse ! Cahir se redressa alors en retirant sa main, et vit alors, devant lui, de grandes fenêtres sombres.
Finalement, la lumière vint d’un éclair qui déchira les vitraux, lui permettant de voir une hideuse fontaine se trouvant au milieu d’un immense hall. Des gargouilles sinistres ornaient cette fontaine qui libérait, non pas de l’eau… Mais du sang. Un liquide pourpre, écarlate, qui remplissait la fontaine. Il aperçut également de sinistres inscriptions runiques gravées le long de la fontaine avant que les éclairs ne disparaissent, et qu’il entende le son de l’eau contre les énormes vitraux.
L’homme regarda autour de lui, deux questions principales lui venant à l’esprit.
Où était-il ?
Et, surtout…
Qui était-il ?