Romance interdite [PV : Décatis Cryptinna]
Posté : 10 sept. 2024 01:54
*Alors, m’y voici...*
Silencieuse, Juliette observait la boutique se tenant devant elle. Son long manteau marron à capuche dissimulait de dos ses formes, mais, en la regardant de face, on pouvait voir sa magnifique robe blanche, un vêtement indispensable pour la tâche qu’elle s’apprêtait à faire aujourd’hui. Juliette comptait en effet vendre sa cause auprès du monde du travail, du monde des adultes et des professionnels. Elle se tenait devant la boutique de magie d’une enchanteresse s’appelant Décatis Cryptinna, qui était connue dans la maison Beaumont pour bénéficier du soutien d’une des puissantes familles mijakiennes, les Mawr. L’histoire voulait que Décatis se soit retrouvée à une importante soirée mijakienne, et ait sympathisé avec Mawr, qui était connue pour être une grande mécène, notamment à l’égard des artistes, mais également aussi, visiblement, à l’égard des petits commerçants. Certaines rumeurs voulaient que Mawr ait également couché avec Décatis, mais Juliette ignorait si elles étaient fondées.
Dans tous les cas, cet endroit l’attirait pour le stage de six mois qu’elle devait faire dans le cadre de sa formation magique. Cette dernière était bien engagée, et l’académie impériale prévoyait, dans le cadre de l’entraînement des aspirants mages, un stage pratique de six mois, destiné à confronter la théorie de l’académie à la pratique mijakienne. Généralement, les apprentis effectuaient des stages au sein de l’armée, mais Juliette avait préféré s’épargner ça, en ayant assez d’entendre parler des exploits militaires de son père. Si elle avait rejoint l’armée, elle aurait été sous l’autorité de son père. Ce n’est pas que Juliette n’aimait pas son père, bien au contraire, mais elle ne se voyait pas rejoindre l’armée après... À vrai dire, la cadette des Beaumont ignorait encore ce qu’elle ferait. Ses frères et ses sœurs étaient généralement bien placés, et elle se voyait bien, selon les souhaits de la Matriarche, comme une influente conseillère magique, siégeant dans les commissions d’étude proches du Conseil Impérial et des différents cabinets des Conseillers impériaux.
La boutique de Décatis Cryptinna faisait partie de la liste des différents partenaires acceptant de recevoir des aspirants, ce qui était probablement dû à l’influence de Mawr. En effet, cette boutique n’avait rien d’exceptionnel, rien qui ne puisse justifier, en soi, le fait de figurer sur la liste sélective des partenaires de l’académie. Le seul intérêt pratique était d’offrir à la dame un coup de publicité gratuite. Juliette n’avait pas encore fait choix à sa mère de son choix de faire un stage dans une boutique pareille... Nul doute que, quand la Matriarche le saurait, elle s’irriterait, voyant ce choix comme une fantaisie personnelle qui porterait ombrage à la famille, une structure fondamentale.
*Pourtant, mon choix est loin d’être idiot...*
Juliette savait que Mawr n’était pas une femme stupide, comme en témoignait son alliance politique par mariage avec les Caellach, une puissante famille de militaires, quand bien même la trahison de leur fils les avait plongés dans le déshonneur. Mawr avait un certain pragmatisme, et savait jauger les gens. Si elle avait offert à Décatis son aide, c’est que Décatis le méritait, et qu’elle devait donc être compétente. C’était, pour Juliette, parfaitement logique, et expliquait son souhait d’aller faire un stage chez elle.
Pour ça, elle avait avec elle un papier officiel, attestant qu’elle était bien une élève de l’académie, en recherche d’un stage, et elle se rendait donc dans la boutique. Il faudrait que le propriétaire de l’établissement, en l’occurrence Décatis, accepte, en sachant qu’elle avait droit à une période d’essai préalable. Juliette n’était pas spécialement nerveuse. Elle craignait surtout la réaction postérieure de sa mère, mais elle ne se voyait pas rejoindre le siège du gouvernement, ou d’autres boutiques influentes, où on la considérait avant tout comme une Beaumont.
*Ce n’est pas que je cherche à m’émanciper de ma famille, loin de là, mais, si je veux vraiment être à la hauteur, il faut que j’arrive à briller par mes propres moyens...*
L’influence des Beaumont était assez forte dans la capitale, puisqu’elle avait toujours été leur fief traditionnel. Juliette se décida donc, et s’avança vers la porte de la boutique. Elle l’ouvrit, tout en ôtant sa capuche, découvrant ainsi son magnifique visage, avec sa longue chevelure bouclée. Outre sa robe blanche, elle portait également de longs gants de la même couleur, l’ensemble lui donnant une élégance qui était assez indispensable. Mijak était régi par des démons, et les démons vouaient une certaine importance à l’apparence, et à la beauté... Du moins, surtout les démons mijakiens, car beaucoup avaient, initialement, fui l’Enfer parce qu’ils en avaient assez de côtoyer une sorte de violence institutionnelle, et de croiser des démons d’une laideur repoussante.
Juliette s’avança donc, attendant que Décatis vienne à elle.
Silencieuse, Juliette observait la boutique se tenant devant elle. Son long manteau marron à capuche dissimulait de dos ses formes, mais, en la regardant de face, on pouvait voir sa magnifique robe blanche, un vêtement indispensable pour la tâche qu’elle s’apprêtait à faire aujourd’hui. Juliette comptait en effet vendre sa cause auprès du monde du travail, du monde des adultes et des professionnels. Elle se tenait devant la boutique de magie d’une enchanteresse s’appelant Décatis Cryptinna, qui était connue dans la maison Beaumont pour bénéficier du soutien d’une des puissantes familles mijakiennes, les Mawr. L’histoire voulait que Décatis se soit retrouvée à une importante soirée mijakienne, et ait sympathisé avec Mawr, qui était connue pour être une grande mécène, notamment à l’égard des artistes, mais également aussi, visiblement, à l’égard des petits commerçants. Certaines rumeurs voulaient que Mawr ait également couché avec Décatis, mais Juliette ignorait si elles étaient fondées.
Dans tous les cas, cet endroit l’attirait pour le stage de six mois qu’elle devait faire dans le cadre de sa formation magique. Cette dernière était bien engagée, et l’académie impériale prévoyait, dans le cadre de l’entraînement des aspirants mages, un stage pratique de six mois, destiné à confronter la théorie de l’académie à la pratique mijakienne. Généralement, les apprentis effectuaient des stages au sein de l’armée, mais Juliette avait préféré s’épargner ça, en ayant assez d’entendre parler des exploits militaires de son père. Si elle avait rejoint l’armée, elle aurait été sous l’autorité de son père. Ce n’est pas que Juliette n’aimait pas son père, bien au contraire, mais elle ne se voyait pas rejoindre l’armée après... À vrai dire, la cadette des Beaumont ignorait encore ce qu’elle ferait. Ses frères et ses sœurs étaient généralement bien placés, et elle se voyait bien, selon les souhaits de la Matriarche, comme une influente conseillère magique, siégeant dans les commissions d’étude proches du Conseil Impérial et des différents cabinets des Conseillers impériaux.
La boutique de Décatis Cryptinna faisait partie de la liste des différents partenaires acceptant de recevoir des aspirants, ce qui était probablement dû à l’influence de Mawr. En effet, cette boutique n’avait rien d’exceptionnel, rien qui ne puisse justifier, en soi, le fait de figurer sur la liste sélective des partenaires de l’académie. Le seul intérêt pratique était d’offrir à la dame un coup de publicité gratuite. Juliette n’avait pas encore fait choix à sa mère de son choix de faire un stage dans une boutique pareille... Nul doute que, quand la Matriarche le saurait, elle s’irriterait, voyant ce choix comme une fantaisie personnelle qui porterait ombrage à la famille, une structure fondamentale.
*Pourtant, mon choix est loin d’être idiot...*
Juliette savait que Mawr n’était pas une femme stupide, comme en témoignait son alliance politique par mariage avec les Caellach, une puissante famille de militaires, quand bien même la trahison de leur fils les avait plongés dans le déshonneur. Mawr avait un certain pragmatisme, et savait jauger les gens. Si elle avait offert à Décatis son aide, c’est que Décatis le méritait, et qu’elle devait donc être compétente. C’était, pour Juliette, parfaitement logique, et expliquait son souhait d’aller faire un stage chez elle.
Pour ça, elle avait avec elle un papier officiel, attestant qu’elle était bien une élève de l’académie, en recherche d’un stage, et elle se rendait donc dans la boutique. Il faudrait que le propriétaire de l’établissement, en l’occurrence Décatis, accepte, en sachant qu’elle avait droit à une période d’essai préalable. Juliette n’était pas spécialement nerveuse. Elle craignait surtout la réaction postérieure de sa mère, mais elle ne se voyait pas rejoindre le siège du gouvernement, ou d’autres boutiques influentes, où on la considérait avant tout comme une Beaumont.
*Ce n’est pas que je cherche à m’émanciper de ma famille, loin de là, mais, si je veux vraiment être à la hauteur, il faut que j’arrive à briller par mes propres moyens...*
L’influence des Beaumont était assez forte dans la capitale, puisqu’elle avait toujours été leur fief traditionnel. Juliette se décida donc, et s’avança vers la porte de la boutique. Elle l’ouvrit, tout en ôtant sa capuche, découvrant ainsi son magnifique visage, avec sa longue chevelure bouclée. Outre sa robe blanche, elle portait également de longs gants de la même couleur, l’ensemble lui donnant une élégance qui était assez indispensable. Mijak était régi par des démons, et les démons vouaient une certaine importance à l’apparence, et à la beauté... Du moins, surtout les démons mijakiens, car beaucoup avaient, initialement, fui l’Enfer parce qu’ils en avaient assez de côtoyer une sorte de violence institutionnelle, et de croiser des démons d’une laideur repoussante.
Juliette s’avança donc, attendant que Décatis vienne à elle.