The Multiversity

C'est à force de voyager ici et là sur ce monde que la reine venait à trouver quelque chose qui... qui n'était pas son plus grand rêve mais fera l'affaire. Un beau manoir, des arbres morts ici et là, autour de la maison, c'était charmant ! Il manquait un petit cimeterre dans le jardin, mais si ce n'était que temporaire, ça devrait aller. La reine Booette se faufila à travers les murs, trouvant en ces lieux, une bonne ambiance. Vieille tapisserie, vieux meubles, un peu de poussière ici et là, ce serait presque parfait, sauf qu'il n'y avait ici qu'une personne. Un vieux monsieur âgé, qui aimait se balader dans une longue toge en fabricant des potions bizarres et sûrement inutile. Venant laisser parler son coté Boo, elle était d'abord là pour le faire peur, mais ça ne semblait pas vraiment faire effet. Elle aimait faire peur aux gens, ça lui donnait un certain plaisir. Mais le hic étant qu'il n'avait pas peur. Pas un seul instant. Il pensait sûrement que c'était une simple visiteuse, mais même en passant à travers les murs, même en tirant une langue aussi grande que son bras, rien, pas un sourire, pas une goutte de sueur.

Du coup, elle n'avait guère le choix. Elle le dévora. Ses crocs venaient arracher sa chair petit à petit, ôtant facilement sa vie. Elle ne laissa de lui que des traces de sang dans son laboratoire, ainsi que sa toge. Pas un os, pas un morceau de chair, elle avait bien dîné. Vu sa nature de fantôme, elle n’était pas obligée de manger, mais ça restait un petit plaisir fort sympathique. Faisant de ce vieux manoir son fief temporaire, elle fit en sorte que ses Boos, du moins les plus proches puise la rejoindre. Si la reine avait son château, forcément ça allait les attirer. En quelques jours, quelqu'un de ses fidèles sbires était venu la rejoindre. Quelques jours avaient suffi, quelques jours où elle avait pu prendre plaisir à effrayer comme il se doit les rares visiteurs. Famille de cet alchimiste ou voleur, elle s'en fichait, elle leur faisait peur et ceux qui n'avait pas peur, elle les dévorait vivant. Mais ce fut rare, il faut dire.

Elle se reposait en journée, préférant la nuit bien que la présence de Booette dans cet endroit le rendait de suite plus sombre. La nuit était plus ancrée ici, elle tombait plus tôt autour de cet endroit, et elle quittait plus tard. Plus elle y reste et s'y sent bien, plus la nuit s'installe autour de cet endroit. Parfois, pour toujours, si c'est un parfait petit chez soi. Bien vite, les rumeurs en ville mentionnaient un fantôme dans ce manoir, quand la nuit sera bien installée ici, elle laissera ses Boos faire leur travail en ville. Ce ne sera pas son château, mais le temps de voir quelques Boos revenir vers elle, après elle trouvera un autre endroit. Qui sait, au milieu de tout ses grimoires ennuyant, il y avait peut-être une carte des environs ? Un beau château lugubre qu'elle pourrait avoir, de gré ou de force ? La reine avait bien des projets, elle devait juste en apprendre plus sur cet endroit, ce nouveau monde, après, elle s'y sentira bien. Elle ne comptait pas vraiment avoir main mise sur ce monde, non, juste un plaisant château, le ou les villages à proximité, voir le pays, pas plus, promis. Cela faisait quelques jours qu'elle était installée, une bonne semaine sur ce monde, ça se passait plutôt bien. Qu'est-ce qui pourrait arriver de mal après tout ?

Bowsette était arrivée dans ce monde depuis plusieurs semaines, et commençait à avoir un petit territoire autour de la montagne qu’elle avait récupéré. Elle avait pris possession d’une ancienne forteresse naine, et disposait ainsi de son château, de son refuge. Il y avait une antique ville à proximité qui était en train de revivre, car, quand Bowsette avait pris le contrôle de Zygga, la nouvelle s’était rapidement répandue. Dans un premier temps, on avait cherché à l’envahir, en pensant que Zygga s’était affaibli. Bowsette avait donc affronté les aventuriers et les envahisseurs, en chevauchant son puissant dragon. Suite à cela, les autres s’étaient montrés plus raisonnables. La puissante femme avait vu la ville se reconstruire, et envoyait maintenant ses patrouilles dans tous les coins pour surveiller les environs, et délimiter son territoire. La question était d’importance, car elle devait savoir ce qu’il y avait chez elle. Elle avait un proche conseil composé de nains et d’humains, et avait réussi à s’imposer. Si Booette n’hésitait pas à dévorer, elle, elle réglait les problèmes d’insubordination en brûlant ses subordonnés.

Plusieurs soldats traversèrent la forêt, et aperçurent un ancien manoir abandonné. Ils étaient menés par une ancienne mercenaire qui avait rejoint l’armée de Bowsette en tant qu’officier, Xonia. Xonia était une redoutable tueuse, femme froide et fatale, une ancienne sorcière qui avait spontanément rejoint Bowsette, et avait témoigné de sa fidélité à elle en s’infiltrant dans un groupe d’assassins envoyé pour la tuer. Elle avait tué ces derniers, et avait dénoncé à Bowsette le nom de son commanditaire, qui avait fini dévoré par Zygga. Xonia était en effet, avant d’être une tueuse froide et sexy, une cultiste vénérant les dragons, et voyait en Bowsette une sorte d’élue, venue d’un autre monde, et capable de commander aux dragons.

Xonia se rapprocha donc du manoir, avant de froncer les sourcils.

*La magie… Elle vibre étrangement ici.*

Le domaine de Bowsette comprenait une grande forêt qui était brûlée à plusieurs endroits, visiblement du fait de Zygga. Mais, ici, autour de ce manoir, le temps semblait suspendu. Une épaisse brume s’était levée, et Xonia rejoignit la cour poussiéreuse de cet antique manoir. Les murs étaient délavés, la peinture s’écaillait, la toiture était trouée par endroits.

« Je sens une puissante magie à l’intérieur…
-  C’est un manoir hanté, la demeure d’un vieux fou.
-  Un ancien mage qui a fait la guerre, ou quelque chose comme ça… »

Xonia fronça les sourcils, guère convaincue. Cette puissance qu’elle ressentait à l’intérieur était vive, trop importante pour appartenir à un vieil ermite. Elle se rapprocha de la porte d’entrée du hall, une double porte en bois, et l’ouvrit. Celle-ci s’écarta dans un antique grincement, et, derrière, Xonia avisa un hall d’entrée, avec un escalier d’intérieur, quelques meubles poussiéreux, d’autres détruits. Elle marcha la première, faisant grincer le plancher.

Autant dire que la femme s’attendait au pire…

Doucement, sa petite vie prenait une certaine routine ici, mais rien de bien désagréable, au contraire, elle adorait ! Les Boos arrivaient doucement à la rejoindre peu à peu pour réunir toute son armée. Non pas qu'elle ai une centaine de petits fantômes dans ses rangs, mais augmenté sa puissance, même numérique ça comptait beaucoup. Vivant dans un monde à l'envers, la reine dormait en journée pour vivre la nuit donc quand les intrus passèrent la porte, ce n'était pas Booette qui irait les accueillir, mais ses sbires. Si jamais cela serait intéressant, la reine interviendrait, mais elle dormait pour le moment. Non pas que la fantôme ai besoin de vraiment dormir, tout comme manger, mais elle gardait certaines habitudes de sa vie humaine. Le petit groupe avait à peine passé l'entrée que les portes se refermaient dans un puissant claquement. Pas le moindre courant d'air et les portes étaient bloqués. Pour le moment, personne ne quitte cet endroit.

Les Boos n'avaient pas besoin de manger, mais leur puissance augmentait avec la peur de ses invités donc, pas questions de les laisser partir avant qu'ils aient mouillé leur pantalon. Le manoir était plongé dans le noir, leur regard pouvait s'habituer à l'obscurité ou bien, ils pouvaient encore allumer certaines torches ou bougie placée à divers endroits du manoir. Les couloirs ou un des petits salons. La lumière extérieure illuminait faiblement certains endroits du manoir, mais là encore, la brume autour du manoir empêchait que le soleil ne fasse son office ici. Restant invisible le temps de les mettre bien dans l'ambiance, les Boos traînaient non loin d'eux, venant installés les premiers frissons. Un coup dans un mur par ici, un rideau qui bouge malgré les fenêtres fermés, un rire lointain, un murmure près d'une oreille. Trois petits Boos, bien farceurs qui aimaient faire naître la peur chez leurs invités. La peur, ça viendra après, pour le moment, le jeu commence. Boogie, Bookake et Booyabès tournaient autour d'eux, toujours invisible pour rendre leur visite toujours plus cauchemardesque.

Naturellement, ils n'allaient pas dérouler le tapis rouge de l'horreur dés leur entrée ici, doucement, ça allait prendre pour les mettre dans le bain. Et quand la peur sera à son paroxysme, ils pourront fuir pour répandre leur aventure ici pour faire venir plus de curieux. Bookake s'amusa à traverser la jeune femme du groupe, celle qui semblait la plus résistante. Cela ne lui causait aucun mal si ce n'est lui provoquer un horrible frisson glacé qui pourrait bien commencer à lui faire peur... Qui sait jusqu'où ils iront dans ce manoir, mais s'ils venaient à trouver leur reine, ça allait être à elle de venir leur filer la frousse et si aucune peur ne naît en elle, elle va se faire un plaisir de les manger, au moins pour faire naître la peur, avant de sombrer dans la mort dans le pire des cas.

Xonia s’avançait la première, sentant derrière elle la nervosité des hommes l’accompagnant. La Reine Bowsette était encore jeune, son royaume venait de naître, et elle devait faire avec ce qu’elle trouvait, c’est-à-dire souvent des mercenaires inexpérimentés, peu compétents, et enclins à la panique. Cette panique, ils la ressentaient en s’aventurant dans le manoir.

« C’est un lieu hanté, il faut rebrousser chemin…
-  On raconte quantité d’histoires folles sur cet endroit !
-  Fermez-là ! »

La capitaine marchait la première, sentant une puissante magie dans ces lieux. Le lustre grinçait au-dessus d’eux, recouvert de toiles d’araignées. Il y avait des meubles détruits sur le sol, et un grand escalier intérieur poussiéreux. Quelques tableaux étaient posés le long des murs, salis, usagés, jaunâtres. Elle se rapprocha lentement de l’escalier, avant de sentir un courant d’air la traverser, et claqua des dents. Elle regarda encore autour d’elle, sentant des flux magiques.

Xonia cessa de marcher, crispant les poings, et fronça les sourcils. Elle n’était pas comme les autres, et ferma les yeux. Un soldat se rapprocha d’un tableau, où il pouvait voir une sorte de scène de messie. Il fronça les sourcils en se rapprochant encore… Et un visage grimaçant jaillit alors depuis le tableau, des dents pointues au milieu d’une tête blanchâtre, une longue langue baveuse jaillissant alors.

« HAAAAAAAAA… !! »

L’homme se mit à hurler de panique, et se recula précipitamment. La silhouette disparut alors, et Xonia tourna la tête vers le soldat, qui venait de tomber au sol.

« Fermez-là, bordel ! »

Xonia se concentra alors, et tourna la tête vers un autre angle de la pièce. Sa paume s’ouvrit, et une brume spéciale en jaillit, qu’elle souffla avec ses lèvres, ce qui permit de voir l’un des fantômes. C’était une petite boule blanchâtre, qui flottait en l’air, avec des yeux noirs et une grande gueule édentée. Xonia l’observa en fronçant les sourcils.

« Qu’est-ce que tu es toi, exactement ?! »

Au moins, ils semblaient avoir raison sur un point. L’endroit semblait bel et bien abandonné…

Dans cette demeure, les vivants ne seront pas les bienvenues. Les Boos avaient besoin d'eux, leur peur était comme un repas, et pour leur reine, leur peur était source de pouvoir, et leur chair pouvait aussi servir de nourriture bien que la reine n'avait pas besoin de manger en soi. C'était un fantôme. Pendant que cette dernière dormait, les Boos s'amusaient, rendant cet endroit toujours plus hanté pour les gens du coin, faisant venir de plus en plus de curieux, ce qui était toujours bon pour eux. Les petits fantômes s'amusaient à les effrayé, venant leur collé des frissons glacée puis parfois de belles peurs, notamment pour ce dernier qui était sortie d'un tableau. Peut-être que ce dernier allait mouiller son pantalon pour se réchauffer ? La femme du groupe, qui n'effrayait en rien les Boos, venait à user de magie, venant rendre le fantôme visible et il fit face à cette femme.

Son aspect boule blanche, cette longue langue blanche, ses dents pointues, ses petits bras, bref, ainsi, ils étaient moins effrayant que de véritables fantômes que pouvait dire les rumeurs. Sauf que comme tout Boos qui se respecte, face à cette femme qui le voyait, il venait à masqué son visage, pris d'une timidité soudaine avant de fuir vers le plafond, le traversant sans soucis. Les Boos étaient pour ainsi dire invincibles, étant des fantômes, ils ne pouvaient pas craindre les attaques physiques, un peu la magie, mais par contre, c'était de grands timides. Ils n'étaient pas effrayés par tout le monde, mais si la personne à assez de prestance pour intimider un Boo, il perdait ses moyens tant que le regard était posé sur lui. Les autres étaient toujours dans le coin, cherchant à les effrayer par tous les moyens.

Mais le fuyard avait une autre tâche, il avait bien senti que cette femme était spéciale alors elle pourrait causer des soucis ! Si elle rependait que cette maison était bidon, il y aura sûrement moins de visite et ça, la reine ne pourrait l'accepter. Venant la tirer de son sommeil, la reine se réveillait paresseusement en écoutant le Boo raconter son histoire. Il n'était pas rare qu'ils paniquent pour rien, mais c'était aussi son rôle de reine de montrer l'exemple. Quittant son lit, la reine venait à quitter sa luxueuse chambre – certes poussiéreuse, sombre et froide, mais tout à fait à son goût – elle déambulait dans les couloirs de son manoir, restant un peu visible pour les personnes ici présentes. Ils pouvaient voir une masse blanche avancé, une forme plus humaine que les Boos de base. La reine était encore translucide, à peine visible, instaurant un certain froid autour d'elle. Une voix fine et inquiétante se baladait dans le manoir, elle devait faire naître autant de peur que possible.

Booette venait à descendre les marches pour rejoindre le rez-de-chaussée. La forme blanche prenait de plus en plus une forme humaine, sans être encore très net. Mais avant de descendre les dernières marches, elle disparue, comme une illusion qui s'envolait. Un silence inquiétant s'installait pendant trois secondes ? Dix ? Plus ? D'un coup, la reine se montrait face à la fameuse femme chef de ce groupe. Son visage à un centimètre du sien, un regard remplit de folie, une langue énorme et bleu, des dents pointue prête à lui arracher le visage, elle hurlait en espérant lui coller la peur de sa vie.

« HYYYYYYYYYYYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!! »

Ne cherchant pas à se cacher, cette femme ne l'impressionnait pas, elle ne pourra pas lui faire peur si simplement, elle pourrait peut-être réussir à la blesser, mais elle ne causera que sa mort en s'en prenant à la reine des fantômes. Bien que visible, aucun pied ne touchait le sol, ni ses pieds, ni le bas de sa robe n'était d'ailleurs visible. Affichant un sourire inquiétant, elle tendait les bras en laissant pendre sa tête sur le côté, sans la moindre force dans son cou.

« Veneeeeeez... Rejoignez-nouuuuuuus... Dans la mooooooort.... Hihihihihiiiiiiii. »

Planant doucement vers ses invités, elle espérait entendre des cris d'horreur et d’effrois, de la panique, des pleurs. Mais avant de descendre les dernières marches, elle disparue, comme une illusion qui s'envolait. ils allaient vraiment la rejoindre, en tant que repas. Moins effrayant, les autres Boos étaient pourtant là, à se balader un peu partout pour continuer d'instaurer cette peur. Qu'ils fuient, qu'ils viennent dire que cet endroit était hantée. Que plus de curieux viennent voir cela de leurs propres yeux, laissant ici toute dignité et courage.

Xonia fronça les sourcils en voyant le fantôme paniquer, et s’enfuir à toute allure. Elle resta sur place, attentive, méfiante. Les hommes qui l’accompagnaient étaient très nerveux, et Xonia sentit alors une nouvelle force, une puissance qui venait de s’éveiller. L’escalier se mit à grincer, le bois craquant doucement, tandis qu’une silhouette spectacle fit irruption. Xonia fronça les sourcils, sa main venant saisir la garde de l’une de ses deux épées dans le dos, épées qu’elle portait à la manière des sorceleurs. Des grognements supplémentaires se firent entendre, suivi d’un ricanement sinistre. Un ricanement féminin.

« C’est elle…
-  La Comtesse maudite ! » paniquèrent les soldats.

Xonia resta de marbre, avant que la silhouette ne se niche juste devant elle. Sa main allait tirer son épée, et elle vit le visage de la fantôme. Un visage aux yeux rouges, absolument parfait, qui la surprit. Xonia s’était attendue à tomber sur un monstre, sur une vieille femme grelottante en guenilles… Et, au lieu de ça, vit une superbe beauté, qui disparut ensuite, ricanant encore, les narguant en s’élevant dans les airs. Xonia avait dégainé sa lame, une lame rouge qui se mit à cracher des arcs électrifiés autour d’elle.

Les tableaux se mirent alors à remuer, tapant l’un contre l’autre, dans un grondement secondaire. Le plancher grinça également, tout comme le lustre au plafond. Les soldats de Xonia hurlèrent encore, et, sans attendre le reste, se mirent à fuir précipitamment, sous les ricanements de la fantôme des lieux. Moqueurs, les Boos les poursuivirent, tirant leurs langues dans leur dos, ricanant également. Xonia, elle, était restée sur place, désormais seule, et entendit les portes claquer dans son dos.

« Je suis la Capitaine Xonia, fantôme, envoyée par la Reine Bowsette en personne ! »

Elle pouvait voir le fantôme tournoyer encore autour d’elle. La Reine fantôme ne semblait pas inquiète outre mesure, et Xonia se déplaça lentement. Elle sentait des courants d’air tout autour d’elle, et son épée frappa brusquement. Xonia tournoya, et heurta un Boo. Alors que le fantôme était intangible, et donc par définition intouchable, la magie de la lame le heurta. Le Boo hurla de douleur avant que l’arrière de son corps ne s’enflamme. Il décolla alors comme une balle, et rebondit contre un mur, puis contre le sol, et termina sa course contre un tableau.

« Les fantômes sont des créatures magiques, ce qui signifie que vous êtes sensible à la magie… Et je ne suis pas comme ces imbéciles qui ont fui. »

Xonia révéla sa vraie nature en faisant un léger sourire, révélant ainsi des canines pointues.

« Vous êtes arrivée récemment ici, fantôme, je le sens… Qui êtes-vous ? Quelles sont vos intentions à l’égard de ma Reine ? »

Xonia marchait lentement dans le hall, prête à se défendre contre la moindre attaque…

On était venue la tirer de son sommeil donc elle devait faire en sorte de ne pas s'être réveillé pour rien. Si des intrus étaient ici, les Boos pouvaient s'en charger, mais pour la tirer de son sommeil, c'était qu'ils étaient récalcitrants à partir alors, aux grands maux les grands remèdes. Booette fit en sorte de leur offrir une belle peur qui avait fait fuir tout le monde. Tout le monde ? Non, une femme restait là, sans prononcer de mot, en la regardant. Contrairement à ses sbires, elle n'était pas timide devant elle. Elle était peut-être plus forte que les fuyards, mais elle n'impressionnait pas la reine fantôme pour le moment. Les Boos tournaient autour d'elles, comme la reine qui observait cette fille de bas en haut, se disant que si elle n'avait pas peur, elle allait devoir montrer toute sa puissance et toute sa cruauté ? Peut-être que lui arraché un bras avec ses dents suffira à la faire partir ? Sauf si Booette prend goût à sa saveur et alors, il ne restera aucune trace de cette fille qui ne fera qu'un avec elle, dans son ventre.

Cette Xonia, envoyée par une reine ne l'impressionnait pas. Paysante ou reine, ils étaient sur le territoire de Booette et bien qu'elle n'ai pas de folles ambitions comme dominer le monde, dans son manoir, tout le monde vivait pour les nourrir de la peur ! D'accord, ce manoir n'était que temporaire, juste assez pour que les Boos restant éparpillées viennent la rejoindre avant de se mettre en quête d'un sublime château abandonnée, là, ce sera vraiment parfait ! Venant agiter son épée, elle venait à blesser Bootentrain qui avait le feu aux fesses avant de s'enfuir à travers un tableau. Chose qui mit la reine dans une colère glaciale. Comme une bonne souveraine, elle n'aimait pas que ses sujets souffrent !

« GAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGH !!!! »

Ses yeux n'étaient que deux rubis scintillant, sa bouche venait à s'agrandir face à la colère. Son aura se dégageait, froide et terrifiante, une bourrasque sortant de nulle part soufflait dans la maison. Aucun autre Boo ne traînait dans les parages, à cause du coup de cette Xonia ou de la colère de leur reine ?

« Comment oses-tu faire souffrir mes sujets ?! Vulgaire petite vivante!!!! »

Une nouvelle bourrasque souffla, faisant disparaître la reine, mais l'aura de mort planait toujours autour de l'être vivant encore dans le manoir. Une porte s'ouvrait brusquement dans son dos, venant frapper Xonia, le tapis à ses pieds se soulevait comme si une créature venait de naître en dessous, tel un serpent, il s'enroulait autour d'elle pour tenter de l'immobiliser. Sortant du plafond, toujours en colère et toujours furieuse, elle attrapait la soldate par les mains, ses dents pointues semblaient avoir grandi, lui donnant un aspect moins ravissant qu'il y a une poignet de seconde.

« Tu mourras pour ton affront !!! »

Tirant la soldate avec elle vers le plafond, la soldate ne le traversait pas, mais s'y cognait dessus avant de retomber au sol. Booette n'allait pas la tuer, pas si rapidement. Si sa reine tenait à elle, elle allait venir la chercher, en espérant que Booette ne lui ai laissé une preuve qu'elle ai été ici, car elle ne comptait pas lui laisser la vie sauve, pas comme ça. La colère l'animait, elle n'était pas ici pour négocier, juste se nourrir. Sortant cette fois d'un tableau qui ne montrait pourtant qu'un paysage banal, sa mâchoire venait mordre la soldate au bras, celui tenant son épée, ses dents pointues venaient attraper sa chair, ne comptant pas la lâcher aisément. Le sang coulait déjà le long de ses dents, elle allait peut-être lui arracher le bras comme promis, ou bien la blesser à petit feu pour déguster sa peur par la même occasion ?

La propriétaire des lieux n’avait, semble-t-il, pas apprécie que Xonia se défende en attaquant l’un des fantômes. Les Boos s’enfuirent précipitamment, tandis que Xonia plia les genoux, sentant la colère de la femme des lieux. La « Reine » ne jouait plus, et ne tarda pas à faire usage de sa terrible magie. Les portes claquèrent dans le dos de Xonia, qui fronça encore les sourcils. Elle fut ensuite transportée dans les airs, heurta violemment le plafond, et retomba à toute allure, se fracassant douloureusement sur le sol. Furieuse, la fantôme tournoyait autour d’elle, sa beauté déformée par une gueule béante et édentée comme les crocs d’un requin. Xonia avait déjà affronté des fantômes dans des champs, dans des grandes, ou dans des cimetières. Elle savait donc comment faire, mais celle-ci était très différente des autres. Ce n’était pas un Spectre de midi ou de minuit, elle était… Différente. Xonia la vit ensuite jaillir d’un tableau, sa gueule démesurément ouverte. La douleur irradia dans tout le corps de Xonia quand les crocs de Booette se plantèrent dans son bras. Fort heureusement, ses gants étaient aussi élégants que renforcés, lui évitant de perdre sa main.

« Argh ! »

Xonia ne se laissa pas déstabiliser, et remua ses doigts valides, puis frappa le sol, traçant avec ses doigts une sorte de double Z se croisant. Quand sa main heurta le sol, une onde violette jaillit tout autour d’elle. C’était le Signe d’Yrden, un Signe magique qui créait autour de son utilisateur une zone de protection magique, ralentissant les ennemis… Mais rendant aussi tangibles les ennemis intangibles.
Xonia repoussa ensuite Booette, et se tint le bras blessé, avant de sortir son épée.

« J’ai reçu l’entraînement des sorceleurs avant de servir la Reine Bowsette, fantôme. Calme-toi, je ne suis pas ton ennemie ! »

Mais le fantôme était furieux, et attaqua encore. Xonia évita son attaque, et la frappa alors au visage, avec le pommeau de sa lame. Un coup que Booette aurait normalement pu esquiver en devenant intangible… Mais qui la heurta, cette fois. Le temps que les soldats aillent prévenir la Reine, Xonia avait le temps de mourir mille fois. Elle pressa alors le rubis rouge ensanglanté qu’elle avait sur son cou, ce qui diffusa une lueur magique, une vibration qui devrait appeler Bowsette. Xonia devait juste trouver un moyen d’apaiser la fantôme, ce qui ne serait pas simple. Tout autour d’elle, les portes claquaient, les murs tremblaient, et elle entendit les grincements du lustre.

Celui-ci se mit à tomber à vive allure, et Xonia bondit précipitamment en retrait, sortant de la zone de protection générée par Yrden. La femme se retrouvait aux pieds des marches, et se mit à courir rapidement, fuyant vers les étages supérieurs. Une nouvelle onde de choc la saisit au palier intermédiaire, et elle heurta lourdement le mur, sentant des bris de verre tomber sur ses épaules. Son adversaire lui faisait encore face, des ondes spectrales s’échappant de son corps. Xonia cracha une gerbe de sang sur le sol.

« Je… Je viens t’offrir une opportunité. Tu… Tu n’es pas une simple femme. Je… Je souhaite discuter avec toi. »

Cette femme avait même le pouvoir de contrôler le mobilier. Xonia se protégea en lançant une nouvelle attaque magique, une onde d’Air, et réussit à grimper à l’étage, s’enfuyant dans un couloir latéral, laissant quelques traînées de sang derrière elle. Plus que tout, elle savait que sa Reine recherchait des alliés, des concubines potentielles pouvant former avec elle une puissante alliance. Et cette femme, sous ses apparences spectrales, semblait tout à fait capable de réunir les critères exigeants de sa Reine.

Xonia ne pouvait donc pas la tuer, mais elle se devait aussi de la raisonner jusqu’à l’arrivée de Bowsette… Ou, à tout le moins, de survivre d’ici là, ce qui l’amena à chercher refuge dans une pièce, au moins le temps de boire un élixir pour se soigner…

Son manoir, ses règles ! Si elle et ses compagnons auraient su se montrer plus compréhensible en s'invitant chez elle, rien de tout cela ne serait arrivée. Qu'importe que ses compagnons Boos soient des fantômes et ne peuvent donc pas mourir – sauf si Booette les gobaient – mais ils ressentaient quand même la douleur. Elle avait blesser un de ses camarades, il était donc normale que la reine soit en colère. Si d'ordinaire la reine était ravissante et mignonne, en colère, elle laissait toute sa colère déformer sa beauté, faisant d'elle le fantôme plein de terreur qu'elle se devait d'être. Une bouche qui déformait son visage en prenant des proportion démesuré, ses dents plus tranchantes que sa lame affuté, bref, la reine pouvait ainsi devenir la source de bien des cauchemars. Venant attraper le bras de Xonia avec ses dents, elle le tenait pour le moment sans l'arracher, juste pour lui faire mal et absorber sa peur en partie. C'était sa nature de Boo, sa peur la rendait plus forte.

Hélas, elle fut repousser, ce qui la rendait encore plus colérique, plus encore quand elle vit cette intruse tracé des choses au sol, un cercle magique qui, une fois dedans, la rendait tangible et ralentit. Le plus drôle étant qu'elle se disait ne pas être son ennemi mais elle blessait ses camarades. Il y avait un souci dans cette équation qui rendait le résultat incorrecte.

« Tu ose t'introduire chez moi, blesser mes serviteurs et dire ensuite que tu n'est pas mon ennemi ? J'en dirais de même à ta reine quand elle reviendra récupérer ton corps ! Du moins si je ne l'ai pas manger entièrement ! »

Ses yeux étaient plus rouge que la folie, plus rouge que le sang et plus rouge encore que le plus beau des rubis. Sa colère était si grande qu'elle en était presque palpable, à travers son sourire carnassier, elle était pire qu'un fauve ayant trouvé sa proie, d'autant plus qu'elle était sur son territoire. Usant de ses pouvoirs, elle fit en sorte que Xonia quitta son cercle pour ainsi reprendre sa course. Ici, elle ne pourrait que retarder sa mort, cette maison était comme une extension de son corps. Bien qu'elle ne la contrôlait pas encore assez, elle avait assez pris ses aises ici pour lui faciliter déjà la tâche. Bouscullant sa proie, cette dernière fuyait, cherchant à négocier encore et toujours.

« Je ne suis pas une simple femme, en effet. Je suis la maîtresse des lieux ! Reine des non-vivants ! Et la seule négociation serait éventuellement de t'offrir une mort rapide ou non ! »

S'en prendre à ses serviteurs était une erreur. Car Boette restait une bonne reine qui prenait soin de ses laquait. Xonia avait beau avait un charisme, elle lui restait inférieur ce qui faisait qu'à moins de la vaincre ou la mettre en véritable position de faiblesse, Booette ne la craindrait pas. Il fallait l'impressionner pour avoir une chance de la vaincre, or, elle n'avait pas réussi ce test pour le moment. Fuyant comme une petite souris pourchasser par le chat, elle se cachait, essayant d'échapper à son regard et même en y parvenant, c'était raté. Elle avait des yeux partout, des serviteurs près à l'aider pour ça. Se cacher dans une armoire ? Cela fonctionnera trois secondes avant qu'elle ne sente des mains, des bras chercher à la tirer en arrière, comme si des centaines de corps derrière elle voulait l'avoir à ses côtés. Sous un lit ? Même chose. Dans un coin d'une pièce sombre ? Elle sentirait des milliers de petites pattes passer sur son corps, comme si elle avait mis les pieds dans un nid d'araignée, les toiles en moins. Et même en l'attendant épée en main au milieux de la pièce, le mobilier se liguera contre elle. Les têtes d'animaux se déformeront et la fixerait du regard en poussant des rires terrifiants, tout comme le mobilier de la pièce, lampe, bibliothèque, commode, tous rirons aux éclats en observant Xonia. Cette maison était hanté et si elle s'en sort vivante, ça ne sera pas sans séquelle si ça continuait ainsi.

Elle voulait s'en sortir ? Sa reine devait faire vite car Booette approchait, elle pouvait se montrer joueuse, comme en ce moment mais sa patience avait des limites...

Pour Xonia, la partie était en train de devenir très compliquée. Yrden n’avait pas fait long feu contre la fureur de cette femme, qui n’était pas qu’un simple fantôme. Elle avait pris littéralement possession des lieux. Quand Xonia se dissimulait dans une pièce, elle ressentait la présence de la femme, et ne cherchait pas vraiment à l’affronter, plutôt à gagner du temps. Sa Reine allait nécessairement venir, et, à dos de dragon, il lui serait facile de la rejoindre. L’objectif de Xonia était donc de tenir jusqu’à son arrivée. Facile à dire, en revanche, mais à faire…

La femme ne se réfugia pas dans un placard, mais se rendit dans une pièce, où elle dégaina son épée… Avant d’entendre une série de craquements. Des têtes d’animaux empaillés décoraient les murs, et elle les vit subitement se tourner vers elle, prendre des visages grimaçants, avant de se mettre à ricaner brusquement. Surprise, Xonia se mit à tourner autour d’elle, et vit l’oreiller du lit remuer également, se fendant au milieu pour former une sorte de bouche grotesque qui se mit également à ricaner.

*Je deviens folle !*

Xonia regarda encore autour d’elle, sentant l’indicible présence du fantôme se rapprocher. Cette femme n’avait aucune envie de négocier, et Xonia généra dans sa main une boule de feu, la levant lentement.

« Je souhaite parlementer ! Ne me force pas à foutre le feu à ta maison ! »

Est-ce que cette menace suffirait à la calmer ? Xonia n’en savait rien, car Booette ne semblait pas vraiment dans un état propice à la discussion. Xonia visait quelque chose à attaquer. C’était une maison ancienne, faite en bois, mais il faudrait plus qu’une simple boule de feu pour l’incendier. Le feu brûlant dans la cheminée s’amplifia brusquement, et des flammes fusèrent vers Xonia, formant comme des mains enflammées qui cherchaient à la saisir. Surprise, la tueuse se protégea avec le Signe d’Aard, envoyant une onde d’Air qui repoussa les flammes, puis se retourna vers la fenêtre, et passa par celle-ci.

Elle n’arriva pas à l’extérieur du manoir, mais glissa sur une sous-toiture, arrachant quelques tuiles, puis tomba dans un jardin carré au milieu de plusieurs ailes du manoir. Elle atterrit dans ce qui ressemblait à une sorte de cloître, avec une fontaine au milieu avec une statue représentant une femme en pierre. Et, alors que Xonia aurait pu espérer pouvoir souffler un peu, la statue se mit à trembler brusquement. Ses yeux se tournèrent alors vers Xonia, et, dans un antique grincement de pierre, elle s’extirpa de sa fontaine, et s’avança vers elle.

*Merde ! C’est une foutue magicienne !*

Xonia se releva, dégainant son épée, quand des ronces émergèrent de la plantation sauvage et abandonnée, et s’enroulèrent autour de ses bras, cherchant à l’immobiliser, pendant que la statue marchait encore. Xonia se débattit à nouveau, tentant de tirer sur les ronces, mais sentit d’autres venir les soutenir, poussant à toute allure du sol. Les fenêtres et les volets se mettaient à claquer à l’unisson, résonnant dans le cloître, piégeant la jeune femme. Les Boos étaient même sortis, pour regarder cette intruse mourir entre les mains de la statue.

Et, alors qu’elle semblait faite, et bel et bien piégée, et que Xonia voyait la statue se rapprocher, un terrible grondement se fit alors entendre venant du ciel. Une masse noire émergea alors, puis s’abattit en quelques secondes sur le cloître, s’écrasant en plein sur la statue, la pulvérisant sous l’impact. Zygga poussa alors un terrible rugissement, et le dragon rouge de la Reine Bowsette regarda autour de lui, ses yeux semblant lancer des éclairs.

Puis Xonia vit alors sa Reine descendre devant elle. Bowsette se posa sur le sol, et regarda autour d’elle... Et les Boos, surpris, semblèrent hésiter un peu, avant de subitement se précipiter vers elle. Dans un film d’animation, on aurait pu voir des cœurs flotter tout autour d’eux, car, loin d’être hostiles, ils semblaient au contraire sincèrement enchantés de voir celle qui, en son sein, portait les gènes de leur Maître, Bowser. La main de Bowsette caressa un Boo qui ferma les yeux de plaisir, manquant presque de ronronner !

« Des Boos ici ? Comment est-ce possible ? Qui êtes-vous ?! » s’enquit la jeune femme.

Sa curiosité était à son comble !

La reine voyait noire, elle voulait la mort de l'intruse ! D'ordinaire, elle n'était pas méchante, Booette s'amusait juste à se nourrir de la peur des autres, elle ne tuait uniquement que la peur ne fonctionnait pas. Sans ça, elle aimait terrifier et les faire fuir la queue entre les jambes, leur peur étant un délice à ses yeux, mais étant donné que l'intruse avait blesser un de ses serviteurs, elle ne pouvait pas la laisser s'en tirer ainsi. Dans la chambre, tout semblait vivant, tourné vers elle, amusée par la folie qui la gagnait. Et ses menaces ne tenaient pas. Ce n'était qu'un manoir qui pouvait évidemment brûler, mais plus Boette passait du temps ici et plus elle contrôlait cet endroit. Actuellement, elle serait incapable d’empêcher un incendie de se répandre, mais elle aurait quand même limiter les dégâts. 

C'était une sage décision de fuir par la fenêtre, mais le contrôle de sa demeure allait jusqu'au portail. Si elle n'avait pas blessé son Boo, elle l'aurait laissé filer, mais pas aujourd’hui. Dans la brume qui entourait le manoir, la statue de la fontaine commençait à prendre vie tandis que la faune venait chercher à la maintenait. Peut-être allait-elle mourir étouffer par la pierre ? Non, trop simple. Elle irait peut-être lui manger le visage ? Lui arracher les entrailles ? Elle allait bientôt mourir, en souffrant, mais reste à savoir encore comment. Avant que cela ne se réalisé, Booette perdit le lien avec sa statue. Elle se disait que la bougresse avait gardé un peu d'énergie en réserve pour se tirer d'un tel mauvais pas, mais ce n’était pas grâce. Pas très grave en tout cas. Elle trouverait une autre statue si elle était trop amochée, du moment que ses Boos allaient bien, elle n'avait pas de raison d'augmenter sa fureur d'un cran au-dessus. 

« Tu ne fais que retarder ton heure ! Bientôt, tu mourras et je me régalerais de tes larmes ! »

La voix résonnait, semblant être tout près, forte et déterminé. Les portes du manoir venaient s'ouvrir en grand, comme si une tornade venait de souffler depuis le manoir, la reine en sortait, la mâchoire agrandie et grande ouverte, sa langue bleue était presque aussi grande qu'elle. Son regard était toujours aussi noir, si près de la sortie, elle lui arrachera ses derniers espoirs dehors, si près du but. Mais dans sa course lévitante, elle remarquait le dragon, mais surtout cette femme, près de l'un de ses serviteurs. Cela freina sa course, s'arrêtant près de cette drôle de femme blonde à corne. Silencieuse, muette, elle la regardait dans les yeux, prête à lui bondir dessus avec ses bras en avant et pourtant, elle était bloquée. C'était bien la première fois depuis son arrivée sur ce monde qu'elle sentait une si grande puissance, une telle personnalité, elle se sentait... toute petite.

« Kyaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah noooooooooooooooooooooon ! »

Elle plaqua ses mains sur son visage en virevoltant pour retourner dans son manoir, les portes se fermant naturellement sur son passage tandis que la reine venait à se réfugier chez elle, se cachant de cette femme dont elle avait pris peur. La terrible maîtresse des lieux qui était prête à arracher les yeux de Xonia avec ses propres dents venait de fuir comme une petite fille face à un dragon. Eh oui, c'était bien elle, qui avait poussé l'intruse à fuir cet endroit. Même les Boos se détachaient de la nouvelle venue pour regagner le manoir, cherchant à retrouver et rassurer leur reine, surement ? Installée dans sa chambre, au dernier étage, elle espérait voir cette femme quitter sa propriété, car tant qu'elle était là, elle ne pourrait plus être la grande reine Boo ! Ca allait mieux maintenant qu'elle avait... fuit... mais elle savait qu'elle était encore sur sa propriété... Elle en avait peur. Elle était tellement intimidante.

Xonia s’était attendue à beaucoup de choses dans le cadre de la confrontation entre Bowsette et Booette… Mais clairement pas à ça. Quand Booette vit Bowsette, son allure monstrueuse disparut instantanément, et les yeux de la fantôme s’écarquillèrent sous une peur terrible, tandis qu’elle hurla en s’envolant, fuyant à travers son manoir. Toutes les portes se refermèrent en claquant, et les Boos s’enfuirent également, passant tous par une fenêtre à l’étage, indiquant ainsi la position de la femme. Surprise, Bowsette se retrouva en quelques secondes seule, uniquement avec Zygga et Xonia. Elle regarda alors la femme. Sa capitaine était blessée, et épuisée.

« Dis-moi ce que tu sais, Xonia… »

Bowsette savait que Xonia n’aimait pas qu’on s’apitoie sur son sort. Reprenant ses esprits, Xonia lui raconta tout. Et Bowsette hocha ensuite lentement la tête, surprise de voir ici… Des Boos. Ces fantômes en forme de bulles aux visages grimaçants venaient de son monde, de son univers, mais elle n’avait jamais vu une femme les commander. Elle savait pourtant que les Boos disposaient d’un roi, le Roi Boo… Venaient-ils d’une dimension où le Roi était en réalité une Reine ? Bowsette comprenait un peu mieux la panique de cette femme, car, chez elle, les Boos obéissaient à Bowser, craignant sa colère. Et elle avait après tout été modifiée par les gènes de Bowser.

Notant cela, Bowsette invita Xonia à se reposer, et se rapprocha de l’une des portes. Elle l’ouvrit ensuite, et s’aventura à l’intérieur. Zygga poussa un grognement, et Bowsette se retourna vers lui. Elle leva le doigt, l’incitant à rester au calme, puis s’aventura dans le couloir. Le manoir était très calme, semblant presque abandonné. Aucune blague, aucune facétie, tout ce que cette femme voulait était que Bowsette parte, et elle ne songeait même pas à l’attaquer, à la défier. Bowsette retrouva un escalier, et le grimpa lentement. Les marches grinçaient sous ses pieds, et elle rejoignit l’étage, où elle vit plusieurs Boos filer à travers les tableaux, avant de repartir précipitamment.

Ayant rejoint le dernier étage, Bowsette marcha tout droit, guère inquiète, faisant craquer le plancher. Elle rejoignit ainsi une double porte close, et constata que la chambre de la Reine se trouvait derrière. Elle tenta de l’ouvrir, et sentit rapidement une résistance, comme si on avait renversé derrière plusieurs meubles pour la retenir.

« C’est ridicule… »

Elle se concentra, et tendit sa main, envoyant une onde d’Air. La double porte s’arracha, et les meubles furent repoussés. Un grand lit se trouvait là avec une assemblée de Boos qui cherchaient à rassurer leur Reine. Ils se tournèrent brusquement en voyant Bowsette, une onde de panique venant à tous les traverser.

« Je ne te veux aucun mal ! » lança alors Bowsette.

La jeune femme était assise au milieu du lit, et Bowsette se rapprocha… Puis s’inclina, et mit un genou à terre.

« Majesté, moi, la Reine Bowsette, je viens humblement solliciter de votre part la possibilité d’une alliance entre vous et moi ! »

De quoi surprendre Booette, sûrement…

PAAAAANIQUE !!! Boette avait fui à toute vitesse en se réfugiant dans son manoir, loin de ses intrus, mais surtout de cette femme ! La simple vue de cette dernière avait fait jaillir en elle un torrent de panique. Comme si elle venait de se lancer à l'aventure, croyant que tout lui serait si simple à remporter et la voilà face à l'insurmontable. Cette femme à corne... elle ne la connaissais pas et pourtant, elle la craignait tant ! Elle ne saurait expliquer une telle peur alors que si ça se trouve, elle pouvait la gober sans soucis ? Non, elle ne pourrait pas, même si elle voulait y croire, une petite voix en elle lui disait que ce serait faire une croix sur son après-vie. Cachée dans sa chambre, sous ses couvertures comme une enfant apeurée, elle espérait la voir déguerpir au plus vite de sa propriété. Elle avait récupéré son amie, son amante, sa servante, qu'importe son rôle, elle était en un seul morceau alors qu'elle fiche le camp d'ici !!!

Les Boos étaient revenues à elle, tous y mettaient du leur pour l'aider à aller mieux. Que ce soit Boogie Woogie, CamBoois, Boosquetaire, Booldogue, Booillant, ils avaient tous leur petit mot pour tenter d'aider leur reine, mais elle la sentait... cette femme, elle était chez elle, ici et elle se rapprochait, de plus en plus... Elle qui adorait entendre les autres hurler de terreur, se retenait de hurler de peur justement. Elle la savait de plus en plus proche, qu'allait-il se passer ? QU'ALLAIT-IL SE PASSER ???!!! Elle tremblait de peur, se disant que dans le pire des cas, elle pouvait toujours fuir ailleurs dans son manoir, mais elle irait sûrement la suivre ? Et si elle détruit son manoir ? Elle pouvait toujours trouver un autre endroit, mais ce manoir était si bien. Tous ses compagnons n'étaient pas encore revenue la rejoindre et ici, c'était un bon point d'ancrage, ce serait dommage de plier bagages...

La porte s'ouvrait violemment, bon, elle avait cherché à la bloquer en même temps... Tremblotante sous ses couvertures, elle s'attendait au pire, déjà sous forme spectrale pour éviter qu'une main la touche ou une attaque. Bon si cette attaque était magique, ce serait tout de même différent... Elle avait beau dire ne lui vouloir aucun mal, pour Booette, ça puait le piège à plein nez ! Mais entendant sa voix plus calme, et ce terme d'alliance calma un peu sa panique alors qu'elle retirait doucement la couette, venant laisser entrevoir la partie supérieure de son visage, juste au-dessus de son nez. Ses yeux rouges observaient la reine à corne, la reine Bowsette donc, ne voyant personne d'autre ici, en dehors de ses Boos.

« Une a... une alliance ? »

Une nouvelle fois, son regard observait autour, elle état plus à son aise dans le noir, mais elle observait la pénombre comme si elle avait perdu son talent d'y voir à travers. À quoi rimait tout cela ? C'est pour mieux la duper ? Elle était sincère ? Elle n'en savait rien de rien ! 

« Mais qu'est-ce que vous voulez ? Moi, je veux juste rester ici et vous envoyez vos soldats ici qui n'ont même pas le sens de l'humour !!! Enfin, surtout la fille... »

Sens de l'humour... Boette se nourrissait de la peur d'autrui alors forcément autant les soldats à ses côtés avaient été bon joueur, mais elle, elle a blesser un de ses Boos. Qu'elle soit plus coriace, c'est une chose, elle aimait les défis, mais blesser son Boo, pas question. Puis bon, si personne n'avait peur d'elle, elle devait bien leur donner une raison de la craindre, même si ça peut vouloir dire mourir pour ça... Toujours cachée sous sa couette, elle gardait cette Bowsette à l'œil, craignant qu'elle ne l'intimide à nouveau, même si ça pouvait aller là, elle savait qu'elle ne ferait pas le poids face à elle...

Bowsette ignorait le passé de Boeette, que celle-ci était une autre expérience du Professeur Tastroff, conçue à partir de la Princesse de Sarasaland, Daisy. Elle sentait juste un lien entre elles, et elle savait que les Boos, ces fantômes farceurs et cruels, servaient Bowser. Elle se disait donc que cette femme devait bien venir de son monde, puisqu’elle voyait des Boos. Terrorisée, Booette ne fit apparaître que ses yeux rouges de sous la couette, avant de se redresser encore, lorsque Bowsette évoqua une alliance.

La femme draconique marchait à côté du lit, et sa main glissa dessus, remontant jusqu’à caresser l’une des jambes de Booette. Autour d’elle, les Boos ne savaient plus où se mettre, partagés entre la volonté de protéger leur Maîtresse, et la panique devant leur Reine.

« Comme toi, je viens d’arriver récemment dans ce monde dont j’ignore les règles et le fonctionnement. Mes soldats explorent la région pour trouver de nouveaux territoires à intégrer ou à sécuriser. Ils ignoraient sur quoi ils allaient tomber en entrant ici. Et on ne peut pas leur en vouloir de se montrer hostiles, vu la réputation que tu as fait de ce manoir, non ? »

Bowsette les justifiait, mais elle savait aussi qu’elle allait devoir se rapprocher de Booette. Elle était arrivée à hauteur du sommet du lit, et posa sa main sur la couverture, comme pour tenter de la retirer, ce qui amena Booette à se crisper encore.

« Mais je te présente sincèrement mes excuses pour le comportement de Xonia. Si j’avais su d’emblée que des Boos se trouvaient ici, je serais venue. Dans mon monde, vous nous avez prêté allégeance, et je pense que c’est pour ça que tu paniques autant, non ? Je ne t’ai jamais vu, mais… Je sais que les Boos me craignent et me respectent. »

C’était aussi ce que Booette ressentait, à sa manière. Il fallait aussi ajouter le fait qu’à la base, Booette était la Princesse d’un royaume voisin au Royaume champignon que Bowsette prévoyait d’envahir.  Tout cela faisait donc un sacré ensemble justifiant sans aucun doute les craintes de la jeune fantôme. Loin de vouloir l’extirper de force du lit, Bowsette souleva la couverture pour pouvoir se faufiler à l’intérieur. Les Boos écarquillèrent leurs yeux en formant un cercle autour des deux femmes, tandis que les jambes chaudes et douces de Bowsette heurtaient les jambes froides de Booette.

Son corps se lova contre le sien, son visage proche de celui de Booette, et Bowsette reprit :

« Pardonne-moi de t’avoir fait peur, ma belle, ce n’était nullement mon intention… Je veux une alliance, oui. Je veux que tu me rejoignes, je te propose un royaume à gouverner, et plein de maisons hantés à découvrir, à peupler de tes Boos, et de gens innocents à terroriser ! »

De quoi la faire réfléchir, sans aucun doute, mais Bowsette n’avait pas encore totalement fini. Sa main se posa sur le visage de Booette, un doigt glissant sur les lèvres de la jeune femme.

« Mais je ne souhaite pas régner par la peur comme le fit mon défunt époux… En fait, je serai sincèrement ravie que tu puisses me considérer au moins comme ton amie… Et, pour ça, je dois commencer par connaître ton nom. Moi, ma belle, je m’appelle… Bowsette. »

Il n’y avait plus aucune agressivité dans sa voix, juste un ton calme, posé, presque sensuel… Une voix qu’il était difficile, à n’en pas douter, de ne pas suivre !

La peur était toujours là, face à cette femme à corne, Booette perdait ses moyens. Elle avait beau ne pas la connaître, elle redoutait de lui faire face. Tout comme ses gênes lui disait de la craindre, elle savait qu'elle ne serait pas maîtresse de ce monde, mais elle ne pensait pas devoir faire face à une telle personne aussi vite. Pourquoi on ne l'a pas laissé amener tous ses Boos avec elle pour devenir ainsi plus puissante ici. Pas sûr que cela suffise à lui faire face, mais elle aurait pu se montrer plus courageuse... peut-être ? Toujours à se cacher avec sa couverture, elle la voyait se rapprocher de plus en plus et ce n'était pas fait pour la rassurer, elle avait toujours un peu peur de ce qui pourrait arriver si elle se rapprochait un peu trop...

Cette Bowsette en disait plus sur elle, arrivée il y a peu et bien qu'elle ne les félicitait pas, elle n'en voulait pas à ses soldats vu la réputation que Booette avait fait de cet endroit. En soit elle prenait cela pour un compliment, son but était d'inspirer la peur et si les gens du coin avait peur, elle avait gagné. Elle présenta tout de même ses excuses pour la Xonia avant de dire que les Boos avait prêter allégeance à Bowsette sur leur monde et que sa peur devait venir de là ? Faux, archi faux ! Les Boos, peut-être, mais Booette n'avait juré fidélité à personne, elle avait été « mise au monde » par Tastroff en fusionnant avec des Boos pour en déloger ses derniers d'un manoir avant d’absorber le roi Boo, devenant ainsi la reine par la même occasion. Ça ne voulait pas dire qu'elle partageait les souvenirs ou les avis du précédent roi.

« Je vois p-pas de quoi tu p-parles ! Je n'ai rien signé moi ! »

Mais à sa grande surprise, Bowsette souleva les couvertures pour se glisser dessous, faisant lâcher un cris de panique à Booette avant que cette dernière ne vienne se lover contre elle, reparlant à nouveau de cette alliance, lui promettant mont et merveille, enfin, à la sauce Booette, c'est à dire maison hantée et villageois terrorisé. Toujours apeurée par Bowsette, elle tremblait autant que ses dents ne claquaient alors que son doigt glissait sur sa lèvre inférieure. Toujours plus envoûtante, elle donnait son nom avant de lui en demander le sien. Booette pouvait très bien fuir mais elle était au bord du lit et bien que sa nature de fantôme lui permettrait de fuir loin sans se blesser, elle en perdait ses moyens pour le moment !

« Boo-booette ! Je s-suis la reine Booette !!! »*

Malgré sa paleur et sa froideur, ses joues étaiet bien rose suite à ce rapprochement soudain, tout comme la preuve qu'un cœur battait dans ce corps froid, mais ironiquement, elle n'était pas de ce monde, elle était morte, car elle était un fantôme... Le cœur de Daisy devait au moins lui fournir un minimum de chose que les humains avaient malgré sa nature de Boo. Elle aurait aimé relever les couvertures pour s'en cacher, mais elle ne ferait que se cacher à deux, et ça, elle en avait déjà bien peur !

« Qu'est-ce que tu me veux, là, Maintenant !!!??? »

Booette ne pensait pas à mal en posant la question, elle voulait juste la paix et se reposer de ces dernières minutes si intenses. Surtout que la reine fantôme avait un secret que Bowsette ignorait... De son vivant comme de sa mort, elle n'a jamais connue l'amour, qu'importe la façon. Elle était donc une fantôme pure et vierge.

Bowsette sourit doucement. Elle tentait de se rapprocher de Booette, de la rassurer… Ce qui était pour l’heure difficile. Bowsette savait qu’elle avait été fabriquée sur le Royaume champignon suite à une alliance entre Bowser et le Professeur Tastroff. Pour elle, Booette avait également dû être conçue par eux, à partir d’un Boo… Un croisement entre une jeune femme et un Boo ? C’était l’hypothèse la plus probable, même si Bowsette était encore bien loin de se dire que le corps ayant servi à l’expérience était celui de la Princesse Daisy. Allongée tout contre Booette, elle pouvait sentir la lourde poitrine de Booette heurter la sienne, sa peau glaciale se heurtant à la sienne, évidemment plus chaude. Ce contact la faisait frissonner, et elle sourit encore en voyant Booette rougir.

« Tu es magnifique quand tu rougis, Booette… Et tu deviens aussi plus chaude, c’est un vrai régal ! »

Elle l’embrassa dans le creux du cou. Terrorisée, Booette devait aussi être très confuse.

« Réfléchis un peu, Booette… Comment expliques-tu la peur que je te fais ressentir ? »

Bowsette posa un doigt sur ses lèvres, l’empêchant de lui répondre.

« J’ignore qui tu étais avant de devenir la Reine Booette, mais les Boos… C’est ancré dans leurs gènes. Ils obéissent à Bowser comme les Koopas. Tu ne peux pas aller contre ça, et c’est pour ça que tu es si paniquée. Je pense que deux parties de toi sont en conflit… Cette partie de toi qui aspire à devenir une Reine, et qui a peur que je ne fasse de toi une esclave… Et cette partie de toi qui as envie de l’être, car elle te susurre à l’esprit que c’est ta destinée… »

Évidemment, il ne fallait pas demander à Bowsette d’être psychologue, elle qui était devenue une Reine maléfique sur son monde. Elle avait transformé le Royaume Champignon en une terre plus sauvage en épousant Bowser, et elle aurait continué à le faire si son époux n’avait pas fini par la bannir, terrorisé lui-même par ce qu’elle était devenue. Et voilà qu’on lui envoyait la belle Booette… Nerveuse, tremblante, tout son talent avait été annihilé par la seule présence de Bowsette, et celle-ci savait que Booette ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Pourquoi ne pas la chasser comme elle l’avait fait avec Xonia ? Pourquoi les Boos, d’habitude si agressifs, étaient également paniqués ?

Bowsette retira son doigt de ses lèvres, et rapprocha sa bouche de la sienne. Que voulait-elle ? La réponse semblait pourtant évidente… Mais Booette n’était pas en état de réfléchir.

« Je te l’ai dit, Booette, je ne te ferai pas le moindre mal… Rien, absolument rien. »

Un nouveau sourire doucereux éclaira ses lèvres, puis elle alla alors l’embrasser. Elle maintint ses lèvres sur les siennes pendant quelques secondes, tout en frottant ses jambes contre les siennes.

« Le feu et la glace… Nous sommes complémentaires, Booette. Je ne veux pas faire de toi mon esclave, oh non… Je veux que nous régnions ensemble, que tu sois ma compagne. Ne me dis pas que tu es satisfaite à te contenter de ce manoir lugubre ? Je t’offre un royaume, ma belle… Si tu acceptes de le partager avec moi. »

Sa voix se faisait calme, sensuelle, et elle l’embrassa à nouveau.

« Qu’en dis-tu ? »

Paniquée ? Bien sûr qu'elle l'était ! Comme n'importe quel Boo elle était intimidée face à plus fort qu'elle ou plus impressionnant. Si depuis son arrivée, elle n'avait croiser personne de ce calibre, cette Bowsette l'était. Alors lui faire face était déjà difficile alors si en plus elle se rapprochait et pire ! La touchait, forcément, elle n'était pas dans son élément. Peut-être que si elle lui tourne le dos, elle serait plus à l'aise ? Reprenant ses instincts de reine, pouvant même tenter de l'attaquer par-derrière, une spécialité chez les Boos, mais pour le moment, rien de tout cela n'était possible, cette Bowsette lui faisait face et elle ne semblait pas prête de la laisser tranquille. Le fait de sentir sa poitrine se heurter à la sienne faisait déjà sonner son alarme interne alors en plus, la sentir l'embrasser dans le cou ?! C'était trop pour elle..

« Hyyyyyyaaaaaaaaaaaaa !!!! »

Oui, elle avait hurlé de panique. Bien qu'elle ne l'avait pas repoussé, elle était incapable de garder son calme dans ce genre de situation, la panique la faisait déborder, elle ne pouvait se sentir calme face à pareille situation ! Jamais elle n'avait imaginé vivre ce genre de chose. Avait-elle seulement pensé à avoir un compagnon ou une compagne, de façon plus proche ? Pas une seule fois, la vie avec ses camarades lui suffisait. Inspirez la peur, vivre calmement, Booette n'était pas mégalo, enfin, pas tout le temps. Parfois, elle se contentait de peu, mais il est vrai aussi que parfois, elle voulait la plus grosse part du gâteau. Le doigt de Bowsette se posait sur ses lèvres, elle avait envie de crier encore, mais... elle savait qu'elle ne devait pas le faire...

Qui elle était avant Booette ? Il faut avouer qu'elle l'ignorait, sa mémoire commence à son réveil, alors qu'elle n'était que Booette, pas encore la reine et que Tastroff lui expliquait ce qu'elle devait faire dans ce manoir hantée. De ce fait, Bowsette avait peut-être raison, c'était un peu le Yoshi de Schrödinger. Elle avait autant raison qu'elle avait tort, Boette ignorant son passé et sa nature profonde, elle pouvait vouloir le monde d'égal à égal comme elle voulait être asservi par cette femme. Difficile d'avoir une réponse à tout cela. La voir de si près n'arrangeait pas sa panique qui ne faisait que grimper en flèche bien qu'elle assurait ne pas lui vouloir de mal. Et son baiser... Elle avait envie de hurler à en briser toutes les vitres de son manoir tant la panique la rongeait. Bowsette lui proposait de partager son règne, d'être sa « compagne », une chose insolite pour elle. Bien trop d'information qui se bousculait dans sa pauvre petite tête. Partageant un nouveau baiser alors qu'elle était perdue dans ses pensées, elle avait à nouveau envie de hurler, mais cette fois, de façon moins forte quand même. Oui, gérer sa panique sera sûrement la chose la plus compliquée...

Toujours un peu perdue, regardant ailleurs en tremblant, les joues bien rouge vu la pâleur de sa peau, elle avait envie de se cacher sous sa couette pour disparaître, mais Bowsette était aussi sous sa couette... Mauvaise fuite.

« Tu... Tu me p-protégeras, hein ? Tu tu me feras pas de mal ? »

C'était ça qui l'inquiétait tant ? C'était une des parties faisant qu'elle craignait Bowsette, l'idée d'être asservi, d'avoir mal en sa présence... Qui ça enchanterai ? Être sienne comme... comme une esclave... Est-ce que cela lui faisait aussi peu ou il y avait un peu de joie dedans ? Telle une enfant apeuré face à sa mère qui tentait de la rassurer, elle cherchait des réponses pour mieux se sentir, mais elle avait peur que ce ne soit que des mots pour endormir sa méfiance... Mais dans un sens, elle voulait quand même entendre ses mots. 

« Et mes Boos ! Ils doivent venir si-sinon je ne viens pas ! »

Pas question d'abandonnée les siens, les Boos, c'était sa famille, c'était comme une part d'elle-même alors quand on leur faisait du mal, elle souffrait aussi, d'où sa haine envers Xonia aussi. On ne touche pas aux siens. Malgré tout ça, Booette voulait fuir, loin, mais étant au bord du lit, elle ne pouvait reculer plus mais sa nature craintive la poussait à doucement aller plus loin que la limite jusqu'à en perdre l'équilibre et tomber en arrière, sa robe venant se soulever, dévoilant ses longues jambes aussi blanche que douce, ses collants et même ses dessous. Ravissante, certes, elle était une reine après tout, mais après le choc, elle cherchait à nouveau à cacher cela en hurlant de honte.

« Hyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyaaaaaaaaaaaaaa !!! Tu tu as vue, hein ? Kyyyyyyyyyyyyyyaaaaaaaaaaaaa !!! Noooooooooooooon !!! »

Ses jambes, ses collants, sa culotte blanche et pure, son porte-jaretelle, une partie de son ventre surement... Kyaaaa, la honte, elle voudrait mourir... Sauf qu'elle est déjà morte... Oui, Booette avait beau être vierge, elle aimait s'habiller chic, même sous sa robe. 

Venait-elle de sa propre dimension ? De ce monde instable et chaotique qui avait dû disparaître depuis ? Les Boos n’étaient pas des créatures originaires de Terra. Ils venaient du Royaume Champignon, et elle les combattait quand elle était encore Peach. Une fois devenue Bowsette, elle avait offert plusieurs châteaux-forts aux Boos, les Boos étant les alliés traditionnels des Koopas de Bowser. Mais Bowsette avait toujours cru que le chef des Boos était un mâle, le Roi Boo. Que s’était-il donc passé depuis ? Bowsette avait beaucoup de questions, mais, pour l’heure, il fallait détendre Booette. Paniquée, elle détourna le regard, et Bowsette en profita pour embrasser son cou, léchant doucement sa chair, et répondit rapidement à la première question de la jeune fantôme :

« Bien sûr que je te protègerai ! C’est mon rôle de Reine ! »

Booette était en train de flancher, et, toujours aussi nerveuse, remua faiblement sur place. Elle n’osait plus repousser Bowsette, mais glissait lentement, se rapprochant ainsi du rebord. Bowsette, qui essayait de ne pas trop l’aplatir, la laissait ainsi libre de ses mouvements, et Booette, en voyant l’un de ses Boos, y repensa alors. Bowsette gloussa doucement, et l’embrassa sur le bout du nez.

« Bien évidemment, ma chérie ! Tous tes Boos seront les bienvenus, et nous leur trouverons de belles demeures à hanter… »

À court d’argument, Booette continuait à filer, et finit par tomber du lit. Sa robe se souleva, et Bowsette sourit en voyant une belle culotte à dentelles, ainsi que ses porte-jarretelles. Sa pudeur révélée, la jeune fantôme se mit à paniquer. Bowsette tomba alors à genoux devant elle, et attrapa brusquement ses poignets, comme pour lui intimer le silence.

« Hey ! HEY ! »

Booette était très nerveuse, et Bowsette dut la secouer un peu, ce qui eut pour effet de la renverser encore. Elles avaient quitté le lit, et se couchèrent sur la moquette entourant ce dernier. Les mains de Bowsette s’enroulèrent autour des mains de Booette, des mains délicieusement gantées, et elle retourna l’embrasser, à nouveau.

« Il n’y a rien de mal à ça, Booette. Je te l’ai dit, non ? Je veux te faire la cour, te séduire… Je n’aime pas l’idée que tu puisses être effrayée par moi, tu sais ? Alors, voir tes dessous, même si ça te choque, moi, j’adore ça… »

La femme lui sourit à nouveau.

« Si tu ne peux pas le dire, réponds en m’embrassant. Je ne veux pas te forcer, Booette, mais c’est ainsi. Ce manoir se situe dans mon royaume. Soit il te faut déménager hors de mes terres, soit accepter ma présence. Alors, si tu veux de moi… Embrasse-moi ! »

Est-ce que cela allait suffire à la calmer ? Le fonctionnement de cette femme était totalement erratique, déstabilisant un peu Bowsette, qui s’efforçait toutefois de n’en rien laisser paraître, curieuse de voir comment celle-ci allait réagir.

Pour Booette, la pression était toujours à son maximum face à Bowsette. Si cette dernière portait son attention ailleurs sans lui faire face, ça pourrait peut-être aller ? Mais là, elle était bien trop proche d'elle et surtout, face à elle, mais pour la voir calmer, il faut qu'elle tombe dans les pommes. Il y a pas beaucoup de solutions pour la calmer face à ce genre de personne. Dire que face à cette fille qui avait fait mal à l'un de ses Boos ou une autre personne, elle n'avait peur de rien, mais elle, cette Bowsette lui faisait perdre tous ses moyens, c'est quand même dingue ça ! Faut voir le bon côté des choses, tout ce qu'elle disait n'était pas forcément néfaste, la protection, ses Boos sont les bienvenues et pourront avoir des endroits à gérer, pourquoi pas, ça ne semblait pas trop mal sur le papier.

Mais après sa petite chute et donc sa panique face à la femme à corne qui avait sûrement vue ses dessous, la panique débordait. Elle n'aimait pas du tout la pression et là, elle l'était constamment. Il y a même peu de chance que cela se calme. Face à Bowsette, c'était comme un réflexe pour elle, elle ne pouvait pas avoir l'esprit tranquille si Bowsette était dans la même pièce qu'elle. Non pas qu'elle ne l'aimait pas, ni qu'elle en avait peur... quoique un peu, c'était instinctif. Elle tentait de la raisonner, mais il était difficile de la raisonner quand elle était dans un tel état. Lui faire la cours, la séduire, c'était gentil, mais cela la faisait aussi paniquer que tout le reste. L'idée de voir ses sous-vêtements la rendait heureuse, mais pourquoi !!!! Booette ne comprenait rien à tout cela, elle avait la honte et cela faisait plaisir à Bowsette, pourquoi elle ne comprenais rien à tout cela ! Elle tentait de la raisonner, mais il était difficile de la raisonner quand elle était dans un tel état.

Quoi quoi quoi ? Si elle voulait rester ici ou aller avec elle, elle devait l'embrasser ? L'embrasser ?! Mais comment voulait-elle la calmer si chaque chose qu'elle disait ne faisait que la rendre un peu plus folle à chaque fois ? Après tout, elle était bien ici et elle pourrait peut-être trouver mieux ailleurs, mais où ? Dans combien de temps ? Tout cela était trop vague pour elle et elle ne pouvait donc pas réussir à se rassurer seule en se disant que c'était simple de voir ça ailleurs. Booette avait confiance en ses capacités, mais face à cette femme, elle perdait tout ses moyens, impossible de réfléchir calmement une seule seconde ! Donc, dans l'immédiat, ce qu'elle comprenait, c'est qu'elle devait l'embrasser pour au minimum, rester ici et donc, ''accepter'' Bowsette ? Ohlala, elle en demandait tellement. Fermant les yeux, toujours en tremblant, elle venait l'embrasser, loin d'être un baiser passionné, au mieux, cela était un simple baiser furtif sur les lèvres avant de reprendre sa distance de sécurité. Sauf qu'elle le sentait, ce regard posé sur elle...

« Mais quoi ?! Je t'ai em-embrassé, non ?! Alors pourquoi tu me regardes comme ça ?! »

Que Bowsette la regarde normalement ou avec un drôle de regard, pour elle, elle devait affronter son regard et rien que ça... houlala ! Elle cachait à nouveau son visage entre ses mains en gémissant de honte, de gêne. Gérer Booette ne sera pas une partie de plaisir tant son stress était une chose qui allait avec elle, elle ne pouvait pas amener la reine Boo sans amener avec elle son stress et sa panique ambiante en présence de Bowsette. Peut-être arrivera-t-elle à réduire cela, mais pour le moment, ce n'était pas gagner. Ce n'était pas digne d'une reine d'être si mal à l'aise face à une autre souveraine mais c'était plus fort qu'elle, Bowsette l'intimidait naturellement, qu'elle le veuille ou non, c'est ainsi.

Bowsette gloussa doucement, restant allongée contre Booette.

« Parce que tu appelles ça un baiser ? Sérieusement ? »

Elle frotta ensuite son nez contre le sien, semblant doucement se moquer de la petite Booette. Si nerveuse, si paniquée, celle-ci ne savait clairement pas comment réagir. Visiblement, Booette avait encore des problèmes de sociabilité à résoudre, puisqu’elle oscillait entre deux extrêmes, allant de la jeune femme extrêmement timide à la tueuse psychotique et anthropophage. Bowsette allait devoir trouver le juste milieu. Ses mains gantées saisirent celles de Booette, et elle les plaqua contre le sol, entremêlant ses doigts avec les siens. Elle prenait tout son temps, la dominant doucement, tendrement, calmement. Un léger sourire remua sur ses lèvres, et elle frotta à nouveau son nez, optant pour un délicat bisou esquimau.

Bowsette continua donc à jouer avec son nez, puis termina par sa langue et par ses lèvres, embrassant le bout du nez de Booette. Petit à petit, sa partenaire se taisait, n’osant plus rien dire. La femme soupira à nouveau, et alla à nouveau l’embrasser. Sa langue lécha ses lèvres, puis elle plaqua sa bouche sur la sienne, et appuya longtemps.

« Hmmm… » soupira-t-elle.

Ce baiser dura bien plusieurs minutes, et Bowsette finit par glisser sa langue. Elle sentit Booette se crisper encore, mais appuya de nouveau. Tout autour d’elles, les Boos se rapprochaient, timidement, nerveusement, partagés entre la volonté de protéger leur Reine et la peur de défier Bowsette. Et, pendant ce temps, la belle blonde se faisait longuement plaisir avec elle. Le baiser dura longtemps, de nombreuses minutes, avant qu’elle ne se redresse. Booette semblait confuse, mais également un peu plus calme. Bowsette lui sourit alors, doucement, tendrement, et on aurait presque pu revoir le regard ravissant et empreint d’innocence de Peach.

Bowsette se redressa ensuite, laissant à Booette le soin de reprendre ses esprits. Tout autour d’elles, les Boos les entouraient, formant un grand cercle. La main de Bowsette se releva alors, et les deux tiers des Boos paniquèrent. La main de Bowsette se posa sur un Boo, qui sursauta sur place.

« Vous êtes tous les bienvenus chez moi… »

Elle se rapprocha du Boo, et celui-ci commença à devenir rouge… Puis la seconde main de Bowsette se posa sur sa tête, et elle alla l’embrasser. Le Boo rougit alors furieusement… Et sembla imploser. Il décolla vers le plafond, laissant derrière lui une traînée de fumée en poussant un long hululement de plaisir.

Bowsette haussa les épaules.

« Est-ce que tu as des affaires à prendre, Booette ? Il faut s’occuper de ton déménagement… »