The Multiversity

Le donjon de la Reine Noire était la pièce centrale de son massif château, une structure gargantuesque s'étalant au milieu du monde dont elle avait jadis pris le contrôle en utilisant un rituel magique très important. Elle avait construit son propre monde, et l'avait exclu des réalités classiques, l'enfermant dans sa propre bulle dimensionnelle. Elle avait ainsi créé un monde, où elle était installée comme une Déesse surpuissante. Depuis son château, elle régnait sur son domaine, lequel comprenait plusieurs royaumes et divers races. Une planète magique, avec des îles flottantes dans le ciel, des forêts enchantées, et où le culte de la Reine Noire était majoritaire. Ici, sa volonté était sans limite, et elle gouvernait par l'intermédiaire des Vance, des nobles qui l'avaient servi sur leur ancien monde, et qui formaient ici la dynastie royale majoritaire. Les autres royaumes appartenaient à d'autres peuples.

Lucinda, alias la Reine Noire, avait par ailleurs continué ses recherches sur la magie. Elle avait créé il y a quelques temps la ravissante Mélona, après plusieurs Slimes qui s'étaient avérés être des échecs. Comme ses autres championnes, Mélona avait été déployée sur les mondes du Multivers pour trouver des femmes potentielles, pour en faire les futures amantes de la Reine.

Mélona avait souhaité revenir, alors Lucinda avait ouvert un Portail pour elle. Elle avait chargé sa Grande-Prêtresse, Risty, de l'accueillir. Risty avait jadis été une voleuse et révolutionnaire qui avait tenté de renverser la Reine Noire. Son projet avait échoué, et Lucinda avait ensuite expliqué à Risty qu'elle n'avait fait que la servir depuis le début. Elle connaissait le cœur violent des hommes, et la Reine Noire organisait elle-même des soulèvements, des tentatives de putschs. Elle distillait le doute dans le cœur des fidèles, jusqu'à reprendre la situation en main, leur rappelant ainsi qu'elle était bien une Déesse, et qu'elle pouvait se montrer cruelle. Elle avait toutefois épargné Risty, qui était devenue ensuite sa Grande-Prêtresse.

Le Portail ouvert à Mélona s'ouvrait directement dans l'une des pièces du donjon. La Reine avait consacré une aile entière aux invocations et aux Portails. Les pièces étaient toutes cylindriques, avec un autel central, et c'est dans l'une de ces pièces que le vortex commença à se former. Risty le stabilisa de son côté, et des runes bleuâtres illuminèrent la pièce. La magie se concentrait ici, et le vortex se matérialisa définitivement, véritable déchirure bleuâtre dans l'espace-temps.

Mélona arriva ensuite, tenant la main à une autre femme. Risty, surprise, observa celle-ci.

« Bonjour, Mélona... Je vois que tu n'es pas revenue seule. »

La Slime semblait heureuse... Comme à son habitude. Mélona était très insouciante, et à sa manière très innocente. Leur Maîtresse faisait preuve avec elle d'une tolérance assez exceptionnelle, même si nul ne saurait douter de l'obéissance de Mélona envers sa Maîtresse. Risty observa l'étrangère. Elle portait une combinaison rose en latex, et la prêtresse fronça les sourcils, sentant quelque chose de particulier chez cette femme.

« C'est Maman Lissandre, ma nouvelle Maman ! Je voulais la présenter à notre Maîtresse ! Maman Lissandre, voici...
-  Je m'appelle Risty, Dame Lissandre, Grande-Prêtresse au service de la Reine Noire. Je vous souhaite la bienvenue dans sa demeure. »

Risty portait une robe de prêtresse noire très particulière, puisque largement ouverte sur le devant, permettant de voir ses magnifiques seins... Ce qui en disait sans doute long sur les goûts de la Reine Noire !

Il y avait beaucoup trop d’informations à absorber d’un seul coup. Les sensations du voyage entre deux mondes. Cette architecture étrangère illuminée de runes bleutées. Ou encore cette femme à moitié nue et aux bonnes manières.

« Bonjour et merci. Comme Mélona le disait, je m’appelle Lissandre Verrières. J’ai à parler avec la maman de Mélona concernant l’enfant que nous avons conçue toutes les deux. »

Pas de temps à perdre. Lissandre parlait de suite du sujet qui expliquait sa présence. Elle avait ainsi perdu son sourire pour le remplacer par une expression de sérieux. Peu importait ce que lui avait dit Mélona, la première impression de Lissandre était toujours tenace : cette Reine Noire était malsaine et dangereuse.

*Dangereuse. Est-ce que c’est une erreur que je sois ici ? Car, sans compter Mélona, je suis seule. Seule avec ma Mélissandre qui me colle à la peau. *

Un coup de poker. Lissandre ne réfléchit pas plus longtemps et se lie instinctivement avec sa fille symbiote. Elle lui demande de se réveiller et de changer de forme. Maman est en danger et doit faire peur à la dame presque nue en face d’elles deux.

De petits piques lui poussent sur les épaules et autour de ses avant-bras. A bien y regarder, ce sont de petits tentacules. Lissandre ayant préféré rester sur cette idée plutôt que d’expliquer au jeune symbiote ce qu’était les piques en métal qu’on trouvait sur les vestes des punks. A cette pseudo-apparence esquissée d’armure anarchiste : de vrais et longs tentacules sortent de son dos ? Quatre tentacules qui se déplient de sorte à lui donner une apparence d’araignée humanoïde. Quatre tentacules écartées qui donne l’impression que Lissandre est plus grande. Et donc plus impressionnante qu’elle n’en a l’air. Plus charismatique.

« Grande-Prêtresse, je vous prie de m’emmener de suite auprès de cette Reine Noire. »

Elle aurait pu dire « auprès de LA Reine Noire ». Mais elle avait préféré utiliser un mot qui faisait tomber la figure d’autorité de son piédestal. Dans l’ensemble, sa phrase était polie. Mais elle y avait injecté juste ce qu’il fallait pour ne pas se présenter en tant qu’ennemi vaincue.

*Mais ça reste un coup de poker. Je n’ai aucune idée de la façon dont pense les femmes de ce monde inconnu. *

Risty ne sembla pas particulièrement émue en voyant Mélissandre prendre une apparence défensive. Des pics se formèrent sur les épaules de Lissandre, et quatre tentacules poussèrent dans son dos, prenant la forme de longues griffes. De même, sa combinaison moulante se durcit ici et là, évoquant une sorte d'armure renforcée. Risty sourit doucement, et acquiesça doucement.

« Ne soyez pas sur la défensive à ce point, Dame Verrières, vous inquiétez votre fille. »

Mélona, elle, semblait particulièrement enjouée, et ne semblait pas réaliser les craintes de Lissandre. Mais, après tout, elle était insouciante et naïve, et trop heureuse de présenter sa mère adoptive à sa créatrice. Risty, de son côté, se retourna, et invita Lissandre à la suivre.

« Nous viendrons te chercher plus tard, Mélona, cela fait longtemps que tu n'es pas venue, tu dois te ressourcer...
-  Mais... Mélona voulait présenter Maman à Maîtresse ! »

Risty soupira doucement, et se retourna vers Mélona, levant un doigt vers elle.

« Si tu peux tenir jusque-là... Mais tu seras sage, hein ?
-  Promis juré ! » s'exclama Mélona en se mettant au garde-à-vous.

La Grande-Prêtresse hocha la tête, puis constata que Lissandre semblait toujours sur la défensive.

« Détendez-vous, Dame Verrières, vous êtes l'invitée de notre Maîtresse, et elle avait hâte de vous voir. »

Risty ne la fit donc pas patienter, et le trio s'aventura dans les couloirs du château. Elles traversèrent une série de coursives jusqu'à rejoindre un escalier, et rejoignirent un jardin. Le jardin était concentrique, dans une cour aérée. Pas de plafonds, mais des murs l'entouraient, avec des arbres qui s'égayaient doucement. Ce n'était pas la salle du trône. La Reine était là, assise autour d'une table sous un kiosque au milieu de la cour, buvant du thé. Des domestiques l'accompagnaient, deux jeunes femmes à la beauté virginale en tenue de maid.

La Reine Noire était là, et reposa sa tasse de thé en voyant Risty s'approcher. Celle-ci s'inclina respectueusement, et Lucinda soupira doucement, croisant le regard de Lissandre, puis celui de Mélona, qui rougit nerveusement, restant à proximité de sa Maman. Lissandre put sentir la main de Mélona se serrer à la sienne sous l'effet de la nervosité.

« Maîtresse, voici Lissandre Verrières, la mère adoptive de Mélona.
-  Effectivement... Et je constate que Mélona effectivement fusionné avec elle. Vous m'avez l'air assez nerveuse, Lissandre... J'ose espérer que ma petite Risty ne vous a pas trop inquiété, elle a parfois tendance à se montrer... Un peu trop protocolaire. Venez, prenez place, je vous ai fait préparer du thé, il me semble que c'est quelque chose que les gens de votre pays apprécient, non ? »

Sa voix était forte, posée, autoritaire. Elle regarda ensuite Mélona, qui rougit.

« Ma belle Mélona... Tu as l'air de bien l'aimer, celle-là...
-  C'est ma Maman, Maîtresse, et je l'aime ! »

Non, décidément, elle n’aimait pas cet endroit. Qu’une femme donne des ordres à Mélona ne lui plaisait pas. Mais que Mélona obéisse et mette au garde à vous ? Ça avait fait monter sa colère d’un seul bond !

*Bien entendu que je suis sur la défensive. Je suis seule en plein milieu d’un territoire hostile. Tu t’attendais à ce que je t’offre un bouquet de fleurs et mon plus beau sourire ?! *

Mais Lissandre avait assez de diplomatie pour ne pas dire tout ça à voix haute. Elle en avait même assez pour demander à Mélissandre de calmer les tentacules. La Grande Prêtresse n’était pas impressionnée. C’était donc un échec.

*Laisse juste assez de petits tentacules s’agiter pour leur faire comprendre que tu es éveillée et prête à agir. Merci ma grande. *

« Je vous suis. »

Le chemin l’avait amené dans un jardin entouré de murs. Même ce lieu de beauté semblait en prison. Lissandre laissa échapper un petit rictus. Plus elle passait de temps, moins elle voulait en passer. Toutes ces femmes au service de cette Reine. Où était la liberté ? Où était les plaisirs de vivre sa vie ?!

« Bien entendu que je suis nerveuse, Reine. »

Lissandre s’avança jusqu’à s’asseoir à la table de la Reine. Elle avait tiqué mais elle n’avait pas réagi quand elle avait entendu les mots « celle-là ». Ça signifiait que Mélona avait eu de précédentes conquêtes. Et Lissandre découvrait dans son cœur une petite portion noire qui était le symptôme de la jalousie. C’était SA Mélona !

« Mais je crois que je vais devoir refuser ce thé. Vous comprendrez que je ne peux pas faire confiance aussi facilement. »

La main de Lissandre se tendit vers Mélona. Un geste d’appel pour qu’elle vienne lui prendre. Elle avait autant envie de rassurer la slime que se rassurer elle-même en sachant qu’elle n’était pas seule face à cette femme de pouvoir et d’autorité.

« Je vais être directe. Je ne vous aime pas pour la façon dont vous avez éduqué Mélona. Mais je suis aussi lucide pour ne pas vous la ravir. Elle n’est pas humaine et ses besoins sont complètement différents des miens. J’ai besoin de votre savoir pour qu’elle s’épanouisse à mes côtés. Tout comme j’ai besoin de vos connaissances pour savoir comment bien m’occuper de Mélissandre. Cet enfant que moi et Mélona avons conçus et qui vit désormais à même ma peau. Prête à réagir à la moindre de mes émotions. »

Elle n’était pas obligée d’ajouter cette dernière phrase. C’était clairement une provocation qui pouvait rendre la suite de sa visite bien plus compliquée. Mais Lissandre était ainsi faite : impulsive et ne s’écrasant jamais face à l’autorité. Si c’était le cas, jamais elle n’aurait cherché à percer et révolutionner le monde masculin des films porno.

Quand Lissandre refusa le thé, Mélona blêmit sur place, et encore plus quand Lissandre indiqua clairement à Lucinda qu’elle ne l’aimait pas. La Reine Noire resta impassible, et, quand Lissandre eut terminé son couplet, elle avala son thé. Une ou deux gorgées.

« Vous avez tort de refuser ce thé, il est bon. Si je voulais vous tuer, ma chère Lissandre, je ne me cacherai pas. Vous êtes chez moi ici, et vous portez en vous un symbiote que vous ne contrôlez pas. Que vous soyez encore en vie est à vrai dire un miracle. »

Mélona ne savait plus où se mettre, et Lucinda la regarda alors.

« Ma chère Mélona, tu devrais nous laisser, moi et ta Maman avons beaucoup à dire. »

Mélona acquiesça alors, tout en restant derrière Lissandre, comme une jeune fille se dissimulant derrière sa mère pour qu’elle la protège.  Mais la Slime était, à l’image de Mélissandre, également soumise aux émotions fortes. Risty se chargea de l’emmener, et, si Lissandre tentait de la stopper, elle sentirait alors Mélissandre la bloquer. Le symbiote se serrerait alors, menaçant de l’étouffer, avant que la pression ne retombe.

« Mélona est sensible aux émotions fortes. C’est une éponge, vous savez… Nous avons beaucoup à dire, Lissandre, car vous êtes la première femme que Mélona rencontre qu’elle présente à moi… Et la seule à avoir conçu avec elle un symbiote, ce qui est à vrai dire une première. »

Lissandre sentit encore Mélissandre la trahir. Son corps semblait ne plus lui appartenir, et elle s’assit face à la Reine Noire.

« C’est fascinant, en réalité. Je ne vous veux aucun mal, Lissandre. Sinon, je ne vous accueillerai pas. Mais vous ne contrôlez pas ce symbiote. Et, si vous croyez que les Slimes sont des créatures innocentes, vous vous trompez lourdement. Mélona est le fruit d’une longue expérience, et votre symbiote m’inquiète. »

La Reine Noire finit son thé, et claqua alors des doigts. Un simple effet théâtral, car les deux femmes se téléportèrent presque instantanément. Lissandre et elle se retrouvèrent dans un couloir médiéval, et Lissandre s’appuya contre le mur. Elle devait sentir son estomac se retourner en elle. Si elle avait envie de vomir, c’était bien normal, ce que Lucinda lui expliqua sommairement. La Reine marcha ensuite, et, là encore, si Lissandre était tentée de ne pas la suivre, Mélissandre agirait à sa place, la forçant à marcher, reprenant le contrôle de ses membres.

Elles rejoignirent ainsi un laboratoire. Un grand laboratoire alchimique avec des tables, un fauteuil de consultation, et où des substances flottaient dans des bocaux.

« J’ignore l’objet de votre colère à mon égard, surtout sachant qu’on ne se connaît pas vraiment. Vous critiquez la manière dont j’ai éduqué Mélona, mais savez-vous seulement ce qu’elle est vraiment ? Mélona n’a pas grandi comme vous, elle n’est pas sortie d’un fœtus. Je ne peux me considérer comme sa mère dès lors qu’elle ne partage rien avec moi… Sur un plan biologique. »

La Reine se rapprocha de plusieurs bocaux où des substances de différentes couleurs flottaient à l’intérieur.

« Mélona est le fruit de plusieurs expériences ratées de ma part. Concevoir un être humain à partir de la magie pure… C’est le rêve de tout alchimiste, et même de tout humain. Ce que vos ingénieurs font dans la robotique, les alchimistes le font depuis des millénaires en tentant de permuter la manière. Mélona est ce qu’on appelle communément une Slime, elle est la dernière de sa fratrie… Car j’ai conçu plusieurs Slimes avant elle. Seulement, les résultats ont été… Plus discutables. »

C’était une information que Lissandre ne devait pas avoir en stock, car Mélona ne lui avait jamais confié avoir des frères… Ou des sœurs. Les Slimes étant asexués, il était difficile de leur donner un genre sexuel bien établi.

« Je comptais vous présenter un peu le château avant d’aller dans le vif du sujet, mais, puisque vous êtes curieuse, Lissandre, et que vous avez soif d’en découdre, vous êtes ici dans le laboratoire où Mélona a été conçue. Maintenant, dites-moi… Que connaissez-vous de la magie ? »

Cet avilissement la rendait encore plus en colère. Ne pas pouvoir contrôler son propre corps était déjà une chose anormale. Mais que ce soit par le contrôle de son enfant qui se retournait contre elle ?! Et voilà qu’elle était téléportée sans avertissement et que son estomac se soulevait contre elle. Au prix d’un effort de volonté, elle parvint à ne pas vomir.

L’idée de cette Reine Noire et de ses expériences alchimiques était une bonne idée… pour un film. Lissandre aurait même éprouvée de la jalousie à ne pas avoir créer ce personnage si la colère n’était pas l’émotion qui la menait actuellement. Elle pouvait comprendre le raisonnement de créer la vie à l’aide d’expériences répétées. Mais… une slime n’était pas un robot ! Une slime avait des émotions !!

« Je connais toutes sortes de magie. Celle de Poudlard. Celle des cercles sataniques. Celle de Full Metal Alchimist. Mais, en conclusion : non, je ne connais rien à la vraie magie qui existe réellement. »

Elle se savait seule. Elle se savait dans un endroit énorme dont elle ne connaissait absolument pas les plans. Elle savait également maintenant que son corps ne répondrait pas au moindre de ses ordres. Pourtant, elle restait rebelle. C’était plus fort qu’elle de toute façon. Toute sa vie elle avait lutté contre toutes formes d’autorité. Elle ne plierait pas non plus aujourd’hui.

« Je déteste le fait que vous commandiez à Mélona et Mélissandre et qu’elles vous obéissent ! Je déteste vraiment ça. J’imagine que c’est la peur ? J’imagine que votre volonté écrase celle de ma famille ? Car je ne suis pas sûre que vous sachez ce qu’est la bonté. Avez-vous déjà été gentille ? Etes-vous devenue si amère à cause de drames ? »

Aucune méchante n’est vraiment méchante. Pour avoir vu tant et tant d’histoires, Lissandre savait que personne ne naît mauvais. C’est la vie et les obstacles qui engagent sur des chemins noirs. Sans vision d’ensemble, en se concentrant seulement sur un acte meurtrier : une personne était jugée « mauvaise ».

Cette pensée résultait d’un début d’apaisement. Comme une lumière, elle commençait à chasser les brouillards de colère qui l’aveuglait.

Soudainement, d’une voix pleine de pitié, elle demanda :

« Est-ce que vous avez créée Mélona parce que vous vouliez être aimée ? »

Lucinda expliquait, mais Lissandre n’écoutait pas, et lui reprocha son envie de vouloir tout contrôler. Elle termina alors sa litanie pleine de mièvrerie en demandant à Lucinda si celle-ci avait envie d’être aimée. Un rictus amusé traversa les lèvres de la femme.

« Allons, tu te trompes sur mes intentions, ma chère Lissandre… Si je voulais tant contrôler Mélona, elle serait restée auprès de moi, elle ne se serait pas entichée de toi. Ta propre présence est une contradiction avec ce que tu m’accuses. »

Elle se déplaça lentement, ne répondant pas à la question de Lissandre, et les deux femmes se téléportèrent encore, rejoignant cette fois une sorte de grande salle ésotérique. Il y avait une rotonde centrale avec des bibliothèques à droite et à gauche, et une verrière magique sur le plafond. On aurait dit le plafond magique de la salle du banquet de Poudlard, à savoir un plafond qui pouvait montrer des images.

« La magie est une force ancestrale, Lissandre, l’une des forces fondamentales de l’Univers. Avant que l’Univers ne soit l’Univers, quand il n’était qu’un amas d’énergie concentré dans le creux d’une main, la magie le liait. Et, quand l’expansion de l’Univers a commencé, la magie s’est répandue avec lui. La magie est le lien entre toute chose vivante. Elle est l’énergie vitale de l’Univers. Bien des disciplines l’ont analysé, sous bien des appellations. Mélona en est le fruit, et toi aussi, tu l’es… Tout comme moi. Par ta simple naissance charnelle, tu as en toi une parcelle de cette énergie universelle, cette force magique. C’est ton héritage. Mélona, vois-tu, est différente. »

Lucinda se déplaça un peu, et elles rejoignirent alors une autre partie de l’immense château, la chambre de Mélona. Une grande pièce rose remplie de peluches et de bonbons, un style kawxaii très flashy qui jurait avec l’ambiance médiévale et dark fantasy des lieux.

« Je cherche à contrôler Mélona autant qu’un parent cherche à contrôler ses enfants. Mais on n’éduque pas une Slime comme on éduque un enfant. J’ai façonné chez Mélona cette personnalité de jeune fille pleine d’amour, pour l’insérer socialement. Mais Mélissandre n’a encore aucune personnalité. Cette Slime est une éponge, Lissandre, elle fonctionne comme un bébé, mais en pire encore, si j’ose dire. Cela signifie qu’elle va grandir et développer une conscience et une personnalité en fonction des pensées de son hôte. Plus tu auras de pensées agressives, et plus Mélissandre sera violente. Une solution de régler ça est que je lui implante une personnalité qui lui soit propre, mais je ne tiens pas spécialement à le faire. Ce que je veux faire, c’est étudier ce lien qui t’unit à Mélissandre. Tu la considères comme ta fille, et je pense que c’est réciproque. Je souhaiterai mener une première expérience. »

Elles rejoignirent de nouveau la salle magique avec la verrière magique.

« J’aimerai tenter d’extraire Mélissandre de ton corps. Je veux voir si le symbiote va rester ou non, et, ainsi, voir si le symbiote a déjà développé avec toi un sentiment maternel. Acceptes-tu cette expérience ? Oh, et, pour répondre à ta question… J’ai créé une planète où je suis considérée comme une Déesse, et, pourtant, je ressens toujours des sentiments humains. Être aimée, je n’en ai pas besoin, car tous les habitants de cette planète me vénèrent déjà. En revanche, je cherche à fonder une famille autour de moi… N’est-ce pas ce que tu souhaites faire avec Mélona, finalement ? Je veux vérifier… Voir si Mélissandre tient vraiment à toi, ou si ce n’est en elle qu’une envie que tu as inconsciemment mise en elle… »

Ces téléportations successives mettaient son estomac à rude épreuve. Mais impossible de s’en plaindre. Ce serait témoigner d’un aveu de faiblesse. Et la rebelle Lissandre ne pouvait abdiquer face à la Reine.

Sans compter que la rebelle en elle commençait à disparaître petit à petit face à tout ce que la Reine lui apprenait. Elle parlait beaucoup à une totale inconnue. Trop à son goût pour pouvoir camper sur ses positions et faire d’elle l’Ennemie.

Evidemment, sa première réaction avait été de vouloir refuser mordicus l’expérience machiavélique d’extraire Mélissandre. C’était de la folie ! Hors de question de jouer les savants fous avec ce miracle de vie qui vivait avec elle et contre elle. Mais…

*Elle cherche une famille. *

C’était ces mots en particulier qui l’avait vraiment fait vaciller. Elle qui avait vécu une vie de liberté et donc d’une solitude assez soutenue malgré toutes les rencontres qu’elle avait pu faire. Elle qui avait découvert Mélona. Qui avait enfanté Mélissandre. Le concept de famille était devenu autre chose. Quelque chose de plus tangible. Quelque chose de plus… précieux ? Un but dans la vie à atteindre ?

*Je crois qu’elle vient de mettre les mots sur ce que je recherchais. Elle… me perturbe plus que je ne l’aurais pensé. *

« C’est ce que je souhaite faire, oui. Avoir ma famille. Avec Mélona. »

Elle posa sa main sur son ventre de latex rose, cherchant à toucher de sa chaleur humaine la présence magique de l’enfant hybride.

« Avec Mélissandre aussi. »

*Avec vous peut-être également ? *

« Je… C’est difficile pour moi de dire oui. Il y a une Lissandre en moi très créative et très curieuse. Cette Lissandre voudrait voir cette expérience dans ce lieu que j’aurai eu bien des peines à imaginer derrière mon ordinateur portable. »

Les pierres. Les bibliothèques pleines de beaux livres contenant forcément des savoirs interdits et précieux. Cette verrière absolument splendide qui aurait rendu folles les plus belles cathédrales de la Terre.

« Mais il y a cette autre Lissandre qui ne peut pas accepter de perdre Mélissandre. »

*Mon enfant à moi ! *

Les mâchoires crispées, elle prit le temps de la réflexion. Puis elle prit une décision mais elle n’était pas sereine avec. Ça se voyait clairement. Pourtant, c’était aussi la matérialisation de la liberté pour laquelle elle luttait tant. C’était aussi une preuve de courage en mettant ces espoirs dans cet être énigmatique. Même pour la Reine qui en connaissait tant sur la magie.

« Je refuse que vous lui implantiez une personnalité. Qu’elle tienne vraiment à moi ou non, quoi qu’il se passe, je refuse que vous la manipuliez. Si vous êtes d’accord avec ces termes : je vous autorise à tenter votre expérience. »

Lissandre avait peur. De tout perdre sur une unique action. Il ne fallait pas que le rêve dans lequel elle vivait explose comme une fragile bulle de savons aux reflets arc-en-ciel. Il ne fallait pas…

La Reine Noire sourit doucement devant la réplique de Lissandre.

« Les Slimes sont comme des bébés, de véritables éponges. Ils absorbent les émotions et les pensées des proches, même si c’est encore plus marquant avec les Slimes, vu qu’ils n’ont pas une apparence physique prédéterminée. Mélona est la dernière Slime que j’ai créé, et tu as senti comme elle est attachante, non ? J’ai beau être la Reine Noire, je ne suis pas dénuée d’amour ou d’affection… Mélona en est la preuve. »

Voilà qui mettrait encore du grain à moudre pour Lissandre ! Mais, pour l’heure, Lucinda se déplaça, et se mit face à Lissandre. Elle lui demanda ensuite de se mettre au centre de la plateforme sous la verrière. Quand celle-ci se rapprocha, un glyphe magique se forma sur le sol. Un long pentacle rose se forma sur le parquet, et s’illumina à son approche. Elle se posta au centre.

« Je ne vais rien implanter chez Mélissandre, mais je vais tenter de vous séparer. Si Mélissandre te considère vraiment comme sa mère, il va vouloir se défendre. »

La Reine Noire se concentra à nouveau. Elle puisa dans ses ressources magiques, et prononça une mélopée. Des fils magiques jaillirent alors de ses ongles, et se plantèrent dans le ventre de Lissandre… Qui sentit alors quelque chose remuer dans ses entrailles. La sensation ne devait pas être très agréable, tandis que sa combinaison se mit à onduler. Elle se séparait de son corps, formant une masse gélatineuse qui se tortillait furieusement dans tous les sens.

Pinçant les lèvres, Lucinda sentit cette résistance, et puisa encore dans sa magie, renforçant ses liens. Les liens violets qu’elle avait étirés se tendirent à nouveau, tremblant nerveusement, et continuèrent à tirer sur Mélissandre… Qui hurla alors. Il y eut une violente onde de choc, et Lucinda sentit une force violente la repousser. Elle heurta lourdement le mur, et Lissandre tomba au sol, sentant Mélissandre revenir à elle, se crispant sur son corps.

« Gnnn… »

Après un certain temps, Lucinda se releva, et constata que du sang coulait de ses narines. Elle se les essuya d’un revers de la manche, puis se rapprocha de Lissandre.

« Et bien… Le test est concluant. Mélissandre ne veut pas se séparer de toi. Félicitations, tu es bien sa mère. »

Difficile de dire si Mélissandre souhaiterait un jour se séparer d’elle. En tout cas, à l’idée d’avoir failli être séparée de sa mère, Mélissandre s’était crispée sur elle, sa présence semblant plus forte que jamais.

« Maintenant, je suis curieuse de voir de quoi tu es capable avec Mélissandre… Peux-tu modifier sa forme ? Prendre une autre apparence ? Qu’as-tu déjà pu faire avec ce bébé ? »

Car, aux yeux de Lucinda, Mélissandre était bien un bébé… Un superbe bébé slime !

*Si la théorie est vraie, alors oui, je suis obligée de concéder que la Reine n’est pas dénuée d’amour. *

En se relevant, Lissandre ne pouvait s’empêcher de sourire. Ce n’était pas le plus joli des sentiments, mais elle était fière que sa Mélissandre ait envoyé bouler la Reine par terre. Qui plus est en lui provoquant un saignement de nez. Maintenant, il fallait se forcer pour retirer ce sourire victorieux sur son visage.

*Lui tendre la main pour l’aider à se relever ? Hum… Attends, quoi ? Qu’est-ce qu’elle vient de dire ? *

« Mon bébé ? »

Ces mots revêtaient une nouvelle signification dit à voix haute par la Reine. Ça alourdissait la réalité. Ça confirmait que Mélissandre était bien son héritage de gênes. Lissandre en fut gênée. Affaiblie par cette vérité émise.

*Plus je passe de temps avec la Reine, et moins je sais ce que je pense d’elle. Elle me… perturbe. *

« Je. J’ai déjà provoqué des changements. Je crois. »

Les premières images qui lui revinrent furent celle de la partie de jambes-en-l’air avec Mélona.

« Il y a bien eu quelques tentacules discrets pendant que je prenais du bon avec

(légère hésitation)

votre fille. »

D’autres images l’assaillirent. Ça ressemblait à des flashs créatifs quand elle réfléchissait à une des histoires qu’elle voulait réaliser. Un de ses épisodes porno-fantasy.

« Je crois qu’on a fait autre chose elle et moi. Mais j’avoue que tout ça a l’air d’un rêve. Je ne suis pas sûre d’avoir vraiment vécue cette partie-là de ma vie. C’est… étrange. »

Sa main se posa sur son ventre. Là où elle avait senti de la souffrance quand la Reine avait tenté de la séparer de Mélissandre. Elle caressait son ventre de sa main pour apaiser son bébé. Il avait été traumatisé de cette agression. Et, naturellement, c’était son rôle de mère de l’apaiser.

Puis Lissandre se jeta à l’eau. Qu’elle doute de cette expérience de sa vie ne paraissait pas si étrange alors qu’elle se trouvait sur un autre monde avec une femme capable de créer la vie slimoïde.

« Je crois que je me suis retrouvé dans une histoire de yakuzas et de changement de réalité. A un moment, craignant pour ma vie face à une sorte d’oni, Mélissandre a connu comme une brusque évolution. A ce moment, je me suis dit qu’elle était devenue une ado. Bref, l’important pour la question posée c’est que je me suis retrouvée dans une sorte d’armure médiévale rose capable d’encaisser une attaque. Et il y avait également des tentacules énormes dans mon dos. Je crois que, oui, je crois que moi et mon bébé avons tué cet oni -sa première vie en tout cas- en nous répandant à traverses orifices. »

Le diagnostic de Lucinda était formel. Lissandre souhaitait tellement avoir un bébé qu’elle avait fait de Mélissandre son bébé, et Mélissandre se considérait désormais comme son enfant… Ce qu’elle était aussi. Le problème venait plutôt de Mélona, car Mélissandre était, a priori, une extension de Mélona… Une extension qui s’était séparée de Mélona en se rattachant à la matrice de Lissandre, évitant ainsi la mort. Mais est-ce que Mélona pourrait désormais reprendre Mélissandre ? La Reine Noire n’en était pas sûr, car, en adhérant à Lissandre, à sa personnalité, Mélissandre avait évolué, et avait fait des choix indépendants de Mélona. Mélissandre n’était plus une simple partie de Mélona, mais une créature qui avait développé sa propre personnalité. Et, finalement, l’accouchement, n’était-ce pas ça ? Deux êtres qui fusionnaient ensemble des portions d’eux-mêmes pour former un autre organisme ? Lucinda sentait déjà les théories et les explications se multiplier dans son esprit.

Lissandre lui expliqua qu’elle avait déjà utilisé les capacités offensives de Mélissandre lors d’une histoire confuse impliquant des Yakuzas et un oni. La Reine Noire crut qu’elle faisait référence à l’Olympomachie… Ici, de sa propre dimension, elle avait senti les remous provoqués par l’offensive des Olympiens sur Terre et sur Terra. Un épisode très inquiétant, pour ne pas dire extrêmement alarmant.

« Hmmm… »

Lucinda revint, mais, quand elle tenta de caresser la joue de Lissandre, Mélissandre s’agita encore.

« Oh… Je crois qu’elle m’en veut vraiment d’avoir voulu te séparer d’elle… Je me demande de qui elle tient ce côté rancunier, mais ça ne vient vraiment pas de ma Mélona. »

La Reine s’amusait, et retira sa main.

« Comme tu peux le comprendre, Mélona est une guerrière redoutable. Son côté jovial, innocent, euphorique, atténue grandement ses capacités, mais les premiers Slimes que j’ai conçus étaient extrêmement dangereux. C’est pour cette raison que je les ai enfermés. Leur capacité d’adaptation moléculaire est terrifiante, et Mélona n’a fait qu’apercevoir l’immensité de ses pouvoirs. Elle est… Comment dire… Limitée par sa nature de Slime. Je ne dis pas qu’elle est limitée intellectuellement, mais elle est limitée sur le plan de l’imagination. Ce côté enfantin la rend curieuse de tout, sauf d’elle-même. Toi, Lissandre, tu es différente, car tu es humaine. La faiblesse naturelle des organismes humains nous pousse naturellement à nous affranchir de nos propres limites. Mélissandre va s’imprégner de cela, de notre soif de connaissance, mais sa soif de pouvoir sera, je l’espère, tempérée par la douceur innée qu’il y a chez Mélona. »

Plus ou moins.

« Les tentacules que tu génères ne sont qu’un fragment du pouvoir de Mélissandre. Tu pourrais changer d’apparence, mais également générer d’autres structures. Tu sais que, si je devais étirer la structure moléculaire de Mélona à son maximum, elle pourrait recouvrir toute une ville ? Mais, comme tu as dû le voir, plus Mélona s’étend, et plus elle perd son contrôle sur elle-même. Là où les humains ont un corps solide et stable, les Slimes, eux, sont avant tout ders boules de chewing-gum. Leur structure interne étant en perpétuelle évolution, elle se disloque régulièrement, et ils ont besoin de se nourrir pour reconstituer leur énergie. J’ai réussi à modifier chez Mélona l’appétit naturel des Slimes pour qu’elle se nourrisse de sexe, et de sucre. Tu as dû le constater par toi-même… Et je crains que tu ne doives faire pareille avec Mélissandre. Il est d’ailleurs possible que cela soit déjà le cas. As-tu constaté un accroissement de tes capacités sexuelles ? De ton envie de faire l’amour ? »

Lucinda continuait à la diagnostiquer, à l’analyser avec calme et adresse.

Etirer Mélona pour qu’elle recouvre une ville. Au lieu d’y voir la formidable capacité d’élasticité, Lissandre n’y voyait qu’une version alternative d’un écartèlement moyenâgeux où les chevaux tiraient de chaque côté un membre de la victime.

*L’être humain aussi est en perpétuel changement. Nous perdons tellement de matière au cours de notre vie que la question peut se poser : est-t’on toujours la même personne vingt ans plus tard ? *

« Je sais que Mélona a besoin de sucre et de sexe. Elle me l’a dit assez rapidement et ce sont des besoins que j’ai comblé pour elle. Avec elle. »

Le petit sourire malicieux qui ponctuait ces phrases attestaient du bon temps passé entre les deux femmes.

« Depuis que j’ai changé de vie en m’immergeant dans l’industrie du porno, ma libido avait fait un bond. J’ai aussi appris à dompter cette bête sans cesse affamée pour faire passer mon imagination avant. Après tout, si je devais passer tous mes tournages en tant qu’actrice, jamais je n’aurais pu sortir toutes mes vidéos, séries et films, n’est-ce pas ? »

Ce qui ne répondait toujours pas à la question de la Reine.

« Je suis obligé de demander. Tout à l’heure, dans une tournure de phrases, vous avez dit que vous étiez une humaine. Vous en êtes vraiment une ? Je veux dire, vous pouvez créer des slimes et maîtrisez la magie de téléportation. On est vraiment de la même vous et moi ? »

Car oui, comme la Reine l’avait dit, l’espèce humaine était curieuse et cherchait à en savoir toujours plus. S’il y avait une possibilité pour que Lissandre apprenne l’art de la magie : elle ne s’en priverait pas. Surtout que, au-delà d’une curiosité d’ado ayant lu des histoires fantastiques, il y avait une composante réaliste et adulte : celle d’avoir l’équipement pour contenir deux slimes surpuissantes.

« Mais pour en revenir à ma libido, je dois bien avouer que c’est flou. Ma vie est une véritable tornade. Et c’est une femme hyperactive qui vous le dit ! J’enchaîne tellement d’histoires improbables que je n’ai pas pris le temps de me poser et de faire un point avec moi-même. »

Cette question attira l’attention de Lissandre sur le corps de la Reine. Outre son port altier et la qualité de ses vêtements, elle était obligée d’abdiquer face à la beauté de la reine. Ses traits, ses courbes, tout faisait d’elle une femme extraordinaire dont la nature n’avait pas été avare en présents.

« J’ai fait l’amour avec une slime. J’ai fait l’amour avec un diable. Peut-être que je devrais compléter ma série avec une reine d’un autre monde ? A moins que vos questions étaient purement innocentes et visant à en apprendre plus sur les slimes ? »

Lissandre ne savait pas trop quoi penser de ce qu’elle demandait à la Reine. Il y avait une partie d’elle qui voulait continuer à vivre cette vie d’aventures impossibles qu’elle ne faisait qu’imaginer il y a un an de ça. Il y avait une autre partie d’elle qui voulait tester la Reine et voir comment elle réagissait avec un peu de rentre-dedans. Au final, toute cette situation la dépassait et elle ne parvenait pas à s’apaiser pour tirer les bonnes conclusions.

*En plus, si elle me dit qu’elle veut vraiment coucher avec moi, est-ce que ça ne serait pas bizarre ? Parce que dans une certaine forme, c’est la mère de Mélona. Ça serait une forme d’inceste, non ? Ouais… En même temps, j’ai couché avec la mère de Mélissandre. Je ne suis donc pas très crédible avec ce genre de doutes métaphysiques… *

Lucinda n’avait rien à cacher à Lissandre, d’autant qu’elle sentait la méfiance de celle-ci à son encontre. Une méfiance sans doute naturelle, compréhensive, vu les facultés de la Reine Noire, sa force incroyable, et l’aura de danger qui pouvait se dégager d’elle. Pourtant, comme la Reine Noire l’avait dit, elle n’avait aucune intention néfaste à l’encontre de Lissandre, qui était son invitée. La jeune Française commençait toutefois à se détendre, au fur et à mesure qu’elle devait réaliser qu’il n’y avait aucun piège, et lui demanda si elle était vraiment humaine. Lucinda sourit doucement à cette idée.

« Mes sujets me considèrent comme une Déesse… Mais je reste une humaine, comme toi. Disons juste que j’ai des pouvoirs magiques très élevés, et que j’ai jadis utilisé un rituel qui relie ma magie à mes fidèles. Leur foi me renforce, me permet de rester jeune, belle, et forte. »

D’un certain point de vue, elle était donc une Déesse, puisqu’elle utilisait l’énergie des Dieux, qui avaient besoin de leurs fidèles pour conserver leurs pouvoirs. Mais, avec Lucinda, la règle était légèrement différente, elle avait à la base un fort pouvoir magique. Lissandre commençait en tout cas à se laisser aller, parlant plus en détail de sa libido, jusqu’à proposer à la Reine de coucher avec elle. Cette proposition ne put que faire sourire la Reine Noire, surtout quand on savait à quel point le début de leur relation avait été compliquée. Lissandre était venue ici avec les gants de boxe, et réalisait finalement que sa partenaire était moins dangereuse que ce qu’on pouvait croire.

Une Slime, un diable… Ce dernier mot surprit doucement la Reine Noire, qui sentait toutefois qu’elle en saurait plus ensuite. Son regard se posa alors sur le ventre de Lissandre, et la Reine resta silencieuse pendant quelques secondes, comme si elle réfléchissait intensivement, et voyait quelque chose en elle… Comme un second battement cardiaque qui était en train de se développer ? Elle releva ensuite les yeux, et tendit sa main sur la joue de Lissandre, venant la caresser.

« Comme toute conceptrice, je m’inquiète pour le bonheur de Mélona… Alors, je vais devoir m’assurer que tu as vraiment les hanches suffisamment solides pour coucher avec elle, et pour endurer sa soif. »

Elle lui sourit alors, et se pencha vers Lissandre, déplaçant sa main pour agripper sa nuque. La Reine Noire l’embrassa alors, tout en les téléportant dans la chambre royale, une grande chambre avec un grand lit noir à baldaquin, et une porte-fenêtre conduisant à une solide terrasse. Mais, pour l’heure, tout c e que Lissandre devrait ressentir, c’est le goût délicieux des lèvres de Lucinda se pressant longuement contre les siennes…

Il était donc possible d’utiliser un rituel pour gagner en puissance. C’était ce que Lissandre avait retenu du discours de la Reine. Et, si elle n’y avait pas cru il y a un de cela, elle croirait maintenant à la réalité des rituels. Grâce à eux, elle avait pu invoquer deux démons. Sans compter qu’elle avait été visitée par une slime et qu’elle se trouvait sur un autre monde. Bref, elle croyait en la puissance de la Reine. Et se demandait même si elle n’en voulait pas une partie. Hum…

La Reine savait embrasser, c’était indéniable. La Reine savait aussi user de son autorité et foncer sur l’objet de son désir sans s’encombrer de demander si c’était réciproque. Lissandre afficha donc un sourire malicieux, -une fois ses lèvres libérées d’un baiser dont elle a répondu- avant de dire :

« Belle-maman ne perds pas de temps, dis donc. Je plaisante en disant que j’aimerais coucher avec une Reine et voilà que cette dernière me téléporte directement dans sa chambre royale ! »

Effectivement, Lissandre avait retiré les gants de boxe. Son agressivité et sa peur avaient progressivement disparus grâce à la conversation. Mais attention, ça ne signifiait pas qu’elle était devenue un chaton tout mignon. Même les chats ont des griffes. Et ils ne perdent pas une occasion de s’en servir ! Hi hi !

« Belle-maman doit aussi avoir des problèmes d’âge. Son cerveau ne doit plus retenir toutes les informations. »

*J’adore l’appeler Belle-maman. Il y a un côté rebelle et familial dans le même temps. Ça m’amuse beaucoup ! Hi hi ! *

« J’ai déjà dû satisfaire la faim insatiable de ma Mélona. J’ai arrêté de compter le nombre de fois où elle m’avait fait jouir et le nombre de fois où elle en redemandait. Et, comme tu peux le voir Belle-maman, Mélona est toujours à côté de moi. Ce qui signifie que je dois bien la contenter, hi hi ! »

*Attends ! Elle a parlé de mes hanches ? Est-ce que ça veut dire que… ? *

« Dites-moi, Belle-maman. Vous voulez savoir si mes hanches sont assez solides car vous voulez que je vous encule ? »

Le ton était subversif. Elle aurait pu utiliser une autre formule de phrase plus lyrique. Mais utiliser le verbe « enculer » était fort. La Reine allait comprendre qu’on ne dresse pas Lissandre. Elle allait aussi comprendre que Lissandre jouait avec les limites et aimait en tester leur emplacement.

Le comportement de Lissandre était vraiment très particulier ! Alors qu’elle était sur la défensive il y a quelques instants, elle se montra… Beaucoup plus entreprenante, et même insultante ! Surprise, Lucinda la laissa l’appeler « Belle-Maman » à plusieurs reprises, prétendre qu’elle était sénile, et, quand elle termina en disant qu’elle était prête à « l’enculer », la Reine soupira silencieusement.

*Comme quoi, dès qu’on se montre aimable avec les roturiers, on passe d’emblée à la familiarité vulgaire…*

Elle réagit rapidement, et claqua des doigts. Le décor changea alors, et Lissandre sentit brusquement un tentacule noir se serrer autour de son cou, tandis que d’autres tentacules s’enroulèrent autour de son corps, de ses bras, de ses chevilles, et de sa taille.

« Je te présente un morceau de slime noir… Assez peu pour que je puisse le contrôle… »

Les tentacules avaient jailli d’un des tableaux de Lucinda, un tableau magique qui commençait à grouiller. Lissandre finit les jambes écartées ainsi que les bras, et un tentacule vint violemment claquer son cul. Lucinda, elle, marchait doucement vers elle.

« Tu es Française, c’est ça ? Les Français ont l’habitude d’être insolents. L’Histoire de votre pays montre que votre peuple ne devient obéissant que face à des dirigeants de poigne, qui savent leur rappeler qui ils sont. Peut-être ai-je été un peu trop aimable avec toi… »

La Reine Noire rejoignit Lissandre, qui sentit le tentacule la fouetter encore, claquant ses fesses. Mélissandre atténuait la douleur, mais cela restait malgré tout très intense. Sans le slime, la combinaison aurait déjà été déchirée.

« Je ne suis pas ta belle-mère, ni une amie  de comptoir… Je suis une Reine, jeune insolente ! Et, plus précisément au cas présent, je suis ta Maîtresse ! »

Et ça, autant dire que Lissandre avait intérêt à le comprendre rapidement… Sinon, Lucinda lui ferait comprendre !

La peur l’avait étreint. Comment ne pas l’être quand l’être qui vous embrassait un instant, vous téléportait l’instant suivant pour vous enfermer entre les tentacules d’un monstre noir ? Lissandre avait voulu crier. Elle s’était même demandé s’il ne fallait pas pleurer. Puis deux flashs la sauvèrent de la noyade. Deux images colorées et joyeuses. La vision de sa famille : de sa Mélona et de sa Mélissandre.

*Hors de question de baisser les bras maintenant. J’ai une famille sous ma responsabilité maintenant ! *

« Vous n’êtes pas ma Maîtresse ! »

Les statuts étaient ainsi parfaitement clairs. La Reine comptait instaurer son régime de pouvoir et, Lissandre comme toute bonne française, allait lui démontrer son esprit de rébellion contre les systèmes d’autorité.

« Vous savez quoi ? Je préfère autant être enlacé par votre monstre que par vous ! Je suis certaine que vous m’auriez donné beaucoup de plaisir. Mais ça n’aurait été qu’un rôle ! Là ça se voit, vous avez abaissé le masque. Vous êtes votre vraie vous ! Et je dois dire que je suis heureuse que ma Mélona n’ait pas récupéré cette facette de sa pseudo-Maman ! »

*Ça va aller, ma Mélissandre. Fais-moi confiance. Tu n’es pas toute seule. Maman est là. Maman Mélona va venir à notre secours, tu verras ! *

C’était probablement inutile, mais Lissandre tirait de toutes ses forces sur ses membres. Elle voulait savoir à quel point le slime noir était puissant. Elle voulait savoir à quel point elle était immobilisée. Plutôt combattre avec l’énergie du désespoir que se laisser doucement maîtrisée. JAMAIS elle n’avait abdiqué ! Elle avait TOUJOURS refusée toute autorité. Surtout ces formes d’autorités illogiques qui cherchaient à contrôler égoïstement et non pour l’intérêt de tous.

« Et maintenant quoi, hein ? Vous allez me violer ? Vous allez me tuer ? QUOI ?! »

Lucinda gloussa doucement quand Lissandre se mit à vociférer, et décroisa les bras. Elle se rapprocha d’elle, et caressa sa joue… Avant de la pincer.

« Te tuer ? Pourquoi faut-il donc que les humains évoquent toujours la mort, hum ? Je ne vais pas tuer la mère adoptive de ma Mélona, voyons, elle en serait toute triste ! En revanche, je me dois quand même de t’éduquer un peu, et de te punir. Tu risquerais de donner à ma Mélona de mauvaises habitudes… »

Elle battait le chaud et le froid. Le tempérament obséquieux de Lissandre l’agaçait, l’irritait, mais elle n’avait aucune envie de la torturer, de la tuer, ou de la maltraiter abusivement. Elle se déplaça alors, et un tentacule s’enroula autour du cou de Lissandre. Il était frais, mais aussi gluant, se collant à la peau de la jeune femme. La Reine Noire sourit malicieusement, et un tentacule se rapprocha, venant soudain frapper le cul de Lissandre. Elle la fessa, et Lucinda s’écarta, tandis que les tentacules courbèrent le corps de Lissandre. Ses bras se relevèrent, enroulés dans les tentacules, et elle sentit d’autres tentacules autour de ses jambes, tandis qu’elle se retrouva courbée en avant. Ses fesses partirent vers l’arrière, et une silhouette commença à sortir du miroir.

Lissandre sentit soudain une longue main griffue, et Lucinda sourit à nouveau.

« Mélona a été la première Slime réussie, et j’ai utilisé son ADN pour modifier les autres Slimes… Laisse-moi te présenter sa grande-sœur ! »

La Reine Noire généra alors un miroir devant Lissandre, qui put voir, derrière, elle une épaisse Slime translucide à la peau noire. Faisant plus de deux mètres de haut, Naven était clairement plus impressionnante que Mélona, ses yeux jaunes fixant le corps de Lissandre, tandis qu’une double langue reptilienne sortit de sa bouche. Ses tentacules ondulaient sur le corps de Lissandre, et Mélissandre se mit à réagir étrangement, semblant vibrer à ce contact. Un autre tentacule claqua sur le fessier de Lissandre.

« Voilà donc celle qui importune notre Reine… Je te comprends, j’ai longtemps essayé de tuer la Reine, moi aussi…
-  Naven est la plus puissante de mes Slimes. Elle était incontrôlable avant que je ne la fasse fusionner avec Mélona. Ma Mélona en est sortie indemne, mais a laissé un peu de son essence chez Naven, qui a évolué. Elle a adopté une forme féminine et est un peu plus sage… »

Naven déployait ses tentacules depuis ses cheveux, et serra celui autour du cou de Lissandre, tout en la fouettant à nouveau avec d’autres tentacules. L’un d’eux prit à l’extrémité une forme ronde, avec des petites pointes qui vibraient, et frappa encore le cul de Lissandre, vibrant ensuite sur son postérieur…

La colère continuait d’animer Lissandre. Elle insupportait le fait de perdre totalement le contrôle. Elle détestait être la marionnette de qui que ce soit. Si la Reine comptait l’éduquer, elle avait plutôt intérêt à embaucher une Reine par intérim car ça allait prendre du temps !

Parmi la colère, il y avait de la fierté. Sa Mélona était essentielle aux créations de la Reine. C’était grâce à sa Mélona qu’elle avait pu acquérir un contrôle sur les autres. Comme quoi, l’amour innocent de cette slime était un trésor précieux et inestimable dans ce monde !

Par contre, elle était incapable de rentrer en empathie avec Naven. En d’autres circonstances, elle aurait tenté de s’allier avec celle qui avait une fois tenter de se rebeller face à l’autorité. Mais voir cette « grande sœur » aux traits si maléfiques… ça la mettait hors d’elle ! Surtout qu’elle continuait à l’étrangler et la fesser ! Grr !

« ARRETEZ de considérer ma Mélona comme un outil dans vos expériences. Je ne SUPPORTE PAS que vous lui fassiez prendre des risques à se mélanger à des choses maléfiques comme cette pseudo grande sœur ! »

*Ça va, mon bébé ? Pourquoi tu vibres comme ça ? C’est cette méchante Naven qui te fait peur ? *

Une pensée flasha dans sa tête. Une pensée qui laissa infiltrer le serpent de la peur à l’intérieur de son crâne. Sa Mélona se nourrissait de sexe et de sucre parce qu’elle revêtait une forme innocente. Mais… Cette grande sœur aux tentacules noirs…

« De quoi se nourrit Naven ?! »

Elle n’avait pas contrôlé sa voix et cette dernière s’était envolée dans une pointe aigue. Elle s’en voulait d’avoir montré aux deux femmes qui la détenaient la peur qui commençait à se répandre depuis sa tête jusque dans ses entrailles.

*Chut, mon bébé. Ne fais pas l’éponge des mauvais sentiments de maman. Ça va aller. Je te le promets. On va sortir d’ici et on mangera pleins de choses sucrées avec Maman Mélona ! *

Lissandre tentait de gesticuler dans tous les sens possibles qui lui étaient permis pour échapper aux coups de fouet. Mais c’était une bataille perdue d’avance. Le pire ? Elle s’en rendait compte…

Avec le slime la protégeant, les coups de fouet étaient amoindris, et Lissandre demanda soudain de quoi Naven se nourrissait. Derrière elle, la Slime noire gloussa joyeusement, et tira le corps de Lissandre en arrière. Ses langues reptiliennes vinrent lécher son oreille, glissant sur sa peau, la titillant lentement, comme une prédatrice jouant avec sa proie. Un gloussement s’échappa alors des lèvres de la Slime, qui se frotta encore contre le corps de Lissandre, dangereuse, vénéneuse, redoutable.

« Et bien… Il fut un temps où Naven se nourrissait de chair humaine… »

Voilà un propos qui n’allait guère rassurer Lissandre ! Mais, après tout, la Reine Noire n’était pas là pour la réconforter ! Cette jeune humaine arrogante méritait à ses yeux une bonne leçon pour son comportement outrancier et déplacé. Naven gloussa encore, et sa main caressa le ventre de Lissandre, faisant crisser le latex en caressant la zone à hauteur du nombril de la jeune Française.

« Une peau si douce, un corps si ferme… Tu feras un magnifique repas, ma chérie… »

Lucinda fit claquer ses talons en revenant devant Lissandre, et caressa sa joue avec sa main gantée, son pouce glissant sur ses lèvres. Son autre main caressa son corps, glissant sur le latex.

« Suite à sa fusion avec Mélona, Naven se nourrit désormais de sexe, comme elle… Et toi, ma chère Lissandre, tu dois arrêter de croire pouvoir me dire ce que je dois faire ou ne pas faire. »

Des tentacules phalliques jaillirent du corps de Naven, et glissèrent contre le bassin de Lissandre, caressant son intimité et ses fesses. La Slime noire avait été influencée positivement par Mélona, pour rendre celle-ci plus sociale. Ses deux mains remontèrent pour palper les seins de Lissandre, et, tandis qu’elle les malaxait, elle la pénétra ensuite, enfonçant un tentacule phallique dans son con, et le fit remuer en elle, d’avant en arrière. Entre ses cuisses, une grosse verge était en train de pousser, comme si le tentacule n’était là que pour préparer Lissandre.

Lucinda se pinça doucement les lèvres, en restant proche de Lissandre, et continuait à la caresser, grattant au passage son latex, le faisant à nouveau crisser.

« Si tu veux que Naven s’arrête, tout ce que tu as à faire, c’est demander pardon à ta Maîtresse… Tu vois, ce n’est pas compliqué… »

Mais la fierté de Lissandre pourrait-elle accepter ça ? C’était ce que Lucinda allait voir !

Savoir que la slime noire s’était nourrie de chairs humaines avait provoqué de fortes réactions. Lissandre avait tiré du plus fort qu’elle pouvait sur ses liens pour tenter de s’enfuir ! Mais elle savait que c’était peine perdue. Elle était totalement à la merci de la Reine Noire…

Crispant les mâchoires, Lissandre était en pleine lutte. Contre cette colère qui la rendait aveugle et ne lui permettait pas de prendre de bonnes décisions. Contre cette magie slimesque qui s’insinuait en elle et cherchait à la faire gémir. Cherchait à lui donner un orgasme. Lissandre était autant écourée qu’excitée par toute cette situation. Ce mélange étrange était comme une relation BDSM : ce mélange particulier entre douleur et plaisir…

« On n’est plus à l’école ! Je n’ai plus de cartable ! Je n’ai plus de maîtresse ! »

Elle sentait Naven dans son intimité. Cette créature qui n’existait normalement que dans les histoires qu’elle lisait et inventait. Cette créature non-humaine. Son esprit avait toujours voulu faire ce genre de rencontres. Elle l’excentrique, cette partie de jambes-en-l’air l’excitait ! Mais elle devait lutter. Pour Mélona… Pour Mélissandre… Son bébé qui avait tant fait pour elle pour amoindrir la douleur des coups de fouet. Ce même bébé qui n’avait pas protégé son sexe et laissé la slime noire passée et la pénétrer.

« Je ne te demanderais pas pardon, Belle-Maman ! Ce n’est pas parce que tu es plus vieille que moi et que tu as un royaume que tu es si différente de moi ! »

La rage restait pour le moment plus forte que le désir.

« Tu es comme moi. Tu as besoin de manger, dormir et aller pisser aux toilettes ! Je n’ai pas à me soumettre à l’autorité factice que tu crois détenir ! C’EST MORT ! Tu entends, Belle-Maman ? Je ne te demanderais pas pardon ! »

Son sourire témoignait de sa satisfaction à se rebeller. Mais son cerveau, lui, envoyait déjà des messages d’alerte dans tout le corps. Il fallait booster les préparations de drogues naturelles. Il fallait bourrer le corps de substances pour résister aux futurs sévices que la Reine Noire et sa slime noire allait leur infliger… Car cette issue était inévitable…