C’est avec grande attention qu’Alexandre l’écouta. Sans entrer dans les détails, il expliqua avoir effectivement dominé Theorem, mais semblait surtout se rappeler de ces séances avec Chengzu, où ils avaient changé de rôle. Akimbo avait donc joué le dominant, mais aussi le soumis... Et, au vu de la manière dont il évoquait Ishtar, et le fait qu’il n’ait jamais rien pu faire de sexuel avec elle, Alexandre devina un semblant d’amertume, de regret. Les battements cardiaques d’Akimbo devenaient un peu plus irréguliers, plus emballés. Évoquer ces souvenirs ne manquait pas de l’exalter. Leur conversation prenait ainsi un tournant de moins en moins professionnel… Si ce n’est qu’à Mijak, une relation professionnelle saine impliquait toujours un rapport sexuel. Il vit même Akimbo se montrer gêné, ce qui l’amusa un peu. Il se retint de dire que, aussi raciste que soit Ishtar, elle couchait quand même avec des humains… À commencer par Theorem, qui, même s’il était un furry, avait quand même une apparence très humaine. Et puis, il y avait aussi Mélinda, ou encore Alice Korvander.
« Je vois… Pour ma part, je ne suis pas généticien, mais je partage la position d’Ishtar, un peu… Les humains ne me rebutent pas, mais ils sont surtout faits pour obéir. Je ne dis pas cela pour l’intégralité des humains, bien sûr, mais, sans être misanthrope, la grande majorité des êtres humains ne sont que des moutons serviles. Somme toute, l’Histoire de l’humanité n’est qu’une longue histoire consistant à ce que les humains se trouvent de meilleurs maîtres. Mais peu importe… J’aimerai te montrer quelque chose, Akimbo. Je t’en prie, suis-moi. »
Ils délaissèrent le salon, et s’aventurèrent dans un couloir. Tout était haut de plafond ici, dans un style très gothique. Murs à angle droit, tapis rembourrés, grandes fenêtres grillagées à pointe… Depuis les fenêtres, on pouvait voir une forêt plongée dans l’obscurité, soufflée par le vent de la nuit. Un paysage de film d’horreur. Alexandre ouvrit une double porte, permettant de voir une chambre assez grande. Un lit s’y trouvait, équipé de sangles et de chaînes sur le rebord et sur les angles. Alexandre ouvrit ensuite un grand placard en face du lit, une grande penderie abritant divers vêtements… Mais surtout des masques.
Des masques nettoyés, propres, qui s’étalaient sur deux rangées, chacun reposant sur un socle. Des masques d’animaux.
« Quand tu m’as parlé de ces totems… Cela m’a rappelé cette collection. »
Loup, tigre, coq, poule… Il y avait aussi un masque de cochon.
« Je ne saurais te dire avec certitude son origine. Cette collection existait déjà quand je suis devenu un vampire. D’après ce qu’on disait, ces masques sont magiques, des masques fabriqués par des Chamans pour adopter la forme de son animal intérieur… Son hamr. Moi, j’ai toujours cru que c’était de la superstition… On utilise surtout ses masques pour des jeux sexuels, maintenant. »
Alexandre se déplaça alors, et attrapa la main d’Akimbo, puis le rapprocha des masques, et se glissa dans son dos. Avec son peignoir qui tendait à s’ouvrir, Akimbo pouvait sentir le renflement de sa verge contre ses fesses. Il se lova dans son dos, et soupira contre son oreille :
« Si tu veux que ça marche, ferme les yeux, et laisse tes mains se balader… Si un masque te correspond, tu le sentiras. »