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Scatterlings of Africa [Jeannie]

Posté : 25 sept. 2024 14:14
par Batwing
Village de Kahanda,
Sud-Kivu, République Démocratique du Congo (RDC)


Les détonations résonnaient en l’air, tandis que les flammes se rapprochaient du village, et que les habitants hurlaient. Ceux qui tentaient de s’interposer étaient froidement abattus par les miliciens de l’Armée de l’Aube.

« Fuyez, fuyez !
Ils sont là ! »

Les miliciens s’approchaient, faisant klaxonner leurs Jeeps. Un camion rempli de soldats se trouvait en plein milieu de ce petit convoi qui rejoignit la place centrale du village.

Depuis la fin des années 1990, les régions orientales congolaises faisaient l’objet de conflits incessants entre principalement trois nations : l’Ouganda, le Rwanda, et le Congo. Des conflits à répétition qui trouvent une origine dans les conflits ethniques entre les Hutu et les Tutsis, conflits devenus mondialement célèbre suite au génocide commis par les Hutus sur les Tutsis au Rwanda, et aux mouvements de populations importants qui ont ensuite suivis dans les régions transfrontalières, et notamment le Kivu. Ces centaines de milliers de réfugiés rwandais qui étaient arrivés massivement avaient déstabilisé les régions frontalières, engendrant bon nombre de troubles par la suite. Face à ce chaos général, un homme avait su se démarquer des autres : Laurent-Désiré Kabila. Ce dernier avait fondé un mouvement rebelle, l’AFDL, et avait pris le pouvoir. Kabila avait alors formé un gouvernement de coalition, mais qui n’avait pas réussi à apaiser les tensions grandissantes dans le Kivu. La guerre avait fini par éclater dans le Kivu entre plusieurs États, qui, sous prétexte de protéger les Tutsis, en profitaient pour piller les ressources locales, se livrant à des guerres de procuration par l’intermédiaire de milices armées.

C’est dans ce contexte que la deuxième guerre du Congo avait éclaté, et que l’Armée de l’Aube avait été fondée. Une milice menée par le « général Ayo Keita », qui avait profité du conflit pour s’enrichir, en jouant sur tous les tableaux. Keita n’avait aucun scrupule, aucune conviction. L’Armée de l’Aube avait été fondée au Rwanda, dans les cendres du génocide, où Keita était devenu un passeur, aidant les réfugiés à fuir en les pillant par la suite, puis, pour ceux qui ne pouvaient pas lui échapper, en les transformant en esclaves. David avait été l’un de ses tueurs, un enfant-soldat. Keita les appelait ses « Libellules ». David avait pu s’arracher de l’influence malsaine de Keita en rejoignant le DDR, un programme national de réinsertion des mercenaires et enfants-soldats, et en bénéficiant de l’aide inattendue d’un mécène occidental, Bruce Wayne. Mais, si David avait pu être réhabilité, le Congo, lui, avait continué à sombrer.

La deuxième guerre du Congo avait donné lieu à une guerre civile qui durait désormais depuis 20 ans. David était né des cendres de la guerre, et n’en repartirait que le jour où la guerre serait terminée. Aussi se tenait-il là. Kahanda était l’un de ces nombreux villages qui subissaient les raids réguliers des différentes milices venant piller les ressources naturelles du Congo. C’était un pur massacre, une manière de régner par la terreur. Les miliciens s’avançaient, équipés de lance-flammes, enflammant les maisons et les casemates. Ils s’avançaient ainsi vers un bâtiment en maçonnerie, et défoncèrent l’une des portes d’entrée, une solide double porte en fer. Deux miliciens s’avancèrent dans un couloir. Faisant office de bâtiment municipal, cette structure abritait l’école et d’autres administrations élémentaires. Du pied, l’un des deux miliciens ouvrit une autre porte, et pointa son fusil d’assaut à l’intérieur d’une salle de classe remplie d’habitants apeurés.

« Non ! Pitié ! Nous avons des enfants !
La ferme, sale chien de Tutsi ! »

Le milicien disposait d’un fusil à pompe qu’il pointa vers l’homme après l’avoir repoussé du pied…

*BANG !*

Aussi assourdissante qu’un éclair, la détonation résonna dans le vide. De la poussière tomba du plafond, tandis que, dans un hurlement de douleur, le milicien était repoussé. Il heurta violemment le mur, et en lâcha son arme. Surpris, son complice vit un homme qui l’avait projeté contre le mur, le tenant à la gorge.

« Putain de bordel ! »

Équipé d’un fusil d’assaut, le second milicien releva son arme vers la silhouette qui se tenait là, et appuya sur la gâchette… Tandis que, au même moment, la pointe tranchante d’un Batarang se planta dans le canon de l’arme. Les balles éclatèrent à l’intérieur, et le milicien se reçut un puissant coup de pied dans le ventre, qui le ramena dans le couloir, où il heurta le mur. Vêtu d’une combinaison noirâtre, Batwing venait d’apparaître.

« Restez ici ! enjoignit-il aux civils. Je m’occupe de ces monstres. »

Il pensait être seul dans sa croisade. Les forces militaires congolaises étaient débordées par les nombreux miliciens qui sévissaient dans la région.

David se trompait.

Re: Scatterlings of Africa [Jeannie]

Posté : 25 sept. 2024 15:53
par Jeannie
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Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire
Il s’est passé un certain temps depuis les événements avec Quiet. Honnêtement, faute d’avoir eu de ses nouvelles, j’avais presque oublié cette… Aventure. Ma traque du culte de ma chère sœur est un job à temps plein. Ils sont partout et bien implantés, s’en débarrasser est frustrant et difficile. Mais bon. Il s’avère que je ne sais quelle puissance me ramène en Afrique, encore sur les traces de Shayne. Et elle a commencé à changer de tactique. Elle s’arrange pour que ses cultistes fréquentent juste ce qu’il faut d’autres groupes criminels pour me donner l’impression que je cherche dans la bonne direction alors qu’en vérité… Non. Pas du tout. Et c’est extrêmement frustrant. Surtout que l’Afrique ne manque pas de groupes criminels ou mercenaires qui veulent s’en mettre plein les poches. Je sais que Shayne a envoyé ses cultistes en mission. Mais…

Je ne sais pas pourquoi. Et donc, je suis sur la piste d’un autre groupe criminel qui n’a fort probablement pas ce que je cherche mais j’aurai la consolation de combattre le mal… Et c’est une excellente consolation, ajouterais-je. Qui ne voudrait pas affronter le mal où qu’il se trouve, de toute façon? Pour pouvoir vivre en paix, son éradication est nécessaire. J’ai donc suivi les traces d’un groupe dont j’ai oublié le nom car à quoi ça sert de la retenir si je m’en vais y faire le ménage? Je sais qu’ils ont commis un certain nombre de massacres mais je sais aussi que cela ne colle pas avec les agissements des cultistes de Shayne. Donc c’est sans doute une fausse piste mais tant qu’à savoir qu’ils vont faire le mal, pourquoi ne pas aller faire le bien? Je veux dire… C’est mon objectif secondaire, non? Je ne vais quand même pas les laisser massacrer un village sans rien faire. Le plus urgent? Facile.

Neutraliser les lance-flammes. Alors déjà, ils peuvent bien essayer de s’en servir contre moi, ça ne me fait rien. Enfin à force, sur une très longue durée, oui, ils pourraient être un problème sérieux. Mais dans l’immédiat, non. Donc neutraliser les lance-flammes pour limiter le nombre de foyers d’incendie à combattre. Parce que bon, je suis matériakinésiste, pas hydrokinésiste avec éteindre autant de feux… Non, désolée, pas trop mon expertise. Et je doute qu’appeler les pompiers soit une possibilité dans le contexte actuel. Et espérer de la pluie… En Afrique, c’est plutôt rare, de ce que je sache. Mais bon. Comme dit, je suis passée à l’action et je suis en train de neutraliser les lance-flammes, ce qui inévitablement va déclencher la panique dans les rangs ennemis. Tant mieux, c’est le but. Qu’ils se concentrent sur moi au lieu de se concentrer sur leurs victimes innocentes.

« Encore un? », dit un des… Miliciens? Mercenaires? Enfin. Criminel. Comment ça, encore un? Je suis seule, de ce que je sache, je ne vois personne d’autre en train d’attaquer les forces à qui sont là, dehors, dans les rues. Alors encore un quoi? Est-ce que ça veut dire qu’ils ont déjà lâchement assassiné un autre héros venu sauver les villageois? Si oui, alors son noble sacrifice sera vengé. Je n’ai pas l’intention de les laisser s’en tirer avec une atrocité de plus à rajouter à une liste qui ne fait que s’allonger. Naturellement, à ce moment-là dans le temps, je ne savais pas que j’allais faire la connaissance de Batwing. Pour commencer, toujours à ce moment dans le temps, je ne savais même pas qu’il existait. Mais comme dans bien des choses, les apparences sont trompeuses et donc… Ce qui était simplement une affaire de nettoyer une zone infestée de criminels va devenir autre chose…

Re: Scatterlings of Africa [Jeannie]

Posté : 25 sept. 2024 15:53
par Batwing
Après avoir neutralisé ces bandits, David s’attendait à ce que la situation ne dégénère pas. Il avait agi vite, et comptait jouer sur la discrétion… Mais, quand il sortit de la caserne, il entendit des détonations. Elles n’étaient pas dirigées vers lui, mais vers une autre entrée du village.

*Qu’est-ce qui se passe ?*

David se rapprocha de la place centrale, et entendit de multiples explosions et hurlements. Depuis la tourelle d’une Jeep, des balles furieuses mitraillaient quelqu’un qui venait d’arriver. Avec toute la fumée et la poussière, il était difficile, pour David, d’y voir quoi que ce soit. Il se déplaça encore, et vit une nouvelle explosion. Un champignon de feu s’éleva dans les airs. Batwing comprit vite que quelqu’un d’autre venait de se manifester, et, alors qu’il se rapprochait de la place centrale, il vit un corps fuser à travers la fumée. Un mercenaire qui heurta violemment l’une des Jeeps, perçant les vitres. Un milicien pointa un fusil à pompe, et allait faire feu au jugé. Un Batarang fusa alors, et frappa le canon de l’arme. Le tir fut dévié, et heurta le sol. Batwing bondit ensuite, et frappa du poing la joue d’un mercenaire, le faisant tomber au sol. Surpris, un autre se retourna en pointant son fusil d’assaut, et Batwing fonça sur lui. Du genou, il le frappa dans le ventre, violemment. L’homme plia les genoux, et se reçut un coup de pied en plein visage. Il s’effondra au sol.

Un autre lui tira dessus avec un pistolet. Les balles heurtèrent sa cuirasse, surprenant David, qui réagit rapidement. Un autre Batarang fusa, et frappa l’homme au visage, lui laissant une balafre ensanglantée. David courut alors. Contrairement à Bruce, il utilisait beaucoup moins ses gadgets au combat, et n’avait d’ailleurs même pas de cape. Il bondit sur lui en hauteur, et s’abattit violemment, genou en avant, sur le corps du milicien. Le mercenaire s’effondra au sol. Le milicien ne se laissa toutefois pas décontenancer, et attrapa un couteau de combat à sa ceinture. David se dépêcha d’immobiliser le poignet de l’homme avec son genou, l’empêchant de le planter, et attrapa sa tête avec sa main.

« Bordel, mais t’es qui, putain ?!
Je suis Batwing ! »

Il frappa violemment la tête du mercenaire sur le sol, l’assommant sur place. Batwing se retourna alors. La tourelle avait pivoté vers lui, et il bondit sur le côté, s’abritant derrière un muret près du puits du village. Les balles fusèrent autour du muret, faisant sauter des blocs de pierre. David regarda autour de lui, cherchant un moyen de fuite, tout en se demandant si la mystérieuse personne qui avait fait irruption allait pouvoir l’aider en se débarrassant de cette Jeep. Naïvement, il se demandait si ce n’était pas Superman qui avait débarqué ici…

Re: Scatterlings of Africa [Jeannie]

Posté : 25 sept. 2024 15:53
par Jeannie
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Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire
Tant que l’attention est sur moi, ces imbéciles ne menacent pas les innocents. C’est ce que j’ai toujours trouvé fascinant chez les criminels. Cette croyance, cette… Foi… Comme quoi s’ils tirent suffisamment, ils vont neutraliser la menace… La réponse est non. Gaspillez vos balles et vos explosifs sur moi. Aucun problème. Videz vos réserves de munitions. Et ensuite, quand il ne vous restera que des armes blanches ou vos poings… Vous vous sentirez prodigieusement stupides. J’ai été créée, conçue, pour combattre les criminels. Alors je vais utiliser ces pouvoirs contre eux. Penser pouvoir ramener la paix dans cette région, en une seule intervention, est illusoire. Mais… Même si la vermine a tendance à revenir vite, au moins, pendant un temps, les gens pourront respirer et vivre avec moins de crainte. C’est loin d’être LA solution, c’est temporaire, mais…

C’est mieux que rien du tout. Mieux que de regarder et ne rien faire. Et qui sait. Si les pertes sont suffisamment sévères, les criminels pensant souvent à l’argent, ils pourraient se dire que cet endroit n’en vaut pas la peine. Et donc, aller terroriser un autre endroit. Je le redis. Loin d’être optimal. Mais on ne peut pas être partout à la fois et donc combattre le mal d’un seul coup en même temps. Bref. En ce qui me concerne, ces gens ont perdu toute chance de se rendre quand ils ont commencé à opposer de la résistance. Ils ont été sommés de se rendre. Ils ont refusé. Il est trop tard pour les regrets. J’ai du mal avec le concept de rédemption et de réhabilitation. Étant créée à partir des observations de ma créatrice, elle partage un point de vue similaire. Combien de fois faut-il envoyer quelqu’un en prison avant d’accepter qu’il est irrécupérable et qu’il serait plus raisonnable de l’abattre?

Chose curieuse, cependant, la tourelle qui était en train de me tirer dessus semble avoir changé de cible. Ce n’est pas normal. La fuite aurait été une réaction logique. Réalisant que rien ne se passe, préserver sa vie est en général le réflexe par défaut d’un être humain ou d’un animal. Pas décider de tourner le dos à une menace pour canarder autre chose. À moins d’être suicidaire. Là, dans ce cas, c’est en effet tourner le dos à une menace est… Logique? Mais peu importe. Si l’ennemi veut agir stupidement, il en fera les frais. D’un bond prodigieux, je franchis la distance me séparant du véhicule et de sa tourelle avant d’atterrir, non, d’aplatir le devant du véhicule et d’arracher le canon de la tourelle. Ah tu as l’air con, hein, quand tu ne peux plus tirer! Bah voilà. Un coup de poing plus tard, il ne tirera plus jamais sur qui que ce soit. Un autre problème de réglé, j’ai envie de dire.

Je me tourne vers la… Victime… Cible… Ce qui vous plait… Et je m’assure qu’il n’est pas blessé. Ou mort. Un mur a quand même une limite à ce qu’il peut arrêter comme projectiles et je me dis : quand la malchance s’y met, malheureusement, le drame est possible. Il semble en bon état… Enfin. Pour autant que cet étrange costume permette de déterminer si son porteur est en vue ou non. Il ne reste plus tant d’ennemis à éliminer que cela, une partie a eu la présence d’esprit de battre en retraite mais ce n’est pas le moment d’abaisser sa garde. Autrement, vous risquez de passer de vie à trépas et le monde sera privé d’un de ses défenseurs. Ce qui peut être une tragédie, tout dépendant de la contribution de ce défenseur. À savoir s’il veut finir le travail qu’il a commencé d’abord ou faire connaissance et ensuite finir le travail… Moi je n’ai pas de problème à faire la conversation en me battant…

Re: Scatterlings of Africa [Jeannie]

Posté : 25 sept. 2024 15:53
par Batwing
Derrière le mur en pierre, Batwing sentait les balles heurter les agglos. La poussière lui tombait dessus, et il s’était couché au sol, évitant les tirs, tout en cherchant dans sa ceinture un Batarang explosif. Sa tenue pouvait le protéger, mais les balles de cette tourelle lourde étaient grosses, de quoi trancher des corps en deux… Ou, dans son cas, perforer son armure. David s’apprêtait à rouler sur le sol et à lancer son Batarang quand il entendit un choc sourd. Puis un bruit effrayant, suivi d’un hurlement. Il se releva alors, indécis, et crut avoir la berlue. De la fumée noire sortait du moteur de la Jeep et une espèce de Hulk au féminin avait arraché la tourelle de combat à mains nues, avant de frapper le mercenaire derrière. Le coup projeta l’ennemi sur plusieurs mètres. Il était vraisemblablement mort. La femme bondit ensuite devant Batwing, qui la regarda, surpris. C’était une femme musclée, aussi belle que forte.

« Vous… Vous faites partie du Royaume ? »

La Jeep explosa alors. La déflagration souffla Batwing, qui heurta le puits. Il retomba au sol, et éternua dans son masque. Ses oreilles sifflaient, et les capteurs de son armure étaient perturbés. La Hulkette avait aussi été soufflée, et, tandis qu’elle se relevait, d’autres mercenaires se rapprochaient. David se releva lentement, et, à travers les flammes de la Jeep, vit une silhouette qui se rapprochait.

*Non…*

Un milicien armé d’un fusil à pompe apparut alors sur sa gauche, et David lança sur lui son Batarang explosif. Le Batarang frappa l’homme au torse, et l’explosion le souffla au sol. David vit ensuite une silhouette bondir dans les airs, et un pied le frappa au torse, le renversant à terre.

« Tu es encore en vie ?! »

Face à lui, il y avait un super-vilain, qu’on appelait Massacre… Et qui était son propre frère, Isaac. David se releva rapidement, et vit Isaac s’élancer sur lui avec une machette. David l’esquiva, et le frappa du coude à l’arrière de la nuque.

« Je ne souhaite pas te combattre, Isaac… Pourquoi Keita a attaqué ce village ?
Qu’est-ce que j’en ai à foutre ? Tu as trahi notre père ! »

Massacre opta pour un coup de pied retourné, que David para avec le poignet. Il contre-attaqua ensuite, frappant Isaac au ventre, heurtant sa cuirasse. Derrière lui, des détonations supplémentaires retentirent, opposant la Hulkette aux autres mercenaires. Isaac s’interrompit brusquement, et écouta des instructions dans son oreillette.

« Hmmm… Je suis désolé, petit-frère, mais nous règlerons ça une autre fois.
Quoi ? Je t’arrêterai, Isaac ! »

Sous son masque, Isaac sourit, puis jeta sur le sol des grenades fumigènes. Des sifflets résonnèrent ensuite, ordonnant aux mercenaires de fuir… Ou, tout du moins, à ceux qui étaient encore en vie. David s’élança sur les traces d’Isaac, rejoignant la route principale, et vit une Jeep qui lui fonçait droit dessus. Il bondit sur le capot, et heurta douloureusement celui-ci. Le choc le souffla en l’air, et il tomba encore au sol. Des moto-cross filèrent également à droite et à gauche de lui. David se releva lentement, sonné, sentant le goût du sang dans sa bouche. Sans la combinaison renforcée, le choc avec la Jeep l’aurait sans doute tué. Il espérait en tout cas que la femme musclée allait bien…

Re: Scatterlings of Africa [Jeannie]

Posté : 25 sept. 2024 15:54
par Jeannie
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Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire
Problèmes de famille, hum? Je connais et je ne vais pas m’en mêler. Pas quand j’ai encore du mercenaire au menu. Déjà, l’inconnu qui semble faire partie des héros, hypothèse supportée par le batarang et le fait qu’il se fasse tirer dessus par l’ennemi, occupe l’attention du type avec la machette qui semble être leur chef donc logiquement, je dois garder l’attention du reste. Pas de problème, en ce qui me concerne. Je peux le faire, aucun souci. Ils vont se prendre une raclée et les survivants risquent d’y repenser deux fois avant d’aller faire les malins. Si, évidemment, leur hiérarchie ne les exécute pas pour leur échec. C’est assez commun chez les « méchants » d’exécuter les sbires donc… Voilà. J’espère qu’il y en aura quelques-uns qui seront assez malins pour fuir, aussi. Ça fait moins de ménage à faire. Non, ce n’est pas le scénario idéal, c’est vrai.

Je déteste laisser des ennemis fuir. Un bon nettoyage implique d’éradiquer complètement la menace. En même temps, il y a des civils en danger donc je peux accepter une forme de compromis considérant l’urgence de la situation. Cela ne veut pas dire que je vais faire moins que d’ordinaire. Je suis en mouvement, esquivant les balles, frappant, éliminant tout obstacle sur mon chemin. Quand les sifflets se font entendre, il ne reste plus beaucoup d’ennemis encore en vie. Plus que ce que j’aurais voulu, moins que ce qu’ils s’attendaient à ramener en vie, j’imagine. Et une fois que je suis bien certaine que le danger est écarté, car c’est en général à ce moment-là qu’une frappe par missile, artillerie ou autre vient dissiper l’illusion de retour au calme, je me dirige vers l’individu… Costumé serait un peut… Fort… Comme terme… On va donc dire le combattant allié, voilà.


« Je serais tentée de dire est-ce que ça va mais considérant ce que j’ai vu… Tu es encore vivant, ça c’est évident… Mais est-ce que tu as besoin de soins? Je ne suis pas médecin mais je sais quand même me débrouiller. Tu peux m’appeler Alix. J’aurais besoin d’informations. Sais-tu combien il y de survivants, environ? Où dois-je concentrer mes efforts de rescousse? Je ne vais certainement pas laisser des gens en danger…

Et aussi… Si tu sais qui sont ces mercenaires ennemis, j’apprécierais ce que tu peux partager. Je suis pas mal certaine qu’ils ne sont pas affiliés au gibier que je chasse mais on ne sait jamais avec elle… Tout pour tenter de me mettre sur une fausse piste… Et je parie qu’elle va éventuellement faire une apparition. C’est son genre. Bref. C’est un problème potentiel pour plus tard. Ah et c’est quoi la langue locale? Merde… »


Sans vraiment donner le temps à mon interlocuteur de répondre, je suis déjà en mouvement, en train d’éteindre des feux, empêchant des bâtiments de s’effondrer, faisant le travail d’une équipe de secouristes à moi toute seule. La partie sécuriser la zone, j’entends. Je l’ai dit, je ne suis pas médecin donc soigner c’est plus difficile pour moi. Manipuler la matière me permet de réparer ce qui est brisé mais c’est toujours plus compliqué avec le vivant que le non vivant. Mais bon. Je ferai ce qu’il faut car c’est une des raisons pour lesquelles j’existe. Faire en sorte que le bien triomphe du mal. Ce n’est pas toujours facile, ça c’est certain. On dirait que le monde est incapable de rester en sécurité. Mais céder au désespoir n’aide personne. Je dois rester forte. Je dois continuer de persévérer. Au moins jusqu’à ce que j’élimine Shayne. Ensuite… On verra ensuite…

Re: Scatterlings of Africa [Jeannie]

Posté : 25 sept. 2024 15:54
par Batwing
La femme – Alix – parla rapidement, avant que les bruits des villageois n’attirent également l’attention de Batwing. Les mercenaires avaient incendié plusieurs huttes. Il était vain de vouloir les sauver, mais on pouvait encore sauver le bâtiment central, où un incendie avait éclaté. Batwing se prêta à l’effort des villageois. Il n’avait pas spécialement besoin de soins, alors il passa au plus urgent, et demanda l’aide d’Alix pour sécuriser le bâtiment central, et évacuer les civils qui se trouvaient à l’intérieur. Le puits avait été sécurisé, et une chaine ne tarda pas à se former. Avec sa visière, il examina l’incendie, repérant les points précis, et utilisa également sa combinaison, projetant sur les flammes du dioxyde de carbone, le même produit qu’on utilisait dans les extincteurs. Il haranguait les villageois pour cibler des parties précises, et, peu à peu, l’incendie fut étouffée. Batwing étouffait les flammes, et les jets d’eau des villageois empêchaient les flammes de repartir.

Une fois la situation sous contrôle, Batwing regroupa les mercenaires, et les attacha. Les villageois leur hurlaient dessus :

« Assassins !
Monstres ! »

Le chef du village, Mbongo N’gozé, se rapprocha de Batwing.

« Ces gens doivent payer le prix du sang, ils voulaient tous nous tuer.
Non. »

Mbongo fronça les sourcils.

« Et pourquoi ça ? Tu veux les remettre aux autorités locales ? Ils seront libérés dans l’heure, et tu le sais comme moi ! »

Batwing resta silencieux, tout en regroupant les mercenaires au milieu.

« Ce bâtiment abrite une église, non ?
Oui…
Ne vous vengez point vous-mêmes, mes bien-aimés, mais laissez agir la colère de Dieu, car il est écrit : à moi la vengeance; je le rendrai, dit le Seigneur.
Tu cites la Bible ? Et que doit-on faire de ces gens ?
Ces gens, tu as raison, ne peuvent être emprisonnés ici. Mais cette terre a trop été souillée par le sang… Je refuse de les tuer, quand bien même je le souhaiterai. J’ai alerté les Casques bleus de ce qui se passait ici, ils viendront les récupérer. »

Au vu de la situation géopolitique explosive du Congo, l’ONU maintenait depuis 1999 une importante force militaire sur le territoire : la MONUSCO. Une force d’environ 20 000 soldats et plusieurs milliers de civils cherchant à encourager une impossible paix dans ce territoire. La venue de la MONUSCO semblait ravir Mbongo. Ici, ils écoutaient Radio Okapi, une radio indépendante fondée par les Casques bleus. La situation étant pacifiée, Batwing fit signe à Alix de se rapprocher, et il s’éloigna un peu. En se déplaçant, il rejoignit l’autre extrémité de la ville, et appuya sur un bouton de sa combinaison. Sa Batmobile était beaucoup moins élégante que celle de Bruce, mais elle était adaptée à la situation ici.

« Nous avons beaucoup à dire, Alix. Ne t’en fais pas, la milice n’attaquera pas encore ce village. Grimpe. »

Moins pointilleux que Batman quant à la préservation de son identité secrète, Batwing défit son heaume.

« Je m’appelle David Zavimbe. Je suis enchanté de te voir. »

David Zavimbe se défit de son armure, la rangea à l’arrière de la Batmobile, puis grimpa à l’avant.

« J’ai beaucoup à dire, alors on va commencer par rejoindre un endroit pour boire. Nous ne sommes pas très loin du lac Kivu. »

David démarra, et la Batmobile fila. La route était très cahoteuse. Les deux étaient secoués de toute part, et, après une heure, environ, ils purent rejoindre les rivages du lac Kivu. Ils étaient près de la capitale du Sud-Kivu, Luhihi. David arrêta sa voiture sur un terrain vague, et enclencha à nouveau le camouflage optique. Ils rejoignirent une sorte de restaurant monté sur pilotis au bord de l’eau, avec une grande terrasse en bois. Ils s’installèrent autour d’une table, et David répondit enfin aux questions d’Alix. Pendant ce temps, le restaurant diffusait Radio Okapi, diffusant l’une des plus célèbres musiques de Johnny Clegg, le Zoulou Blanc : « Scatterlings of Africa ».

« Allons droit à l’essentiel, Alix… Ces types que tu as affrontés font partie d’une milice, l’Armée de l’Aube. Elle est dirigée par Ayo Keita, une saloperie qui se prétend général.  Cette milice cherche à attiser les flammes de la guerre. Cette paisible région, vois-tu, est liée à un conflit larvé entre plusieurs États qui durent depuis des années. Je n’étais pas né que ces pays se battaient déjà. L’une de leur méthode est d’armer des mercenaires, des terroristes, pour attaquer les villages, et ainsi déstabiliser la région. Dans ce domaine, Keita excelle. Moi… Moi, je suis né ici, et j’ai grand ici. Comme tu as sans doute pu le deviner, ma route a un jour croisé celle de Batman, et j’ai rejoint la Batman Incorporated. Mon objectif est de démanteler cette milice, et d’arrêter Keita. »

S’il y avait une seule personne au monde que David pourrait tuer, ce serait lui. Keita était une ordure, un criminel de guerre, et il était paradoxalement ce qui, chez lui, ressemblait le plus à un père.

« Mais parlons de toi… Avec ta super-force et ton endurance digne de She-Hulk, tu m’as dit au village que tu traquais quelqu’un. De qui s’agit-il ? »

Re: Scatterlings of Africa [Jeannie]

Posté : 25 sept. 2024 15:54
par Jeannie
Jeannie incarne:

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Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire
En ce qui me concerne, je suis d’accord avec le chef du village. Nous aurions dû éliminer ces mercenaires. Mais comme avec beaucoup de héros, faire le nécessaire n’est pas à la mode. Toujours cette idée de laisser l’ennemi en vie… Mais bon. Qu’il fasse ce qu’il veut. Ce ne sont pas mes cibles principales. Et cette impression se concrétise quand, après un certain temps en véhicule, nous entrons enfin dans le vif du sujet. Je ne pense pas que Shayne emploie ou se soit alliée avec cette milice. Ce n’est pas vraiment son genre. Probablement qu’elle a juste envoyé de ses agents dans le coin pour me mettre sur une fausse piste et me faire croire qu’il y avait quelque chose. C’est le genre de tactique qu’elle n’arrête pas d’employer ces derniers temps et c’est d’un chiant, vous n’avez pas idée! Je préférais et de loin quand elle était mentalement instable et prévisible.

Ayo Keita. Ce nom ne me dit rien. Batman, en revanche, et j’en avais reconnu l’influence, je connais. À mon avis, probablement un des plus grands coupables par association de l’histoire de cette planète, à renvoyer le Joker dans ces prisons et asiles passoires dont il ressort systématiquement pour tuer à nouveau… Si Batman avait tué le Joker, il aurait sauvé des dizaines, des centaines de personnes. Son refus de le faire à causer un grand nombre de tragédies inutiles. Je n’ai aucun respect pour Batman ou ce qu’il représente. Mais ce n’est ni le moment ni l’endroit d’exprimer ce genre de sentiment. Je me tais, j’écoute et je vois s’il y a quelque chose qui pourrait avoir un lien avec ma proie. Mais comme dit précédemment, c’est fort probablement une fausse piste. Vient ensuite une question logique, considérant que je n’ai pas réfléchit à ce que j’ai dit. Merde…

Dire que je traque ma sœur qui est une super criminelle n’est pas, en soi, un problème. C’est le fait que d’autres vont vouloir se mêler de choses qui ne les regarde pas, le problème. Mais c’est trop tard pour faire marche arrière. Ce qui a été dit a été dit et il faut vivre avec les conséquences. De toute façon, tôt ou tard, j’imagine, le sujet serait venu sur la table. Les gens ne visitent pas « par hasard » un village quelconque en Afrique attaqué par des mercenaires. Non. Il faut une bonne raison pour y être. Si je masque mon agacement et que je réussi à présenter la chose avec nonchalance, peut-être que cela va diminuer son intérêt et qu’il n’y aura pas d’autres questions. Je vais tenter le coup en espérant que ça fonctionne… Et on verra bien pour le reste. Allez Alix, on va voir si tu peux « bluffer » un apprenti de Batman ou s’il va voir clair dans ton jeu. Je préfère l’option un.


« Hum? Ah oui, je traque ma sœur. C’est une super vilaine et donc ma mère m’a chargé de l’éliminer. Mais c’était une fausse piste, pour ne pas faire changement. J’ai vu de ses agents dans le secteur mais il semblerait qu’elle les ait envoyés pour me faire croire qu’ils travaillaient avec ton Ayo Keita. Je finirai par l’avoir, c’est une question de temps. Comme elle n’est pas ici, cela me laisse tout le loisir de t’aider avec ta propre…

Euh... Mission? Vendetta? Croisade? Bref, t’aider à traquer ce type que tu cherches bien que je devine qu’on risque plus de tomber sur ses sbires que sur lui ou un lieutenant important. Je me dis toujours que si on cause suffisamment de pertes à un méchant, il finit toujours pare se montrer. Un raisonnement simple mais les solutions les plus simples sont souvent les meilleures. Tu as une idée de où on peut trouver ce type? »

Re: Scatterlings of Africa [Jeannie]

Posté : 25 sept. 2024 15:54
par Batwing
David n’était visiblement pas le seul qui avait des problèmes de famille. Alix lui expliqua qu’elle traquait sa propre sœur, une super-vilaine, sur conseil de sa mère, et que sa sœur semblait visiblement s’intéresser de près aux différents conflits qui traversaient le continent africain. Elle avait pensé que sa sœur travaillerait avec Keita, mais elle n’en était finalement plus si sûre, et était désormais prête à l’aider. Quand elle lui demanda s’il avait une idée de sa localisation, David haussa les épaules, et but le contenu de son verre.

« Si je le savais, j’y serai déjà. Keita n’a aucun domicile fixe, et la situation est tellement complexe ici… »

Il soupira lentement en se massant l’arrière du crâne.

« Tu te tiens au Sud-Kivu. On appelle ainsi cette région parce qu’elle est au sud de ce lac, le lac Kivu. Cette région abrite beaucoup de ressources, mais surtout deux : l’or, et l’or noir… Le pétrole. »

David poursuivit après quelques instants :

« Tu dois bien comprendre que cette région est en guerre depuis près de trente ans. Trois nations veulent s’accaparer ces richesses, et se livrent une guerre par intermittence, finançant des milices pour attaquer les autres. Un homme comme Keita trouve facilement sa fortune ici. Ce n’est pas le nombre d’employeurs qui manquent, surtout maintenant que les Chinois ont commencé à coloniser la région. Toi et tes muscles, tu viens de débarquer dans une jolie pétaudière. »

Il sourit doucement… Un sourire assez désabusé.

« Il y a trente ans, de l’autre côté de la frontière, les Hutus ont massacré les Tutsis… Le génocide rwandais. Tu en as peut-être entendu parler… Aujourd’hui encore, nous continuons à en subir les conséquences. »

David but encore.

« Keita… Cette ordure sait des choses, Alix. Il en parlait souvent. Tout ça a commencé il y a des siècles, mais il y a un évènement en particulier qui a déclenché le génocide, qui a mis le feu aux poudres… Le 6 avril 1994. Un missile est tiré, et touche l’avion présidentiel du Rwanda, provoquant la mort du Président du Rwanda et du Burundi. Cet évènement relance la guerre civile qui avait commencé il y a quelques années avant au Rwanda, et mène dès la nuit du 6 au 7 avril au commencement du génocide. Figure-toi qu’aujourd’hui encore aucune enquête n’a permis de déterminer l’origine de ce missile… Mais Keita, lui, le sait. »

David la regardait avec sérieux et intensité.

« Mes parents étaient des Tutsis. Pendant des années, Keita m’a menti. Il m’a dit que les Hutus avaient tué mes parents, mais c’était lui, lui et ses hommes… Moi et mon petit-frère, nous avons été embrigadés par ce fils de pute. Ce type que tu as vu au village… C’est mon frère, Isaac… Je l’ai abandonné… »

La voix de David accusa un léger tremblement.

« Keita doit répondre de ses crimes. Mais je dois aussi sauver mon frère. Isaac a toujours été plus influençable que moi, mais je sais que je peux le sauver. Si on a pu me sauver, on peut le sauver, lui aussi… »

David soupira alors, et ferma les yeux.

« Désolé pour tout ça… Mais je viens de le revoir… Il a mené cette attaque, mais il n’a tué aucun civil. Je sais qu’il s’en rappelle… Je sais qu’il n’est pas encore trop tard. »

Re: Scatterlings of Africa [Jeannie]

Posté : 25 sept. 2024 15:55
par Jeannie
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Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire
« Il faut juste que tu m’expliques un truc, par contre. À voir comment tu es équipé et habillé, je dirais… Batman, au moins comme influence si ce n’est mentor. Et Batman… Il est principalement à Gotham, non? Presque exclusivement, ajouterais-je. Mais bref. On va dire : Batman. Je ne suis pas experte dans ce domaine mais il ne serait pas plus du genre à t’avoir enseigné d’enfermer ton frère pour ses crimes?

Après attention, je ne te juge pas, hein. C’est toujours plus compliqué quand ça touche à la famille. Juste que… Tu ne risques pas de te faire regarder de travers par la Justice League, tout ça, si tu veux juste récupérer ton frère et qu’il échappe de ce fait à la justice? En ce qui me concerne, je trouve ça bien que tu suives tes convictions. C’est plus savoir quoi faire si on tombe sur un autre super héros qui ne partage pas ta vision des choses. Parce que bon…

Taper du vilain, aucun problème. Taper un héros… Ce serait un peu, beaucoup problématique pour moi. Disons juste que ma mère est plus ma créatrice et que ma… Programmation… On va dire… En tant qu’arme vivante risque de ne pas apprécier. Autre question, pendant que j’y pense. Je suis plus du genre force létale dans mes interventions. Je vais faire attention pour ton Keita ou toute cible que tu désignes mais… Est-ce que…

Ça va te poser problème? Je sais que plusieurs super héros sont obsédés par la notion de ne tuer personne mais ce n’est pas mon truc. Bref. Je veux bien t’aider à retrouver ton frère, si possible, ou te remettre sur la piste du type que tu cherches. Moi et mes muscles, comme tu dis, sommes prêts à passer à l’action. Pointe et je fonce. Tu n’auras qu’à t’occuper de ce qui survit à mon passage. Pratique de résister aux balles quand on est bourrine. »


Je n’ai pas vraiment touché à mon verre mais je me suis fait une bonne idée de ce qu’il cherche à accomplir. Je peux aider, c’est clair. Je veux dire… Je suis un bulldozer. Alors s’il faut prendre d’assaut une place forte ennemie pour encourager son frère à sortir et venir nous affronter… Je serai là! J’ai l’habitude d’attirer l’attention et de servir de diversion. Je suis faite forte après tout. Et lui, il semble plus être dans la précision, quelque chose de chirurgical, tout ça. Clairement qu’avec moi pour foncer dans le tas, celui lui permet d’être plus stratégique. Je dirais même que ça va faire une équipe quand même équilibrée si en plus il est doué pour éliminer les méchants à distance. Je ne dirai jamais non à un peu de support. Pas parce que j’en ai besoin. Juste que bon, parfois, c’est difficile de déloger le sniper ennemi qui vous tire dessus. Pas qu’il risquerait de me blesser…

Mais ça reste chiant. Pour une fois que ce n’est pas un truc ultra compliqué auquel je ne comprends à peu près rien. Là c’est simple. Il veut récupérer son frère et arrêter un méchant qui aime lancer des génocides. Pas d’organisation secrète, pas de grosse organisation à laquelle on ne peut pas toucher sans risquer de faire de scandale, rien de compliqué ou d’ambigu… On y va, on botte des culs, on tente de récupérer. Ça fonctionne, tant mieux. Ça ne fonctionne pas, on aura au moins fait le ménage dans un campement ennemi. Une petite victoire, c’est mieux que pas de victoire du tout, en ce qui me concerne. À la question : Alix, tu lui confies le commandement, la réponse est oui. Je suis habituée à foncer dans le tas, c’est grosso modo ma stratégie. Mieux vaut, dans ce cas, qu’il s’occupe des subtilités du plan… Raffiner la tactique à employer, si vous préférez…

Re: Scatterlings of Africa [Jeannie]

Posté : 25 sept. 2024 15:55
par Batwing
Alix évoqua le cas de Batman, de son code, de cette ligne grise qu’il se refusait à franchir, du fait qu’elle risquait de commettre des meurtres, et que Batman risquait de s’énerver si David ne soumettait pas son fils à la justice. David se contenta de hausser les épaules.

« Batman vient d’une ville où les lignes sont claires. Il y a un système étatique implanté, des prisons, des juges, la police… Ici, Alix, les choses fonctionnent différemment. Si tu conduis Keita à une prison locale, les geôliers le libèreront dans l’heure. Mais ne va pas te méprendre, je suis aussi le code de Batman. C’est… Disons que j’en ai eu besoin. De me fixer des limites. »

Il but un peu de son verre en repensant à jadis, quand lui et Isaac étaient des enfants-soldats.

« C’est Batman qui m’a sauvé… J’étais un enfant-soldat endoctriné par Keita quand j’ai été capturé. J’ai rejoint l’un des programmes de réhabilitation mis en place par les Nations Unies, un DDR. »

Un acronyme pour « Désarmement, Démobilisation et Réhabilitation ». Les Nations Unies avaient déployé un certain nombre de programmes de maintien de la paix dans les régions centrafricaines, ainsi qu’au Proche-Orient.

« Batman m’a recruté par l’intermédiaire de ces programmes… Je ne soumettrai pas Isaac à la justice, car la justice de ce pays ne fera rien pour lui. Non, sa place est dans l’un de ces programmes, qu’il apprenne ce que j’ai appris, qu’il apprenne qu’il y a un autre monde à suivre que celui de Keita. »

David resta silencieux pendant quelques instants. Il avait fini son verre.

« Je n’ai pas spécialement de problèmes avec ça. Je te l’ai dit : le Congo n’est pas Gotham City. Ne te fie pas à la beauté de nos régions, tu es dans une terre qui ne connaît que la violence depuis des années. Tout ce que je te demande, c’est de ne pas faire couler le sang inutilement. S’il y a quelque chose que j’ai appris, c’est que la violence n’engendre que la violence. Ici, tu ne trouveras que des gens qui ont tous de bonnes raisons de vouloir s’entretuer. Je ne souhaite pas perpétuer le cycle, je ne suis  pas devenu Batwing pour ça. Mais je n’ai pas non plus de solution miracle pour mettre fin à tout ça. »

L’homme haussa les épaules à nouveau.

« J’ai des alliés… Il existe une organisation africaine qui regroupe des super-héros, le Royaume. Au début, je pensais même que tu en faisais partie. Nous sommes près de la frontière avec le Burundi ici. À quelques kilomètres, il y a Bujumbara, le Royaume a une antenne sur place. »

C’était donc là qu’ils devaient se rendre…

Re: Scatterlings of Africa [Jeannie]

Posté : 25 sept. 2024 15:55
par Jeannie
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Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire
Il est marrant quand même, ce type. Comme si Arkham n’était pas la pire passoire qui soit. Comme si le monde occidental n’était pas corrompu jusqu’à la moelle. Comme si le système était vraiment différent d’ici. Il y a plus de glamour et de bling bling mais c’est la même chose. Le vernis de la soi-disant civilisation est extrêmement mince. Les riches s’en sortent constamment, les criminels, les vrais, ont souvent une armée d’avocats ou savent intimider les bonnes personnes pour avoir des sentences réduites ou pas de sentence du tout… Je ne cache même pas mon air dubitatif. Non. L’être humain fonctionne de la même façon, peu importe le milieu. Et s’il y a plus de guerre ici au nom du profit, ce « au nom du profit » prend juste une autre forme ailleurs. Mais bon. Nous ne sommes pas là pour avoir un débat philosophique sur la question.

Ce que je retiens par contre c’est que tant que je ne tue pas inutilement, tous les coups sont permis. Je carricature un peu mais… Vous comprenez facilement le principe de base. Moi ça me va. Je peux accepter ce genre de termes. De toute façon, je ne suis pas une tueuse en série, je fais uniquement ce qui est nécessaire. On pourrait argumenter sur la définition de « ce qui est nécessaire »… Mais je ne suis pas d’humeur pour un débat. Je vais pouvoir opérer comme d’habitude. Éliminer la menace. S’assurer qu’elle ne puisse pas récidiver. Brutal? Peut-être. Mais efficace, surtout. Et c’est ce que je vise, l’efficacité. Autrement, c’est laisser une chance à l’ennemi de fuir ou de passer entre les mailles du filet. Et ça, je refuse catégoriquement que cela se fasse si je peux l’éviter. Un criminel qui prend la fuite ne va pas se réformer. Il va récidiver. Et ce sang sera sur mes mains, en fait…


« Si ça peut te rassurer, je n’ai pas l’habitude de tuer pour tuer. J’élimine la menace, idéalement rapidement et efficacement. Je ne prends aucun plaisir à faire ce nécessaire, si tu te poses la question. Tuer un criminel ne m’apporte aucune joie. Faire du monde un monde qui s’est amélioré d’une très minuscule façon… Un peu, quand même. Autrement, qu’est-ce qui me différencierait de ceux que je combats au quotidien?

Je ne te mentirai pas. Je n’ai aucune foi dans cette espèce de programme de réhabilitation. J’ai vu trop de cas qui ont mal fini pour croire dans le système. Mais on traversera ce pont rendu à la rivière. Allons voir tes alliés et voyons comment tu veux faire les choses. C’est ton opération, après tout, je suis une étrangère ici. Et tu sais ce qu’on dit, n’est-ce pas? À Rome, on fait comme les romains, même si ce n’est pas Rome ici… »


Quoi? Au moins je suis honnête. On va aller voir ses alliés. On va faire la mission à sa façon. Et qui sait. Peut-être que je vais même apprendre quelque chose d’utile! On peut toujours apprendre, en fait, si on s’en donne la peine. En ce qui me concerne, parfois je suis partagé sur la question : est-ce que ça vaut vraiment la peine ou non? Apprendre implique de vouloir consacrer du temps à quelque chose. Et souvent, je me demande si c’est la bonne chose à faire. Il y a tant de criminels à neutraliser… Pour penser à autre chose, pendant le trajet que nous allons faire, je lui pose des questions sur l’organisation dont il a mentionné. Déjà, le nom. Cela fait un peu… Prétentieux, non? Quelle est l’histoire de cette faction, ses relations avec des entités comme la Justice League, tout ça… J’aimerais bien savoir si je vais tomber sur quelqu’un comme la patronne de Quiet…

Re: Scatterlings of Africa [Jeannie]

Posté : 25 sept. 2024 15:58
par Batwing
David fronça les sourcils quand Alix fit observer qu’elle n’avait aucune confiance dans les programmes de réhabilitation, car elle avait vu trop de cas qui avaient mal terminé.

« Je suis passé par ces programmes, Alix… Alors, mieux vaudrait pour nous deux que, parfois, le système fonctionne. »

Et il enchaîna ensuite, sur une réflexion plus personnelle :

« Vous, les Occidentaux, vous êtes très paradoxaux. Vous vivez dans vos pays en croyant qu’ils sont les pires du monde, alors que le monde entier vous envie. Tout ce que les habitants de cette région aspirent, c’est à être dans vos villes, à pouvoir bénéficier de pays où on ne se réveille pas en pleine nuit au son des rafales de mitraillettes, où la police n’existe que pour servir les différents seigneurs de guerre… Des paradis remplis de gens qui se croient en Enfer… Voilà comment je qualifierai vos pays. Batman m’a dit que c’était un phénomène naturel. Plus on lutte contre la corruption et l’inégalité, et plus les substrats d’inégalité et de corruption qui subsistent nous marquent d’autant plus. Cela m’a amusé. Moi, j’y vois surtout l’expression de cette arrogance occidentale. »

Ils se relevèrent ensuite, et David paya les boissons. En sortant, ils ne tardèrent pas à croiser un vieux bus rutilant, qui il était rempli à ras bord… À tel point que les gens commençaient à se tenir dehors, s’accrochant aux marches ou à l’arrière. Le bus s’arrêta en faisant grincer ses freins et ses suspensions.

« Les transports en commun sont rarissimes… Après l’attaque de tout à l’heure, il est probable qu’il n’y en aura plus pendant un certain temps. »

À bord de sa voiture, le duo traversa sans grande difficulté la frontière séparant le Congo du Burundi. Ils circulèrent sur une route goudronnée menant à Bujumbara. Il y avait une plage sur la droite, avec de petits hôtels typiques.

« Bujumbara est l’une des plus grandes villes du Sud-Kivu. C’est la capitale économique du Burundi, et c’était même jusqu’à quelques années sa capitale politique. Les politiciens locaux ont choisi de déménager la capitale, de l’emmener dans un lieu moins dangereux. »

La ville était très vaste. Avec plus d’un million d’habitants, c’était la ville la plus peuplée du Burundi, comprenant un aéroport, et une université dans les collines surplombant la ville. C’était justement vers l’université que David se rendait. En chemin, on pouvait voir que la ville était bondée de véhicules plus ou moins âgés, datant du siècle dernier. Les coups de klaxon se multipliaient, ainsi que les arrêts fréquents. David arrêta la voiture en approchant de l’université.

« Tantôt, je t’ai parlé du Royaume… C’est une organisation de super-héros africains qui, pour l’essentiel, agit en République Démocratique du Congo. Leur fondateur se situe à Bujumbara, c’est là qu’il y a fait fortune. Il s’appelle Josiah Kone. C’est lui qui m’a parlé de ce village. Si quelqu’un connaît des informations sur Keita et leurs prochaines cibles, c’est forcément lui. »

David arrêta sa voiture sur le campus de l’université, une université assez grande avec plusieurs départements constituant autant de facultés, le tout dans un style martial qui sentait bon les années 1970’s…

Re: Scatterlings of Africa [Jeannie]

Posté : 25 sept. 2024 16:12
par Jeannie
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Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

« Je ne suis pas occidentale, je ne suis même pas humaine », répliquais-je à son commentaire avec un haussement d’épaule disant clairement que ce qu’il dit ne me concerne en rien. Il critique les occidentaux par généralisation et ce faisant, sans savoir qui il a face à lui, il m’inclut dans sa tirade. Seulement voilà. Je viens d’une autre dimension. Enfin. Jeannie, ma créatrice. Et en tant que sa création, je ne suis donc ni humaine, ni terrienne ni de cette dimension. Contrairement à Jeannie, par contre, je suis plus vulnérable aux lois de cette dimension qu’elle. Mais je ne me considère pas et ne me considèrerai jamais comme une humaine. Enfin bon. C’est ultimement de peu d’importance. Qu’il dise ce qu’il veut dire, chacun a encore droit à son opinion, que je sache. Je continue de penser qu’il se berce d’illusions. Plus le sujet est jeune, bien…

Plus c’est facile de le déprogrammer. Plus il est vieux… Plus c’est difficile. Et pas que ça. Admettons qu’ils le déprogramment. Il va se passer quoi? Magiquement, on lui pardonne tout ses crimes? Ou il va quand même en prison? Et s’il n’est pas capable de supporter sa nouvelle réalité et qu’il se grille la cervelle, c’est du temps et des ressources investies pour rien. Batman ne sera pas toujours là pour en récupérer, des cas potentiellement perdus. Mais je garde ça pour moi. L’espoir fait vivre, prétend-on. Alors laissons-le espérer. Ça ne coûte rien. Pendant le trajet, j’écoute ce qu’il me dit, regardant le paysage sans vraiment l’apprécier pour autant. Je ne suis pas là pour du tourisme. Je suis ici en mission. Enfin. La mission de Batwing. J’admirerai le paysage plus tard. Quand la mission sera terminée. Ce serait stupide de se laisser distraire par les apparences. Et un peu beaucoup la honte.

Ce qu’il dit sur le « Royaume » m’intéresse davantage, cependant. Je me redresse légèrement, attentive… Avant de froncer les sourcils. Avec un nom prétentieux comme ça, ils sont pratiquement juste en République Démocratique du Congo? Même pas en Afrique au complet? Et c’est supposé être impressionnant? Dans le fond c’est votre petite guilde locale. Moi qui m’attendais à une vaste organisation, le SHIELD ou la Justice League d’Afrique… Je n’arrive certainement pas à masquer la déception sur mon visage. Je me serais attendu à plus. Le « Royaume »… Cela évoque quelque chose de vaste et d’imposant et pourtant… Bof, au final, qu’est-ce que ça change? Je suis là pour traquer et éliminer tout criminel qui interfèrera avec ce que Batwing veut faire. Qui donne l’information, ultimement, est de peu d’importance. Tant que l’information est fiable.


« Il n’y a donc pas d’équivalent du SHIELD ou de la Justice League en Afrique? Quelque chose de gros, à l’échelle du continent? Je ne dis pas qu’un effort à l’échelle nationale n’est pas bon, simplement que vous auriez accès à plus de ressources : humaines, matérielles, informations, renseignements… Non? Tu sais comme moi que les criminels n’hésitent pas à passer la frontière et aller où les héros n’ont plus de juridiction.

Je suis juste… Surprise, si tu veux. J’avais dans l’idée que chaque continent avait sa super agence de héros. Je ne vois pas pourquoi l’Afrique n’en aurait pas. C’est riche d’histoire, l’Afrique. De grands royaumes, tout ça. Donc, tout aussi logiquement, des héros qui se sont dressés un peu partout. Peut-être que c’est moi qui a une vision trop… Romantique de la chose aussi, qui sait. Je ne prétend pas à la science infuse donc… »

Re: Scatterlings of Africa [Jeannie]

Posté : 25 sept. 2024 16:12
par Batwing
Alix le contredit en lui indiquant qu’elle ne venait pas de l’Occident, mais d’une autre dimension. S’il avait été d’humeur taquine, David aurait pu lui dire que la différence restait très ténue. De l’Occident à l’Afrique, il y avait vraiment tout un monde d’écart ! Néanmoins, son attention fut surtout captée par le Royaume. Elle s’étonna de ce que cette alliance semble si petite pour se réduire simplement à la République Démocratique du Congo. David sourit doucement, tout en se dirigeant vers l’université.

« Le SHIELD intervient aussi en Afrique, tu sais. C’est une organisation mondiale dont les compétences relèvent d’un statut dépendant de l’ONU. En ce qui concerne les super-héros, et sans vouloir te vexer, je dois admettre qu’ils sont surtout nombreux en Occident. Comme sur tout le reste, les pays africains ont du mal à conserver leurs points forts. »

La fuite des cerveaux africains était une réalité beaucoup plus marquée qu’en Europe. Cela valait aussi pour les super-héros. Tornade, une super-héroïne du Kenya, en était un bon exemple, elle qui était partie vivre aux États-Unis.

« Et un super-héros n’a pas de juridiction, c’est justement ce qui fait notre force… Nous pouvons agir sans mandat international. Mais, si tu imagines le Royaume comme une organisation de super-héros façon Vengeurs pou Ligue des Justiciers, effectivement, tu te trompes. C’est plutôt un réseau d’informations. »

Ils s’avancèrent dans l’université, jusqu’à rejoindre sans trop de difficulté le bureau du professeur Kone. Josiah Kone portait d’élégantes lunettes, une barbe, et sembla ravi de revoir David. Une fois les présentations faites, ils se rendirent dans son bureau, où Kone leur proposa du café. Son bureau était assez agréable, avec un ventilateur, et plusieurs bibliothèques assez fournies sur la robotique. Il y avait des livres de Tony Stark, de Hank Pym, de Reed Richards… Ainsi que de chercheurs africains, et beaucoup de revues scientifiques.

« David fut l’un de mes élèves au sein du DDR. »

Cela expliquait le profond respect que Davdi lui vouait ; Kone était autant son mentor qu’avait pu l’être Bruce Wayne.

« Tu lui as parlé de la fondation du Royaume ?
Je n’ai pas eu le temps, Josiah, et je préfère que tu le fasses. »

Josiah Kone sourit doucement, et sortit du tiroir de son bureau un exemplaire du livre le plus lu au monde : la Bible. Il y avait un marque-pages sur une page précise de la Bible. C’était l’Évangile de Luc.

« Chapitre 17, versets 20 et 21. »
17.20 Les pharisiens demandèrent à Jésus quand viendrait le royaume de Dieu. Il leur répondit: Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards.

17.21 On ne dira point: Il est ici, ou: Il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous.
« Je n’ai jamais été un jésuite, Madame Alix, mais j’ai découvert la foi quand mon peuple s’est massacré au Rwanda. Comment des gens pouvaient-ils ainsi vouloir se massacrer, s’exterminer sans la moindre pitié, au nom d’un quelconque message. Le Royaume, c’est une allégorie, c’est un rappel et une utopie. Un rappel de ce que les religions nous enseignent, un rappel que tout être humain est égal à un autre être humain, une utopie quant à ce que les humains comprennent un jour ce message. Ce que je fournis, c’est une assistance aux réfugiés, aux personnes qui fuient la guerre ou l’oppression. Le Royaume, c’est un réseau de renseignements. Et c’est bien ce que vous cherchez, n’est-ce pas ? Des renseignements ? Sinon, pourquoi venir jusqu’ici ? Alors, dites-moi tout, ma chère… Dites-moi qui vous cherchez. »

Re: Scatterlings of Africa [Jeannie]

Posté : 25 sept. 2024 16:13
par Jeannie
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Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

J’écoutai avec attention les informations fournies par David. Naturellement, je suis curieuse. Et je pose des questions. Si le SHIELD agit en Afrique, si les super héros n’ont pas de frontières… Comment se fait-il que la situation ne s’améliore pas? Que des types comme Keita sévissent sans opposition? Quand on lit sur les actions des super héros posées en Amérique du nord ou en Europe, par exemple, ils démantèlent quelque chose. Arrêtent, neutralisent, empêchent, éradiquent… Il y a des résultats tangibles. Factuels. Médiatisés, même. Si les super héros ont pour mandat d’aider les gens en difficulté, et sans vouloir me montrer injuste envers l’Afrique… Tous ces pays en voie de développement ont considérablement besoin de plus d’aide que les autres. Sauf si bien sûr les super héros sont des faux. Des menteurs. Des mercenaires. Attirés par l’argent.

Le prestige. La gloire. Est-ce pour cette raison que l’Afrique est laissée à son sort, je me demande. Car les journaux ne vont pas faire état de nouvelles de super héros associés aux États-Unis, par exemple? Vous regardez Superman, Ironman, Batman et le reste… Qu’ils fassent partie des Avengers ou de la Justice League, on les dira américains quand même. Le citoyen moyen ne fait pas la différence et revendique cette… Appartenance. Et pas que cela. Si les super héros défendent la justice… Qu’un super héros africain quitte son pays pour apprendre, s’instruire, devenir plus fort ailleurs… Et qu’il revient ensuite, mieux équipé pour combattre l’injustice, ça ce serait normal. Mais s’ils ne reviennent pas… S’ils abandonnent leur terre natale… Ont-ils même le droit de prétendre défendre la justice? Je ne sais pas pourquoi je ne me suis jamais posé cette question avant. Peut-être…

Que je ne voulais pas considérer cette éventualité? J’ai livré le fruit de ma pensée à David sans m’attendre à une réponse. Et je suis encore troublée par ces réalisations quand nous entrons dans le bureau de ce professeur. Je suis tellement perdue dans mes pensées, en mode automatique que je sursaute presque quand j’entends le court échange entre les deux hommes. Et les choses ne vont pas en s’arrangeant sachant que « le Royaume » part de la bible, de la religion. Chose que je n’ai pas en haute estime, ne serait-ce que parce que ma déesse de créatrice est allergique au fait d’avoir un clergé. Selon elle, il ne devrait pas y avoir de religion. Juste de la philosophie. Le choc des idées, le pouvoir de la réflexion, de la créativité, du libre arbitre… Tant d’atrocités ont été commises au nom de la religion… Et cela ne s’améliore pas avec le temps, hélas. Loin de là d’ailleurs…


« Je… Ne me demandez pas ça à moi, c’est David qui cherche un criminel qu’il veut neutraliser. Moi je suis… Un peu perdue, en pleine réflexion. La religion est dangereuse. Malsaine. Tant d’atrocités ont été commises au nom de cette dernière. Des massacres. Des abus… Comment une organisation créée sur deux passages de la bible, dans ce cas pourrait être… Bonne… Sans avoir pour héritage les péchés commis derrière?

Je n’ai pas été créée pour avoir des réflexions philosophiques. Je suis une arme créée dans un but précis et plus j’évolue parmi les humains, plus je suis… Corrompue… Par des questions, des réflexions qui inévitablement nuisent à mon efficacité. David, est-ce qu’on peut avoir l’information sur ton type, partir à ses trousses et faire ce pourquoi j’ai été conçue au moins en partie, combattre le crime? Ce serait un excellent moyen de faire taire tous ces questionnements superflus en moi… »

Re: Scatterlings of Africa [Jeannie]

Posté : 25 sept. 2024 16:14
par Batwing
Les propos d’Alix sur la religion amenèrent Kone à froncer les sourcils. Visiblement, Alix appréciait peu la religion. David resta silencieux, conscient que ce n’était pas à lui que la femme parlait, mais à Josiah… Et, avant  qu’il ne puisse répondre, le professeur Kone s’efforça de répondre aux questions « superflues » de la femme :

« La religion, dangereuse… C’est un constat intéressant. Voyez-vous, moi, je considère que la religion est ce que les hommes en font. Pensez-vous que les hommes soient tous bons, Madame ? La religion, c’est ce qui fait de nous des êtres humains. Je ne vais pas vous faire un cours sur la religion, même si je tiens une chaire à ce sujet dans cette université. »

Josiah Kone examina lentement certaines des statuettes figurant sur son bureau.

« Je pourrais vous demander à quels massacres vous faites référence, mais… La liste est longue. Cependant, à chaque fois, la religion n’aura toujours été qu’un prétexte, un motif. Sociologiquement, la religion est liée au pouvoir temporel. Quand les Croisés ont organisé des croisades en Terre Sainte, il ne s’agissait pas tant d’évangéliser des barbares que de sécuriser des routes commerciales, et d’avoir un accès vers les terres d’Arabie. L’essor des croisades a historiquement coïncidé en Occident avec une hausse de la démographie, et donc un besoin d’enrichissement chez les classes populaires, qui manquaient de ressources. Les États latins d’Orient ont constitué une source d’enrichissement substantiel… Dans ce contexte, la religion n’était qu’un prétexte. Elle le fut également encore quand les barons du Nord assiégèrent les Albigeois au sud de la France. Sous prétexte de détruire une hérésie, ils en profitèrent pour s’enrichir, et le Roi de France pour renforcer son pouvoir sur des terres hostiles à la centralisation du pouvoir.
Inversement, le déclin du christianisme en Occident a également coïncidé avec quantité d’autres massacres et effroyables tueries où la religion n’était plus un quelconque prétexte. Les communistes, les nazis… À aucun moment, la chrétienté n’est entrée en ligne de compte. Maintenant, si vous considérez toujours la religion comme quelque chose de nuisible, relisez encore l’Histoire. Vous constaterez que l’essor et le déclin des civilisations coïncident toujours avec les phénomènes religieux. Quand une civilisation cesse de croire à une religion, elle décroît. Enfin, et sans rentrer dans ces considérations historiques, la religion n’a jamais appelé au meurtre, mais au contraire au pardon, à l’amour de son prochain. La religion constitue un lien inébranlable entre les individus, son enseignement est de nous dire que nous ne sommes pas que des êtres faits de chair, mais que nous avons aussi une âme, quelque chose qui nous dépasse, quelque chose qui nous transcende et qui nous unit.
»

Josiah Kone aimait beaucoup parler, et cela se confirmait en ce moment.

« Vos interrogations sont au cœur de tout phénomène religieux, jeune femme. Après tout, la foi repose sur une part d’irrationnelle, d’illogique, sur une croyance. Mais ne soyez pas si prompte à juger une telle force. Les royaumes vacillent, mais la foi reste. Nietzsche affirmait que Dieu était mort, que la religion avait vocation à disparaître, mais elle subsistera toujours… Car, au fond de lui, l’Homme aura toujours besoin d’espérer. L’Homme aura toujours besoin de croire en un idéal, de croire en quelque chose de meilleur que lui. C’est cela, Madame, la religion. Au-delà de toutes les couches de garniture, de toutes les circonvolutions et de toutes les mythologiques, la substantifique moelle de la religion, c’est la foi… La foi en un homme meilleur. Ne vous y trompez point, il n’existe pas ouvrage plus cynique et défaitiste que la Bible, et il n’existe pas de philosophie plus sombre que la religion. Car, au fond, le message de la Bible est assez clair : les hommes naissent et vivent sur Terre pour souffrir. Ils ne vivent que pour connaître la douleur, ils naissent d’ailleurs dans une douleur indescriptible, et ils ne feront que connaître la souffrance tout au long de leur vie. Combien de moments de bonheur la vie offre-t-elle en compensation de toute la souffrance qu’elle vous fait endurer ? Alors, pourquoi continuer à se battre ? Pourquoi vouloir vivre dans un monde pourri, dans un monde sclérosé ? Parce qu’il faut espérer, chère Madame. Espérer en un avenir meilleur, croire en le fait que la bonté, tôt ou tard, l’emportera. Croire que, malgré les injustices et les exactions, il existe une force supérieure qui nous exhorte à nous arracher de notre condition et à voguer vers un avenir meilleur… Et, finalement, n’est-ce pas ce que les super-héros sont supposés incarner ? Un idéal à suivre ? »

Re: Scatterlings of Africa [Jeannie]

Posté : 25 sept. 2024 16:19
par Jeannie
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Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

« C’est intéressant comme vous omettez toutes les atrocités qui ont été commises par les autres grandes religions autres que celle des catholiques. Tous ces attentats terroristes au nom d’Allah, ces théocraties oppressives qui tuent la liberté d’expression au nom de dogmes issus de textes religieux… Où est votre homme meilleur là-dedans? La religion utilisée comme prétexte reste une utilisation de la religion.

Nous allons devoir nous entendre que nous ne nous entendons pas sur la question. Je respecte votre érudition et vos convictions. À mes yeux, ce sont des mots. Les actions sont ce qui, ultimement, montre la vraie valeur des choses. Continuez de croire. C’est… Bien? Mais j’ai été créée par une déesse. Je sais ce qu’est le divin. Je suis techniquement une demi-déesse. L’espoir fait vivre, oui. Tant qu’il ne devient pas pensée magique, bien sûr.

Encore une fois, ce n’est pas ma place de juger vos convictions. Je suis une arme vivante, créée dans un but précis. Par une divinité, certes. Mais pas comme un instrument divin pour exécuter sa volonté. Comme… Un programme informatique. Avec des paramètres précis en tête. J’ai ma propre volonté mais j’aurais toujours cette conviction que faire ce pourquoi j’existe est la bonne chose à faire. Croire en soi, au potentiel de l’être humain…

Croire en quelque chose de tangible et d’observable me semble plus… Je ne sais pas… Accessible? Tangible? Compréhensible? Enfin. Je ne compte pas débattre avec vous. Je ne suis pas là pour cela et je n’en ai franchement pas envie. David, si tu peux récupérer l’information que tu cherches… Ta proie, notre cible, ne va pas attendre gentiment, une tasse de thé à la main, que nous arrivions quand nous arriverons... »


Je n’ai pas besoin de croire en quelque chose d’autre que ce pourquoi j’existe. L’être humain se torture à se demander sa place dans le monde, dans l’univers. En ce qui me concerne, je sais exactement pourquoi j’existe et ce à quoi je suis destinée. Il ne devrait y avoir ni confusion ni ambiguïté. Et pourtant, parfois… Le doute est là quand même. Et je ne saurais vous dire ô combien je déteste ça. Je ne devrais pas hésiter. Tout devrait être clair. Limpide. Je n’ai pas à remettre en question la raison de mon existence. C’est une bonne raison, une noble raison. Toutes ces réflexions… Philosophiques… Sont un poison pour moi. Une distraction qui me fait entrevoir des scénarios vides de sens. Je ne me considère pas comme une personne. Une personne ne vient pas au monde avec un corps d’adulte et un savoir déjà implanté dans sa tête. Absolument pas, c’est évident.

J’ai l’air humaine. C’est uniquement pour faciliter les interactions sociales, justement. Un peu comme une divinité prenant une forme compréhensible pour les mortels. Ce que je veux dire c’est que sur certains aspects, je suis plus proche de la machine que de l’humain. Créée avec des paramètres spécifiques et un objectif principal à accomplir. Bonne chose, mauvaise chose, je préfère ne pas y penser. Ce à quoi je veux penser en ce moment c’est comment atteindre notre cible, me concentrer sur la mission plutôt que sur des distractions. J’espère que le professeur comprend que je ne veux pas débattre que la situation me rend inconfortable et que je veux m’en aller. Si lui et Davidd sont capables de comprendre une situation simple, il ne devrait pas y avoir de problème. Retournons faire quelque chose qui a un sens. Quand Keita sera mort ou capturé, ce sera quelque chose de tangible et concret.

Re: Scatterlings of Africa [Jeannie]

Posté : 25 sept. 2024 16:20
par Batwing
Si Alix était têtue, c’était aussi le cas de Josiah, qui ne ratait jamais une occasion de parler et de dialoguer, surtout quand on exprimait des idées contraires aux siennes. David en aurait presque oublié la raison de leur venue ici !

« Allons, nous avons tout le temps, ma chère amie. Et je ne peux pas non plus laisser une question que vous me posez sans réponse. Le terrorisme islamique, donc… Je… Je pense qu’il y a un vieux proverbe chinois qui définit assez simplement le fonctionnement d’un terroriste : Quand le sage regarde la Lune, l’idiot regarde le doigt. »

Il sortit de son bureau un paquet de cigarettes, et en proposa le cas échéant à ses invités, puis fuma lentement.

« L’islam est une religion fascinante. Saviez-vous qu’elle a été le moteur de la civilisation islamique ? Alors que les Européens en étaient encore à pratiquer les saignées et avec une médecine qui reposait sur l’usage de champignons et de druides peu fiables, Averroès devenait un philosophe extrêmement talentueux, un médecin qui symbolisait une certaine interprétation de la religion. L’islam, voyez-vous, est ce que les hommes ne font. Pendant des siècles, les musulmans ont interprété les enseignements du Coran pour les adapter au fonctionnement de la société. Cela permit notamment aux sociétés de développer un droit musulman se voulant de plus en plus juste… Et puis, cette pratique d’interprétation du Coran s’est arrêtée. Il y a un terme qui désigne ça, et que mes anciens élèves comme David devraient bien connaître… »

David regarda le professeur Kone en souriant doucement.

« L’itjihad, la fermeture de l’effort de réflexion. Je m’en souviens très bien, Professeur, mais, sans vouloir vous déplaire, Alix a raison, nous ne sommes pas venus ici pour…
Eh bien, vous auriez dû ! Et puis, votre amie me dit qu’elle descend d’une divinité, non ? Alors, il me semble intéressant de discuter théologie, surtout face à une personne d’essence divine qui nie les bienfaits de la foi… En un sens, cela revient quand même un peu à vous considérer vous-même comme une menace. La religion, ma chère Alix, est au cœur de tout. Même ceux qui ne croient pas ne peuvent y échapper. On ne peut s’y soustraire. Mais revenons à ce que vous me disiez… Vous voulez comprendre pourquoi j’ai fait ce détour historique ? Les terroristes islamistes ne réfléchissent pas. Ils sont comme des benêts qui lisent un texte sans en comprendre le sens. Tous les versets qui existent sur le jihad, sur l’obligation de combattre et de tuer les incroyants musulmans… Les gens comme Averroères interprétaient la signification réelle de ces textes, ce qu’ils signifiaient réellement, qu’ils s’inscrivent dans un contexte historique précis, ou non. Bref, l’effort de réflexion incite à réfléchir au sens profond d’une norme juridique, et non à son sens littéral. Quand le Coran autorise la polygamie et explique qu’un homme peut avoir au moins quatre femmes, il nous dit aussi qu’on ne peut pas avoir plus de quatre femmes. Toute la nuance est là, dans ce que le texte veut dire… Non pas encourager la polygamie, mais la circonscrire, l’encadrer, la réduire… Comprendre le sens de ce texte, plutôt que de s’en tenir à une interprétation littérale et dénue de réflexions, voilà ce qu’il faut faire. Voilà pourquoi les terroristes regardent le doigt, et non la lune. »

David retrouvait bien là ce professeur énergique, qui pouvait parler longuement. Son monologue aurait sans doute, dans d’autres circonstances, conclu l’un de ses cours magistraux. Il avait fini sa cigarette, et, après quelques instants, reprit encore :

« Maintenant, et avant de passer à la raison de votre visite, je me dois de vous soumettre le dilemme que je soumets à chacun de mes étudiants en théologie et en droit. Connaissez-vous Antigone ? La pièce de Sophocle… Une pièce centrale, qui s’ouvre sur un dilemme moral. »

Josiah résuma rapidement la chose. Antigone avait demandé au roi Créon d’enterrer son frère, Polynice, car il était un traître, et ne méritait pas une sépulture. Antigone, en revanche, estimait que chaque défunt avait droit à une sépulture, car les Dieux l’ordonnaient ainsi.

« Chacun des deux protagonistes représente deux pouvoirs liés et qui se sont toujours opposés… Le pouvoir temporel, celui de l’État, et le pouvoir religieux. Antigone symbolise des millénaires de lutte entre ces deux pouvoirs, et cette lutte se poursuit d’ailleurs toujours aujourd’hui. En tant que fille de Déesse qui ne croit pas à la foi, que feriez-vous, Alix ? Suivriez-vous la logique de Créon, car la loi est écrite ainsi, ou suivriez-vous la logique d’Antigone, car tout défunt mérite une tombe ? »

Re: Scatterlings of Africa [Jeannie]

Posté : 25 sept. 2024 16:22
par Jeannie
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Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

Est-ce que j’ai manqué de clarté? Je me suis exprimée de façon parfaitement claire. Je n’ai pas envie de débattre, je ne suis pas là pour ça, je n’ai pas été créée pour ça. Nous perdons un temps précieux en futilité. Qu’il aille donc le dire, aux terroristes, qu’ils regardent le doigt au lieu de regarder la lune, qu’on rigole. C’est facile de rester à l’abri dans son bureau et de montrer qu’on sait des choses et qu’on se permette de philosopher. Je serais curieuse de le voir sur le terrain, quand les balles sifflent et que ces terroristes qu’il traite d’ignorants sont ceux qui tiennent les fusils d’où sortent ces projectiles. Est-ce qu’il tiendrait le même discours? En serait-il même capable? Je me retiens de passer quelques commentaires désagréables. Ce serait risquer d’entrer dans son jeu et je n’ai absolument pas le temps pour ça. Tentons de clore la discussion…

« En tant qu’arme vivante créée par une déesse, c’est la loi qui prévaut. Donc s’il s’était agi de moi, il n’y aurait pas eu d’enterrement. Suis-je rigide, est-ce que je regarde le doigt au lieu de la lune? Peut-être. Mais je sais ce pourquoi j’existe et ce que je dois faire. D’où la raison pourquoi se poser trop de questions devient dangereux pour la réussite de mon objectif. Si je commence à remettre en question mon but, ma raison d’être…

Qui sait quels dommages terribles ma Némésis serait capable de faire? Si je commence à penser comme vous, les mortels, avec des idées de seconde chance et de rédemption, j’aurai le sang de centaines sur les mains. Mais bon. Au risque d’être impolie, encore une fois, nous ne sommes pas ici pour philosopher mais pour obtenir des informations. J’aimerais pouvoir accomplir ma fonction en faisant quelque chose d’utile. »


Oui, j’ai mis de l’emphase sur le mot « utile ». Et oui il y a de l’hostilité dans ma voix. J’ai essayé d’être diplomate mais on dirait que certaines personnes refusent de comprendre tant que le ton ne durcit pas. Je ne comprendrai jamais pourquoi mais bon. Moi c’est simple : ou il la ferme et il nous donne les informations que nous sommes venues chercher ou je m’en vais. Je ne suis pas ici pour un cours de philosophie ou de théologie, je suis ici pour aider David à sauver des vies et à tenter, je dis bien tenter d’arrêter un dangereux criminel. Il me semble que c’est simple à comprendre et encore plus simple à faire. Donne les informations. Ensuite va dans ta classe et donne ton cours à des gens qui en ont quelque chose à faire de ton incessant bavardage et ses questions stupides. Vraiment, est-ce qu’il est nécessaire de se questionner sur tout, absolument tout? Non.

La loi est faite pour être appliquée. Pas pour qu’on lui trouve un million d’exceptions. On me dira : mais tu favorises l’élimination de menaces à un procès en bonne et due forme. Oui. C’est exact. Mais il y a des lois qui permettent l’usage de force létale. Tant que ça peut être justifié, dans ce cas, il existe une « clause » permettant de régler le problème de façon permanente. Mais encore là, même en monologuant dans ma tête, je ne suis pas la pour faire de la philosophie, je suis ici pour butter du mercenaire, démolir les installations d’un pourri et si possible, capturer le frère de David pour qu’il puisse, et je n’arrive pas à croire que je vais dire ça, tenter de le réformer. C’est tellement absurde comme notion. Comment quelqu’un qui a vu l’horreur et la mort peut croire en une telle idiotie? Mais bon. J’ai dit que je ferais un effort et un effort je ferai. On ne pourra pas me reprocher quoi que ce soit de ce côté…