The Multiversity

(Apparence de Kyoko : https://image.noelshack.com/fichiers/2018/51/7/1545564878-mei.jpg)

Il faisait froid, à en juger par le temps, c'était un début d'année assez banal au Japon, les fêtes étant passé, le quotidien retrouvait sa place habituelle. Errant dans les rues, elle ne semblait pas sortir du lot, une Japonaise comme bien des femmes autour d'elle, rien chez elle ne semblait prouver qu'elle venait d'ailleurs. Passant près d'un kiosque à journaux, elle vit la date, mais surtout l'année, 2019 venaient de commencer. Elle avait donc réussi, il n'était pas trop tard pour cela. Avançant dans les rues, elle avait ce sentiment étrange, celui de connaître cet endroit avec quelques différences plus ou moins grosses parfois. Un commerce qui change de nom ou d'aspect, un immeuble qui se dresse devant elle ou, au contraire à disparu,  Yoake semblait si différent et habituel à la fois. L'argent en poche, elle jetait un œil à l'heure avant de se diriger vers un endroit très calme à cette heure de la journée, l'après-midi débutait à peine. Même si les Love Hôtel ont la réputation de bien porter leur nom, c'était le genre de chambre que l'on pouvait louer à l'heure et ça tombe bien, car elle ne comptait pas passer sa journée ici.

Prenant une chambre simple, elle avait tout de même pris une chambre avec une fenêtre ou un balcon, cela lui sera utile pour la suite. Elle se mit à son aise – non, pas en petite tenue, mais elle ôta sa veste, écharpe et autre protection contre le froid – puis elle tournait un peu en rond. Elle savait ce qu'elle venait faire ici, elle savait ce qu'elle devait demander et pourtant, elle avait le trac... Face au miroir, elle se regardait, ses lunettes sur le nez, sa coiffure bien en place, rien ne trahissant ses intentions ou son identité ? Ok, elle tâtait sa poche, sentant un petit objet dedans qu'elle sortait. En apparence, ce n'était rien qu'un petit appareil rond en plastique et pourtant, c'était un objet très utile ! Elle ignorait s'il était unique, mais elle en possédait un, ce qui la rendait spéciale aux yeux d'une certaine personne. Elle appuya sur le bouton, pas de bruit, pas de vibration, de sonnerie ou autre. Elle savait qu'elle n'allait pas tarder.

La fenêtre ouverte, elle prenait place sur le lit, assise, attendant son arrivé, tout simplement. La personne ayant reçu cette alerte pourrait se méfier, mais elle n'avait rien à craindre. Aucun piège autour d'elle, il est même possible qu'elle était pour le moment la seule cliente de cet endroit. Pas de bombe, d'arme ou de piège, juste elle, qui attendait Super Girl. Elle savait que face à cet « appel à l'aide », elle allait être méfiante, mais si elle observait la situation, elle verrait que l'urgence n'était pas au rendez-vous. Logiquement, c'est Tessou Tsuzuri qui disposait de ce gadget et la seule utilisation fait à ce jour, à cette date, ce fut face à deux vampires quand elle protégeait Mélinda. Elle n'était donc pas du genre à appuyer dessus pour s'amuser. Elle ignorait si Super Girl l'observait pour voir un piège ou si elle tardait simplement, mais dans le doute, elle disait simplement, sans hurler, comme si elle était déjà dans la chambre...

« Tu peux venir, je veux juste te parler et ne t'inquiète pas, elle n'a rien, elle ne sait même pas que j'ai ce biper. »

Dis comme ça, ça pouvait simplement ressembler à un petit larcin fait sans le moindre mal pour appeler Super Girl, mais ce n'était pas un vol, si Kara appelait Tessou, elle lui dirait qu'elle avait bel et bien son biper sur elle et qu'elle était actuellement au commissariat, à travailler... Qui était cette fille ? La seule façon de le savoir était encore de venir à elle et de parler...

Kara flottait dans l’espace, bien au-delà des nuages, quelque part dans la stratosphère de la Terre. La lumière du soleil abreuvait son corps, renforçant ses cellules, lui offrant un repos incroyable. Yeux clos, elle flottait dans le vide, comme un voyageur à la dérive. Portant son uniforme classique, celui avec la minijupe, elle sentait cette dernière remuer sous l’effet du vent, mais n’avait pas froid. De fait, il était rare que quelque chose puisse atteindre la santé de Kara. Elle n’avait jamais été malade de toute sa vie. La Kryptonienne avait passé le Réveillon avec Tessou, une policière de Yoake, et aussi son amante. Plus le temps passait, et plus leur relation se confirmait, s’appuyait, se nouait… Elles avaient donc naturellement fêté la nouvelle année ensemble, avec Kyoko, la fille de Tessou, un bébé qui appréciait de plus en plus la compagnie de Kara. Là, dans les airs, Kara revenait sur sa vie.

Elle était venue ici il y a quelques mois, fuyant son monde natal, un monde où son cousin, Superman, était devenu un dictateur mégalomane. Elle avait fui par lâcheté, consciente qu’elle n’avait pas la force de s’opposer à son cousin et à ses alliés, les Seigneurs de la Justice. Ils contrôlaient le monde, et planifiaient d’en envahir d’autres, de répandre leur bonne parole ailleurs. Kara réfléchissait donc sur la suite des évènements. Elle savait que ce monde était protégé par beaucoup de justiciers, ainsi que par une organisation internationale, le S.H.I.E.L.D., qui était au courant de son existence. Kara avait eu maille à partir avec eux, et n’avait pas encore eu le courage de leur dire d’où elle venait, et la menace potentielle… Car, d’une part, elle n’était pas sûre que son cousin cherche réellement à envahir ce monde, et, d’autre part, elle n’avait pas envie que le S.H.I.E.L.D. l’enferme. Elle savait que l’organisation avait de la kryptonite en stock.

*Mais est-ce que je peux faire comme si rien ne se passait ? Je suis en train de fonder une nouvelle vie ici, et je ne peux pas occulter le fait que mon passé risque de ressurgir…*

Ainsi partagée, l’esprit empreint de confusion, Kara méditait, quand elle perçut un signal à hauteur de sa cuisse. Elle se redressa alors. C’était un biper, et il n’y avait qu’une seule personne au monde qui l’avait.

*Tessou !*

Elle avait conçu elle-même ce biper, et l’avait donné à Tessou, en lui disant d’appuyer ça quand elle avait besoin d’aide. Le biper l’appellerait, et émettrait un signal GPS permettant à Kara de savoir où elle se trouvait. Elle n’attendit guère, et s’envola à toute allure, traversant les nuages, pour rejoindre le Japon. Le signal émanait de la ville de Yoake, à une heure où Tessou était de service. Elle s’approcha ainsi d’un hôtel, et constata qu’il n’y avait pas de véhicules de police à proximité. La situation semblait en fait… Terriblement banale.

Ce n’était pas le genre de Tessou d’utiliser ce biper sans raison, et Kara se rapprocha du signal, utilisant sa vision à rayons X pour scanner la chambre d’où le signal partait. C’était une petite pièce avec un lit assez grand, et un éclairage retro autour. Elle se rapprocha de la fenêtre, et entendit alors une voix l’appeler. Supergirl fronça les sourcils, en constatant que ce n’était pas Tessou.

*Mais c’est impossible !*

Est-ce qu’on avait volé à Tessou ce biper ? Kara appuya sur d’autres boutons de l’appareil, et constata que le biper de Tessou était bien là… À quelques kilomètres de sa position ! Ceci signifiait qu’il y avait donc trois bipers, alors qu’elle n’en avait conçu que deux ! Kara se rapprocha alors de la fenêtre, et apparut de l’autre côté, sa cape flottant dans le vent, l’obscurité de la nuit lui conférant une allure menaçante.

« Qui êtes-vous ? Comment avez-vous obtenu ce biper ?! »

Et, surtout, comment savait-elle qu’en appuyant sur ce biper, elle appellerait Supergirl ? Celle-ci avait scruté les environs avec attention, et n’avait détecté aucune menace environnante…

Elle y était, elle était enfin arrivée à la bonne époque et prête à changer le futur. Ce bipeur, c'était la façon la plus simple d’appeler Kara sans avoir recours à un accident ou une situation dangereuse. Non pas que ce soit sa façon de faire de toute façon, elle n'était qu'une humaine normale, elle n'avait pas de pouvoir comme bien des gens. La situation pouvait être étrange, un bipeur censé être unique – du moins à sa connaissance – et qui se retrouvait à deux endroit à la fois ? Il ne s'agissait pas d'un bug, si Kara jetait un œil dessus, c'était le même, en tout point. Bon, il avait peut-être plus de petites marques d'usures, mais celui entre ses mains étaient plus ancien après tout. Mais si jamais il y a un numéro de série ou une marque quelconque dedans pour différencier celui de Tessou et d'un autre, elle verrait que c'était bel et bien le même. Apparaissant à la fenêtre, Super Girl était là, une allure presque menaçante, mais elle n'avait pas peur, elle souriait même en la regardant.

« Cela faisait longtemps que je ne t'avais pas vue avec les cheveux longs... ni cette tenue. »

Cette petite phrase pouvait faire réfléchir Kara. Elles se sont déjà croisé ? Cette fille était une sorte de fan girl qui gardait chaque article ou le Kryptonienne y apparaissait ? Loin de là, elle connaissait Kara depuis bien longtemps en vérité. Elle déposa le bipeur sur la table de nuit, Kara était là, elle n'en avait plus besoin. Et puis si elle veut y jeter un œil, elle pourrait se rendre compte que c'était bien celui de Tessou... sauf que Tessou avait bien le sien, si elle l'appelait, elle s'assurait qu'elle allait bien et que son bipeur était bien dans sa poche.

« Tu peux rentrer, Kara. Je souhaite juste parler avec toi. »

Souriant doucement, elle attendait que la super femme rentre enfin. Elle pouvait garder ses distances si elle le souhaitait, mais elle ne craignait pas grand monde ici. Et la kryptonite ? Eh bien, si elle en avait sur elle, elle serait dans une boite en plomb, or, elle n'avait rien de tel sur elle, donc ça éloignait cette possibilité. Et la magie alors ? Un des rares atouts à fonctionné contre elle et son cousin ici. Là aussi, ça ne risquait pas d'arriver, elle était une humaine tout ce qu'il y avait de plus normal. Mais bon, difficile de détecter cela simplement d'un regard. La jeune femme gloussa en observant Kara, remontant ses lunettes doucement.

« Désolé, je ne me moque pas, mais... ça me fait bizarre... »

Oui, ça l'était d'autant plus que Kara n'avait pour ainsi dire pas changé alors que pourtant, presque vingt ans séparaient cette jeune femme de cette Kara. Et dans son époque, mis à part la coiffure et la tenue, elle n'avait pas pris de ride, ou très peu !

« J'ai loué cette chambre, car c'est pratique, ils facturent la durée, pas la nuit donc, ça ne prendra pas longtemps. »

Normalement, non. Il ne lui restait plus qu'à se lancer, mais ce n'était pas aussi simple que dans sa tête. Elle pensait qu'elle aurait fait ça facilement en deux temps, trois mouvements, mais... ce n'était plus la même chanson face à elle maintenant. Après en avoir dit aussi peu en restant floue, elle devait se demander qui elle était, chose logique, elle devait donc répondre, mais elle voulait profiter de la situation et lire sa surprise alors, ne pas dire directement, mais de façon détournée, comment ? Qu'est-ce qui permettrait de lui montrer qui elle était sans dire son nom ?

« Si tu te pose des questions sur moi... Disons... que tu me connais pourtant bien... que tu aimes t'envoyer en l'air avec moi... » oui, là, elle jouait avec les mots, c'était vraiment s'envoler dans les airs, et non... autre chose. Enfin, pour cet exemple. « Nous avons même passé de bonnes vacances à la plage... tu adores me serrer contre toi... » Elle était consciente qu'avec tout ça, soit la super femme avait piger ce qu'elle sous-entendais, soit elle devait se demander si elle n'était pas schizophrène ? Mais elle allait lui donner le coup de grâce qui devrait lui dire de suite qui elle est et si ce n'est pas le cas, il était possible que Kara ai de drôle d'activité qu'elle ignorait. « Et que tu as déjà changé mes couches... Pas plus tard qu'hier soir, je suis sûr. »

Enfin, pas sûr, mais à cette époque, elle était déjà avec Tessou, non ? Après tout, si elle change ses couches parfois, c'est qu'elle était le seul bébé qu'elle voyait tout les jours depuis un moments... donc, Kyoko. Elle s'amusa de ce petit jeu, mais avant qu'on lui demande si c'était possible ou non, Kara venait bien d'un autre monde, sûrement même d'un monde parallèle alors un voyage dans le temps, c'est si incroyable que ça ?

Kara n’avait pas fabriqué d’autres bipers, et, en ce moment, elle craignait surtout une menace venue de son monde natal... Un monde où les super-héros étaient devenus fous, où Superman avait pris le pouvoir, et était devenu un Lord Of Justice. En se renseignant sur le Multivers, Kara avait appris que cette Terre parallèle avait un numéro, et qu’elle était connue sous le nom de Earth-50. Était-ce quelqu’un de cette planète ? Une jeune femme se tenait à l’intérieur, avec quelques formes, ce qui ne la rendait toutefois pas laide, au contraire. Une magnifique beauté, même, avec une poitrine généreuse, qui lui indiqua qu’elle n’avait rien à craindre. Kara avait scanné toute la pièce, et n’avait vu aucune boîte en plomb, aucune pièce de kryptonite, ni rien s’apparentant à un talisman magique...

*Mais, si cette femme est une sorcière, je ne peux pas le deviner...*

Méfiante, Kara entra quand même, et la femme ne tarda pas à lui parler, expliquant qu’elles se connaissaient. Kara fronça les sourcils en croisant progressivement les bras. Elle ne sentait pas de menace chez cette femme.

« Qui êtes-vous ? » demanda-t-elle brusquement.

Plutôt que de lui répondre directement, la femme indiqua qu’elles s’étaient envoyées en l’air récemment, et qu’elles aimaient le faire... Pour le coup, Kara ne prit pas cette phrase au sens littéral, et écarquilla les yeux.

« Si c’était le cas, je m’en souviendrais... »

Une Terre parallèle ? C’était l’hypothèse qui lui semblait la plus logique. Mais visiblement pas Earth-50, car, dans sa dimension natale, Supergirl n’avait jamais croisé cette femme... Ça, un lot pareil, elle s’en serait souvenue ! Qui était-elle donc ? La femme précisa alors qu’elles allaient à la plage ensemble, et que...

Elle lui changeait les couches ?!

Cette fois, la surprise put clairement se lire sur le visage de Kara, qui comprit alors à qui elle avait affaire.

« Ky-...Kyoko ?! »

Mais comment était-ce possible ? Kara la regarda encore, peinant à croire que le petit bébé de Tessou était devenu cette femme plantureuse et souriante.

« Mais... Comment... Enfin, que... ? »

Kara était si surprise qu’elle en perdait son latin !

La réaction de Kara était drôle, presque hilarante ! Kyoko s'était imaginé ce genre de réaction et c'était parfaitement ça, à quelques détails près, mais rien de grave. Elle en gloussait, laissant à Kara le temps d'avaler la pilule.

« Voyage temporel. Ce n'est pas plus étonnant que les mondes parallèles. »

Une chose du passé de Kara que Kyoko pouvait savoir, du moins cette version-là, car actuellement, quand bien même Kyoko a entendu bien des choses dans sa courte vie, elle ne pouvait retenir tout cela. Elle ne garderait même aucun souvenir de tout cela, de ses vacances à Novac ou du fait de voler dans les airs avec Kara, ce n'est pas le genre de chose qu'un bébé pouvait retenir ou alors, elle était très spéciale ! Si Kyoko était bien la fille de Tessou, vu son apparence, elle avait au moins la vingtaine, ce qui voulait dire qu'elle venait de loin. Mais si c'était bien vrai, c'était pour une bonne raison. Mais elle venait d'abord tendre un appareil qui ressemblait à une sorte de réveil de la taille d'un portable.

« C'est aussi simple que ça en a l'air mais cela fonctionne que pour un aller-retour, je ne peux pas encore me balader dans le temps, prochaine destination, c'est mon époque. »

Aucune date n'était affiché, mis à part la date du jour. Kyoko rangeait donc l'appareil dans la poche de son manteau posé sur le lit, observant la super femme. Si elle était venue ici en appelant Kara, c'était bien pour une raison et pas juste lui faire cette surprise. Tout le monde sait, à force avec les films ou séries, que changer une chose dans le passé modifiait le futur avec plus ou moins de conséquence, même la simple disparition d'un insecte pouvait jouer sur la balance. Mais malgré qu'elle savait ça et la connaissance de cause, car en voyageant dans le temps, on lui interdisait de changer le futur – cet objet était plus à un but touristique – elle n'allait pas les écouter et aller droit au but.

« Je vais éviter de tourner autour du pot, Kara. Il faut que tu changes le futur. »

Au moins, elle savait pourquoi la fille de Tessou était venue ici en appelant à l'aide. Mais pour quelle raison ? Pourquoi spécialement Kara ? Un événement majeur impliquant la mort de bien des héros ? Une maladie qui s'est répandue bien vite ? Pourtant, Kyoko semblait aller bien. Cependant, elle préférait éviter que la jeune femme ne s'imagine de trop gros adversaires.

« Ne t'inquiète pas, tu n'auras pas à affronter Darkseid, Doomsday, Zod ou encore ton cousin. »

Là encore, ce n'est pas le genre de choses que Kara balançait à tout le monde. Tessou savait pour son cousin et ses allures de dictateur, mais des noms comme elle venait de les citer, c'était aussi de véritables menaces qui fallait prendre au sérieux. Mais si son adversaire n'était pas un ennemi pareil, alors qui ? Sortant un papier de sa poche, elle le lui tendait, ne le lâchant pas tout de suite.

« Tu peux regarder cette note maintenant ou après mon départ, il y a la date et l'endroit où ça se déroulera. Il n'y a pas l'heure exacte, je n'y étais pas et les rapports ne parlent que de l'heure du décès, pas de l'accident... Il faut que tu sauves Maman, d'accord ? »

La mort de Tessou ? C'est pour ça qu'elle avait traverser les époques ? Si jamais Kara ouvrait le papier, elle verrait que la date était dans quelques années, rien d'urgentissime donc. Observant le sol, Kyoko racontait ce qu'elle savait, prouvant qu'il n'y avait pas besoin d'avoir des super pouvoir et une super force pour être un criminel.

« Ce n'était qu'une simple arrestation, un petit braqueur de supérette que Maman et son collègue ont arrêter, mais il a réussi à se défaire avant d'être menotté et... la balle a atteint sa gorge... Le temps d'arriver à l’hôpital... c'était trop tard... »

Elle n'y a pas assisté, elle n'a pas vu les photos, mais ce jour resta encré dans sa mémoire à tout jamais, mais une fois adulte, elle a tenue à connaître la situation exacte. Il suffirait donc à Kara de rester dans le coin ce jour-là, faisant semblant de donner un coup de main à Tessou, car elle était dans le coin ou même le stopper à la sortie de la supérette. Il passe directement par la case commissariat comme ça. Après, les détails, elle laissait libre envie à la super-héroïne, du moment que sa mère était sauvé ce jour-là.

« Si tu as des questions, je tenterai d'y répondre... »

Tenter, elle ne pouvait pas trop en dire sur le futur pour ne rien changer, du moins en événement majeur. Car on pouvait se dire qu'empêcher la mort de Tessou pourrait déjà changer le monde, non, leur monde à elles, pas aux autres. Tuer Hitler avant la fin de la guerre, oui, ça changerais le monde. C'est justement pour ça que Kyoko tente de sauver sa mère, c'est comme observer une peinture. Si le passé est une peinture, y ajouter un petit point avec un stylo dans un coin, ça ne se voit pas forcément, même en étant attentif, il faut se pencher pour le voir. Alors que si on tente de changer le passé en tuant Hitler avant la Seconde Guerre mondiale par exemple, c'est comme jeter un pot de peinture sur une toile, ça se voit forcément !

Il s’agissait donc vraiment de Kyoko ? Difficile, pour le coup, de voir en cette belle femme plantureuse le petit bébé qu’elle avait tenu encore hier soir dans ses bras. Mais était-ce effectivement si impossible que ça ? Kara elle-même venait d’une autre dimension, Earth-50, une dimension où son cousin était devenu fou, et avait fondé, avec les autres membres de la Justice League, un régime totalitaire qui avait pris le contrôle de la planète. Elle pouvait donc admettre l’hypothèse d’un voyage temporel, surtout qu’elle n’était pas vraiment une spécialiste dans toutes ces histoires de voyage temporel ou dimensionnel. Supergirl devait donc déjà accepter l’idée que Kyoko était bien là, face à elle.

« D’accord... Mais que fais-tu là ? »

La réponse vint naturellement de Kyoko ensuite, qui lui expliqua qu’elle allait devoir changer le futur. D’ici quelques années, un évènement familial terrible allait arriver, qu’elle lui indiqua en lui présentant une enveloppe. Kara l’ouvrit sans plus attendre, perturbée à l’idée d’apprendre que Tessou allait mourir. Elle vit un morceau de journal, comprenant un seul article découpé. Issu du journal local, il expliquait qu’une policière était morte dans l’exercice de ses fonctions, sur un braquage qui avait mal tourné.

Les yeux de Kara s’écarquillèrent en lisant cela, et elle regarda encore Kyoko, puis à nouveau le papier, et vit d’autres documents, tous ceux que Kyoko avait récupéré.

« Mais... Et je n’étais pas là pour la protéger ?! »

Sans trop en dire, Kyoko lui expliqua qu’à ce moment, elle ne se trouvait pas à Yoake, mais à l’autre bout de la galaxie. Elle était ensuite revenue sur Terre pour apprendre le décès de la mère de Kyoko, et avait ensuite élevé cette dernière comme s’il s’agissait de sa propre fille. Bien que n’étant pas spécialiste du voyage temporel, Kara avait lu des livres de fiction à ce sujet. Elle savait donc qu’il ne fallait pas changer le cours du temps. Pour autant, l’idée de laisser mourir Tessou lui était insupportable.

*Et puis, quand Marty a donné une lettre à Doc et qu’il s’est mis un gilet pare-balles ensuite pour survivre aux armes à feu des terroristes lui ayant vendu du plutonium, ça n’a pas engendré la destruction du continuum espace-temps...*

Férue de culture moderne, Kara avait eu l’occasion de voir sa seule référence certaine en matière de voyage temporel, la trilogie « Retour Vers Le Futur ». C’était un peu court, bien sûr, mais on faisait avec ce qu’on avait ! Toujours est-il qu’après le décès de sa mère, Kyoko avait manqué faire une dépression, et Kara, pour faire en sorte qu’elle aille mieux, avait construit avec elle une machine temporelle. Kyoko avait eu un accès direct à Sanctuary, l’équivalent de la Forteresse de Solitude de Superman, mais pour Supergirl, une station kryptonienne aquatique située dans les profondeurs de l’Océan pacifique. Un aveu qui n’allait pas bouleverser les choses, car Kara connaissait l’existence de Sanctuary depuis qu’elle était arrivée ici.

La station abritait les connaissances scientifiques du père de Kara, Zor-El, ce qu’il savait de la Terre, ses recherches sur Yoake, sur les Failles dimensionnelles, sur la position privilégiée de cette Terre au sein du Multivers, ainsi que ses recherches sur le voyage temporel. Avec ses travaux, Kyoko et Kara s’étaient donc rapprochées pour concevoir cet appareil.

« Je vois... Si je t’ai montré Sanctuary, c’est que tu devais vraiment être traumatisée... »

Après tout, Kyoko et Tessou entretenaient une relation très fusionnelle, et, vu l’année du décès, Kyoko était encore très jeune à ce moment.

« Je ferai le nécessaire, Kyoko, tu as ma parole... Ta Maman ne mourra pas comme ça ! »

Elle le lui promit, et se rapprocha ensuite, puis la prit dans ses bras.

« Je sais que je n’y suis encore pour rien, mais je suis désolée, Kyoko... Je t’ai juré de veiller à tout instant sur ta Maman... »

Et elle avait manifestement échoué...

Kara n'était pas là pour sauver sa mère, mais ce n'était pas sa faute, surtout que Kara devait savoir – ou s'en douter à cette époque – que Tessou n'était pas le genre de femme à appeler à l'aide, il faut vraiment que ce soit gros pour qu'elle s'entraide de Kara pour agir. Cela était arrivé sur certains coups de la police pour coincer Yakuza et divers criminels doués pour filer dans les mailles du filet. Mais là, une journée censée être banal, et puis des braquages, elle en avait déjà eut, et réussi sans soucis, pas dans ce genre du moins. C'était vraiment pas de chance pour cette fois. Par la suite, oui, ce fut difficile pour elle, et au début, elle vivait auprès de ses grands-parents, avec sa tante aussi. Logiquement, ses grands-parents avaient refusé pendant un temps que Kara s'occupe de Kyoko, elle n'était pas vraiment de la famille après tout. Mais après avoir joué en la faveur de Kara et avec l'aide de sa tante, elle avait réussi à grandir avec Kara aussi. La pauvre aussi avait besoin de soutien après tout cela. Même si la super-héroïne a aidé à mettre au point cette machine, Kyoko faisait cela autant pour elle que pour Kara.

Son excuse était de voir sa mère au loin, sans la rencontrer pour éviter d'être percé à jour. Sa mère savait être perspicace puis même à cet âge-là, elle aurait pu reconnaître sa propre fille, bien qu'elle aurait eut du mal à y croire. Pour Kara du futur, Kyoko était juste parti observer sa mère au loin afin de se « sentir mieux ». Mais son but était tout autre.

« Je sais pas si c'est vrai ce que tu dis ou alors j'étais trop jeune pour m'en souvenir, mais ce n'est pas ta faute. Maman savait se défendre, elle était forte. »

Certes, il y avait certaines choses du passé de sa mère dont elle ignorait comme l'épisode de la Duchesse, elle savait qu'elle avait quelques cicatrices sur le corps et qu'elle détestait qu'on les regarde ou qu'on y touche. De même qu'elle détestait la vue des scalpels. Mais bon, chacun à son jardin secret. Être dans les bras de Kara n'était pas chose anodine pour elle, même entre ses deux époques, elle avait que très peu changé, il fallait finement observer pour la voir plus jeune, en dehors des cheveux plus long ou plus court, des vêtements qui changent aussi.

« Mais si je suis aussi venue pour changer le passé, c'est aussi pour toi... Tu t'en veux énormément et tu as beau sourire, pouvoir porter des centaines de kilos facilement, ce poids-là est trop lourd à porter pour toi. »

Quoi de plus normal, Kara était une femme comme une autre, avec des sentiments alors perdre un être cher pouvait lui peser comme à n'importe qui. Gardant les mains de la kyptonienne dans ses mains, elle observait ses mains qui ont mis tant de raclées à de super vilains, pourtant si douces. Là aussi, ses mains n'avaient pas changé, il y manquait juste un anneau sur l'un de ses doigts. Un mariage qui ne signifie rien pour le Japon – sur ça, le Japon n'avait pas changé – et qui était fait comme sur Krypton. Tessou avait promis d'épouser son père donc elle n'est pas marier à Kara, pas de façon terrienne du moins. Une petite cérémonie avec peu d'invités, elle était jeune, mais Kyoko s'en souvenait.

« Je ne sais pas comment ça se passera une fois de retour à mon époque, si tout sera modifié, si le monde continuera de tourner simplement comme si n'avait changé dans ma timeline ? Mais je suis prête à faire ce sacrifice pour que tu puisses continuer d'être heureuse avec maman. »

Un sacrifice ? Pas au sens littérale, Kyoko n'allait pas perdre la vie pour si peu, puis même là, la patrouille temporelle ne verrait pas un changement si petit dans l'espace-temps donc elle ne craignait rien. Ce qui pourrait être sacrifié, c'est sa relation amoureuse avec Kara. Kyoko était une belle jeune femme, et même si elles se sont longtemps éloignées pour éviter cette situation, chacune avec leur propre raison vis-à-vis de Tessou, elles ont fini par se rapprocher, intimement.

« Tu as beau sourire Kara, je voyais bien que Maman te manquait. Parfois dans la nuit, tu prononçais son nom... »

Elle versait parfois quelques larmes aussi. Après tout, Kyoko ressemblait beaucoup à sa mère, bien que différentes sur certains points, elle était bien sa fille. Détournant le regard, elle avait un peu honte d'avouer à demi-mot leur relation future. Une relation qui du coup, ne devrait pas exister donc, ce n'était pas trompé ? En quelque sorte ? C'est compliqué les voyages temporels !

Kyoko venait de lui raconter une histoire triste, très déprimante, mais qui rappelait à Kara d’autres histoires... Celles de son monde natal, où son propre cousin avait décidé de franchir les limites après avoir perdu un proche. L’idée la saisit brusquement, et elle écarquilla doucement les yeux, avant de sentir Kyoko se blottir contre elle. Kara rougit doucement, n’osant pas lui poser la redoutable question, et alla la serrer contre elle, fermant les yeux. Kyoko lui assura que sa mère lui avait manqué, et Kara resta silencie.

*Est-ce qu’elle me dit tout ? Pourquoi ne parle-t-elle pas de ma future moi ?*

Pour éviter l’inaltérable ? Pour éviter une rupture du continuum espace-temps ? Ou parce qu’elle ne voulait pas lui dire que Kara avait fini comme son cousin ? Kara resta donc silencieuse, laissant passer quelques secondes, puis baissa la tête, et récupéra un petit écrin qu’elle avait avec elle.

« Tu sais, je... J’ai expliqué à Tessou d’où je venais, Kyoko. De quel monde j’étais originaire... De ce que mon cousin avait fait là-bas. Et... Même si je me suis jurée de ne jamais finir comme lui, je compte confier à Tessou dans un futur proche le seul objet sur Terre capable de m’arrêter. »

Elle brandit devant elle l’écrin, et l’entrouvrit légèrement. Immédiatement, ses doigts se mirent à trembler, tandis qu’une intense lueur verte émana du coffret en plomb. Quiconque connaissait un peu les Kryptoniens savait qu’ils étaient extrêmement vulnérables à la matière issue de leur propre monde, la kryptonite. Tout comme le corps des Kryptoniens avait muté au contact d’une étoile jaune, ils en étaient devenus allergiques à la kryptonite ayant également muté. La kryptonite verte était redoutable, faisant perdre à n’importe quel Kryptonien l’ensemble de ses pouvoirs.

Kara referma rapidement le coffret, et rajouta rapidement, sans laisser le temps à Kyoko de résoudre ce quiproquo :

« Là d’où je viens, le chagrin a été l’élément déclencheur qui a amené mon cousin à envisager d’être autre chose qu’un simple héros. Et... Ma plus grande hantise est de finir comme lui, Kyoko. Alors... Est-ce que tu as eu à utiliser ce coffret contre moi dans ton futur... ? »

L’hypothèse serait horrible, car elle serait finalement un aveu d’échec, la preuve que les Kryptoniens n’étaient sans doute pas faits pour ce monde. Évidemment, Kara ne pouvait pas se douter que, si Kyoko ne lui parlait pas d’elle, de sa future elle, c’était pour une raison intime bien différente ! Mais ce quiproquo allait sans doute devoir amener Kyoko à rectifier la réalité des choses...

Peu à peu, elle lui parlait de ce futur, ignorant comment cela allait changer son futur à elle ? Est-ce que cela aura pour cause de créer un monde parallèle, est-ce que tout aura changé une fois rentrer ou même, avait-elle fait une bêtise en parlant du futur ? Elle ne savait pas, elle verra cela une fois rentrer chez elle mais pas tout de suite, elle avait un peu de temps. Auprès de Kara, Kyoko était un peu appaisé, elle avait entre guillemet réussi sa mission, Kara savait où et quand agir pour modifier le futur, maintenant, ce serait à elle de jouer, elle avait les cartes en mains. Mais la super femme venait à redouter une chose en évoquant une chose que Kyoko savait déjà. La Kryptonite. Elle voyait la lueur verte si douloureuse pour la jeune femme qui évoquait quelque chose qu'elle savait déjà. En réalité, Kara avait peur de finir comme son cousin, elle le savait. Kyoko posa sa main sur la sienne, la maintenant pour ne pas qu'elle ouvre à nouveau cette petite boîte.

« J'ai connaissance de ce coffret, Kara, tu me l'a confier. Mais je n'ai pas eut, et j'aurais jamais à m'en servir... »

La jeune femme restait souriante, même si ce sourire était quelque peu simulé pour caché quelque chose, rien de grave évidemment mais après tout, ce futur allait changer, elle pouvait savoir certain détails.

« C'est vrai que ça n'a pas été simple pour toi aussi... Au début... tu camouflait ta tristesse en aidant la ville, sauf que les malfrats étaient plus mal en point que d'habitude, des os brisés ici et là, quelques pertes de consciences, ça aurait pu mal tourné c'est vrai... Mais tu m'as dit que des amis à toi étaient venue parler avec toi, t'aider à surmonter tout ça. »

Elle ne savait pas vraiment qui, elle était petite à cette époque là, et surtout, elle n'était pas là quand c'était arrivée mais vu qu'on parlait de Super Girl, il devait y avoir la Justice League pour elle, au moins Superman.

« C'est peu de temps après que j'ai commencé à vivre avec toi, mes grands-parents ont accepté que tu puisses m'élever. »

Évidemment, ce ne fut pas simple, mais elle les voyaient souvent et puis, Kara avait été pendant quelques années sa seconde maman, quand Tessou était encore là donc, elle n'était pas trop dépaysé. Affichant un sourire plus sincère à présent, elle posa sa tête sur son épaule en massant sa main dans la sienne.

« Puis en grandissant, nous sommes devenue un peu plus qu'une famille... »

Enfin, plus ou moins car un couple, c'est aussi une famille. Elle levait les yeux vers elle, rougissant doucement pendant que ses yeux avaient tout de même tendance à fuir son regard, gênée... Telle mère, telle fille... Après tout, elle avait bien évoqué que Kara prononçait parfois le nom de sa mère dans son sommeil, cela ne voulait pas dire que Kyoko la regardait dormir à son insu, c'est qu'elles dormaient ensemble.

« Tu continue de veiller sur moi, et moi... je veille aussi sur toi. »

En pensant que Kara aurait pu devenir, dans un futur proche, une femme tyrannique, elle avait été... À côté de la plaque. Kyoko s’empressa de la rassurer en lui certifiant qu’elle n’avait jamais eu besoin de recourir à la kryptonite contre elle, et qu’elle n’avait visiblement pas pété les plombs. Mine de rien, tout cela rassura profondément Kara, dont la principale hantise était de finir comme son cousin, sur sa dimension natale. Mais, visiblement, elle avait tenu bon ici, ce qui ne signifiait pas qu’elle allait faire tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher à Tessou son destin funèbre.

*Pour commencer, il ne faudra pas lui en parler. La connaissant, elle refusera de m’écouter si je lui dis la vérité, et voudra sûrement voir la version âgée de Kyoko.*

Et il était préférable d’éviter cela. Kara n’était pas une spécialiste de voyage temporel (ou dimensionnel), mais elle savait qu’il ne fallait pas trop jouer avec le continuum espace-temps. De fait, en venant ici, Kyoko avait déjà changé le cours du temps, et avait créé une nouvelle temporalité différente de la sienne... Sauf si on admettait que, dans le futur de Kyoko, celui dont elle était originaire, elle avait déjà remonté le temps. Auquel cas, le futur était immuable, et le voyage temporel de Kyoko vain, car n’ayant pas pu permettre d’empêcher la mort funeste de Tessou. Kara songeait brièvement à tout cela avant de sentir ses neurones s’enflammer. Ah, c’est pour ça qu’elle détestait les voyages temporels ! Mais, d’un autre côté, s’il y avait effectivement quelque chose qu’elle pouvait faire pour empêcher la mort de celle qu’elle considérait comme sa femme, elle se devait de le tenter !

Kara était donc sûre de son coup, et comprit ensuite ce à quoi Kyoko faisait allusion... Ce qui amena Kara à écarquiller les yeux. Après tout, la Kryptonienne n’était pas idiote, et, quand Kyoko lui fit comprendre qu’elles vivaient ensemble, et formaient plus qu’une simple famille, ses joues s’enflammèrent alors.

« Kyoko, tu... Ce n’est pas sérieux, si ? »

Mais oui, Kyoko était sérieuse, et Kara ne put s’empêcher de regarder différemment son corps. Kyoko était effectivement un peu enveloppée, mais cela ne la rendait pas moins désirable. Elle avait de très belles joues, une poitrine très volumineuse, et, de manière générale, une silhouette très mignonne. Mais, de là à imaginer qu’elles puissent toutes les deux se livrer à... D’ailleurs, Kara n’arrivait même pas à le formuler correctement tant tout cela lui semblait incongru !

Kyoko était toutefois sérieuse, et Kara rougit donc brièvement, avant de se racler doucement la gorge.

« Je... Et bien, je, euh... Je dois admettre que tu es très jolie, Kyoko ! Mais... Euh... »

Tout cela était en réalité très déroutant pour la justicière, qui choisit alors de parler d’autre chose :

« Tu... Tu comptes rester ici, ou... Repartir voir ta... Ta Kara ? »

Son but était fait, elle avait trouvé Kara, elle lui avait donné les informations sur le jour supposé de la mort de sa mère et une heure approximative, Kyoko n'ayant comme horaire que l'heure du décès. Elle pouvait donc repartir dans son coin, en découvrant comment le futur avait changé ? Ou bien retrouvé son quotidien en supposant qu'elle avait changé le futur dans ce monde, pas le sien ? Il était difficile de savoir s'il s'agissait de voyage dans le temps ou simple changement de monde ? Cela était monnaie courante apparemment, mais pour elle, c'était étrange. Comme pour les voyages dans le temps ou la moindre différence à de grosses conséquences, d'où le fait que la patrouille temporelle existait. Des soldats du temps chargée de maintenir le passé, présent et futur en état. Sauf qu'ils ne peuvent avoir des yeux partout et il y a une différence entre sauver une personne qui ne cause pas de vague et aller tuer Hitler alors qu'il n'était encore qu'un bébé, ça ferait l'effet d'une bombe dans l'histoire temporelle !

Elle n'avait rien à craindre, empêcher la mort de sa mère ne pourrait pas avoir de conséquence négative. Mais plutôt que repartir, elle préférait rester un peu avec Kara qui n'était pas beaucoup différente de celle qu'elle connaissait, en dehors du costume et de sa coiffure. Après tout physiquement, pour voir les différences, il fallait vraiment chipoter pour y voir une différence notable. Kyoko avoua à demi-mot donc leur relation qui la laissait sans voix. C'était compréhensible, comment se dire que le bébé dont elle s'occupait avec sa mère serait sa petite-amie dans moins de vingt ans ? Silencieuse, elle la laissait avaler la pilule, toujours en fuyant son regard, les joues en feu par cet aveu.

« Je repartirais... mon voyage est censé duré moins de vingt-quatre heures... Mais... je voulais rester encore un peu avec toi. »

Elle ignorait comment ses actes seront vus une fois de retour dans son époque, si tout avait changé ou au contraire, si rien n'avait changer. Si rien ne change... elle aura permis à une autre Kyoko de grandir avec sa mère, et elle retrouvera sa Kara. Si tout avait changé, elle ne serait pas avec elle, vivant une autre vie que celle qu'elle a connue. Se souviendrait-elle de cela ou sa mémoire sera formatée en conséquence comme si aucun voyage n'avait eut lieu ? Grande question sans réponse. C'étaient si complexes les voyages temporels ! Elle posa sa main sur celle de Kara, relevant les yeux, sans pour autant réussir à affronter vraiment son regard constamment.

« Pour dire la vérité... j'ai un peu peur... Maintenant que tu es en mesure de changer le futur, je... Je ne sais pas comment sera mon retour. Si cela va changer quelque chose de mon côté ou bien si cela sera comme avant ? D'un côté, je serais peut-être avec toi et ma mère, comme ça aurait dû l'être... Peut-être que rien n'aura changé... C'est pourquoi... »

Kyoko scella ses lèvres... Oserait-elle le demander ? Une fois de plus, telle mère, telle fille, elle détourna son regard en regardant ailleurs, ignorant combien de temps ce silence survola la pièce avant d'ouvrir à nouveau la bouche en regardant Kara dans les yeux.

« Je voudrais le faire, peut-être... une dernière fois. »

Le faire ? Ce que deux adultes s'aimant faisaient pour le prouver, pour procréer ou simplement par plaisir. C'étaient peut-être beaucoup à avaler pour Kara, en une seule fois, mais elle se doute bien que si elles sont proches dans le futur de Kyoko, elles ont été plus loin que juste se tenir la main comme deux adolescentes en rougissant.

« Je sais que c'est égoïste et que, techniquement, c'est tromper maman, mais... Si tu changes le futur, le mien, cela n'aura donc pas vraiment lieu ?! »

Question épineuse, car techniquement, Kyoko vient du futur donc, Kara le ferait avec une Kyoko adulte, mais si elle sauve sa mère, Kyoko n'a aucune raison de retourner dans le passé et vivre cette situation. Ce serait donc trompé, sans la tromper ? Voilà de quoi donner bon nombre de maux de tête.

« Pour être sincère, j'ignore comment ce sera, une fois de retour chez moi... Est-ce que tout sera comme si rien n'avait changer ? Peut-être que mon cerveau va changer mes souvenirs comme si la mort de maman n'était pas arrivée grâce à moi ? Ou alors, ce sera le cas, mais en conservant ma venue ici ou ce qui s'est déroulé durant toute ses années ? Donc... Il y a une chance que je ne sois plus ta... ta petite-amie... et que je redevienne... plus ou moins ta fille. »

Kyoko ne reniait en rien son père, elle était déçu que la vie ne lui ait pas permis de le rencontrer, que sa naissance soit aussi la date où son père à perdu la vie, mais voilà, Kara a été comme une seconde maman pour elle, c'est la vérité. Mais au fil du temps, avec ce qu'elles ont traverser, cette seconde maman est devenue plus proche que prévue et... Voilà.

« Je veux que tu y réfléchisses, quelques minutes si tu veux. Je veux que tu y réfléchisses, quelques minutes si tu veux. »

Ce n’était pas rien ce qu'elle demandait après tout mais... elle espérait repartir avec ce souvenir, qui sait ce qui l'attend une fois de retour ?

Était-ce une forme d’inceste ? Sur le principe strictement, non, mais... Tout de même ! Kyoko était pour ainsi dire sa fille adoptive. Kara était assez perplexe. Apprendre qu’elle avait une liaison avec Kyoko dans le futur était... Très déstabilisant. Et, face à elle, Kyoko était sincère, allant jusqu’à lui proposer de... De le faire ! La Kryptonienne, surprise, écarquilla les yeux, se demandant si la jeune femme plaisantait. Mais, loin de là, Kyoko lui expliqua même sa position. Si Kara arrivait à sauver Tessou, qu’arriverait-il d’elle ? Est-ce qu’elle disparaîtrait ? Est-ce qu’elle se retrouverait modifiée ? Après tout, la Kyoko qui se tenait devant elle était celle d’une temporalité où elle avait perdu sa mère. Si Kyoko revenait dans une temporalité où sa mère existait, cette Kyoko-ci n’y avait pas sa place. Mais, à vrai dire, Kara n’était guère une spécialiste de voyages temporels. Elle laissait ce genre de théories impensables à la Justice League ou au S.H.I.E.L.D. Kara, de son côté, devait déjà s’occuper de son propre cas, ce qui était déjà beaucoup. Mais, toute considération gardée, elle devait bien admettre une chose... Kyoko était plutôt belle !

La jeune femme était plutôt enrobée, mais cela ne dérangeait nullement Kara, au contraire. Supergirl l’observait donc, tandis que Kyoko, terminant ses explications, lui demanda juste d’y réfléchir, de penser à cela.

« Je... Euh... »

Kara était encore un peu déstabilisée, devant se faire à l’idée que le petit bébé qu’elle tenait dans ses bras était devant elle, en version adulte. Elle se rapprocha alors de la jeune femme, et posa sa main sur sa joue, la caressant doucement, en se blottissant contre elle.

« Kyoko, je... Je ne sais pas... Je ne crois pas que nous devrions... »

La Kryptonienne l’embrassa doucement sur les lèvres, mais sans vraiment chercher à donner une suite, juste à faire preuve d’un peu de confort et de tendresse avec elle. Kara était partagée entre son sens du devoir et une pointe de désir qui commençait à percer en elle. Oui, Kyoko était vraiment très belle, si belle que... Kara pouvait peut-être envisager de...

*Allons, tu n’es pas sérieuse, quand même !*

Mais si... Kara regarda encore Kyoko, et rougit doucement, ses mains glissant le long des épaules de la jeune femme. Elle se pinça alors les lèvres, avant de se racler la gorge, et poursuivit, en cherchant une porte de secours :

« Tu sais, on pourrait aller voir Tessou, elle... Elle a bientôt fini son service... »

Est-ce que ce serait une bonne idée ? Non, très certainement, mais Kara avait du mal à réfléchir posément, vu que son esprit était en train de lui jouer un tour !

La raison de sa venue dans ce passé était faite, Kyoko était venue jusqu'ici pour donner à Kara le lieu et le jour de l'incident qui ferait en théorie perdre la vie à sa mère. Elle pouvait donc rentrer en espérant que Kara tienne parole et empêche cela d'une façon ou d'une autre. Mais avant de retourner à son époque et voir quels changements l'attendait, elle voulait emporter un dernier souvenir. C'étaient peut-être ses derniers instants ? Qui sait ce qui se passera une fois rentrer chez elle ? On disait toujours de ne pas jouer avec le temps, mais on en expliquait jamais le pourquoi ? Le temps va se courber à ce changement ? Un univers parallèle venait de se créer où Tessou serait encore en vie après cette date fatidique ? Kyoko verra son présent et passé changé à cause de ce changement dans sa vie ? Peut-être qu'elle va disparaître et laisser place à une autre Kyoko qui n'aura du coup pas eu la même vie ? Elle ne savait pas et ça lui faisait un peu peur, c'est vrai... Mais elle était d'accord avec ce changement, elle était venue pour ça, pour que ce bébé qu'elle était à cette époque puisse grandir encore de très nombreuses années en espérant que, même quand le bébé sera comme elle était aujourd’hui puisse serrer sa maman dans ses bras.

Face à cela, après un court baiser, Kara chercha à éviter la chose, ça pouvait se comprendre et Kyoko ne voulait pas lui forcer la main, mais... un peu quand même.

« Oui, j'aimerais voir ma mère... mais je ne peux pas. Elle serait capable de me reconnaître et... Non seulement, je ne veux pas lui dire pourquoi je suis et... pour d'autres raisons. »

Les questions sur le futur et dans un cercle plus intime, sa liaison avec Kara. Si Tessou n'était plus de ce monde, elle accepterait peut-être, ça prouverait que Kara veillait sur elle-même dans un cas comme celui-ci mais peut-être pourrait-elle mal le prendre ? Kyoko passa sa main dans les cheveux de Kara, baisant doucement son cou en cherchant à la faire chuter en arrière pour s'allonger doucement sur elle, faisant monter ses lèvres jusqu'aux siennes et partager un baiser plus doux et langoureux. Si jamais c'était trop pour Kara, elle fera une croix dessus, mais tant que le non n'était pas sûre, elle cherchera à avoir sa petite part du gâteau.

« Ne pense à rien... Profite juste de ce moment... »

Elle pouvait comprendre que Kara pensait à sa mère ou du fait qu'elle commençait à s'engager sur quelque chose d'étrange, car Kyoko avait à peine un an à cette époque et celle qui se pressait contre elle était déjà majeur et vaccinée. Il y avait une chose qui ne changeait pas spécialement entre cette Kara et celle qu'elle connaissait. Le fait que Kyoko menait la danse. Bon, pour le coup, l'effet de surprise jouait un peu et à son époque, ça tournait, mais il est vrai que c'était plus souvent elle qui venait à elle pour passer ce genre de moment. Kyoko lâcha ses lèvres pour se redresser doucement, elle retirait doucement son pull, dévoilant son corps, ses légères rondeurs et montrant à Kara sa poitrine, encore cacher par son soutien-gorge. Noir avec des petites fleurs bleues, c'était mignon. Kyoko n'affrontait pas son regard cette fois, par peur d'aller trop vite ? Que les goûts de Kara maintenant ne soient pas les mêmes qu'elle lui connaissaient ? Elle attendait en tout cas un mot de sa part, un geste, pour aller plus loin...

Cette situation était... Incroyable. Invraisemblable, même. Et tout simplement surréaliste. Une Kyoko venue du futur qui l’avertissait d’un jour où Tessou allait mourir, et avec qui Kara avait une liaison. C’était... Dur à avaler. Même pour une extra-terrestre venant d’une autre dimension. Kyoko l’embrassa encore, et Kara frémit doucement en fermant les yeux, tout en frémissant encore. Les lèvres de Kyoko étaient très tendres, très agréables, et Kara se surprit à rougir, tandis que la femme la poussait en avant, parlant d’une voix douce, sensuelle. Elle refusa l’idée d’aller voir sa mère, probablement pour éviter un paradoxe temporel, ou... Peut-être parce que ce serait trop douloureux. Elle renversa en tout cas Kara, qui, en soupirant doucement, s’allongea sur le lit.

« Ky-Kyoko... »

Toute sa force semblait s’être évaporée. Rougissant doucement, Kara se retrouva au milieu de l’agréable lit rembourré, et vit sa partenaire enlever son débardeur, tout en se mettant à califourchon, la dominant de sa hauteur. Une belle poitrine apparut, recouverte par un agréable soutien-gorge noir avec des tâches bleues. Kara se pinça les lèvres, et la Kryptonienne caressa les hanches de la femme. Ses doigts glissèrent dessus, et elle croisa encore le regard de Kyoko. Un regard empreint d’assurance et de certitude qui ne manqua pas de la faire rougir à nouveau.

Cette fois, il n’y avait pas que de la gêne, non... Kara ressentait en elle cette bouffée, cette soif qui s’emparait de son corps, comme un appel inconscient qui venait à se diluer dans son organisme, se répandant voracement dans son être. Elle se redressa alors, et son visage se retrouva enfoui contre la volumineuse poitrine de Kyoko. Aussi incroyable que cette scène soit... Kara se laissait aller. Elle ne se l’expliquait pas, elle ne le comprenait pas, mais la soif était là, le bouton du désir avait été enfoncé.

« Oh, Kyoko... »

Sa bouche embrassa l’un des bonnets du soutien-gorge, et elle s’y frotta encore, tout en remontant ses mains. L’une d’entre elles caressa la nuque de Kyoko, glissant le long de ses cheveux. Kara se pressait encore chaudement contre elle, embrassant chacun de ses seins, mordillant le tissu des bonnets, les sentant durcir. Mue alors par une sorte de réflexe, elle redressa son visage, ayant encore du mal à voir en Kyoko autre chose que ce ravissant petit bébé qu’elle serrait dans ses bras, et à qui elle faisait quelques tours de vol dans le ciel, quitte à provoquer des sueurs blanches chez Tessou.

Mais, là, Kyoko était majeure. Est-ce que Kara pouvait se permettre d’y aller encore ?

« Je ne suis pas sûre qu’on doive continuer, Kyoko, je... Je ne comprends pas... »

Indéniablement, il allait encore falloir la motiver un peu !

Elle savourait, ce moment où elle se pressait contre Kara, embrassant la Kryptonienne en dégustant le goût de sa langue, de sa salive. Elle aimait la voir peu à peu sombrer dans ses bras, se laissant porter par ce plaisir. Kyoko aussi avait un léger remords, car même si elles n'étaient pas encore marier – car dans son futur, Kara avait épousé sa mère en un petit mariage comme sur Krypton donc, inutile aux yeux de la loi Japonaise – c'était plus ou moins rendre sa mère cocue. Mais il faut la comprendre aussi. Kyoko ignorait ce qui se passerait une fois de retour dans son présent. Comme à chaque fois que quelqu'un s'amuse à aller dans le passé, une règle toute simple et pourtant importante, ne changer rien. Pourquoi ? Elle ignorait la cause exacte, ce qui allait changer à présent chez elle maintenant qu'elle a prévenue la Kara du passé du sort qu'attendait sa mère à cette date précise.

Avait-elle détruit son monde ? Son monde sera formaté comme ce qui, maintenant, devrait se passer et ainsi Kyoko grandira avec sa mère et Kara ? Ou bien une sorte de police temporelle allait arrêter Kyoko pour avoir changé le passé ? Encore, qu'elle ait rencontrer Kara et dit qu'elle était Kyoko dans plus de vingt ans, ça n'aurait pas eu un véritable changement, la jeune femme aurait su que d'ici vingt ans, le bébé de Tessou sera une belle jeune femme en bonne santé apparemment. Mais raconter ce qui arrivait à sa mère, c'était déjà changé le futur. En admettant que Kara oublie le contenue de ce papier, la date, elle savait bien que dans quelques années, le destin de Tessou allait changer et Kara de son côté, même en oubliant la date précise, pouvait changer le destin.

Profitant de ses lèvres, elle attendait avec impatience qu'elle se lâche, qu'elle profite de son corps, mais Kara hésitait encore un peu.

« Qu'est-ce que tu ne comprends pas ? Ne t'en fais pas pour Maman, si tu la sauves, c'est comme si je ne serais pas venue ici, comme si tu ne m'avais jamais croisé, donc, ce n'est pas la tromper. »

Oui et non. Car les faits seront bien là, mais avec ce genre de situation, de voyage dans le temps, ect, Kyoko disait vrai. Si elle grandissait avec sa mère de Kara, elle ne serait pas si proche de Kara, elles ne coucheront jamais ensemble et donc, aucune autre raison pour Kyoko de retourner dans le passé. Mais s'il faut user l'artillerie lourde pour la convaincre, soit. Kyoko se redressa, toujours en restant sur elle, sauf qu'elle se retourna, lui montrant ainsi son dos. Elle s'avança un peu, étant plus sur ses cuisses qu'au niveau de son entrejambe. Puis, elle remua doucement ses fesses, les frottant près de son entrejambe, gardant un œil sur les réactions de la Kryptonienne quand même.

« Tu as toujours aimé mes petites fesses, alors... fait-toi plaisir... et prends-moi comme tu l'entends. »

Sauf qu'il y avait là, une petite différence entre les deux Kara qu'elle connaissait... Cette Kara, restait femme... Elle n'avait pas la possibilité de switcher entre les deux sexes. Un petit aveu sur le futur de la blonde, que Kyoko ignorait. Après tout, elle l'avait toujours connue ainsi depuis leur première fois. C'était Kara sa première fois, et pas avec un jouet. Et elle le remarqua, ne sentant rien de rien près de ses fesses. Soit Kara était vraiment bloquée par cette situation, soit...

« Hm ? Tu... rien de rien ? Oh... »

Non pas que Kyoko le prenait mal, mais elle préférait en dire le moins possible sur le futur, surtout entre elle et sa mère, si Kara était une femme à cent pourcent, ça voulait dire que ce changement avait été fait tôt ou tard pour Tessou... Elle ne savait pas quand Kyoko pensait que c'était une capacité de Krypton... Elles n'en avaient pas spécialement parlé, Kara ayant dit que c'était normal, Kyoko n'a pas chercher plus loin. Kara étant une extra-terrestre, pourquoi ça serait étrange ? Kyoko retourna s'écraser en douceur contre son corps, baisant ses lèvres tendrement.

« Dis-moi ce que je dois faire pour que tu te sentes bien, Kara. »

Pas la peine d'aller trop vite après tout. 

Kara était vraiment très confuse. Kyoko était… C’était un bébé ! Et elle se tenait là, sous ses yeux, l’embrassant longuement, tendrement, sensuellement. Et ce baiser était très agréable, tellement agréable que Kara ne la repoussa même pas, et, au contraire, prolongea le baiser. Elle se colla contre elle, sans trop comprendre  cette curieuse sensation qu’elle ressentait. Il y avait, certes, le plaisir inné lié au fait d’embrasser une femme, mais… Encore autre chose. Kara était confuse, tout simplement, et vraiment très perturbée. Kyoko, notant son trouble, continuait de la rassurer, l’embrouillant plus qu’autre chose en expliquant qu’elle n’était pas vraiment en train de tromper Tessou.

« Mais… Ce n’est pas vraiment ça, Kyoko, mais… Hier encore, je te tenais entre mes bras, et… »

Pour seule réponse, Kyoko la repoussa, et s’assit sur elle, en se retournant. Elle frotta alors ses fesses contre son sexe, cherchant à déclencher une quelconque réaction… Mais Kara n’avait pas encore avalé les pilules d’hermaphrodisme de Tessou. Elle en avait sur elle, car, depuis l’épisode de Novac, elle s’était amusée à les examiner dans son repaire, à Sanctuary. Mais, là, son sexe resta « plat »… Pour ainsi dire. Surprise, Kyoko se retourna encore, et l’embrassa de nouveau, se lovant contre elle, ce qui amena Kara à être couchée sur le lit. Papillonnant des yeux, la Kryptonienne rougissait, avant de sentir encore cette torpeur la saisir.

« Je… Je… Je ne comprends pas ce qui… »

C’était en réalité assez simple à comprendre. La Kara du futur avait donné à Kyoko un gloss assez spécial, conçu à Sanctuary. Car la Kara du futur était devenue hermaphrodite en étudiant les fameuses pilules, et en les croisant avec de la kryptonite rouge. Cette kryptonite spéciale modifiait le comportement d’un Kryptonien, et elle avait créé un dérivé de cette kryptonite à l’aide des potions et substances de Terra : de la kryptonite rose ! Une kryptonite très spéciale, qui amplifiait le désir sexuel. Et le gloss de Kyoko était justement recouvert de kryptonite rose. Insidieusement, Kara était donc en train de succomber, chaque baiser la faisant sombrer davantage. D’aucuns auraient pu s’offusquer devant ce qui, somme toute, s’apparentait à une forme de drogue, mais la Kara du futur avait toujours décrit ça comme un stimulant. Comme elle l’expliquait elle-même, la kryptonite rose ne créait pas le désir, elle ne faisait que l’amplifier.

Et, à chaque fois que Kyoko l’embrassait, le désir croissait donc. Kara soupira encore, entre deux baisers, caressant les épaules de Kyoko.

« Tu… Tu es un bébé, Kyoko… Je… Ce n’est pas possible… »

Mais elle le disait sans conviction, comme si elle-même était progressivement en train de succomber. À terme, il était impossible de lutter. Kyoko s’écrasait sur elle, son corps était chaud, et les mains de Kara caressaient ses hanches, descendant progressivement, frottant le bas de son dos, et glissèrent encore.

« On… On fait vraiment l’amour dans le fu-Futur ? » demanda-t-elle alors, toujours aussi nerveuse.

Kyoko tentait tant bien que mal de faire oublier toute cette hésitation à Kara. Elle tentait de jouer de ses charmes, ce qui d'habitude réussit à faire sombrer sa Kara dans ses bras, mais aujourd'hui, pas spécialement. Elle ne lui en voulait pas. Bien qu'identique, c'étaient deux Kara différentes. La sienne à connue la perte de sa mère et du coup, jouer les mamans de secours en plus de son job d’héroïne. Et elle, elle n'était que l’héroïne et amante d'une jeune femme se sentant un peu seule. Kyoko avait oublié les effets de son gloss, il faut dire qu'avec le temps, c'était devenue une habitude si bien qu'elle avait oublié ce détail. Et puis même si elle a connu ce petit maquillage à l'âge adulte, Kara lui avait dit qu'elle en avait déjà donné à sa mère, donc il était possible qu'à cette époque, Kara connaissait cette chose et son effet. Malgré les baisers, son corps chaud se pressant contre le sien, rien n'arrivait. Elle succombait doucement, mais elle était loin de tourner cette page et laisser libre cours à ses envies.

« Oublie, Kara... Je suis un bébé à cette époque... Mais je suis là pour que tu puisses offrir un avenir radieux à ce bébé... Là, je ne suis qu'une femme, une femme qui en aime une autre. »

Elle, en l’occurrence. Malgré tout cela, toute cette hésitation, Kyoko continua doucement de l'embrasser, espérant réussir à l'envoûter pour lui offrir un agréable moment avec elle. Elle cessait le baiser pour la regarder dans les yeux en replaçant ses lunettes, avant de caresser sa joue.

« Oui, Kara... pratiquement tout les soirs... si ce n'est plus... parlant de bébé... nous avons même évoqué le sujet, une ou deux fois. Je voulais porter ton bébé, mais tu refusais. D'une part, car nous étions encore bien jeunes, et d'une autre, tu avais peur qu'en le portant, ce bébé me fasse involontairement du mal. »

Bien que le sujet était de côté pour le moment – dans le présent de la Kyoko adulte – si tout se passait bien là-bas, ce sera à elle de mettre la belle blonde enceinte. Mais il y avait des soucis comme qui protégera la ville pendant neuf mois, voir plus ? Est-ce qu'un vilain ne débarquera pas en neuf mois pour provoquer Kara en duel ? Pouvait-elle songer vraiment à avoir une vie de famille vu son rôle dans cette ville ? Bref, des soucis qui ne concerne pas cette Kara, mais celle du futur. Kyoko se concentra à nouveau sur elle, embrassant doucement le bout de son nez avant de frotter le sien dessus.

« Mais je te rassure, je ne suis pas équipé pour ça, et si ça doit arriver à cette époque, ce serait à ma mère de le faire. »

Qui sait ? Dans ce monde, Kyoko aurait peut-être un petit frère ou une petite sœur dans le futur ? Mis à part avoir retiré le haut, sans mettre ses seins à nue, la jeune femme avait encore son pantalon, loin de l'avoir enlevé, elle espérait voir Kara se montrer plus curieuse avec cette partie de son corps qui lui plaisait tant dans son époque. Peut-être va-t-elle le lui retirer ? Ou bien tenter de deviner ce qu'elle porte en s'aidant que de ses mains sur la surface de ses fesses ? Kyoko venait du futur, mais elle ne connaissait pas cet avenir.

« Si ça te gêne tant que ça, laisse-moi faire... je te guiderais vers un endroit où tu te sentiras tellement bien... Mais avant ça, je veux que nous soyons sur le même plan, Kara. J'ai retiré mon haut, donc, fais en autant, s'il te plaît. »

Elle lui souriait doucement, sans la brusquer. L'idée de sentir sa poitrine déjà à l'air libre se faire écraser par sa poitrine, ça pourrait faire progresser encore un peu son envie de jouer avec elle. Continuant de l'embrasser avec douceur, elle venait tout de même lui donner un dernier détail qui pourrait lui faire changer d'avis, ou au moins augmenter son niveau de désir.

« Comme ça... je pourrais mordiller ton petit téton tout dur... »

Les balles avaient beau rebondir sur sa peau, mordiller son mamelon lui ferait le même effet que les autres humaines.

Elles, avoir un bébé ? Les informations se succédaient de la part de Kyoko, mais Kara était toujours aussi confuse… Et même encore plus confuse ! Se pouvait-il vraiment que les deux envisagent d’avoir un enfant plus tard ? Kara savait qu’il existait à Yoake des pilules spéciales, mais, de là à le faire avec la fille de Tessou… Mais Kyoko ne mentait pas. Kara percevait des battements cardiaques normaux, tout juste emballés par l’excitation sexuelle, mais rien qui n’illustre la volonté de mentir. Cette femme était donc honnête, et, ce qui gênait encore plus Kara, c’est que, plus le temps passait, et plus elle était en train de succomber ! Oui, Kyoko était magnifique, une femme toute en chair, toute en forme, qui la dominait doucement, et retira son haut, dévoilant une lourde poitrine retenue par un soutien-gorge noir. Kara se pinça les lèvres, et Kyoko lui demanda ensuite de retirer, à son tour, son haut.

Kara la regarda donc, et se racla la gorge.

« D’a… D’accord… Mais je dois retirer ma cape, d’abord… »

Elle se redressa alors, et se remit debout. Ses mains retirèrent les agrafes de sa cape rouge, qui tomba sur le sol. Un instrument indispensable pour lui permettre de voler dans les airs. Sans la cape, elle avait du mal à négocier les virages, et, à vrai dire, les premières fois où elle avait essayé de voler, et où elle ne s’était pas servie de sa cape, elle s’était souvent écrasée sur le sol, ou contre le décor. Délestée de sa cape, Kara tira ensuite sur son justaucorps, et s’attaqua à la ceinture dorée séparant la minijupe du justaucorps, et permettant de retenir le haut. La ceinture tomba donc aussi, et elle retira son haut.

Sous celui-ci, Kara était nue, et se présenta donc à sa partenaire avec uniquement sa minijupe rouge et ses longues bottes de la même couleur. Sa poitrine se dressait fièrement, et elle retourna sur le lit. Sa main caressa alors la joue de Kyoko, et son pouce glissa tendrement sur ses lèvres, tandis qu’elle se mit à doucement sourire.

« Tu es vraiment devenue une femme magnifique, Kyoko… »

Et Kara l’embrassa alors, se pressant contre elle. Oui, c’était bien la Kyoko qu’elle connaissait, mais, comme elle-même le disait, elle venait du futur, futur où elle avait grandi, et où elles avaient fini par tomber amoureuses. Était-ce si bizarre que ça ? Dans l’absolu, même Captain America était tombé amoureux de la nièce de Peggy Carter, Sharon Carter. Certes, c’était sa nièce, mais le lien de famille était tout de même évident… Kara se laissait aller, et elle acceptait progressivement cela, aussi étrange que puisse être cette relation.

« Montre-moi à quel point l’adorable bébé que je connais est devenu une belle femme… »

Face à Kara, Kyoko faisait son possible pour la détendre. Elle savait en venant ici que ça n'aurait pas été simple de lui apprendre tout ça et qu'elle lui tombe dans les bras facilement. Ici, Tessou était encore en vie donc forcément, Kara aimait sa mère. À cette époque, l'idée d'imaginer Kyoko adulte lui avait peut-être traversé l'esprit, mais de là à s'imaginer une aventure avec elle dans une vingtaine d’années. Ce serait étonnant. Même à son époque, leur idylle ne s'était pas fait du jour au lendemain. Kara a élevé Kyoko pendant plusieurs années, leur tristesse vis-à-vis de Tessou les a fait se rapprocher, un peu trop. Autant son adolescence a été banale, autant arrivée vers ses seize ans, elle a commencé à s'intéresser à Kara. L'aidant dans ses moments de doutes, puis de fil en aiguille, elle a fait des choses avec elle, jusqu'à se trouver plus qu'une famille.

Kyoko se retira, laissant Kara retirer sa tenue, un poil différent de celle qu'elle connaissait actuellement, donc elle n'en perdait pas une miette. La cape qui se détachait, puis sa tenue qu'elle retira. De ce qu'elle voyait, c'était une pièce ? Donc, sous sa jupe... Intéressant. Soit Kara portait autre chose, soit elle était nue, ce qui serait assez logique vu qu'elle n'avait rien en haut. Une fois prête, elle voyait que son corps n'était si différent de sa Kara, comme quoi la Kryptonienne avait une façon de vieillir plus lente.

« Et toi, tu es toujours magnifique. »

Elle souriait, accueillant avec plaisir les lèvres de la belle blonde contre les siennes. C'était toujours aussi doux, elle sentait dans son baiser une certaine retenue, mais comme c'était ici sa première fois avec elle, c'était logique. Même leur première fois, ce n'avait pas été aussi grandioses que les suivantes. Kara semblait plus ouverte pour la suite, alors il ne fallait pas la décevoir. Ce fut à son tour de faire un effort. Face à elle, elle venait dégrafer son soutien-gorge, venant ainsi libérer une belle poitrine bien ronde et bien moelleuse, mais Kara va vite s'en rendre compte. Sans faire preuve de trop de pudeur, elle remua pour retirer ses chaussures sans en retirer les lacets, avant de déboutonner son jean et le retirer. Maintenant en petite culotte, elle était aussi habillée que Kara, si ce n'est moins, car elle était pied nu. La demoiselle avait quelques rondeurs, mais il fallait avouer qu'elle était tout de même très mignonne.

« Je suis toujours aussi belle pour toi, maintenant ? »

Elle ne s'attendait pas à ce que sa réponse change, mais elle essayait de couvrir le silence. Doucement, elle se rapprocha d'elle, la rejoignant sur le lit à quatre pattes avant de doucement s'allonger contre son corps. Voilà qui sera nouveau pour Kara, sentir leur peau se frotter, faire preuve de douceur entre elles. Remontant doucement ses lunettes, elle venait cueillir un tendre, mais court baiser sur ses lèvres. Sa petite culotte était assortie à son soutien-gorge, bleu foncé avec de légers motifs de fleurs.

« Je te laisse découvrir mon corps si tu le désires. Je me contenterais de t'embrasser. Tes lèvres, ta peau... N'hésite pas, Kara. »

Souriante, Kyoko savait que Kara n'avait pas se libérer en un instant, mais il faudrait qu'elle fasse preuve d'un peu de volonté, comme ce fut le cas quand Kara avait appris des choses à Kyoko. Une sorte de retour à l'envoyeur. Si jamais elle devait s'allonger pour la laisser profiter, soit, si elle devait juste laisser ses mains se balader pendant qu'elle l’embrassait, à elle de voir.

Petit à petit, Kara se libérait. Tout ça était assez surnaturel, mais elle sentait le désir croître en elle. Ce n’était pas quelque chose qu’elle avouerait à Tessou, mais… Somme toute, elle se disait que ce n’était pas vraiment la Kyoko qu’elle connaissait. Elle ne couchait pas avec un bébé, mais avec une femme, une femme qui avait visiblement connu bien des épreuves dans le futur, et qui s’était intimement rapprochée de Kara. Sa mère se serait sans doute énervée en voyant que Kyoko n’avait pas gardé la taille fine de sa mère, signe qu’elle ne faisait sans doute pas beaucoup de sport… Mais, en la voyant se déshabiller, Kara ne pensa qu’au plaisir qu’elle ressentait, et ses yeux se régalèrent de cette vue. Kyoko était très belle… Magnifique, même.

Elle se déshabilla sous son nez, finissant en petite culotte. Kara, elle, ne portait plus que sa minijupe, ainsi qu’une culotte dessous… Et ses collants rouges. Sa partenaire la rejoignit à nouveau, ses lourds seins se dandinant sous les yeux de Kara. Elle se dressa ensuite au-dessus d’elle, et s’allongea sur son corps, n’ayant tout simplement aucun sentiment de peur devant Kara. Les deux femmes s’embrassèrent encore, et, même si Kara parlait peu, elle réagissait instinctivement, sa main allant saisir les cheveux de sa partenaire. Sa bouche se plaqua à la sienne, et elle soupira doucement, jouant de sa langue avec elle, frottant son corps contre le sien, déplaçant son autre main pour caresser le dos de Kyoko. La jeune femme l’écrasait doucement sous son poids, un véritable cocon de chaleur, tout en incitant Kara à agir.

« Kyoko… »

Cette fois, ce n’était pas un mouvement de protestation, mais un léger soupir, comme un cri de plaisir, un souffle langoureux.

« Ma petite Kyoko… » rajouta-elle ensuite.

Un sourire éclaira son visage, et elle repoussa doucement Kyoko, la couchant sur le dos. Kara grimpa ensuite à califourchon sur elle, et papillonna des yeux, observant sa peau, son corps… Ses mains caressaient son ventre, et elle se pencha en avant. Cette fois, elle n’allait pas chercher les lèvres de Kyoko, mais l’un de ses seins. Les gros seins de Kyoko l’attiraient, deux délicieux obus de chair, et elle se mit à les suçoter, en prenant un contre sa bouche, mordillant le téton, et frotta son visage ensuite. Elle pouvait juste s’amuser à frotter sa tête dans le creux, sentant les seins de Kyoko s’enfoncer sur sa peau, Kara léchant l’espace entre les deux, avant de s’attaquer encore aux tétons.

Kara s’y frottait avec plaisir, savourant la généreuse poitrine de sa partenaire… Et désormais amante !