The Multiversity

Madripoor. Une petite île indépendante située au large de l’Indonésie, une principauté conquise il y a des siècles par des flibustiers désireux d’y construire une utopie libertine, à l’image de certaines îles des Caraïbes qui étaient devenues des refuges paradisiaques pour les pirates. Madripoor avait réussi à conserver son indépendance. Officiellement, l’île était une monarchie, mais, dans les faits, le pouvoir était détenu par des organisations criminelles qui travaillaient et coopéraient avec de nombreuses organisations internationales. Véritable paradis fiscal, l’île s’était également enrichie grâce aux nombreux placements d’individus soucieux de payer moins d’impôts dans leurs pays. Madripoor abritait aussi son lot de criminels, car la principauté refusait catégoriquement toute forme d’extradition.

Situé à proximité du détroit de Malacca, l’une des régions les plus connues au monde pour les faits de piraterie, Madripoor attirait bon nombre de critiques sollicitant une action militaire. Une telle opération était compliquée, car, si les États-Unis et ses alliés occidentaux y étaient favorables, la Chine et la Russie protégeaient Madripoor. De fait, derrière les agitations médiatiques, tout le monde semblait se faire à l’idée de cette île. Les sites Internet et certains reportages avaient réalisé des enquêtes pour démontrer que la CIA avait fait appel aux pirates de Madripoor dans le cadre de la lutte contre le communisme, et, aujourd’hui encore, l’île de Madripoor était utilisée pour combattre les groupuscules terroristes fondamentalistes. Mais certains accusaient des groupuscules madripooriens de soutenir des terroristes, et de les abriter.

L’île avait connu bon nombre de bouleversements ces dernières années. HYDRA, une organisation terroriste, avait cherché à en prendre le contrôle, tout comme Mystique. La mutante métamorphe avait développé sur place une hormone de croissance spéciale, une drogue qui renforçait les pouvoirs des mutants. Si Mystique et l’HYDRA avaient été chassés, Madripoor avait retrouvé son indépendance.

L’île était dirigée par les Grandes Maisons, qui élisaient ensemble le souverain de Madripoor. C’était une monarchie constitutionnelle et oligarchique, car les Grandes Maisons élisaient le souverain. La ville était pour le reste divisxée en deux parties : Highjtown, et Lowtown. Les touristes venaient toujours à Hightown, profitant des plages magnifiques de Madripoor, de ses restaurants, de ses cliniques privées, du fait qu’on pouvait faire tout ce qu’on voulait. Le Lowtown désignait l’ensemble des quartiers pauvres de la ville.

Le souverain de Madripoor, son « Président », venait de changer. Nguyen Ngoc Coy, qu’on surnommait « L’Empereur Jaune », avait été renversé. C’était un ancien général vietnamien, qui avait mis sur pied un vaste empire criminel en Asie du Sud-Est. Trafic d’esclaves, de stupéfiants, pédopornographie, tourisme sexuel… Coy avait établi son empire à partir du marché noir de Saïgon, avant de s’étendre, et de devenir un seigneur du crime redoutable. Il s’était réfugié à Madripoor, après un séjour à Los Angeles, et était devenu le Président de Madripoor.

Le règne de Coy avait été ébranlé par Mystique, et il venait d’être chassé du pouvoir, renversé par une révolution de palais qui avait vu l’avènement d’une femme redoutable, la Reine Noire. C’était une mutante, qui n’avait eu aucun mal à renverser Coy, car son incompétence notoire avait provisoirement permis à HYDRA de prendre le contrôle de l’île. La Reine Noire avait reçu le mutagène de Mystique, son hormone de croissance. Tout laissait à croire qu’elle n’était à la base qu’une simple enfante de Lowtown, mais qui, avec ses pouvoirs, avait réussi à prendre le contrôle d’une famille du crime locale, puis de rejoindre les Grandes Maisons, où elle avait renversé Coy.

Le baron du crime avait fui Madripoor avant que la Reine Noire ne le tue. Ce n’était pas son premier exil de Madripoor, mais il aspirait à y revenir. Seulement, les pouvoirs de la Reine Noire étaient terrifiants.

« Il faut retrouver Mystique. »

Coy avait des liens avec la plupart des familles du crime asiatiques, et c’est par l’intermédiaire des Guramu, un clan yakuza de Yoake, qu’il avait appris que plusieurs mutants se trouvaient sur place. Le plan de Coy était d’appréhender Mystique, de la capturer, et de trouver sur son sang un moyen de lutter contre l’hormone de croissance, et ainsi de priver la Reine Noire de ses pouvoirs.

Sous un nom fictif, Mystique vivait dans un appartement d’un des gratte-ciel de Yoake. Coy avait mobilisé une milice d’Indonésie, et celle-ci préparait un assaut massif.

« Le mieux est de la capturer vivante… Mais morte, cela ira aussi. C’est de son sang que nous avons besoin. »

Ce soir, plusieurs hélicoptères militaires traversaient la baie de Yoake, et, tout autour du gratte-ciel, les agents de la milice s’étaient mis en place. Plusieurs rentrèrent finalement dans le gratte-ciel, dissimulant des armes à feu sous leurs manteaux, et filèrent vers le dernier étage. D’autres commandos comptaient également descendre sur la terrasse-piscine de l’appartement depuis le toit, qu’ils avaient rejoint depuis un toit alentour, filant sur le toit à l’aide de grappins.

Ils comptaient frapper dur, et ils comptaient frapper fort, avec le soutien d’hélicoptères d’assaut prêts à fonder sur l’appartement…

Véronica Mordula, un nom qui sonne inconnu aux oreilles du commun des mortels et qui pourtant est un nom écrit avec de l'encre d'or. Célèbre critique culinaire spécialisé en cuisine moléculaire avait autant fait grimper des chefs sur leur petit nuage qu'elle avait descendu certains grands-chefs tout droit aux chiottes en tirant la chasse. Elle était stricte, mais elle faisait bien son job. Il fallait être une pointure pour la connaître, mais Véronica était aussi une femme très aisées ! Il n'était donc pas surprenant de la voir habitée au haut de cette tour. Au pire, elle sortait un speech pompeux sur la cuisine et le tour était joué. Son nom était autant applaudi que redouter dans la communauté culinaire alors soit on l'aime, soit on la craint, soit on ignore de qui il s'agit ? Et dans le coin, c'était plus la troisième option. Ce qui n'était pas fait pour lui déplaire. Du moment que le loyer était payé après tout, qu'elle vienne ici toute l'année ou qu'elle n'y passe qu'une nuit, c'était elle qui voyait.

Par chance pour Mystique, Véronica était du genre à dormir ici que lors de ses passages au pays du soleil levant et cela faisait plusieurs mois qu'elle n'était pas venue ici. Bien que le ménage soit toujours fait par le service employée. Mais bon, ils ne sont pas du genre à se poser de question, si la locataire à décider de rester là un moment, soit. Pour le moment, la mutante n'était pas ici pour faire de vague, après tout ce qu'elle a traverser ses derniers temps, elle voulait juste se détendre, avoir la belle vie et on verra par la suite si elle veut aider ses compagnons ou si elle allait de nouveau leur planter un couteau dans le dos. Mine de rien, c'était une spécialité de Mystique ça. Il n'y a que pour Destiny qu'elle n'avait pas agit de la sorte. Ça leur était arrivée de se bouffer le nez, de ne pas être d'accord sur des choses, mais jamais elle ne l'avait trahit. Ce soir, la mutante gardait toujours les traits de cette humaine, ayant un superbe dîner à déguster avec un verre de vin et de la musique classique en fond. Elle avait la belle vie « chez elle ».

Mais Mystique avait assez roulé sa bosse pour savoir que c'était trop silencieux... Même si elle s'était éloignée de Madridpoor, elle guéait ce qui se passait là-bas, savoir si la personne actuellement à sa tête était du genre à l'apprécier ou non. Et actuellement, ça allait... Une nouvelle tête, mais d'après ses informations, elle avait obtenu ses pouvoirs indirectement grâce à elle et sa drogue faite avec le sang de Dazzler donc elle ne devrait pas lui chercher de poux. Mais concernant celui qui a glissé de son trône, il va peut-être lui en vouloir d'avoir fait de cette petite celle qui l'a détrônée. Y a pas trente-six solutions, soit elle est tranquille tant qu'elle ne met pas les pieds là-bas et que ses hommes ne la trouve pas, soit un contrat était déjà sur sa tête. Suivant son instinct, Mystique transforma ce bel appartement en une vraie mine, truffée de piège aux portes, aux fenêtres, entre deux meubles, bref... qui voulait venir lui rendre visite ? Il allait avoir le plaisir de sauter. Mystique se cachait donc en hauteur, se tenant entre deux murs dans un couloir. Elle était peut-être folle, mais elle sentait le mauvais coup arrivée.

Cela commençait par une visite nocturne à sa porte, sans réponse évidemment. Elle avait donc eut raison de préparer tout ça. Tel des pros, la poignée sauta et Mystique entendis une explosion et des cris. Le premier pige avait fonctionné, mais après quelques messages radio, ce fut un hélicoptère qui venait faire le ménage en canardant l'appartement, le rendant inhabitable... La vraie Véronica allait faire une drôle de tête en voyant l'état délabré. Une fois les rafales finies, les soldats pénétraient son apparemment tel un commando d'élite venue chercher un terroriste surarmé. Ils ont raison, mais ils ne sont pas malins. Avec cet hélico, des tas de pièges avait sauté mais il en restait quelques-uns et Mystique se plaisait à entendre ses derniers se déclencher, semant la panique chez ses assaillants. Retombant au sol avec la dextérité d'un chat, elle suivait le petit groupe, attrapant la tête du dernier, le forçant à la regarder dans les yeux, le crac de sa nuque était absolument délicieux. Mais cela attirait l'attention.

« Désolé mes chérrries, vous n'êtes pas invités. »

Dit-elle avec un accent qui sentait bon le Brésil. Se servant du corps comme bouclier, elle se servait de son arme pour éliminer les autres. Autant dans un si petit couloir, c'était trop simple, une vache dans un couloir, oui, c'était ça. Ce petit groupe élimé, elle usait de ses pouvoirs, prenant l'apparence d'un des cadavres, paniquant en tournant son arme partout à l'arrivée des autres.

« Elle est là ! Dans une des chambres ! Elle a filé ! »

Elle avait pris soin de parler leur langue, par chance, elle en connaissait plusieurs dont celle-ci. Mais avant que les soldats ne comptent le nombre de cadavres ou n'ai un doute, l'un d'eux avait une grenade dégoupillée à sa ceinture que Mystique poussait vers ses camarades avant de se réfugier dans une des chambres. Le boum passé, elle prit l'un des couteaux du commando pour le garder sur elle avant de se saisir de l'automatique aux pieds d'un des cadavres. Elle tirait à vue sur eux, ils étaient peut-être bons, mais Mystique était une pro et pour elle, ce n'était que des gosses qui jouaient avec de gros joujoux. Enfin, cela dit, il restait encore Le gros joujou dehors. Cet apparemment n'était peut-être pas le sien mais Mystique avait su trouvé certaines petites choses dans cette ville, il suffisait de savoir bien chercher. Comme partout, le crime avait une place importante et il suffisait d'un petit différent entre deux gangs pour causer bien des mots et donc, qui irait chercher à savoir quelle arme il manquait ? Les survivants des gangs ne cherchaient que la vengeance, la police ayant saisi leur arme sur place, quel malfrat irait se dire qu'une autre personne, autre que la police aurait prit un de leur joujou ?

Sortant ce dernier d'une caisse renforcer, elle entendait les talkie-walkie qui demandaient des nouvelles, mais ça ne saurait tarder. Marchant par-dessus les cadavres, elle arriva sur la terras bien éclairé, elle était bien en vue depuis ceux qui étaient là-haut à hurler leur menace. Véronica observait ce dernier qui avait beau hurler ses sommations, elle n'avait pas du tout peur. Vous auriez peur d'une mouche avec un couteau ? Un couteau à sa taille, j’entends. Non ? Pareille, elle n'était pas invincible, mais elle savait faire la différence entre le bon et le mauvais soldat. Et eux, ils avaient été embauchés au rabais ou en solde, au choix. La mutante retrouvait son vrai visage, ses cheveux aux vents, la mutante à la peau bleue ne paniquait pas, elle posa le bazooka sur son épaule, visant cette grosse mouche bruyante et tira. Sans remords, le missile leur explosa et l'hélico entamait un joli tourniquait en allant chuter dans la rue, un autre bâtiment ou même celui-ci. Pour Mystique, il suffisait juste de changer de peau et elle passera inaperçu. Cela dit, elle qui était venue pour souffler, la voilà qu'elle devait chasser un gros rat jaune... Il va falloir faire un peu de shopping avant de lui rendre une petite visite...

Le responsable de cette opération paramilitaire était un ancien Spetsnaz, Illitch Koskov. Koskov était un homme dangereux, qui avait participé à divers conflits sordides impliquant la Russie, comme la guerre civile en Ukraine, et avait participé à plusieurs actions dans le Proche-Orient contre Daech. Coy l’avait recruté, et Koskov ne le décevait jamais. Il menait l’opération depuis l’hélicoptère, et mitrailla l’appartement, explosant les vitres. Mystique était une proie redoutable, et, pendant ce temps, Koskov suivait l’opération à distance. Il aurait pu rester au centre de commandement, mais préférait être sur le terrain.

« Bordel, elle a piégé tout son appartement ! »

Outre cela, Mystique était aussi une tueuse exceptionnelle, capable d’infiltrer les bases de haute sécurité du SHIELD. Elle piégea ainsi les commandos qui attaquèrent son appartement, et Koskov entendit leurs hurlements de douleur tandis que des explosions rythmaient la scène.

« Bordel de merde ! Équipe-Alpha, me recevez-vous ? Équipe-Oméga !
-  Ils sont tous morts, Capitaine ! On poursuit cette salope !
-  Tous morts ?! »

Il entendit ensuite des hurlements.

« Putain, la grenade, la grenade !
-  Non, noo… »

Koskov entendit ensuite des grésillements, tandis qu’une violente explosion faisait trembler l’étage. L’hélicoptère continuait à tournoyer. À bord, quelques tueurs visaient l’appartement, quand un commando se rapprocha alors. Koskov attrapa son talkie-walkie rapidement :

« Soldat ! Soldat, rapport ! Qu’est-ce qui se passe ? Soldat ! »

En voyant que le commando ne répétait pas, Koskov comprit de quoi il s’agissait.

« Merde, c’est elle ! Tirez, bordel ! »

La femme montra alors un redoutable lance-roquettes, et tira. Une roquette fusa à toute allure vers l’hélicoptère. Il y eut une violente explosion, et Koskov sauta dans le vide. La déflagration le bouscula, et il s’envola dans les airs, avant de s’écraser lourdement sur la terrasse. L’hélicoptère, de son côté, se mit à tournoyer dangereusement. Il heurta violemment la façade de l’immeuble, et tomba encore, avant de violemment exploser en heurtant la rue.

Koskov se redressa lentement en éternuant. Il avait plusieurs côtes cassées, et sortit son pistolet en visant la femme, et fit feu à plusieurs reprises. Il s’abrita alors derrière une plante verte à côté, et éternua à nouveau. Koskov avait du mal à respirer, et fit feu à nouveau.

« Renforts ! Renforts !! » hurla-t-il dans son oreillette.

Des points rouges se mirent alors à danser sur la terrasse. Sur une toiture en face, des tireurs d’élite étaient positionnés, et firent feu à plusieurs reprises, tandis qu’une autre unité approchait rapidement.

En contrebas, la carcasse de l’hélicoptère s’était écrasée lourdement sur le sol, faisant hurler les gens… Et surprenant une femme qui se trouvait là, dans une élégante tenue noire moulante. Madelyne Pryor leva alors la tête. Elle était en sortie ce soir, traquant de riches hommes à manipuler pour récupérer leur fortune, et laissa ses pouvoirs télépathiques jaillir. Elle entendit ainsi des pensées dissonantes dans le hall de l’hôtel, et s’y rendit ensuite. Les gens étaient paniqués, la sécurité dépassée, mais un groupe d’hommes se déplaça lentement, rejoignant l’ascenseur.

*Je n’ai rien à faire là-dedans, mais j’ai cette intuition bizarre depuis quelques jours…*

Certes, elle était venue ici pour voler quelques personnes, mais aussi parce qu’elle avait ressenti un écho… Comme si un puissant mutant se trouvait par là ! Intriguée, Maddie commença alors à se rapprocher…

Mystique était une pro du camouflage, pouvant prendre l'apparence de quiconque en un claquement de doigt, mais elle pouvait copier que les êtres vivants. Elle ne pouvait pas devenir une chaise ou une plante verte – même si oui, une plante, c'était vivant. Ayant terminé avec cet hélicoptère, elle s'apprêtait à quitter ce qui fut pendant quelques jours, son appartement, mais elle entendit une voix, faible dans son dos à cause de la distance et bien rapidement, ce fut un ballet de point rouge sur sa terrasse. Il n'abandonnait pas ce cafard ! Mystique se réfugia derrière ce qui restait de sa table basse, sortant deux pistolets automatiques à sa ceinture. Ils étaient nombreux, planqués surtout sur les toits en face. Celui qu'elle pouvait avoir était sûrement le chef de cette petite troupe. Mystique se défendait bien avec des armes, mais elle n'allait pas jouer les snipers avec un automatique quand ses adversaires étaient à plus d'une centaine de mètres ! C'était Mystique qu'elle s’appelait, pas Bullseyes !

Par chance, non loin d'elle, il y avait un des cadavres de soldats où elle put piocher à sa ceinture une grenade, qu'elle dégoupilla et lança vers son adversaire. Elle n'attendait pas à ce qu'il crève de suite, même si ça pouvait l'arranger, elle attendait la détonation pour fuir sa cachette et se cacher dans le couloir, là, elle était à l'abris des snipers, sauf s'ils pouvaient transformer plusieurs murs en gruyeres en une poignet de seconde ou que ses balles étaient anti-char ! Encore faudrait-il pouvoir viser à travers plusieurs couches de béton. À l'abri pour le moment, elle se servait du porte manteau qu'elle mis au milieu du couloir – simple diversion pour son adversaire avant de se réfugier dans une des autres pièces. Laquelle ? Il y en avait des pièces dans ce bel appartement, c'était à cache-cache qu'elle jouait... Bien cachée, elle savait qu'il était là, il avait canardé un pauvre porte-manteau ainsi qu'une collection de manteaux qui devait sûrement valoir plusieurs mois de salaire pour lui. Espérons que l'assurance couvrira tout cela ? Après tout, elle s'en fichait, ce n'étaient pas vraiment ses affaires.

Bien cachée, dans un espace clos et restreint, elle était accroupi au sol, cacher derrière quelques tenues, elle se trouvait dans un placard, non loin du porte manteau justement. Elle ne savait pas encore quoi faire ? Sortir doucement pour le tuer ? Attendre d'être trouvée pour le tuer ? Attendre leur départ ? Non, ça, c'était impossible. Elle l'entendait s'éloigner avec prudence alors que Mystique passait doucement la porte, quittant sa cachette à pas de velours. Elle se rapprochait de lui, dans son ombre, son angle mort, avec le temps, elle avait pris l'habitude d'être très discrète et invisble dna sle dos de son ennemi. Une fois très proche de lui, elle retira son couteau de sa ceinture, enfonçant la longue lame dans ce qui devait être, feu, l'un de ses reins. Souriant, Mystique avait pris les traits de sa victime alors que la lame remontait doucement son corps.

« Avoue, tu t'attendais pas à ce que tu te suicides ? »

Le soldat tué par lui-même bien que ce n'était pas lui ? C'était un suicide quand même ? Bah, elle n'était pas là pour parler de ce genre de chose. Le laissant se vider de son sang, elle n'était pas assez cruelle pour le laisser mourant... enfin, elle ne voulait pas qu'il fasse foirer la suite. Elle l'acheva d'une balle dans la tête, prenant son talkie et imitant sa voix.

« Cible éliminée, ramener-vous qu'on embarque cette pute. Et magnez-vous ! »

C'était clairement un assassinat, ils n'étaient pas ici pour la capturer vivante, pas avec un commando aussi armée, un hélicoptère et des sniper. Ça aurait été des fléchettes tranquillisant, sûrement, mais avec ce genre d'arme, c'est à sa vie qu'on en voulait. Elle laissait le cadavre dans la chambre, les renforts ne tarderaient pas à venir, avec de la chance, quelques minutes. Mystique quitta son appartement par la sortie principale, descendant doucement les marches, avant de prendre l'apparence d'un homme déjà croisé depuis qu'elle vivait ici, descendant les marches à la hâte, paniqué. Bah quoi. Un hélico en feu avait plus ou moins rayé leur bâtiment, c'était dangereux, il faut fuir comme bien des gens ici !!! Elle allait se fondre dans la masse puis dans la nature, cherchant un nouvel endroit où se reposer et faire sa liste de personne à éliminer pour remonter à celui ou celle qui veut sa peau... Elle aurait dû soutirer quelques informations avant de le zigouiller... bah, il n'aurait rien dit...

Madelyne était une mutante très puissante. Copie de Jean Grey, elle était donc potentiellement une mutante de niveau Oméga, et l’une des plus puissantes télépathes de la planète. Mais, outre ses facultés psychiques, elle était aussi une sorcière terrifiante, maîtrisant la magie noire, et même des arts démoniaques, qu’elle avait appris en Enfer. Revenue d’entre les morts, revenue du néant où elle avait été plongée quand la Force Phénix l’avait abandonné, elle avait fait profil bas… Mais la venue d’un autre mutant risquait de perturber ses opérations… Ou au contraire de l’aider. Il fallait juste jouer cette carte avec prudence et sagesse.

Se rapprochant de l’escalier, Madelyne entendait le brouhaha. Une attaque terroriste ? Un hélicoptère venait d’exploser, et de multiples échanges de tirs avaient été entendus. Les réceptionnistes imploraient aux gens de rester calmes, et d’évacuer l’immeuble. Madelyne, elle, se dirigeait vers l’ascenseur, lorsqu’elle choisit de fermer les yeux, et s’immergea dans sa télépathie. Autour d’elle, elle se mit à ressentir les pensées des badauds, des pensées paniquées, confuses, empreintes de doute et de peur.

*Encore ces foutus super-héros ! Pourquoi ne restent-ils pas aux États-Unis ?
Je vais retourner à Tokyo, je vais retourner à Tokyo !
Où est mon mari, où est-il ?!
Vite, vite, sors d’ici !*

Jadis, Madelyne aurait sans doute fait une crise nerveuse en sentant tant de pensées s’immerger dans son esprit. Mais elle se maîtrisait mieux, maintenant, et, tandis qu’elle restait immobile, elle sentit alors… Une personne avec des pensées différentes. Elle tourna la tête, et repéra un homme qui avançait rapidement. Tout en lui sonnait paniqué, mais… Pas ses pensées. Madelyne sonda alors un peu plus son esprit. Si elle s’immergeait trop dans l’esprit d’une personne, même un individu n’ayant jamais fait de cours finissait par réaliser le problème. Il fallait trouver le juste milieu entre la zone où elle pouvait « gratter » des pensées sans se faire repérer, et celle où l’intrusion psychique devenait dangereuse, la « zone rouge ».

Mais, là, la Goblin Queen se heurta très vite à un épais mur. Elle rebondit dessus, et papillonna des yeux, tandis que l’homme s’arrêta brusquement, comme s’il prenait conscience de ce qui venait de se passer. Mystique ayant été très proche de la puissante Agatha Harkness, il fallait bien s’attendre à ce qu’elle ait reçu une formation psychique ! Maddie se pinça les lèvres, comprenant que cet individu était la personne responsable de tout ce raffut, et choisit donc de le pister.

Dehors, les camions de pompiers arrivaient rapidement, ainsi que des voitures de police. Yoake allait connaître une nouvelle nuit agitée, ce qui émouvait assez peu Madelyne. La Reine n’était pas une spécialiste des filatures, et laissa l’homme prendre un peu d’avance, tout en marchant derrière lui, à une distance raisonnable. En soi, elle n’avait rien à craindre, mais elle savait bien que, tôt ou tard, elle serait repérée.

*Je n’ai jamais vu un mutant qui ressemblait à ça…*

S’agissait-il d’un nouveau mutant ? Elle avait été incapable de découvrir son identité en sondant son esprit, signe d’une protection mentale à toute épreuve, une véritable forteresse psychique… De quoi fortement intriguer Madelyne, qui avançait donc prudemment, mais en sachant qu’elle avait très probablement déjà été repérée !

Maintenant ses assaillant mort ou croyant avoir réussi leur mission, Mystique pouvait s'éloigner en toute tranquillité, car à moins de la suivre depuis al sortie de « son » appartement, impossible de savoir que cet homme paniqué qui fuyait comme tout les résidents du coin, était la mutante qui, bien qu'elle ne soit pas à l'origine de tout cela, restait une pièce essentiel du puzzle. Quittant le bâtiment, jouer un rôle pour elle était aussi simple que respirer. Depuis son plus jeune âge pratiquement, elle ne faisait que ça. Dommage qu'elle n'ai jamais été tenté par le théâtre, elle aurait fait fureur ! Mais pour le moment, elle s'occupait de s’éloigner d'ici en songeant à, comment elle devrait s'y prendre pour trouver le ou la responsable de ce merdier ? Elle tentait juste de vivre paisiblement loin de New York, et autres écoles en relation avec les mutants pour vivre sa vie en paix, mais on lui en demandait trop apparemment. Se mêlant à la foule, elle reçut une drôle de sensation. Quelqu'un l'observait ? Elle ne saurait pas dire, mais elle se retourna, observant le bâtiment partiellement abîmé, la foule, autour d'elle, cherchant quelqu'un qui pourrait la fixer ? Comment la détecter parmi la foule ? Elle ne semblait rien voir de louche apparemment, mais elle sortie son portable, appelant un numéro pour faire semblant de raconter ce qui se passait en s'éloignant de la scène.

Elle ne parlait à personne, si ce n'est sa boite vocale, mais qui pourrait le savoir. En chemin, Mystique usait de toutes ses connaissances en filature pour faire le point, remarqué dans les vitres de magasin ou de voiture qui se trouvait derrière elle, marchant tranquillement dans son dos ou dépassant quelque peu d'un mur, d'une voiture, mais rien à première vue. Il y avait des gens dans son dos, mais comme devant elle aussi, elle n'était pas la seule à fuir le bruit. Cependant, coincer Mystique ne sera pas simple. Prenant un tournant, elle en profitait pour presser le pas, se dirigeant vers une petite ruelle, trouvant un carton relativement propre, elle se posa dessus en prenant l'apparence d'un sans domicile qui espérait juste se faire petit pour ne pas attirer l'attention. D'ici, elle verra bien qui la piste ? Peut-être se faisait-elle des idées, mais elle devait en avoir le cœur net avant de reprendre la route. Se faisant petit dans la ruelle, rien de bizarre, les SDF au Japon n'étaient pas du genre à embêter les autres, des jeunes risquaient de leur passer un sale quart d'heure et au final, du moment qu'ils se montrent discret, propre et qu'ils n'embêtent pas le voisinage, la police restait assez clémente avec eux.

Elle vit passer un type, aussi affolé qu'elle ne l'était dans son rôle, une femme qui s'éloignait, le visage sérieux, un autre type à quelques pas de la donzelle puis... une rouquine ? Voir des étrangers au Japon n'était pas rare, mais Mystique n'était pas une Japonaise à la base, voir des Européens ou américain à ses trousses, ça serait plus logique. Elle était passée rapidement et à part ses cheveux, elle n'avait pas vu grand-chose côté visage. Se redressant, elle allait au bord de la ruelle, passant un œil par-delà, la voyant continuer, elle prit l'apparence d'une jeune femme japonaise, en tailleur, comme il y en avait pas mal à cette heure dans le coin, avançant dans sa direction, son visage exprimait la fatigue d'une longue journée épuisante, comme bien trop souvent mais derrière son regard épuisée, elle fixait la chevelure rousse en se demandant si elle était coupable de cette sensation étrange tout à l'heure ou si ce n'était qu'une banale rouquine dans le coin. Déjà, voir son visage l'aiderait... Mystique lâcha volontairement son portable en poussant un petit cri de surprise et de panique.

« Kyaa ! »

Elle se pencha pour le ramasser, l'essuyant avec ses mains en observant devant elle. Si la rouquine avait été surprise et s'était retourné, elle pourrait voir son visage, sinon, elle devait continuer... C'est risqué, car elle avait potentiellement grillé sa couverture. Enfin, avec une personne comme, elle pouvait facilement trouver une autre couverture à la prochaine rue.

La pistant lentement, Madelyne pouvait deviner les erreurs, les faux-semblants, mais ses pouvoirs avaient aussi leurs limites. Elle pouvait sentir les pensées instantanées de la personne qu’elle suivait, et, quand celle-ci alluma le téléphone portable, elle sentit qu’elle n’appelait personne, car aucune pensée n’était orientée vers le destinataire.

*Il sait que je le piste…*

Qui cela pouvait-il être ? Madelyne avait disparu pendant des années de la surface de la Terre, et de nombreux mutants avaient pu jaillir. L’homme disparut dans une rue piétonne, menant à un marché piéton. Maddie sentit alors ses pensées disparaître, tandis que plusieurs personnes passaient à côté d’elle. Elle traversa la ruelle, et rejoignit une petite place devant un escalier menant au marché urbain. Le bruit des explosions avait perturbé les Yoakïtes, et beaucoup étaient passés pour aller dans la rue, vidant ainsi le marché de son public. Madelyne regarda autour d’elle, mais, dans les nombreuses pensées confuses tourbillonnant autour d’elle, sa cible en avait profité pour se volatiliser.

*Merde !*

Furieuse contre elle-même, Madelyne se dépêcha de marcher, et allait descendre, quand elle entendit du bruit derrière elle. Elle se retourna alors, et vit une jeune femme en tailleur en train de récupérer son téléphone portable. Elle fronça les sourcils en reconnaissant ce téléphone, qui était le même que celui que l’homme avait utilisé. Relevant les yeux, elle croisa le regard de la Japonaise, et sonda ses pensées.

Comme elle s’y attendait, elle sentit un mur opaque. Silencieuse, Madelyne força alors, et sentit son attaque psychique se heurter à un mur épais, monstrueux.

*Un mutant polymorphe !*

Ledit mutant ne pouvait que reconnaître son visage… C’était le visage de Jean Grey, morte après avoir été tuée par Xorn déguisé en Magneto. Tandis que les citoyens s’écartaient, Madelyne observa encore la femme… Puis se retourna alors, en entendant des sirènes de police. Il ne fallait pas attirer l’attention, et elle descendit donc les marches, traversant un marché urbain devenu bien silencieux, consciente que le métamorphe allait la suivre.

Elle marcha encore, jusqu’à rejoindre la plus proche station de tramway, et grimpa dedans. Inconsciemment, elle ordonna alors à tous les usagers, peu nombreux, de sortir, et à tous les autres d’attendre le prochain tramway… Un ordre mental qui marcherait pour tout le monde, sauf pour l’autre mutant.

Mais allait-il prendre le risque de grimper avec elle, ou pas ? Toujours aussi silencieuse, Madelyne rejoignit un banc, et, à son tour, sortit son téléphone portable, faisant mine de consulter les actualités…

Avec l'obscurité, elle n'avait pas bien vu de qui il s'agissait, la seule chose dont elle était sûr, c'était qu'elle était rousse, avec une vague impression de l'avoir déjà vu quelque part ? C'est pour ça que Mystique quitta son trou pour revenir sur le terrain et pister cette femme, faisant assez pour attirer son attention. Ayant vu la jeune femme plus distinctement, elle masquait sa surprise et pour cause. Ce n'était pas un visage inconnu, mais celui de Jean Grey. Elle l'avait vu et parfois affronter à plus d'une occasion, parfois en étant dans l'équipe de Magneto ou à son propre compte. Sauf que la mutante rousse était morte ? Tuer par le phénix, ça, tout le mond emutant le savait... Enfin, en même temps, le Fauve avait fait revenir leurs jeunes versions dans leur époque donc, était-ce cette jeune Jean ? Non, sans être une vieille, elle était trop mature pour être celle qui fut l'hôtesse du Phénix. Alors qui ? Encore une version d'un autre monde ? D'une autre époque ? Mystique se posait des question en restant prudente, car elle ne croyait pas en un sosie, le monde n'était pas si petit.

Elle la suivait donc à distance raisonnable et quand elle grimpa dans le tramway, elle en fit autant, bien qu'elle ait vu que tout le monde descendait d'un coup lors de sa montée, se retrouvant ainsi seule. Elle savait qu'elles allaient devoir se faire face, ce n'était pas un hasard que cela se vide d'un coup. Mais Mystique avait plus d'un tour dans son sac, tout chez elle pouvait être une arme. Son portable n'était pas juste un portable, elle le préparait d'ailleurs et en cas de danger, si cette femme est bien une télépathe qui tente de l'avoir, elle avait réglé une alarme qui devrait lui vriller les tympans. Réglé dans une minute, comme ça si jamais elle tente de la bloquer, ça sonnera quand même et ensuite, elle avisera une fois libérée. Mais pour l'heure, elle le gardait dans sa main, comme une arme sauf, que personne ne douterait d'un portable. Vu qu'elles étaient seules, que le tramway prenait naturellement sa route, elles étaient seules et Mystique allait crever l’abcès.

Venant se tenir sur le siège qui lui faisait face, elle ne se montrait pas encore, mais elle savait que c'était elle qui la suivait – pour une raison inconnue – mais elle voyait mal cette « Jean Grey » au service des tueurs qui sont venue la retrouver, reste à savoir, pourquoi ?

« Il est temps de savoir pourquoi tu me suis depuis tout à l'heure ? Je présume que tu étais celle qui m'a laissé cette drôle d'impression en quittant l'immeuble ? »

Dans le pire des cas, il restait quarante secondes avant l'alarme, sauf si elle la désactive avant ou continue de repousser ce dernier. Pour le moment, son arme était donc toujours chargée, et dans sa direction. Amie ou ennemie alors ? Mystique allait mettre tout ça au clair, savoir dans quelle direction elle allait devoir se diriger à présent ? Ça, c'était une autre question...

« Je ne suis peut-être pas télépathe, mais j'en ai assez rencontré pour me protéger et les reconnaître. »

Elle ne pourrait jamais tenir tête bien longtemps face à une télépathe de talent comme Jeannie ou Emma Frost, mais au moins, elle n'était pas venue sans bouclier. Elle aussi avait ses petites protections pour tout ça.

Seules dans le métro, il était désormais difficile de se voiler la face. Madelyne sourit alors doucement quand la mutante face à elle décida de mettre fin à cette traque, et se releva alors. Son regard croisa le sien.

« J’ai senti ta présence, et cela m’a intrigué… Ce n’est qu’une simple coïncidence, aussi surprenante qu’elle soit. »

Une simple coïncidence… Mais Madelyne pouvait sentir le trouble de la femme, même si, de son côté, ses doutes avaient tous commencé à se lever. Après tout, quand on mettait les indices bout à bout, l’identité véritable de la jeune femme finissait par apparaître. Une mutante polymorphe avec une forte résistance mentale témoignant d’un entraînement exceptionnel, cela n’était pas fréquent.

Elle se redressa donc, et finit debout face à elle. Le train s’arrêta alors à une nouvelle station, et elle tourna doucement la tête vers les deux portes du métro. Il y avait du monde de l’autre côté, mais, curieusement, aucun n’entra. Ils empruntèrent tous d’autres rames, ou attendirent sur le quai, et le train repartit. La jeune rouquine observa ensuite la femme face à elle.

« Mystique… Je crois que nous n’avons encore jamais eu la chance de nous rencontrer. Contrairement aux apparences, je ne suis pas Jean Grey. Je m’appelle Madelyne… Madelyne Pryor. »

Ce nom signifierait-il quelque chose pour Mystique ? C’était difficile à dire, tant Madelyne Pryor était un souvenir du passé. L’eau avait fortement coulé sous les ponts depuis. La jeune femme se déplaça lentement, et croisa les bras.

« Je suis un clone de Jean Grey. Mon histoire est très compliquée. Pour te donner un court résumé… J’ai été créée par Mister Sinister dans le but de remplacer Jean Grey après sa disparition. J’ai été animée quand la Force Phénix a partiellement quitté le corps de Jean Grey, et m’a permis de voir le jour. Ensuite, j’ai été manipulée par des démons qui voulaient utiliser mes pouvoirs pour ouvrir un Portail démoniaque. En un sens, j’ai failli détruire toute l’humanité, avant que Jean Grey ne m’arrête en reprenant la Force Phénix en elle. Je suis morte… Et j’ai fini par revenir. »

Le résumé était rapide, et témoignait surtout de la brutalité de sa vie, de sa profonde tristesse, une vie sinistre passée à se battre, à souffrir, puis à mourir, sans avoir aucun but, car ses buts n’avaient été que ceux de Jean Grey, de Mister Sinistre, ou des démons l’ayant manipulé. Qui pourrait avoir envie d’une telle vie ? D’une telle existence ? Revenue à la vie, elle aspirait désormais à de nouveaux objectifs… Mais le fait est qu’elle peinait à répondre à cette simple question…

Pourquoi suis-je ici ?

Madelyne l’observa encore, silencieuse.

« En l’état, j’ignore si tu es une menace ou non, c’est pour ça que je t’ai suivi… Je ne veux pas que les X-Men déboulent en masse, je… J’ai encore un contentieux important avec eux. Alors… Est-ce que tu comptes me causer des soucis ou pas ? »

Ainsi donc, c'était Jean Grey qui la suivait ? Mystique n'y croyait que moyennement... Sans être sa plus grande amie, elle avait que Jean n'était pas de ce genre et de deux, dans un monde pareil, elle savait qu'il ne fallait pas se fier aux apparences. Était-ce une Jean Grey venue d'un passé – comme ce fut le cas, il n'y a pas très longtemps avec le Fauve qui avait ramener la fameuse bande de X-Men des débuts – ou peut-être une Jean d'un autre univers ? Ça aussi c'était possible après tout. Dernièrement, sans s'y pencher de trop près, elle avait vue une bande de Spider déboulé à New York donc soit il doit se rebaptiser Beatle man vu la façon dont il se répand, ou bien quelqu'un jouait avec les univers. Mystique était bien loin de tout cela, bien trop compliqué de jouer ce genre de jeu, même si cela lui plairait de tomber sur une elle d'un autre endroit... Quoique, se connaissant, elle finirait par se trahir... Seules dans cette trame, elles avaient le temps de bavarder un peu, de savoir ce qui se passait ? Toujours sous les traits d'une jeune femme japonaise sortant tout juste de son travail, Mystique gardait son portable à la main, l'alarme était pour bientôt mais pour le moment, elle pouvait toujours la repousser...

« Une coïncidence... »

Le monde était très petit... Mystique prend un peu de bon temps, sans faire de vague et voilà qu'en une seule soirée, elle croise une bande de tueurs qui la cherche – passe encore vu tout ce qu'elle a laissé derrière – mais aussi une Jean Grey se trouvant au pied de son immeuble. Une grosse coïncidence, non ? Elle mettait déjà à jour son identité, pas Jean Grey, mais Madelyne Pryor... L'avait-elle déjà croisé ? Malgré les apparences, Mystique n'avait pas loin d'un siècle et si jamais elle prenait sa véritable apparence, on lui donnait quoi ? Trente ans à peine ? On voyait Mystique pour ses dons de caméléon, mais elle avait un peu comme Wolverine, un petit don pour guérir seule bien que ça ne vaut pas le mutant velu, de même qu'elle vieillissait moins vite. Alors une Jean-bis, elle en avait sûrement croisé, mais on ne peut pas lui en vouloir de ne pas avoir les bons souvenirs en place, entre la mort et résurrection de ses proches, sa propre mort, il y avait de quoi ne pas avoir tout ses souvenirs en place.

Au final, elle n'était qu'un produit de Mister Sinister, rien que ça, ça pouvait prouver sa présence ici. Ce type avait parfois de drôles d'idées. Par le passé, elle s'était rapprochée de lui dans l'unique but d'aider sa fille, sinon, elle laissait ce mégalo et ses idées de côté, elle n'a jamais été plus intéressée par lui que par intérêt. Puis elle préfère l'éviter vu qu'elle avait aussi trahit ce dernier. Mystique appuya sur son portable retardant son alarme d'une minute encore, continuant de l'écouter alors que malgré son arrêt, personne ne grimpait dans leur wagon.

« Je pourrais en dire autant de toi. Tu peux dire que c'est une coïncidence, mais je me cache dans un petit coin tranquille, je me fais petite sans faire la moindre vague et un commando bien armé tente de me tuer et je sors à peine et qui est-ce qui me suis, la clone d'une des plus grandes télépathes de ce monde. Le monde n'est pas assez grand comme ça ? »

Mystique reprenait son apparence, ses cheveux noirs virant dans un rouge orangée, sa peau virait au bleu, ses prunelles étaient jaunes et la mutante était dans un costume qu'elle enfilait bien souvent, blanc, avec une ceinture de crâne. Ça avait son charme.

« Mais je t'avouerais que je préfère aussi rester loin des X-mens, sur ça, je te rejoins. »

Au moins, elles étaient d'accord sur ce point, tout n'était pas perdu pour une possible entente sans forcément se tirer dans le dos à la première occasion.

« On pourrait bien en rester là, descendre à al prochaine station, chacune reprenant ses activités dans son coin sans gêner l'autre, mais le dicton ne dit pas, garde tes amis près de toi et tes ennemis encore plus près ? Ma question serait donc de savoir à quel point je dois te garder près de moi ? »

Cela n'était pas une invitation à partager le même lit, mais plutôt de voir ce qui les attendait ? Pour elle comme pour Madelyne rien ne garantis que l'autre la laissera vraiment tranquille en se quittant après. Pour elle comme pour Madelyne, rien ne garantit que l'autre la laissera vraiment tranquille en se quittant après. Pourquoi pas...

« Coïncidence, pourquoi pas ? Aide-moi et je pourrais en faire autant pour toi, non ? »

Mystique pouvait bien mener sa petite enquête seule et voir, se débrouiller seule, mais avec de l'aide, ça pourrait être plus simple, surtout avec une télépathe dans son équipe. Reste à savoir si ce sera oui, quel genre de projet la rouquine pouvait avoir dans sa manche, bref, est-ce un oui ? Est-ce un non ?

Madelyne n’avait qu’une seule cible : Mister Sinistre. Elle voulait retrouver Nathaniel Essex, et elle voulait le tuer. Madelyne, d’une manière ou d’une autre, aurait sa vengeance, sa vengeance sur un individu qui l’avait créé ex nihilo, qui l’avait manipulé, utilisé comme un simple cobaye dans le cadre de ses opérations délirantes afin de créer un mutant surpuissant pour le servir. D’aucuns auraient pu estimer que sa résurrection aurait pu lui permettre de faire autre chose, mais elle n’avait aucun autre objectif. Que pouvait-elle faire ? Elle était déracinée, et ses seuls souvenirs, ses seules émotions positives, étaient celles de Jean Grey. Elle avait aussi un enfant, mais, en se renseignant, elle savait que son fils, qui se faisait appeler Cable, n’était même plus dans cette temporalité. Face à elle, Mystique semblait assez sceptique, et reprit sa forme initiale, tout en acceptant l’idée qu’elles puissent travailler ensemble.

La puissante mutante l’observa encore, et le métro s’arrêta à une autre station. Encore une fois, aucun des usagers ne grimpa à bord de leur wagon, chacun choisissant spontanément d’en emprunter un autre, pour telle ou telle raison. Maddie n’était pas à prendre à la légère, car elle avait les mêmes pouvoirs que Jean Grey, considérée comme l’une des plus puissantes télépathes du monde, susceptible de faire jeu égal avec Charles Xavier. Et il fallait ajouter à ses pouvoirs sa magie, qu’elle avait largement eu le temps de perfectionner lors de son séjour aux Enfers. Elle représentait donc une alliée non négligeable.

« Aide-moi, et je t’aiderai, Mystique, c’est aussi simple que ça. Je suis puissante, mais j’ai été longtemps coupée de ce monde. Et je ne sais pas où chercher. Ce que je veux, c’est la tête de Nathaniel Essex. Si tu m’aides à le retrouver, je t’aiderai contre ceux qui veulent te tuer, car ton joli cul a attiré des ennemis dangereux, Mystique. »

Le tramway continuait à filer, et, en gage de bonne foi, Madelyne donna à Mystique quelques informations :

« J’ai pu lire dans l’esprit des types qui t’ont attaqué en me rapprochant. Ce sont des miliciens, ils exécutaient un contrat ayant pour but de te neutraliser. Mais ils devaient te ramener vivante. Le chef de cette opération, un certain Koskov, avait rendez-vous avec un intermédiaire de la mafia locale, les Guramu, pour te remettre au véritable commanditaire. Je connais le nom de cet intermédiaire, je l’ai lu dans la tête de Koskov, ainsi que le lieu de rendez-vous… Un restaurant. »

Une manière comme une autre de prouver à Mystique qu’elle ne serait pas un poids mort. Mais, après tout, elle n’avait rien à lui prouver… Sauf qu’elle avait tout de même besoin de son aide, car ses tentatives de retrouver Nathaniel Essex étaient pour l’heure vaines.

« Et je suppose que tu n’as plus de lieu d’hébergement… Je te propose une place chez moi. Comme ça, tu pourras… Me garder près de toi. »

Elle sourit alors doucement, tandis que le tramway s’arrêtait à une autre station, la sienne. Madelyne se rapprocha de la porte de sortie.

« Je t’aiderai avec ceux qui en veulent à ton cul, à la condition que tu m’aides ensuite avec mes propres démons. Si cela te va, tu n’as qu’à me suivre. Sinon… Peut-être nous recroiserons-nous un jour ? »

Une chose était sûre : Maddie n’allait pas insister outre mesure, elle avait encore sa fierté ! Elle avait balancé à Mystique toutes ses cartes, que ce soit en le suivant, ou en parvenant à récolter quelques informations susceptibles de l’aider, mais elle n’allait pas s’abaisser à implorer son aide.

Elle sortit donc, attendant de voir ce que la mutante polymorphe allait décider…

Ainsi, elle faisait face à une Jean Grey-bis ? Cela ne l'étonnait pas vraiment, surtout si elle est « née » entre les mains de Sinister, ce n'était pas étonnant. Elle vivait à une époque où le Fauve avait ramener leur version du passé pour que, dans un premier temps, le Scott du passé raisonne le Scott actuel afin de ne pas être une sorte de Magnéto quand ce dernier était résolu à ne laisser sur Terre que des mutants et éliminer n'importe quel humain sur sa route. Mystique n'avait pas vraiment Snister sur sa liste noire, mais elle savait bien que si elle le recroise, ce ne sera pas avec un bouquet de fleurs vu que la dernière fois, elle l'avait trahit dans le but de guérir sa fille, peu importe les projets du grand homme, pour Mystique qui était très égoïste, seul son petit monde comptait. Sa famille, ses amis et son groupe – quand elle en avait – mis à part, sauver le monde, ce genre de choses... faut vraiment qu'elle soit de bonne humeur pour cela. Mystique n'était pas entièrement mauvaise, elle avait bon fond mais voilà, elle était le plus souvent tourné vers la mauvaise route à emprunter. Est-ce de sa faute si elle est obligée d'employé la manière forte à chaque fois ?

Madelyne lui fournissait déjà les informations récoltées dans la tête des autres, cette bande de mercenaires la voulait vivante, l'amenant à la mafia locale dans un restaurant. Même si depuis sa venue au Japon, elle se tenait à carreau, elle avait su par le biais des informations pioché ici et là, ne serait-ce que pour avoir des armes, que les Guramu étaient ceux qui dirigeait le marché noir en ville. Donc, si elle voulait le rencontrer, elle avait devoir emprunter l'identité du Russe Koskov ? Elle a l'habitude de jouer les Russes. Des personnes qui, de part leur nationalité et leur réputation, pouvaient en faire trembler plus d'un, ça lui plaisait.

« Je pourrais toujours soutirer plus désinformation sur place... Mais sache que tu ne perds rien à m'épauler, j'ai de très bons informateurs et je suppose qu'au moins un, sait plus ou moins où se trouve ta cible. »

Pendant un moment, elle avait dirigé Madridpoor en compagnie de Dent-de-sabre et les autres donc même si elle n'était plus à la tête de la grande ville du crime, elle avait gardé encore certains numéros, des gens qui lui devaient un service, ce genre de choses. C'est toujours pratique d'avoir ce genre de numéro en réserve, en espérant qu'ils soient toujours en vie. Tandis que la Jean Grey se levait pour descendre, Mystique reprenait son apparence de jeune femme sortant du travail en suivant la belle rouquine.

« Ma foi, je ne vais pas faire la fine bouche, mais j'espère que tu n'auras pas trop peur de t'avoir près de moi ? »

À la fois alliée et ennemie... Drôle de cohabitation, mais Mystique ne pouvait faire entièrement confiance à une inconnue et il en était sûrement de même pour Madelyne, surtout si elle connaissait le passé de Mystique qui la poussait forcément à trahir tôt ou tard les gens qu'elle fréquente. De toute façon, il n'y avait que deux personnes à qui Mystique avait vraiment du mal à trahir, l'une fut sa femme, mais elle repose en paix, l'autre est sa fille... Bien que leur relation soit toujours des plus compliqués, si Mystique pouvait changer, ce serait grâce à Malicia, personne ne pourrait la changer à part elle.

« J'espère juste que tu n'habites pas un petit appart miteux ? Sans vouloir faire ma miss monde, il me faut un minimum d'espace pour me sentir bien. Quoique pour le moment, je ne serais pas contre une bonne douche et un bon repas. Ses abruties ont débarqué pile quand j'allais préparer le dîner. »

Oui, adieu la petite vie de rêve dans ce grand et bel appartement, Mystique allait devoir serrer le bandeau rouge autour de sa tête et sortir les armes lourdes pour leur faire une guerre comme ils n'en ont jamais vécu.

« Et donc, ta présence ici, c'est parce que tes indices t'ont mené jusque-là ou tu soufflais juste un peu entre deux recherches ? À moins que tu aimes ce pays et que tu y habites ? »

Pourquoi pas même si la mutante avait entendue parler que bien trop de super personne traînait un peu trop dans cette ville... Elle avait déjà vu She Hulk – sous sa forme humaine, heureusement – tout comme il lui semblait avoir aperçu Tornade ou Scarlet Witch... Par chance, elles ne semblaient pas être à sa recherche, mais elle qui tenait à les éviter, les voilà qu'elles arrivent à elle !

Une alliance entre deux femmes au caractère bien trempé et aux pouvoirs très élevés risquait fort de produire par la suite des étincelles ! D’un côté, il y a Mystique, femme magnifique, mais également une super-espionne capable de rivaliser avec une Black Widow, de prendre n’importe quelle apparence, qui avait déjoué toutes les polices du monde, capable de s’infiltrer dans le manoir des X-Men, dans le QG des Avengers, la Watchtower de la Justice League, ou même dans le manoir de Docteur Strange ! Il fallait ajouter à cela ses performances martiales exceptionnelles, qui la mettaient en position de massacrer un commando d’élite, ou de rivaliser avec n’importe quel expert au monde en arts martiaux. Véritable machine à tuer, elle était une rose vénéneuse, car chaque partie de son corps était mortelle. Aussi belle que fatale, Mystique était extrêmement dangereuse. Mais, de l’autre côté, il y avait Madelyne Pryor, clone démente de Jean Grey, à qui la force du Phénix avait insufflé la vie. Morte quand Jean Grey avait récupéré sa part d’essence du Phénix, Madelyne était revenue à la vie. La Goblin Queen disposait de tous les pouvoirs télépathiques de Jean Grey, mais aussi d’une maîtrise accrue de la magie noire, de la capacité d’invoquer des démons… Et, sans doute le pire de tous, celle d’être potentiellement l’hôte du Phénix.

Ensemble, ces deux femmes étaient terribles, chacune complétant l’autre. Madelyne ne pouvait passer à côté d’une telle alliance, d’autant qu’elle n’avait aucun grief particulier contre Mystique, et qu’elle avait besoin de son aide. Dehors, le monde avait changé. Elle était déphasée, décalée, elle ne connaissait rien du monde, elle n’avait surtout aucune idée de l’endroit où trouvait Mister Sinistre. Nathaniel Essex était très dangereux, il était poursuivi par le SHIELD, par les X-Men… Si eux ne le trouvaient pas, Madelyne n’avait aucune chance non plus, et Mystique, par ses liens avec les milieux criminels, restait sa meilleure option !

Fort heureusement, celle-ci ne rejeta pas l’idée, trouvant sans doute intéressant de s’attribuer les services d’une télépathe aussi puissante que Maddie.

« Peur de toi ? Ma chérie, tu oublies que j’ai passé ces dernières années en Enfer, à combattre régulièrement des démons. J’ai été poursuivie, traquée, humiliée et même torturée par mes anciens alliés démoniaques, qui m’ont reproché de ne pas avoir réussi l’Inferno. Tu m’évoques bien des choses, Mystique, mais la peur… Non. »

Madelyne était sincère en disant cela. Le métro s’arrêta à une nouvelle station, et elle sortit avec Mystique, mettant finalement fin au sortilège, ce qui permit aux usagers de rentrer dans la rame. La Goblin Queen sourit ensuite quand Mystique indiqua vouloir un minimum de place.

« Tu oublies que j’ai été une Reine… Une Reine sans château, ça n’existe pas. Tu auras largement la place de poser tes belles fesses, sois-en sûre. »

Elles se dirigèrent vers la sortie du métro, tandis que Mystique l’interrogeait sur son enquête, et sur sa présence ici, à Yoake.

« Comme tu le sais sans doute, j’ai perdu la vie quand Jean Grey a récupéré l’essence du Phénix en moi. C’est une forme de mort très particulière, qui fait que j’ai toujours été une résidente particulière en Enfer… Car je dispose d’une âme, une âme différente de celle de Jean Grey, même si j’ai vécu pendant longtemps avec les pensées de Jean Grey, avec l’amour de Jean Grey… »

Madelyne soupira encore.

« Bref, j’ai eu l’occasion de me reconstruire en Enfer. Mais je ne hais pas Jean Grey, ni même Scott. C’est Nathaniel Essex qui a fait de moi une arme. Lui, ainsi que les démons qui m’ont manipulé, font partie de mes cibles. Ceci étant dit, et pour te répondre très précisément, je suis revenue à la vie à Yoake. Cette ville est très particulière. C’est un nexus magique, comme Gotham City, ou New York… Mais, ici, ce sont des forces très profondes, très puissantes. Elles ont longtemps été dissimulées au reste du monde. C’était le meilleur Portail pour que je puisse revenir. Mais ce nouveau monde m’est inconnu. »

Elles étaient de nouveau sorties, traversant une rue très animée, avec des écrans géants sur les murs, d’immenses panneaux publicitaires. Même de sa vie d’humaine, Madelyne avait grandi dans des endroits reculés : l’Alaska, l’Australie profonde… Une telle ville était une première pour elle, une telle concentration de vie, un tel vivier d’êtres humains… C’était tout simplement incroyable !

Le duo rejoignit des rues un peu plus tranquilles, avec de grandes maisons.

« Je n’ai eu aucune difficulté à trouver un bien potentiel. Je l’ai financé avec un prêt que la banque n’a su me refuser, et personne n’a trop posé de questions. Je peux me montrer très persuasive quand je veux. L’argent n’est pas un problème si tu veux être payée, je me suis trouvée plusieurs rentiers qui sont plus que ravis de m’offrir de l’argent. »

Un sourire enjoué traversa ses lèvres, tandis qu’elles rejoignirent un mur d’enceinte. Un portail vint les accueillir, et Madelyen l’ouvrit. Derrière, il y avait une belle cour avec un grand jardin, une fontaine, et un perron en pierre menant à l’entrée d’une grande maison de type japonaise en forme de U.

« Voilà mon château, Mystique… Tu y es la bienvenue. J’aimerai tout de même savoir ce qui a pu te conduire ici, dans cette ville… Si cela n’est pas un secret d’État. »

Mystique avait peut-être trouvé une sacrée aide en la présence de Madelyne, la Jean Grey-bis pourrait bien l'aider à obtenir des informations ou des pistes qu'elle ne pouvait avoir en cours de chemin. La rouquine avouait ne pas craindre Mystique, mais c'était déjà une erreur. Sous-estimée une personne est une grave erreur car on peu avoir de fausses idées vis-à-vis de cette personne et c'était là, l'erreur fatale ! Enfin, elle n'allait pas non plus la convaincre de se méfier d'elle non-stop, ça serait se rajouter un handicap. Mais au moins, à l'écouter, elle aura de la place donc voilà qui était pas mal pour elle. Madelyne expliqua que cette ville avait un fort potentiel magique, ce qui expliquait aussi tout ce qui pouvait se passer à Yoake. Une chose que Mystique ne savait pas vraiment, elle s'était éloigné le plus possible de NY en venant ici, car certaines connaissances étaient déjà passées par ici donc en se faisant petite... pas de soucis. C'est ce qu'elle pensait du moins...

De même que Madelyne pouvait bien la payer pour ses services, mais si elles s'entraidaient, ce n'était pas forcément obligatoire, mais elle ne serait peut-être pas contre un peu d'argent. Le principal pour le moment n'était pas l'argent, elle en avait facilement puis au pire, elle prenait l'identité d'une autre personne comme elle avait fait jusque-là. Arrivée à bon port, son « château » semblait plus que passable pour Mystique, ça fera parfaitement l'affaire ! Concernant sa venue ici, c'était nettement moins épique qu'elle.

« J'aspirais juste à souffler un peu, loin de New York, Madridpoor et autres villes grouillant de mutant et d'emmerde. Mon quotidien se limitait à vivre aisément, une petite vie sans vague pour le moment, le temps de me retrouver et faire le point. Mais les ennuis ne sont jamais loin, même quand on ne les cherche pas. Ce que tu as vu ce soir signe mon grand retour. J'en suis bien obligée. On me cherche, on me trouve ! »

Pénétrant dans la demeure, Mystique reprenait sa véritable forme, oubliant la Japonaise qu'elle incarnait, sa peau redevenait bleue, sa chevelure presque rouge, ses pupilles jaunes et son costume blanc, bref, la vraie Mystique était de retour. Elle observait doucement l'intérieur avant de reprendre sa petite histoire.

« Il va donc falloir que je mène quelques recherches pour savoir qui a une dent contre moi en ce moment pour savoir dans quelle direction je pointe mon fusil. »

Façon de parler, rien ne garantis que sa vengeance se fera au fusil, il y a tant de façon de tuer !

« Bien. Je pense que demain, on va pouvoir se mettre au travail pour gérer nos petits soucis. Avant ça, tu aurais des talents de cuisinière cachée ? Ses imbéciles m'ont attaqué avant que je puisse dîner, alors j'ai un petit creux. »

Au pire, Mystique pouvait se mettre derrière les fourneaux, elle avait un toit, elle pouvait faire la cuisine pour la remercier de cela. Autant se préparer un peu ce soir et demain, direction les pistes qu'elles auront pu trouver ce soir.

La maison de Madelyne était un peu trop grande pour elle seule, mais la jeune femme comptait bien la remplir progressivement. Après tout, elle était la Goblin Queen, et une Reine se devait bien d’avoir une cour à ses pieds, attentive et fidèle, obéissante et sage. Elle allait recruter, mais elle doutait que Mystique en fasse partie. Elle était trop indépendante, trop fière, ce qu’elle ne manqua pas de prouver encore en demandant à Maddie si celle-ci savait cuisiner.

« Non, mais je connais l’adresse d’une bonne pizzeria… Et je ne suis pas ta cuisinière. »

Madelyne rejoignit le living room. Elle savait cuisiner, en réalité, car, avant d’être ce qu’elle était aujourd’hui, elle avait été une bonne cuisinière, et, à ce titre, elle avait appris à faire de bons petits plats pour son mari. Cependant, c’était une partie de son existence dont elle aimait ne pas se rappeler, car elle lui rappelait plutôt des mauvais souvenirs, ceux d’une époque refoulée et honnie, une période où elle était une esclave sous les ordres de ce bon vieux Scott, avant que son mari ne l’abandonne comme un vieux fruit pourri pour aller roucouler près de Jean Grey. Quoi de moins répréhensible ? On préférait toujours l’original à la copie ! Depuis toujours, Maddie complexait sur sa position vis-à-vis de Jean Grey, et les années en Enfer n’avaient, de toute évidence, rien arrangé à cela.

La femme se déplaça donc vers son bureau, abritant son ordinateur. Elle était encore en train de se familiariser avec le Web 2.0. Quand elle avait quitté ce monde, Internet était encore un truc de geeks, un machin mal vu, et ses connaissances informatiques étaient très modestes. Elle se perfectionnait un peu, et entreprit donc de commander le repas de ce soir. Mystique pourrait constater que le bureau de Madelyne abritait plusieurs bibliothèques remplis de livres en tout genre sur les mutants ou la sorcellerie, ainsi qu’une étrange statue représentant le buste d’une femme à la peau très sombre, avec de longs cheveux.

« Voilà… C’est commandé. »

Madelyne s’écarta ensuite un peu, et sortit une cigarette, qu’elle fuma tranquillement.

« Je peux te proposer de l’alcool en attendant, Mystique. Ceci étant dit, si tu avais laissé quelques-uns de ces types en vie, j’aurai pu les interroger. N’oublie pas que je peux lire dans les esprits. Fort heureusement, je suppose qu’il y aura une enquête, il suffira de trouver les policiers en charge de l’enquête, aucun homme ne résiste à mes charmes. »

La femme se rendit dans la cuisine, et ouvrit le réfrigérateur. Elle n’avait visiblement aménagé qu’une partie du manoir, donnant à l’ensemble une impression de manoir hanté. Cette impression n’était pas totalement fausse, surtout quand la propriétaire des lieux était une surpuissante télépathe mutante disposant de redoutables pouvoirs en magie noire. Madelyne sortit une bouteille de vin rouge, du bordeaux, qu’elle avait mis au frais.

« Le manoir dispose d’une cave à vins que j’agrandis progressivement. »

Elle remplit deux verres, et en tendit un à Mystique, s’apprêtant à trinquer pour elle.

« À notre alliance alors, chérie » décréta-t-elle alors, glissant le dernier mot en français, avant de trinquer et de boire une gorgée.

Ni Mystique, ni Madelyne ne se trouvera derrière les fourneaux alors. Soit, cela ne la dérangeait pas spécialement, Mystique savait se débrouiller pour faire la cuisine, sans être un chef étoilé, elle cuisinait bien, mais puisque la maîtresse de maison préférait commander une pizza, elle n'allait pas cracher dans la soupe. Le temps pour elle de commander que la mutante à la peau bleue regardait ici et là ce nouveau décors, plein de livres en tous genres. Elle aurait pu se croire dans le bureau de Charles avec autant de livres sur les mutants ! Une fois commandée, la seconde Jean venait à fumer en soulignant qu'elle aurait pu lire dans leurs esprits pour trouver des réponses à son problème. Mystique n'avait rien contre la cigarette, elle en fumait parfois, mais elle n'était pas dépendante, elle évitait de l'être en tout cas.

« Pour moi, un bon ennemi, est un ennemi mort. Si je veux des réponses, je sais où chercher. Ce genre de mercenaire, c'est le genre à finir le boulot jusqu'au dernier souffle. S'ils avaient pu, ils auraient tenté de me tuer à pleines dents. »

Ca ou l'optique d'être des pions sacrifiable qui pouvait sauter à tout moment. La mutante à assez diriger Madridpoor et autres organisation pour savoir que leurs pions n'étaient pas si précieux. Pourquoi l'HYDRA ne manque jamais de petits soldats ? Ils se penchent pour en ramasser par poignet ! Il ne faut pas croire, les gens sont prêtes à faire beaucoup de choses pour une belle somme, y comprirent jouer à la roulette russe inversé. Un barillet de six balles, cinq balles chargées, une vide, prêt à jouer pour cent mille dollars ? Madelyne en profitait pour lui remplir un verre de vin, qu'elle lui tendait pour trinquer à leur alliance. La mutante n'avait pas de soucis avec le français, elle parlait beaucoup de langues donc elle pouvait se glisser dans beaucoup de peaux pour s'infiltrer.

« Une alliance qui risque de faire Beaucoup parlé d'elle ! »

Si on apprend que Mystique travaille main dans la main avec le clone de Jean Grey, elle sentait que Wolverine et compagnie risquaient de venir lui demander des comptes tôt ou tard avant que tout ne dérape. C'est sûr que sa réputation ne laissait pas sous-entendre qu'elle faisait dans la dentelle. Pour le moment, elle se fiche de NY, de ses camarades mutants, elle voulait juste souffler loin de tout ça, on verra pour son retour, si elle retourne vraiment à l'école de Xavier pour tenter de recoller les morceaux avec Kurt et Malicia, mais pour le moment, elle avait marché dans un chewing-gum très collant, et elle va devoir user de bien des artifices pour se décoller de cette merde sur son chemin. Mystique profita du verre, observant la robe, le humant, avant de le déguster. Non pas qu'elle ait des goûts de luxe, mais elle a souvent côtoyer des bourgeois ne sachant plus quoi faire de leur argent, mais elle avait appris sur le tas leurs habitudes et connaissances en la matière.

« Bon choix... Je me mêle de ce qui ne me regarde pas, mais tu n'as pas la folie des grandeurs ? Une si grande maison juste pour toi toute seule ? Ce ne serait pas plus simple avec d'autres personnes ? »

Serviteurs ou alliée, pourquoi pas. Mystique aussi vivait juste avant dans un grand appartement, mais elle vivait sous une autre identité, ce n'était pas vraiment son choix, même si pour le coup, elle avait visé le confort et le silence, bien que ça ait vite tourner au vinaigre.

« Cela dit au moins, on est sûr d'avoir la paix. »

Que ce soit pour leurs projets où plus si affinité. Mystique était la partenaire idéal, pouvant changer son corps à volonté. Si jamais Madelyne voulait revivre une dernière nuit d'amour avec Scott, ou juste sa queue, elle pouvait. Si au contraire elle fantasmait sur une toute autre personne, Mystique pouvait lui réaliser ce petit fantasme.

« Cela fait longtemps que tu habites ici ? Je vois peu de meubles ou autres alors, bon... »

Elle avait droit d'habiter une grande maison et avoir peu de meuble, mais Mystique trouvait que ça faisait vide. Si ça se trouve, elle avait tout un tas de bibelots très étrange à ramener ici ? Autre que ce buste de femme.

Madelyne savait que ce manoir gigantesque était un peu déstabilisant, bien trop grand pour une seule personne, ce qui lui donnait des allures de manoir hanté. Elle et Mystique avaient pris possession d’un petit salon, et Madelyne usa encore de ses pouvoirs psychiques, enclenchant les appareils électroniques pour diffuser un peu de musique. Du jazz, en l’occurrence, déferla doucement dans le living room, tandis qu’elle sourit brièvement.

« Je viens d’arriver, Mystique, je ressors de l’Enfer, et je découvre un monde qui m’est totalement inconnu. Pendant que j’étais en Enfer, votre Terre a subi je ne sais combien d’invasions extraterrestres. Le temps s’écoule différemment en Enfer, ce que j’y ai vécu… Ça m’a profondément marqué. Je ne veux plus jamais revivre ça, et je ne veux plus jamais être une copie. Alors, tu as intérêt à sortir de ta tête l’idée de prendre l’apparence de Scott si tu ne veux que je te tue sur place. »

Le ton était très sec, non pas tourné spécialement vers Mystique, mais clairement vers Scott. Un homme qui l’avait abandonné, et qu’elle n’avait jamais vraiment aimé. L’amour qu’elle avait ressenti pour lui était celui de Jean. La personne que Madelyne aurait aimé revoir, c’était son frère, Alex Summers, alias Havok. Il n’était pas très proche des X-Men, mais elle ne voulait pas prendre le risque de voir ses anciens ennemis revenir vers elle. Madelyne était revenue à la vie, et elle ne souhaitait pas mourir de nouveau.

Se raclant la gorge, elle reprit sa contenance, et marcha encore.

« Reste juste… Toi-même, okay ? Tu me plais comme ça. Tu es très belle, Mystique. C’est toi que je veux. Et, pour ton information, oui, je prévois de remplir les lieux, et d’avoir des meubles… Mais ça ne se fait pas non plus en un claquement de doigts. »

Elle devait aussi trouver qui héberger ici. Elle ne se voyait pas former sa propre école de mutants, mais avoir des enfants, des déshérités… Tout ça lui plaisait. Son projet était de faire du manoir un refuge pour sans-abris, un orphelinat, et peut-être aussi un endroit où héberger les créatures venant de Terra. Car Madelyne était au courant des spécificités de Yoake, et c’était d’ailleurs grâce à cela qu’elle avait fini par réussir à revenir sur Terre. Elle n’avait jamais été techniquement tuée, car Jean s’était contentée de reprendre la force Phénix en elle. Son corps s’était retrouvé dénué de carburateur, retournant à un état catatonique initial. Cette situation de non-mort lui avait permis de défier les règles de son propre conditionnement, et, finalement, de réussir à revenir à la vie.

Madelyne se déplaça encore, inspectant les livres.

« J’ai beau vouloir oublier mon passé, je n’arrive pas à oublier Essex. Il me retrouvera… Alors, je compte le tuer avant. C’est pour ça que j’ai besoin de toi, Mystique, tu as des liens avec tout le monde. La Confrérie des Mauvais Mutants, l’Institut Xavier… Je suis sûre que tu as même tes entrées au sein du Club des Damnés. Alors… Je crois que tu pourras m’aider. Je ne pourrais véritablement le reconstruire que quand j’aurai éradiqué Mister Sinistre. Il doit payer pour ce qu’il m’a fait subir. »

Cependant, Nathaniel Essex était difficile à trouver.

« Il se trouve ici, à Yoake, je le sais… Les Failles de cette ville l’intriguent, mais ce serpent est prudent. Je pensais user mes pouvoirs télépathiques pour ressentir sa présence, mais, finalement, c’est toi que j’ai perçu. Finalement, notre rencontre n’est peut-être pas tant liée que ça au hasard. Que souhaiterais-tu en échange de ton aide ? Dis-moi ce que je peux t’offrir… »

Au sein de cette grande maison, Mystique se posait certaines questions auxquelles Madelyne y répondait et le ton était donné, ne pas prononcer le nom de Scott dans cette maison ! Le sujet épineux sur lequel il ne fallait pas plaisanter. Elle aurait cru pourtant que prendre son apparence aurait pu servir pour la caresser dans le sens du poil, mais après tout, Mystique ne connaissait pas tout ce qui liait cette Jean Grey-bis et le petit protéger de Xavier. Dans un sens, c'est son fameux chouchou qui avait aussi tué son professeur chéri. Eh oui, le monde était étrange parfois... Mais soit, au moins cela lui évitera de faire une bêtise en voulantr prendre l'apparence de Cyclope. Madelyne lui conseilla de rester elle-même, chose assez rare, car en dehors de Xavier et Erik, en général, dés qu'on savait ses pouvoirs et qu'on la voyait avec sa peau bleue, on lui demandait souvent d'être une autre personne, existante ou non. Mais non, les deux amis et rivaux avaient cela en commun, accepter Mystique telle qu'elle était... La rouquine prévoyait de remplir cette grande maison, mais cela ne se faisait pas en un claquement de doigt hélas, elle aurait penser que vu ses allures et son caractère, elle aurait déjà un manoir de Xavier à elle seule, bien meublé et décoré. Comme quoi, elle ne pouvait pas toujours viser juste.

« Au moins pour le moment, on ne sera pas dérangé par les autres et cela sera plus simple de ne pas se cogner ici et là. »

Ne sait-on jamais si les deux femmes abusaient un peu du vin. Mystique n'était pas portée l'alcool, elle pouvait boire un verre ou deux pour l'ambiance, mais elle n'aimait pas côtoyer des gens qui abusaient de cela donc pour le moment, tout était sous contrôle. Mais on en revenait à ce sujet principal, Mister Sinister, ce mutant qui faisait parti de ce genre de type qui refusait de mourir et était toujours en train de venir taquiner les mutants tôt ou tard comme Apocalyps, les Sentinelles et autres menace qui, comme la grippe revenait assez souvent pour ne pas se faire oublier. Elle aussi à déjà compter sur ses talents pour sauver sa fille et quand elle en eut l'occasion, elle l'a écarté pour avoir le champ libre car après tout, elle a utiliser ses jouets pour elle, donc autant dire qu'il devait l'avoir en travers la gorge depuis le temps... Pour Madelyne, il était dans cette ville, où, c'était une bonne question, mais le mutant était quelque part en ville. Mais autant il y avait Nathaniel à retrouver, autant, il ne fallait pas négliger le paiement, car il est vrai que Mystique pouvait jouer double jeu, voir triple...

« Pour le moment, ton aide me suffira, on se renvoie la balle mutuellement. Et si ça ne te suffit pas, j'aurais réclamé mon du au moment venue. Je ne suis pas du genre à demander de l'argent ou autre. Je ne suis pas un mercenaire. Si tu as mieux que de l'argent à me proposer, alors inutile de courir après. »

Mystique avait déjà vendu ses talents, mais quand on est un riche qui a que de l'argent à offrir, eh bien mutant ou pas, il faut bien un capital pour se débrouiller. Mais voilà, un peu comme les mafieux, Mystique pouvait aider, mais quand elle aura besoin de se faire renvoyer la pareille, il faudra être présent et ne pas l'éviter sinon ça pouvait mal finir. Donc oui, à voir si s'aider mutuellement sera suffisant, tout dépend de la merde dans laquelle elles vont devoir pataugé ensemble. Laquelle des deux sera la pire ? Bonne question... En aidant d'un côté, en dirigeant Madridpoor de l'autre côté, la mutante avait son petit carnet de personne lui devant un service alors oui, on pouvait dire qu'elle avait des yeux et des oreilles un peu partout, il suffisait juste de trouver la bonne carte pour ça.

« Au moins, ton ennemi est clair, tu sais qui c'est, reste plus qu'à mettre la main dessus. Moi, il faut que je sorte mes cadavres du placard pour savoir quel guignol à décidé de crier vengeance en se levant de son lit ce matin. »

Elle était pire qu'un politicien, elle avait tellement de casserole au cul – de personne voulant sa mort plutôt – qu'il lui faudrait bien décortiquer ce sac de nœuds pour savoir qui lui en voulait. Pour le coup, c'était clairement des mercenaires qui en avait après elle, donc elle pouvait écarter ceux et celles qui jurait de la tuer de leur propre main. C'était toujours ça d'écarter pour mieux y voir, mais ce n'était pas plus simple pour le moment.

« Mais puisque de ton côté, tu sais à qui te dois te frotter, tu as un plan d'action pour l'affronter ? Moi, c'est peut-être juste un guignol qui croit qu'un poignet de mercenaires suffira à m'éteindre alors, sûrement un simple humain qui se pissera dessus au moment où je pointerais mon flingue entre ses yeux... ou ses jambes. Humph, c'est dingue, parfois faut croire qu'ils préféraient que tu vises la tête que l'entrejambe ! »

Les hommes étaient parfois tellement stupides. Faut croire que c'est en partie vraie quand on dit que les hommes ont leur cerveau entre les jambes ! Enfin, reste à voir si elle a un plan face à Mister Sinister, en traître, ça pouvait aller pour le vaincre, Mystique avait bien réussie, mais de face, c'est une autre histoire...

Deux super-mutantes réunies ensemble… Cela sonnait comme le début d’un plan machiavélique visant à dominer le monde, a fortiori dans ce grand manoir lugubre en pleine rénovation. Madelyne allait devoir faire des travaux, et elle avait, fort heureusement, ses pouvoirs télépathiques pour séduire n’importe quel ouvrier. Petit à petit, elle mettait en place la reconstruction de sa vie, la construction d’une nouvelle existence. Mais elle allait devoir se venger du passé. Si elle pouvait pardonner à Scott de l’avoir trahi pour Jean, Nathaniel, en revanche, ne serait pas pardonné… D’autant que, si jamais il apprenait l’existence de Madelyne, il viendrait l’attaquer. Mieux valait donc prévenir que guérir. Certes, Mystique pouvait la trahir, mais la Goblin Queen doutait qu’elle ait tout manigancé. Le hasard l’encourageait dans sa volonté de se rapprocher d’elle.

« Je n’ai aucune piste, je mène des enquêtes, répondit-elle à Mystique. Je sais qu’Essex s’intéresse à cette ville, qu’il dispose d’installations quelque part. Et toi, ma chérie, tu as des liens avec les milieux criminels, non ? De ce que j’ai découvert, la ville abrite d’anciens bunkers et d’anciens complexes souterrains datant de la guerre, mais aussi des mines fermées… Bref, il y a beaucoup de potentiel pour une cache d’Essex, et je suis sûre qu’il doit être en lien avec les organisations criminelles de la ville. »

Madelyne se déplaça lentement, tandis que le feu de la cheminée redoubla d’intensité. Elle tenait son verre de vin à la main, et le but ensuite, avant de le remplir à nouveau. Soit elle tenait bien l’alcool, soit elle avait besoin de boire pour réfléchir.

« C’est là que tu interviens, ma belle bleue. Mes pouvoirs télépathiques sont insuffisants pour ce genre de choses, j’ai besoin de contacts, d’informations, d’individus à interroger, de lieux à infiltrer, d’éléments à récupérer… Et nous avons là un intérêt mutuel, car les gens qui t’ont attaqué ont sûrement bénéficié de la complicité de ces mêmes milieux criminels que ceux qui ont aidé Nathaniel Essex. »

Elle se retourna vers elle, plantant son regard vif et plein d’énergie dans les yeux de Mystique. Sa détermination était sincère, réelle, et puissante.

« Ce sera donc un partenariat mutuel… Et, puisque ton appartement a été détruit, je t’offre l’hospitalité. Cependant, ce manoir est vieux, beaucoup de chambres sont pour l’heure inhabitables. Pour être honnête, je n’en ai réhabilité qu’une seule… Si cela ne te dérange pas de dormir avec moi. »

Dans sa tête, il n’y avait pas de sous-entendus quelconque… Mais qui sait comment les choses pouvaient tourner entre deux femmes pareilles ?

Toutes les deux avaient des comptes à rendre, pour Madelyne, c'était très clair sur, qui était sa cible. Une personne que Mystique avait fréquenté quelque temps, dans le seul et unique but de sauver sa fille et le doubler juste avant qu'il ne puisse goûter au fruit de tout son travail. Mais pour Mystique, ça restait encore floue. Qui lui en voulait ? Ça, elle possédait une liste longue comme son bras ! Ça pourrait bien être un criminel comme une agence dite « légale » car la mutante pourrait leur mettre des bâtons dans les roues ou se venger d'une autre fois où elle les aurait roulé dans la farine. Elle avait tellement fait de chose de ce genre dans sa vie que trouver la bonne raison, le bon coupable du premier coup, c'était impossible ! Elle avait plus de chance de toucher le jackpot à une loterie ! La mutante sirotait son verre doucement, il n'y avait pas le feu, elle avait déjà eu son lot d'attaque pour la soirée et bien qu'une deuxième vague était possible, elle avait une alliée cette fois alors à eux de voir s'ils veulent créer de l'emploi dans leur boite ou rester en sécurité pour le moment.

« J'ai le bras long pour ce genre de chose. Entre ceux qui me doivent un service, et ce, à qui je peux allonger la monnaie pour obtenir une info, il y aura obligatoirement quelqu'un pour nous aiguiller dans la bonne direction. »

Reste à savoir qui pourrait les aider ? Soit leur problème avait un seul et même ennemi commun et ça serait bien plus simple, soit elles vont devoir y aller et ce sera à deux endroits à la fois. Elles verront bien, elles n'y étaient pas encore. Peu importe si Nathaniel se cachait sous la ville, tôt ou tard, elles vont le retrouver. Mystique savait débusquer les rats depuis le temps, il fallait juste lui laisser un peu de temps et ce dernier n'aura plus un seul endroit en ville où se cacher sans qu'elle ne le sache avant même qu'il ne s'essuie les pieds sur son paillasson. Madelyne concluait donc pour le moment en prêtant son lit étant donné que pour le moment, malgré la taille de l'endroit, il n'y avait qu'une chambre de disponible.

« Sans toi, je dormirais à la rue ce soir alors je peux bien partager ta couche. »

Mystique se serait débrouillé pour squatter quelque part ou subtiliser une carte de crédit pour dormir dans un hôtel cette nuit, mais bon, Madelyne se doutait bien que la mutante la remerciait de son geste. Elle n'avait pas dix ans, elle a partagé son lit pendant de longues années avec sa femme alors cela ne la dérangeait pas. Ce serait plutôt à elle de se méfier, savait-elle que Mystique, bien que bi-sexuel, préférait la compagnie des femmes ? Madelyne était loin d'être moche à regarder après tout. Après, la mutante pouvait garder une certaine distance oui, c'était quand même une Jean Grey Bis alors elle ne voudrait pas avoir un cerveau en compote, car elle aurait eu les mains baladeuses. Mais Mystique préférait de suite tâter le terrain, l'euphorie de la petite chasse de ce soir et pas juste une gorgée de vin, il en fallait plus pour ça...

« Mais je préfère te prévenir maintenant, j'ai longtemps partagé le même lit qu'une autre femme, si tu vois ce que je veux dire. Alors si tu n'as pas peur de dormir avec moi, je me ferai une joie de dormir dans tes draps. »

Une mise en garde soft, ce n'était pas une invitation à de suites lui sauter dessus mais au moins Madelyne savait que Mystique à déjà longtemps eu une femme à ses côtés donc, soit elle était ok ou neutre pour dormir avec. Mais si cela la répugne, elle était prévenue. Cela serait étonnant, même Mystique qui était très âgée acceptait ce genre d'attirance peu banal, après oui, forcément, elle était aux premières loges donc elle ne pouvait qu'accepter. Mais voilà, Madelyne n'avait pas la mentalité d'une bourgeoise coincée du début du vingtième siècle non plus.