Mad Love [PV]
Posté : 09 oct. 2024 00:04
Le Joker Funhouse était l’actuel repaire du plus redoutable criminel de Gotham City. Celui-là même qui, selon tous les sondages d’opinion, aurait dû mériter de figurer mille fois sur la chaise électrique. Celui dont le rire sinistre suffisait à imprégner la terreur chez les gens. Celui qui amenait les habitants de la plus dangereuse ville des États-Unis, Gotham City, à détester les clowns. Le boogeyman de Gotham City : Le Joker !
« Hmmm... Non, non, et non ! »
Le Joker tapa rageusement avec ses deux poings sur la table, et jeta rageusement sur le côté une large feuille A3 sur lequel il avait élaboré un plan. Joignant ses mains dans le dos, il se mit à tourner en rond, tout en observant d’un regard distrait l’écran de télévision qui diffusait un reportage dans un coin, montrant des images du fameux justicier masqué.
« ...Menace ou véritable héros pour la ville ? Comme toujours, les avis sur le fameux Chevalier Noir de Gotham sont partagés. Le récent sauvetage d’une équipe de majorettes capturée par le Chapelier Fou a relancé les débats autour des bienfaits de Batman dans la ville. Alors que certains candidats à l’élection du poste de Procureur affichent clairement un programme anti-Batman, beaucoup soutiennent au contraire que, sans l’aide du justicier, les majorettes du lycée Wayne auraient connu un sort tragique. Autour du tableau pour en parler avec nos invités...
- C’est injuste ! IN-JUSTE ! Il... »
Le Joker soupira encore, et s’affala mollement dans son fauteuil. Il portait son célèbre blazer violet avec une tenue violette et blanche, et massa son front, essayant de faire fi de la mauvaise nouvelle à l’écran. Rien ne se passait comme prévu ! Il avait prévu un plan magnifique pour attirer l’attention de Batman ! Quelque chose qui ravirait la flamme entre eux ! Une farce suprême, un gag magistral, mais il n’y arrivait pas ! Il avait pensé à utiliser son redoutable gaz chimique pour attaquer un orphelinat, mais... Au même moment, le Chapelier Fou, ce minable de Chapelier Fou, lui avait volé la vedette ! Usant de ses chapeaux hypnotiques, il avait pris le contrôle du chauffeur d’un bus transportant une série de pom-pom girls pour les emmener boire du thé chez lui... Ce qui, dans l’esprit psychotique de Jervis Tetch, signifiait les tuer.
La police, complètement dépassée par les évènements, n’avait pu que constater son impuissance quand Batman avait retrouvé le repaire du Chapelier Fou, et avait permis de sauver les adolescentes. Et voilà qu’elles piaillaient, qu’elles racontaient combien il était phénoménal... Mais lui dans tout ça ? LUI ?! Maugréant sur place, Le Joker balança contre l’écran le verre de bourbon qu’il tenait à la main... Comment avait-il récupéré ce verre, d’ailleurs ?
« Non, non, et NON ! C’était moi, ça devait être mon chef-d’œuvre ! Pas... Pas celui de ce crétin de Tetch ! Jarvis Tetch ! Sérieusement, vous y croyez ?! »
Face à lui, son homme de main haussa les épaules, bien conscient que dire un mot de travers pourrait sans doute lui valoir de gros ennuis, et que, dans ce genre de cas, il valait mieux laisser parler le patron.
« Enfin, il m’arrive à hauteur de bassin... Et il me vole l’exclusivité ! Je suis son impresario, Bill, tu comprends, ça ? C’est moi sa muse, c’est moi qui l’inspire ! Et... Ces rapaces me volent la vedette ! »
Le Joker serra nerveusement le poing, tandis que « Bill » - qui ne s’appelait pas vraiment Bill – ne disait toujours rien Le Joker se déplaça encore, soliloquant sur lui-même.
« Je devrais les tuer. Avant, c’était simple, Phil. Il y avait moi, il y avait lui, et... Tout allait si bien. Nous n’avions pas besoin de ce gros Pyg, de ce gringalet de Tetch... Bon, il y avait son Robin, bien sûr, et... Et tu peux me croire que j’ai essayé de lez guérir de cette maladie, du besoin irrépressible – et fort douteux – qu’il a de s’accompagner de jeunes acolytes. J’ai essayé de lui montrer toute la singularité de notre relation, Tim. Je lui ai montré, j’ai éclaté le crâne de l’autre cafard pour ça, je... Mais il y a les autres. Ces moucherons, ces moustiques qui veulent me voler mon art, qui veulent me priver de ma relation avec lui ! »
Il tapa contre le mur, et apposa sa tête sur le tableau où Le Joker avait listé l’ensemble de ses proies, avec des photos punaisées : « DOUBLE-FACE », « PINGOUIN »...
« Il... Il serait perdu sans moi, tu comprends ? Mais il m’ignore, il ne répond pas à mes appels ! »
Au même moment, une autre pile électrique était en train de faire irruption dans le repaire, la sensuelle et pimpante Harley Quinn... Qui devait sans doute s’être rappelée de la particularité de cette journée, puisque Le Joker et Harley Quinn étaient supposés célébrer leur anniversaire de rencontre, ce jour où Le Joker avait fait de la psychanalyste Harleen Quinzel sa célèbre comparse du crime... La redoutable Harley Quinn !