The Multiversity

Après mon retour, sept ans avant, j'avais présenté Rothion à ma famille. Il a pu voir toute ma famille. Le seul à vraiment connaître Rothion avant de l'avoir présenté, c'est mon père, Achelous, car pendant mon absence, pendant que j'avais pour mission de détruire Soul Edge, il me remplaçait. Il voyait Rothion tous les jours, et c'était le premier à comprendre que Rothion est fou amoureux de moi, tout comme je suis folle amoureuse de lui. Il voyait directement en Rothion un bon mari pour moi, au point que régulièrement, à chaque fois qu'il le voit, ils discutent un peu. C'est du moins ce que m'ont dit mon père et Rothion, et je ne pouvais pas être là, à ce moment-là. Le reste de ma famille en avait juste entendu parler de ce Rothion, et c'est finalement quand je suis retournée à Athènes que je lui ai présenté au reste : Nike, ma mère, et ma fratrie, à savoir Cassandra et Lucius.

En attendant d'avoir assez d'argent pour acheter notre propre maison où nous pouvons faire une forge et une boulangerie, j'allais chez Rothion quand c'était l'heure où le travail était terminé pour être en tête à tête, le tout pendant qu'on économisait. Bien sûr, c'était prévu qu'on allait vendre la forge, mais on ne pouvait pas faire notre nouvelle maison avec juste l'argent de la forge. Le temps passait vite en compagnie de mon mari, et après des mois, on a enfin eu assez d'argent pour faire notre propre maison. La boulangerie familiale est restée, bien sûr, car nous avons toujours mon père, Cassandra et Lucius pour s'en occuper.

Régulièrement, on profite l'un de l'autre, et pendant cinq ans, on vivait ensemble, tous les deux. Je me battais tous les weekends avec ma sœur pour rester au niveau, mais sinon, je n'avais pas reçu de mission de la part de l'Oracle. Pendant cinq ans, Rothion ne se sentait pas prêt d'avoir un enfant. Ce n'est pas grave, car j'ai tout mon temps. J'avais envie d'avoir un enfant, mais je me montre patiente. Après tout, tant que je reste avec Rothion, je reste heureuse.

Finalement, Rothion se sentait prête d'être père, alors on couchait ensemble avec l'espoir d'avoir un enfant. C'est chose faite, car je finis par tomber enceinte. C'était mon premier enfant. Neuf mois ont passé, on avait réfléchi à un nom : pour une fille, on l'appellerait Pyrrha, et pour un garçon, on l'appellerait Patroklos. Peu importe le sexe de notre enfant, on était tous les deux prêts à l'aimer. Neuf mois plus tard, j'accouchais d'une fille, et il s'agissait de Pyrrha. Nous avons eu notre propre enfant, et mes parents étaient si heureux de savoir qu'enfin ils sont grands-parents. Surtout que Cassandra n'était pas aussi prudente que moi, car elle a de nombreuses aventures. Pyrrha saura tôt ou tard que mes parents sont ses seuls grands-parents, car les parents de Rothion ont déjà été tués par les bandits bien avant notre rencontre, et Rothion avait pu être sauvé à temps.

On s'occupait bien de Pyrrha, mais à peine deux mois après sa naissance, je tombe enceinte à nouveau. Nous avons un deuxième enfant. Cette fois-ci, on voulait tous les deux d'un garçon, mais nous n'avions aucun moyen de savoir avant l'accouchement si j'aurais une fille ou un garçon. Je gardais en mémoire Patroklos, mais on avait décidé d'un prénom de fille, et il s'agissait de Talya. Heureusement, Artémis nous accordait le droit d'avoir un garçon, et notre enfant est Patroklos. En tout cas, on a tous les deux engagé une nourrice pour Pyrrha, mais aussi pour Patroklos, pour lorsqu'on travaille.

Cela fait désormais sept ans que j'ai terminé ma mission divine, et je peux travailler. A l'instant, Pyrrha a deux ans, et Patroklos un an. Patroklos est encore en train d'apprendre à parler, et Pyrrha le sait déjà. Ma journée se termine, et donc je retourne à la maison. Je passe par la forge de Rothion, et je vois qu'il est déjà occupé à forger une épée. Je ne vais pas le déranger dans le travail. Juste que quand j'ouvre la porte de sa forge avant de la fermer, il sait que je suis dans la maison, et que j'ai déjà commencé à m'occuper des enfants. Comme d'habitude, mes enfants se jettent sur moi, et je les câline. La nourrice affirme qu'ils ont été sages, et donc je suis contente. Alors, je retourne voir mes enfants pour m'occuper d'eux, et de leur donner tout mon amour.

Il menait une vie heureuse à ce moment de son existence. Rothion avait épousé Sophitia, et elle lui avait donné deux enfants, deux magnifiques trésors. Pyrrha et Patroklos. Contrairement aux usages, c’était toutefois Rothion qui était à la maison, tandis que Sophitia partait s’entraîner ou accomplir des quêtes. Lui travaillait dans la forge attenante à la demeure principale, et avait plusieurs apprentis avec lui. Rothion était un maître-forgeron qui amenait de confortables rentrées d’argent, et qui façonnaient lui-même les épées de Sophitia, ainsi que ses armures. Aujourd’hui, il était justement en train de terminer une nouvelle épée pour sa dulcinée. Une lame solide et élégante, qui convenait au style de combat rapide et fluide de Sophitia. C’était l’un des nombreux cadeaux qu’il lui faisait, car elle était après tout l’amour de sa vie.

S’absorbant dans sa tâche, Rothion ne vit même pas sa femme revenir. Il avait trempé l’épée bouillonnante dans l’eau, et releva, inspectant soigneusement la lame, à la recherche de la moindre imperfection. Fabriquer une épée, c’était un travail important, et les épées de Rothion étaient de bonne qualité, nécessitant 10 kilogrammes de matière en moyenne pour un rendu final de 2 kilos. Le prix des épées était donc assez élevé, et il ne concevait que les meilleures lames pour Sophitia. Tout cela, Rothion l’avait appris auprès de son propre maître-forgeron, et était heureux d’enseigner tout cela à ses disciples.

« Laissez reposer les lames, nous terminerons demain !
-  Bien, Maître. »

Rothion leur souhaita une bonne soirée, et s’épongea le front. Il sortit ensuite de sa forge, et huma l’air frais. Le soleil était doucement en train de se coucher, et une brise marine fit remuer ses cheveux. Rothion aimait cette vie. Plutôt casanier, il n’avait jamais goûté à l’aventure comme Sophitia ou Cassandra. Il était heureux d’avoir sa propre maison, ce qui le changeait de son appartement, et traversa la cour pour rejoindre la maison.

Sophitia était occupée avec Patroklos et Pyrrha. Elle donnait le sein à Patroklos, et Rothion les rejoignit. Il se lova dans le dos de sa femme, et posa ses mains sur ses hanches, avant de l’embrasser dans le creux du cou.

« Bonsoir, chérie. Tu es rentrée tôt… Désolé de ne pas être venu plus tôt, j’ai été absorbé dans la forge, mais je pense avoir fini ta nouvelle épée. On fera les essais finaux demain. »

Il avait une femme, deux enfants, une maison… Soit une vie parfaitement accomplie. Rothion vivait chaque jour un rêve éveillé, et n’avait qu’un seul désir : que ce rêve ne se termine jamais.

Pour une fois, je suis arrivée avant que Rothion n'ait terminé son travail. Aujourd'hui, je ne dirais pas que personne n'a eu besoin de mon aide, mais c'est une période où je peux plus me consacrer sur mon travail de boulangère que sur mon côté altruiste, de la simple aide dans le déménagement à la protection d'Athènes d'une attaque d'infectés, peu importe. En tout cas, je suis vraiment heureuse d'avoir un mari comme Rothion, qui est souvent là pour nos enfants quand je ne suis pas là.

Je sais, nous ne sommes pas comme les autres familles, qui voient souvent les femmes s'occuper de la maison, mais je suis bénie par les dieux, alors tous les Athéniens nous accordent cette différence sans broncher. Beaucoup d'Athéniens savent que je suis une guerrière sacrée, et que j'ai aidé à détruire Soul Edge. Bien sûr, je n'aurais jamais rencontré Rothion si Taki ne m'avait pas sauvée.

Je finis par entendre Patroklos pleurer, et pour dire qu'il a faim. Alors, je le fais allonger sur mes bras avant de commencer à lui donner mon sein. Je ne suis pas sous mon armure sacrée, mais je reste en robe, qui n'a pas de lacet à ma poitrine, alors je n'ai pas de difficulté à donner le sein à mon enfant. Je ne sais pas si Patroklos va devenir un forgeron comme son père ou un guerrier comme sa mère, ou alors un simple boulanger, encore comme sa mère. Qui sait ce que Lachésis a prévu comme destin pour Patroklos ?

Pendant que Patroklos est en train de nourrir de mon lait, j'entends la porte s'ouvrir. Je n'ai pas besoin de me retourner car je sais que c'est Rothion qui vient d'arriver, après avoir trempé ma nouvelle épée dans de l'eau pour la refroidir, et donc la laisser sécher. Je sens mon mari se lover contre moi, et je ferme donc les yeux, frissonnant quand il me donne des baisers dans le cou. Il s'excuse pour rien, mon pauvre mari. Je finis par le regarder amoureusement.

"Tu n'as pas à t'excuser, mon cœur. Ne t'inquiète pas, je t'ai vu t'occuper de mon épée avant de rentrer. J'ai hâte de voir ce qu'elle me réserve, bien que je sache que c'est une épée qui fera encore jalouser n'importe quel autre forgeron."

Je ris légèrement avant d'embrasser Rothion avec un amour vraiment sincère envers mon mari. Je l'aime vraiment comme au premier jour, et le voir me suffit à mon bonheur. J'espère que Lachésis ne va pas nous donner des obstacles trop contraignants.

Sophitia était occupée avec Patroklos, alors Rothion n’allait pas se montrer trop insistant. Il embrassa tendrement sa femme, et lui sourit doucement. Elle avait réalisé qu’il était en train de s’éterniser à la forge, et le jeune homme rougit poliment devant son compliment. Sophitia savait toujours comment lui parler, mais Rothion n’était pas vraiment un tombeur. Il se demandait souvent comment il avait pu séduire Sophitia. Rothion n’était pas un guerrier, mais plutôt un cérébral. Il ne savait vraiment pas se battre, et n’avait pas le profil de l’homme idéal grec. Il laissait sa femme diriger le couple, et c’était elle qui s’imposait. Rothion savait qu’il devait être la cible de quolibets d’autres hommes se moquant de sa nature soumise et effacée, mais lui s’en moquait. Un simple baiser de Sophitia suffisait à lui redonner le sourire.

Il laissa Sophitia nourrir Patroklos, qui sembla ensuite ravi, et se lova contre la poitrine de sa mère, fermant les yeux. Il n’y avait plus qu’à la coucher à côté de sa sœur. Pyrrha et Patroklos étaient très proches, c’était un lien que Rothion espérait conserver entre eux. Il se dirigea ensuite vers la cuisine, et commença à préparer le repas. Une grosse marmite était là. Rothion préparait du bœuf bourguignon, une spécialité culinaire bourguignonne qu’il avait découvert lors d’un voyage dans ces régions occidentales. Il réunit consciencieusement les ingrédients, et fit chauffer la marmite. Le temps que le repas soit prêt, l’homme retourna vers Sophitia.

« Alors, qu’est-ce que tu as fait aujourd’hui, ma chérie ? De ce que j’ai cru comprendre, il y a une recrudescence de monstres dans la région, il ne t’est rien arrivé de dangereux, au moins ? »

C’était un concept curieux. Rothion savait combien Sophitia était forte, mais, à chaque fois qu’elle partait en aventure, il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour elle, de craindre qu’il ne lui arrive malheur, et ce quand bien même rien ne le justifiait. Mais c’était plus fort que lui ! On devait sûrement appeler ça l’amour, toujours s’en faire pour ses proches, même quand il n’y avait aucune raison objective d’avoir peur pour eux…

Un coup de foudre était arrivé si vite, même avec quelqu'un dont je pense qu'il aurait été un simple client, régulier ou pas, si on je n'étais pas tombée amoureuse de lui d'un simple regard. Pourtant, même en étant une femme particulièrement pieuse, je ne cherchais pas spécialement de mari. Je vivais parfaitement bien sans. Je passais beaucoup de temps en compagnie de ma famille, et j'étais déjà prête à me sacrifier pour les autres. Cependant, cette rencontre avec Rothion était... particulière, et je ne pensais pas tomber amoureuse aussi vite. Rothion aussi était rapidement tombé amoureux de moi, et je le sentais.

Petit à petit, je voyais en lui quelqu'un de très... passif, sauf dans son travail. Ce n'était pas un problème pour moi, en sachant que je le défendais quand je le voyais quand il subit des moqueries. On a l'habitude de voir en un homme quelqu'un de viril, quelqu'un qu'on pourrait voir comme quelqu'un qui serait prêt à manier une épée et un bouclier pour aider son prochain. Cependant, ce n'est pas le cas de Rothion, car s'il est capable à manier une épée et un bouclier, c'est surtout avec l'intention de l'essayer, pour pouvoir estimer sa qualité et ses particularités. Rothion est très doué pour forger des armes, des armures et des boucliers puissants, mais pour les porter pour se défendre, c'est autre chose. Il a un physique juste assez fort pour forger et manier de manière minimale, et il n'est absolument pas fait pour la guerre. Il n'est pas aussi viril que ce qu'on attend de lui, mais étrangement, je me sens plus attirée par un homme plus fait pour rester au sein d'une maison, qu'un homme avec des pectoraux et des abdominaux apparents et solides, mais aussi par rapport à un homme romantique qui m'enverrait des lettres et viendrait danser devant moi avec une rose entre les dents.

Je nourris Patroklos jusqu'à ce qu'il n'en ait plus envie, et une fois ça fait, je range mon sein pour le coucher à côté de Pyrrha. Mes enfants semblent avoir un très fort lien. Un lien que j'espère ne sera pas brisé. Pyrrha ne s'est pas sentie délaissée quand Patroklos était venu au monde. Heureusement. Pendant ce temps, Rothion est en train de cuisiner du bœuf bourguignon. Quand on avait commencé à vivre ensemble, c'était quelque chose dont je ne m'attendais pas. J'étais prête à cuisiner pour nous deux ou pour toute la famille, d'autant plus que je pouvais préparer de bons petits plats, mais il s'avérait que Rothion était capable de cuisiner, et c'était lui qui cuisine pour nous. Pourtant, ce n'était pas moi qui l'imposais. On était d'accord pour ça, et il prépare de bons plats, surtout quand on voit qu'il voyage beaucoup plus que moi. Il n'y a qu'à voir les plats qu'il prépare et qu'on ne peut voir qu'ailleurs que dans l'Empire Ottoman.

Mon mari se tourne vers moi pendant qu'il cuisine, et je vais vers lui pour entourer mon mari de mes bras, amoureuse de lui. Il me pose la question de ce que j'ai fait aujourd'hui, et de s'il n'est rien arrivé de dangereux. Je ris légèrement. Malgré le fait que je sois une guerrière bénie des dieux, donc très puissante, elle ne peut pas s'empêcher de s'inquiéter pour moi. Mais je pense que ça doit être l'amour qui agit comme ça. Quand on est loin de la personne qu'on aime, on s'inquiète pour elle, c'est normal.

"C'est ce que le commis que j'ai aidé m'avait dit. Il s'inquiétait tellement pour sa vie qu'il voyait en ma venue un miracle. Alors, je l'ai protégé des Infectés qui ont sévi. Le trajet était plutôt court, mais il ne voulait pas mourir avant d'avoir transporté sa marchandise. Je pense qu'Athènes est pour instant épargné par la recrudescence, bien que ce soit une question de temps. Mais sinon, pas grand-chose de dangereux, juste quelques Infectés que j'ai libéré."

Je l'embrasse avant de regarder le plat. Je vois qu'il y a beaucoup de bœuf, en plus de carottes, de l'oignon et du champignon. Je vois que tout ça est rouge, et j'ai vu une bouteille de vin rouge. Il sait que je ne suis pas enceinte pour la troisième fois, alors il en profite. Et puis, les enfants sont en train de dormir ensemble, alors pas de risque pour eux.

"Je sens qu'on va se régaler. Qu'est-ce que c'est, Rothion ?"

Je vois déjà que c'est un plat que je n'aie que rarement vu tout au mieux, surtout au vu de comment tout cela est préparé. Surtout que ce plat n'a pas du tout l'air mal préparé. En même temps, depuis que je suis mariée avec lui, ça m'étonnerait qu'il cuisine comme une tanche.

Oui, Rothion n’avait vraiment pas le profil du guerrier viril et courageux qui irait sauver la veuve et l’orphelin au fil de son épée. Plutôt chétif, s’il apprenait à se battre avec Cassandra, Rothion était avant tout un négociant. Il forgeait des armes et des armures d’excellente qualité, et cela lui offrait un marché lucratif. Il n’y avait pas que les Grecs qui venaient le voir, mais aussi des gens de tout horizon. Des Français, des marchands florentins, des Anglais, ou des Germains… Rothion avait plusieurs contrats, et même avec les Ottomans. La Grèce était après tout un carrefour de civilisations, et sous domination de l’Empire ottoman pour la majeure partie de son territoire. Rothion forgeait des armes. Si ces armes devaient servir à faire la guerre, il n’en était pas responsable. Pour lui, il s’agissait surtout de se protéger contre les monstres. Alors, même s’il n’était pas un guerrier aguerri, il savait que c’était son argent qui faisait tourner le couple. Sophitia était une excellente guerrière, mais tuer des monstres bénévolement ne permettait pas de chauffer la maison, ou de s’offrir de quoi manger ! Rothion gérait donc toute la comptabilité de la famille, toute la trésorerie. Il était donc loin d’être totalement inutile, et, même si certains se gaussaient de lui et du fait qu’il était plutôt soumis, Rothion s’en moquait bien. L’homme menait une vie angélique en compagnie de Sophitia, et n’en demandait pas davantage.

Quand celle-ci lui demanda ce qui se préparait, il sourit doucement.

« C’est une spécialité française dont un marchand m’a parlé en me fournissant la recette. Du bœuf bourguignon. C’est du bœuf qu’on fait mariner dans du vin rouge de Bourgogne, avec divers accompagnements. Là, j’ai opté pour des champignons et des lardons, ça sent bon, non ? »

Fin gourmet, Rothion était toujours en recherche de plats. Il achetait ensuite les ingrédients au marché, et s’amusait à les préparer. Il savait que sa femme menait des journées difficiles, à combattre ainsi les personnes infectées par le Soul Edge, alors il fallait que tout soit prêt pour son retour ! C’était ça, l’amour, savoir penser à l’être aimé avant soi-même ! Rothion préparait donc la cuisine.

« Ce sera bientôt prêt. Tu es sûre que tu n’as eu aucun accroc ? Tu sais que je n’aime pas trop quand tu t’aventures seule trop loin dans les campagnes à combattre les monstres… »

Toujours soucieux, c’est comme ça que Rothion était, et il y avait peu de raisons que ça change !

Aider sans attendre en retour est quelque chose qui fait de moi quelqu'un à qui on peut faire confiance, mais c'est quelque chose qui fait qu'il n'y a rien qui entre dans la trésorerie de la famille. Alors, Rothion est celui qui gère le mieux dans la comptabilité, et c'est lui qui me donne de l'argent pour mes aventures. Bien sûr, je suis aussi boulangère, donc on peut me retrouver dans la boulangerie familiale, mais plus parce que j'aime aussi être boulangère, et puis, ça me permet d'être toujours proche de ma famille. Je doute fort que cela permettrait de mieux maintenir la famille, car Rothion est un forgeron particulièrement réputé, au point de ne jamais avoir qu'un élève. Beaucoup de personnes viennent le voir pour la qualité de ses armes. Le métier de boulangère me rapporte, mais c'est des bonus en comparaison.

Je l'écoute donc. Un marchand français lui a donc partagé une recette. Du bœuf bourguignon, donc. Un bœuf mariné au vin de Bourgogne avec des accompagnements, du coup. En tout cas, c'est vraiment appétissant, ce repas. Je lui embrasse donc le cou avec le sourire avant de le regarder à nouveau.

"Très bon, même. En plus, je trouve l'idée de mariner avec du vin plutôt original. Dommage que nos enfants ne puissent pas en profiter."

Vraiment, les enfants devraient bien sentir le bœuf s'ils ne dormaient pas, mais un enfant, par nature, ne peut pas tenir l'alcool. Mais bref, on peut en profiter ensemble, en tant que mari et femme. Surtout que si on sépare Pyrrha de Patroklos, ou inversement, je pense que les deux enfants risqueraient de se réveiller et de pleurer, donc tant qu'ils dorment ensemble, on peut profiter de notre moment ensemble.

Rothion s'inquiète toujours pour moi, c'est tellement mignon. Je lui souris en le regardant, caressant doucement son visage. Chacun est faillible, et même le meilleur guerrier peut tomber. Donc au fond, il a raison de s'inquiéter pour moi. Mais dans l'histoire, c'est plus moi qui dois m'inquiéter pour mon mari plutôt que l'inverse.

"Ne t'inquiète pas, j'ai vu bien pire qu'une recrudescence des Infectés. Souviens-toi que j'ai failli mourir face à Cervantes 10 ans plus tôt."

J'avais 16 ans quand Héphaïstos m'avait désignée en tant que Guerrière Sacrée, et j'avais affronté Cervantes quand j'avais 18 ans. Il se moquait de moi quand il m'avait vu, disant que pour une guerrière je suis bonne à me mettre à genoux devant lui et à le sucer pour m'épargner. Cependant, je n'étais pas ce genre de guerrières, et quand il s'est rendu compte que j'étais beaucoup plus forte que ce qu'il pensait, jusqu'à briser une moitié de Soul Edge, il ne voulait plus me violer, juste m'achever, surtout en voyant que des éclats de Soul Edge m'avaient transpercée. Taki m'avait sauvée et l'avait achevé, mais l'histoire ne serait pas la même sans elle, car je pouvais très bien finir égorgée. Peut-être même que je serais la première Infectée à cause des éclats de Soul Edge dans mon corps... je préfère ne pas imaginer. J'embrasse donc mon Rothion après être sortie de mes pensées, lâchant doucement Rothion à contre-cœur.

"Je vais aller mettre la table, mon chéri."

Je commence donc à mettre la table pour nous deux, en mettant des verres à vin, pendant que nous y sommes. Tant qu'à profiter du vin, autant il aller jusqu'au bout. On mange du bœuf mariné dans du vin, on pourrait boire quelques verres de vin en plus. Pas de quoi nous rendre ivre cependant, bien sûr, mais de quoi nous faire tourner un peu la tête. Nous ne buvons pas souvent du vin. Nous ne buvons pas souvent de l'alcool, d'ailleurs. Mais quand on le fait, on peut se laisser emporter par Dionysos.

« Oh, je pense qu’ils pourront en manger, je n’ai pas mis de vin dans celui-là ! précisa Rothion. Enfin, d’habitude, on le fait mariner dans du vin rouge, mais je n’ai pas beaucoup de vin, alors j’ai utilisé une sauce qui m’a été recommandée. Je… Navré si je ne suis pas très clair, haha ! »

Rothion rougissait doucement. Il aimait bien cuisiner et faire plaisir à sa femme, mais il était souvent assez maladroit. Le jeune homme laissa donc Sophitia préparer la table à côté. Le bœuf était quasiment prêt, et une agréable odeur remontait dans la maison. Il était sûr que les effluves allaient réveiller leurs enfants. Pyrrha et Patroklos avaient sûrement dû se réveiller, attirés par l’odeur de cette délicieuse nourriture. C’est toujours comme ça que Rothion les réveillait. Le jeune homme se déplaçait lentement, et attrapa sa marmite, avant de venir vers le salon.

Sophitia était là, et était penchée vers la table, ce qui fit qu’il put voir son corps penché vers l’avant, et l’ourlet de ses délicieuses fesses, très bien moulées dans sa minijupe. Rothion rougit doucement en observant la scène, puis se racla la gorge, et déposa la marmite à côté de la table.

« Les enfants, on mange ! »

Ils avaient aussi du pain, qu’ils achetaient auprès d’un boulanger s’inspirant des techniques de cuisson françaises. Les enfants ne tardèrent pas à venir, attirés comme prévu par l’odeur, et s’assirent à gauche et à droite de la table. Rothion leur offrit du pain tout en remplissant leurs écuelles. S’ils étaient trop jeunes pour boire du vin, il leur faisait boire du jus de pomme.

« Et bien, vous êtes pleins de vie, mes petits anges !
-  Papa, Papa, c’est quoi ? Ça sent bon !
-  Mais ça a une drôle de tête, c’est tout marron !
-  Ne sois pas aussi désobligeant, Patroklos. »

Patroklos n’ajouta rien tandis que Rothion utilisait sa louche pour remplir les assiettes.

« C’est du bœuf bourguignon, les enfants, ça vient tout droit de France. »

Rothion s’assit ensuite, et ébouriffa les cheveux de Pyrrha, qui se dandina sur place en protestant.

« Hey ! Mes cheveux !
-  Ils étaient déjà ébouriffés avant, plaida Rothion.
-  C’est pas vrai !
-  Tu es aussi têtue que ta mère, toi…
-  C’est pas vrai non plus ! »

Le jeune forgeron sourit rêveusement, et haussa les épaules, commençant à manger son bœuf… Et, en toute objectivité, il était plutôt bon. Cependant, Rothion devait bien admettre que la vue du postérieur de sa femme continuait de le hanter. Il était presque sûr d’avoir vu sa culotte !

Oh ! Donc c'est juste d'habitude qu'on le marine avec du vin, et il n'en a pas mis ? Pourquoi est-ce qu'il ne me l'a pas dit plus tôt ? Dans ce cas, les enfants pourraient en manger, donc ça va, puisque le vin est remplacé par une sauce sans alcool. J'espère que nos enfants vont aimer, alors. Je ris légèrement de la gaffe de mon mari. Qu'il peut être assez étourdi, parfois, mais je l'aime quand même.

"Ne t'inquiète pas, mon chéri. Je ne vais pas m'énerver contre toi pour si peu."

Je l'embrasse donc avant de préparer la table pour toute la famille. Moi qui pensais qu'on allait manger que toutes les deux pour ça, il a pensé à faire une version plus douce pour Pyrrha et Patroklos. En tout cas, c'est toujours la nourriture qui attire les enfants. Ils vont manger, bien jouer, avant de dormir, toujours tous les deux ensembles. Ça me rappelle à chaque fois qu'après que Cassandra et Lucius soient nés, on dormait tous les trois ensembles, dans le même lit. Toute la fratrie.

Rothion annonce aux enfant qu'on va manger, et Pyrrha et Patroklos se lèvent de leur lit. Rothion pose donc son plat. Il avait acheté du pain, mais on voit que ça ne vient pas de ma famille au vu du style de ce pain. De toute façon, il sait où il peut trouver du pain quand je ne suis pas là et qu'il souhaite juste du pain : dans la boulangerie de ma famille, où Lucius, qui admire Rothion, peut l'accueillir avec un grand sourire, ou mon père, c'est selon.

Pyrrha semble avoir un bel appétit, prête à manger ce bœuf bourguignon pour enfants avec plaisir, alors que Patroklos se pose des questions à cause de la couleur de la nourriture, ce qui me fait légèrement rire.

"Ce n'est pas pour autant que c'est marron que c'est mauvais. La viande de bœuf cuite, c'est marron, Patroklos."

Je donne un petit baiser au front de mon fils et je laisse mon mari nous servir, commençant doucement à manger le bœuf bourguignon. Il en profite pour ébouriffer les cheveux de Pyrrha, qui proteste.

"Ma chérie, tu sais qu'être têtue peut être une bonne chose ?"

S'entêter à vouloir accomplir sa mission. Quelque chose me dit qu'elle sera une bonne guerrière. Peut-être que Patroklos aussi sera un bon guerrier, on verra. D'ailleurs, je remarque que Rothion est un peu rêveur. Peut-être que le fait que je porte une mini-jupe y est pour quelque chose. Alors, pour enfoncer le clou, je décide de lancer un regard aguicheur à Rothion, rempli de sous-entendus que les enfants ne remarquent pas, surtout que ce regard est rapide. Ne serait-il pas en train de perdre pied avec la réalité à cause de moi ? Je me sens d'humeur à me laisser emporter par Dionysos. Alors, après cela, je regarde les enfants, faisant comme si de rien n'était.

"Alors, les enfants, vous avez fait une bonne sieste ?"

Après, avec un fort lien qu'ils ont adopté ensemble, cela ne m'étonnerait pas qu'ils ont fait une bonne sieste. Je pense que juste après, je vais jouer avec les enfants. En plus, ça peut laisser le temps à Rothion de prendre l'air après cela.

Le léger regard de Sophitia vers lui ne lui échappa, et Rothion se racla doucement la gorge. Ce n'était un secret pour personne qu'il aimait beaucoup sa femme. Il savait ce que beaucoup de gens en pensaient, qu'il était un soumis, un homme dont on se moquait silencieusement. C'était lui qui restait au foyer et sa femme qui partait à l'aventure. Dans une société qui, par essence, était sexiste, c'était tout de même mal vu. Ceci étant dit, personne n'aurait osé le dire en face. Car Sophitia était une femme forte, qui protégeait la ville, et Rothion était un homme talentueux, qui forgeait des armes et des armures pour de nombreux clients. C'était un maître-forgeron très compétent, mais les gens ne pouvaient pas s'empêcher de se moquer. Rothion le savait, et s'en moquait. Il espérait juste que cela ne rejaillirait pas sur ses enfants, et c'était aussi pour ça qu'il songeait à s'entraîner... Pour pouvoir montrer aux gens qu'il n'était pas un couard, que le courage de sa femme l'inspirait. Mais là, pour être honnête, en voyant ce léger regard glissant qu'elle lui fit, ce n'était pas son courage qui l'inspirait... Plutôt sa plastique et son corps de rêve.

Rothion cligna encore des yeux en se raclant la gorge, et revint à la réalité. Leurs enfants n,'avaient évidemment rien vu, et semblaient plutôt apprécier ce repas.

« Oui, Maman.
-  Comme Maman veille sur nous, on ne peut que bien dormir ! »

La remarque de Patroklos fit doucement sourire Rothion, qui lui caressa brièvement les cheveux. Pour le coup, il avait bien raison. Quand leur mère était là, Pyrrha et Patroklos étaient généralement beaucoup plus calmes, comme s'ils avaient inconsciemment conscience qu'ils étaient protégés par elle, par sa présence... Rothion le ressentait aussi. Quand sa femme revenait, il savait qu'il n'avait rien à craindre d'éventuels voleurs, ou de monstres.

« Est-ce qu'on pourra aller à l'aventure avec toi, Maman ? On est devenus vachement forts !
-  Et qui m'aidera si mes fidèles aides de camp s'en vont, hein ?
-  Mais je me suis entraîné avec une épée en bois, protesta Patroklos, je peux aller me battre !
-  Et moi aussi ! Maman, on veut que tu nous entraînes ! »

Il faut bien admettre que travailler dans une forge, c'est moins rêveur que battre la campagne en affrontant des monstres. Patroklos et Pyrrha étaient façonnés par les aventures de leur mère, et par le fait que tout le monde en parlait autour d'eux. Rothion pouvait l'accepter, là aussi, même s'il trouvait qu'ils étaient un peu trop jeunes pour aller combattre avec leur mère... Mais, en revanche, pour les entraîner... Si les deux préféraient ça à forger des armes, Rothion ne pouvait pas les blâmer. Et ils étaient après tout aussi têtus que leur mère.

Ceci étant dit, le choix final ne lui appartenait pas...

Je sens bien que mon regard à son égard ne lui échappe pas. J'ai réellement envie de lui, mais je me retiens devant les enfants. Ce n'est pas un secret le fait que moi et Rothion on est profondément amoureux l'un de l'autre. De plus, notre couple est très particulier. On a tendance à penser que la place de la femme est dans la cuisine, mais notre couple est vraiment particulier. Personne n'ose me dire du mal, même derrière mon dos, car tout le monde sait que je suis bénie par Héphaïstos pour protéger tout le monde, sans se soucier de qui est en guerre contre qui. Cela change grandement la donne car une guerrière qui n'est pas bénie par un dieu, on se serait complètement moqué. Par contre, plus d'une fois j'ai entendu du mal de Rothion. Tout le monde voulait s'attendre à ce que mon forgeron préféré soit beaucoup plus viril, mais il n'en est rien, et il a reçu des moqueries. Cependant, personne ne le disait en face car on ne peut pas trouver un meilleur forgeron que lui à Athènes.

Rothion revient à la réalité, se concentrant sur la réponse de nos enfants. Je ris légèrement de la réponse de nos enfants. C'est vrai. Je pense que mon aura de guerrière sacrée aide beaucoup les enfants à bien se porter. Alors qu'en leur absence, ils sont un peu plus agités. Alors que devant leur nourrice, ils sont plus agités. On peut facilement les supporter tant ils sont adorables, mais ça donne un peu plus de boulot à leur nourrice. Encore une fois, ils ne sont pas turbulents, ils sont même un peu timides.

Patroklos me demande quand ils partiront à l'aventure. Cependant, ils ne peuvent s'entraîner qu'avec des armes factices, pour l'instant. Des armes contondantes mais légères. Ils ne peuvent pas encore changer car Patroklos a encore 3 ans, et Pyrrha 4 ans. Donc ce n'est pas tout de suite qu'ils pourront apprendre. Par contre, quand Patroklos aura 7 ans, il pourra apprendre à devenir guerrier. Après, je peux comprendre qu'on préfère se battre que de forger des armes : on peut vivre de grandes aventures en étant guerrier, et les dieux savent à quel point les enfants sont friands d'aventure... en plus de sucre, mais ça c'est autre chose. Je souris à mes enfants.

"Pour l'heure, vous êtes beaucoup trop jeunes pour partir à l'aventure avec moi. Ce que je vous raconte est très dangereux, et je ne veux pas vous perdre. Sachant que quand vous partirez à l'aventure, vous n'aurez pas le droit d'utiliser une épée en bois. Vous aurez forcément besoin d'une épée blanche, coupante, lourde, que vous ne porterez qu'à une seule main, car l'autre vous servira à porter le bouclier, pour vous protéger. Je ne peux pas non plus vous entraîner, mais je pense que je pourrai bientôt. C'est promis, mais il vous faudra attendre encore trois ans... enfin trois ans pour Pyrrha et quatre ans pour Patroklos."

Je dis ça car je pars du principe que je vais commencer à les entraîner à sept ans. Evidemment, je les comprendrai lorsqu'ils me diront qu'ils veulent être guerriers. Je peux les encourager à le devenir, même. Il faudrait bien des personnes pour me remplacer si je suis en incapacité de me battre. Ils seront bénis par Héphaïstos et ils pourront avoir le rôle de protéger l'humanité tout comme je fais.

"Je comprends que sortir d'Athènes pour se battre contre des créatures est bien plus entraînant que d'être dans une salle chaude pour forger des armes et des armures... enfin Papa préfère être dans une salle chaude pour forger des armes et des armures. Mais pour l'heure, il vous faudra attendre que vous grandissiez, pour que vous puissiez savoir si vous deviendrez de braves et forts guerriers comme votre mère, ou d'intelligents et minutieux forgerons comme votre père. Dans les deux cas et même dans les autres métiers que vous trouverez et que vous préféreriez, je serai prête à vous encourager à suivre votre voie."

Evidemment, il y a tant d'autres choix, mais je pense qu'ils connaissent beaucoup plus le métier de guerrier et celui de forgeron. Je trouve que les deux sont intéressants. J'en ai d'ailleurs profité pour complimenter mon mari, et je le pense sincèrement. Il n'est pas un homme très fort, mais son mental est vraiment quelque chose que j'apprécie chez lui.

Aurait-il pu se vexer que ses enfants préfèrent devenir des guerriers que des forgerons ? C'était dans la juste logique des choses, après tout ! Tous les enfants qu'ils côtoyaient, mais aussi les adultes, parlaient des exploits de la puissante Sophitia, des monstres qu'elle tuait, des bandits qu'elle terrassait. C'était une vie plus glorieuse et plus romanesque que celle consistant à travailler d'arrache-pied dans une forge, dans le soufre et la sueur, dans un espace clos et noirci pendant plusieurs heures d'affilée. Rothion ne pouvait que comprendre cela, et ne s'en formalisait pas outre mesure. C'était comme pour ce « problème » de virilité. Il était ce qu'il était, et il n'avait jamais vraiment eu l'âme d'un dominant. Et puis, en son for intérieur, il était aussi convaincu que, avec une femme comme Sophitia, il fallait quelqu'un de plus doux, quelqu'un qui ne cherche pas à la dominer ou à la ramener à son statut de femme au foyer. Bien que moins sexiste que la Rome antique, qui avait sacralisé le concept de « pater familias », la Grèce antique valorisait aussi fortement le rôle de l'homme. La mythologie le démontrait régulièrement. Zeus trompait Héra à longueur de journée sans que jamais celle-ci ne puisse sérieusement le lui reprocher, car il était l'homme. D'ailleurs, dans la Grèce antique, les femmes n'étaient jamais considérées comme juridiquement capables, et restaient continuellement sous l'autorité de leur kurios, leur « tuteur », que ce soit leur père ou leur époux. Alors, pouvait-on faire le reproche à Rothion de ne pas vouloir perpétuer ces pratiques barbares et décadentes ? Le jeune homme était convaincu que, dans un futur plus ou moins proche, tout le monde penserait comme lui.

Sophitia expliqua aux petits qu'ils ne pourraient pas s'entraîner avec elle avant plusieurs années, et Rothion renchérit :

« Et, vous savez les enfants, faire vos leçons est tout aussi important. C'est aussi ça qui différencie votre mère des brutes épaisses qui abusent de leur force. Force sans instruction n'est qu'usure de l'âme. Apprendre à lire, à écrire, à compter... Peu importe le choix que vous prenez, ce seront toujours des notions indispensables.
-  Ouais, ouais...
-  On ne soupire pas à table, Pyrrha. »

Il fallait bien admettre que l'algèbre était moins glamour que tuer des monstres, mais aucun des deux parents ne comptait sacrifier l'éducation de leurs enfants. L'ignorance était mère de tous les vices, elle encourageait à la bêtise, à la jalousie, elle menait à la méchanceté, qui devenait le parfait rempart pour masquer son manque de connaissance. Rothion ne voulait évidemment que le meilleur pour ses enfants, et cela passait par une instruction importante.

Le repas, quant à lui, était en train de se terminer, et Rothion avait hâte que la soirée se poursuive...

Quand on demande à un enfant ce qu'ils préfèrent entre sortir de la ville pour vivre des aventures palpitantes et se battre contre des dangers, et rester dans la maison en train de forger des armes et des armures, et donc d'être un peu passifs, le choix est vite fait, et c'est compréhensible. Je ne peux pas leur mettre du tort, et Rothion non plus. C'est une vie plus palpitante et qui mettent les étoiles pleins les yeux. Je n'ai pas besoin de demander aux voisins s'ils peuvent me recommander une histoire qui leur fait imaginer avant de dormir, tout est fait de moi-même. Alors avant de dormir, je leur raconte une de mes aventures passées, et ils sont bien contents. Imaginer leur mère en train d'affronter des Infectés, d'arrêter des bandits, de voyager pour affronter un pirate sanguinaire... ça leur fait rêver, et les dieux savent parfaitement que je les comprends.

Cependant, les emmener dans des aventures serait beaucoup trop risqué. Ils sont encore trop jeunes, et s'ils ont les étoiles pleins les yeux, ils les perdront si tout se passera mal, que ce soit quand je meurs devant leurs yeux ou quand ils se font capturés. C'est pour ça que je n'accepte pas qu'ils sortent d'Athènes pour qu'ils risquent leur vie : ils sont encore très jeunes, et perdre l'un d'entre eux serait un vrai drame pour toute la famille.

Rothion dit à nos enfants que faire les leçons sont tout aussi importants, ce qui est vrai. Ils doivent toujours se souvenir que mon prénom est dérivé du grec. Mon prénom représente la sagesse, et ils doivent toujours s'en souvenir. Avant de savoir se battre, il faut être sage. Si on se bat sans être sage, on met inutilement sa vie en danger. Bien sûr, Rothion est très sage, usant beaucoup plus son intelligence que sa force, bien que pour battre le fer, il en a besoin également.

"Manier une épée et un bouclier est tout un savoir-faire. Un savoir-faire que vous aurez une fois que vous soyez bien cultivés. Que cela vous plaise ou pas, vous avez besoin d'apprendre.

Mais on sait utiliser une épée et on est forts avec ça.

Ce n'est pas que ça, se battre. Tu te bats contre un ennemi, et ta façon de te battre dépend directement de lui. S'il a beaucoup appris alors que de ton côté tu ne sais pas écrire, tu es sûr de perdre, même en étant plus massif que lui. Souvenez-vous que l'arme la plus importante dans un combat, c'est le savoir et la sagesse."

Quand nous parlons, c'est du grec, et le dernier mot de ma phrase qu'ils entendent est "sagesse", en grec "Σοφία" (Sofia), et le mot ressemble à mon prénom. En tout cas, si tu ne sais rien, tu ne sais pas te battre. On reste convaincus que le manque de savoir n'amène qu'à un malheur dans sa vie.

Le repas se termine et je range la table avec Rothion. Evidemment, je ne peux pas m'empêcher de jeter des regards à Rothion, lui montrant que j'ai envie de lui. Est-ce que ça veut dire que j'aimerais avoir un troisième enfant ? Non, je pense que deux enfants me suffisent. Après cela, je laisse les enfants jouer un peu ensemble, les laissant jusqu'à ce que ce soit l'heure de se coucher, avant de les poser dans leur lit, leur racontant une nouvelle histoire, une histoire où je leur narre une aventure palpitante, qui laisse leur imagination parler, jusqu'à ce qu'ils s'endorment. Evidemment, je leur embrasse le front ensuite, avant de rejoindre Rothion dans notre chambre, commençant à me coller à lui, caressant ses bras.

"Alors, mon forgeron, nous voilà seuls. Ça fait combien de temps que tu n'as plus ressenti cette chaleur ?"

Je demande d'une voix suave qui ne peut pas lui laisser indifférent. Rothion sait de quel chaleur est-ce que je parle, de toute manière, au vu de mon intonation. Je commence doucement à lui embrasser doucement son cou.

« Il me semble que vous avez appris la différence entre la Déesse Athéna et le Dieu Arès, non, les enfants? »

À l'idée du sermon qui s'annonçait, les enfants soupirèrent, mais Rothion poursuivit.

« Et il y a aussi cette brute épaisse, Atropos... Vous savez quelle est la différence ? La Déesse Athéna ne se bat jamais pour le plaisir de la bataille, contrairement au Dieu Arès. Votre mère fonctionne ainsi, elle prend l'épée parce qu'il n'y a aucune autre alternative, parfois. La violence ne doit jamais être une fin en soi, les enfants.
-  On sait, Papa !
-  D'ailleurs, renchérit Rothion, Ulysse est l'un des plus grands héros de notre pays, en raison de son intelligence. Ce n'est pas Achille et ses talents qui firent tomber Troie, mais la ruse d'Ulysse. Retenez cela, les enfants. »

Ils le retenaient, mais Rothion était souvent inflexible sur ce point, et sa femme pensait comme lui. L'éducation était centrale, et les deux faisaient tout pour ça, pour que leurs enfants soient bien élevés. Ceux-ci devaient donc veiller à bien apprendre leurs leçons, et Rothion et Sophitia continuèrent ensuite à parler, jusqu'à ce que le repas se termine.

Rothion débarrassa la table, puis aida Sophitia à coucher Pyrrha et Patroklos. Les deux souhaitaient encore entendre les histoires de Sophitia, mais Rothion leur lut plutôt un mythe de l'Antiquité, et opta pour une histoire romantique, en optant pour la tragédie d'Orphée et Eurydice, qu'il conta à travers Les Métamorphoses d'Ovide L'histoire d'un homme, un aventurier et un poète, membre des Argonautes, qui alla aux Enfers pour ramener l'âme d'Eurydice. Le Dieu Hadès accepta qu'Orphée récupère Eurydice, à la condition qu'il ne se retourne jamais en sortant des Enfers. Or, en n'entendant plus le bruit de ses pas, Orphée finit par s'inquiéter, craignant qu'Eurydice ne le suive plus, et finit par se retourner, condamnant Eurydice.Un mythe qui enseignait la confrontation entre l'amour et la raison, la lutte entre le désir et le sens du devoir... Des thèmes universels.

Rothion était fort heureusement un bon conteur, et les deux enfants finirent par se calmer, puis par s'endormir. Il sourit doucement en constatant qu'ils dormaient à poings fermés, et vérifia que le feu était bien allumé dans l'âtre, puis rejoignit sa femme, dans leur chambre. Dès qu'il ferma la porte, il frémit en étant proche d'elle, et sentit tout ce désir latent, qui avait lentement cru pendant cette soirée, revenir à l'assaut.

« Sophitia... »

Elle se lova contre lui, et il posa sa main sur ses cheveux, les caressant doucement, et son autre main glissa sur ses hanches. Croisant le regard de sa femme, Rothion lui sourit tendrement, et l'embrassa sur les lèvres, crispant ses doigts sur son corps.

« Bien trop longtemps, à mon goût... Il est temps que ma guerrière s'occupe de moi, je crois... Et que je m'occupe d'elle... » susurra-t-il.

Rothion l'embrassa alors plus longuement, se pressant tendrement et chaudement contre elle.

Rothion ne peut s'empêcher de soulever une différence notable entre deux dieux de la guerre : Athéna et Arès. Hormis leur rôle en tant que dieux de la Guerre, que sont-ils ? Déjà, il est important de souligner qu'Arès est dieu de la Guerre Offensive, ce qui est très important car cela veut dire qu'il cherche souvent à attaquer, et non pas à se défendre. Il est également dieu de la Destruction. Les vie arrachées, les murs effondrés, les bâtiments démolies, les familles détruites, c'est ce qui font le plaisir d'Arès. Cependant, aussi puissant soit-il, il n'arrive pas à vaincre sa demi-sœur, la déesse Athéna. Athéna est déesse de la guerre, mais également et surtout déesse de la Sagesse. Avant de se battre, elle réfléchit, elle voit si le combat est nécessaire, et si oui de quels ressources a-t-elle besoin. Elle a aussi des rôles secondaires tels que déesse de la Stratégie et des Inventions, et cela va avec son aspect important de la réflexion, et j'essaie de poursuivre sa voie.

Rothion l'a déjà compris, et il le redit à nos enfants. Il est prêt à répéter jusqu'à ce que ce soit gravé dans leur tête. Pour se battre, ce qu'il y a dans sa tête est plus important que ce qu'il y a dans son corps. De plus, j'ai beau être guerrière, le combat ne sera pas fait gratuitement, car je privilégie l'échange à la bataille. S'il y a une autre solution que le combat, je l'exploite pour éviter de me salir inutilement les mains. De plus, ce qui a mis fin à la Guerre de Troie, c'est l'invention du célèbre cheval par Ulysse.

J'attends ce moment privilégié avec Rothion, ce moment seuls où tout est permis sans que nos enfants ne puissent nous déranger. A moins que Pyrrha ou Patroklos ne fasse un cauchemar, je ne pense pas que l'on finisse par être dérangés. Mon corps se colle au sien, et mes mains caressent ses bras. Ca doit faire un moment que je n'ai pas autant profité du corps de Rothion. Je sens la main de mon mari caresser doucement mes cheveux, et l'autre main se pose sur ma hanche. Je profite du baiser que Rothion m'offre avec un grand plaisir. La seule personne qui peut le faire sans que je n'aie envie de donner un coup de genou.

Il est en effet temps que mon forgeron ne se mette à s'occuper de moi et que je m'occupe de lui. Il m'embrasse plus longuement, et je ferme les yeux pour profiter du goût des lèvres de mon mari. Mes mains l'entourent au-dessus de sa taille l'aidant à se serrer contre moi, pendant que je prolonge avec plaisir le baiser, ma langue entrant dans sa bouche, caressant la sienne. Je ne peux pas m'en lasser. Une fois que je mets fin au baiser, je le regarde dans les yeux avec un grand amour pendant que je déboutonne sa chemise pour l'enlever, le mettant en débardeur, avant de mettre mes mains sous ce débardeur pour le caresser.

"Et ces caresses ? Ca fait bien trop longtemps que tu ne l'as plus ressenti ?"

C'est ce que je demande en riant, mais puisque je connais déjà la réponse, je ne prends même pas la peine de l'attendre, et je l'embrasse avant même qu'il ne puisse répondre, tout aussi tendrement, et toujours avec ma langue qui caresse la sienne. Une de mes mains en profite pour descendre doucement pour commencer à aller sous son pantalon.

Rothion était donc enfin en compagnie de Sophitia seuls. Les enfants étaient couchés, et Rothion ferma les yeux en embrassant sa femme. La langue de Sophitia s’enfonça dans sa bouche, et, quand elle lui ôta sa chemise, il frémit doucement. Sa verge commençait à se réveiller, se durcissant sur place. Elle retira son haut, ne laissant plus que son débardeur blanc, et Sophitia glissa ses mains dessous. Rothion avait peu de muscles, mais était tout de même bien bâti. S’il ne savait pas battre, il travaillait tout de même dans une forge. Cela avait tendance à vous muscler. Il frémit sur place, encore, et croisa avec appétit le regard de sa partenaire. Un léger sourire orna ses lèvres, et il caressa ses épaules, puis glissa sur ses hanches.

« Hummm… »

Le jeune homme n’eut même pas le temps de lui répondre qu’elle l’embrassa à nouveau. Sa langue s’enfonça dans sa bouche, et il frémit doucement sur place. Fermant les yeux, il se laissa porter par ce désir qui croissait en elle, une vague qui ne demandait qu’à exploser. Ses mains descendirent alors, et il en posa chacune sur les fesses de Sophitia, la sentant doucement sursauter. Leur baiser se rompit ensuite, et Rothion esquissa un nouveau sourire, plus enjoué à destination de la jeune femme.

C’était sa femme, après tout, et il serra ses mains, les crispant sur sa minijupe.

« Oh, Sophitia, tu m’as tellement manqué, mon amour… »

Il se sentait à ce moment plein d’énergie, débordant de vitalité, mais comment ne pas l’être ? Il était après tout en compagnie de sa magnifique femme, celle qu’il aimait, alors il comptait bien se laisser aller avec elle !

Ca fait longtemps qu'on n'a pas profité ainsi l'un de l'autre, et ça m'a beaucoup manqué. Je sens que c'est pareil pour Rothion. Je sens qu'il a hâte que je m'amuse avec son corps plutôt bien bâti de par son travail de forgeron. Il commence à se laisser emporter par le désir, je le sens, et je le fais également, suivant son rythme dans le baiser. Je ressens ses mains sur ses fesses. C'est la seule personne à pouvoir y toucher sans conséquence. C'est pour lui que je réserve tout mon corps.

Je n'ai pas été absente longtemps, mais une heure sans la compagnie de Rothion peut me paraître une éternité. Alors, lui aussi m'a tellement manqué.

"Toi aussi tu m'as tellement manqué."

Je l'allonge sur le lit en souriant avant d'enlever réellement son débardeur, caressant ses abdominaux. Toujours aussi bien bâti, on sent toujours bien qu'il travaille à forger des armes, des armures et des boucliers.

"Ton corps est toujours aussi bien bâti."

Je m'y retrouve bel et bien. Il n'y a pas moyen que ça change, certes, mais s'il perd en muscle ne serait-ce qu'un peu, je l'aurais quand même ressenti. D'ailleurs, je sens qu'il a hâte qu'on fasse ce qu'on peut faire quand on s'aime beaucoup. J'enlève donc ma culotte en lui souriant et je commence à enlever son pantalon et son sous-vêtement, laissant sa verge à l'air libre et bien tendue. Avec le sourire plein d'envie, je me mets à m'assoir sur cette verge de sorte à ce que mon intimité puisse l'accueillir, gémissant donc de plaisir, avant de commencer à bouger pour qu'on puisse avoir les sensations. J'en profite d'ailleurs pour détacher les lacets de ma tunique pour mettre mes seins nus au passage, avant d'enlacer Rothion et de le tirer de sorte à ce qu'il se mette assis, et que son visage soit au niveau de ma poitrine.

"Vas-y mon cœur, profite de tout ce que mon corps peut t'offrir."

Notamment mon lait. Il m'avait vu allaiter Patroklos, alors il doit savoir qu'il peut encore en profiter longtemps. Je sens d'ailleurs que ça va lui manquer quand Patroklos ne sera plus en âge d'être allaité par sa mère.

Certains hommes n’aimaient pas cette position… Sous le corps de leur femme, les laisser les chevaucher. Ils disaient que c’était humiliant, car c’était à l’homme d’agir, et pas à sa femme de le dominer. Rothion n’était pas comme eux, il ne l’avait jamais été. Il savait ce qu’on disait sur lui, le forgeron qui ne se battait pas, alors que sa femme était une féroce guerrière. Il savait les commérages, les grivoiseries, les plaisanteries blessantes… Rothion n’en avait cure, cela lui était indifférent. Il avait ce que tout être désirait, ce que tout individu chérissait et souhaitait ardemment : l’amour d’une femme. Un amour qui cimentait sa vie et son existence, un amour qui l’unissait à elle depuis des éons. Il ne voulait de rien d’autre, et le seul fait de pouvoir coucher avec elle était en soi pleinement satisfaisant.

« Oh, Sophitia… Hmmm ! »

Ses mains caressaient les hanches de sa femme, glissant sur sa peau douce et musclée. Elle était belle, forte, et, quand elle proposa qu’il vienne s’allaiter, Rothion ne se fit pas prier. Le jeune homme se redressa alors, prenant appui sur ses avant-bras, puis ses mains s’enroulèrent autour du corps de Sophitia. Il posa l’une de ses mains sur sa nuque, et s’attaqua à l’un de ses seins. Rothion n’avait pas honte de se dire qu’il était plutôt docile et soumis avec sa femme. Elle était après tout la guerrière, mais cela ne l’empêchait pas de lui faire l’amour de manière énergique. Est-ce que les hommes qui le raillaient pouvaient en dire autant ? Hey, il n’en était pas sûr !

Et, là, goûter au lait de Sophitia le tentait énormément. L’acte était beaucoup moins innocent qu’avec leurs enfants. Il posa ses lèvres sur le sein, à hauteur du téton, et commença à sucer, sentant le lait fuser tandis que les tétons de Sophitia durcirent, celle-ci se mettant à gémir sous ce contact. La sensation était exquise, et, quand Rothion se retira, il sourit à sa femme, ses joues s’empourprant sous l’effet du plaisir. Rothion poussa alors, et renversa Sophitia, la couchant sur le lit, sous lui. Il avait un trop-plein d’énergie à revendre ! L’homme commença donc à la prendre en missionnaire, s’enfonçant encore en elle, s’unissant à sa femme.

« Hmmm… ! »

Par les Dieux, que c’était bon ! Ça, oui, Rothion aurait pu le faire toute la journée !