The Multiversity

Alma restera alitée plusieurs longues journées. En fait, une semaine aurait du suffire pour qu’un corps athlétique comme le sien parvienne à récupérer de son effort. Qui pourrait surement être qualifié d’exploit. Ou de miracle ? Peu importe le terme. Alma s’est dépassée et a agi pour sauver une vie. Et ce, sans réellement connaitre cette inconnue intrusive. Donc son corps récupère sans problème. Elle se trouve dans une maison magique et on peut facilement imaginer qu’Akane et Liliane la veillent avec inquiétude. De loin, Maman Shayne doit également l’avoir à l’œil.

Mais son esprit ? Là est le problème. Alma ne parvient pas à revenir. Son regard reste toujours vaseux. Ses pensées chancelantes. Même la télépathe de Shayne a l’impression d’avancer dans un brouillard. Quant au visuel, ça semble tanguer en permanence. C’est… bizarre. Et si l’intrusion d’Aisling a été brute. Voire violente pour une psyché non entraînée. Cela seul ne peut expliquer son état. C’est psychologique. C’est un blocage qu’Alma s’inflige inconsciemment à elle-même. Même les mots doux et les motivations brutes ne permettent pas de lui donner le déclic.

Le problème est : Shayne. Mais aussi Aisling. Et donc naturellement Alma. Peut-être même Cassandre. Son esprit qui vagabonde ne peut s’empêcher de penser que Cassandre devient plus qu’une fausse vie Rêvée. Et si elle prenait consistance et attendait le bon moment pour passer aux commandes ? Même Aisling est un problème. Cet être qui n’est pas humain. Ou qui l’a été ? A-t-elle seulement survécu de ses brûlures et de ses traumatismes ? Sans compter cet ennemi qui se tapissait et qui, même absent, la contrôlait. L’emprise est puissante. Profonde. Aisling, même sauvée de… elle ne sait toujours pas ce qui s’est passé. Parce qu’il y a aussi Giana. Rien n’est simple décidément…

Alma est donc intimement persuadée qu’Aisling est le début de quelque chose de grand. Et grand sonne avec tragique… Quand elle se réveillera, elle devra comprendre le lien entre Aisling et Shayne. Car il y a toutes les chances que tôt ou tard, même le réseau de maisons magiques, même l’influence de Shayne ne suffit plus à la garder saine et sauve. Elle l’adulte. Qui est finalement tout le temps chaperonné. Elle l’ultra violente qui se rêve maintenant guérisseuse ? Plus elle vit, plus elle cherche du sens. Mais tout est si absurde. Elle rêve encore de ce mode de vie qui était la survie. Où vivre au jour le jour était épuisant, effrayant mais tellement plus « simple ».

*Alma… Tu es sérieuse ? *

Elle se redresse pour finir assise dans son lit. Enfin, « un » des lits d’une des maisons magiques.

*Tu es une guerrière. Une combattante. Continue à rester dans ce lit et rien de bon n’en sortira. *

« Il y a quelqu’un ? »

Elle n’est même plus certaine de réussir à se tirer du lit toute seule. Le terme, -hideux- d’escarres lui passe en tête. Son égo voudrait réussir toute seule. Et en même temps, cet égo piquerait une noire colère si elle devait trébucher et se casser la gueule. Le pire serait de se blesser…

« Je voudrais aller prendre un bain de soleil dehors. Je… j’aurai besoin d’aide pour aller m’installer sur la plage. Ou… non loin. »

*Petit pas après petit pas. D’abord, tester mon corps. Faire confiance au Vert et récupérer définitivement de l’énergie pour mon corps physique. Oui, comme ça. Petit pas après petit pas. Et si possible… non… Si, il faut que j’affronte la réalité. Donc demander des nouvelles d’Aisling. Il faut que je sache si elle est vivant ou m-morte. *

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Assise les fesses dans le sable chaud, Alma préfère fermer les yeux et se concentrer sur sa relation avec le Vert. Elle se sait incapable d’affronter Giana à l’heure actuelle. Rien que de découvrir qu’il n’y avait que la cyborg dans cette maison magique a été un coup dur. C’était une excellente raison pour changer d’avis et se cacher sous les draps. C’est donc sa fierté, sa volonté de ne pas perdre la face, qui lui a permis d’affronter ce regard froid. Si froid qu’elle en a frissonné malgré l’excellente température tropicale.

Perdue dans son monde de ténèbres, elle se fait la remarque que son corps se porte bien. Elle s’attendait à se découvrir en partie brûlée. Bien sur que non. Avec une maman matériakinésiste, c’était impossible. Ou alors ça aurait été pour la punir de sa « folie ». Mais elle est saine d’esprit. Enfin… sa raison de sauver une inconnue n’était-elle pas la plus belle chose qu’une humanité puisse offrir ? Et donc, les yeux fermés, elle laisse le Vert fleurir sur ses deux bras (principalement) et se tendre vers l’astre solaire. Qui n’est pas son Soleil… Alma aurait aimé voir son sourire. Sa chaleur humaine.

Et quand elle ouvre les yeux, c’est pour redécouvrir la beauté lunaire de la cyborg. Car s’y on omet ce manque total d’empathie dans son regard, les courbes de Giana sont elles aussi belles. Alma s’admoneste toute seule. Ce n’est pas du tout le moment de se rapprocher de près ou de loin du concept de harem. Il y a bien plus important qui se joue actuellement. Le cas Aisling. La santé d’Ed. Tant de sujets à évoquer. Et pourtant, c’est un tout autre qui servira d’introduction.

« Tu es donc venue à mon secours. »

Ce n’est pas une question. La cyborg n’y répondra donc rien. Alma en profite un instant pour se replonger dans ses souvenirs erratiques. La ville sur le Pacific Crest Trail avec Akane. Le labyrinthe de télévision avec une voix dans sa tête. Puis Giana face à une chose brûlée dans un hôpital psychiatrique.

« Qui t’a appelée ? Par quel moyen logistique es-tu venu me retrouver ? Et où se trouvait cette localisation ? »

Des questions précises et froides. Alma s’efforce de parler le langage « cyborg » et de ne pas mettre un pied dans l’affect. Ce serait une première bataille de perdue. Une ouverture de porte pour laisser entrer les premiers tentacules de sa colère. Le genre de membre qu’on coupe, et deux en repousse telle une épouvantable hydre affamée.

« Je suis surprise que tu sois là. Rapport à notre dernière interaction, avant celle de l’asile de fou. »

Parler avec Giana, c’est comme avoir cette démangeaison sur l’avant-bras. On a envie de frotter, gratter. Mais on sait que plus on y touchera, et plus la démangeaison gagnera en intensité. Alma voudrait poser cent questions. Elle voudrait récupérer son téléphone portable et appeler quelqu’un. N’importe qui. Mais pas Giana. Elle voudrait se lever et aller quelque part. N’importe où. Mais non. Elle est avec Giana. La cyborg a des réponses. Elle a toujours des réponses sur tout. Alma doit prendre sur elle et subir cet échange. Alors elle se concentre et prend sur elle.

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Désagréable. Un seul mot parfait pour définir cet échange. Alma aurait presque envie de laisser la frustration prendre le contrôle. Prendre Giana par le col et la secouer comme un arbre fruitier. Mais elle n’en fera rien. Si cette situation lui donne l’impression d’avoir régresser avec elle, elle n’agira pas impulsivement pour une sensation de satisfaction immédiate et une longue période de remords pour plus tard.

*Foutue cyborg ! Comment ça je suis équipé d’un traqueur GPS ?! Personne ne m’a rien dit ? Pas même le Rouge ?... *

Et en même temps, comment lui en vouloir à elle ? Elles ? Au pluriel, peut-être. Car sans ce traqueur, et avec les flashs de souvenirs qui lui reviennent, qui sait si elle ne nourrirait pas le Vert à l’heure qu’il est. Elle est vivante. Son instinct aurait tendance à lui dire qu’Aisling aussi. Qu’Ed survivra au choc. Et que Giana est toujours quelque part dans son cercle. C’est très loin de la notion d’échec. Ce que Verena, Shayne ou même Liliane pourrait lui répéter.

Alors le temps passe sans que les deux femmes ne parlent.

Mais Alma craquera la première. Cette sensation d’être observée et de ne pas pouvoir le faire remarquer était particulièrement irritant. Car si elle ne se trompe pas, c’est l’humanité de Giana. Peut-être une subtile manipulation dans le programme de la cyborg pour faire remarquer qu’elle est toujours là. Aussi survivante que Marischka.

« Pourquoi restes-tu ici ? Je suis à l’heure actuelle le projet le plus intéressant de la cyborg ? Ou cette action est conditionnée par la peur que fait exercer une déesse ? »

Alma a tellement envie de poser davantage de questions. Elle voudrait se lever et aller piquer une tête dans l’océan. Sentir son corps délivrer de la pesanteur de la gravité. Glisser dans l’environnement marin. Faire suer son corps et toucher ses limites physiques en visant un point à l’horizon et ensuite revenir, toute essoufflée, pour s’effondrer sur la plage de sable chaud. Mais non. Elle n’en fera rien. Ce n’est pas le moment. Et ce serait une fuite en avant.

*Si je ne lui pose pas directement les questions, elle ne me dira rien. Adieu mon sous-entendu pour savoir qui la remplacera. Allons-y franchement. *

« Qui et quand seras-tu remplacée ? Aisling est-elle vivante ? Dans quel état se trouve Ed ? Et sais-tu pourquoi j’ai été la cible de cette téléportation m’emmenant… en Australie ? Oui, c’est ça que tu m’as dit. »

*Je meurs d’envie de retenter d’entrer dans sa tête via mes micro tentacules de Vert. Savoir si la pluie dans la tête est plus ou moins forte… Si son humanité n’est pas encore totalement recouverte de cette acier liquide… JE suis son ombrelle. Cette dentelle délicate qui ne survivrait pas à des gouttes d’acier liquide aiguisées si je venais à trop vite me précipiter… *

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Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

La cyborg est inutile. Une phrase qui ne devrait pas exister tant ses compétences sont normalement centrées sur son efficience. Mais c’est ainsi : la cyborg n’aide en rien Alma. Elle ne fait que confirmer toutes ses intuitions. Et encore… Répondre que les « données sont indisponibles » pour savoir quand son entourage viendra la rejoindre pourrait faire craindre le pire. Mais bizarrement, Alma est positive à ce sujet. Peut-être est-ce de la naïveté ? Ou qu’elle s’aveugle elle-même. Mais elle croit vraiment que si Liliane ou Akane étaient mortes : elle le « saurait ». De cette façon absolument non scientifique.

*Donc moi, Giana et absolument personne d’autre. Pas même mon emmerdeur à écailles. Est-ce que lui aussi s’est rendu sur un champ de bataille pour sauver son humaine ? Bizarrement, je le verrais bien se battre sous une forme monstrueuse ou une autre pour moi. Peut-être ailleurs. Là où s’était rendu Shayne pour combattre ce demi dieu ? Je ne sais pas. Mais je sais qu’il est hors de question que je ne fasse rien. *

La froideur de la cyborg enflamme petit à petit l’instinct guerrier d’Alma. C’est comme retourner au tout début, quand elle était seule. Mais elle n’est plus la même guerrière. Elle a appris. Elle a évolué. Elle a diversifié et magnifié ses techniques. Sans compter l’ajout du Rouge et de la synergie entre les Couleurs. Oui, voilà. Un plan, c’est ça dont elle a besoin.

*C’est comme je l’avais pensé. La petite rando familiale est terminée. Je dois être au cœur de la tornade des emmerdes. Donc protégée. Mais dès que je ferais un pas sur le côté, je découvrirais toutes les pluies d’emmerdes. Et je serai attirée par la puissance de la tornade sans contrôle. Je dois profiter de ce temps. Faire quelque chose. Essayer. Expérimenter ? Peut-être. *

Alma s’agenouille. Puis replie son corps sur elle-même. Ce qui pourrait autant ressembler à une position fœtale qu’une pour prier un dieu. Les deux ayant leur part de vérité. Un repli sur soi-même. Une forme de protection. Un appel à des forces plus grandes qu’elle. Le reste devient naturel. Elle se laisse dévoyer. Emporter dans les courants des pouvoirs de Couleurs. Le sable n’est qu’une forme du Gris. Des milliers, des millions de petits cailloux rétrécit, diminués, érodés par des centaines d’années. Le sable glisse, roule vers l’extérieur du corps d’Alma qui peu à peu s’enfonce. Ce sable remonte selon une courbe pour l’entourer dans une sorte de cocon jaune et chaud. Très vite, Alma disparait dans une gangue solide. Son esprit aimerait alors avoir le contrôle de l’eau (le Bleu ?). Ce serait très efficace d’intercaler une couche d’eau de mer comme protection. Elle a déjà aperçu ce genre de techniques sur des vidéos sur internet.

*Fait avec ce que tu connais. Pousse plus loin. Souviens-toi du Mont Whitney. Tout ce Gris. Ces pics qui te faisaient penser à un Dragon. A une sorte de colonne vertébrale hérissée. Défense ou arme ? Les deux. Et aucun. Ces pics seraient situationnels. *

Le sable s’accumule. D’une certaine façon, Alma rattrape le temps perdu. Elle construit un château de sable comme elle aurait dû le faire quand elle avait eu huit ans. Elle s’entoure de sable et le modèle. Quelque chose qui emprunte autant au château fort qu’au dragon. Une forteresse immobile combinée à la puissance draconique. Une puissance qui prendrait la forme de sortes de tentacules. Il y a toujours des tentacules avec Alma quand elle attaque.

Et soudain les premières fissures. Le sable trop sec. L’emprise sur le Gris lui échappe. Des flashs douloureux de souvenirs l’assaillent dans sa tête. Elle perd sa maîtrise et s’imagine déjà se retrouver sous des tonnes de sable sans possibilité d’en sortir. Elle doit se ressaisir. Rester en position et lutter ? Ou trouver une voie d’échappatoire et réessayer demain ? Car Alma ne cherchera pas à fuir. Son instinct lui dit que Giana ne la laissera pas emprunter le portail de téléportation de la maison magique. Elle a dû être assigné à résidence « pour sa protection ». Alors, protégée, elle va se refaire un arsenal et se préparer. Que ce soit pour demain, dans un mois ou une année. Elle est prête à rester ici. Dans un coin de sa tête, Cassandre pose une main sur son épaule et lui sourit. Elle n’est plus seule. Elle ne le sera plus jamais. Pensée qui lui apporte autant de réconfort que son contraire…

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Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Elle étouffe. Elle hyper ventile. Elle se fait assaillir. Harceler. Mais ? Mais Alma est vivante.

« Toi : merci. »

*TOI ? : TA GUEULE ! *

Giana est brûlée mais n’éprouve rien. Alma en souffre. Parce qu’elle a des flashs de sa première rencontre physique avec Aisling. Parce qu’elle a partagé sa douleur de brûler. Et maintenant, parce qu’elle réalise qu’elle a surement perdu trop de temps et que l’humanité de Giana sera irrémédiablement perdue…

*Je ne veux pas t’écouter, sombre raclure ! Tu te dissimules et tu trouves le moyen de me critiquer ?! Pathétique merde ! Je suis sur que tu es famélique avec un pouvoir de merde. Tu ne dois même pas être un vrai ennemi de maman ! Je suis certaine que si je lui disais ton nom, elle me répondrait : Qui ? Je ne connais pas. *

Elle doit passer pour une folle. Elle souffle fort. Ses yeux sont dilatés. Tout son corps tremble et le silence qu’elle impose n’est pas naturel. Mais la cyborg doit déjà avoir deviner qu’il y a une conversation à laquelle elle n’a pas les moyens d’espionner. De toute façon, entre se régénérer et s’occuper de ces deux autres expériences de merde : elle est occupée. Et oui ! Bien sur qu’Alma ne supporte pas de faire partie d’un lot. Elle a de l’égo. Elle voudrait être exceptionnel. Et elle est reléguée au rang de choses ordinaires. Une souris blanche tout juste à tester un nouveau joujou de téléportation. Alors qu’elle se discipline en faisant des mouvements avec ses mains pour reprendre contrôle de sa respiration, elle ne peut s’empêcher de sourire cyniquement en se disant que le nom du projet de téléportation doit être le « Projet Ed » ou une connerie dans le genre.

Alma observe devant elle. Se retourne nerveusement et plisse les yeux. Ses pieds nus en contact avec le sable sont un lien avec le Gris. L’ennemi est-il dissimulé ? Elle tend le bras et appelle le Vert. Des lianes, feuilles et autres éléments de la nature s’entremêlent pour venir lui toucher le bout du doigt. Comme ce célèbre tableau où Dieu pointe son doigt vers un homme. Adam ? Alma ne sait plus. Et surtout : elle s’en branle. Elle regarde partout. Plusieurs fois. Pour s’assurer qu’il n’y a bien qu’elle et Giana. Pardon. Non : la cyborg.

*Viens. Tu pérores dans ton coin. Dans un coin de ma tête. Tu me menaces de me tuer. Tiens ta promesse. Viens me le dire en face. *

« Giana ! Tu ressens des anomalies ? Une chose pitoyable a réussi à squatter ma tête. Elle se prétend divine. Et me menace de me tuer. Tu sais quelque chose là-dessus ? Tu sais pourquoi les défenses de maman sont inefficaces contre cette raclure ? Nous sommes pourtant dans le domaine protégé !

(souffle souffle !) Ca m’énerve ! Je peux encaisser la douleur physique. Enfin, dans ce domaine, tu me surclasses. Mais parce que tu n’es plus assez humaine. Donc je ne sais pas si ça compte vraiment. En tout cas, je suis faible contre ces attaques psychiques. Je peux aller dans la tête des gens. Mais m’auto introduire dans ma propre tête ? Rien que la phrase est insensée ! »

Ses mains effectuent des mouvements dans l’air. Comme une magicienne qui incanterait. Alma « joue » avec le sable. Elle est déjà prête à enfiler de nouveau cette armure de Gris. De toute façon, plus elle attendra, et plus craindra de renouveler cette mauvaise expérience. Le Gris est SON pouvoir. SON outil. C’est elle qui maîtrise. Elle ne subira pas et ne sera pas la marionnette de cette entité supérieure.

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Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Négatif. Je ne détecte aucune anomalie. Cela suggère que le lien psychique est déjà établi et que cet ennemi invisible est déjà dans ta tête. Recommandation : un simple implant cybernétique pourrait facilement te protéger de ce genre d’intrusion. Encore que connaissant ton aversion pour les solutions pragmatiques et intelligentes, tu vas préférer frapper de tes points ta poitrine comme un primate…

Et dire que tu vas trouver et vaincre l’ennemi. Nouvelle recommandation : éliminer Aisling. Si le problème en émane : le retirer complètement de l’équation. Comme je surveille son état physique, je peux aussi couper le système de survie ou lui injecter une neurotoxine pour une mort rapide et sans douleur. Mais tu vas refuser, bien sûr car tu es allergique aux solutions logiques. Madame la sainte aux secondes chances. »

Ah… Il y avait longtemps que Giana n’avait pas réduit en miettes l’égo d’Alma et… Est-ce qu’elle vient vraiment de dire que la survie d’Aisling est entre ses mains? Qu’elle a le contrôle sur le système de survie qui garde l’entité… Bien… En vie? Et cela ne lui tentait pas de donner cette information à Alma? Évidemment que non. Elle répondrait un truc du genre : cette information n’a pas été demandée ou la pertinence de cette information a été jugée négligeable ou je ne suis pas télépathe et je n’ai pas à deviner ce que tu veux. Oui car Giana, en plus, a pris la désagréable habitude de la tutoyer avec son ton froid et inexpressif… Qui arrive quand même à sonner extrêmement condescendant. Comme est-ce possible, seule la cyborg le sait mais une chose est sûre. C’est assurément insupportable. De se faire parler sur ce ton par cette foutue cyborg qui…

Qui… Mais si elle se montre condescendante… Ce n’est ni pragmatique, ni efficace, ni constructif. Ce qui veut dire que la seule façon qui fait qu’elle pourrait être condescendante… C’est si son humanité existe encore! Giana n’a pas complètement assassiné son humanité! Elle a peut-être remplacé davantage de « morceaux » de son corps mais elle n’a pas terminé le travail qu’elle avait commencé! D’accord, le fait que cette humanité « survivante » soit exploitée pour permettre à la cyborg de montrer encore davantage sa supériorité aurait de quoi faire grincer des dents à Alma mais en même temps… C’est une bonne nouvelle, non? Ceci dit, ce qu’elle a dit n’a rien de rassurant. Elle semble aborder le problème comme si une sorte d’émetteur / récepteur psychique existait dans son esprit à cause de cette connexion mentale qu’elle a partagé avec Aisling…

Comme le signal vient de la tête d’Alma, les protections de Maman Shayne sont inefficaces car ce n’est pas une intrusion extérieure… Est-ce qu’elle aurait sans le vouloir ouvert une sorte de boite de Pandore en voulant aider l’entité? ¤La femme machine a raison. Si tu veux te débarrasser de moi, tu dois te débarrasser d’Aisling. Tu ne peux pas avoir un sans l’autre. Sainte aux secondes chances? Ah! Tu veux plutôt dire idiote naïve et prétentieuse se prenant pour un messie!¤ Mais c’est qu’il en rajoute une couche, ce salopard. Et il sait comment piquer l’égo d’Alma pour le faire réagir. C’est ce qui le rend dangereux car il chercher à faire ressortir Marishka. Faire foncer Alma tête baissée, guidée uniquement par sa colère et sa rage pour mieux la piéger. Et peut-être que cela aurait pu marcher avant. Mais là… Un ordre lui revient en tête. Quelque chose de plus puissant que les paroles de ce salopard. « Sois heureuse ». Elle peut pratiquement voir le visage bienveillant de Verena…

« Tu ne me charcuteras pas le crâne. Pas plus que tu n’euthanasieras Aisling. C’est compris, « Giana » ? »

Alma sait que ce pourrait être une erreur. Plutôt une triple du point de la cyborg. Refuser l’implant cybernétique. Refuser d’éteindre une vie pour chasser une autre parasite. Et se faire rappeler que derrière un prénom se cache une personne. Pour ce dernier point, c’est invoquer une épée de Damoclès au-dessus de leur tête. C’est à la fois faire remarquer à la cyborg qu’elle n’est pas 100% machine. Et à la fois envoyer une « bouteille à la mer » pour Giana qui défend ses dernières parcelles d’humanité.

*Va falloir faire mieux que ça si tu veux me faire exploser de rage, le squatteur ! Tu n’es pas le premier mange-merde à me faire chier. J’ai même un lézard, élève du Chaos, qui m’entraîne régulièrement. Et par régulièrement, j’entends tous les jours. *

Parce que, si elle pourrait presque voir le visage de Verena lui rappeler son Ordre, Alma pourrait également voir sur l’épaule de la super espionne le lézard attachiant. Et si, à cause de toutes ces conneries, il avait lui aussi à sa manière entraîner Alma pour le futur ? Ce serait… à donner le vertige, oui ?

Ce ne sont que des mots sans actes, Alma le reconnaît très bien. Mais à cet instant, trouver une bonne solution est très loin d’être évident. Il lui faut du temps. Ce qu’elle possède étant sur une île paradisiaque où a été construit une maison magique. Mais Aisling ? Elle n’a pas ce temps… Même elle n’en a pas autant qu’elle le voudrait. Car tôt ou tard, ce fils de pute dans sa tête arrivera à trouver un de ses trop nombreux boutons qui la feront exploser. Elle le sait aussi… Donc ? Gagner du temps. Ce qui veut dire –berk !- parler avec l’ennemi.

*C’est comment dans ma tête ? Je veux dire, tu l’as dit toi-même. Un truc dans le genre où je ne suis qu’une petite conne naïve qui ne sait rien ? Alors ? Tu ne voudrais pas m’informer ? Peut-être… m’éduquer ? Un salopard dans ton genre, ça doit se branler à l’idée de pouvoir croire que mon petit cerveau est malléable et que tu pourrais me transformer en parfait petit soldat à ton service, oui ? *

Et pendant un bref instant, Alma s’en veut terriblement. Elle rejette immédiatement la faute sur Marischka. Biais cognitif ou peu importe le nom qu’il faut donner à cette traîtrise. Car juste pendant un bref instant, Alma aura vraiment cru à ces pensées. Celles de changer d’allégeance. Après tout, si une demi déesse s’est intéressée à elle ? Pourquoi pas un autre ? Et si cet autre est supérieur à Shayne, sa vie ne sera-t-elle pas encore meilleure à vivre ? Foutu cerveau déficient…

*Sans déconner, si tu es une sorte d’insecte parasite qui rentre dans le corps de tes victimes pour les dévorer lentement : je n’ai pas le droit de savoir à quelle sauce je vais être manger ? Qu’est-ce qu’une brutasse comme moi pourrait t’apporter de plus qu’une fille esclave aux pouvoirs… quoi, psychique ? Créateur de réalités ? Bref ! Pourquoi utiliser Aisling comme de la chair à canon pour m’avoir moi ? Tu l’as dit toi-même, je me prends pour ce que je ne suis pas. Alors qu’est-ce que j’ai qui t’intéresse vraiment ? Tu es dans ma tête, je ne vais donc pas te mentir. Une petite partie de moi serait prêt à passer un pacte avec le Diable… *

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Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Elle se doutait que les évènements accéléreraient en sortant du lit. Il n'empêche qu'Alma a tout de même des difficultés à suivre le rythme. Combien de temps en secondes pour passer d'une conversation avec un parasite mental, à la sensation presque physique de ne plus sentir le contact de la cyborg, puis le cri dans le Rouge pour finir par plaquer la future meurtrière par préméditation ? Même pas une seconde en réalité.

"GIANA ?! Tu m'entends ?"

*Ça paraît si débile de dire ça à voix haute. C'EST Giana. Et toi, ta gueule ! Je m'occuperais de ton cas plus tard, le parasite !*

"Je t'interdis de tuer Aisling !"

*Mais pourquoi ! Si je ne lui donne pas un argument logique, je vais perdre contre la machine. Giana lutte et m'offre quelques secondes de répit.*

"As-tu calculé tous les paramètres de menace ? Si tu ne sais pas qui est le mastermind derrière tout ça, comment peux-tu garantir... la sécurité ?"

*De qui ? De moi ? Qui est important pour toi ? Est-ce que si je donne un prénom ça va se retourner contre moi ? C'est insensé cet aller-retour entre mes mots et mes pensées !*

"Es-tu sur que tuer Aisling résoudra mon problème de parasite ? Détruire l'enveloppe charnelle d'une espèce de télépathe, est-ce que ça ne va pas libérer son âme et la mettre à la recherche d'une nouvelle enveloppe à posséder ?"

*Me voilà en plein Samhain à parler d'esprits et de possession. Et l'autre qui doit prendre son pied à ressentir ma panique et ma précipitation. Je t'emmerde, connard ! Bouffes-toi toutes les insultes que j'ai en réserve !*

Est-ce qu'elle doit passer à une forme de contention physique ? Un piège de sable ? Des lianes végétales ? Mais la cyborg a déjà fait la démonstration de son prototype de téléportation quantique. Elle pourrait recommencer. D'ailleurs, a-t-elle eu le temps de guérir ? Est-ce qu'Alma n'est pas en train de lui infliger de nouvelles blessures après son raclage et ses mains qui l'a maintiennent au sol ? Ce n'est pas le moment de savoir quels composants nanotechnologies sont encore en train de travailler. Pas plus que la sensation étrange de plonger sa main dans la mousse qui préserve les parties organiques.

"Aisling est peut-être une alien. Peux-tu affirmer que tu sauras la tuer à coup sûr ? Et surtout sans conséquences fâcheuses ? Tu ne sais rien d'Aisling, de son origine, de ses pouvoirs et de ses relations entre moi, mon parasite et ma mère adoptive. S'il te manque une seule réponse logique à toutes mes questions, s'il y a une seule zone d'ombre : tuer Aisling reviendrait à prendre une décision sentimentale. Et non logique !"

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Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« L’utilisation d’une neurotoxine, de la séparation de la tête du reste du corps, le retrait du cœur et la dissolution de l’ensemble dans l’acide sulfurique suggère que oui, je peux éliminer la menace. Je n’ai pas encore rencontré d’entité capable de se regénérer à partir de rien. Et le concept d’âme est une affaire de superstition et de croyance pour les naïfs et les imbéciles. Je travaille avec des faits, pas du folklore.

Contre-argument : essayons ma méthode et voyons si Aisling survit sous une forme incorporelle. Ou cette présence parasitaire. Si c’est effectivement le cas, cela amènera à d’autres hypothèses et à d’autres expérimentations. C’est la beauté de la science. Oui… Tu viens de me donner une excellente idée de recherche. Je pensais éliminer Aisling pour des raisons de sécurité. Là je songe à l’éliminer pour voir si le parasite va survivre. »

Bravo Alma, tu viens de motive Giana à tuer Aisling encore plus! Et apparemment, la cyborg fait paniquer le parasite qui dit que ce n’est pas une femme, c’est un monstre doublé d’une psychopathe! Ah tiens? Est-ce que cela sous-entendrait qu’il ne peut pas quitter la tête d’Aisling aussi facilement qu’il le voudrait? Qu’effectivement, si Aisling trépasse, il trépasse aussi? Pas que ce soit nécessairement une information utile, ce serait juste dire « Giana, tu avais raison » et on sait très bien quelle serait la suite immédiate à cela. La cyborg est déterminée à mettre son plan à exécution et Alma a déjà échoué une première fois à la convaincre. Pire encore, alors qu’elle avait l’avantage, elle peut sentir Giana pousser contre elle et… Ma fille adoptive est forte, oui. Mais contre des membres cybernétiques qui eux ne se fatiguent pas… En force brute, elle va sortir perdante.

Et est-ce que… Le sable sur Giana est en train d’être… Absorbé, faute de meilleur terme… Pour servir à sa régénération? Une bonne partie de ses brûlures a déjà disparu et ce qu’il reste d’organique est en bonne voie de guérison grâce aux nanomachines qui semblent désormais être une partie intégrante de la cyborg. Alma affronte l’inconnu : elle n’a aucune idée de l’arsenal dont dispose désormais Giana… Mais une chose est certaine. Quelque chose retient la cyborg. Elle aurait déjà dû avoir exécuté Aisling. Mais elle ne l’a pas fait. Sa partie humaine qui lutte contre elle? Probablement. Ce n’est pas étonnant que la cyborg soit si déterminée à l’assassiner si même en étant si « diminuée », la partie humaine continue d’interférer autant… Ce n’est pas juste de résister à celle qui veut l’exterminer, c’est carrément la rébellion au complet, là. Un fort retour à l’envoyeur?

« Je n’ai pas beaucoup de temps alors écoute bien ce que j’ai à dire. Va au plus simple. Ne réfléchis pas outre mesure. Tu tenais un bon filon : elle ne peut pas tuer Aisling tant qu’elle n’a pas davantage de certitude. Ne la provoque pas sur une décision sentimentale, ne mets pas d’émotion dans ce que tu dis, ne cherche pas à faire appel à son humanité. Court. Direct. Imparable. Et tu as une chance de gagner tout argument.

En ce moment, elle hésite à tuer Aisling justement à cause du facteur d’incertitude. Ne la provoque pas ou elle va passer aux actes. Réconforte là dans son adhérence stricte à ne jamais agir sans avoir une certitude quasi absolue. Renforce le fait qu’elle peut aussi étudier le phénomène chez toi, dans une forme moindre. Garde son attention sur le parasite et pas sur Aisling. Je te laisse, je ne peux pas lutter contre elle très longtemps mais elle n’aura aucune idée de ce que nous avons échangé! »

Est-ce que la partie humaine de Giana vient vraiment de lui parler?

Alma plonge carrément dans le complexe de la sauveuse. Entendre Giana de cette façon ! Savoir qu’elle a dit des choses pertinentes ! Elle aurait une verge qu’elle se sentirait raidir. Mais Alma sait qu’elle doit vite réfréner cette « mauvaise » partie de sa personnalité. Ça revient une nouvelle fois à complaire son égo. Et ce n’est pas permis. Pas quand elle peut, DOIT !, sauver Aisling et surtout Giana. Car Alma doit le reconnaître. Aisling n’est rien. Une victime qui aurait tendance à éveiller son empathie, oui. Mais c’est surtout par « collection » qu’elle voudrait la récupérer. Alors que Giana ? C’est une histoire bien plus riche. Un lien unique. Le premier dans un certain sens.

*Concentration ! Giana vient de disparaitre pour redonner le contrôle à la cyborg. Est-ce qu’elle ne va vraiment pas calculer le temps passé ? Les étirements de mes muscles faciaux ? Ce genre de chose ?... Alma ! Ne flippe pas ! Fais confiance à Giana. Et fais-toi confiance ! *

« L’âme n’est pas du folklore comme tu as dit. Tu n’as jamais lu cette étude comme quoi 21 grammes disparaitre entre état vivant et mort ? »

Ce n’est pas une invention. Un fait qui est revenu frapper Alma alors qu’elle repensait aux arguments que la cyborg lui avait donné avant de… comment ? Comment Giana a pu reprendre le contrôle ? Est-ce que c’est quelque chose qu’elle a dit ? Est-elle capable de provoquer des déclics pour redonner les commandes à Giana ? Non ! Non. Elle ne doit pas penser comme ça. Se concentrer sur une liste d’arguments scientifiques. Factuels. Qu’est-ce qu’elle avait dit d’autre ? Elles au pluriel, en fait.

« Ton contre-argument n’était pas scientifique. La science se base sur une série d’expériences. S’il n’est pas possible de la répéter, il est donc impossible de confirmer la conclusion. Et donc vivre toute sa vie avec ce doute. »

*Et l’autre con ne dit plus rien dans ma tête ! Foutu parasite inutile. Ca n’a que de la gueule. Non, en fait, ça n’en possède même pas. Juste une voix prisonnière de… son propre piège ? Peut-être. Mais je n’ai pas besoin de toi pour tenir tête à la cyborg. *

Une bataille psychologique. Intellectuelle. Le genre qu’Alma ne pensait pas mener, elle qui s’exprimer avec ses poings et ses lianes. Mais c’est ainsi. Telle une joueuse d’échec, elle avance ses pions avec la fébrilité de commettre une erreur à tout moment. Menant au fatidique et irrémédiable échec et mat.

« Tu as pris je ne sais combien de données sur moi quand je m’entraînais chez toi sur le Gris. Tu n’as pas envie de faire une seconde lecture pour essayer de trouver le parasite ? Savoir comment il peut fonctionner ? Je me demande si esprit parasite et connexion internet ne pourrait pas donner naissance à un nouvel être ? »

Qu’est-ce qu’elle raconte ? Alma et son imagination. Ce n’est pas son point fort. Et inventer des fantaisies « inutiles » pourrait ouvrir sa défense pour que la cyborg s’y engouffre. Jusqu’à faire voler en éclat tout son argumentaire. Qu’elle trouve loin d’être idiot ! Mais trêve de flatteries pour soi-même. Les nerfs tendus, elle attend les réponses qui seront forcément cinglantes. Sans compter, et elle l’aurait presque oublié !, qu’elle doit lutter physiquement contre une machine hyper doué en restructuration cellulaire. Guérison étant un terme trop organique selon l’esprit d’Alma.

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Une étude qui ne prouve absolument rien. Si l’âme humaine est si importante, vingt et un gramme est une masse considérablement insignifiante. Ce qui voudrait par extension dire que l’âme humaine est sans valeur. Donc bien essayer mais toutes les études ne sont pas à prendre au sérieux. Je rejette ton argument, conséquemment. Je concède, cependant, que faute de pouvoir tuer Aisling plusieurs fois, je ne peux pas…

Tester et prouver ma théorie. Encore que… Si je la clonais, est-ce que l’intégralité de ses propriétés donc ses pouvoirs seraient transférés au clone? Hum. C’est une expérience qui se tente. J’ai bien assez d’ADN du sujet à ma disposition, quitte à faire un nouveau prélèvement de sang. À tester et à documenter. Ce qui me fait penser que j’ai aussi un échantillon de ton sang. Peut-être que je devrais aussi te cloner. Et faire du clone un cyborg.

Je me demande comment le gris pourrait faire une synergie avec les composantes cybernétique tout en utilisant le vert comme une sorte d’agent de liaison et le Rouge pour faciliter la communication avec les portions organiques… Merci pour l’idée, Alma. Soudainement, Aisling devient considérablement plus insignifiante. Oui. Si tu veux garder ton nouveau jouet en vie… Soit. Évidemment, je vais équiper ton clone en conséquence.

Une kill switch est un incontournable. Ne jamais créer quelque chose qu’on ne peut pas éliminer en cas de problème majeur. Une leçon que plusieurs gagneraient à apprendre. Mais c’est sans importance. Ce projet de clone est captivant. Et je PEUX reproduire les résultats. Produire autant de clones que nécessaire, en fait. Tu m’as donné une splendide idée, Alma. Je n’ai qu’à me connecter à distance à mon laboratoire de clonage… »

La bonne nouvelle : Aisling ne sera pas exécutée par Giana. Hourra! La mauvaise nouvelle : la cyborg veut faire un clone d’Alma et s’amuser avec. Pas hourra! En quelque part, est-ce… Mieux? Les chances statistiques que les pouvoirs d’Alma soient hérités par son clone sont extrêmement mince. Donc, Giana aura besoin de faire de nombreuses expériences et cela pourrait lui prendre des semaines. Des mois. Des années, peut-être. Et pendant ce temps, Aisling ne sera qu’on projet secondaire voire tertiaire. Toutefois… Si Giana venait à réussir… À vraiment créer un clone d’Alma avec ses pouvoirs et tout… Ce serait terriblement problématique. Oh non, remplacer l’original ne lui viendrait certainement pas en tête. Mais est-ce qu’Alma veut vraiment que son clone devienne… Meilleur qu’elle? Son orgueil n’y survivrait pas, c’est quasiment certain.

Le parasite dans sa tête commence à lui montrer des images de son corps mutilé sur une table opératoire, la cyborg continuant ses expériences inhumaines sur un de ses clones innocents. Ce que voit Alma est digne d’un musée des horreurs… Et elle sait très bien ce que cette saloperie cherche à faire. Nourrir sa paranoïa et tenter de créer un fossé entre elle et Giana. Et en quelque part, même si elle doute que Giana serait capable d’un tel niveau de boucherie… Il y aura toujours ce petite « et si… » dans sa tête. Ceci dit, Alma est confronté à un dilemme beaucoup plus sérieux. Laisser la cyborg tenter une expérience qui, avec de la chance, va se solder par une série d’échecs ou tenter de la stopper et potentiellement saboter encore davantage ses chances de la sauver? Jusqu’où Alma est-elle prête à aller pour la survie de l’humanité de Giana et honorer son titre de sainte aux secondes chances?

Alma avait déjà largement assez de scénarios lui arrivant en tête sans que le parasite vienne en ajouter à son tour. Giana… Non, la cyborg. La cyborg s’extasiant de pouvoir se lancer dans un nouveau projet scientifique à base de clonage de sa propre personne… Une perspective… qui la fait tourbillonner dans un maelstrom d’émotions différents, contraires, antagonistes.

De la colère d’abord et surtout. Son égo ne peut pas tolérer qu’elle ne soit pas unique. Se faire répliquer la fait devenir banale. Insignifiante, pour réutiliser un mot que la cyborg a utilisé concernant la légende des vingt et un grammes.

Mais le pire ? Ce serait surement de faire face à cette version cyborg d’elle-même. Non parce qu’Alma a toujours refusé les implants technologiques. Mais plutôt de peur qu’une version « giannisée » d’elle-même lui soit supérieur en tout point…

Et que penser alors de ce hangar immense, noir de ténèbres, gris de métal, froid. Mais surtout empli de version d’elle-même. Une armée se réveillant et la suivant du regard alors qu’elle traverserait cette pièce… infinie. Pour finir par lutter pour elle contre elle. Terrible cauchemar que les images de boucherie provenant du parasite viennent alimenter en se superposant. Avec des Alma au bide d’acier ouvert. Cette autre avec un œil manquant dans un logement de fer. Cette autre avec des fils qui lui sortent de partout. Celle-là reliée à de gros câbles. Cette autre sans jambes et rampant vers elle… Ou encore celle-ci plongée dans une grande cuve remplie d’un liquide vert…

*STOP ! *

Alma s’empêche de penser à tout ça. Mais pire que tout : au fait que se cloner pourrait être intéressant pour elle. Pouvoir expérimenter des combinaisons de pouvoir. S’imaginer accéder à une forme d’immortalité et de toute-puissance avec la garantie de pouvoir passer d’un paquet de viandes à une autre. Car si son humanité refuse et s’accroche à cette espèce de flamme fragile qui caractérise cette race : l’égo et la volonté d’être toujours meilleure qu’hier cherche aussi à s’imposer.

Et donc Alma lutte avec elle-même. Contre elle-même. Elle se perd et relâche la pression qu’elle exerçait sur le corps de la cyborg. Cette dernière se libère. Alma le réalise de moitié.

*Je n’ose plus rien lui dire. Plus rien lui demander. Aller voir Aisling ? Et si ça devenait un argument qu’elle retourne contre moi ?... Je ne peux pas prendre le risque. *

Elle frissonne. Parce qu’elle s’est vue avec les tripes à l’air dans la vision cauchemardesque que lui envoie encore et toujours le parasite ? En partie seulement.

Sa main vient toucher l’arrière de son crâne. De terribles questions lui font perdre momentanément l’équilibre. Comme il peut arriver, dans son lit, d’avoir soudainement l’impression de chuter. En se touchant de la sorte, Alma ne peut pas s’empêcher de se demander si elle est équipée elle aussi d’une bombe. Et son psychotage l’emmène plus loin. L’influence de la cyborg étant pour le moment plus puissant, plus envahissant que l’Ordre de Verena. Son psychotage l’emmène donc sur ce rivage où… elle se demande si elle est vraiment elle. Elle touche son bras… qui n’est plus le sien. Une création de Maman Shayne. Et que dire de ses théories sur les téléportations ? Comme quoi ça créer en réalité une copie de ce qui entre. Et donc… détruit ce qui entre pour faire ressortir quelque chose de très similaire à la sortie…

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

*Bien sur que je ne vais pas bien ! Et tu te rends compte seulement maintenant, abruti ? *

« Ah ah ah ! »

Oui, Alma rit soudainement. Devant les yeux froids de la cyborg qui doit se demander pourquoi ce cerveau organique n’a pas procédé à l’installation des cent deux dernières mises à jour. Quant à l’autre parasite, Alma aimerait bien lui envoyer Cassandre. Mais Cassandre n’existe pas. (ou ?... Non. Elle n’existe pas.) Par contre ? Ne jamais sous-estimer Jimmy. Et… AIE ! Voilà ! Ce cri n’a pas été poussé par Alma. Mais cette dernière affiche un grand sourire à la cyborg qui, décidément, ne comprendra jamais cette humaine. Bien que les temps futurs et les nombreux clones devraient y aider. Mais pour en revenir à ce cri, c’est le parasite qui se plaint de s’être fait croquer sa fesse. Alors qu’il n’a pas de corps physique ! Et que Jimmy est dans la main d’Alma !

*Je ne sais pas ce qu’est exactement ce lézard, parasite. Mais il parvient à tenir tête à ma demi déesse de mère. Qui est pourtant une engeance du Chaos à tendance à confettiser tout ce qui l’énerve. Alors cou-couche panier et ferma-la un peu ! *

Non mais ! Ce n’est pas une voix qui va l’emmerder tout le restant de sa vie. Après tout, cette voix n’est pas plus puissante que son ancienne de psychotage. Donc… Giana ? Oui, Giana. Et son expérience avec les clones d’Alma. Elle a très bien compris que l’irruption de Jimmy a un sens. Cette créature aurait de quoi ressusciter la foi de tout un chacun. Il y a des choses de plusieurs autres dimensions au-dessus d’elle qui ont des plans compliqués. Et il semblerait qu’Alma ait son rôle à jouer.

« Oh, Giana ? Une remarque, s’il te plaît. Enfin, plutôt une question. Je ne doute pas un seul instant que tu sois capable de me cloner. Et ce, en quantité. Je ne doute pas non plus que tu aies déjà des fichiers plusieurs fois révisés d’une version de moi cyborgisée. Tout comme j’ai déjà vu tes installations high-tech et vu les choses incroyables que tu es capable de faire. »

Pour une autre femme que Giana, ce pourrait être une série de compliment. Mais la machine s’en est débarrassée, oui ? Donc cela ne doit être que du bruit parasite. Ou alors…

« Si je suis celle que je suis, c’est parce que j’ai enduré tout un lot d’événements. Ce sont nos expériences, nos échecs et la façon dont nous nous relevons qui font ce que nous sommes. Donc, et c’est probablement parce que mon cerveau est limité en puissance de calcul, je n’en doute pas, hein ! Mais dis-moi comment tu comptes simuler cet aspect pour maîtriser à 100% ton expérience ? »

Dans l’immédiat, Alma se fiche d’être clonée. Enfin… Non. Elle ne s’en fiche pas mais le considère comme un moindre mal. Détourner l’attention de la cyborg et avoir une possibilité d’entrer en contact sont des objectifs présents et lui semblant de plus haute priorité. Une guerre contre des versions d’elle-même est pour un futur. Et un futur hypothétique. Sans compter que d’ici là, qui sait ? Elle pourrait bien avoir former son groupe de super-héroïne ? Le Harem, avec une majuscule ! (qui sait ?) Elle pourrait aussi s’être adjointe la puissance du Chaos. Sans compter l’intervention de Shayne, tout simplement et de sa matériakinésie. Donc répétition, Alma se fiche des clones. Elle prolonge cette situation par l’apparition de son attachieur.

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Si l’objectif était de cloner aussi ton sale caractère, l’argument serait valide. Mais si on parle d’une nette amélioration, tes expériences passées ne sont pas nécessaires à la complétion du projet. Je peux injecter directement dans le cerveau du clone tout le savoir nécessaire via un implant et ensuite le faire s’entrainer en salle de simulation pour que la théorie devienne pratique. Plus besoin d’années de pratique.

Tu sembles confondre le désir d’avoir à ma disposition un ensemble de compétences et éléments spécifiques à avoir une copie carbone de toi. Je puis t’assurer que tant qu’à faire un clone, je vais le débarrasser de plusieurs éléments problématiques en commençant. Et de toute façon, le but n’est pas de remplacer l’original. Shayne me tuerait si j’essayais de faire une telle chose. Et je ne suis certainement pas suicidaire. Pas du tout. »

Comme à son habitude, Giana n’est pas tendre dans ses paroles. Elle ne se gêne pas pour détruire, encore une fois, l’égo d’Alma. Pas par malice. Simplement parce que dans sa réponse, elle soulève les points qu’elle juge problématiques, faibles ou indésirables. Elle a toujours été ainsi et elle sera probablement toujours ainsi. Pour Giana, ce qui n’est pas utile doit être supprimé et remplacé. Et elle applique cette logique à sa propre personne. Donc si Alma voulait sortir la carte de « tu es une hypocrite »… Elle aurait tout intérêt à avoir des arguments absolument inattaquables. Ce qui, contre Giana, est plus compliqué qu’on ne pourrait le penser. Au moins, Alma a l’heure juste. Ce n’est pas une copie carbone que désire Giana. Juste un ensemble d’éléments qui forment Alma mais pour un résultat qui ne sera pas tout à fait Alma. À savoir si ce sera une amélioration…

Le parasite, furieux de voir que son « emprise » semble lui glisser entre les doigts, continue de bombarder le cerveau d’Alma de visions apocalyptiques. Liliane et Akane version cyborg. Franklin en train de brûler, la ville d’Alma en train de s’effondrer. Shayne et ses fidèles en train d’affronter les légions de cyborgs de Giana… Puis le parasite commet une erreur qui vient enlever tout le caractère angoissant de ce qu’il projet. Cyborg Jimmy. Alors déjà, il faudrait que Giana l’attrape. Rien que là, c’est sévèrement compromis. Ensuite, il faudrait qu’elle réussisse à l’attacher à une table d’opération. Ce qui serait terriblement compliqué. Ensuite elle devrait installer les implants et pour finir, arriver à contrôler Jimmy. C’est tellement absurde qu’Alma risque d’éclater de rire. Il semblerait que le parasite n’aime vraiment pas Jimmy… Et donc montre ce que lui voudrait, en fait.

En plus, Giana n’aurait aucun intérêt à transformer Jimmy en cyborg. On ne peut pas contrôler le Chaos et elle le sait. Oui, Giana est une insupportable Miss Je Sais Tout. Mais la stupidité ne fait pas partie de ses défauts. Encore heureux d’ailleurs. En tout cas, Alma aura appris quelque chose d’intéressant. Peut-être est-ce à cause de la distance ou du lien plus faible mais le parasite semble beaucoup moins en mesure de lire et deviner ses pensées. Ce qui veut dire que son improvisation montre qu’il ne maitrise pas bien son sujet. Rien qui lui permettrait de trouver un moyen de libérer Aisling de son emprise mais suffisamment pour savoir comment elle pourrait le nourrir avec de fausses informations. Finalement, dans l’immédiat, il sera plus facile à gérer que la cyborg. Merci, Jimmy l’attachiant, qui réussit à faire enrager même les parasites psychiques!