The Multiversity

Chevauchant Kelpie, Cirilla avait rejoint le château abandonné. Un décor de carte postale, un château de conte de fées ! Abandonné depuis des siècles, ce château se situait au cœur d’une profonde forêt enchantée, magique, maudite. Pour traverser cette forêt, Cirilla avait dû laisser Kelpie reprendre sa véritable forme de licorne, Ihuarraquax. La licorne disposait de pouvoirs magiques, et sa corne avait brillé, lui permettant de passer outre les mirages de la forêt, et ainsi de rejoindre le château abandonné.

La jeune femme avait entendu parler de vieilles légendes autour de cet endroit, disant qu’un trésor s’y trouvait. Elle avait décidé de s’y rendre, espérant y trouver de l’argent pour rénover un orphelinat qu’elle avait croisé récemment. Elle ignorait ce qui s’était passé ici, mais la malédiction pesant sur la forêt était très forte. Une malédiction engendrant des illusions d’optique et sensorielles, faisant que même un sorceleur aguerri se perdait dans les chemins de la forêt, jusqu’à devenir fou. Cirilla avait réussi à en sortir, et remercia Ihuarraquax, qui reprit ensuite sa forme équine normale. Kelpie s’ébroua, et Cirilla s’arrêta devant le château.

*Pas âme qui vive à l’intérieur…*

Elle ignorait ce qui se passait là-dedans, et entra à l’intérieur du château. La grande-cour était vide, avec du lierre et de la végétation sauvage recouvrant la totalité des murs.  Même à l’intérieur, elle constata vite qu’il y avait de la végétation sauvage partout. Se fiant à ses instincts de sorceleur, elle se dirigea vers une source magique qui se trouvait en profondeur. La jeune femme continua à marcher, rejoignant un escalier branlant. Le bois craquait nerveusement, et, en continuant sa descente, elle rejoignit une crypte, un caveau ancestral.

*Aucun monstre, c’est vraiment étonnant… Où sont passés les habitants de ce château ?*

Tout en continuant sa descente, elle rejoignit un début de grotte, et tomba dans une pièce abritant une seule tombe, centrale, qui semblait en très bon état par rapport aux autres. Intriguée, Cirilla se rapprocha, sentant une forte magie en émaner. La tombe était scellée, magiquement bloquée. Elle se concentra, se rappelant les leçons de Triss et de Yennefer, puis prononça une mélopée en tendant ses mains. Des glyphes ne tardèrent pas à se former, et elle chercha à ôter le sceau qui retenait cette tombe.

Après quelques minutes de concentration, les glyphes commencèrent à se fissurer, et explosèrent. Cirilla rouvrit les yeux, et ouvrit alors la tombe.

Ses yeux s’écarquillèrent en voyant un jeune homme dedans… Beau, avec des oreilles pointues, mais aussi totalement nu ! Cirilla se pinça les lèvres, et constata que l’homme dormait toujours.

*Hum…*

Elle réfléchit brièvement, et décida d’opter pour la méthode universelle des contes de fées… Cirilla se pencha vers l’homme, et l’embrassa brièvement sur les lèvres, espérant qu’un baiser magique réveillerait le Prince au bois dormant…

Dans les textes anciens, on raconte que les Dieux auraient élu un enfant dont la destinée serait de rétablir l'ordre de l'univers. Disposant d'un pouvoir dépassant l'imagination, cet enfant aurait aussi bien la capacité de sauver l'univers que de l'annihiler. Le sort de l'univers entier reposerait sur ses épaules. Il serait enfermé dans un ancien château ensorcelé, qui empêcherait quiconque de s'y aventurer. Maintenu dans un état de stase par une magie ancienne, il serait enfermé dans une cave, à l'intérieur d'un cercueil. La personne qui réussirait à pénétrer le château et trouver le jeune garçon de son sommeil serait indirectement responsable du sort de l'univers. Elle aurait le pouvoir d'en faire soit un ange, qui sauverait l'humanité ; soit un démon qui l'anéantirait. Encore fallait-il réveiller le beau au bois dormant, car la magie qui le maintenait en état de léthargie était particulièrement puissante, et même les mages les plus habiles ne sauraient la défaire. On racontait que seul un acte précis permettait de réveiller le jeune homme, mais les textes anciens n'avaient pas précisé de quoi il s'agissait.

Aujourd'hui, une personne avait réussi à pénétrer le château et a déjouer les nombreux sorts qui empêchaient quiconque d'avancer plus loin. C'était Ciri, une jeune sarcleuse aussi belle que dynamique. Elle avait trouvé la cachette du fameux élu, sûrement à cause de la forte magie qui en émanait, et qu'elle avait du sentir. Ensuite, cette jeune femme lança une incantation. Cela ressemblait a de la magie blanche, et le sort en lui-même devait être assez puissant vu que la protection magique qui entourait le cercueil se brisa immédiatement, provoquant une petite déflagration qui aveugla momentanément Ciri. Le cercueil ouvert, son contenu fut enfin révélé : il n'y avait pas de trésor a proprement parler, du moins pas dans le genre classique, mais un jeune garçon, qui semblait dormir a l'intérieur, entièrement nu...


On aurait pu croire qu'il était entièrement décédé, mais son corps était en parfaite état, il n'y avait pas d'odeur de décomposition, au contraire, il y'avait un doux parfum qui enveloppait le jeune homme. Ciri pouvait même entendre ses battements de cœur, signe qu'il était toujours en vie... Il ne restait plus qu'a réveiller le prince au bois dormant.


Et Ciri décida d'employer une méthode peu orthodoxe : embrasser le jeune homme. L'idée aurait certainement fait rire n'importe qui, tant la méthode sortait de l'ordinaire. Et a première vue, le baiser n'eut aucun effet, le visage du jeune garçon restant impassible. Mais ensuite, quelque chose commença a se former... une grimace de douleur se dessina sur le visage du petit inconnu, suivi d'un léger gémissement... Le baiser de Ciri avait généré une réaction ! Qui l'aurait cru ?! Et peu à peu, le miracle se produit : les paupières du jeune homme commencèrent à s'ouvrir. Sa vision était totalement floue, comme s'il n'avait pas ouvert les yeux depuis une éternité. 


" Ou... Où suis-je ? "


Il avait enfin parlé, d'une voix était particulièrement monotone et aiguë. Il semblait avoir la gorge sèche et déshydraté... Ses yeux affaiblis commencèrent a distinguer des formes... Un visage, celui d'une femme apparemment. Une jeune femme aux cheveux cendrés, avec de beaux yeux verts... Était-ce un rêve ? Cela expliquerait alors pourquoi la jeune femme était aussi canon...


" Qui... Qui êtes-vous ? ", lui posa-t-il avant de se pencher en avant, scrutant les alentours. L'endroit où il se trouvait ressemblait à une grotte, une grotte avec des inscriptions étranges gravées au mur... Des inscriptions dont il ne connaissait pas la signification. À vrai dire, le jeune garçon n'avait aucune idée de qui il était, en premier lieu.
Commençant a retrouver ses forces, et réalisant qu'il n'avait pas la moindre idée d'où il se trouvait, il se tourna de nouveau vers la seule personne capable de lui apporter des réponses.


" Qui êtes-vous ?! Et quel est cet endroit ?! Que faisons-nous ici ?! "


Avait-il été kidnappé ? Était-il l'objet d'expérimentations douteuses ? Il n'en savait rien ! Il n'arrivait même pas à se souvenir de sa propre personne... Tout était flou et fragmenté dans son esprit. Peut-être que cette jeune femme lui apporterait des réponses. Et jusqu'à présent, il n'avait pas toujours pas réalisé sa condition de nudiste...

Aucune réaction initiale… Plus petite, quand elle était encore la Princesse héritière de Cintra, Cirilla avait lu son lot de conte de fées, d’histoires merveilleuses où les baisers avaient des propriétés magiques. Yennefer s’en était toujours joyeusement gaussée, tout comme Triss… Mais, parfois, il y avait un fond de vérité, même dans les contes. Elle sentit ainsi au bout de quelques secondes une réaction, et le jeune elfe se réveilla alors. Cirilla se recula prudemment, tandis qu’il émergeait, et se mit à lui demander qui elle était, où ils se trouvaient, et que voulait dire toute cette histoire.

« Je m’appelle Cirilla, je suis une sorceleuse. Nous sommes dans un château au milieu d’une forêt enchantée. J’ai entendu dire que ce château abritait un trésor, et j’ai passé un certain temps à traverser la forêt pour débarquer ici. Et ? visiblement, il n’y a plus âme qui vive depuis longtemps ici. »

Elle s’écarta un peu, lui laissant le soin d’émerger. Cirilla regarda encore autour d’elle. Il y avait généralement des monstres dans des cryptes abandonnées. Goules, graveirs… Mais là, rien ! Tout était silencieux, il n’y avait même pas de Draugir, ou d’autres monstres. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Un puissant charme magique semblait protéger ce château, Cirilla n’avait encore jamais vu ça. Elle était vraiment décontenancée par ce qu’elle voyait, et se retourna vers le jeune homme.

Suspicieux, il émergeait lentement de son sarcophage, et Cirilla croisa les bras, souriant doucement en constatant qu’il n’était pas si mal. Un très bel homme, androgyne, au torse glabre, et avec peu de poils sur le corps. C’est comme ça qu’elle imaginait les elfes.

« Et toi, alors, tu es qui ? À part quelqu’un qui a des lèvres délicieuses, comment tu t’es retrouvé dans ce sarcophage ? Tu es un Prince elfique ? »

Elle s'appelait donc Cirilla, c'était le nom de cette jeune belle femme aux cheveux argentés... Elle se disait être "sorceleuse", le jeune garçon fronça les sourcils lorsqu'il entendit ce terme, ignorant totalement son sens. État-ce une caste spéciale de magiciens ?
Puis, elle parla de château, ensuite de trésor... Des termes qui ne voulaient rien dire pour le jeune homme, qui ignorait totalement ou il était et comment il avait atterri dans cet endroit qui ressemblait plus à une prison lugubre qu'a un palais. Puis, ensuite, la dénommé Cirilla posa une question qui fit planter le jeune homme. Elle lui demanda qui il était...

" Qui... Qui je suis ? Je... Je n'en ai aucune idée... "

Le concept de "soi" était bien inconnu à ce jeune garçon, qui n'avait aucune idée de son identité personnelle. Il baissa les yeux, essayant de fouiller dans son esprit fragmenté a cette réponse, sans succès. L'esprit du jeune homme était totalement flou, comme s'il s'agissait d'un nouveau-né. Il resta silencieux pendant quelques minutes, avant qu'une flèche de réalité lui transperce l'esprit.

" Noel... Je m'appelle Noel. "

Noel semblait être le nom de ce jeune homme, qui semblait amnésique. Il n'avait aucun souvenir d'une quelconque vie passé, mais une sorte de révélation trans personnelle lui avait frappé l'esprit... Et il sut alors qu'il s'appelait Noel, même s'il n'avait aucun souvenir de son passé (s'il en avait un, au premier abord).

" WOUUUUAAAAAAHHHHHAAHHH ! "

Noel s'écria soudainement lorsqu'il remarqua qu'il était... Nu, entièrement nu.

" Pourquoi... Pourquoi je suis nu ?! ", se demanda-t-il.

Noel avait caché son membre masculin, par réflexe, alors que son visage avait viré au rouge, prouvant que le jeune homme pouvait bien exprimer des émotions. Ceci, couplé au réflexe, voulait peut-être dire que c'était un être naturel, un garçon comme les autres, même s'il avait évidemment une tête de paumé.

" Ou... Où sont mes vêtements ?! ", se questionna-t-il en tournant la tête de droite à gauche.

Aucun vêtement a l'horizon, ce qui inquiéta le jeune homme, qui était gêné d'être dénudé, surtout devant cette femme, Cirilla. Peut-être que c'était elle qui l'avait dénudé ? C'est ce à quoi avait pensé Noel lorsqu'il découvrit sa condition de nudiste... Après tout, les elfes étaient réputés pour avoir une semence qui renfermait des propriétés magiques, et certains humains les kidnappaient afin les "traire". Peut-être que c'est ce qui lui était arrivé ?
Noel finit par remarquer un coffre non loin de la pièce, il sauta de son sarcophage et se précipita dessus, la verge entre les mains. Le coffre n'était pas verrouillé, heureusement, et lorsqu'il l'ouvrit, miracle... Des vêtements s'y trouvaient !

* Des vêtements, enfin ! *

Noel ne perdit pas une seconde et s'habilla tout de suite. Il faisait dos à Cirilla, ce qui permettait notamment de voir son cul... Il enfila un pantalon, des bottes en cuir et un pull. C'étaient les seuls habits qui étaient à l'intérieur. Des vêtements simples, rien d'extravagant.

" Ouf ! ", soupira Noel.

Il était enfin habillé, au lieu d'avoir la queue a l'air... Maintenant, il se devait de savoir qui il était et comment il avait atterrit dans ce trou a rat. Il se tourna vers cette étrange femme, Cirilla. Elle semblait dire la vérité, le jeune garçon ne voyait dans ses yeux aucune fourberie, même si son esprit lui avait inventé un délire complotiste toute a l'heure. Mais elle ne semblait dégager aucune aura malfaisante, et Noel lui fit confiance tout de suite, comme s'il la connaissait depuis des années.

" Je... Je ne sais pas qui je suis, mademoiselle Ciri. Mais je crois que mon nom est Noel, c'est la seule chose dont je me souviens... Je ne sais également pas comment j'ai atterri ici, ni quel est cet endroit. "

Noel baissa les yeux, fit une légère pause, avant de reprendre :
" Je... Je ne sais pas s'il y'a un trésor ici. Navré de ne pas pouvoir vous aider..."

Noel se devait de sortir d'ici, afin de découvrir son histoire personnelle, mais il ne connaissait personne, et de toute manière, n'avait nullement ou aller. Il avait pensé à demander à cette jeune femme de l'aide, mais il ne fallait pas abuser de sa gentillesse non plus. Après tout, elle se devait sûrement d'être déçu de ne pas trouver ce qu'elle cherchait, et d'avoir trouvé un homme à poil a la place d'un coffre en or.

Noel, donc… Cirillia resta silencieuse, tandis qu’il reprenait ses esprits, sans pouvoir lui indiquer ce qu’il faisait là. Le jeune homme était visiblement devenu amnésique, et avait avec lui les secrets du château. Se pouvait-il que ce le trésor du château soit lui ? Cirillia n’en savait trop rien. Elle avait pensé à un trésor plus doré et plus trébuchant, mais, à voir son sexe et ses petites fesses blanches tandis qu’il farfouillait un autre coffre, elle se dit qu’elle aurait sans doute quelque compensation par la suite… Noel enfila une tunique verte avec un pantalon en toile et des bottes. Une vraie tenue d’aventurier, tandis qu’il lui confirma ignorer l’emplacement d’un quelconque trésor ici.

« Hum… Ce qui est sûr, c’est que tu n’es pas n’importe qui, Noel, pour te réveiller ici. Ce tombeau était visiblement enchanté, à l’image du puissant charme qui recouvre ce château et la région environnante. Je ne suis même pas sûre de réussir à sortir du château en sens inverse. »

Ihuarraquax était sa seule guide potentielle pour ça. Sans ça, il allait falloir affronter les mystères de ce château, comprendre ce que Noel fabriquait ici, et quel était le charme qui recouvrait cette zone.

« Pour l’heure, on va retrouver Ihuarraquax, c’est mon cheval… Une licorne. Seule sa corne magique m’a permis de traverser la forêt. Suis-moi, Noel. »

Cirillia passa sur le devant, son pantalon en cuir moulant joyeusement ses fesses. Concentrée, elle ne sentait toujours aucune menace émanant du château. Ce silence pesant était inquiétant, l’atmosphère était tout simplement trop calme. Cirillia s’attendait au pire, et elle avait pensé que le réveil de Noel aurait déclenché d’autres dispositifs dans le château. Rien de tout ça en l’état, le château restait aussi silencieux que quand elle était arrivée, avec le lierre et la végétation sauvage qui recouvraient les murs et les couloirs.

Ce qui surprenait surtout Cirillia, c’était l’absence de cadavres, de tout signe indiquant qu’un drame aurait pu avoir lieu. C’était comme si tous les habitants étaient partis du jour au lendemain, ne laissant aucune trace derrière eux.

*Non, tout ça ne me dit vraiment rien qui vaille…*

Quand elle sortit, Cirillia ne tarda pas à avoir une nouvelle surprise des plus désagréables… Elle eut beau siffler et l’appeler, sa licorne s’était volatilisée !

« IHUARRAQAUX ! KELPIE !! Reviens ! Petit-Cheval ? »

Jamais Kelpie ne lui avait fait ça. Il revenait toujours quand elle sifflait. Cirillia siffla encore, pendant plusieurs minutes. Elle se déplaça, et utilisa ses instincts de sorceleur, et reconnut les traces de sabot de Kelpie dans l’herbe… Des traces qui filaient tout droit vers la forêt maudite. Un soupçon de terreur la traversa alors, et elle se releva, entendant le bruissement du vent sur les arbres. La forêt semblait se moquer d’elle, la défiant à venir.

« Merde… »

Elle se retourna vers Noel, puis dévisagea encore le château. Dehors, le soleil commençait à se coucher, et elle observa encore la forêt.

« Noel, j’ai bien peur que nous soyons coincés ici jusqu’à réussir à lever la malédiction qui pèse sur ce château… Vous êtes sûr de ne vous rappeler de rien ? »

Desorienté, Noel ne savait toujours pas qui il était ni comment il était arrivé ici. Ciri, quant a elle, avoua son incertitude quant au fait de ressortir de cet endroit. Elle déclara etre venu ici a cheval, une sorte de cheval magique qui lui avait, apparement, permit de perser les défenses magiques des lieux. Ciri passa donc devant, et appela son cheval… sans succés, rien. Le cheval ne répondit pas, il était clair qu’il avait deserté les lieux. Noel deglutina, alors que Ciri lui demandait s’il se rappelait quelque chose.

“ Si je me rappelle quelque chose, je…”

Nowe essaya de se rémorer des souvenirs de son passé, mais son esprit était tellement fragmenté que la chose relevait du parcours du combattant… peu importe a quel point il faisait d’efforts pour retrouver les morceaux de sa mémoire, la chose s’avérait vaine, rien ne revenait au jeune homme. Soudain, Noel fit un pas en arriére, terrifié.


“ Qu’est ce que… ? ”


Au loin, on pouvait voir une silhouette s’avancer. Une silhouette avec plutot des formes féminines. Cette silhouette ne s’avéra etre autre que… Ciri elle meme ! La foret avait crée une sorte de clone de Ciri qui s’avançait vers le couple. Cette derniére avait une mine plutot sombre, des yeux rougeatres et une peau plus foncé. Elle dégaina son epée et s’élança vers la vraie Ciri, croisant le fer avec elle. Leurs regards se croisérent un court instant avant que la Ciri démoniaque ne donne un coup de pied dans l'abdomen de la vraie Ciri, brisant ainsi leur étreinte. La fausse Ciri réalisa ensuite une série de chéographies, semblables a celles que la vraie Ciri utilisait généralement durant ses combats. L'enchainement fut paré par la vraie Ciri avant que la Ciri démoniaque ne lance un souffle téléknésique, renversant la vraie Ciri au sol et la désarmant. La fausse Ciri était sur le point d’achever la vraie Ciri, jusqu’a ce que…

“ NON ! ”

...jusqu’a ce que Noel n’intervienne. IL glissa sur le sol, récupérant au passage l’epée de Ciri qui trainait sur le sol, a quelques métres d’elles. Puis il para miraculeusement le coup qui était censé achever sa compagne. Leurs deux epées se croisérent et Noel fit une baleyette avant de procéder par un coup vertical, transperçant la fausse Ciri alors qu’elle était au sol. Ceci eut pour effet d’évaporiser le corps du clone de Ciri, comme si elle n’avait été qu’une illusion. Essouflée, Noel se retourna vers Ciri, n’ayant aucune idée comment il avait executé cette derniére prouesse.

“ Ca va, Ciri ? ”

Au meme moment, le maléfice qui enchantait les lieux semblait s’estomper, mais quelque chose leur disait qu’ils n’étaient pas au bout de leurs peines

Cirilla ignorait dans quel guêpier elle s’était fourrée. Avec la nuit qui venait, elle redoutait le pire, et, tandis qu’elle marchait, et appelait en vain Kelpie, le soleil commença à basculer. Et, quand la nuit commença à perler, son médaillon de sorceleuse s’agita alors nerveusement. Se pouvait-il que le maléfice qui hante ces lieux s’amplifie la nuit ? Elle perçut soudain une silhouette se rapprocher, et porta sa main sur la pointe de son épée. Comme toute sorceleuse digne de ce nom, elle portait ses deux épées dans son dos, en croix. Une épée en argent pour les monstres, une épée en acier pour les humains.

« Attention, quelqu’un s’approche ! »

La surprise fut de taille quand Cirilla vit… Elle-même ! Un double d’elle-même sortit des bois, avec un corps grisâtre, une peau pâle, et des yeux rougeâtres qui luisaient dangereusement dans la nuit. Ciri’ raffermit sa prise sur son épée en argent, Aerondight, une épée qui, d’après la légende, avait été offerte à Geralt par une nymphe aquatique. Cirilla brandit sa lame, et se mit en position de combat, tandis que le clone se rapprocha, d’abord d’une démarche lente, puis en accélérant ensuite. Noel resta prudemment en repli derrière elle, tandis que Cirilla s’élança vers son clone, tournoya sur place, et frappa violemment.

Sa lame heurta celle du clone, et leurs regards se croisèrent. Sur Aerondight, des runes s’illuminèrent, tandis que d’autres runes s’illuminaient sur l’épée maléfique du clone.

« Qu’est-ce que tu es, toi ?! »

Le clone ne se donna pas la peine de lui répondre, soit parce qu’elle ne le voulait pas, soit parce qu’elle ne le pouvait pas. Dans tous les cas, Cirilla bondit en arrière, et attaqua encore. Le clone avait les mêmes mouvements qu’elle, et opta pour l’un de ses mouvements préférés. Parant une attaque, la fausse Cirilla bondit dans les airs. Une élégante pirouette destinée à attaquer son adversaire dans le dos. Cirilla savait toutefois parer ce coup, et pivota sur le côté, évitant la lame du clone, qui fendilla l’air. Se réceptionnant sur ses jambes, Cirilla bondit en avant, et frappa de bas en haut, un mouvement circulaire qui perça la garde du clone. Rapide et mortelle, Cirilla était une vraie aiguille. Si elle n’avait pas les muscles et la prestance physique de son père adoptif, elle compensait cela par la fluidité de ses mouvements. L’observer, c’était assister à une vraie danse.

Du pied, elle repoussa le clone, qui trébucha, mais ne tomba pas. Cirilla profita de son avantage, et attaqua encore, tournoyant sur place. Aerondight heurta la lame ennemie, de haut vers le bas, et amena le clone à la lâcher. Cette fois, Cirilla enchaîna par un coup de pied qui frappa le clone en plein visage, la clouant au sol. L’adversaire tomba au sol, du sang s’échappant de ses lèvres. Cirilla s’apprêta alors à porter le coup de grâce, levant son épée pour la planter sur le ventre de son adversaire… Qui lança alors le Signe d’Aard.

« Argh ! »

Surprise, la jeune guerrière tomba au sol, et le clone se releva alors. Elle s’empara de sa deuxième épée, et allait porter le coup fatal… Quand Noel récupéra Aerondight, et para la lame. À son contact, les runes magiques de l’épée s’enflammèrent, brillant furieusement. Une lueur presque aveuglante. Cirilla vit Noel repousser le clone, puis frappa avec Aerondight, vaporisant le clone, qui disparut dans une volute de cendres noirâtres et dans un hurlement guttural surnaturel.

Noel se retourna ensuite vers Ciri’, tandis qu’Aerondight reprit son apparence normale, les runes s’éteignant. Celle-ci cligna des yeux, sans lui répondre immédiatement, et entendit alors un mugissement s’échappant de la forêt.

Elle se retourna alors, et son médaillon continua à s’agiter.

« Je… On ferait mieux de ne pas rester là, Noel ! »

Cirilla se releva, et entendit le bruissement des branches, ainsi que des craquements… Puis des croassements très forts. La lune commençait à percer dans la nuit noire, et une masse sombre émergeait de la forêt.

*KROA ! KROA !*

Des corbeaux !

Par centaines, ils affluaient de la forêt, fondant vers eux. Une immense masse sombre qui se superposa à la nuit, les corbeaux fondant vers le duo. Cirilla se concentra, et ses doigts s’enflammèrent. Une boule de feu se forma dans la paume de sa main, et une langue enflammée jaillit alors, repoussant les plus proches corbeaux.

« Dans le château, vite ! »

Cirilla se retourna, laissant pour l’heure Aerondight entre les mains du jeune homme, et rebroussa chemin. Les corbeaux croassaient autour d’eux, et l’un d’eux lacéra l’épaule de Cirilla, qui le repoussa d’un coup d’épaule, puis rejoignit le perron. Elle bondit à l’intérieur du château, et, en se retournant, vit les corbeaux se heurter à une sorte de mur magique invisible qui se forma à l’entrée du château, les repoussant. À chaque fois que leurs serres ou leurs becs heurtaient le mur, celui-ci scintillait sur place.

Cirilla essuya avec le revers de la manche le sang qui coulait de ses lèvres, puis se retourna vers Noel.

« Une chose est sûre, mon beau, cet endroit est bel et bien maudit. »

Le fameux clone de Ciri avait été enfin battu... Noel avait, par instinct, saisit l'épée de Ciri et porté le coup fatal. Une étrange sensation l'envahit en cet instant, des bribes de souvenirs semblaient se reconstituer dans son esprit. Avait-il été un guerrier avant de perdre la mémoire ? En tout cas, le couple n'eut pas le temps de rêvasser, car a peine l'ennemi vaincu, ils furent attaqués par une énorme masse de corbeaux qui affluèrent vers eux. Ils retournèrent au château, acculé par le nombre des bêtes, ces derniers s'écrasant sur une sorte de barrière invisible qui semblait protéger l'édifice. Ensuite Ciri déclara que l'endroit était bel et bien maudit. Dans ces circonstances, difficile de dire le contraire.

" Tiens, Ciri, reprends ton épée. Je crois qu'elle sera plus utile dans tes mains que dans les miennes ", dit Noel en remettant son épée a Ciri.

Puis Noel remarqua quelque chose au sol... des herbes semblaient avoir poussé de façon irrégulière dans un coin du sol. Intrigué, le jeune homme s'approcha, caressa les herbes avec ses mains, avant de sentir quelque chose d'étrange. Le sol semblait moins ferme a cet endroit. Noel arracha les herbes une a une, ce qui révéla, contre toute attente, une trappe. Noel essaya de la soulever, mais rien a faire, la trappe semblait être verrouillé de l'intérieur, empêchant ainsi son ouverture depuis l'extérieur. C'est ainsi que Noel eut une idée, et se retourna vers Ciri.

" Dis, Ciri, j'ai vu que tu étais une adepte de la magie, toute a l'heure. Pourrais-tu utiliser l'un de tes sorts ici ? "

Ciri fit un signe de la tête, et Noel s'éloigna, laissant Ciri s'approcher. Celle-ci fit un signe de la main et une onde de choc jaillit, faisant sauter le verrou de la trappe. Noel se précipita alors pour l'ouvrir, ce qui révéla... un trou qui semblait être sans fond.

* Quoi, c'est tout ?! *

Par contre, Ciri s'approcha et remarqua une échelle, qui était situé un peu plus bas que l'extrémité du tunnel, rendant l'accès un peu plus... difficile. Voyant la dangerosité de la situation, Ciri se proposa de passer en première. Elle s'engouffra dans le trou, les pieds premiers, avant de faire descendre le reste de son corps. Noel eut pour réflexe de proposer son aide, mais Ciri se débrouillait très bien, gardant son sang froid comme s'il s'agissait d'un simple exercice de gymnastique... Puis Ciri commença a descendre, Noel entendant l'écho de ses bottes qui se heurtaient a l'acier froid et humide de l'échelle. Ciri atteignit finalement le "fond".... avant de crier a Noel qu'il pouvait descendre. Ce dernier en fit de même, mais il se révéla un peu moins... rapide que Ciri pour descendre. Il essaya constamment de ne pas regarder le fond et de garder le contrôle de sa respiration, pour ne pas flancher. Noel commença a se crisper a la dernière minute, sous l'effet de la pression, avant que Ciri ne le soulève et ne le pose sur le sol. Sans en prendre conscience, Noel était arrivé a la dernière marche, et avait flanché alors qu'il lui aurait simplement suffit de poser un pied a terre

* Quoi, j'étais arrivé a la dernière marche ?! Putain, quel honte ! *

" M-Merci Ciri, je savais pas que j'avais atteint le fond ! "

* Alors, ou est-ce-qu'on est ? *

Noel et Ciri commencèrent par scanner les environs... Il n'y avait rien, si ce n'est un long couloir lugubre, dont on ne voyait pas le fond non plus...

* Mince, encore de l'obscurité ? *

Noel sursauta en voyant du feu jaillir. Ciri venait de sortir ce qui semblait être une torche enflammé.

*Elle aurait pu prévenir, qu'elle avait ce genre d'objets ! *

Noel et Ciri s'engouffrèrent donc dans l'obscurité... le feu de Ciri leur servant de guide dans ce long couloir ténébreux. Dans les murs, on pouvait voir d'étranges inscriptions, écrites dans une langue ancienne, le tout accompagné d'étranges fresques qui semblaient montrer ce qui était un conflit entre des humains et des créatures gigantesques, certaines d'entres elles présentant de grosses tentacules qui leur donnaient un air terrifiant. De quoi s'agissait-il, au juste ? Noel et Ciri continuèrent a avancer, jusqu'à arriver dans ce qui semblait être une... "porte".

" Super, Ciri ! Nous avons enfin trouvé la sortie ! ", s'écria Noel, en se précipitant devant la porte.

Tandis Que Noel fonça sur la porte, un vent étrange souffla dans l'intérieur du couloir, faisant vaciller la flamme de Ciri, et cette dernière put entendre alors des murmures qui l'assaillirent de nulle part et de partout a la fois. Ils n'arrêtaient pas de répéter " L'enfant ne doit pas sortir..." et ainsi de suite
Quant a Noel, il ne put ouvrir la porte, cette dernière étant, elle aussi, sans grande surprise, verrouillé.

* Putain, j'en ai marre ! *

Noel décida d'enfoncer la porte, sans succès, cette dernière étant bien trop rigide. Il l'enfonça encore et encore, jusqu'à ce que...

" Argh ! "

Noel poussa un cri, son corps projeté de quelques mètres par ce qui semblait être une barrière magique. Il se retourna alors vers Ciri.

" Dis, Ciri, tu pourrais faire ton tour de toute a l'heure ?! Je crois que c'est le seul moyen d'ouvrir cette maudite porte ! "

Au même moment, les voix qui avaient commencé a hanter Ciri s'intensifièrent d'avantage, allant même jusqu'à lui provoquer une migraine. Certaines voix commencèrent même a la menacer, a la sermonner, et même a l'insulter, en la traitant notamment de "grosse salope"...

Qu'allait faire Ciri ?

Après ce combat contre un clone maléfique d’elle-même, Noel découvrit une trappe, un passage souterrain. Cirilla l’emprunta la première, s’agrippant à une échelle, et sauta dans un tunnel étroit filant dans les profondeurs obscures. Elle signala ensuite à Noel qu’il pouvait descendre. La sorceleuse restait plutôt sereine malgré les évènements. Ce n’était pas la première fois qu’elle affrontait la magie ni de sinistres malédictions. Celle qui animait ce château semblait toutefois particulièrement forte, et Cirilla avait un peu peur d’avoir réveillé la force malfaisante qui dormait ici. Elle avait déjà pu observer ça. Elle n’était pas une femme ordinaire, et sa nature de Source suscitait bien des convoitises. Elle avait déjà entendu parler de ce pouvoir chez les personnes dotées d’aptitudes particulières, le Shining, qui déclenchaient autour d’eux d’anciennes forces occultes néfastes endormies. Cirilla sentait néanmoins que la force maudite de ces lieux s’était réveillée. Libérer Noel avait été le premier pas, et elle avait désormais peur que tout cela ne cesse de s’amplifier.

Cirilla marcha donc, et utilisa un sort de magie simple, générant une boule lumineuse au-dessus d’eux.

« Reste près de moi, Noel. »

Cirilla s’avança donc la première, et commença à sentir un étrange bourdonnement en elle. Elle secoua la tête, n’y prêtant pas attention au début, avant de sentir le bourdonnement s’accentuer. Cela devenait assez agaçant pour elle. Cirilla soupira, commençant à sentir des frissons magiques la traverser. Elle avait l’impression de voir les murs de la caverne se resserrer entre eux. Nerveuse, la sorceleuse commençait à sentir ses battements cardiaques s’accroître.

Finalement, ce fut Noel qui la doubla, et rejoignit une épaisse porte. Cirilla s’appuya alors contre le mur, portant sa main sur sa tempe, et Noel força vainement la porte, jusqu’à ce qu’une onde de choc le repousse. Et, quand ce fut fait, Cirilla sentit encore une pointe de douleur lui fendre le crâne en deux.

« Argh ! »

Elle secoua la tête, et se redressa alors, s’efforçant de se calmer, de se concentrer.

« Je… Je vais essayer, Noel… »

La jeune femme rejoignit la porte, et posa sa main dessus. La porte bourdonnait furieusement, vibrant dangereusement, tandis que Cirilla entendait une cacophonie de voix et de murmures dans sa tête. Elle ferma les yeux, se rappelant les leçons de Triss, puis de Yennefer, pour faire taire les voix. Elle en avait souvent entendu. Étant une Source, cela avait été son lot quotidien. Dès son plus jeune âge, à Cintra, ses prescripteurs l’avaient formé à étouffer ses voix, à ériger des barrières mentales dans sa tête. Cirilla se concentra donc, faisant le vide dans sa tête, le blocage, et posa sa main sur la porte.

Celle-ci s’illumina alors, et Cirilla pinça les lèvres, se concentrant en sentant la porte vibrer dangereusement. Les voix gémirent en elle, avant de ricaner.

*Échec… Tu es un échec !
Manie l’épée mieux que ça !*

« ESQUIVE ! »

Cirilla vit soudain une épée jaillir devant elle, et se protégea instinctivement avec la sienne. Elle avait une courte épée, une dague qui s’envola sous l’impact, et tomba sur le sol de la cour de Kaer Morhen, tombant sur les fesses. Elle était redevenue la petite Cirilla craintive aux belles joues rondes, et vit face à elle… Lambert ! Son ancien et rude formateur mania l’épée, et la visa alors. Elle évita l’attaque en écartant les jambes, et sentit l’épée mordre la terre devant elle.

« Arrêtez ça, Monsieur Lambert !
-  Alors, sois plus forte ! Plus forte, sale pute ! PLUS FORTE ! »

Il attaqua encore, et Cirilla roula sur le côté. Elle se releva, et employa Aard. Le Signe manquait toutefois de force, et fit tout juste reculer Lambert, dont les yeux se mirent à rougeoyer. Il tendit à son tour sa main, et envoya sa propre réplique. Un Signe d’Aard qui agit comme une tornade, soufflant la jeune femme, et l’envoya passer à travers une fenêtre.

Cirilla revint elle à elle, sous sa forme adulte, et n’était plus dans le couloir. Elle rebondit sur un lit d’une chambre du château, et tomba sur le sol.

*Bordel…*

Elle était revenue dans le château sans savoir comment… Et sans Noel.

Un éclair déchira alors le ciel, illuminant brièvement tout le château.

Le château n'arrêtait pas de balancer a Ciri et Noel des pièges en tout genre, comme si le conscience même des lieux refusaient que les deux aventuriers partent. Pour avoir une sécurité aussi étroite, le château devait surement cacher quelque chose d'une importance vitale. Cette chose, qu'était-ce au juste ? Noel ? 
  Quoi qu'il en soit, les espoirs du couple furent brisés quand un flash lumineux les aveugla tous les deux, Noel sentit un bourdonnement d'oreilles tandis que Ciri fut complétement accaparé. Le château avait refusé de les laisser partir !
   
  Un long silence se fit entendre alors que les paupières du jeune homme commençaient à s'ouvrir sous un plafond poussiéreux.
  J'ai... J'ai perdu connaissance ?
   
  Noel avait perdu connaissance suite au flash lumineux. Il se releva tant bien que mal, son corps raidit par l'onde de choc. Son premier réflexe fit de chercher Ciri, qui était... introuvable !
   
  « Ciri ?! Ciri ! »
   
  Nul doute, Ciri avait disparu ! sans laisser de traces !  Elle s’était volatilisée, laissant Noel seul face a son destin ! Ou avait-elle bien pu passer ?! Noel n’en avait aucune idée, étant donné qu’il n’avait aucune connaissance de ce château ni même de son propre soi !
  Je dois retrouver Ciri, je ne peux pas la laisser comme ça !
   
  Noel se saisit de l’épée que Ciri lui avait confié, qui gisait au sol. Sur les murs du couloir, il réussit heureusement à trouver une torche. De quoi éclairer les lieux, surtout en l’absence des pouvoirs magiques de Ciri. S’armant de son courage, Noel s’avança prudemment dans les couloirs sombres du château, son cœur battant la chamade. Chaque pas le rapprochait un peu plus de Cirilla, cette mystérieuse sorcière qui avait croisé son destin avec le sien. Des fragments de souvenirs confus tournoyaient dans son esprit, des images fugaces de conversations et de moments passés, mais bien trop floues pour être décryptés.
   
  Après avoir scruté plusieurs recoins du château, Noel arriva devant une une grande porte en bois sombre. Le jeune homme déglutina, resserrant la prise sur son épée, prêt a affronter tout danger qui pourrait jaillir. Il empoigna la porte, qui poussa un son de grincement, son cœur battait la chamade, c’était le moment de révélation comme on disait ! La porte laissa paraître une vaste salle obscurcie par les ombres. Au loin, il aperçut une silhouette familière se tenir au centre de la pièce.
   
    "Cirilla !" appela-t-il d'une voix emplie d'émotion contenue.
 
  Noel s'approcha d'elle avec hâte, son regard se plongeant dans les yeux de Cirilla, y cherchant des réponses, des confirmations.
   
  « Je suis désolé de ce qui t’es arrivé par ma faute, je ne sais pas quel est cet endroit mais j’ai trouvé quelque chose qui pourrait peut-être nous aider à sortir d’ici »
   
  Noel enfonça une main dans sa poche et en sortit un bout de papier qu’il tendit a Cirilla.
   
  « Tiens, c’est une carte que j’ai trouvé en fouillant dans les recoins… sur le verso, tu trouveras des indications, mais ils sont écrits dans une langue étrangère. Je me disais que peut-être tu pourrais les décrypter ? »
   
  Il s’agissait d’un document que Noel avait trouvé dans une bibliothèque du château, le bout de papier avait peut-être la capacité de leur révéler une porte de sortie !

Le médaillon magique de Cirilla s’affolait furieusement. Il vibrait comme pour confirmer que la magie était à l’œuvre ici. Cirilla avait été téléportée dans les tréfonds du château. Elle s’extirpa du lit dans lequel elle avait atterri, et regarda par une fenêtre. Une pluie battante ainsi qu’une nuit noire régnaient dehors.

*Il faisait jour quand on a essayé de sortir… Je n’ai pas spécialement faim, alors j’ai dû être assoupie quelques heures, je pense…*

Quand elle avait rejoint le château, il faisait encore beau. Le temps avait donc tourné. Cirilla essaya d’ouvrir la fenêtre, mais sans succès. De toute façon, quelque chose lui disait que, si elle tentait à nouveau de sortir, le même sortilège qui l’avait projeté à la porte d’entrée agirait aussi. Elle se retourna donc. La pièce était plongée dans l’obscurité, et Cirilla constata vite qu’elle avait encore ses armes et ses équipements. Elle rejoignit le centre de la salle, et s’assit dessus, puis commença à méditer. Une technique qu’elle avait appris de la part de son père, Geralt, spécifique aux sorceleurs. Cela lui permettait de se ressourcer, de purifier son corps des toxines, et de vérifier si elle n’était pas ensorcelée ou envoûtée.

L’examen s’avéra négatif. Aucune trace de poison ou autre chose. Cirilla rouvrit rapidement les yeux, et, quand elle se releva, la porte s’ouvrit. Elle sourit en voyant Noel.

« Noel ! Tu m’as retrouvé ! »

C’était un véritable soulagement. Cirilla lui sourit.

« Nous sommes toujours dans le château, visiblement dans les étages supérieurs. Je ne comprends pas encore trop ce qui se passe, mais il y a visiblement un puissant sortilège qui nous empêche de sortir. »

Noel lui présenta ensuite un papier qu’il avait trouvé dans la zone : une carte avec des écritures derrière. Cirilla fronça les sourcils, et dut faire un effort de mémoire. C’était une écriture cunéiforme, l’une des plus anciennes écritures, associées à la magie. Elle sourit donc en se rappelant les enseignements de Triss puis de Yennefer, qui lui avaient enseigné à lire les glyphes, qui reposaient sur le même système d’écriture.

« Hum… Je devine la plupart de ces signes. »

Elle se pinça les lèvres.

« On dirait… Un morceau de rituel. Une formule magique qui a été recopiée… Elle est incomplète. Certains pictogrammes sont inexacts, je pense que cela vient du copiste… De ce que je comprends, ce château est sous l’objet d’un rituel magique très ancien… »

Cirilla retourna le papier.

« Cette carte, elle conduit à des points précis. Si je comprends bien, le rituel nécessite de placer à des endroits spécifiques des totems, qui agissent comme des relais, et permettent de générer cette prison dans laquelle nous sommes. Enfin, je suppose, je n’avais encore jamais entendu parler d’une telle magie. La personne qui l’a recopié n’a pas conçu ce rituel. J’ignore ce qui s’est passé, mais il s’est visiblement passé quelque chose de sinistre dans ce château. »

Et, comme pour confirmer ce que Cirilla venait de dire, elle entendit de profonds soupirs caverneux, comme si des créatures monstrueuses gémissaient au loin…

Les yeux de Noel scrutaient les symboles inscrits sur la carte avec curiosité, mais sans que son esprit ne puisse assimiler quoi que ce soit… Ciri essayait de se concentrer en lisant la carte que Noel lui avait donné, essayant de déchiffrer les écritures. Des écritures anciennes, qui contenaient des parties manquantes selon Ciri. Finalement, notre sorceleuse arriva à déchiffrer le contenu de la carte : il s’agissait apparemment d’un rituel ancien, visant à transformer le château en prison magique. La situation était désormais claire : il fallait trouver ces totems pour sortir du château.
   
  Les deux protagonistes restèrent silencieux un moment, puis quelque chose se produit : Noel jeta un regard au plafond, et pendant un moment, il sembla rentrer dans un moment de transe, comme s’il eut une révélation. Noel s’approcha de ciri, son visage légèrement altéré, comme s’il était imprégné d’un nouveau savoir.
   
       Avant que ciri ne puisse répondre, Noel ferma les yeux et se concentra. Un vent frais souffla dans la salle et le corps du jeune homme fit aussitôt entouré par une aura dorée à la chaleur intense, qui réchauffa tout de suite la pièce. Une puissante et mystérieuse magie sembla émaner de son corps. Ce dernier tendit ensuite la main et les atomes qui flottaient dans l’atmosphère commençaient à se réunir autour de sa main, virevoltant et se densifiant au fur et à mesure, jusqu’à produire des éclairs qui commençait tout de suite à façonner le nouvel objet imaginé par notre protagoniste :   
  Un vent puissant souffla, faisant vaciller les torches de la salle. Et là, on pouvait distinguer le nouvel objet matérialisé par la mystérieuse magie que Noel avait invoqué : Une épée ornée de plusieurs motifs majestueux, et dont la lame brillait intensément, éclairant la pénombre oppressante de ce château maudit.
   
  Comment Noel avait-il réussit ce tour de passe-passe ? Lui-même l’ignorait, mais ses actions semblaient désormais guidées par une étrange intuition intérieure. Aussitôt, des bruits étranges et inquiétants se firent entendre, comme si l’âme du château voulait signaler son mécontentement face à cette situation. Le château était vivant, et il ne céderait pas aussi facilement.
   
  « Ciri, nous devons trouver et détruire les totems que tu as mentionné sur la carte afin de libérer la sortie, c’est l’unique chance qu’on a de te libérer du château. Ce ne sera pas facile, Des dangers en tout genre nous attendent, mais je ne laisserai pas le château te faire le moindre mal ! »
   
  Noel semblait investie d’un nouveau savoir, d’une nouvelle intuition, comme si les dieux eux-mêmes guidaient ses pas. Ses yeux brillaient de courage et de détermination, mais il y’avait cependant une pointe de mélancolie dans ses paroles depuis qu’il avait reçu cet éclair de révélation…
   
  Nos deux protagonistes arriveront-ils a triompher des pièges de cette forteresse et à trouver la sortie ? To be Continued

Cirilla commençait peu ou prou à comprendre le fonctionnement de ce château, ou, à tout le moins, du sortilège complexe qui l’animait. Impossible pour l’heure de dire qui avait créé ses totems, ou pourquoi, ni même à quoi ils ressemblaient. Elle pouvait sentir leur présence grâce à ses pouvoirs magiques, mais elle avait l’intime conviction que les choses n’allaient pas être simples. Son médaillon se mit alors à vibrer furieusement quand elle récupéra son épée. Noel avait été retrouvé ici. Cirilla commençait à se demander s’il n’était pas lié à toute cette histoire…

*Réflexion stupide, il est forcément lié, vu que je l’ai trouvé là-dedans, et que le sortilège s’est amplifié à son réveil…*

La sorceleuse était convaincue qu’elle aurait pu ressortir du château si Noel était resté dans sa tombe. Mais, même avant ça, elle avait bien senti une aura magique malfaisante liée à ce château. Pas de monstres, pas de bandits ayant occupé ce château… Tout cela n’était pas anodin. Noel généra alors autour de lui, dans un éclair flamboyant, une puissante épée. Cirilla sentit des courants d’air fuser autour de lui, et l’épée se matérialisa ensuite. Noel récupéra l’arme, puis parla alors d’une voix plus franche, plus assurée. Ciri’ fronça les sourcils quand il annonça son intention de la protéger. Avait-elle vraiment besoin d’aide ? Elle se retint de lui dire qu’elle avait réussi à vaincre Leo Bonhart, car elle doutait que Noel ait jamais entendu parler de cet horrible salopard.

Cirilla hocha donc la tête.

« La mémoire te revient, finalement ? Ton épée a l’air puissante, elle nous sera utile. »

Cirilla sortit de la pièce… Et constata que la porte donnait sur un couloir différent de celui qu’ils avaient emprunté.

« Évidemment, ça aurait été trop facile si les pièces restaient au même endroit. On ne se sépare pas, Noel. »

La sorceleuse n’allait pas pouvoir se repérer avec une carte, mais avec la magie. Elle se déplaça lentement. C’était un grand couloir avec un tapis rouge et des ogives séparant de nombreuses portes. Des lustres remuaient lentement, s’illuminant quand les deux passaient dessous, puis s’éteignaient ensuite. Prudente, Cirilla observait chaque porte, essayant de se fier à son médaillon pour trouver laquelle ouvrir.

« Tu sais de quoi ton épée est capable ? Je ne pense pas que son apparition soit un hasard… »

Elle se tut ensuite, et porta sa main derrière elle, sur la paume d’Aerondight, sa redoutable épée en argent.

« …Ni que nous soyons seuls dans ce couloir… »

Un courant d’air fit remuer et tinter les lustres… Tandis que, lentement, un énorme monstre marchait au plafond en se rapprochant du duo…

Cirilla sentit son médaillon vibrer avant l’attaque du monstre. Elle bondit sur le côté, roula en arrière, et déploya dans la foulée sa redoutable épée en argent, Aerondight. Elle la pointa, et vit le monstre s’orienter vers Noel, l’amnésique qui s’était réveillé dans ce château maudit. De son côté, Cirilla essayait de catégoriser ce monstre, mais cette grande créature aux bras immenses ne lui disait rien. Elle vit que le monstre n’avait pas de pieds, mais des griffes qu’il déployait pour s’appuyer sur le sol, et pour bondir.

Noel bondit sur le monstre, et planta sa lame dans son corps. Un coup fatal, mais qui le mit aussi en grande difficulté, car le monstre immobilisa le guerrier avec ses puissants bras, et commença à entrouvrir sa gueule abominable, prévoyant une attaque mortelle. Ciri’ réagit alors, et Aerondight fusa, frappant le flanc du monstre.

La créature mugit de douleur et bascula sur le côté, son sang recouvrant la lame de Cirilla. Le monstre tituba sur le côté, et bondit contre le mur, s’y agrippant, avant de rebondir sur le plafond. Il ouvrit sa gueule, et projeta alors sa langue, qui fusa sur Cirilla comme un tentacule assoiffé. Celle-ci tournoya sur le côté, et frappa encore avec son épée, faisant s’illuminer les runes gravées sur son arme. Sa lame trancha l’appendice lingual du monstre, qui rugit encore, et bondit sur les deux.

Ciri’, anticipant ce mouvement, avança sa main libre en avant, et projeta le Signe d’Aard. Une violente onde de choc repoussa le monstre, qui rebondit sur le sol. Ciri’ enchaîna immédiatement avec le Signe d’Ignii, et, depuis sa main libre, une énorme langue de feu jaillit, visant à repousser le monstre.

« Quelle saloperie… »

Mugissant furieusement, le monstre s’enfuit. Cirilla ne se montrait pas optimiste, elle se doutait bien, à ce moment, que le monstre était loin d’être vaincu. Elle se retourna vers Noel.

« Tu vas bien ? Je n’ai encore jamais vu un monstre pareil, j’ignore d’où cette saloperie vient… Mais elle est toujours en vie. »

Cela, c’était certain !

Après la confrontation avec ce monstre, les sens de Cirilla étaient échaudés. Elle s’attendait désormais au pire. Ce château hanté n’abritait pas qu’un joli guerrier elfique. Noel l’interrogea d’ailleurs sur sa carte, et sur les informations qu’elle pouvait en tirer.

« Hmmm… »

Cirilla ne répondit pas immédiatement, et posa la carte sur le sol. Elle s’aida ensuite de son médaillon et de sa magie. La jeune femme posa le médaillon sur la carte, puis l’utilisa comme récepteur des flux magiques intenses dans le manoir… Ce qui fit apparaître sur la carte une série de lignes incohérentes et biscornues.

La sorceleuse étudia soigneusement ces lignes, et traça par-dessus ses propres lignes. Elle forma ainsi un pentagramme.

« Il y a cinq points principaux qui forment un glyphe. C’est un sortilège très complexe, il faut un sacré talent pour sceller et maudire tout un château. J’ignore ce qui s’est passé ici, mais cela a dû être terrible. »

La magie était par définition liée aux émotions, a fortiori quand il s’agissait de proférer une malédiction. Noel était incapable de l’aider, car il ne se rappelait pas ce qu’il faisait ici. Cirilla aurait pu tenter un sortilège hypnotique pour réveiller les souvenirs latents de Noel, mais ce sortilège était difficile à faire, prenait du temps, et les monstres étaient trop nombreux pour se risquer à faire cela.

Difficile également de se repérer, car les pièces du château changeaient d’emplacement. Pour l’heure, Cirilla n’avait pas encore identifié le fonctionnement du sortilège. Elle avait compris qu’un bouclier les empêchait de sortir, et que Noel, d’une manière ou d’une autre, était lié au sortilège, puisque ce dernier s’était réveillé quand elle avait réveillé Noel.

« Le totem le plus proche a l’air d’être à la bibliothèque… Qui est au bout de ce couloir. J’ignore ce qui nous attendra là-bas, alors soyons sur nos gardes. »

Elle rangea la carte, remit son médaillon autour de son cou, puis commença à marcher.

« La mémoire commence-t-elle à te revenir, Noel ? Je connais des sortilèges hypnotiques qui peuvent aider, mais il faudrait pour cela que nous soyons en sécurité… »