Keith Ainsworth [Valiobservé !]
Posté : 14 nov. 2024 19:57
Keith Ainsworth
Nom: Ainsworth
Prénom: Keith
Nom de Scène: Blacke Anciennement: Syren
Âge:30 ans
Sexe: Masculin
Orientation: Hetéro
Profession: Chanteur/Chef mafieux
Physique: Roux avec des lunettes, yeux bleus. Il est élancé, et s’habille souvent en costume, comme sur scène.
Caractère: Souriant mais il s’agit souvent d’un masque, il est calculateur et parfois très froid. Il garde quand même des valeurs telles que l’honneur et la loyauté. Keith à pour principe de vivre librement, naturellement il sera contre le commerce de chair et de s’en prendre aux femmes et enfants.
Tout commence dans une campagne au nord de l'Écosse, dans un village niché dans les Highlands, au nord de Glasgow. Une famille s'apprête à accueillir une nouvelle tête : un garçon du nom de Keith. Mais le bonheur fut de courte durée. La mère, de santé fragile, ne supporta pas l’effort de l’accouchement et périt. Son père l’éleva donc seul avec tout l’amour qu’il pouvait lui donner. C’est grâce à ce dernier que Keith découvrit un amour pour la musique. Cependant, la maigre paye de pêcheur de son père ne pouvait suivre la passion et le talent de son fils. Il commença alors à emprunter de l’argent à des personnes plus ou moins sans scrupules. En échange de transports vers telle ou telle île, ou de la disparition en mer de certains paquets, il pouvait payer le loyer sans craindre le lendemain. Cela dura dix longues années, bien sûr, sans que son fils soit au courant.
Quant à ce dernier, sa vie suivait son cours : élève au-dessus de la moyenne, une scolarité assez banale, comme un enfant lambda. Tout bascula à l'été de ses dix-sept ans. C’est à cette époque que son père disparut en mer. Les informations locales et la presse parlèrent d’une erreur de calcul ou d’une pièce défectueuse. On retrouva l'épave du navire échouée près de récifs réputés dangereux, mais pas de corps. Cela semblait impossible aux yeux de Keith : son père était méticuleux, vérifiant son matériel à chaque voyage en mer. Cela ne pouvait pas être une simple avarie. Mais il devait mettre ses doutes de côté, car il allait devoir affronter une période de sa vie qui s'annonçait violente. Suite au décès de ses deux parents, il devait subvenir à ses besoins. Avec l’argent mis de côté, il put vivre décemment quelques mois. Pour gagner un minimum d'argent, il se produisait dans les rues de Glasgow, gagnant quelques sous, maigre consolation qu’il dépensait en quelques morceaux de pain ou en repas rapides. Cela dura presque un an avant que sa situation ne se stabilise.
Grâce à un coup du sort, une patronne de taverne le laissa jouer chez elle. Ses talents musicaux la touchèrent et, connaissant sa situation, elle lui proposa un marché : un repas chaud et un peu d’argent contre deux soirées par semaine. Keith accepta sans hésiter. Cet échange lui permit de remonter doucement la pente, et il commençait aussi à se faire un petit nom sur les réseaux. À l’époque, son nom de scène était "Syren", en hommage à son père. Ce fut d’ailleurs le thème de son premier single You’re Go Far Away, racontant le voyage d’un homme perdu en mer qui finit dans un monde où la douleur et la peur n'existent pas. Puis vinrent Fighting et Sing Like a Bird. Deux années passèrent rapidement, et une porte s'ouvrit à lui : un homme dans la quarantaine, Ewan "Lock" Murray, patron du Loch & Luster, un cabaret en vogue à Glasgow, vint vers lui. Il posa un contrat sur la table, proposant de jouer le soir dans son établissement pour un salaire convenable. Bien évidemment, il y avait des clauses de non-concurrence, de droit d’auteur et autres détails juridiques. Mais à l’étude de sa teneur, rien ne semblait néfaste pour Keith. En une soirée, sa vie changea radicalement. Il n’oublia pas la femme qui l'avait sauvé de la rue et la remercia longuement.
Sa carrière dans le milieu décolla comme une fusée. Tout le monde de la nuit parlait de la "Sirène du Loch." Il découvrit que l’argent pouvait offrir alcools, femmes et pouvoir. Mais, par chance, il garda la tête froide. Certes, des opportunités se présentaient à lui, mais il resta toujours humble, gentil et civilisé. Doté d’un bon sens de l’observation, il comprit rapidement que le Loch servait aussi de repaire aux gangs : échanges de drogue, chantage ou encore commerce de chair. Mais il ferma les yeux : au vu de sa situation, pouvait-il faire la fine bouche ? Il aurait été stupide de cracher dans la soupe qui le nourrissait et la main tendue qui lui avait offert un avenir.
Il vécut quelques aventures, mais rien de sérieux ; Keith avait beaucoup de mal à s’attacher aux gens, par peur de les perdre ou par habitude de la solitude. Une vie pas forcément toute rose, mais qui le rendit tout de même heureux pendant cinq bonnes années avant que tout ne change. Un soir, après une de ses longues soirées sur scène, il patienta dans le bureau de Mme McRae, secrétaire et comptable de M. Murray. Cette dernière lui donna son chèque. Comme à son habitude, il la remercia et rentra chez lui, signant quelques autographes en chemin. Une fois chez lui, il s'effondra sur le divan et ouvrit l’enveloppe. Le montant indiqué était correct, mais son numéro de banque était faux. Une erreur peut arriver, rien de grave. Il prit son smartphone, puis s'arrêta. Ce numéro lui rappelait quelque chose, quelque chose de familier. Keith fronça les sourcils et se redressa. Où avait-il vu ce numéro ? Un instant passa, puis il ouvrit son ordinateur. Après quelques clics et une connexion, il accéda à son compte bancaire. C’est là qu’il comprit qu’il s’agissait de l’ancien compte bancaire de son père. Mais comment un pêcheur pouvait-il être lié à Ewan "Lock" Murray, et surtout à la pègre ? Toutes les hypothèses se bousculaient dans sa tête, mais seul Murray pouvait lui répondre. Allait-il lui dire la vérité ?
Le temps s’écoula, la lune avait déjà parcouru plus de la moitié du ciel. Il prit donc sa décision : saisissant son manteau, il refit le chemin inverse, poussé par son besoin de réponses. Une fois à l’intérieur, il monta les escaliers. Le bureau de la secrétaire était vide mais ouvert. C’était une habitude : qui oserait voler M. Murray ? Keith ouvrit la porte, puis le premier tiroir du classeur situé à sa droite. Même dans le noir, il savait où se trouvaient les meubles par habitude des lieux. Il fouilla le second, puis le troisième tiroir. Il arriva enfin aux informations qu’il cherchait. Le numéro était dans un dossier intitulé "Ancien Associé" ; tout y était : les transferts d’argent, les missions, les trajets, et même des informations sur son père. Les jambes de Keith ne supportèrent pas le choc, et il tomba au sol, se demandant comment cela était possible. Tout cela n’avait pas de sens. Mille et une questions se bousculaient dans son esprit, mais il fut rapidement tiré de sa torpeur par l'allumage soudain des lumières. M. Murray venait de rentrer de son voyage de Yoake. Il s'arrêta net en voyant Keith fouiller dans ses papiers.
Des questions, suivies de remarques, puis le ton monta et enfin un coup : du revers de la main, Ewan, agacé, expliqua toute l’histoire à Keith — le prêt de son père pour ses leçons de musique, son meurtre. Noyant le garçon de détails, ce dernier ne savait plus quoi dire ou penser, la douleur de sa joue, récompense de son insolence, lui brûlant encore la peau. Quant à l’homme en face de lui, il lui rappela sèchement qu'il lui devait sa vie, sa réputation, et même son talent. Ewan continua, encore et encore, humiliant et ricanant du jeune homme, jusqu'à ce qu'un second coup soit porté. Mais cette fois, ce fut Keith qui le donna, avec une canne en fer que Monsieur Murray avait posée contre son bureau. Puis un second et un troisième coup suivirent.
Le sang commença à jaillir de plus en plus ; Ewan devait se taire, arrêter de rire, mais surtout arrêter de vivre. Cet homme lui avait pris son père, sa vie, et sa liberté — de quel droit ? Les coups pleuvaient sur une chair maintenant difforme, avant que le bras de Keith ne puisse plus se lever. Le temps se figea : une heure, deux heures, ou seulement trente minutes ? Le jeune homme resta là sans bouger, il venait de prendre une vie. Le sang encore chaud s’écoulait comme une rivière, marquant de son rouge singulier le sol jusqu’aux genoux du garçon.
Se faisant violence, il se leva et partit rapidement, rangeant et effaçant les éventuelles empreintes qu’il aurait pu laisser. Par un coup du sort, ils n’étaient que deux présents dans le cabaret, donc personne ne pouvait se douter que ce soit lui. Une fois chez lui, il se précipita sous la douche, encore habillé. C’est à ce moment-là qu’il remarqua qu’il avait pris la canne d’Ewan. Il la laissa tomber comme si elle lui brûlait la main ; sa confusion, mélangée au stress, lui retourna l’estomac, qui finit par rendre le contenu de sa journée sur l’acrylique blanc.
L’aube pointait déjà à l’horizon. Ne travaillant que le soir, Keith avait le temps devant lui avant de se présenter. Mais devait-il vraiment le faire ? Et puis, que faire de l’arme ? S'il devait agir, c’était maintenant ou jamais. L’appartement avait une cache en cas de “coup dur,” connue de lui seul. C’est là qu’il cacha l’arme. Puis, prenant le temps de se préparer, l’horloge afficha midi. Plusieurs coups frappèrent à sa porte au moment où il passait sa veste. Jetant un œil par le judas, il reconnut sans mal les hommes du cabaret. Ils avaient déjà remonté sa piste ? Non, impossible ! Il ouvrit pour savoir ce qu’ils voulaient ; on l’informa naturellement de la mort du patron et que sa présence était requise.
L’ambiance était pesante ; le meurtre d’un chef de gang, ça ne passe pas inaperçu. Toutes les têtes dirigeantes étaient réunies dans la salle. L’estomac de Keith, quant à lui, tenait le coup malgré le stress qu'il ressentait. Un bref résumé fut fait aux employés, dont le jeune homme faisait partie : le meurtrier serait retrouvé et la “justice” serait faite. Intérieurement, pour Keith, la justice avait déjà été rendue. Après que le second de Murray eut imposé ses nouvelles règles, les employés pouvaient retourner à leurs occupations.
Quant à la star, Billie “Mac” Dougla, son nouveau patron le convoqua. Sur la table, il y avait une bague de facture étrange ; elle semblait presque surnaturelle. Billie lui expliqua que cette dernière était une protection magique, c’est ce que Murray était parti chercher à Yoake. Il ne savait pas trop à quoi s’attendre de l’artefact, c’est pourquoi Keith allait servir de cobaye. Il y eut comme un léger flottement, et, avant qu’il n'ait le temps d’ouvrir la bouche, un pistolet se pointa vers lui. Le nouveau patron n'avait pas de temps à perdre, et vu la situation, il n’allait pas risquer de perdre un de ses hommes pour sauver un jeunot incapable de survivre tout seul. Serrant les poings de frustration et de colère, Keith se résolut à enfiler la bague. Elle était étrangement bien ajustée, comme si elle avait été créée spécialement pour lui. Mais rien ne se passa.
Le “boss” poussa un soupir et rangea son arme. D’un signe de main, Keith pouvait rentrer chez lui. Jamais le chanteur ne s'était senti si humilié, sali, mais surtout en colère. Comment pouvait-on traiter les humains ainsi ? Comment !?
Tout devint noir, comme si un voile venait de recouvrir la réalité. Aucun son ne se fit entendre, et aucun ne parvenait à sortir de sa bouche. Puis, une vague de chaleur, de rage, envahit ses sens, tout semble tourner puis disparaitre.
Puis la réalité revint. Le temps semblait figé. Son ombre s'étira, glissant jusqu'à la gorge de son interlocuteur et la trancha aisément, comme si elle n’était que du beurre, avant de reprendre la forme de son porteur comme si de rien n'était. Keith ne savait plus quoi penser, puis cela le frappa : en quoi cela était-il mal ? Ce pouvoir, ce meurtre... C’étaient des gens qui n'avaient aucune valeur, aucun respect pour le genre humain. Leur disparition n'était qu'un bénéfice pour l'humanité.
Le garçon descendit alors doucement les escaliers, "nettoyant" le cabaret de toutes les impuretés qui s'y trouvaient. Une fois son œuvre achevée, il se nettoya puis rentra chez lui, n'oubliant pas de prendre les titres du coffre ainsi qu'un transfert d'argent vers son compte pour ses services rendus. À partir de cet instant, il devait fuir, refaire sa vie, mais surtout comprendre ce dont cet "artefact" était capable. Une seule ville lui vint en tête : Yoake !
Ainsi, sans difficulté, Keith réussit à arriver en ville et à prendre le contrôle de la branche locale du gang. C'était simple : ils devaient le suivre ou mourir. Ceux qui choisissaient de le suivre seraient grassement récompensés, mais à condition de respecter ses règles. En l'espace de deux ans, Keith parvint à prendre la tête de la branche et renomma le gang "Blinders Night", un nom plus en accord avec ses principes. Désormais, aucun mal ne serait fait aux familles. La vente d'informations et la protection des clients seraient réservées au plus offrant. Les années passées avaient fait de l’ancien chanteur un chef de gang ferme et accompli. Il s'était installé au Backstage, qui allait justement ouvrir ses portes au public.
Nom: Ainsworth
Prénom: Keith
Nom de Scène: Blacke Anciennement: Syren
Âge:30 ans
Sexe: Masculin
Orientation: Hetéro
Profession: Chanteur/Chef mafieux
Physique: Roux avec des lunettes, yeux bleus. Il est élancé, et s’habille souvent en costume, comme sur scène.
Caractère: Souriant mais il s’agit souvent d’un masque, il est calculateur et parfois très froid. Il garde quand même des valeurs telles que l’honneur et la loyauté. Keith à pour principe de vivre librement, naturellement il sera contre le commerce de chair et de s’en prendre aux femmes et enfants.
Tout commence dans une campagne au nord de l'Écosse, dans un village niché dans les Highlands, au nord de Glasgow. Une famille s'apprête à accueillir une nouvelle tête : un garçon du nom de Keith. Mais le bonheur fut de courte durée. La mère, de santé fragile, ne supporta pas l’effort de l’accouchement et périt. Son père l’éleva donc seul avec tout l’amour qu’il pouvait lui donner. C’est grâce à ce dernier que Keith découvrit un amour pour la musique. Cependant, la maigre paye de pêcheur de son père ne pouvait suivre la passion et le talent de son fils. Il commença alors à emprunter de l’argent à des personnes plus ou moins sans scrupules. En échange de transports vers telle ou telle île, ou de la disparition en mer de certains paquets, il pouvait payer le loyer sans craindre le lendemain. Cela dura dix longues années, bien sûr, sans que son fils soit au courant.
Quant à ce dernier, sa vie suivait son cours : élève au-dessus de la moyenne, une scolarité assez banale, comme un enfant lambda. Tout bascula à l'été de ses dix-sept ans. C’est à cette époque que son père disparut en mer. Les informations locales et la presse parlèrent d’une erreur de calcul ou d’une pièce défectueuse. On retrouva l'épave du navire échouée près de récifs réputés dangereux, mais pas de corps. Cela semblait impossible aux yeux de Keith : son père était méticuleux, vérifiant son matériel à chaque voyage en mer. Cela ne pouvait pas être une simple avarie. Mais il devait mettre ses doutes de côté, car il allait devoir affronter une période de sa vie qui s'annonçait violente. Suite au décès de ses deux parents, il devait subvenir à ses besoins. Avec l’argent mis de côté, il put vivre décemment quelques mois. Pour gagner un minimum d'argent, il se produisait dans les rues de Glasgow, gagnant quelques sous, maigre consolation qu’il dépensait en quelques morceaux de pain ou en repas rapides. Cela dura presque un an avant que sa situation ne se stabilise.
Grâce à un coup du sort, une patronne de taverne le laissa jouer chez elle. Ses talents musicaux la touchèrent et, connaissant sa situation, elle lui proposa un marché : un repas chaud et un peu d’argent contre deux soirées par semaine. Keith accepta sans hésiter. Cet échange lui permit de remonter doucement la pente, et il commençait aussi à se faire un petit nom sur les réseaux. À l’époque, son nom de scène était "Syren", en hommage à son père. Ce fut d’ailleurs le thème de son premier single You’re Go Far Away, racontant le voyage d’un homme perdu en mer qui finit dans un monde où la douleur et la peur n'existent pas. Puis vinrent Fighting et Sing Like a Bird. Deux années passèrent rapidement, et une porte s'ouvrit à lui : un homme dans la quarantaine, Ewan "Lock" Murray, patron du Loch & Luster, un cabaret en vogue à Glasgow, vint vers lui. Il posa un contrat sur la table, proposant de jouer le soir dans son établissement pour un salaire convenable. Bien évidemment, il y avait des clauses de non-concurrence, de droit d’auteur et autres détails juridiques. Mais à l’étude de sa teneur, rien ne semblait néfaste pour Keith. En une soirée, sa vie changea radicalement. Il n’oublia pas la femme qui l'avait sauvé de la rue et la remercia longuement.
Sa carrière dans le milieu décolla comme une fusée. Tout le monde de la nuit parlait de la "Sirène du Loch." Il découvrit que l’argent pouvait offrir alcools, femmes et pouvoir. Mais, par chance, il garda la tête froide. Certes, des opportunités se présentaient à lui, mais il resta toujours humble, gentil et civilisé. Doté d’un bon sens de l’observation, il comprit rapidement que le Loch servait aussi de repaire aux gangs : échanges de drogue, chantage ou encore commerce de chair. Mais il ferma les yeux : au vu de sa situation, pouvait-il faire la fine bouche ? Il aurait été stupide de cracher dans la soupe qui le nourrissait et la main tendue qui lui avait offert un avenir.
Il vécut quelques aventures, mais rien de sérieux ; Keith avait beaucoup de mal à s’attacher aux gens, par peur de les perdre ou par habitude de la solitude. Une vie pas forcément toute rose, mais qui le rendit tout de même heureux pendant cinq bonnes années avant que tout ne change. Un soir, après une de ses longues soirées sur scène, il patienta dans le bureau de Mme McRae, secrétaire et comptable de M. Murray. Cette dernière lui donna son chèque. Comme à son habitude, il la remercia et rentra chez lui, signant quelques autographes en chemin. Une fois chez lui, il s'effondra sur le divan et ouvrit l’enveloppe. Le montant indiqué était correct, mais son numéro de banque était faux. Une erreur peut arriver, rien de grave. Il prit son smartphone, puis s'arrêta. Ce numéro lui rappelait quelque chose, quelque chose de familier. Keith fronça les sourcils et se redressa. Où avait-il vu ce numéro ? Un instant passa, puis il ouvrit son ordinateur. Après quelques clics et une connexion, il accéda à son compte bancaire. C’est là qu’il comprit qu’il s’agissait de l’ancien compte bancaire de son père. Mais comment un pêcheur pouvait-il être lié à Ewan "Lock" Murray, et surtout à la pègre ? Toutes les hypothèses se bousculaient dans sa tête, mais seul Murray pouvait lui répondre. Allait-il lui dire la vérité ?
Le temps s’écoula, la lune avait déjà parcouru plus de la moitié du ciel. Il prit donc sa décision : saisissant son manteau, il refit le chemin inverse, poussé par son besoin de réponses. Une fois à l’intérieur, il monta les escaliers. Le bureau de la secrétaire était vide mais ouvert. C’était une habitude : qui oserait voler M. Murray ? Keith ouvrit la porte, puis le premier tiroir du classeur situé à sa droite. Même dans le noir, il savait où se trouvaient les meubles par habitude des lieux. Il fouilla le second, puis le troisième tiroir. Il arriva enfin aux informations qu’il cherchait. Le numéro était dans un dossier intitulé "Ancien Associé" ; tout y était : les transferts d’argent, les missions, les trajets, et même des informations sur son père. Les jambes de Keith ne supportèrent pas le choc, et il tomba au sol, se demandant comment cela était possible. Tout cela n’avait pas de sens. Mille et une questions se bousculaient dans son esprit, mais il fut rapidement tiré de sa torpeur par l'allumage soudain des lumières. M. Murray venait de rentrer de son voyage de Yoake. Il s'arrêta net en voyant Keith fouiller dans ses papiers.
Des questions, suivies de remarques, puis le ton monta et enfin un coup : du revers de la main, Ewan, agacé, expliqua toute l’histoire à Keith — le prêt de son père pour ses leçons de musique, son meurtre. Noyant le garçon de détails, ce dernier ne savait plus quoi dire ou penser, la douleur de sa joue, récompense de son insolence, lui brûlant encore la peau. Quant à l’homme en face de lui, il lui rappela sèchement qu'il lui devait sa vie, sa réputation, et même son talent. Ewan continua, encore et encore, humiliant et ricanant du jeune homme, jusqu'à ce qu'un second coup soit porté. Mais cette fois, ce fut Keith qui le donna, avec une canne en fer que Monsieur Murray avait posée contre son bureau. Puis un second et un troisième coup suivirent.
Le sang commença à jaillir de plus en plus ; Ewan devait se taire, arrêter de rire, mais surtout arrêter de vivre. Cet homme lui avait pris son père, sa vie, et sa liberté — de quel droit ? Les coups pleuvaient sur une chair maintenant difforme, avant que le bras de Keith ne puisse plus se lever. Le temps se figea : une heure, deux heures, ou seulement trente minutes ? Le jeune homme resta là sans bouger, il venait de prendre une vie. Le sang encore chaud s’écoulait comme une rivière, marquant de son rouge singulier le sol jusqu’aux genoux du garçon.
Se faisant violence, il se leva et partit rapidement, rangeant et effaçant les éventuelles empreintes qu’il aurait pu laisser. Par un coup du sort, ils n’étaient que deux présents dans le cabaret, donc personne ne pouvait se douter que ce soit lui. Une fois chez lui, il se précipita sous la douche, encore habillé. C’est à ce moment-là qu’il remarqua qu’il avait pris la canne d’Ewan. Il la laissa tomber comme si elle lui brûlait la main ; sa confusion, mélangée au stress, lui retourna l’estomac, qui finit par rendre le contenu de sa journée sur l’acrylique blanc.
L’aube pointait déjà à l’horizon. Ne travaillant que le soir, Keith avait le temps devant lui avant de se présenter. Mais devait-il vraiment le faire ? Et puis, que faire de l’arme ? S'il devait agir, c’était maintenant ou jamais. L’appartement avait une cache en cas de “coup dur,” connue de lui seul. C’est là qu’il cacha l’arme. Puis, prenant le temps de se préparer, l’horloge afficha midi. Plusieurs coups frappèrent à sa porte au moment où il passait sa veste. Jetant un œil par le judas, il reconnut sans mal les hommes du cabaret. Ils avaient déjà remonté sa piste ? Non, impossible ! Il ouvrit pour savoir ce qu’ils voulaient ; on l’informa naturellement de la mort du patron et que sa présence était requise.
L’ambiance était pesante ; le meurtre d’un chef de gang, ça ne passe pas inaperçu. Toutes les têtes dirigeantes étaient réunies dans la salle. L’estomac de Keith, quant à lui, tenait le coup malgré le stress qu'il ressentait. Un bref résumé fut fait aux employés, dont le jeune homme faisait partie : le meurtrier serait retrouvé et la “justice” serait faite. Intérieurement, pour Keith, la justice avait déjà été rendue. Après que le second de Murray eut imposé ses nouvelles règles, les employés pouvaient retourner à leurs occupations.
Quant à la star, Billie “Mac” Dougla, son nouveau patron le convoqua. Sur la table, il y avait une bague de facture étrange ; elle semblait presque surnaturelle. Billie lui expliqua que cette dernière était une protection magique, c’est ce que Murray était parti chercher à Yoake. Il ne savait pas trop à quoi s’attendre de l’artefact, c’est pourquoi Keith allait servir de cobaye. Il y eut comme un léger flottement, et, avant qu’il n'ait le temps d’ouvrir la bouche, un pistolet se pointa vers lui. Le nouveau patron n'avait pas de temps à perdre, et vu la situation, il n’allait pas risquer de perdre un de ses hommes pour sauver un jeunot incapable de survivre tout seul. Serrant les poings de frustration et de colère, Keith se résolut à enfiler la bague. Elle était étrangement bien ajustée, comme si elle avait été créée spécialement pour lui. Mais rien ne se passa.
Le “boss” poussa un soupir et rangea son arme. D’un signe de main, Keith pouvait rentrer chez lui. Jamais le chanteur ne s'était senti si humilié, sali, mais surtout en colère. Comment pouvait-on traiter les humains ainsi ? Comment !?
Tout devint noir, comme si un voile venait de recouvrir la réalité. Aucun son ne se fit entendre, et aucun ne parvenait à sortir de sa bouche. Puis, une vague de chaleur, de rage, envahit ses sens, tout semble tourner puis disparaitre.
Puis la réalité revint. Le temps semblait figé. Son ombre s'étira, glissant jusqu'à la gorge de son interlocuteur et la trancha aisément, comme si elle n’était que du beurre, avant de reprendre la forme de son porteur comme si de rien n'était. Keith ne savait plus quoi penser, puis cela le frappa : en quoi cela était-il mal ? Ce pouvoir, ce meurtre... C’étaient des gens qui n'avaient aucune valeur, aucun respect pour le genre humain. Leur disparition n'était qu'un bénéfice pour l'humanité.
Le garçon descendit alors doucement les escaliers, "nettoyant" le cabaret de toutes les impuretés qui s'y trouvaient. Une fois son œuvre achevée, il se nettoya puis rentra chez lui, n'oubliant pas de prendre les titres du coffre ainsi qu'un transfert d'argent vers son compte pour ses services rendus. À partir de cet instant, il devait fuir, refaire sa vie, mais surtout comprendre ce dont cet "artefact" était capable. Une seule ville lui vint en tête : Yoake !
Ainsi, sans difficulté, Keith réussit à arriver en ville et à prendre le contrôle de la branche locale du gang. C'était simple : ils devaient le suivre ou mourir. Ceux qui choisissaient de le suivre seraient grassement récompensés, mais à condition de respecter ses règles. En l'espace de deux ans, Keith parvint à prendre la tête de la branche et renomma le gang "Blinders Night", un nom plus en accord avec ses principes. Désormais, aucun mal ne serait fait aux familles. La vente d'informations et la protection des clients seraient réservées au plus offrant. Les années passées avaient fait de l’ancien chanteur un chef de gang ferme et accompli. Il s'était installé au Backstage, qui allait justement ouvrir ses portes au public.