Giant-Size X-Bed
Posté : 14 nov. 2024 23:36
« Du calme, chérie, rappelle-toi de ton rôle : Nous sommes l’élite, nous n’avons rien à nous reprocher, et quand bien même ça serait le cas, nous n’en avons rien à faire. Emma rajusta ses lunettes de soleil en les poussant plus haut sur son nez du bout de l’index. Ce qui, au delà de notre petite couverture, est bien vrai, au final. »
Assise sur une banquette de l’aéroport de Yoake, Frost tourna ensuite la tête vers Chiyo, elle deux places à côté à cause de la place que prenait la télépathe, les bras allongés sur le haut du dossier. La jeune vampire ne semblait pas tout à fait se faire aux us et coutumes du monde moderne, et si ça ne la faisait au pire que passer pour une jeune fille vaguement excentrique, présentement, c’était contre-productif, car le but était de passer pour une sorte de fille de riche. Puisqu’elle n’avait aucune existence officielle – pour l’instant, de retour à San Francisco, les X-Men feraient sans doute marcher quelques contacts – il avait fallu concocter un plan pour le vol jusqu’en Amérique, et ce qu’avait décidé la Reine Blanche était de se faire passer – enfin, de faire passer Chiyo, elle, elle l’était – pour une V.I.P.
Ça demanderait tout de même qu’Emma joue de ses pouvoirs de persuasion Jedi, mais passer par la voie royale, sans queue, éviterait qu’il n’y ait trop de témoins de la supercherie. Et puis, depuis qu’elle avait fait une croix sur son jet privé, Frost devait avouer se sentir très pédestre lorsqu’elle prenait l’avion, même en première classe, alors regagner un peu de standing, sans parler du confort de ne pas partager cette attente avec le prolétariat, lui faisait très plaisir.
Chiyo, moins. Enfin, elle le préférerait sûrement à l’alternative classique, si elle savait, mais elle avait vraiment l’air atterrée par le chaos de l’aéroport – ses écrans partout, les voix sur haut-parleurs, l’électronique à chaque étape de l’enregistrement. Emma lui avait déjà un peu présenté ce monde lors d’une séance de shopping, mais ça allait tout de même vite.
« Quand nous serons à San Francisco... La X-Woman leva un bras et se pencha vers la jeune fille pour pointer du doigt la côte est des États-Unis, sur l’immense mappemonde qui ornait le mur du bâtiment, surimposée avec les grandes lignes partant du Japon ...c’est le point, là, de l’autre côté de l’océan, sur la moitié du haut du continent tout en hauteur. Bref, quand nous y serons, ce sera l’aube, tu pourras t’installer dans une chambre toute seule, et quand Utopia commencera à se réveiller, je te présenterai à tout le monde. Ça ne répondait pas vraiment à toutes les interrogations de Chiyo, mais comprendre ce qui se tramait semblait un peu la rassurer - et par chance, son monde n’était pas étranger au vol à dos de divers animaux, donc elle n’avait pas peur de l’avion, enfin pas trop – alors Emma continua. Je te présenterai aussi mes filles. Enfin... Elle balança la tête de gauche à droite quelques fois, la bouche tirée en coin ...c’est compliqué, elles sont des sortes de copies de moi, mais elles sont leurs propres personnes même si ça ne se voit pas au premier coup d’œil – enfin, essaie de ne pas trop mentionner la ressemblance physique, que ce soit entre elles ou avec moi, elles sont en pleine adolescence et quête d’identité, ça n’est pas facile. »
Voir que les habitants de ce monde n’étaient pas si différentes de ceux du sien – mêmes préoccupations, mêmes caprices, même âge bête – rassurait Chiyo, puisque si elle ne comprenait pas vraiment la technologie, elle comprenait les gens, et sur ce point, Emma était parfaitement d’accord avec elle, c’était l’important ; Les moyens changent, leurs utilisateurs, jamais, et ils sont de loin plus intéressants.
« Et qu’y fait-on, à « Utopia » ?
- Et bien... Emma allongea la syllabe pour pouvoir réfléchir encore un peu, et pour gagner encore un peu plus de temps, elle enleva ses lunettes pour les replier dans sa main Ça dépend. Les enfants, en général, ont classe, même si certains nous accompagnent parfois en mission, mais ce ne sont pas toujours des sujets tout à fait...classiques. Notamment, tu pourras apprendre à maîtriser tes pouvoirs, peut-être même les ramener à leur niveau d’antan, et à te défendre, ce qui, quand on est mutante, n’est jamais de trop. Il y a évidemment aussi Littérature, Mathématiques, ce genre de choses, mais comparé à un curriculum disons « normal », elles sont... La réalité que Frost s’apprêtait à dire était une pour laquelle elle avait elle-même quelques reproches, quand bien même elle avait tacitement validé ce pragmatisme en restant au lieu de rejoindre l’école de Logan, alors elle marqua une pause, mais finit tout de même par admettre ...plus rares. »
Chiyo resta silencieuse un moment, réfléchissant au sens de cette explication, n’ayant déjà une notion qu’assez vague de ce que pouvait désigner une « classe » dans ce monde. Mais la perspective de peut-être recouvrer ses capacités génétiques la tentait, même si celle qu’elles pourraient s’avérer nécessaires à sa protection l’était moins. Emma, elle, qui la regardait en attendant une réponse, ou au moins une certaine réaction, finit par être distraite par un haut parleur qui fit part de l’embarquement de leur vol – San Francisco International Airport via Narita International Airport à 10 heures du matin.
« C’est nous. La télépathe pointa du doigt la jeune mutante à ses côtés avant de se lever et passer son nouveau sac à main autour de son épaule – un Kitamura qui lui avait fait envie lors de leur séance de shopping, et qu’elle avait rempli de quelques babioles par la même occasion. Posture fière, déhanché non retenu, tout en élégance et naturel : Tu es une jolie petite riche, et tu me laisses gérer les esprits étriqués des contrôleurs. »
Après un vol de plus de dix heures sans compter le détour par Tokyo, et les huit de décalage horaire, les deux mutantes arrivèrent à Utopia à une heure moins avancée que celle à laquelle elles étaient parties. Prévoyante, Emma les avait toutes les deux faites dormir pendant la majorité du vol, même si elle avait prévu une heure après le départ et avant l’arrivée pour que Chiyo puisse admirer la vue.
« Est-ce qu’il y a toujours autant de lumière ? Portant son bagage à travers les couloirs de la base d’Utopia, suivant Frost jusqu’à sa chambre, la jeune vampire avait le sentiment qu’on lui avait menti, même si c’était sur un point tout à fait banal. Tu avais dit que le Japon était une exception mais ici c’est la même chose, on pouvait deviner le plan entier de la ville juste aux lampes !
- Ça n’est pas la même chose, chérie – ici, c’est de l’éclairage, là-bas, c’était une orgie de technicolor. Pour intimer à Chiyo de baisser d’un ton alors que tout le monde dormait encore, enfin, la plupart, Emma posa un doigt en travers de ses lèvres tout en faisant elle-même l’effort de parler tout bas. Mais, oui, si tu t’attendais à quelque chose de vraiment obscure, San Francisco, et « la ville » en général, n’est pas l’endroit. Mais il y en a, ne t’en fais pas, dans la campagne, les étendues sauvages, les montagnes – tu demanderas à Scott, je suis sûre qu’il adorerait t’emmener dans un de ces endroits pour un peu de trekking ou entrainement, plus probablement, les deux.
- Aujourd’hui ? Quand est-ce que je pourrai le rencontrer, Scott – pourquoi pas Cyclope, c’est son nom de mutant, tu avais dit, pourtant, non ? Et est-ce qu’il m’en faudra un ?
- Aujourd’hui, si tu veux, enfin, plus tard, nous avons quelques sujets à évoquer avant que le chaos de diriger une mini-nation ne l’emporte – tu pourras t’installer, en attendant, et te balader un peu, discrètement, pour te familiariser avec les lieux. Et Scott d’abord parce que je partage son lit, ensuite parce qu’on n’est pas en mission – c’est certes une histoire de culture, mais aussi de nom de guerre, pour protéger sa vraie identité. Et oui, même si tu ne comptes pas nous accompagner en mission, je suis sûre que tes petits camarades t'embêteront jusqu’à ce que tu t’en trouves un, ils aiment beaucoup cette tradition. »
Après cette remarque, Chiyo émit un « Hmm » de pensée mi-long, et sous peu les deux mutantes arrivèrent à la chambre vide qui serait désormais celle de la vampire. Après quelques explications basiques – comme le fonctionnement des diverses lampes – Emma la laissa à sa découverte d’Utopia pour rejoindre sa chambre, à elle et le fameux Cyclope. Ouvrant doucement la porte pour ne pas – encore – le réveiller, elle la referma avec autant de délicatesse avant de sortir un parfum au jasmin Japonais de son sac à main, s’en sertir rapidement et subtilement, puis reposer le tout dans un coin, pour plus tard.
S’approchant du lit, elle enleva ses gants – courts pour une fois – n’aimant pas ne pas pouvoir être aussi tactile avec cette couche de cuir entre sa peau et celle de son amant, et ce petit détail réglé, elle y monta à quatre pattes, avec toute la douceur et donc discrétion dont elle était capable. D’abord, le cuir de son pantalon glissa sur le tissu, puis le rejoint celui de la longue traînée fendue de son manteau, cascadant de ses hanches, de la même matière et couleur – blanc, évidemment – ne laissant que le « crop top » de cette collection Japonaise à laquelle elle n’avait pu résister sans contact avec les draps.
Frost continua jusqu’à rencontrer Scott, toujours assoupi sur son ventre, puis passa une unique main par dessus lui pour s’appuyer de l’autre côté, et laissa ses jambes glisser jusqu’à ce qu’elle repose sur le flanc de son bassin et une de ses cuisses, de manière à surplomber l’homme endormi. Arquant son cou pour rapprocher un peu son visage de l’oreille de Cyclope, elle commença à murmurer d’une voix mielleuse qu’elle lui réservait, pour le réveiller paisiblement.
« Monsieur Summers ? Votre dulcinée est de retour du Japon, et je crois qu’elle a tant envie de vous parler qu’elle n’a pas envie d’attendre l’heure avancée de... Emma leva les yeux du visage de Scott pour les porter à leur réveil qui affichait 6:12, pas si longtemps avant qu’il ne devrait sonner ...6:30 pour vous rencontrer – dois-je vous l’envoyer ? »
Usant de sa main libre pour délicatement venir caresser la joue exposée de son amant du dos d’un doigt, la télépathe sourit en attendant qu’il ne soit plus prêt à l’écouter, et après un court moment, continua, mais en abandonnant son rôle de secrétaire, lui préférant de loin le sien.
« Je vais prendre ça pour un « Oui » tacite... Emma se pencha avec quelques difficultés pour venir déposer un baiser dans l’arrière du cou de son amant, ne voulant pas trop s’introduire dans son espace vital encore – ni lui mettre ses cheveux dans le visage – avant de se relever et commencer à se contorsionner pour défaire la fermeture éclair sur le côté de son crop top tout en continuant la conversation. Je sais que je t’avais demandé de venir, mais depuis tu m’as terriblement manqué...et j’ai vu ton ex-femme – non, l’autre – et j’ai ramené une jeune mutante-slash-vampire, aussi - elle s'appelle Chiyo. La première partie n’était pas tout à fait fausse non plus, son court passage au Japon avait été on-ne-peut-plus frustrant ; Anormalement même pour la Reine Blanche qui était pourtant connue pour être sexuelle, elle mettait ça sur le dos d’une communauté proche obsédée ou quelque chose du genre dont elle devait capter les émotions, ne se doutant pas que c’était simplement l’endroit qui était comme ça du fait de sa spécificité au niveau dimensionnel. Et il y a toujours cette histoire d’île – on a même un nom, maintenant, « Rook Island », je me croirais de retour au Hellfire Club avec cette pièce d’échecs... »
Se défaisant enfin de son haut, avec un long soupir de soulagement, Emma le jeta sur le côté avant d’un peu écarter les pans de son manteau, pour en dégager sa poitrine, puis de doucement venir se déposer et se presser tendrement sur le dos de Scott, peau contre peau, la sienne légèrement humide de sueur d'avoir été enserrée dans du cuir, tout en laissant glisser sa main d’appui sur les draps, précisément dans la direction de celle de Scott qu’à la fin de son petit voyage elle vint saisir, entremêlant leurs doigts. L’autre sa posa simplement sur son épaule, une étreinte sans vraiment l’être, pour ne pas trop le déranger au réveil, pendant que les lèvres de la Reine Blanche baisèrent longuement le côté de sa nuque, où la peau était un peu plus fine et sensible.
« Tu me pardonnes ? »
Assise sur une banquette de l’aéroport de Yoake, Frost tourna ensuite la tête vers Chiyo, elle deux places à côté à cause de la place que prenait la télépathe, les bras allongés sur le haut du dossier. La jeune vampire ne semblait pas tout à fait se faire aux us et coutumes du monde moderne, et si ça ne la faisait au pire que passer pour une jeune fille vaguement excentrique, présentement, c’était contre-productif, car le but était de passer pour une sorte de fille de riche. Puisqu’elle n’avait aucune existence officielle – pour l’instant, de retour à San Francisco, les X-Men feraient sans doute marcher quelques contacts – il avait fallu concocter un plan pour le vol jusqu’en Amérique, et ce qu’avait décidé la Reine Blanche était de se faire passer – enfin, de faire passer Chiyo, elle, elle l’était – pour une V.I.P.
Ça demanderait tout de même qu’Emma joue de ses pouvoirs de persuasion Jedi, mais passer par la voie royale, sans queue, éviterait qu’il n’y ait trop de témoins de la supercherie. Et puis, depuis qu’elle avait fait une croix sur son jet privé, Frost devait avouer se sentir très pédestre lorsqu’elle prenait l’avion, même en première classe, alors regagner un peu de standing, sans parler du confort de ne pas partager cette attente avec le prolétariat, lui faisait très plaisir.
Chiyo, moins. Enfin, elle le préférerait sûrement à l’alternative classique, si elle savait, mais elle avait vraiment l’air atterrée par le chaos de l’aéroport – ses écrans partout, les voix sur haut-parleurs, l’électronique à chaque étape de l’enregistrement. Emma lui avait déjà un peu présenté ce monde lors d’une séance de shopping, mais ça allait tout de même vite.
« Quand nous serons à San Francisco... La X-Woman leva un bras et se pencha vers la jeune fille pour pointer du doigt la côte est des États-Unis, sur l’immense mappemonde qui ornait le mur du bâtiment, surimposée avec les grandes lignes partant du Japon ...c’est le point, là, de l’autre côté de l’océan, sur la moitié du haut du continent tout en hauteur. Bref, quand nous y serons, ce sera l’aube, tu pourras t’installer dans une chambre toute seule, et quand Utopia commencera à se réveiller, je te présenterai à tout le monde. Ça ne répondait pas vraiment à toutes les interrogations de Chiyo, mais comprendre ce qui se tramait semblait un peu la rassurer - et par chance, son monde n’était pas étranger au vol à dos de divers animaux, donc elle n’avait pas peur de l’avion, enfin pas trop – alors Emma continua. Je te présenterai aussi mes filles. Enfin... Elle balança la tête de gauche à droite quelques fois, la bouche tirée en coin ...c’est compliqué, elles sont des sortes de copies de moi, mais elles sont leurs propres personnes même si ça ne se voit pas au premier coup d’œil – enfin, essaie de ne pas trop mentionner la ressemblance physique, que ce soit entre elles ou avec moi, elles sont en pleine adolescence et quête d’identité, ça n’est pas facile. »
Voir que les habitants de ce monde n’étaient pas si différentes de ceux du sien – mêmes préoccupations, mêmes caprices, même âge bête – rassurait Chiyo, puisque si elle ne comprenait pas vraiment la technologie, elle comprenait les gens, et sur ce point, Emma était parfaitement d’accord avec elle, c’était l’important ; Les moyens changent, leurs utilisateurs, jamais, et ils sont de loin plus intéressants.
« Et qu’y fait-on, à « Utopia » ?
- Et bien... Emma allongea la syllabe pour pouvoir réfléchir encore un peu, et pour gagner encore un peu plus de temps, elle enleva ses lunettes pour les replier dans sa main Ça dépend. Les enfants, en général, ont classe, même si certains nous accompagnent parfois en mission, mais ce ne sont pas toujours des sujets tout à fait...classiques. Notamment, tu pourras apprendre à maîtriser tes pouvoirs, peut-être même les ramener à leur niveau d’antan, et à te défendre, ce qui, quand on est mutante, n’est jamais de trop. Il y a évidemment aussi Littérature, Mathématiques, ce genre de choses, mais comparé à un curriculum disons « normal », elles sont... La réalité que Frost s’apprêtait à dire était une pour laquelle elle avait elle-même quelques reproches, quand bien même elle avait tacitement validé ce pragmatisme en restant au lieu de rejoindre l’école de Logan, alors elle marqua une pause, mais finit tout de même par admettre ...plus rares. »
Chiyo resta silencieuse un moment, réfléchissant au sens de cette explication, n’ayant déjà une notion qu’assez vague de ce que pouvait désigner une « classe » dans ce monde. Mais la perspective de peut-être recouvrer ses capacités génétiques la tentait, même si celle qu’elles pourraient s’avérer nécessaires à sa protection l’était moins. Emma, elle, qui la regardait en attendant une réponse, ou au moins une certaine réaction, finit par être distraite par un haut parleur qui fit part de l’embarquement de leur vol – San Francisco International Airport via Narita International Airport à 10 heures du matin.
« C’est nous. La télépathe pointa du doigt la jeune mutante à ses côtés avant de se lever et passer son nouveau sac à main autour de son épaule – un Kitamura qui lui avait fait envie lors de leur séance de shopping, et qu’elle avait rempli de quelques babioles par la même occasion. Posture fière, déhanché non retenu, tout en élégance et naturel : Tu es une jolie petite riche, et tu me laisses gérer les esprits étriqués des contrôleurs. »
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Après un vol de plus de dix heures sans compter le détour par Tokyo, et les huit de décalage horaire, les deux mutantes arrivèrent à Utopia à une heure moins avancée que celle à laquelle elles étaient parties. Prévoyante, Emma les avait toutes les deux faites dormir pendant la majorité du vol, même si elle avait prévu une heure après le départ et avant l’arrivée pour que Chiyo puisse admirer la vue.
« Est-ce qu’il y a toujours autant de lumière ? Portant son bagage à travers les couloirs de la base d’Utopia, suivant Frost jusqu’à sa chambre, la jeune vampire avait le sentiment qu’on lui avait menti, même si c’était sur un point tout à fait banal. Tu avais dit que le Japon était une exception mais ici c’est la même chose, on pouvait deviner le plan entier de la ville juste aux lampes !
- Ça n’est pas la même chose, chérie – ici, c’est de l’éclairage, là-bas, c’était une orgie de technicolor. Pour intimer à Chiyo de baisser d’un ton alors que tout le monde dormait encore, enfin, la plupart, Emma posa un doigt en travers de ses lèvres tout en faisant elle-même l’effort de parler tout bas. Mais, oui, si tu t’attendais à quelque chose de vraiment obscure, San Francisco, et « la ville » en général, n’est pas l’endroit. Mais il y en a, ne t’en fais pas, dans la campagne, les étendues sauvages, les montagnes – tu demanderas à Scott, je suis sûre qu’il adorerait t’emmener dans un de ces endroits pour un peu de trekking ou entrainement, plus probablement, les deux.
- Aujourd’hui ? Quand est-ce que je pourrai le rencontrer, Scott – pourquoi pas Cyclope, c’est son nom de mutant, tu avais dit, pourtant, non ? Et est-ce qu’il m’en faudra un ?
- Aujourd’hui, si tu veux, enfin, plus tard, nous avons quelques sujets à évoquer avant que le chaos de diriger une mini-nation ne l’emporte – tu pourras t’installer, en attendant, et te balader un peu, discrètement, pour te familiariser avec les lieux. Et Scott d’abord parce que je partage son lit, ensuite parce qu’on n’est pas en mission – c’est certes une histoire de culture, mais aussi de nom de guerre, pour protéger sa vraie identité. Et oui, même si tu ne comptes pas nous accompagner en mission, je suis sûre que tes petits camarades t'embêteront jusqu’à ce que tu t’en trouves un, ils aiment beaucoup cette tradition. »
Après cette remarque, Chiyo émit un « Hmm » de pensée mi-long, et sous peu les deux mutantes arrivèrent à la chambre vide qui serait désormais celle de la vampire. Après quelques explications basiques – comme le fonctionnement des diverses lampes – Emma la laissa à sa découverte d’Utopia pour rejoindre sa chambre, à elle et le fameux Cyclope. Ouvrant doucement la porte pour ne pas – encore – le réveiller, elle la referma avec autant de délicatesse avant de sortir un parfum au jasmin Japonais de son sac à main, s’en sertir rapidement et subtilement, puis reposer le tout dans un coin, pour plus tard.
S’approchant du lit, elle enleva ses gants – courts pour une fois – n’aimant pas ne pas pouvoir être aussi tactile avec cette couche de cuir entre sa peau et celle de son amant, et ce petit détail réglé, elle y monta à quatre pattes, avec toute la douceur et donc discrétion dont elle était capable. D’abord, le cuir de son pantalon glissa sur le tissu, puis le rejoint celui de la longue traînée fendue de son manteau, cascadant de ses hanches, de la même matière et couleur – blanc, évidemment – ne laissant que le « crop top » de cette collection Japonaise à laquelle elle n’avait pu résister sans contact avec les draps.
Frost continua jusqu’à rencontrer Scott, toujours assoupi sur son ventre, puis passa une unique main par dessus lui pour s’appuyer de l’autre côté, et laissa ses jambes glisser jusqu’à ce qu’elle repose sur le flanc de son bassin et une de ses cuisses, de manière à surplomber l’homme endormi. Arquant son cou pour rapprocher un peu son visage de l’oreille de Cyclope, elle commença à murmurer d’une voix mielleuse qu’elle lui réservait, pour le réveiller paisiblement.
« Monsieur Summers ? Votre dulcinée est de retour du Japon, et je crois qu’elle a tant envie de vous parler qu’elle n’a pas envie d’attendre l’heure avancée de... Emma leva les yeux du visage de Scott pour les porter à leur réveil qui affichait 6:12, pas si longtemps avant qu’il ne devrait sonner ...6:30 pour vous rencontrer – dois-je vous l’envoyer ? »
Usant de sa main libre pour délicatement venir caresser la joue exposée de son amant du dos d’un doigt, la télépathe sourit en attendant qu’il ne soit plus prêt à l’écouter, et après un court moment, continua, mais en abandonnant son rôle de secrétaire, lui préférant de loin le sien.
« Je vais prendre ça pour un « Oui » tacite... Emma se pencha avec quelques difficultés pour venir déposer un baiser dans l’arrière du cou de son amant, ne voulant pas trop s’introduire dans son espace vital encore – ni lui mettre ses cheveux dans le visage – avant de se relever et commencer à se contorsionner pour défaire la fermeture éclair sur le côté de son crop top tout en continuant la conversation. Je sais que je t’avais demandé de venir, mais depuis tu m’as terriblement manqué...et j’ai vu ton ex-femme – non, l’autre – et j’ai ramené une jeune mutante-slash-vampire, aussi - elle s'appelle Chiyo. La première partie n’était pas tout à fait fausse non plus, son court passage au Japon avait été on-ne-peut-plus frustrant ; Anormalement même pour la Reine Blanche qui était pourtant connue pour être sexuelle, elle mettait ça sur le dos d’une communauté proche obsédée ou quelque chose du genre dont elle devait capter les émotions, ne se doutant pas que c’était simplement l’endroit qui était comme ça du fait de sa spécificité au niveau dimensionnel. Et il y a toujours cette histoire d’île – on a même un nom, maintenant, « Rook Island », je me croirais de retour au Hellfire Club avec cette pièce d’échecs... »
Se défaisant enfin de son haut, avec un long soupir de soulagement, Emma le jeta sur le côté avant d’un peu écarter les pans de son manteau, pour en dégager sa poitrine, puis de doucement venir se déposer et se presser tendrement sur le dos de Scott, peau contre peau, la sienne légèrement humide de sueur d'avoir été enserrée dans du cuir, tout en laissant glisser sa main d’appui sur les draps, précisément dans la direction de celle de Scott qu’à la fin de son petit voyage elle vint saisir, entremêlant leurs doigts. L’autre sa posa simplement sur son épaule, une étreinte sans vraiment l’être, pour ne pas trop le déranger au réveil, pendant que les lèvres de la Reine Blanche baisèrent longuement le côté de sa nuque, où la peau était un peu plus fine et sensible.
« Tu me pardonnes ? »