Les renâclements et les gémissements de Shizuka semblaient pathétiques pour cette dernière. Elle avait un gros chagrin à exprimer, mais elle avait surtout bien du mal à savoir pourquoi elle était si triste, surtout face à Hinata. En soi, ce n’était pas tant le fait que la jeune femme soit une princesse qui suscitait l’admiration et le respect de Shizuka, mais plutôt le fait qu’elle soit, malgré son handicap, une femme forte, responsable, qui n’avait pas sombré. Elle impressionnait Shizuka en ce sens, et la guérisseuse d’Edoras se demandait si les larmes qu’elle versait n’exprimaient pas autre chose que cette souffrance qu’elle niait. Elle se demandait, en effet, si ce n’était pas des larmes d’émotion. Hinata était un peu une sorte d’idole, au même titre qu’Alexia Novae, mais à cette différence près que, contrairement à Novae, Hinata était une personne réelle, bien en chair. Pour Shizuka, les deux femmes appartenaient à un univers totalement différent. Certes, Edoras n’imposait pas de réelles distinctions entre la noblesse et les roturiers, mais, pour autant, elle savait qu’elle était une simple guérisseuse, et Hinata une Princesse. Deux mondes un peu à part, mais qui se côtoyaient dans l’intimité d’un lit. Aurait-elle été moins prude, moins naïve, que Shizuka se serait sans doute autorisée quelques caresses intimes.
Au lieu de ça, elle se calmait, se contrôlait, pour ne pas se transformer en fontaine, tout en regardant silencieusement sa partenaire. Hinata était tellement belle... En tout point, la princesse d’Edoras était une créature charmante, et, alors que Shizuka luttait pour retrouver son calme, sa camarade finit par s’endormir. En clignant des yeux, Shizuka la vit, pressée contre elle, les yeux clos, assoupie. Elle renifla à nouveau, avant de constater que, sans aucun doute possible, la Princesse s’était endormie. La maladie la pesait, et Shizuka, sans rien dire, reprit lentement sa respiration. La guérisseuse observait cette scène avec silence, pinçant ses lèvres, en observant le beau visage d’Hinata. Sa tête était à moitié enfouie contre l’oreiller, et, plus que jamais, la Princesse lui semblait être d’une redoutable beauté. Son sommeil semblait paisible, délicieusement excitant, et Shizuka cligna à plusieurs reprises des yeux.
Son cœur battait lentement dans sa poitrine sous ce spectacle silencieux. Lentement, elle retira ses mains, et poussa très légèrement la Princesse, la couchant sur le dos. Le corps frêle et chaud de la Princesse n’émit aucune réaction, et Shizuka, tout en posant une main sur le ventre d’Hinata, s’en servant comme appui, sans toutefois trop insister dessus, se redressa. Son autre main se posa sur le front d’Hinata, cherchant sa température. Elle allait bien... Son corps était tout simplement endormi. Shizuka, en rougissant, nota alors que leurs jambes étaient emmêlées, et que le haut de la sienne heurtait le bassin d’Hinata, près de son sexe. La guérisseuse se mit à nouveau à rougir, les joues cramoisies, et regarda autour d’elle, à droite comme à gauche. C’était idiot, bien sûr. Personne ne viendrait les déranger. Il n’y avait qu’elles : Hinata et Shizuka.
*Quel curieux couple nous faisons...*
En songeant à cela, Shizuka se mit à rougir davantage. Un « couple »... Voilà bien une drôle d’idée ! Ce serait idiot d’y songer. Shizuka devait théoriquement se retirer, laissait Hinata dormir... Mais elle se sentait si bien dans ce lit, elle était si heureuse, si contente, d’être près de son héroïne d’enfance. De plus, contrairement à ce qu’elle avait craint en venant, la Princesse ne la prenait pas de haut, et ne cherchait pas à s’imposer sur elle. Elle était touchée par cette espèce d’humilité, et observa un peu son visage... Hinata était tellement belle, quand elle dormait, et, à vrai dire, être avec quelqu’un, dormir avec cette personne, Shizuka trouvait ça... Délicieusement excitant. Elle en rougit à nouveau, mais, loin de se retirer, son corps avait tendance à se lover contre celui de la Princesse. Elle respirait lentement, observant ses joues, ses lèvres son cou, et glissa sur ses seins. Elle rougit à nouveau, les trouvant inexplicablement attirants.
Comment justifier ce qui lui arrivait ? Shizuka commençait à frissonner, et avait du mal à se maintenir au-dessus du corps de la Princesse. De plus, elle ne faisait qu’accomplir ce que la Princesse lui avait demandé : dormir avec elle, l’accompagner dans son sommeil. Shizuka ne pouvait pas partir, ni la laisser, avant de s’assurer qu’elle soit pleinement remise. Elle avait l’impression de s’inventer une excuse, de masquer la véritable raison qui l’amenait à rester ici, mais c’était, en l’état, sans réelle importance. Partir ne la tentait pas, elle voulait être au contact de la Princesse, de sa souveraine, de son idole.
C’est ainsi que Shizuka s’allongea contre elle, se lovant contre le corps de la femme, leurs seins se heurtant, provoquant des frissons dans le corps de Shizuka, ainsi que des espèces d’irritation à hauteur de son sexe. Elle se tortilla un peu, se sentant extatique, troublée, gênée, honteuse. Qu’est-ce que son corps lui faisait ? Pourquoi est-ce que le fait de frotter son nez contre la joue d’Hinata l’excitait ? Pourquoi avait-elle en tête les formes d’Hinata ? Pourquoi est-ce que son esprit peinait à lutter contre certaine simages obscènes jaillissant des profondeurs de sa psyché ? Des images où elle se voyait dévêtir la Princesse, et peloter ses seins, les contempler, les sucer... Et elle continuait à sentir l’irritation se renverser. Shizuka commença donc à se frotter contre la cuisse de la Princesse, et sentit des vague sla traverser. Par-delà cette irritation, elle sentit, en frottant cette partie contre la peau douce et lisse de la Princesse, une sorte de plaisir remonter, compensant la frustration... Et provoquant un bien fou.
Sous la couette, blottie contre Hinata, Shizuka se mit à frotter son vagin contre sa jambe. Elle remuait de plus en plus vite, peinant à se calmer, observant le corps endormi d’Hinata, priant pour que la Princesse ne se réveille pas, et ne la jette pas. Elle avait conscience que ce qu’elle faisait était mal, qu’il y avait là quelque chose de malsain, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Son esprit tourbillonnait comme une tornade, des images et des souvenirs s’entrechoquant dans sa tête. Fantasmes, souvenirs, désirs... Elle derrière la porte, voyant sa camarade faire l’amour, tandis que ses doigts, comme mus par une force supérieure, se glissaient sous ses vêtements... La Princesse, lui disant qu’elle l’avait fait. Shizuka était sûre que c’était avec Nora, et, comme pour la taquiner, son esprit imagina les deux femmes en train de le faire. Devenue toute rouge, Shizuka retint un gémissement en mordillant ses lèvres, et releva sa main, agrippant l’épaule de la Princesse.
*Arrête, arrête, Shizuka, bon sang ! Mais arrête !!*
La belle ne demandait que ça, mais c’était tout simplement plus fort qu’elle. Elle n’y arrivait pas, c’était trop fort. Le plaisir venait par vagues, qui l’emportaient de plus en plus loin. Elle ferma les yeux en soupirant. Si elle s’arrêtait, son sexe la démangeait tout simplement trop, et elle recommençait à frotter, répandant sa mouille sur la cuisse de la Princesse. Son visage glissait contre le sien, et c’est dans cette circonstance que Shizuka finit par embrasser Hinata... En plein sur les lèvres.