The Multiversity

Hinata avait tenté de changer de sujet mais bien vite, il était revenue au galop avec Nora. L'Ange gardienne semblait bien décidée à rapprocher ses deux-là ou à leur faire voir la vérité en face? Elles s'aimaient, oui ou non? Hinata n'est pas du genre à se mettre nue et à dormir avec une fille comme ça dans son lit, surtout si l'autre est aussi nu. Nora et Tsukasa y sont passé par là, que ce soit à cause de la maladie ou l'alcool ou d'autres raisons mais pour Nora, c'était plus proche son lien avec la princesse. Et si elles avaient fini nue dans le lit, c'est quelqu'un ou quelque chose à allumer la mèche, voilà tout. Une décélération surprenante, un bavardage de tout et de rien les mettant à parler sexe? Nora n'en savait rien mais si elle pouvait, autant jouer les cupidons, elles semblaient faite l'une pour l'autre après tout. Sa question était dérangeante mais Nora n'en disait pas plus, observant la situation, ses rougeurs aux joues en disaient long. Si elle avouait assez facilement ne pas avoir de « petite amie » alors que Nora avait précisé éventuellement petit copain, ça voulait dire qu'elle en pinçait déjà pour une femme. Et le fait qu'elle ait du mal à désigner Hinata alors qu'elle était juste « inspirante ».

« Ha? »
« Inspirante? »

Elle aurait pu dire intéressant que de la bouche de Nora, cela aurait sonné pareil. Elle buvait un peu de son thé en gardant le sourire, sans rien rajouter de plus à cela, pour elle, c'était clair comme de l'eau de roche mais pas pour tout le monde. Comme on dit, c'est la personne concernée qui est la dernière au courant, non?

« Je ne vois pas en quoi je pourrais être inspirante mais je t'en remercie Shizuka-chan. » Elle prit une nouvelle gorgée de son thé avant de reprendre. « Si ce que tu dis est vrai, cela me touche encore plus. Je suis tristement connue et ceux et celle qui me disent ce qu'ils pensent de moi disent souvent des choses comme 'courageuse' ou encore 'forte' mais jamais inspirante. Ils évoquent tous cette nuit mais sans elle, c'est à croire que pour ceux et celles qui vivent en dehors de ce pays, je ne serais qu'une princesse de plus à qui il manque un autre parti dont ils chercheraient à s'approprier pour avoir plus ou moins de bénéfice. Au moins je suis heureuse si j'ai pu être une figure, un modèle pour toi en grandissant. Je trouve juste dommage que nous ne nous soyons pas connue plus tôt. »

Elle lui souriait, se disant qu'en étant proche d'elle étant plus jeune aurait rendu son enfance plus gaie. Non pas qu'elle en avait à se plaindre mais bon, avoir une amie de longue date, ça l'aurait bien aidé. Elle avait bien Elena mais elle parlait d'une amie qu'elle pourrait voir facilement sans avoir à traverser le pays.

« Et j'espère que j'ai bien tenu mon rôle jusque-là alors en tant qu'être qui puisse t'inspirer. »

Nora continuait à garder le sourire en buvant son thé, laissant les deux filles bavarder paisiblement avant de remettre le couvert en laissant Shizuka tranquille. Qui a dit qu'elle allait forcément envoyer des petites piques à elle? Elle n'était pas la seule ici.

« Et toi alors Hinata? Tu as une petite amie ou une muse? »

Question idiote, Nora était toujours avec elle alors elle était la mieux placée pour savoir mais elle était bien décidée à jouer les entremetteuses. Hinata leva un sourcil, se doutant toujours de rien mais se prêtant quand même au jeu avec une légère gêne qui se voyait sur ses joues.

« Pas la moindre prétendante mais comme m'a toujours dit ma mère, je ne dois pas me marier pour une quelconque aide ou alliance seulement par amour. Enfin, elle a bien soulevé le sujet des mariages arrangés dans le pire scénario possible, comme une grosse attaque sur Edoras, une vraie menace mais comme Tékhos peut facilement nous aider, je vois mal qui peut être assez fou pour venir nous déclarer la guerre? »
« D'accord et ta muse alors? »
« Baaaaaah... J'ai souvent pensé que ça aurait été Eléna mais je ne suis pas amoureuse d'elle, ni elle d'ailleurs je pense? C'est juste ma meilleure amie... Puis vu nos statut, un mariage aurait été difficile... Mais sinon... je... en fait il y... Shi.... je ne sais pas en fait... »

Une semi-vérité mais elle n'était pas loin de la vérité, un peu plus de courage et elle aurait pu dire son nom! Mais bon, combien de fille ici ont un nom ou un prénom commençant par « Shi »? A Edoras, ça pouvait facilement se trouver. En tout cas, Hinata semblait fuir les regards à présent, le nez dans sa tasse de thé. Nora arriverait bien à ses fins, peut-être avant la fin de la journée...

Parler était très difficile pour Shizuka, qui n’était pas habituée à devoir se confier autant. Néanmoins, quand la Princesse affirma qu’elle ne voyait pas en quoi elle était si inspirante, la rougeur sur les joues de Shizuka s’accompagna de yeux écarquillés. Était-il possible que la Princesse pense vraiment ce qu’elle venait de dire ? Shizuka n’osait y croire ! La guérisseuse se pinça les lèvres, et s’empressa de parler.

« Je... Princesse, vous... Après ce que nous avons vécu cette nuit, je... C’est en pensant à votre souffrance, et à votre courage que j’ai trouvé la force de m’entraîner, de devenir la guérisseuse que je suis. Vous avez toujours été mon modèle. Chaque fois que j’avais du mal à accomplir un quelconque exercice, je me demandais... Qu’est-ce que la Princesse Hinata ferait à ma place, parce qu’elle est forte, courageuse, et que rien ne peut l’ébranler ? »

Elle l’avouait en rougissant. C’était la vérité vraie. La Princesse avait vécu quelque chose de terrible, quelque chose d’inexplicable, tant c’était ignoble. Toute sa famille avait été massacrée. Il aurait été si facile d’abandonner, si facile de se laisser sombrer, et de se dire que tout était perdu, qu’Edoras était condamné au chaos, à la guerre civile et à l’anarchie... Mais la Princesse n’avait pas abandonné. Elle avait été une digne Kaguya, empêchant le royaume de s’écrouler. Shizuka n’avait tout simplement pas le droit de se dire triste, de se laisser aller au désespoir, face à une telle femme. Chacun des mots de la Princesse la faisait rougir, l’amenant à baisser les yeux, et à boire un peu de thé. Elle ne se doutait nullement de l’amusement que sa personne provoquait auprès de l’Ange Nora, car elle avait toujours du mal à se dire que sa place était bel et bien là, à prendre du thé avec la Princesse d’Edoras. Elle était juste sa guérisseuse... Pourquoi vouloir l’inviter à ce point ? Ce n’est même pas comme si Shizuka avait de la conversation ! Elle n’y connaissait pas grand-chose en politique, elle était bien incapable de discuter du positionnement géopolitique d’Edoras dans le monde, de la nécessité d’intervenir ou non dans le conflit ashnardo-nexusien afin de préserver les intérêts stratégiques et économiques de Tekhos, ou encore de la montée en puissance des États-neutres et de la menace potentielle qu’ils représentaient, comme Herzeleid, Caelestis, ou Vapeur. Non, Shizuka était incapable de parler de tout ça, alors... Pourquoi une Princesse voudrait-elle l’avoir à sa table ? Tous ses sujets étaient idiots, sans intérêt pour des politiciens.

Shizuka continuait à triturer son thé nerveusement, quand Nora posa une question troublante à la Princesse... Cherchant savoir si elle connaissait une personne inspirante, une muse. Pour Shizuka, la question semblait un peu idiote, car il lui semblait inévitable que cette muse soit Nora, cette Ange forte qui veillait sur la Princesse comme sur la prunelle de ses yeux. Néanmoins, elle ne put empêcher son cœur de légèrement bondir dans sa poitrine quand cette question apparut, avec toutes les conséquences possibles sur leur relation. Hinata se mit à trembler, en avouant qu’elle avait bien une muse, mais elle n’arrivait pas à dire son nom... Il commençait par « Shi », ce qui, de fait, excluait Nora... Mais incluait beaucoup de personnes. La syllabe « shi » était assez utilisée à Edoras... Mais Shizuka savait aussi que c’était le début de son prénom.

*Mais... Non !*

Était-il possible que la Princesse ne soit en train de parler d’elle ?! D’elle ?! Non ! C’était... C’était IMPOSSIBLE ! Shizuka en avait les yeux écarquillés, ouverts comme deux soucoupes, et elle déglutit lentement, sentant son cœur s’arrêter.

« Vous.... Majesté, vous... Euh... Vous... Vous parliez de... D-De... »

Elle déglutit, prenant conscience d’à quel point cette question était déplacée, et ses mains filèrent s’entortiller sous la table, tandis qu’elle baissait craintivement la tête, en se mordillant les lèvres.

« Dé-Désolée, Princesse, je... Je n’aurai jamais dû poser une telle question... »

Pourtant, elle mourrait d’envie de connaître la réponse... Mais c’était impossible !

Qu’est-ce qu’on pouvait bien trouver à une petite guérisseuse ignorante et inintéressante au possible comme elle ? Elle ne se trouvait même pas belle !

Tout cela commençait à être bizarre pour Hinata, c'était bien dans les habitudes de la taquiner sur tout et rien mais Nora n'était pas assez proche pour tenter ce genre de choses devant Shizuka, que lui arrivait-il? Elle se lâchait peut-être un peu mais bon... Même si la princesse était gênée de parler de ce genre de chose. Hinata avait failli vendre la mèche mais elle a heureusement cessé cela rapidement sans trop en dire. Ce n'est pas comme si elle avait dit le nom ou prénom de Shizuka, juste une partie. Malheureusement pour elle, sa guérisseuse se montra un peu curieuse sur les bords. Elle ne lui en voulait pas évidemment mais elle avait un peu peur alors que Nora se demandait si son plan allait fonctionner. Shizuka s'excusa en se faisant toute petite alors que la princesse n'était pas dans son assiette en se demandant si elle devait dire ou non la vérité. Elle tentait de calmer ses tremblements mais cela se voyait un peu vu comment sa tasse remuait entre ses mains.

« Ce-ce n'est pas grave, Shizuka-chan je... c'est normal d'être curieuse... »

Non pas qu'elle y répondait, elle tentait juste de noyer le poisson en espérant que quelqu'un allait dévier sur une autre conversation, la princesse tentait de le faire elle-même en parlant sans grand intérêt sur les différents sorts que possédait Shizuka dans sa formation magique. Elle voulait juste qu'elles oublient ce début de réponse mais Nora avait assez attendu. Depuis ce matin, elle avait tous les signes dans la main pour confirmer ses dires sur ses deux-là mais voilà. Entre une timide qui pensait n'avoir aucune chance et une princesse qui n'y croyait pas non plus en ajoutant parfois qu'elle ne voyait pas ce qui était pourtant aussi visible que le palais de la Lune à Edoras. Nora soupirait en se levant.

« Hinata, il faut qu'on parle. »
« Et...et Shizuka-chan alors? »
« Évidemment, ça vous concerne mais on ne peut pas le faire ici. Allons plutôt en parler dans votre chambre. »

Non pas que son ton était inquiétant mais on voyait bien sûr son visage que la chose était sérieuse, que ce n'était pas une blague. Hinata finissait son thé en déposant sa tasse sur le plateau avant de suivre son ange gardienne vers sa chambre. Elle se demandait bien de quoi elle voulait parler mais elle ne posa pas une question, elle se contentait de sourire à Shizuka pour la rassurer un peu. Nora les laissait passer dans la chambre avant de fermer la porte derrière elles en les laissant seules. Mais pourquoi?

« Nora?! Que se passe-t-il? »
« Rien de grave Hinata, tout va bien mais il y a des choses à éclaircir. Vous allez rester ici et je vous laisserais sortir qu'une fois que vous auriez parlée de ça. Ne compte pas sur moi pour t'ouvrir en te donnant la réponse, je vous laisse un peu d'intimité pour parler de ça. D'ici l'heure du repas vous avez au moins une bonne heure et demie, largement suffisant même. Frappe à la porte quand vous aurez trouvé la réponse, sur ce, moi, j'attends. »
« Mais-mais-mais Nora, de quoi tu parles?!!! Enfin, tu ne peux pas faire ça! »
« Nuance Hinata, j'ai pour mission de te protéger mais je peux aussi t'aider à être heureuse. »

Cette phrase laissaient quelques doutes sur leur but ici à toutes les deux mais la princesse abandonna l'idée de frapper à la porte. Elle retourna s'asseoir sur son lit en réfléchissant un peu à ce qu'elles doivent se dire? Elle n'en avait pas vraiment la moindre idée comme ça. Elle invitait son amie a s'asseoir elle aussi sur le lit.

« Désolé de t'impliquer dedans Shizuka-chan, je ne sais pas ce qui passe par la tête de Nora. Jamais elle n'a fait cela mais elle semble sérieuse. Ça nous concerne, ça concerne mon bonheur apparemment... Tu as une bonne nouvelle à m'annoncer? »

Véritable question car pour le coup, elle ne voyait pas le bout de la réponse pourtant évidente. Hinata n'était pas stupide mais en amour, on ne peut pas dire qu'elle soit très forte à ce petit jeu. C'était une drôle de situation dans laquelle son amie était confrontée mais la princesse réfléchissait encore et encore à la question jusqu'à avoir le début d'une idée qui la refroidissait un peu vu sa mine inquiète, soudainement rouge pivoine alors qu'elle cherchait à poser son regard sur quelque chose de rassurant dans cette pièce mais rien dans sa chambre ne semblait la rassurer, et certainement pas Shizuka, là, c'était trop lui demandé. C'était ça dont Nora pensait? Vu leur discutions ce matin, ça semblait être le cas pour l'Ange et en y réfléchissant, pour elle aussi mais et Shizuka dans tout cela? Elle passa une main dans ses cheveux en cherchant à lui faire face mais aussi en fuyant son regard, c'est que ce n'était pas une chose facile à dire...

« Tu sais... ce matin quand on s'est séparé... je... Nora m'a fait remarquer une chose et... sincèrement je sais pas quoi en penser, si c'est vrai ou non... Je suppose qu'elle s'y connaît mieux que moi mais... elle a évoqué le fait que... baaaaah... enfin je suis... amoureuse de toi... Je savais pas vraiment quoi en pensé ce matin mais quand tu m'as défini ce que ça faisait que d'être amoureuse... c'est en gros ce que j'ai ressenti toute la journée pour toi! Tu dois me prendre pour une folle mais peu importe quel papier je lisais, ce dont on parlait au conseil, je ne pensais qu'à toi, à-à nous si jamais nous... si jamais tu m'aimes toi aussi. J'ai rien retenu de cette réunion, j'ai simplement pensé à toi, rien d'autre... »

Hinata se recula un peu pour s'éloigner d'elle, elle devait avoir eu peur de tout ce qu'elle a dit, surement... elle n'affrontait pas Shizuka en face pour autant. Quelle honte, elle avait osé dire tout cela alors qu'elle ne savait pas quels étaient les sentiments de Shizuka ni même si c'était de ça que parlait Nora.

« Désolé si je t'effraie... ce n'est pas mon intention mais je vois que cela que Nora a évoqué avec moi aujourd'hui et qui... qui pourrait me rendre heureuse. »

Nora pensait que pour Shizuka aussi, c'était réciproque mais la princesse ne savait pas quoi en pensé... C'était si soudain et Shizuka n'aime peut-être pas Hinata à ce point? Hinata commençait à trembler, à avoir les larmes aux yeux, elle levait ses mains pour essuyer ses quelques larmes, osant enfin regarder Shizuka.

« Pardon... je voulais pas je... j'ai surement gâché la seule chance d'ê... d'être amie avec toi en disant tout ça... désolé Shizuka-chan... pardonne-moi... »

Quand l’Ange Nora indiqua à Hinata qu’il était temps de discuter, Shizuka sursauta, en sentant que ça allait chauffer pour son matricule. Elle imaginait déjà la teneur de la conversation : Nora dirait à Hinata qu’elle faisait n’importe quoi, et que cette petite guérisseuse devenait beaucoup trop impertinente et curieuse pour une simple roturière. Elle baissait les yeux, fixant ses mains, en ayant conscience d’avoir dit une grosse bêtise... Elle n’avait juste pas pu s’en empêcher ! Nora avoua alors que la conversation se ferait aussi avec Shizuka, qui releva les yeux.

*M-Moi ?!* avait-elle envie de dire.

Rien ne sortit de sa bouche, et elle se contenta de rougir, puis se redressa. La démarche raide, elle les suivit donc, jusqu’à se retrouver dans la chambre de la Princesse. Elle s’attendait à ce que Nora la réprimande, mais, au lieu de ça, surprenant autant Shizuka qu’Hinata, elle choisit de les enfermer dans la chambre ! Son objectif était que les deux femmes crèvent l’abcès en s’avouant ce qu’elles avaient sur le cœur ! Shizuka rougit confusément, en n’osant pas parler, le cœur battant la chamade, passant de la peur d’être congédiée à la peur d’être seule avec la Princesse... Ainsi qu’à des souvenirs lui rappelant leur nuit d’hier. Elle rougissait follement, sa tête ressemblant alors à une tomate rouge bien fraîche et sur le point d’être cueillie. Shizuka essayait de ventiler sa respiration en prenant de grandes inspirations, car, à ce rythme-là, elle risquait de faire un anévrisme !

La Princesse l’invita à s’asseoir, et Shizuka obtempéra, le dos toujours raide, ses yeux papillonnant dans ses orbites. Elle ne savait plus où donner de la tête, ni quoi faire. Tout se mélangeait dans son esprit, et la Princesse entreprit alors de lui expliquer ce qu’elle avait en tête. Shizuka l’entendit, sans rien oser dire... Elle apprit ainsi que la Princesse n’avait rien retenu de sa réunion avec son conseil, parce qu’elle n’avait pas arrêté de penser à elle... Et elle avait même prononcé le mot magique ! « Amoureuse »... Shizuka essayait de se dire qu’elle ne rêvait pas, que tout ça était bien réel. Sa respiration s’emballa à nouveau, et son cœur provoqua de nouveaux pincements dans sa poitrine... Mais, cette fois-ci, même elle ne pouvait pas se reprocher d’avoir empêché la Princesse d’Edoras de se concentrer sur sa réunion. Que Dieu la punisse pour ça s’il le fallait, mais, tout ce qu’elle ressentait en ce moment, c’était une explosion de joie formidable ! Son cœur menaçait d’éclater dans sa poitrine, et elle se frictionna encore les mains, tandis que la Princesse continuait à lui parler, multipliant les mots doux, multipliant des mots que Shizuka n’aurait jamais imaginé qu’elle puisse dire.

Hinata continuait à parler, et Shizuka, qui avait du mal à la regarder, tourna alors la tête vers elle en sentant sa voix trébucher... Et vit que ses yeux étaient rougis. Shizuka cligna lentement des yeux.

*Tu n’as pas rêvé, Shizuka... Ce n’est pas un rêve, ce n’est pas un rêve !*

Non... Shizuka avait du mal à se persuader que tout ça était bel et bien réel, qu’elle était effectivement en train de vivre... Ça ! Shizuka la voyait pleurer, se confondant en excuses, et elle posa une main sur son épaule, en la regardant.

« Prin... Princesse, ne... Je ne veux pas que vous pleuriez à cause de moi... Je serais une bien piètre guérisseuse, si... Si je vous rendais triste... »

La seule idée de la voir pleurer était en soi horrible, alors, si, en plus, ça venait d’elle... Non, non ! Shizuka ne pouvait pas l’accepter ! Elle se retourna alors, sans oser la regarder, respira à nouveau, croisant ses doigts.

« Je... Je... Euh... »

Elle avait du mal à parler, du mal à le dire, mais il fallait que ça sorte… Shizuka la regarda à nouveau, mais elle n’arrivait pas à le dire. Ce n’était pourtant pas compliqué ! Elle baissa les yeux, se rapprochant un peu de la Princesse. Elle s’humecta les lèvres, observant la bouche de la jeune femme... Et l’embrassa alors. Leurs corps s’étaient rapprochés de plus en plus, et ses mains se crispaient sur ses épaules. Leurs seins s’effleurèrent, et elle l’embrassa en fermant les yeux. C’était un baiser chaste, timide, où elle se contenta d’apposer ses lèvres contre celles de la Princesse pendant quelques secondes, leurs nez venant se caresser et se titiller.

Le baiser se rompit aussi rapidement qu’il avait eu lieu, et Shizuka se mordilla les lèvres. Embrasser la Princesse lui avait redonné un peu de courage, et elle réussit à prononcer enfin les mots, ces fameux mots qu’elle cherchait à dire depuis de nombreuses minutes. Elle les murmura, du bout des lèvres, comme dans un film romantique à l’eau-de-rose :

« Je vous aime, Hinata... »

Oui, Hinata passait rapidement d'un état à l'autre, elle était d'abord songeuse sur ce que Nora lui avait posé comme question? Puis ensuite elle s'était rappelé de ce matin, avouant par ailleurs le fait qu'elle semblait amoureuse de Shizuka – vu que cela colle à tout ce qu'elle lui avait raconté à propos de l'amour – et soudainement, elle s'était dit que Shizuka n'était pas forcément amoureuse d'elle et donc, qu'elle venait de briser cette nouvelle amitié en un tour de main. D'où les larmes qui apparaissaient tout d'un coup. Shizuka tentait de la rassurer mais cela ne faisait pas grande différence car cela ne répondait pas à sa question. Elle essuyait ses larmes avec la paume de ses mains en observant Shizuka en ayant les lèvres tremblantes alors que cette dernière venait l'embrasser. Ce fut court et rapide mais très agréable. Elle ne se souvenait plus vraiment de cette sensation comme elle était si charmeuse hier soir alors que là, elle sentait tout ça. Quand elle se recula un peu, elle lui avoua enfin son amour. Nora avait donc raison? Hinata sentait son cœur battre à cent à l'heure, elle ne fit rien pendant quelques secondes en observant simplement la jeune femme à ses côtés, tentant de se calmer un peu. Elle gardait une main sur sa poitrine, espérant que son cœur n'allait pas jaillir en dehors de son corps.

« C'est... c'est vrai? Tu ne me dis pas ça pour me rassurer? »

Hinata renifla doucement en continuant d'observer la jeune femme. Elle s'attendait évidemment à ce que Shizuka ne mente pas mais on ne sait jamais... Elle continua de l'observer en rougissant, se demandant si cette annonce qui avait su l'apaiser était normal? Toutes les filles amoureuses ressentent-elles ce genre de sentiment, cet apaisement quand elles entendent enfin ses mots tant attendus? Hinata se rapprocha doucement d'elle en venant poser sa main sur la sienne, osant à peine la regarder dans les yeux.

« C'est la première fois que je dis ce genre de choses alors j'espère m'être bien fait comprendre... Je suis amoureuse de Toi, Shizuka-chan... Mais je voulais que tu sache aussi... »

Ce n'était pas vraiment une mauvaise nouvelle mais elle ne savait pas comment le dire de façon posé? Dans sa tête, c'était un véritable bazar! Sa main sur sa poitrine se refermait doucement, craignant de dire une bêtise.

« Je ne connais rien à l'amour... je ne sais pas comment me comporter si nous sommes à présent un vrai couple? Est-ce que je dois faire comme si de rien n'était devant les autres? Et quand nous sommes seules, je dois te donner des petits surnoms ou au contraire rester sérieuse? Je ne sais vraiment rien à ce sujet! Mes seules connaissances remontent aux contes que me lisait ma mère quand j'étais petite... »

Et peut-être quelques anecdotes familiales mais ce n'était peut-être pas le meilleur des exemples à citer. Il est vrai que pendant un temps, faire profil bas devant les autres ne serait pas plus mal. Elle n'était pas n'importe qui, elle n'aurait pas honte à dire que Shizuka est sa petite amie mais avant que cela devienne officiel, il vaut mieux attendre un peu. Hinata était une princesse et Shizuka pourrait bien devenir la femme de la reine d'Edoras lors du mariage. Alors un peu de patience...

« Même si je suis ignorante sur ce sujet, je suis certaine d'une chose... maintenant je vais vouloir passer le plus de temps possible avec toi. »

Hinata venait lui baiser la joue en souriant avant de poser sa tête sur son épaule en caressant sa main. Est-ce que ça faisait d'elles un couple? Hinata se comportait bien comme elle devrait le faire? Elle laissait sa tête posée sur l'épaule de Shizuka, continuant de lui caresser doucement la main avant de relever la tête la tête en rougissant.

« Et si... nous... on avait notre premier vrai baiser de couple? »

Est-ce que cela pouvait ce dire? Un premier baiser de couple? Elle était prête à l'embrasser aussi doucement et délicatement que possible. En tout cas, elle n'était pas prête d'annoncer à Nora qu'elles avaient la réponse à sa question, elle voulait passer un peu de moment seule avec elle. Observant Shizuka dans les yeux, elle ferma les siens avant d'approcher sa bouche de la sienne, très très lentement, peur de déjà faire une faute? Elle allait trop vite en demandant un baiser ou bien c'était normal? L'amour était un grand sujet énigmatique pour Hinata...

La Princesse Hinata, amoureuse d’elle... Honnêtement, Shizuka peinait encore à saisir tout ce que cette information impliquait. Elle était estomaquée, comme si on venait de l’assommer sur place, et n’avait réagi qu’en voyant la Princesse se mettre à pleurer, car il était inconcevable, pour la guérisseuse, que la Princesse d’Edoras soit triste à cause d’elle. Inconcevable ! Shizuka en était gênée. La Princesse, amoureuse d’elle... Est-ce qu’elle rêvait ? Non, bien sûr que non ! Elle était tellement surprise, tellement étonnée qu’elle n’arrivait à penser à rien.

*C’est impossible, j’ai dû mal entendre !*

Amoureuse d’elle ?! Mais... Comment ? Pourquoi ?! Shizuka avait toujours cru que le grand amour de la Princesse était l’Ange Nora, pas... Pas elle ! Comment est-ce que la Princesse d’Edoras pourrait l’aimer, elle ? Shizuka n’avait rien d’exceptionnelle ! Or, Hinata, elle, était clairement une femme d’exception. Forte, valeureuse, généreuse, elle réunissait toutes les qualités d’une grande souveraine. Elle devait se marier avec Nora, ou avec d’autres personnes d’influence, pas s’acoquiner d’une petite guérisseuse edorrasienne sans importance. Shizuka devait très certainement rêver... Un rêve réaliste, un rêve très crédible, mais ce ne pouvait pas être vrai ! Ce qu’elle vivait était précisément l’expression de ses plus grands rêves, des rêves tellement arrogants qu’elle les refoulait à chaque fois qu’elle les sentait, tout en ne pouvant s’empêcher de laisser son esprit vagabonder... Elle s’imaginait alors proche de la Princesse, proche de celle qu’elle avait toujours considérée comme étant son héroïne.

La Princesse continuait à lui parler, mais Shizuka n’arrivait pas à comprendre... Elle lui disait qu’elle voulait passer le plus de temps avec elle (avec elle !), elle se demandait quel surnom dire, comment se comporter en public (avec elle !)... Shizuka tremblait légèrement, frictionnant ses doigts, et la Princesse l’embrassa alors sur la joue. La guérisseuse sentait sa respiration s’emballer, et, quand la Princesse lui demanda un vrai baiser, un baiser « de couple », Shizuka se mit à pleurer à son tour. Elle releva son visage, et un sourire radieux éclairait son visage. Les larmes filant le long de ses joues étaient des larmes d’émotion, chargées, non pas de souffrance, mais de la plus grande et de la plus indicible des joies.

« Princesse... »

Loin de lui faire un baiser, Shizuka s’aplatit alors contre elle, serrant ses bras autour de sa nuque, se blottissant contre elle.

« Je vous aime, Princesse, je... Depuis ma plus tendre enfance, je vous aime ! »

Elle restait collée à elle, sous le coup d’une intense émotion. Les mots de la Princesse tourbillonnaient encore dans son esprit, la mettant dans la même position qu’un boxeur après dix rings d’affilée. Elle renâcla un peu, essuya ses yeux.

« E-Excusez-moi, Princesse, c’est... Je... Je ne peux pas croire que vous... Moi... Enfin... Nous, euh... »

Les mots s’embrouillaient dans sa tête, et elle se mit à glousser, sans raison valable. C’était comme si son cerveau venait de fumer sur place. Dans un dessin animé, on aurait sûrement vu de la fumée s’échapper de ses oreilles. Elle se mordilla les lèvres, et regarda à nouveau la Princesse.

« Embrassez-moi, Majesté... Je... Je veux m’assurer que... Que tout ça est bien réel, et que ce n’est pas... Une vision de mon esprit... »

Quand votre rêve le plus fou venait d’exploser sous vos yeux sans prévenir, on pouvait comprendre qu’on puisse croire que ce ne soit pas réel, et qu’on soit encore en train de rêver.

Hinata était heureusement évidemment si bien sur cela n'était pas des paroles en l'air pour la calmer mais venant d'elle, elle trouvait cette idée impossible. Bien que ce fût son tour de pleurer, elle voyait à son sourire que ce n'était pas de la tristesse mais du bonheur. Alors elle la laissait pleurer si elle voulait. La princesse lui rendait son étreinte en l'écoutant parler de son bonheur, si Nora avait vu juste son leur amour réciproque, elle devait encore alourdir la dette qu'elle avait envers cette Ange. Elle était aimée sans le savoir depuis sa plus tendre enfance. Surement un fait que Shizuka partage, combien de filles ou de garçon sont peut-être amoureux de la princesse sans que cette dernière ne puisse les remarquer? Au moins pour elle, c'était chose faite.

« Excuse-moi alors de ne pas t'avoir remarqué plus tôt... »

Sa voix était à nouveau pleine de douceur alors que sa main lui caressait le dos. Dire que sans Nora hier, elle serait surement passée encore à côté d'elle en lui disant à peine « bonjour » et sans la remarquer. Cette Ange ne lui avait pas simplement sauvé la vie, elle tentait de lui rendre sa vie moins triste. Là était le secret de ses derniers mots avant de les laisser seules. La demande de Shizuka était la même que la princesse bien qu'un peu plus tardif mais comment lui en vouloir, la pauvre était dans un de ces états mais elle remettait petit à petit son cerveau en place.

« Je peux te rassurer autant que tu le souhaites Shizuka-chan. Je suis bien réelle, mes mots le sont aussi et ce n'est pas en fermant les yeux que je vais me volatiliser. »

Se rapprochant d'elle, elle venait chercher sa main de libre pour la tenir, son autre main posée sur le lit pour la maintenir alors qu'elle se penchait sur elle doucement en approchant ses lèvres des siennes. La chambre d'Hinata était un calme plat mais cela collait au moins à cette ambiance. Venant sceller ses lèvres sur les siennes, la princesse respira un grand coup en venant frotter sa langue sur celle de Shizuka. Lentement mais surement, la princesse tenait sa main, joignant ses doigts entre les siens alors que sa langue était aussi douce que lente, allant doucement se frotter à la sienne, partageant avec joie sa salive, ce baiser. Elle n'est pas du genre à avoir embrassé des centaines, ni même des dizaines de femmes mais le baiser de Shizuka étaient de loin le meilleur. Vérité ou simple effet de l'amour? Elle n'irait pas vérifier en tout cas. Ce baiser avait peut-être duré quelques secondes ou de longues minutes, elle n'en savait rien, mais ce fut agréable et aussi tendre que langoureux.

Hinata restait encore très proche d'elle, son regard plongeant dans celui de Shizuka, Hinata gardait ces petites joues rosées et ce regard amoureux. Si elle voulait, elle pouvait à nouveau l'embrasser mais juste rester si proche d'elle, ça lui suffisait. Elles pouvaient poursuivre un peu plus loin, comme hier, sauf qu'Hinata serait complètement lucide mais non, elle préférait garder cela pour plus tard, comme ce soir par exemple.

« Je pense qu'il faudra t'habituer à dormir avec moi plus souvent à présent? Tôt ou tard, il faudra bien au moins trouver une excuse comme une montée en grade, quelque chose du genre? »

Si Shizuka s'absente de temps à autre, ça peut ne rien changer mais chaque nuit? À moins que leur relation soit officielle, pour le moment, la pauvre devra surement mentir. Le jour où ce sera officiel, cela fera surement du bien l'une comme l'autre mais il faudra surement attendre quelques mois, quand bien même leur amour est sincère. S'unir avec une princesse ne se réglait pas en une nuit? Quoi que la princesse Korvander lui avait dit lors de sa visite qu'avec sa femme, cela avait été plutôt rapide même si dans son sens, c'était pour lui ôter son statut d'esclaves. Là, il n'y a rien d'urgent. Cela lui fera tout drôle puis Hinata tiendra à rencontrer la famille de Shizuka en secret, oui, tant que rien n'est fait, elle ne pouvait pas se permettre d'attirer les regards sur la famille Shizuka.

« Dorénavant, tu vas me tutoyer, quand nous sommes seules, oublie cela, nous sommes deux jeunes femmes qui s'aiment, pas une princesse et sa guérisseuse. Tutoie-moi, appelle-moi Hinata et j'en ferais de même avec toi en t'appelant par ton prénom, Shunya-chan. »

Cela sonnait encore mieux à ses oreilles qu'avant! Mais soudainement, une idée lui était venue! Elle était arrivée d'un coup, comme ça, Hinata s'écarta enfin un peu d'elle en gardant le sourire.

« Tu sais, il n'y a pas si longtemps, il y avait une neko avec moi, Luna? Tu t'en souviens? Petite, blonde? Eh bien figures-toi qu'elle a percé un des mystères que jamais personne ici n'avait déjà découverts ! Le fameux harem de l'arrière grand-mère de ma mère! »

La septième reine d'Edoras, celle qui avait pour surnom la Reine Rose. Cette reine qui avait tenté de transformer le temple de la Lune en un harem à son image, heureusement cela n'avait jamais été fait mais il faut donc croire qu'elle a réussi à l'avoir un jour. Les livres d'histoire lui gardent ce surnom bien que tous les détails n'y soient pas inscrits, on y explique simplement que cette reine avait un amour débordant pour sa compagne de l'époque comme pour le reste. La vérité était que bon nombre de ses chambres à l'étage – dont la chambre d'Hinata – étaient des chambres de ses amantes. Combien d'amantes elle a eues ? Si on se repère au nombre de chambre ici, en retirant la chambre des parents d'Hinata – donc celle des reines précédentes – plus une ou deux chambres pour les enfants, ça ferait une dizaine de concubines déjà... Quand on sait que parmi les rumeurs à son sujet, on raconte qu'elle a déjà fait l'exploit de coucher avec une femme de chaque race, culture – Luméenne, Mijakienne, Uatéenne, furry (toutes races confondues?) - on peut s'attendre au pire. Une légende urbaine ou un fait? On raconte aussi qu'elle a eu bon nombre d'enfants qui ne sont pas inscrits dans les livres d'histoire, des enfants que l'on nomme d'ordinaire des bâtards. C'est vrai que l'on peu voir sur les cahiers de compte de cette époque une grande perte d'argent sans que cela ne soit déclaré où il partait? Mais alors? Harem? Enfants? Allez savoir... Mais une chose est sûre, la Reine Rose a eu son harem à en croire Hinata.

« Tu veux le visiter? »

Hinata était prête à partager ce secret que seule elle, Luna et Nora connaissaient.

Dans le brouillard confus de ses pensées et des émotions qui traversaient son esprit, le baiser de la Princesse fut comme un soulagement, comme un phare de lumière. Elle accepta pleinement ce baiser, et tout ce qui en découlait. Leurs doigts se serrèrent, et Shizuka, d’habitude si gauche et timide, s’enhardit avec ce baiser, ouvrant bien la bouche. Ce baiser lui rappelait celui qu’Alexia Novae avait fait dans l’une de ses aventures. L’auteure avait décrit avec insistance ce mouvement des langues, cette simple osmose, essayant de souligner à quel point un geste aussi futile qu’un baiser pouvait être une union entre deux êtres. C’était exactement le cas en ce moment. Shizuka fermait les yeux, et le temps disparaissait, s’étiolant sous les lèvres et la langue d’Hinata. Shizuka prit alors réellement conscience que les deux femmes s’aimaient, et, à travers ses paupières closes, des larmes de bonheur continuaient parfois à filer. Son nez frottait contre le sien, son autre main était posée sur la hanche de la Princesse. Non, elle ne rêvait pas. Non, elle n’avait pas drogué cette femme. Hinata l’aimait. Pourquoi ? Elle ne le savait pas, et elle ne se posait guère plus la question. Elle savourait, tout simplement, sa langue jouant avec celle d’Hinata, remuant contre elle, partant à l’assaut de la bouche de la Princesse quand elle s’écartait. Leurs salives se mélangeaient, leurs fluides corporels, de même que leurs organes. C’était bon, c’était même magnifique, incroyablement délicieux. Shizuka savourait tout ça, et, bien qu’elle sache que le baiser avait duré longtemps, quand il se termina, quand elle sentit à nouveau contre ses lèvres le frisson du vent, Shizuka ne put s’empêcher de se dire que ça avait été trop court.

Son cœur battait la chamade, et elle n’osait rien dire, toute perturbée. Elle écouta donc Hinata parler, hochant la tête. Devoir la tutoyer, dormir avec elle... Shizuka en rougit, s’imaginant la scène, leurs corps nus entremêlés dans le lit, le souffle d’Hinata, le beau corps de la Princesse endormi à côté du sien... Vivre ça tous les jours... Shizuka en rougit à nouveau, se mordillant les lèvres, en sentant son sexe lui refaire mal. Elle aurait pu croire qu’elle venait de se faire dessus, mais ce liquide qui sortait de ses cuisses n’était pas de l’urine... Même elle, malgré son ignorance, le savait. Elle se mit alors à avoir des visions, des images dans lesquelles sa tête se faufilait entre les cuisses de la Princesse... Ou des images où c’était Hinata qui faisait ça, et qui la firent rougir davantage. Jadis, une voix moqueuse aurait pu souligner tout le caractère déplacé de telles pensées, mais, en ce moment, cette affreuse voix semblait éteinte, comme si sa conscience réalisait que tout ça était désormais possible, accessible à portée de doigts. Shizuka ne savait plus quoi penser, elle n’arrivait plus à parler... C’était comme une surcharge émotionnelle. Tout son corps était en ébullition, et elle commençait à frissonner. Elle ne pleurait plus, mais accepter que son plus grand rêve devienne tout d’un coup réalité était un choc redoutable, de taille à ébranler toute une montagne.

« D’a... D’accord, Hinata-chan... Je… Je suis si heureuse… »

C’était tout ce qu’elle arrivait à dire... C’était pathétique, oui. Shizuka n’avait jamais été douée pour maîtriser ses émotions, et ça se remarquait en ce moment. Fort heureusement, Hinata avait une idée, et elle lui parla alors de Luna... Shizuka, surprise, papillonna des yeux. Luna, hey ? Ça ne lui disait absolument rien. En même temps, elle ne passait pas souvent au Temple de la Lune, mais, visiblement, cette servante avait fait une belle découverte... En trouvant le harem de la Reine Rose.

« Oh ! »

Shizuka, évidemment, connaissait cette légende urbaine. La Reine Rose avait été la septième Reine d’Edoras, dont le règne avait été très controversé. Son règne s’était inscrit à un moment de grandes tensions internationales, à une époque où les Formiens n’étaient pas encore là, et où Tekhos envisageait de mener la guerre contre l’Empire d’Ashnard, et où les Ashnardiens eux-mêmes formaient une armée gigantesque pour envahir Tekhos. La Reine Rose avait, sur le plan international, tenté d’œuvrer pour la pays, en essayant de faire d’Edoras une sorte de zone neutre, où Ashnardiens et Tekhanes pourraient négocier. En revanche, sur le plan national, son règne s’était caractérisé par une forte hausse de la luxure. Juridiquement, la Reine avait passé des ordonnances ayant facilité les cas de divorce, et réduit l’importance de la faute conjugale. Elle avait couché avec bon nombre de servantes, et on disait même que le critère de sélection des servantes était leur beauté, et leurs performances sexuelles, la Reine adorant les jeunes vierges. Quantité de rumeurs avaient circulé sur elle, et, maintenant, soit on la voyait comme une Reine dépravée ayant dilapidé l’or d’Edoras dans des orgies sexuelles, soit comme une femme progressiste ayant essayé de lutter contre l’influence puritaine et moralisatrice de l’Ordre Immaculé, tout en essayant de développer des valeurs éternelles comme l’amour, et ainsi promouvoir la paix internationale. Certains de ses défenseurs soutenaient notamment qu’aucun document d’archive ne permettait d’assurer avec certitude que la Reine avait fait des harems, et qu’il s’agissait de tentatives grossières de l’Ordre Immaculé de la discréditer.

Le harem de la Reine Rose s’inscrivait dans ce sens. On le décrivait comme une chambre secrète au sein du Temple de la Lune, où la Reine aurait commis quantité d’actes sexuels avec sa compagne et d’autres personnes. Personne n’ayant jamais réussi à trouver cette pièce, elle tenait plus d’une légende urbaine qu’autre chose... Et, visiblement, elle existait bel et bien.

*Okay, mais pourquoi est-ce qu’elle m’en parle ?* se demanda-t-elle.

La réponse vint assez rapidement : y aller ! Shizuka rougit furieusement en comprenant le sous-entendu sexuel, et se mordilla les lèvres.

« Je... Euh... »

Elle sentit le trouble revenir, tandis que sa culotte continuait à s’humidifier. Elle hocha alors la tête, de haut en bas, et avoua, d’une petite voix, toute gênée qu’elle était par le potentiel de perversion qui se dégageait cette phrase :

« O-Oui... », murmura-t-elle.

Shizuka aurait voulu dire plus... Mais les mots se refusaient à sortir de sa bouche.

Bien que sa proposition laissait entendre un sous-entendu vu l'endroit où elle voulait se rendre, ce n'était pas de ça qu'elle parlait vraiment... Plutôt de la découverte de cet endroit même si, c'est vrai, elle avait bien une petite idée derrière la tête malgré tout mais rien de bien méchant. Bien que ce ne soit pas la même chose dans la tête de l'une comme de l'autre, Hinata se disait qu'elle la comprenait à être si nerveuse, ce n'est pas tous les jours que l'on découvre une telle chose. Hinata se relevait en faisant signe de la main à Shunya de la suivre. Il est vrai que l'entrée n'était pas banale mais il s'agissait là que d'une des nombreuses entrées du harem. Hinata se pencha sous le lit en cherchant un peu à tâtons l'interrupteur. Il ne se voyait pas du tout et elle avait encore un peu de mal à le trouver mais quand elle réussit, le sol s'ouvrait en deux sur une petite pente qui apparaissait.

« Avance d'abord, je garde l'entrée ouverte. Ne craint rien, je te rejoint tout de suite pour éclairer le couloir. »

Laissant sa petite amie passer devant, elle la rejoignait pour arrivée à côté d'elle en touchant le mur pour trouver une nouvelle fois une sorte d'interrupteur qui venait allumer tout un tas de lampion le long du plafond du couloir. Ce n'était pas des lampions mais de la magie, Hinata ne savait pas vraiment par quel phénomène mais Nora pensait que cela venait par une sorte de magie, quelque chose qui se trouvait dans le sang car seulement Hinata avait réussi à activer les lumières. Mais Nora travaillait dessus en secret. C'était un long couloir qui faisait entre dix et quinze mètres en continuant de descendre encore un peu, une pièce semblait bien éclairée au bout. En y arrivant, les deux jeunes femmes pouvaient voir une grande statue au centre de la pièce, montrant deux femmes nues se caressant en se regardant dans les yeux. Tout autour, il y avait une grande fresque montrant différents ébats amoureux mais la particularité était de voir qu'il s'agissait là de chaque « race » de femme différente. Une humaine, une Ashnardienne en collant, une Nexusienne avec de beaux vêtements, une Tékhane avec une tenue moulante, une neko, une kitsune, et ainsi de suite. Au pied de la statue, il y avait un grand matelas à même le sol, bien rembourré, avec de beaux draps, coussins, ect...

« Si j'ai voulu te montrer cet endroit, c'est aussi pour une autre raison. Quand je suis venue ici pour la première fois, il y avait une petite table au milieu de la pièce avec un petit coffre, et dedans, il y avait cette lettre. »

Hinata allait sur le matelas pour chercher le petit coffre cacher derrière et elle y sortait la lettre. La boîte n'était pas très grosse, à peine une boîte à bijoux. Elle montrait la lettre en se plaçant à côté de Shunya, elle allait citer la lettre.

« A toi, ma chère Aiko ou ma petite fille, ou bien arrière ou bien encore plus loin.
Si tu trouves cette lettre, c'est que tu viens de trouver un endroit secret, un endroit qui a dû faire couler beaucoup d'encre après ma disparition. Ceci est bien mon harem, le rêve d toute une vie. Les gens ont bien des rêves mais moi, c'est bien connu, le sexe était la chose la plus fantastique. C'est un peu con de dire ça comme ça mais le sexe n'est qu'une forme d'amour en plus et si les gens arrêteraient de faire la guerre pour des territoires, de l'or, ce genre de choses et qu'on allait simplement coucher avec les uns, les autres (en étant consentant évidemment) eh bien le monde tournerait bien mieux. J'ignore la situation actuelle mais je doute que ma vision des choses soit ainsi.
L'histoire a dû me désigner grossièrement comme une nymphomane mais ce n'est pas faux. Oui, j'ai beaucoup fait l'amour, sous différentes formes, avec des tas de femmes, du palais, invitée ou de passage. Ce harem est donc mon rêve mais vu que mes conseillères ont refusé que j'en ai un, j'ai dû le faire en secret et si cette lettre est un jour publiée, c'était avec MON argent, pas celui du palais, d'Edoras ou je ne sais quoi. Comme cela c'est fait doucement mais surement, malheureusement, une personne n'aura pas vu ce harem, ma femme, Lylia. C'était notre rêve, je voulais que ce soit notre petit paradis mais même une fois que ce fut terminé, jamais aucune personne n'aura batifoler ici, moi ou des autres, personne. Pourquoi? Car je ne suis pas accroc au sexe tout court, j'adorais batifoler avec ma femme, même si souvent on était bien plus que deux, avec elle, c'était magique, sans elle...
C'est simple, une fois qu'elle avait cessé de respirer, pas une seule fois j'ai eu de réel plaisir sexuel. J'étais heureuse d'être avec Aiko, ma fille, avec les gens qui m'entouraient d'habitude mais pas une seule fois je n'ai, ne serait-ce qu'embrasser une autre femme. Elle était ma vie, ma raison de vivre et je crois bien que sa disparition m'a doucement tué moi aussi.
Alors à toi, ma descendante, peu importe le nombre de générations qui nous sépare, réalise mon rêve, notre rêve a moi et à ma femme, fait ce dont cet endroit a été fait, fait y l'amour avec une ou plusieurs femmes mais passe y ici, de merveilleux moments.

Raku Kaguya, 7eme Reine d'Edoras,
ceci est mon dernier cadeau d'héritage. »

Hinata se tût un instant, laissant à Shunya le temps d'absorber les derniers mots de l'une de ses ancêtres.

« Tu te rend comptes? Tout le monde dit qu'elle ne pense qu'à ça mais son amour était véritable. Elle aimait sa femme d'un amour véritable... Sa vision de l'amour était bien plus large qu'une seule personne mais... »

Mais on voit bien que son amour était mort en même temps que sa femme. Cela dit, l'héritage avait une certaine demande sur la fin, faire l'amour ici. C'est bien à ça que sert un harem après tout. Mais Hinata avait une seconde idée pour ce harem. Certes, cela reviendra au même mais il y avait une petite astuce non négligeable.

« Tu sais Shunya-chan, on pourrait utiliser cet endroit pour se voir en secret? Car si je te convoque ou si tu rejoins ma chambre, les gens vont vite avoir la puce à l'oreille. Il faudrait utiliser comme un code pour dire que l'une attend l'autre ici. Quelque chose comme... comme... envoyé une servante te dire que je te remercie pour ton conseil ou ton médicament, quelque chose du genre et ensuite, on pourra profiter d'un petit moment entre nous. Tu en pense quoi? »

Évidemment, il y avait d'autres entrées secrètes mais elles verront cela ensuite.

Hinata fila sous le lit, et appuya sur un interrupteur. Shizuka, surprise, clignait des yeux, se demandant à quoi la Princesse jouait... Quand elle entendit alors du bruit. Surprise, elle vit une trappe en train de s’ouvrir, à côté du lit ! Ceci expliquait sans doute pourquoi Hinata avait déplacé le lit. Un passage secret se trouvait dans sa chambre ! Médusée, Shizuka ne savait pas quoi dire, et descendit prudemment, légèrement nerveuse. Elles arrivèrent dans un couloir sombre, glauque... Qui s’alluma ensuite quand Hinata appuya sur un autre interrupteur. De multiples lampions vinrent en effet s’éveiller, éclairant le couloir... Le couloir secret menant au harem secret de Raku Kaguya, la 7^ème Reine d’Edoras... Tout ça était à peine croyable ! Shizuka ne savait plus quoi dire, et se contenta d’avancer, sa main se retrouvant comme par enchantement dans celle d’Hinata. Un geste anodin, mais qui la fit brièvement rougir.

Se sentant dans la peau d’une exploratrice en quête d’endroits inconnus et dangereux, elle arriva alors devant une grande pièce très bien éclairée. Il y avait des bougies dans les coins, des chandeliers, et un énorme lustre. Une grande statue était au centre, montrant deux femmes visiblement occupées à se faire l’amour. Les yeux de Shizuka s’attardèrent ensuite sur la frise se trouvant tout autour. Elle rougit poliment devant toutes les scènes qu’elle voyait. Une Ashnardienne en tenue de cuir tenait dans sa main un fouet, d’autres se faisaient l’amour... C’était un hommage à l’amour et au sexe. Shizuka ne savait clairement plus quoi penser. Ses yeux regardaient tout autour, et sa bouche ne s’exprimait pas, si ce n’est pour être entrouverte, afin de montrer sa surprise, son étonnement et son désarroi. Un grand et confortable lit se trouvait au centre. Comment tout cet endroit avait-il fait pour ne pas prendre la poussière ? Est-ce qu’Hinata l’avait patiemment nettoyé ? Ou est-ce que la magie le protégeait ? Shizuka leva la tête, et fut encore plus étonnée. Un ciel magique se trouvait à la place du plafond ! Elle ne voyait pas un toit fait de briques et de plâtres, mais les étoiles ! Le jour, ce faux-ciel devait éclairer parfaitement ce harem.

Le fameux harem de la Reine Rose...

*C’est incroyable !*

Shizuka n’en revenait tout simplement pas. Elle regardait cet endroit autour d’elle, comme pour se persuader que ce qu’elle vivait était bien réel, que ce n’était pas le fruit de son imagination. C’était... C’était tellement incroyable ! Initialement, elle était juste venue au Temple de la Lune pour soulager la Princesse d’Edoras d’une grippe... Et là, les deux femmes étaient maintenant amantes, et se retrouvaient au sein d’un harem secret... Comment ne pas croire que tout cela pouvait être autre chose que le fruit d’une imagination fertile ?

Comme pour l’achever, Hinata lui tendit alors un manuscrit, écrit par Raku Kaguya en personne.

« Oh... »

Shizuka la prit sans rien dire. L’écriture de Raku était très agréable, très élégante, et elle lut donc, ce parchemin permettant à son esprit de se raccrocher à la réalité. Raku admettait être une femme qui aimait beaucoup le sexe, mais parce qu’il était la manière d’exprimer son indéfectible amour envers Lylia, sa femme. Ce parchemin était une lettre, une lettre dédiée à toutes les souveraines d’Edoras, à toutes les descendantes de Raku, et qui les enjoignaient d’une seule chose : de s’aimer. C’était beau, et Shizuka en fut émue. Le dernier message d’amour d’une Reine défunte, qui avait construit cet endroit pour sacraliser son union avec Lylia. Elle observa un peu plus la statue, en se demandant ce que ces deux visages signifiaient... Ces femmes pouvaient très bien être n’importe qui, ou même être des hommes. Edoras avait après tout été fondée sur l’idée d’un rapprochement avec le sexe masculin, et, parmi les éléments qui avaient choqué les contemporains de Raku, notamment ceux de venant de Tekhos, il y avait ceux sur le fait qu’elle ait pu forniquer avec des hommes. Les visages des deux femmes étaient indistincts, flous, tout comme leurs poitrines.

« Oui... Elle a aimé Lylia jusqu’à la fin, et a construit cet endroit pour sa descendance... De cette manière, l’amour qu’elle lui portait continue à vivre à travers la flamme des Kaguya. »

Une flamme brisée, une flamme qui avait failli définitivement s’éteindre. Raku, une perverse ? C’était tout le contraire ! Elle était une femme qui avait aimé la vie, tout simplement, qui avait voulu la croquer à pleines dents, en se refusant de voir des distinctions sociales. Un modèle et un exemple de vertu... Et, surtout, une femme qui amenait Shizuka à se mettre en rétrospective. Est-ce qu’elle serait la Lylia d’Hinata ? Hinata lui avoua alors que cet endroit pourrait être le leur, et Shizuka l’écouta, avant de rougir à nouveau. Elle attrapa chacune des mains d’Hinata dans la sienne, et lui répondit :

« Hinata-chan, je... J’en serais ravie, mais... Enfin... Je ne veux pas que notre union pose un quelconque problème... Je ne veux pas être une gêne pour vous... »

Elle alternait entre le vouvoiement et des termes affectifs comme « chan », signe évident qu’Hinata était troublée, et ne savait plus quoi penser. Shizuka regarda à nouveau le lit. Raku avait dit que seules des femmes s’aimant vraiment pourraient faire l’amour sur ce lit. Est-ce qu’il avait été enchanté, lui aussi ? Raku avait connu beaucoup de personnes, et il était tout à fait possible que de puissantes magiciennes l’aient aidé à concevoir cette pièce secrète.

Ça ne changeait cependant rien au fait que Shizuka se sentait maintenant nerveuse. Un amour secret... Ça reviendrait à mentir aux autres, à masquer l’étendue de sa relation avec la Princesse... Or, ça, elle en était tout simplement incapable !

Toutes les deux se trouvaient dans un endroit qui avait fait couler beaucoup d'encre. Certes, la folie de Raku à vouloir transformer le temple en un harem n'était pas une chose écrite dans les livres d'histoire mais c'est une vérité qui se sait au sein du palais. Même si cet endroit était un cadeau montrant son amour à Lylia comme aux femmes, sans la sienne, cet endroit n'avait même pas pu « jouir » une seule fois de la présence et de l'amour des femmes. C'était triste et beau à la fois. Là où les gens verraient un simple endroit dédié à la luxure, hélas avec la mort de la femme de la septième reine, elle a dû prouver qu'elle n'était pas une reine qui ne pensait qu'à cela, sans sa femme, elle n'était rien. Et aujourd'hui, grâce à Luna, Hinata et Shunya se retrouvaient ici, cela pourrait devenir leur endroit où se retrouver, plutôt que toujours venir dans sa chambre et commencer à faire parler les mauvaises langues, ici, personne ne pourra les retrouver en dehors de Nora et Luna, enfin, si cette dernière aurait encore servi de servante ici mais maintenant, elle devait être à nouveau avec Mirei ou une nouvelle famille peut-être? Bref. Oui, cet endroit était une ode à l'amour de son arrière-arrière-grand-mère envers sa femme. Il aurait fallut attendre quatre générations pour que ce secret soit révélé non pas publiquement mais déjà au sein des Kaguya.

« Dorénavant, son souhait pourra se réaliser lorsque nous passerons du temps ici. »

Elle eut un léger sourire pour sa petite amie avant que cette dernière ne lui prenne les mains avec son air gêné. Évoquant le fait que son statut ne lui convenait pas, de peur à ce que leur relation crée un quelconque problème pour elle. Hinata gardait le sourire en venant déposer un rapide baiser sur ses lèvres.

« Idiote! » Dit-elle de façon à plaisanter avant de reprendre. « Penses-tu vraiment que ton rang social ait une quelconque importance pour moi? Ma mère a rencontré mon père alors qu'il était issu d'une famille du peuple. Ce dernier était toujours perché sur un toit, en haut d'un arbre ou un quelconque endroit en hauteur quand elle faisait un discours pour qu'elle ne puisse voir que lui. Mes ancêtres avant moi ont toujours épousé l'homme ou la femme qu'elles aimaient, se fichant bien de ce que les autres avaient à proposer comme terre ou royaume. On peut dire ce que l'on veut de notre pays mais Edoras a toujours su grandir grâce à l'amour et non à cause d'une quelconque alliance ou mariage arrangé. »

Hinata se rapprocha d'elle, sa poitrine écrasait doucement la sienne alors qu'elle venait doucement l'embrasser, penchant sa tête légèrement sur le côté pour mêler sa langue à la sienne dans un baiser lent et tendre, gardant ses mains dans les siennes. Sans le savoir, cette salle agissait sur leur envie. Non pas à cause d'une odeur ou autres mais grâce à des runes. La fresque ou même la statue, elles avaient des runes qui jouait sur leur envie, des runes invisibles évidemment. Ni Luna, ni Hinata et ni Nora ne les avaient repéré.

« Notre histoire est un peu celle de Madoka et Illyn mais en plus heureuse. »

Madoka Kaguya, dit, la Bienveillante. La reine qui a eu le règne le moins long à cause d'une maladie. Depuis son plus jeune âge elle souffrait d'un mal que les meilleurs médecins d'Edoras ne pouvaient soigné, pouvant à peine lui donner une année à vivre alors qu'elle n'avait pas dix ans. Mais des elfes vivants dans une forêt non loin de leur royaume s'étaient proposé de les aider. Par des soins quotidiens, Illyn, une elfe a veillé sur la jeune princesse chaque jour de sa vie, cette dernière reprenant de plus en plus de couleur au fil des semaines. Bien que leur différences d'âge étaient grandes – Illyn étant une elfe, il était difficile de déterminer son âge – elles sont tombés amoureuse. Elles se sont aimée et ceux, malgré les rumeurs de certaines personnes qui prétendaient que cette Elfe voulait simplement gouverne ou semer le chaos dans le palais comme dans le royaume. Faux évidemment. Madoka vivait heureuse avec sa femme, elles avaient même eu une fille, Aya que Madoka n'aura pas vu grandir. Malgré les efforts d'Illyn, cette dernière est mortes en permettant à sa fille de vivre. Illyn a élevé sa fille avec sa belle-mère contre vent et marée des rumeurs venant d'ailleurs. Mais Illyn a disparu quelques mois après qu'Aya fut assez grande pour gouverner sur Edoras. Personne ne sait vraiment où elle est passé, Aya n'a jamais voulu révéler quoi que ce soit mais les rumeurs parlent tantôt de mort naturelle ou non, tantôt d'une fuite, ce qui avait pour but de redonner vie aux soupçons.

Hinata et Shunya étaient donc les Madoka et Illyn de leur génération à la différence qu'Hinata n'avait pas une santé fragile et que Shunya n'était pas une Elfe. Ce qu'il voulait aussi dire que oui, Hinata avait un restant de sang elfique dans les veines. Aya fut la cinquième reine Edorasienne alors depuis les différentes naissances, il ne restait plus grand-chose de ce sang en elle.

« Peu importe ce qui pourrait se dire, moi je t'aime et c'est bien le meilleur des arguments possibles. »

Il était trop tôt pour parler mariage même si cela viendra un jour ou l'autre mais avant cela, elle voulait faire ceci dans les règles de l'art et rencontre la famille Shizuka un jour, en secret pour ne pas éveiller le moindre soupçon et demander la main de Shunya à ses parents. Elle voulait retrouver un peu de famille par cette alliance, avoir une belle-mère et un beau-père et même une belle-sœur bien qu'elle sera plus âgée, ça ne change rien. Et un jour, elles auront bien un enfant mais il est encore trop tôt pour penser à fonder une famille, il faut déjà mieux se connaître pour ça, vivre ensemble. Dans la salle du harem, il y avait plusieurs couloirs sur les côtés, l'une était des douches et bain, l'autre des toilettes, et le reste des chambres pour avoir un peu d'intimité. Raku devait vouloir parfois un moment d'intimité avec sa femme plutôt qu'au milieu des regards et soupir des autres femmes autour d'elle. Quant aux couloirs au bout de la pièce, c'était des entrées/sorties secrètes pour rejoindre le palais. Hinata baisa le cou de sa petite amie, doucement, sa langue passant délicatement dessus.

« Tu nous imagines sur ce lit, à nous faire l'amour alors que d'autres filles en feraient de même autour de nous ou même en nous observant? Ce serait bizarre, non? »

Oui, cela ne collait pas vraiment aux goûts d'Hinata mais avec le temps, cela pourrait peut-être changer? En tout cas, plus elles observaient cette pièce, plus l'envie de faire l'amour était forte. Ou alors, ce n'était pas le pouvoir des runes mais simplement de l'amour? Les deux surement...

Shizuka n’était pas une femme totalement idiote ou écervelée. Elle savait comment la politique fonctionnait, et elle savait qu’elle n’avait aucun rôle au sein du Temple de la Lune. Certes, elle y avait passé ses nuits durant son enfance, mais elle n’avait aucune ascendance noble. La guérisseuse edorassienne n’était qu’une roturière, et, si elle sortait avec Hinata, si elle se rapprochait d’elle, Shizuka savait que les gens jaseraient, remettant en cause ses compétences, au profit de sa plastique, la traitant avec dédain et avec jalousie. Et, si la guérisseuse pouvait le supporter, elle ne voulait surtout pas que ceci nuise à la réputation de la Princesse. Hinata avait tout simplement trop souffert dans sa vie pour qu’on continue encore à l’embêter ! Mais, d’un autre côté, Shizuka n’avait pas vraiment envie que leur amour soit caché... Il y avait un côté romantique là-dedans, bien sûr, mais elle se connaissait suffisamment pour savoir qu’elle n’arriverait jamais à le cacher. Shizuka ne savait tout simplement pas mentir, et, alors que son esprit aurait pu commencer à paniquer, elle sentit les lèvres de la Princesse se poser sur elle. Tiquant, Shizuka cligna des yeux, et répondit au baiser de la jeune femme, y répondant, entrouvrant les lèvres, en soupirant.

Dans son dos, ses marques violettes se mirent à nouveau à luire, répondant aux runes magiques du harem. La guérisseuse ne pouvait pas le voir, mais elle pouvait le sentir. Les runes étaient puissantes, et avaient senti que deux femmes amoureuses se tenaient ici, et les aidaient à se détendre. Shizuka sentit ses joues rougir, et, sans pouvoir se l’expliquer, elle trouva tout simplement ce baiser merveilleux, idyllique... Elle gémit, se blottissant un peu contre le corps de la Princesse, en sentant ses seins se tendre, ses tétons se mettre à pointer. Lorsque le baiser se rompit, elle resta contre elle, et écouta ensuite Hinata lui expliquer que sa propre mère s’était mariée avec un homme qui n’avait rien de noble, et que, plus généralement, leur histoire était similaire à celle d’Illyn et de Madoka.

*En plus heureuse, oui, je l’espère...*

La comparaison fit sourire Shizuka, qui s’écarta un peu d’Hinata, conservant néanmoins ses mains dans les siennes. Madoka et Illyn... C’était une histoire dont elle avait entendu parler à l’académie, en suivant les cours d’Histoire. Madoka avait été une Reine maudite, et dont le règne, éphémère, avait néanmoins été marqué par un sens profond de la justice. Elle avait beaucoup lutté contre les maladies, et avait permis de faire connaître Edoras au reste du monde, en permettant de singulariser l’État de Tekhos. Madoka avait ouvert ses frontières aux réfugiés et aux victimes d’épidémies, tout en utilisant des fonds et ses moyens à la lutte contre les maladies infectieuses. On estimait que son action avait permis de sauver bon nombre de vies, ce qui faisait que, suite à sa mort, l’Ordre Immaculé avait choisi de la canoniser, estimant qu’elle était une Sainte. C’était une femme extrêmement populaire à Edoras, surtout chez les guérisseuses, car, devant l’impossibilité de soigner son mal, elle avait énormément amélioré la recherche médicale et les fonds alloués à l’académie, tout en menant des politiques publiques importantes en vue de la lutte contre l’insalubrité. Et, pour ne rien arranger, la disparition mystérieuse d’Illyn avait achevé de faire du règne de Madoka un règne légendaire. Pour beaucoup, il était admis qu’Illyn avait été tuée par des nobles edorassiens ne supportant pas l’influence positive de la femme, et le fait qu’elle puisse les gouverner, alors qu’elle était une elfe.

Comparer leur couple à ce couple fit donc à nouveau rougir Shizuka, qui sentit peser sur ses maigres épaules une responsabilité écrasante. Serait-elle à la hauteur de ce qu’on attendait d’elle ? Elle se permettait d’en douter... Mais Shizuka douterait toujours d’elle-même, de toute façon. En revanche, ce dont elle doutait de moins en moins, c’était de son envie... Son regard glissait du visage de la Princesse, afin de s’attarder sur des parties plus intimes de son anatomie, glissant sur des zones plus sensibles, plus... Vaseuses. Sa première cible venait de la belle poitrine de la Princesse, que Shizuka avait du mal à ne pas observer, tout en se sermonnant de le faire.

Hinata lui confia alors qu’elle l’aimait, et que c’était la seule chose qui comptait. Shizuka se mordilla à nouveau les lèvres, sentant ses oreilles en feu.

« O-Oui, c’est... C’est vrai… »

Son cœur palpitait lourdement dans sa poitrine, rythmé à toute allure. Elle tremblait sur place, peinant à se calmer, peinant à se contrôler. Ses émotions étaient confuses, ses pensées troublées... Et son trouble fut encore plus fort quand Hinata lui fit une suggestion... INCROYABLEMENT perverse !! Shizuka écarquilla les yeux sous la surprise, et sa bouche s’ouvrit alors en grand, comme si elle ne savait plus quoi dire. Elle observait la Princesse avec hébétude, sans trop savoir quoi dire, ni même quoi penser. Est-ce qu’elle avait bien entendu ?! Elle observa le lit, en joignant ses deux mains devant sa poitrine, refermant la bouche...

Elle vit son corps nu, sous celui d’Hinata, cette dernière caressant sa joue, leurs yeux se regardant, un sourire sur le coin des lèvres. Des lumières rouges dansaient le long de leurs formes nues et en sueur. Les couvertures étaient défaites, et, autour d’elles, on les regardait, on les observait... Avalanche de sourires, puis de mains qui s’approchaient, et de baisers, de caresses... Elle vit des corps magnifiques les écarter, des mains caresser ses hanches, des langues filer sur sa cuisse, et elle gémissait, elle gémissait... Oh, si elle pouvait gémir ! Oh oui, oui, ouiiii, ouiiiii !!

Shizuka secoua la tête en revenant à la réalité, et regarda la Princesse. Elle rougissait à nouveau, et se mordilla les lèvres, sentant la raison revenir à elle, chassant de telles pensées...

« Princesse, vous... Tu... Euh... »

Ne sachant pas quoi dire, elle sauta alors contre Hinata, et enlaça ses bras autour de son cou, pour un nouveau baiser, plein de fougue et de passion.

Parfois, un baiser valait mille mots.

Hinata était une femme comme toutes les autres, bien qu'elle penchait naturellement vers un comportement plus bon que mauvais, il lui arrivait d'avoir ce genre d'idée coquine. Mais que voulez-vous, quand Tsukasa vous racontait ses folles nuits par quelques sous-entendus, ça faisait travailler l'imagination déjà. Mais il faut reconnaître que sa proposition était plutôt étrange. Elle avait été gêne de faire ça avec Tsukasa et Luna, ce qui faisait une partie à trois, alors en imaginant bien plus de femmes autour d'elle, ce serait franchement difficile pour elle que de faire ça. Mais bon, les runes jouaient un peu dessus pour faciliter les choses dans son esprit. Même si ce serait mentir que de tout mettre sur le dos des runes. Après tout, le mot Harem vient avec plus d'une femme dans cette pièce mais de là à en vouloir un? Ce n'est pas vraiment son genre. Face à cette question gênante qui avait fait aussi travailler l'imagination de Shunya, elle venait embrasser la princesse en guise de réponse. Elle passait ses mains dans son dos, les plaçant surtout près de ses hanches même si elle avait envie de les poser un peu plus bas mais non... faut pas aller vers la faciliter.

Hinata rompit son baiser quelques instants plus tard, après ce délicieux baiser pour mieux regarder sa future femme, la future mère de ses enfants. À moins que ce soit elle qui porte les siens? Hum, la question n'était pas encore posée mais il était surtout trop tôt pour penser à leur descendance, il faudra déjà parler mariage avant les enfants mais une chose à la fois. Là aussi il est trop tôt pour ça.

« Je plaisantais Shunya-chan. Je n'aurais d'yeux que pour toi dorénavant et tu seras la seule qui puisse profiter de mon corps autant qu'il te plaira. »

Il allait de soi qu'il en serait de même pour elle. Cela dit, en réfléchissant à son héritage qui était cette partie secrète du temple, si Shunya veut un jour essayé ça... pourquoi pas? Les runes facilitaient surement ce genre de penser mais si Shunya continue de l'aimer et s'il en est de même pour Hinata, pourquoi ne pas faire comme Raku et sa femme? C'était leur but de faire ça ici après tout? Mieux vaudrais parler de ça plus tard, à tête reposer, pas maintenant alors que leurs esprits cèdent un peu trop rapidement à la tentation. Parlant de tentation. Hinata rapprocha son visage du sien en frottant son nez contre le sien, posant son front sur le sien par la même occasion.

« Tu sais, Nora nous a bien dit qu'elle n'ouvrirait pas avant le repas ou si on lui donne une réponse. Et comme elle n'est pas là... que dirais-tu de venir te reposer sur le lit avec moi, hum? Ce sera toujours plus confortable que de rester debout. »

Le centre de cette pièce, il y avait de forte chance que cet endroit de la pièce soit aussi la zone où les runes et la magie rose étaient au plus haut point de concentration. Hinata relâchait ses mains en trottinant vers le lit toujours aussi propre et bien moelleux apparemment. Elle détacha sa ceinture pour retirer sa veste, la laissant avec ce léger body qui dénudait ses épaules, ses bras et une légère partie de son dos. Déposant sa veste près du lit, elle se posa dessus, une main la tenant alors qu'elle partait légèrement en arrière et de son autre main, elle fit signe à Shunya d'approcher avec son index. Son petit sourire en coin laissait clairement lire le sous-entendu de cette invitation à se détendre.

« Viens donc me rejoindre, je ne vais pas te manger, hihi. Oh je sais! Je vais même venir te faire un massage! Tu as l'air tendue et Nora m'a déjà dit que je me débrouillais bien pour ça! Tu veux bien... ma chérie? »

Oh, premier petit surnom entre amoureuses? Même Hinata en rougissait devant cette chose pourtant commune dans un couple mais elle qui ne connaît rien à cet univers d'amour et de fleur rose bonbon, elle tâtonnait comme elle pouvait cet endroit. Elle était prête à faire un massage à sa future femme si elle le voulait bien.

Faire l’amour à plusieurs... À plus de deux ! Shizuka trouvait que c’était incroyablement pervers, mais, en même temps... Hum... Elle n’avait pas réussi à le dire à Hinata, mortifiée par la honte, mais, dans son esprit, des images de ce genre se mélangeaient. Ce lit semblait les incruster dans sa tête, comme s’il trouvait un terrain fertile à ensemencer d’images vicieuses et perverses. Quand la guérisseuse fermait les yeux, ou regardait ce lit, des visions envahissaient son esprit. Elle se voyait allongée, à côté d’Hinata, nue comme elle, une femme dans le dos de chacune, les massant, les caressant, leurs chaudes et douces mains glissant sur ses bras, pour se poser sur son menton, la forçant à tourner la tête, afin de déposer un magnifique baiser sur ses lèvres. Un baiser parfait, exquis, si jouissif que Shizuka pouvait presque le sentir sur ses lèvres... Et ce n’était qu’une vision.

Elle revint à la réalité en voyant sa Princesse s’allonger sur le lit, ôtant sa veste, n’ayant plus qu’un body sur le corps, laissant voir le haut de son buste, à travers des cordes et des lacets rouges retenant sa tenue. Shizuka rougit, en sentant, à nouveau, un étrange fourmillement entre ses cuisses. Ses jambes frôlaient le lit, et elle vit Hinata se mettre en plein milieu, avant de lui proposer de la rejoindre, remuant le doigt dans un geste suggestif sur lequel il était difficile de se méprendre. Hinata était de plus en plus délurée, et suggéra à Shizuka de la rejoindre... En l’appelant « ma chérie ». Ouhlà ! Shizuka baissa les yeux en rougissant à nouveau. Ma chérie... Mais c’était vrai. Si les deux femmes sortaient ensemble, alors... Ohlàlà ! Est-ce qu’Hinata savait que Shizuka rougissait comme une tomate quand on l’appelait ainsi ? Quand on utilisait des surnoms de ce genre ? Mon cœur ! Ma petite puce !!

*De toute manière, je crois qu’il y a peu de choses au monde qui ne te font pas rougir, Shizuka...*

Cette voix avait raison, et Shizuka rougit, se mordillant les lèvres. Elle avait tout d’un coup affreusement chaud, et, relevant la tête, un sourire innocent vint éclairer ses lèvres.

« Oui, Pri... Hum... Mon... Mon cœur ! »

C’était si mignon à dire ! Si Shizuka rêvait parfois d’être amoureuse, c’était bien pour ça ! Rien que pour el fait d’être couverte de mots doux... Oui, ça méritait amplement de finir amoureuse ! Elle les voyait tous défiler dans sa tête, et sentit bien qu’elle risquait de faire une overdose si Hinata continuait à l’appeler ainsi tout le temps ! Shizuka ne pouvait empêcher une vibrante pointe de fierté d’apparaître dans sa poitrine, élançant chaudement son cœur. La Princesse d’Edoras, qui l’appelait « ma chérie ».... Ma chérie !! Shizuka posa ses mains sur sa tunique, et tira sur cette dernière. Sa longue robe de guérisseuse se défit rapidement, glissant sur sa peau, et Shizuka se retrouva dans le plus simple appareil... Elle n’avait plus qu’une culotte blanche sur le corps, et posa instinctivement son bras devant ses seins, les joues toujours aussi rouges. Que lui arrivait-elle ? Que faisait-elle ?! Aucune voix ne lui disait d’arrêter, c’était même tout le contraire !

*N’aie pas honte, Shizuka... Ne cache pas ton corps, la Nature t’a voulu belle, et celui qui dira que tu es laide mérite de devenir aveugle à la seconde même...*

Quelle était cette étrange voix ? Ce n’était pas la sienne... C’était une voix douce, sereine, et en même temps chargée de passion et de joie de vivre... Un voix réconfortante et rassurante. Shizuka, lentement, retira son bras de devant sa poitrine, et releva son regard. Ses mains se serraient nerveusement, et son regard croisa celui de la femme, croisa celui de sa Princesse bien-aimée. Sa poitrine se soulevait et s’abaissait lourdement, et elle se mordilla les lèvres. Elle ne vit aucune lueur amusée ou effrayée dans les yeux d’Hinata, et sentit alors comme une petite poussée d’air frais sur son corps, qui la fit s’avancer. Un massage... C’est ce qu’Hinata avait dit, ce qu’elle voulait lui faire.

Ses mains se posèrent sur le lit, et elle réalisa que c’était probablement le plus beau et le plus confortable des lits qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de toucher... Non, elle avait même le pressentiment que ce lit serait le plus parfait qui soit. Elle s’avança un peu, à quatre pattes, et sa main alla se poser sur la jambe d’Hinata, en appui. Elle soupirait faiblement, et se rapprocha de ses lèvres. Le geste qui suivit fut presque automatique : les lèvres de Shizuka se collèrent à celles d’Hinata, et elle soupira, gémissant, se lovant contre elle.

Sa langue fila dans la bouche d’Hinata, et, pendant un certain temps, Shizuka échangea avec elle un baiser sulfureux. Elles se retrouvaient au milieu d’un lit extrêmement ferme, et, alors que sa langue jouait avec celle d’Hinata, les deux femmes reçurent alors une nouvelle pensée, amusée, et qui, en même temps, semblait... Profondément heureuse.

*Seule la plus pure et la plus heureuse des passions peut rendre ce lit confortable... Seuls les amoureux peuvent le toucher, car il a été conçu pour l’amour, et l’amour seul...*

Shizuka sut alors d’où venait cette voix. C’était celle de Raku. Par-delà la mort, sa passion et son amour sans fin pour la vie continuaient à inspirer ceux et celles qui continuaient à croire en elle.

« Masse-moi, Hinata... Masse-moi, mon amour... »

Fiévreuse, se sentant plus heureuse que jamais, Shizuka rompit ce baiser, et se roula sur le côté, se couchant sur le ventre.

Ses tatouages violets irradiaient, brillant de mille feux, répondant à la magie rose de ce lieu, une magie qui était littéralement en train de pulser. Le harem de Raku Kugaya se réveillait pleinement, dévoilant toutes ses flammes. Il avait si longtemps attendu que la vie vienne le cueillir, et ce miracle venait maintenant de s’accomplir.

Hinata laissait ses pensées les plus coquines faire surface, venant lui murmurer des choses qu'elle a peine osée imaginer, que ce soit d'elle ou venant des dires de Tsukasa, ce genre de pensée n'était pas si dérangeant ici, c'était même amusant d'y repenser. Certes elle s'était proposé de masser sa chérie mais de là à retirer sa tenue... Enfin bon, cela ne la dérangeait pas vraiment à vrai dire mais elle pensait qu'elle aurait pu simplement s'allonger et Hinata aurait fait son travail, simplement? Enfin, sa conscience avait raison, c'était bien plus amusant comme ça. Déjà qu'elle souriait jusqu'aux oreilles en rougissant face à cet adorable surnom rempli d'amour. Dieu, qu'elle aimait cette fille! Même la voir se cacher rapidement de sa nudité avec son bras en fuyant son regard, la voir ainsi, c'était trop mignon! Mais en la voyant comme ça, elle avait juste envie la câliner en la couvrant de baiser pour qu'elle retire son bras. Même pas besoin d'en arriver là – dommage – elle combattait sa gêne pour faire face à la princesse avant de la rejoindre en s'avançant doucement sur le lit, venant obligatoirement à ses lèvres. Hinata ne voyait pas d'autres façons de commencer une phrase dans une telle situation. Ouvrir les guillemets se résumait ici à s'embrasser plus ou moins longuement.

La princesse écoutait sa conscience, embrassant sa petite amie évidemment mais en rajoutant sa main parcourir la peau de sa chérie, venant caresser son épaule pour descendre le long de son bras. Sa peau était aussi douce que ses baisers. Fermant les yeux, elle se laissait faire, répondant à ce merveilleux baiser en écoutant sa conscience qui en savait des choses! Pourtant elle n'avait pas lu ce genre de chose sur le testament? Ce n'est pas comme si son cerveau lui rappelait ça? Hum? Serait-il possible que... Enfin, ce n'était pas sa priorité ici après tout. La demande de sa chérie était acceptée, naturellement. Hinata n'émit qu'un petit gloussement – alors que ce n'était pas vraiment son genre – avant de laisser Shunya se placer. Elle la rejoignait mais avant, elle se mit à genoux sur le lit, retirant son body normalement, retirant le noeud de sa ceinture pour laisser tomber sa robe. Elle se retrouva dans la même position que Shunya, en culotte, et rien d'autre. Elle sentait cette chaleur dans son bas-ventre et espérait que cela ne se voyait pas sur sa culotte? Dans le pire des cas, ça rendrait les choses amusantes quand même.

« Détends-toi mon amour... »

Elle passa sa main sur son tatouage qui s'illuminait, c'était tellement beau. Chevauchant sa petite amie, leurs fesses étaient leur l'une contre l'autre alors qu'elle se penchait doucement sur elle, passant ses mains sur ses épaules. Elle plaçait d'abord les cheveux de Shizuka d'un côté seulement pour éviter de gêner. Elle entamait son massage d'une douce façon, lentement mais c'était une lenteur agréable et sensuelle. Elle ne forçait pas, ses doigts appuyaient là où il fallait, jamais trop doucement, jamais trop fort, il faut croire que malgré le fait qu'elle soit une princesse, le massage semblait être l'un de ses dons. La princesse avait les yeux rivés sur ce dos brillant de beauté, elle était hypnotisée par ce dos qui l'attirait de plus en plus. Comment un simple dos pouvait lui donner tant d'idée très peu catholique? Surement car ce dos était spécial, celui de sa bien-aimée Shunya? Surement.

« Je pourrais te masser aussi souvent que tu le voudras... J'adore ça et de plus... je trouve ton dos très séduisant. »

Hinata ralentissait son massage pour se pencher sur elle, déposant un petit baiser entre ses deux omoplates, ses tétons avaient dû frôler le dos de sa chérie mais elle ne faisait pas ça pour l'exciter mais par envie. Envie de baiser son dos si ravissant. Même ce tatouage en bas du dos était des plus mignons. Autant en haut, elle le trouvait ravissant, autant bas, entre ses jambes vues la position de la princesse, elle le trouvait très sexy. Elle continuait de la masser, remuant un peu son bassin. Pas pour la séduire, pas volontairement du moins car en fixant son dos, elle se devait d'être honnête. Bon, elle n'avait pas vraiment menti tout à l'heure mais sa conscience lui disait qu'il était préférable de lui en faire part au plus tôt car dans un couple, on ne doit rien se cacher.

« Tu sais, tout à l'heure, cette idée de harem était plus une blague qu'autre chose mais plus j'y pense et plus... enfin, pas tout de suite mais je me disais qu'un jour, surement bien loin... je voulais dire que... on pourrait essayer? Après tout je me dit que c'est comme la nourriture, on peut pas dire ''j'aime pas'' sans avoir gouter après tout? Même si là, c'est deux choses différentes, il y a quand même une part de vérité dedans. Puis, même si mon arrière-arrière-grand-mère à fait cet endroit pour elle et sa femme, elles aimaient faire ça à plusieurs alors... pourquoi pas voir? »

C'était bien un tic chez la princesse, quand elle avait du mal à le dire, elle tournait autour du pot, changeant plus ou moins de sujet avant de le faire revenir au galop. Cependant, durant ce message compliqué à délivrer, son massage n'avait pas changé, il était toujours aussi bon. Elle se pencha à nouveau pour lui embrasser la nuque cette fois en gardant cette position le temps de délivrer son message, bien plus simple à dire cette fois.

« Mais pas avant d'avoir profité de toi durant trèèèèèès longtemps mon amour ! »

Parlait-elle en année ? En nuit ? Qui sait mais ça, c'était sincère, quand bien même Shunya serait d'accord pour partager cette idée, ça ne sera pas demain la veille !

La mystérieuse voix que Shizuka avait entendu semblait l’avoir réconforté. Elle avait tellement peur de ne pas être à la hauteur, tellement peur de décevoir son amoureuse par son inexpérience, tellement peur de se dire qu’elle ne méritait pas l’amour d’une femme aussi forte et aussi charismatique qu’Hinata, qu’elle en était généralement bloquée, figée, incapable de réfléchir, incapable de regrouper rationnellement ses pensées et de les aligner de manière cohérente. Mais, maintenant, lorsqu’elle se fût étalée sur le lit, Shizuka sentit comme une onde de sérénité la traverser, et cette onde était liée à cette douce et maternelle voix dans sa tête, qui lui avait dit de venir, qui lui avait dit de ne pas avoir peur, et qui, en somme, lui avait assuré qu’elle était pleinement à la hauteur de la Princesse. En temps normal, la guérisseuse aurait douté du bienfondé de cette voix, de ce qu’elle cherchait à lui dire, mais, là, dans ce contexte, cette voix était libératrice. Shizuka était sûre qu’elle émanait de la Reine Rose en personne... Était-ce si impossible que ça ? La magie permettait bien des choses, et Raku Kaguya avait été une femme tellement généreuse, tellement bonne, qu’elle avait probablement trouvé un moyen de lier ce lit à son âme.

Shizuka y pensait vaguement, avant de sentir Hinata venir à côté d’elle. Tournant la tête, la guérisseuse edorassienne déglutit en la voyant tranquillement continuer à se déshabiller, finissant en petite culotte. La Princesse avait un agréable corps, des petites formes qui lui allaient à ravir. Elle était magnifique, tout simplement, et Shizuka sentit sa gorge s’assécher devant cette vision enchanteresse. Oh, qu’elle était belle ! C’était Hinata, c’était son amour, et, en la voyant ainsi, la jeune femme sentit un indéfectible élan d’amour et de tendresse l’emporter, faisant frémir tous ses membres, remuant dans ses entrailles. Se mordillant les lèvres, elle la laissa s’allonger à côté d’elle, puis la masser. Les mains de la Princesse étaient douces, tendres, infiniment généreuses, et, peu à peu, la Princesse se mit au-dessus d’elle, ses doigts filant le long de son dos. Quand Hinata se pencha vers elle, Shizuka frémit. Elle sentit les tétons de la femme glisser sur son corps, et se mordilla les lèvres, avant de sentir un baiser sur son cou. Hinata avait préalablement joué avec ses cheveux, les déplaçant sur un coin. Comme une poupée de chiffon, Shizuka la laissait faire, incapable de réagir, incapable de la repousser, mais, quand elle sentit la femme l’embrasser, un soupir de plaisir intense s’échappa de ses lèvres :

« Haaannn... »

Ses muscles se tendirent brièvement, et le sceau dans son dos continuait à palpiter. La guérisseuse ne s’en rendait même pas compte, se contentant de savourer chacune des caresses de son amante. Toute nue, Shizuka planait. Hinata avait effectivement un réel talent avec les massages, et s’évertuait à le lui montrer à chaque seconde. Elle glissait sur le dos de la guérisseuse, ses mains formant comme des ondes magiques, ne laissant à Shizuka que la seule option de les savourer, et de se faire plaisir. Yeux clos, la guérisseuse était emportée sur un petit nuage, flottant dans le bonheur et dans la douceur. Une douce rêverie qui s’arrêta quand Hinata proposa à nouveau de faire de cet endroit sa fonction première : un harem.

Shizuka ne répondit pas tout de suite, et, à nouveau, son imagination s’emballa. Le lit était grand, suffisamment grand pour contenir cinq ou six personnes, et elle se voyait au milieu de ces femmes, faisant fiévreusement l’amour avec sa femme, tandis que leurs servantes et amies se faisaient l’amour entre elles, avant de les rejoindre. On arrachait Shizuka aux lèvres d’Hinata pour partager d’autres baisers, d’autres câlins... Elle sentait de multiples mains sur son corps, entendait des gloussements, des paroles vicieuses et perverses prononcer dans le creux de ses oreilles. Des lèvres caressaient ses seins, mordillaient sa peau, des ongles griffaient ses jambes... Shizuka, en d’autres circonstances, aurait été mortifiée par de telles pensées, mais, en la circonstance, elle en voyait les avantages indéniables. Faire l’amour à plusieurs... À plus de deux. C’était... Il fallait bien le reconnaître : c’était tentant.

Alors qu’elle allait répondre, elle sentit à nouveau son amoureuse se presser contre son dos, sa bouche venant glisser sur sa nuque, déposant un nouveau baiser, avec un message coquin. Shizuka tourna la tête sur le côté en souriant. Sa gêne était en train de fondre au soleil, comme un iceberg échoué sur la plage. Lentement, la glace était en train de couler sur le sable, et, en ce moment, la glace n’était plus qu’un immense bain liquide qui se diluait sur le sol, s’effritant à toute allure.

« J’y... J’y compte bien, mon cœur... Tu es la descendante de Raku Kaguya, alors... Il faut que tu sois à la hauteur de ton héritage... »

Elle se mordilla les lèvres pendant quelques secondes, avant de reprendre, un sourire espiègle sur le visage :

« Un feu brûle dans mon corps, et j’ai besoin de toi pour l’attiser et pour le calmer... »

Des années d’abstinence sexuelle étaient en train de refaire surface. Le résultat promettait d’être détonant !

Ce massage était strictement amical, voulant simplement détendre sa douce et tendre amoureuse mais c'est vrai que plus le temps passait ici et plus l'idée de la laisser repartir tranquillement n'était pas possible pour la princesse. Ce dos magnifique l'envoutait, ce tatouage luisant dans son dos, c'était comme pour lui demander d'aller toujours plus loin, de suivre ses pensées, comme lui disait cette voix. Elle n'avait pas peur de cette pseudo-conscience, c'est comme si cette voix lui était familière. Non, pas comme sa mère mais pas non plus comme Tsukasa... un peu entre les deux, comme si c'était sa mère qui lui parlait en étant libérée, n'ayant pas peur de parler sexe avec sa fille. Oui, c'était plus ou moins ça. Elle était assez d'accord sur ce délire qui lui passait par la tête, de donner à ce harem sa première orgie en l'honneur de Raku mais la façon dont le disait Shunya était amusante. Son héritage. Si le sexe était héréditaire, alors sa mère et toutes celles avant elles auraient été de très chaudes partenaires! Bon cela dit, elle ne s'était jamais demandé comment était sa mère en intimité avec son père, ce n'était pas du tout le genre de chose qu'elle voudrait voir ou même savoir. Mais vu la façon dont elle était une douce mère, elle ne la voyait pas comme Raku, pas du tout. Mais après, qui peut donner des indications à ce sujet?

Mais son petit message avait de quoi lui donner le même genre de sourire que sa petite amie, cessait son massage pour mieux la regarder avec son sourire en coin. Hinata s'allongeait sur son dos, ses deux mains posées sur ses épaules, sa poitrine se pressant contre ce tatouage envoutant, sa bouche venant souffler à son oreille des choses, des images qu'Hinata n'aurait pas dit en général. Pas aussi distinctement en images. Elle aurait surement dit cela de façon plus poétique ou plus général et vague alors que là...

« Dans ce cas, mon feu ne fera qu'attiser le tien et je m'assurais de bien t'arroser pour l'éteindre mon amour. »

Sortant à peine sa langue, Hinata venait lécher le haut de sa petite oreille toute chaude avant de se redresser pour se décoller de son corps en lui demandant doucement de se retourner avant de revenir se poser sur elle. Sa poitrine écrasant la sienne, le reste de son corps se collant au sien. Elle aurait pu de suite venir l'embrasser avec amour mais elle voulait encore la regarder un peu, admirer le visage de sa future femme, de la future mère de ses enfants – bien que théoriquement, Hinata aussi sera la mère de ses enfants – celle qui partagera sa vie, elle sera la femme de la Reine d'Edoras mais... elle n'aurait sans doute jamais trouvé meilleure femme à ses côtés.

« Je t'aime Shunya. »

Pas de « -chan » ou autres, là, elles n'étaient déjà qu'une seule femme, une seule entité liée à ce jour et pour toute la vie. Sans lui bondir dessus, elle venait embrasser sa petite amie, forçant le passage de ses mains sous son dos, l'une d'elles continuant de caresser ce tatouage qu'elle admirait tant, la seconde venait se placer en bas de son dos. Pas encore au niveau de ses adorables petites fesses mais ça ne saurait tarder. Une chose après l'autre. Elle était impatiente de revoir son petit minou entre les jambes, lui redonner de petit surnom de Shunya-nya, comme les nekos! Oh oui, elle adorait absolument tout chez elle. Même sa poitrine un peu plus généreuse que la sienne. Mais ce n'est pas grave, elle n'en était pas jalouse, elle avait une si belle poitrine rien que pour elle après tout. Ce baiser était toujours aussi tendre, aussi délicieux, elle ne voulait pas le rompre, non, pas maintenant, voulant à tout prix jouer avec sa langue, il n'y avait pas le feu, hormis en elle, alors, pas besoin de se presser et d'être sauvage. Pour l'instant du moins...

Guère à l’aise avec le sexe, Shunya était en train de se transformer en véritable usine à chaleur. Cependant, de manière assez curieuse, elle ne ressentait aucune gêne quelconque à l’idée d’être là, nue, avec Hinata... Ou, plutôt, son trouble ne la restreignait pas. Elle acceptait pleinement cette situation, convaincue qu’Hinata était bel et bien la femme avec qui elle voulait passer toute sa vie. En ce moment, cette information ne faisait aucun doute dans sa tête. Elle aimait Hinata, profondément, sincèrement, non seulement parce qu’elle était aussi la Princesse Kaguya, mas aussi parce qu’elle était Hinata. Elle était son modèle depuis sa plus tendre enfance, son héroïne, son égérie. Shizuka l’aimait, et, ce faisant, elle n’avait aucune honte à ressentir... Ou, du moins, aucune honte qui ne soit susceptible de la réfréner, de la bloquer, de la stopper dans ses pulsions. Elle sentit Hinata s’allonger tendrement sur son dos, et sentit des frissons de plaisir traverser tout son corps.

Les mains de la guérisseuse se serrèrent davantage contre les couvertures de son lit, elle se mordilla les lèvres, et sentit les mains de la Princesse parcourir son corps, ses lèvres se poser sur sa peau, mordillant cette dernière. Shizuka soupirait et gémissait, ayant vraiment le sentiment d’être au Paradis. Ce qu’elle vivait était du bonheur à l’état pur, tout simplement. Aucune hésitation, aucune once de gêne, rien ne venait restreindre les magnifiques sensations qu’elle était actuellement en train de ressentir. Elle se tortillait lentement contre son lit, soupirant, gémissant. Elle sentit la langue d’Hinata glisser sur sa peau, léchant cette dernière, caressant sa peau, ses mains se rapprochant de ses fesses. Shizuka soupira, et eut de nouvelles pensées fort peu chastes en imaginant la main de son amante caresser son délicieux petit cul.

*Vas-y, Hinata, mon corps est tien...*

Cependant, Hinata choisit de dire autre chose, et lui avoua qu’elle l’aimait, en se contentant de prononcer son nom. Shizuka rougit de plus bel, en comprenant que cet aveu n’était que l’expression de ses sentiments profonds. Faisant suite à cette phrase, Shizuka se retourna lentement, et ses lèvres allèrent se blottir à celles d’Hinata... Et, tandis qu’elle l’embrassait, et qu’elle sentait les mains d’Hinata glisser sur son corps, que leurs lèvres se caressaient mutuellement, et que leurs langues se rapprochaient, les pensées affluèrent. Des visions d’un futur romancé où elle se voyait avec sa femme, et leurs multiples enfants, des garçons comme des filles, jouant dans leur salon avec des petits trains automatiques. Shizuka avait le ventre rond, signe qu’elle attendait un autre enfant, et, loin d’en être gênée, elle caressait rêveusement son ventre. C’était une vision magique, magnifique, presque enchanteresse.

Elle se rompit en quelques secondes, et la main de Shizuka s’agrippa sur les cheveux d’Hinata, le baiser devenant plus intense.

« Hummm... ! »

La guérisseuse l’embrassait chaudement, et leurs langues finirent par jouer ensemble, se caressant mutuellement, les mains de Shizuka glissant le long de son corps, l’une sur ses cheveux, l’autre grattant le dos de son amante. Ce fut un long baiser, qui dura bien plusieurs minutes, pendant lequel Shizuka conserva ses yeux clos tout le temps de leur étreinte. Sa langue alla jouer avec la sienne, s’enroulant ensemble, et il ne se passa rien de plus que ce simple et langoureux baiser... Qui finit malgré tout par se terminer. Il se rompit doucement, tranquillement, sans violence, sans brutalité, les deux femmes restant sur la même longueur d’onde.

Un sourire naquit sur les lèvres de Shizuka, un sourire tendre et apaisé.

« Je t’aime, Hinata... Et je crois que je n’ai jamais été autant heureuse qu’en ce moment... »

La femme réfléchit un peu, puis se pinça les lèvres, un sourire ravi sur le visage :

« Non, j’en suis même sûre. »

Si Shunya s'imaginait un futur à l'eau de rose, digne d'un petit conte pour petite fille sage, Hinata en faisait de même, imaginant leur petite princesse qui lui ressemblait étant jeune mais avec les yeux de Shunya, toute belle dans sa petite robe entre ses deux mamans aux ventres ronds. Oui, imaginer donner naissance à deux enfants plus ou moins en même temps, grandissant dans deux ventres différents, ça devait être possible ? En tant que futa ou par le biais de certaines technologies même ? Enfin bon, ce n'était pas pour toute suite, même si on ne sait jamais, elles n'avaient aucun bébé en route et Shunya avait son hymen encore intact et à moins d'avoir vraiment oublié certaines choses et que Shunya lui est menti, elle n'avait rien eu entre les jambes hier soir en dehors de quelques doigts. Rompant le baiser avec sa belle, elle était heureuse d'être dans ce lit avec elle, leur amour risquait d'être toujours aussi beau que ça ? Elle n'en doutait pas une seule seconde, leur amour était un amour qui comme le phénix ne cesserait de brûler pour mieux renaître ensuite.

Shunya avait beau prononcer que quelques mots, c'était toujours des choses agréables à entendre. Hinata conservait son sourire en posant son front contre le sien en venant frotter son nez contre le sien doucement. Sa voix était toujours aussi douce pour elle, non pas qu'elle soit du genre à voir une grosse voix pour s’énerver sur les autres mais ça arrive de temps à autre.

« Dans ce cas, je ferais en sorte de te rendre de plus en plus heureuse, jour après jour, seconde après seconde. »

Oui, elle dédiait sa vie aussi à rendre la vie de sa petite amie bien meilleure encore, plus belle et plus merveilleuse jour après jour. Elle venait lui embrasser doucement son cou, le plus tendrement possible, comme si c'était la chose la plus fragile au monde avant de légèrement se redresser avec un petit sourire coquin sur les lèvres.

« Mais il y a une chose que je n'ai pas oubliée hier soir et que je veux absolument revoir... »

Oh~oh, de quoi elle pouvait bien parler ? Elle se décala un peu, laissant sa main glisser entre ses seins pour venir descendre de plus en plus bas, venant se glisser sans difficulté sous sa culotte. Ses doigts passaient à peine dessus que son sourire se faisait plus large.

« Ha ha ! Il est encore là, mon petit minou ! »

Là ou d'autres femmes veulent un terrain absolument vierge et bien doux, Hinata préférait cela chez Shunya, peut-être de façon temporaire, peut-être préférait-elle cela chez une femme ? Après tout, ça reste aussi doux sous ses doigts alors ce n'est pas gênant. Ses doigts glissaient dessus, venant trouver sa petite bouche pour venir glisser doucement son index le long de ses petites lèvres, la caressant doucement comme un petit chaton. Hinata n'était pas rapide et impatiente, oh non, elle était toute douce et gentille lors de ses caresses, ponctuant le tout avec de petits baisers rapides sur ses joues, son cou et ses jolis lèvres.

« Viens me caresser toi aussi ma petite Shunya-nya... »

Son petit surnom à elle et son joli petit minou. C'était sa Shunya-nya à elle ! Cette petite séance entre elles promettait, petit à petit, les deux demoiselles se laissaient porter par leur envie, leur pulsion, il faut dire que cette voix ne faisait que leur dire des choses très véridiques et Hinata ne pouvait résister à tout ça. Lui faire l'amour tendrement, c'est ce qu'elle voulait, un point c'est tout !

Un bébé... Hinata y songea tout comme Shizuka. C’était en soi absurde. Elles ne se connaissaient vraiment que depuis hier, et, pourtant, elles étaient là, dans l’antre secrète de la Princesse Kaguya, dans une salle secrète faite pour les Kaguya. Hinata l’avait invité dans un endroit sacré, et Shizuka allait probablement lui offrir sa virginité. Elle qui s’était toujours trouvée quelconque et sans aucune particularité exceptionnelle était prête à donner sa virginité à la Princesse, à lui donner son corps, et à porter son enfant. Cette idée, si elle était terrifiante, avait aussi quelque chose de profondément excitant et attirant. Shizuka, avec un beau ventre bien rond, sentant la vie pulser entre ses doigts... N’était-ce pas là le plus grand miracle qui soit ? La plus grande des satisfactions ? Offrir la vie ? Donner naissance à quelqu’un d’autre ? Allongée sur ce lit, Shizuka rougissait de bonheur, sans pouvoir rien dire d’autre. Elle avait du mal à parler, car le plaisir était comme un marteau qui était en train de la surcharger, de l’aplatir sur place, la transcendant en la faisant voler au loin. Hinata jouait avec elle, se lovant contre son corps, et chacun des mots de la Princesse la faisait rêver.

Shizuka était émue par tout ce qu’Hinata lui disait, et elle sentit alors sa main filer le long de son corps, se rapprochant de sa culotte, faisant rougir Shizuka. Ses cuisses se serrèrent instinctivement, un tout petit peu, et elle sentit encore une espèce de honte primaire la saisir. Shizuka ne s’épilait pas, ce qui faisait qu’elle avait, non pas une intimité bien propre et épilée, comme la plupart des Tekhanes, mais une fourrure douce et duveteuse. Elle en avait un peu honte. Shizuka s’épilait pour le reste du corps, mais son sexe... Non seulement elle n’en avait jamais vu l’utilité, mais elle ressentait aussi une certaine de frayeur à l’idée d’approcher un rasoir de cette partie de son corps, de ce trou et de cette fente. Cette crainte revint en sentant les doigts de la Princesse se glisser près de son sexe.

« Hi... Hinata, haaannn... »

Elle frissonna, nerveuse, et entendit alors Hinata lui dire de glisser également ses doigts. Shizuka s’en sentait cependant incapable. Elle n’était pas dans le même affreux état de gêne que tantôt, dans le lit de la Princesse, mais Shizuka restait malgré tout gênée, tremblotante de désir, et ayant du mal à contrôler les battements nerveux et rapides de son cœur. Elle sentit alors des caresses de vents sur ses joues, et sentit une odeur sensuelle venir dans ses narines, tandis qu’une tendre voix résonnait dans son esprit.

*N’aie pas peur, ma belle Shizuka... Tu ne feras pas de mal à Hinata... Toi, faire du mal à quelqu’un ? Ma pauvre chérie, tu en es totalement incapable... Aie confiance en toi, aie confiance en la pureté de tes sentiments pour Hinata, ma belle...*

Aussi étrange que soit cette voix, elle était aussi particulièrement délicieuse, et redonnait confiance en Shizuka. Se pinçant les lèvres, la jeune femme se pencha alors vers le corps d’Hinata, et tendit sa main. Elle sentait les doigts d’Hinata caresser ses poils pubiens, et des frissons de plaisir remontaient le long du corps de Shizuka, qui finit par poser la sienne contre le bassin de la femme, glissant sous le sous-vêtement de son amante.

« Je... Je ne sais pas co... Comment faire, Hi... Hinata... » avoua-t-elle pudiquement, les joues toutes rouges, cramoisies.

Sa main filait contre le corps de la femme, ses doigts titillant ses lèvres intimes. En sentant cette fente étroite et humide, Shizuka soupira en fermant les yeux, et se plaqua contre le corps d’Hinata, son autre main venant s’agripper à sa nuque. Ses doigts remuaient timidement, et l’un d’eux commençait lentement, mais sûrement, à s’enfoncer dans le tendre corps de Hinata, ce qui eut pour effet de crisper un peu la belle Shizuka, sa main sur la nuque de la Princesse venant à se raffermir un peu.

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