Puis il y avait l’information. Aujourd’hui serait une journée spéciale. Les cours étaient annulés. Les professeurs ne viendraient pas. Alma devait se préparer. Se préparer à quoi ? Où ? Quand ? Alma ne savait rien. De la colère montait en elle. Elle se fustigea. Elle ferma les yeux et relégua –à nouveau- dans le fond de son âme les réflexes remontants de Marischka. Elle n’était pas une bête en train de survivre. Elle était Alma. Elle savait faire preuve à l’imprévu avec un nouveau regard. Avec sang-froid. Avec préparation.
*Voilà. C’est ça. Je souffle et je rejette hors de moi le poison M. *
(M pour Marischka. Petite note qui pourrait se révéler utile si je devais relire ça un jour ou l’autre.)
*Respire. Si Shayne a congédier mes professeurs, c’est qu’elle prépare quelque chose. Je pense que j’ai bien évoluer au vu de ces dernières visites. Ça fait un mois aujourd’hui, non ? Oui. Un mois. C’est symbolique. Et je lui ai encore répété la dernière fois que j’étais prête à faire mes preuves et commencer à grimper dans le classement de ses pitoyables et ridicules élus. Ce doit être ça. Un affrontement avec l’un d’entre eux. *
Alma décide donc de se rendre dans sa serre. Un endroit dont elle prend soin chaque jour. Ses doigts caressent ce magnifique spécimen de Rafflésia, la plus grande plante du monde. Ou encore cette coquine de plante carnivore qui veut sans cesse jouer à lui mordre les doigts. Voilà, ici elle se sent bien. Alma se défait de ses vêtements. Puis elle s’assoie en tailleur, ferme les yeux et… s’immerge dans le Vert. D’abord un pied timide, comme on le fait pour tester la température de l’eau. Puis elle avance et se retrouve –métaphoriquement parlant- avec de l’eau jusqu’aux chevilles. Alma a appris à ne pas plonger trop loin dans l’esprit unique et collectif de la Nature. Avec juste les pieds dans « l’eau », elle conserve son individualité. Elle trouve alors dans cet état un moyen de se relaxer tout en aiguisant sa sensibilité.
*Maintenant, se lier en douceur. Tendre les ramifications de mon pouvoir dans le terreau de l’esprit collectif. *
Son corps frissonna. Les plantes qui vivaient au sein d’elle, celles qui demandaient justement à ce qu’elle se nourrisse comme un athlète professionnel, étaient comme euphoriques, heureuses de retrouver le lien originel. Alma ressentait alors plus précisément comme son pouvoir était intégré à son enveloppe charnel humaine. Sa maîtrise avait gagné en expérience. Mieux que ça, elle commençait à comprendre comment faire de même avec le Gris.
(le déclenchement d’une alarme végétale !)
Alma ouvrit les yeux. Elle se releva. Tranquillement, elle se dirigea vers sa salle de bains et prit une douche. Puis elle s’habilla de ses vêtements noirs qui croisaient le style gothique et militaire.
Elle était prête.
Peu importait qui avait envoyé Alma, elle était prête à remporter la victoire.
*Car la victoire est inéluctable. *