Pamela Rabbit avait une voix terrible, et déclencha, chez les gens venus la voir, une série de sifflets et d’approbations. Tout autour d’elle, une lueur verte s’échappait du sol, comme une sorte de délicieuse fumée penchant sur le rose grâce à de subtils projecteurs encastrés autour d’elle. Tout en chantant, Pamela se mit peu à peu à descendre, croisant quelques lapins.
«
You're sittin' down wondering what it's all about.
If you ain't got no money they will, put you out. »
Cette ambiance de jazz avait de quoi rappeler à Harley le passé, quand, en compagnie du Joker, elle se rendait dans des bars enfumés et des cabarets afin de discuter avec des mafieux, à une époque où Le Joker était alors un modeste inconnu commençant peu à peu à se faire une réputation. Pamela marchait lentement, le long des tables entourant l’auditoire, attirant encore des sifflets, surtout quand elle n’hésita pas à caresser les têtes de plusieurs lapins, ses doigts gantés de vert brillant glissant entre les oreilles des lapins, serrant les poils... Puis elle les relâchait, et continuait à marcher, d’un rythme calme et appuyé, véritable
diva marquant par sa présence et sa posture l’assemblée.
«
Now if you had prepared 20 years ago,
You wouldn't be a wandering now from door to door.
Why don't you do right,
Like some other men do ? »
Une voix irrésistible, qui ricochait dans toute l’assemblée, et qui amena, petit à petit, Pamela Rabbit à se rapprocher de la jeune Harley. Et, tandis qu’elle se rapprochait, depuis sa robe, quelques tentacules verts jaillirent, et se glissèrent sous la table, venant caresser les belles cuisses d’Harley, s’enroulant autour de ses jambes, avant de remonter contre sa combinaison. Les tentacules écartèrent ensuite ses jambes, et les bouts se glissèrent dessous, caressant sa peau nue. Visiblement, même dans ce monde onirique, les désirs d’Harley influaient ce dernier, et notamment le désir terrible et irrésistible qu’elle ressentait envers Pamela...
...Ce qui expliquait sans doute pourquoi Ivy était, ici, une diva.
«
Get out of here,
Get me some money too. »
Pamela termina ainsi, en se rapprochant encore d’Harley, et en s’asseyant sur la table, face à elle, penchant son corps vers le sien, laissant filer la dernière note de ce célèbre classique de musique :
«
Like some men doooooooooooooooooooooooooooooo... »
Et, tout en laissant filer la note, elle se rapprocha d’elle, et l’embrassa alors, puis les lumières s’éteignirent. Le baiser dura pendant le tonnerre d’applaudissements, puis Pamela se redressa ensuite... Et Harley sortit alors une photo de son bustier, ce qui fit sourire Pamela.
«
C’est tout toi, Harley... Je ne te vois pas pendant une éternité, et tu me parles d’une autre femme ? Ce n’est pas comme que ça marche, trésor... »
Les tentacules, qui s’étaient écartés, s’enfoncèrent alors à nouveau, glissant dans l’intimité de la femme... Et, même si ce monde était un rêve, les sensations ressenties étaient, elles, bien réelles. Pamela se pencha encore vers elle, et l’embrassa à nouveau, posant chacune de ses mains sur ses joues, et prolongea volontiers le baiser, avant de lui sourire encore.
«
Mais je sais où elle est... Ta copine a volé un gros sac de diamants à la pègre, et elle s’est réfugiée ailleurs... J’aimerais bien profiter de toi, ma belle croupière, mais... »
Ivy sourit encore, et l’embrassa une nouvelle fois, puis les tentacules se retirèrent ensuite. Pamela lui fit signe de la suivre, la tenant par la main, et elles filèrent par une porte latérale, traversant un couloir, qui les conduisit jusqu’à une porte au fond du couloir.
«
Voilà... Par là, tu peux y aller, ma chérie... Mais, si tu veux, on peut passer un peu de temps ensemble... Avant que tu ne passes aux choses sérieuses ? »
Pamela se frotta encore contre Harley, la coinçant doucement contre le mur, et l’embrassa à nouveau.
De l’autre côté de la porte, il y avait un tout nouveau monde qui attendait Harley :
Noir York City... Mais, avant de s’y rendre, peut-être voudrait-elle déjà profiter d’Ivy ?