La petite blonde connaissait bien tout ça, cette façon de se dédouaner des atrocités. Pour elle, ils étaient tous dans le même panier, après, elle voulait bien reconnaître que selon les coupables, certains étaient pire que d'autres et dans ce sens, Mélinda n'était pas la pire. Mais cela lui arracherait la gorge de l'avouer ! Cependant, Suki était têtue et n'était pas connue pour faire du favoritisme. Un esclavagiste qui a fait du mal à un esclave est aussi coupable que celui qui l'avait fait à cent esclaves ! La jeune femme se méfiait de Vanillia, elle savait bien que cette vampire n'était pas directement esclavagiste, mais elle se méfiait quand même. La femme de Mélinda Warren, elle était forcément d'accord avec la plupart de ses actions. Si ça se trouve, elle cherchait actuellement un autre point à exploiter chez Suki donc, elle préférait se méfier d'elle comme de la peste ! Son histoire n'avait rien de joyeux, d'accord, mais c'est dingue comme chaque esclavagiste tente de se donner bonne conscience, à se dire que leurs esclaves étaient heureux, que tout le monde était esclave d'une personne, d'une nation, d'une entreprise, bref, que l'esclavagisme était toujours là, sous un autre nom !
La voir se coller à elle, cherchant à profiter d'elle, que c'était usant ! Rinako était bien au courant de cette mission, de ce qui risquait d'arriver donc, on ne pouvait pas parler de la « tromper » mais Suki était un petit bout de femme fidèle. Si elle aurait pu se passer de ce genre de détail, elle l'aurait fait avec grand plaisir ! Pour elle, seule son épouse comptait, les autres femmes étaient devenue obsolète.
« Ma vie est mon choix. Jamais mes parents ne m'ont incité à devenir soldate. Si j'aurais changé d'avis, elles m'auraient autant encouragé que ma voie actuelle. »
Sur ça, Suki était comme ses parents, elles étaient encore jeunes, mais elle encourageait à cent pour cent ses filles, qu'importe si aujourd'hui, elles veulent devenir professeur ou jardinière le lendemain. Quand bien même ses parents furent soldates à Uatis, elles n'ont jamais poussé Suki sur la voie militaire. Depuis toute petite, la Celkhane a voulu aider à défendre ces pauvres gens qui ne pouvaient rien faire, arracher à leurs familles et amis, à leur Terre-Natale tout cela, car des gens riches décident pour eux ? C'était injuste et Suki défendait ces gens-là.
« Tu y vois une forme d'esclavagisme, c'est simplement des choses naturelles. Je suis soldate, généralement la journée, hors opération spéciale comme maintenant. A une heure précise, je finis, je range mes armes et je redeviens une simple citoyenne. Et les esclaves alors ? Ils se lèvent, travaillent et sont forcé à bien des taches pour vous servir, jusqu'à se coucher, recommencer, encore et encore. »
Elle n'allait pas commencer à varier ses discours, quand bien même elles pourraient dire ou prouver le contraire, tous dans le même panier. Mélinda ne le ferait pas, admettons. La belle affaire. Combien d'esclavagiste ne partage pas sa vision et se rapproche de ce que Suki a expliqué ? Bien trop. Même leur pseudo porte ouverte. Mélinda savait qu'elles viendraient, si jamais elle avait ses petits secrets, ils étaient actuellement bien cachés là ou personne ne pourrait chercher. Même si elle retournerait chaque brique ici, elle ne trouverait rien. Au pire, un petit tas de poussière oublié dans un coin ? La belle affaire.
« Me tendre le bras alors que ma visite était prévue, quelle utilité ? Ce que j'aime, c'est arrivé quand on ne m'attend pas... débusquer celui ou celle qui gère cette merde, le traîner avec moi... Et le foutre face à ses crimes ! Leurs excuses sont toujours les plus minables possible, même avec une arme sur la tempe ! Tu peux défendre ta femme, tu auras peut-être raison sur certains points, un crime reste un crime pour moi. Quand bien même tu le décor avec de la dentelle et des froufrous... »
Sur son travail, elle n'était pas la plus flexible des soldates. Que voulez-vous, on n'obtient pas un tel poste en changeant d'opinion comme de chemise ? Après tout, sur ce détail, Suki avait raison. Prévenir d'un passage ? Quel intérêt ? Même le pire des restaurateurs ou autre, à le temps de balayer devant sa porte pour que les inspecteurs constatent que tout est ok ? Pour cette journée, peut-être, mais tout le reste de l'année, alors ? Débarquement surprise, y a que ça de vrai !