Jeannie incarne:

Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.
Liliane n’est pas du genre à faire les choses pour rien. Elle admire la nudité d’Alma, trace du bout des doigts les cicatrices et autres imperfections, cette peau si douce, si chaude qui caresse la chair pâle d’Alma. Derrière, côtés, devant, elle inspecte Alma sous toutes ses coutures. Mais il n’y a rien d’érotique, rien de sexuel. Rien de… Déplacé. Au contraire, en quelque part, Alma sent comme une pointe… D’admiration? Venant de Liliane? Comme pour renforcer le « sainte » dans le titre que porte ma fille adoptive, la sainte aux plantes? Liliane conclut son observation minutieuse par un « je suis inspirée ». Elle a les yeux brillant, le regard de quelqu’un avec une idée, un plan. Qu’est-ce qu’elle a pu voir dans le corps d’Alma qui semble la motiver à ce point? Car il n’y a pas de suite intimes, pas de baisers, de caresses, rien. Juste Liliane qui a admiré… Bien…
La nudité d’Alma. « Je dois créer », annonce-t-elle peu après. « Ne m’attends pas pour dormir », rajoute-t-elle. Et sans plus d’explication, elle sort sa tablette de son sac, ces tablettes qui permettent aussi de faire du dessin et elle se met à la tâche. D’ordinaire, Liliane est « solaire ». Lumineuse. Là? On dirait… Comme un feu d’artifice? Elle est pétillante de bonne humeur. Qu’est-ce qui a pu l’inspirer à ce point en regardant Alma? Seule Liliane sait. Et en ce moment, elle est dans un élan créatif, son monde se résume à la tablette devant elle. Parfois, son rire mélodieux se fait entendre, comme ça, sans raison apparente. Ou sinon, un « tsssss » de frustration et elle efface quelque chose avant de reprendre le travail. Liliane a été prise en otage. Elle aurait pu mourir. Et quelques heures plus tard… Non. La bonne humeur de Liliane a triomphé de ce pseudo drame. Ce n’est plus dans ses pensées.
Parfois Alma entend son nom. Affectueusement. Et si elle s’approche pour voir, Liliane la chasse, pas méchamment bien sûr, en lui disant qu’elle pourra voir quand ce sera terminé. Ultimement, Alma va se coucher seule. Liliane dit qu’elle n’a pas encore terminé. Ceci dit, ma fille adoptive n’aura pas une nuit complète. Vers quoi… Quatre ou cinq heures du matin, Liliane, les yeux rouges à cause de la fatigue, vient la réveiller, toute excitée. En fait, Alma aura senti son aura, son odeur et sa chaleur bien avant de la voir… Et depuis qu’Alma connait Liliane, elle ne l’a jamais vu aussi surexcitée. Sans trop y penser, elle ouvre la lumière, manquant d’aveugler la pauvre Alma avant de lui montrer sa tablette. On dirait… Une carte du monde, dans un univers de Fantasy. Mais plus Alma regarde, plus elle réalise quelque chose. La façon dans les vallées, collines et autres sont faites…
C’est une version stylisée de son corps, en quelque sorte. Avec les cicatrices qui deviennent des lieux importants. Où les imperfections ont un passé épique. Car Liliane n’a pas que dessiné une vaste carte. Elle a créé tout un univers autour. Enfin. L’ébauche sérieuse d’un univers. Ce monde a un nom : Kano. « Ça veut dire roseau, en esperanto », dit Liliane toute excitée. Remettons les choses en contexte. Liliane a pris ce qu’Alma déteste le plus de son physique pour en faire la carte d’un monde de Fantasy avec toute une œuvre épique autour? Cette femme est folle. Personne ne fait ce genre de choses. Elle s’attend à quoi? À ce qu’Alma ait les larmes aux yeux, émue que sa petite amie tente de rendre le négatif en positif? HA HA HA! Alma n’est pas une petite fleur fragile et délicate, c’est une badass qui siégera à ma droite un jour. JAMAIS elle ne se laissera amadouer par une telle chose. JAMAIS!