Elena s’écarta finalement du corps de Luria, en lui souriant. Elle était vraiment heureuse de la revoir. Luria avait toujours été sérieuse, très sérieuse, mais, à sa manière, Elena l’admirait beaucoup. Elle resta donc près d’elle, heureuse d’avoir Luria, ainsi qu’Adamante autour d’elle.
« Je suis heureuse d’être avec vous, Luria et Adamante... Sincèrement, je... J’ai toujours eu envie de voir Lumen autrement que depuis mes balcons... »
La magicienne sourit, et pinça affectueusement la joue de la Reine.
« Allons, allons, Elena, depuis quand es-tu si sentimentale, hum ? »
Elena rougit légèrement, et secoua la tête.
« C’est juste que... Voilà ! »
Elle se racla la gorge, gênée. Luria en profita alors pour leur proposer d’aller voir un autre endroit, quelque chose qui devrait leur plaire, et Elena acquiesça. Elles se déplacèrent alors, et empruntèrent un petit escalier en bois longeant l’herbe, et qui menait près du port. En bas de l’escalier, il y avait plus précisément une promenade à faire qui filait sous la falaise, permettant de voir de sympathiques paysages, et, sur la gauche, on retournait vers le port. C’est la route que Luria prit, et, intriguée, Elena la suivit. Comptait-elle les ramener dans une auberge ? Pourtant, cette partie-ci du port était assez calme. Il s’agissait d’entrepôts généralement fermés, entreposant du matériel pour les longs trajets.
Toujours aussi curieuse, Elena suivit donc Luria, qui amena Adamante et la Reine à travers l’entrepôt, par une discrète entrée latérale. L’endroit sentait le renfermé, le moisi, et Elena se demanda si la compagnie qui gérait cet entrepôt n’avait pas des difficultés financières quelconques.
« Mais où nous emmènes-tu, Luria ? »
Mystérieuse, la guerrière ne leur répondit pas immédiatement, et préféra grimper à une échelle. Elle leur montra ainsi, en ouvrant un volet, une solitaire vue romantique. Elena sourit alors quand Luria lui expliqua qu’il s’agissait du nid d’amour de ses parents. La fenêtre donnait sur la mer, avec des bouées équipées de torches éclairant le pied de la falaise, qui plongeait dans l’eau. Au loin, on pouvait également voir les contours d’une île. Elena avait une lueur romantique dans les yeux, presque mélancolique.
« Il y a la place de s’allonger ici pour deux corps... »
Adamante sourit alors, comprenant les sous-entendus de son amie ici. Elena papillonna des yeux, et essuya du doigt les larmes qui venaient de couler sur son visage. Elle imaginait bien ses parents se coucher ici, avec un petit lit de paille, une bouteille, et passer la nuit, l’air frais de la mer caressant leurs corps nus et entremêlés.
« Les deux partageaient cet amour, Luria... Autant ma mère que mon père.
- Mais ça ne les a pas empêché de s’aimer éperdument.
- Oui... Oui, c’est vrai. »
Elle sourit alors, tout en continuant à pleurer silencieusement. Après tout, toutes les larmes n’étaient pas un mal, surtout celles-ci...