La capitale éponyme de Lumen est une immense cité maritime, au croisement de toutes les civilisations !
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A Machine For Pigs [Shad]

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Elena Ivory
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30 ans plus tôt
Jungle de Zerrikania


Il coupa la dernière branche, et releva la tête en le voyant. Le temple. Un sourire de joie étira ses lèvres, et il l’observa silencieusement, sans rien dire, pendant de longues secondes. C’était la contemplation d’une vie, la réussite de toute une expédition qui lui avait coûté des hommes, du temps, et beaucoup d’argent... Mais, face aux passions, l’argent n’était pas vraiment un problème. Le temple était là, devant lui, vestige d’une civilisation reculée. Dans son dos, les indigènes qui l’avaient accompagné jusqu’ici refusaient d’avancer, ce qui l’amusa. Ils vivaient à Zerrikania, l’une des jungles les plus dangereuses du monde, ils affrontaient continuellement des mouches qui pondaient des œufs dans leurs cerveaux, des araignées si géantes qu’elles vous avalaient la tête entière d’une morsure, des tigres féroces, des ours capables de résister à une pluie de flèches, et, pourtant, ils tremblaient comme des feuilles devant un temple abandonné.

« La superstition, se dit-il alors, voilà bien une chose étrange... Mais qu’importe. »

L’homme se retourna, et épongea son front, couvert de sueur, avant de quitter l’orée de la jungle, sortant des arbres. Le temple était en forme de pyramide, avec plusieurs escaliers qui se rejoignaient à son sommet, et il y avait, à sa base, plusieurs statues sinistres. Les Zerrikaniens lui avaient dit qu’ils l’amèneraient devant le temple, mais sûrement pas au-delà, leur guide répétant sans cesse le même mot : « ok’hba », « ok’hba »... Le mauvais œil. Pour lui, c’était tout, sauf un mauvais présage. Il attrapa sa gourde d’eau, et y trempa ses lèvres, puis commença à grimper les marches.
*
* *
Période actuelle
Bas-fonds de Lumen


« Non, non... »

Le ciel était là, si près, avec les étoiles qui brillaient sur le manteau noir. Le malheureux s’acharna encore un peu sur la grille, mais cette dernière avait beau être rouillée, elle tenait bon. Ses lèvres desséchées tremblaient nerveusement, de même que ses doigts rachitiques, et la faim, terrifiante, le tenaillait. Il était en sueur, sa vision était floue, et il voyait des formes dans l’obscurité de l’égout. Il Les entendait, il savait qu’Ils étaient là, qu’Ils le pourchassaient, et que leur sort qu’Ils lui réservait n’était pas des plus préférables. Fuir, revoir les étoiles, en cesser avec les bruits, les machines, les jets de vapeur, et les aiguilles... Oh, en finir enfin avec les aiguilles ! C’était là tout ce qu’il demandait, mais la grille était fermée. Devant cette dernière, il y avait la sortie de la bouche, et il dut se replier, avançant lentement, à tâtons, dans l’obscurité sinistre, ses mains heurtant le rebord humide et trempé du mur, heurtant de la mousse. Il ne s’en rendait pas compte, et, tandis qu’il avançait, titubant à moitié, son corps faible et malingre heurtant le mur, il revoyait les séances... Attaché, retenu par les sangles, sous une lumière éblouissante, et il revoyait les seringues... Toutes ces seringues, tant de seringues, et la douleur, la douleur... Le sang, son sang, qui filait dans les tubes, et disparaissait, avant qu’il ne soit ramené dans sa cellule, faible, cadavérique...

Il avait réussi à s’échapper, il avait réussi à fuir les contremaîtres, mais les porcs, eux... Les porcs le retrouveraient, ils avaient leur flair, ils étaient les gardiens et les ouvriers. Tout en s’avançant, l’homme sentit alors le mur disparaître le long de ses doigts, et s’avança. Il secoua à nouveau la tête en entendant un scintillement, une intense vibration dans sa tête. Le trouble fut si fort qu’il se mit à hurler en tombant sur le sol, portant ses mains à ses tempes, hurlant silencieusement.

« Tais-toi ! Tais-toi ! Tais-toi ! Pas la sonnerie, pas la sonnerie, non, non, non, non, pas la sonnerie, pas la sonnerie... »

L’être n’avait pas conscience qu’il pleurait, et se releva alors, se mettant à courir, haletant comme un fou. Ses poumons lui faisaient mal, et il avait chaud, terriblement chaud, une chaleur insoutenable, qui le faisait crever. Il courut le long des marches, un étroit escalier carré qui lui semblait interminable. Était-il en train de quitter l’Enfer ? C’était clairement le cas. Il vit une porte, et la poussa sauvagement, tout en heurtant le marchepied derrière. L’homme s’affala lourdement sur le sol, s’ouvrant le genou, mais atterrit dans ce qui était indéniablement une ruelle. En se retournant, malgré sa vision floue, il vit des points brillants dans le firmament, et tendit lentement sa main, en essayant de les attraper.

« Les é... Les étoiles, les étoiles... »

Était-ce un rêve ? Non, cette sensation de froid sur le bout de ses doigts... Ces glissements sur son nez... Non, non, rien de cela n’était faux ! Tout était vrai, tout était authentique. Il était sorti. Sorti ! Sorti ! Sorti ! Il sentit son cœur s’emballer, mais ne put guère rester longtemps couché sur le dos. Les trous dans son corps lui faisaient mal, les empreintes des innombrables seringues qu’il avait reçu. Ilse retourna alors, et commença à marcher. Il ne fit pas attention à l’affiche grandement étalée sur le mur, à sa gauche, et qui montrait une rangée de porcs, avec l’inscription suivante :

« Abattoir Mandus
Du travail pour tous ceux qui en ont besoin !
»

Il s’avança vers une grille en fer forgée au fond de la ruelle pavée, et essaya de la pousser, mais elle se contenta de grincer. Dans son dos, de grands entrepôts avec des cours et des bureaux, la lumière de chandelles s’échappant de certaines fenêtres. Il regarda autour de lui, et entreprit alors d’escalader la grille de fer. Soulever son corps chétif n’était pas bien difficile, il était d’une anorexie affolante. De plus, ne portant sur lui aucun vêtement, on pouvait voir tous ses os, qui sortaient le long de sa peau. Quand ses jambes heurtèrent le sol, il était si faible qu’elles ne le soutinrent pas, et il s’écrasa sur le ventre, son menton heurtant le sol, laissant de nouvelles traces de sang sur les pavés. Quoi qu’il arrive, il réussirait à sortir de là.

L’homme entreprit de se relever, et entendit alors, très distinctement, un grognement.

« Groooonnkk… »

Il sursauta, et se retourna, mais ne voyait rien d’autre que sa tête qui lui tournait, ainsi que des bâtiments noirs. Il se mit alors à courir, pensant aller vite, alors que, en réalité, il trottinait laborieusement. Il essayait d’appeler à l’aide, mais il n’était plus capable d’aucune pensée rationnelle, haletant rapidement, alors qu’il entendait les bruits de pas se rapprocher. Sa respiration s’accélérait de plus en plus, ses poumons hurlaient, et une masse noire le saisit, l’envoyant s’étaler contre le mur. Son hurlement fut bref, et le peu de sang qu’il lui restait vint tâcher la tête d’une créature semblant issue de l’imagination tortueuse d’un malade mental. Le porc humanoïde s’essuya les lèvres en grognant.

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Shad
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Lumen enfin ! La Louve voyait les lumières de la ville au loin sur le sentier qui la conduisait à la capitale Elle qui était juste sortie prendre l’air avait de nouveau vécu pas mal d’aventures avant de pouvoir rejoindre la capitale. Une chose était sûre, elle ne risquait pas de sortir avant un temps si c’était pour à chaque fois connaître ce genre d’aventures. Oh, mais il n’y avait pas que du négatif loin de là. Grâce à cela, l’Okami avait pu créer de nombreux liens, apprendre de nouvelles choses. Il ne fallait pas tout voir comme de la malchance.

L’Okami arriva devant la porte principale et sans se soucier le moins du monde des gardes, elle passa à côté d’eux, levant juste sa main pour une brève salutation. Fait pratique, il était déjà bien tard dans la nuit et les gardes qui tenaient l’entrée somnolaient à moitié. La Louve avait caché ses attributs dans son ample toge noire pouvant être confondu avec l’habit d’un mercenaire ou d’un assassin. Ne voyant qu’une simple silhouette, les gardes ne firent pas plus attention que cela à l’Okami. Mais si cela aurait été le contraire, Shad aurait simplement indiqué le lieu où comptait se rendre, à savoir chez un noble de la ville.

Le fait que le nom des nobliaux étaient connus par les gardes et qu’elle possédait la marque de l’un d’entre eux aurait fait pencher la balance de son côté, lui évitant ainsi une nouvelle mésaventure, si prêt de la demeure.  A cette heure-ci peu de personnes ou d’êtres se baladaient dans les rues. Seuls quelques mendiants étaient positionnés ici et là le long des grandes voies de temps à autres expulsés par une escouade de garde.  L’Okami s’arrêta un instant, observant les étoiles, songeuse.

Encore une fois, elle avait laissé à Arashi tout le travail. Oui, elle ne comptait pas Mélisandre encore dans le lot, car elle se doutait qu’elle ne lèverait pas le moindre petit doigt pour aider la Vampire. Non, elle s’imaginait déjà la démone parler à la polymorphe de façon sarcastique pendant que cette dernière effectuait une des tâches communes de la maisonnée. Certes, la Louve avait donc pensé  remplacer son amie pendant un temps, mais pourquoi ne pas rentrer avec un petit présent ? Et quoi de mieux pour la vampire qu’une poche de sang  bien fraîche ?

Le regard de l’Okami se porta sur sa droite,  exactement au début d’une ruelle qui marquait l’entrée des bas-fonds.  Elle avait souvenance qu’Arashi lui avait mentionné qu’elle cherchait ses poches de sang dans un marché noir au sein des ruelles lugubres de Lumen. Après tout ce qu’elle avait déjà vécu et vu, la Louve pouvait bien passer cinq minutes dans ce dédale peu accueillant et ressortir avec un peu de sang. Quant au maître, une petite bouteille de bière devrait faire l’affaire.. .. Non ?

La lupine s’engouffra donc dans les bas-fonds, en silence. Ses pas étaient sûrs et d’un rythme soutenu.  Le regard de Shad filait partout autour d’elle, prête à intercepter la moindre attaque sournoise. En ces lieux et en cette heure, on est jamais trop prudent. Mais, tout se passa pour le mieux.  Shad n’eut qu’un petit souci avec un soulard qu’elle esquiva rapidement tandis que ce dernier tendait ses bras dans l’espoir vain de l’attraper. Finalement, la Louve arriva au fameux marché noir et pris une petite sacoche de sang d’une créature exotique. Après avoir payé, elle retourna dans la ruelle et releva subitement ses oreilles de canidés.

« Un porc ? »

Mais quel son étrange ! Certes, on aurait dit le cri d’un cochon, mais d’un morceau de jambon enragé, non commun.  Et ce cri provenait juste de la ruelle adjacente.  Shad regarda dans la direction de cette dernière avant de courageusement, partir vers son opposée. Ce n’était pas là de la peur, mais elle n’avait encore aucune envie de fourrer son nez dans des affaires qui ne la regardaient pas et qui pourraient lui apporter un nouveau lot d’ennui. Pourtant, dans sa ligne de mire apparue bientôt un homme. Un humain dans un était déplorable qui semblait fuir ou tenter de fuir quelque chose.

L’Okami aurait pu partir, laissant la personne là, seule à son triste sort pourtant elle fit un pas vers lui dans l’objectif de l’aider. Sauf qu’à peine avait-elle entamée son mouvement qu’une masse noire fonda sur le malheureux, le tuant en le fracassant conte un mur. Le sang gicla en faible quantité et la Louve en écopa d’une partie sur son visage dissimulée sous sa capuche d’ébène. Les meurtres étaient monnaies courantes dans les bas-fonds pourtant ce qu’elle vit n’avait rien d’humain. Ou plutôt c’était une créature ignoble ressemblant à une hybridation entre un cochon et un homme. Oh, ce n’était pas les créatures moches qui manquaient ici mais cette dernière ne disait rien qui vaille à l’Okami.

Cette dernière avait deux choix possibles. Se battre ou tenter de fuir. Sauf qu’elle se doutait que fuir ne ferait que retarder le moment de l’affrontement et qu’elle risquait fort de se prendre un coup en traitre.  La Louve agita un peu ses doigts, créant quelques petites flammèches le long de ces derniers, comme pour s’échauffer. Cette fois, elle comptait en finir vite, brûler ce monstre et rentrer. Un cri strident retenti soudainement et les sens de la Louve lui indiquèrent que le combat qui viendrait ne serait bientôt plus réellement un  duel. Grognant, elle créa rapidement une boule de feu et la lança sur le monstre, dans l’espoir de le blesser mais surtout de l’aveugler.  La Louve se mis donc à courir, prenant divers passages. Derrière elle, elle pouvait sentir une présence menaçante qui se rapprochait. Elle qui pensait être en paix à Lumen, elle venait de se fourvoyer.

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Elena Ivory
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Locaux du Centaur Club


« Honnêtement, ma chère Adamante, vous auriez tout intérêt à ramener plus souvent votre joli minois dans nos locaux. Allons bon ! Qu’est-ce qui déplaît la Couronne et ses dames pour qu’elles ne se donnent point la peine de venir nous voir ? Nous sommes des êtres civilisés, nous autres, des individus de charmante compagnie, qui plus est.
Je n’en doute point, Comte... Il vous faut bien avoir à l’esprit que la Reine a bien des activités, et...
Allons bon ! La Reine dirige, non ? C’est là, à ce que je ne m’abuse, ce qu’on attend des rois et des reines, qu’ils dirigent ! Et bien, croyez-moi, ce n’est pas aux séances interminables et pompeuses du Conseil de Régence que le pouvoir se joue, ma chère, mais ici, dans mes locaux ! »

Adamante hocha lentement la tête. L’amie d’enfance de la Reine Elena Ivory n’avait rien à ajouter à ça. Elle était en compagnie du propriétaire de ce grand manoir, le Comte Auguste Flay. Flay, outre être un noble, faisait aussi partie du gratin de la haute société, comme tous les hommes et les femmes qui étaient invités aux soirées du Centaur Club. C’était un club de réflexion politique et philosophique, où on débattait de tout et de n’importe quoi : les résultats sportifs, les activités économiques, les problèmes sociétaux, la guerre... Tous les régents, ou presque, siégeaient à différents clubs, mais le Centaur Club avait pour lui d’avoir connu, il y a des années, Sa Majesté la Reine Nöly Ivory. La légende disait même que c’était lors des discussions assidues au Centaur Club que Nöly avait pu réussir à envisager le projet de réforme de l’esclavage. Ceux qui l’avaient vu ne cessaient de dire qu’elle était l’une des oratrices les plus talentueuses qu’on ait jamais vues. Elle avait clairement popularisé le succès du Centaur Club, mais, des années après, Adamante avait plutôt l’impression d’y voir un groupe de pression. Il y avait là des juges, de puissants marchands, des maîtres de guildes, et même des militaires.

Tous discutaient de sujets assez variés, et, comme à chaque fois, le cas d’Oswald Mandus fut évoqué. Ici, c’était un peu particulier, et Adamante était justement venue pour ça.

« Que pouvez-vous me dire sur Monsieur Mandus ? Pourquoi ne vient-il pas à vos réunions ? »

Un sourire légèrement amusé éclaira les visages du Comte Flay, mais ce fut quelqu’un d’autre qui répondit, un marchand, le représentant d’une guilde.

« C’est pour ça que vous êtes là, hum ? L’Oreille du Palais d’Ivoire ! J’ai eu ouï-dire que la Couronne envisageait de rendre visite à l’abattoir Mandus. Je ne peux que comprendre ce point de vue, car, qu’avons-nous là, si ce n’est l’histoire à succès d’un généreux mécène ?
Contre toute attente, Monsieur Mandus a su injecter sa fortune dans des bâtiments désaffectés des bas-fonds, et sa politique économique a permis de relancer l’activité de ce secteur. La Couronne envisage même de lui remettre une médaille pour le récompenser de son succès, mais il est assez difficile d’avoir des informations sur lui.
Monsieur Mandus n’est plus venu à une seule des réunions du Centaur Club depuis la mort de ses enfants, ma chère, intervint alors un avocat, en train d’allumer un cigare. C’est un homme très occupé, en vérité. J’imagine que vous connaissez sa petite histoire, n’est-ce pas ? Elle a tout d’un roman, et je crois même qu’on chercherait à en faire des pièces de théâtre. Un immigré tekhan qui a racheté une ferme esclavagiste des environs, et l’a retransformé en ferme agricole, en proposant à tous les esclaves de devenir ses ouvriers, et en les affranchissant. Il a racheté personnellement toute leur valeur. La fortune de Monsieur Mandus, initialement, provient de sa mère, une femme d’affaires tekhane, de la vieille école... Ce genre de femmes qui trouve que les hommes ne sont pas tous des macaques tout juste bons à péter sur leur siège. »

Une véritable histoire de rêve, oui... Oswald Mandus était le fils d’une riche Tekhane, qui avait fait fortune dans les nouvelles technologies, et qui, comme Maître Lavolé venait de l’indiquer, avait refusé de modifier génétiquement son fœtus, une pratique courante à Tekhos pour s’assurer de n’avoir que des bébés de sexe féminin. Oswald était un homme doué, un petit génie, mais il avait choisi de s’immigrer à Lumen, en profitant de l’argent de sa mère. Avec cet argent, cet homme, pétri d’idéalisme, grand amateur de voyages exotiques et de safaris, avait racheté une ferme esclavagiste. Il avait racheté les hectares, la bâtisse, ainsi que tous les esclaves, et avait proposé à ce dernier de travailler pour lui, d’être logés, nourris, et payés. Sa ferme avait plutôt bien marché, et, il y a environ trente ans, Oswald avait effectué son dernier voyage exotique, dans la redoutable jungle de Zerrikania. Il en était revenu changé, et avait décidé de s’implanter à Lumen, et de créer un abattoir. Il avait alors commencé à fréquenter les membres de la haute société, qui voyaient en lui un bourgeois de province, un vulgaire pécore. Il avait réussi à convaincre une guilde de racheter à bas pris des entrepôts désaffectés dans les bas-fonds. Utilisant ses fonds, Oswald avait payé une guilde de construction et de maçons, afin de transformer les bâtiments, en embauchant les ouvriers sur place, généralement des vagabonds. Il avait embauché des crieurs publics, afin d’annoncer à toutes les tavernes qu’il embauchait. Ce qui était troublant, c’était que, s’il avait acheté les entrepôts désaffectés il y a trente ans, il n’avait réellement commencé les travaux qu’il y a un peu plus d’une dizaine d’années. Vingt ans d’écart. Certains l’expliquaient pour des raisons financières. Pendant ces vingt ans, il avait continué à étendre son activité agricole dans la campagne, avant de finalement construire son abattoir, en plein cœur de la ville, convoyant les porcs depuis ses nombreuses porcheries.

Avec son argent, Oswald avait rénové une vieille église à côté de l’abattoir, et rénové plusieurs orphelinats, tout en permettant à des boutiques de rouvrir. Oswald Mandus était ainsi devenu quelqu’un dont on parlait de plus en plus. Le seul point d’ombre de son histoire concernait la mort de ses deux fils : Enoch et Edwin, des jumeaux. Oswald avait un immense manoir le long de la falaise, et on disait que ces derniers étaient tombés dans la mer, lors d’une violente tempête. Leur dépouille n’avait jamais été retrouvée, et, folle de chagrin, la femme d’Oswald, Lily Mandus, s’était suicidée. Mandus s’était alors dévoué intégralement à son abattoir, et au renouveau de Lumen, afin de pouvoir oublier sa souffrance.

La Reine avait décidé qu’il fallait encourager ce genre d’initiatives, et c’était dans cette optique que la Couronne avait décidé de visiter l’abattoir, d’ici quelques jours, afin d’y faire un discours, et d’offrir à Oswald Mandus une récompense : le consacrer Chevalier d’Honneur de Lumen, une haute distinction, amplement méritée. Amplement.

Près de l’abattoir Mandus, les grognements sinistres du monstre firent frissonner les gens endormis à côté, déclenchant des cauchemars. On aurait cru entendre un cochon en train de grouiner. Le porc était en train de s’occuper de sa nourriture, quand il sentit une odeur fraîche. Il se retourna alors, en voyant une silhouette méconnaissable...

« Groooooonnnkkkk !! » rugit-il.

La silhouette balança alors sur lui une boule de feu, et sa peau s’enflamma. Les grognements du porc se transformèrent en couinements, et le monstre se roula sur le sol, essuyant les flammes. Sa peau était très résistante, mais ça faisait tout de même mal. Furieux, il se mit alors à la poursuivre, en grognant, ses pas foulant le sol. Il courait à quatre pattes, et était donc assez rapide, bondissant par-dessus les caisses et les tonneaux, manifestant une vivacité dont on ne l’aurait pas cru capable, au vu de son ventre énorme. Il portait de sinistres vêtements rapiécés. Il la poursuivait, sans savoir que les pas de cette dernière allait la conduire droit sur une patrouille.

En effet, Shad, en courant, finit par débarquer sur une artère un peu plus grande, et heurta le plastron d’un homme en armure, la faisant rebondir.

« Halte ! Qui va là ?! s’exclama l’homme, surpris.
Une Okami ! Et habillée comme une voleuse, qui plus est ! » cracha un autre.

Les gardes crurent alors entendre des mouvements venant de la ruelle, et brandirent leurs hallebardes. Deux d’entre eux pointèrent des arbalètes. Ils crurent alors entendre un sifflement strident, et se regardèrent entre eux. Personne d’autre ne vint. S’ils lèveraient la tête, ils auraient vu, se découpant dans l’obscurité, sur un toit, une silhouette qui les observait, portant un costume, et un singulier masque. La silhouette sembla brièvement les observer, avant de disparaître comme elle était apparue.

Quant aux gardes, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils ne faisaient guère confiance à l’Okami.

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Re: A Machine For Pigs [Shad]

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Shad
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« Notes bien tout »
« Entendu »

L’encre coula jusqu’à la pointe de la plume et cette dernière fila sur le papier, laissant une calligraphie des plus parfaite malgré la vitesse d’écriture. Le jeune domestique effectuait l’ordre son maître, le duc Weisstone et ce dernier ne manquait pas de jeter de furtifs regards sur la feuille, vérifiant si son domestique ne manquait rien. Il fallait prendre tout en note, tout ce qui avait été dit. C’était une de ses manies et bien qu’il ne dise peu de choses pendant ces réunions, les notes qu’il prenait pouvaient s’avérer utile. Par le passé, elles avaient permis de régler un conflit entre deux riches barons, chacun clamant de part droit de naissance, une parcelle de terre bien précise leur était attribuée.

Les fameuses notes du duc avait permis de mettre de la lumière sur cette affaire. En effet, lors d’une réunion antérieur, un duo  discutait dans son coin, ne prenant pas gardes à faire attention à leurs dires. Le domestique avait donc tendu l’oreille et noter ce qui se racontaient, la plume marquant parfaitement  que les deux barons étaient en réalité de la même famille et que cette querelle de terrains n’avaient pour but que de détruire et ruiner leur famille. Une histoire de vengeance construite depuis des années mais démantelée rapidement.

La plume fut replongée dans l’encrier, l’imbibant. Le domestique observait les convives tour à tour et à chaque fois que l’un d’eux ouvrait sa bouche, il  se tenait prêt à écrire. La discussion ce soir tourna autours de Mandus. Le Duc de Weisstone n’avait pour le moment pas encore plongé plus en avant dans le dossier de cet homme. En réalité, il n’en avait pas besoin. Les deux hommes se connaissaient et faisaient affaires ensembles, ou du moins,  le Duc de Weisstone de par ses fiches pouvait renseigner Mandus sur plusieurs faits. Nouveaux arrivants et employés potentiels, nombres de porcs abattus et encore pleins de petites joyeusetés administratives.

« Et vous, Sir John Weisstone, que pensez-vous de ce brave individu ? »

L’homme concerné releva son visage, observant son interlocuteur sans un mot. Ce qu’il pensait de Mandus ? Lui dire la vérité ne serait pas une bonne chose, pas encore, voire jamais.  Le Duc tapota sur la feuille de son domestique, deux petits coups rapides avec son index, lui indiquant qu’il commençait à oublier de retranscrire ce qui était dit.

« Mundus est un visionnaire, un homme d’Etat pour le peuple.  Vous savez autant que moi quels sont ses hauts-faits, ce qui a pu faire pour tant de personnes dans le besoin, et tout ce qui fera encore.  Cet homme doit être remercié à sa juste valeur. Grâce à lui, les Bas-Fonds de Lumen changeront bientôt de couleur »

Pour en être une, rouge, comme le sang.



« Putain de bordel de merde ! »

Elle jura, à voix haute. La Louve courait dans les ruelles sombres des bas-fonds, jetant de temps à autre des regards par-dessus son épaule. Elle pouvait voir aisément l’immense masse noire qui la poursuivait et qui semblait peu à peu gagner du terrain. Elle se mit donc à son tour à courir plus vite, coupant par une artère, son élan étant brusquement  stoppé par un impact.  L’Okami avait fait plus attention à surveiller ce qui était derrière elle plutôt que devant elle et venait tout simplement de rentrer dans un soldat d’une des nombreuses patrouilles de la ville. Le choc, la fit reculer, tomber même.

Et alors qu’elle secouait sa tête pour remettre ses idées en tête pendant que les gardes lui jetaient des regards suspects, le sien pu entrevoir une étrange silhouette sur le toit d’un bâtiment désinfecté. Un homme portant un étrange masque, curieusement lié à ce monstre cochon issu de nulle part. L’Okami voulu l’indiquer aux gardes, leur dire de se retourner, mais l’inconnu était déjà parti, tout comme son ancien poursuivant. Tenter de désigner un lieu vide ne servirait à rien, surtout pour le moment où la suspicion se lisait sur les visages des soldats.

« On l’embarque, elle m’a l’air bien louche »

Disant ces mots, il s’avança vers l’Okami et lui agrippa le bras, la forçant à se relever. Chose qu’elle fit, mais une fois debout elle tira sur ce même bras, se dégageant de l’emprise qui était dessus.  Le geste fut mal pris et la pointe d’une hallebarde vint se poser contre la gorge de la Louve, menaçante. Aucun mot ne fut soufflé, juste quelques regards lancés. Shad pouvait s’enfuir, mais à quoi bon ? De plus, il était fort probable qu’ils l’emmènent se faire interroger et elle n’avait absolument rien à cacher.

« Hey regardez-ça ! »
« Hey ! Remettez-ça tout de suite là où vous l’avez trouvé ! »

L’objet délesté était la fameuse poche de sang. Une Terrande, se promenant le soir dans les bas-fonds sans collier, ni chaînes, avec un habit de type assassin et possédant une poche de sang dans l’une de ses poches, voilà un fait qui pouvait faire naître beaucoup d’interrogation. On lui attrapa rapidement les poignets, les mettant dans son dos, reliés par une chaîne. La lupine leva les yeux au ciel.

« Un simple, suis-nous s’il te plait aurait suffi. Je n’avais pas l’idée de m’enfuir, et je vais répondre à vos questions. Car vous devez sans doute en avoir et..Non je ne suis pas une voleuse. Je porte juste cet habit quand je sors en ville au lieu de vêtements plus féminins pour éviter de me prendre des remarques salaces. »

Les gardes se regardèrent en silence avant que le bruit d’une claque vint tarir le silence qui venait de s’imposer. La lupine l’accusa, tournant son visage vers le sens opposé pendant l’impact avant de refaire front.  On l’encercla par la suite, à la manière de surveiller un impur de la société, l’entraînant vers l’un des nombreux bastions.

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Elena Ivory
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La prison du bastion comprenait une grande cellule commune assez sale, avec de la paille, de la poussière, et plusieurs individus. Ils étaient déjà là quand on poussa la Okami à l’intérieur. Les gardes de la patrouille firent rapidement leur rapport au sergent, indiquant qu’ils avaient surpris cette Okami en train de rôder dans les bas-fonds, près de l’abattoir Mandus, et qu’elle détenait une poche de sang, probablement volée. Le sergent, qui était près d’une table, et en train de manger, leur ordonna de repartir, tout en contemplant la poche de sang. Différentes hypothèses se bousculèrent dans sa tête : vampirisme ? Sorcellerie ? Alchimie ? Le sang avait bien des utilités, et celui-là semblait plutôt frais. Il lui faudrait certainement interroger la détenue, et cette simple idée suffisait à le faire soupirer d’ennui. Il n’avait tout de même pas que ça à faire, et remit donc à plus tard l’interrogatoire.

Pour lui, le constat était simple : cette Okami n’avait rien fait d’autre que de se trouver dans le coin avec une poche de sang. La patrouille l’avait arrêté, car la garde avait reçu des ordres très précis émanant du Palais d’Ivoire : renforcer et accroître les patrouilles autour de l’abattoir Mandus. La Reine de Lumen comptait y organiser une visite bientôt, et il était impératif que la visite se déroule sans anicroche. En conséquence de quoi, le général responsable de la sécurité de la ville avait ordonné qu’on multiplie les patrouilles autour de l’abattoir, et qu’on arrête toute personne suspecte. Du fait de ces directives, le sergent avait une recrudescence de détenus supplémentaires, comme cette Okami.

Il buvait un peu de vin, tandis que, pendant ce temps, les prisonniers regardaient cette petite Okami en frissonnant, certains ricanant grassement en mimant le geste de se masturber.

« En v’là bien une belle poulette, tiens !
Tu suces combien, chérie ? » grogna un autre homme, avec des dents pourries.

Les hommes ricanèrent, crachant sur le sol, essuyant avec leurs haillons la morve qui coulait parfois de leurs nez. Les bas-fonds portaient plutôt bien leur nom. Ces gens étaient analphabètes, n’avaient aucune réelle forme d’éducation, et, face à une femme, était bien incapables d’avoir un autre comportement que celui de vouloir la sauter. Or, les autres vagabondes des bas-fonds n’étaient pas vraiment des canons de beauté. Forcément, en voir une qui avait l’air lavée, et qui ne puait pas les rats crevés ou les pieds sales, il y avait de quoi exciter les hommes.

Entendant ces bruits, un garde se rapprocha des barreaux, et donna un coup dessus avec son arme.

« Fermez-là, pas d’esclandres, ou j’en fous un dans le trou ! »

Le trou était une sorte de gibet qui menait directement aux égouts, et dans laquelle on suspendait un prisonnier pour plusieurs heures, s’il commettait des impairs. Le garde reporta ensuite son attention sur la Okami. Il était un peu plus poli que les simples gardes de la patrouille.

« Le sergent va venir vous interroger d’ici une dizaine de minutes. Je ne pense pas que vous serez retenue ici toute la nuit, mais, avec l’annonce de la visite de la Reine à l’abattoir, nous avons reçu des directives très précises. »

Le garde retourna ensuite à sa table, continuant à jouer aux dés avec son collègue.

« Honnêtement, commenta son collègue, je ne comprendrais jamais l’engouement de tous ces richards pour cette bande de rascals…
Mandus n’est pas un homme très sain d’esprit... On dit qu’il vit tout seul dans son manoir, qu’il aurait renvoyé tous ses domestiques à la mort de ses fils. Tu as vu sa baraque ? Elle est immense, le long de la falaise... Tout seul là-dedans, j’en frissonne...
Mouais... M’est avis qu’y doit quand même y faire rentrer une ou deux putes, de temps en temps... Mais y a pas de mal, hein ; j’aurais aut’chose à fiche que surveiller ces troufions, moi aussi, j’irais m’en secouer une grosse, de temps en temps. »

Dix minutes s’écoulèrent, sans que le sergent ne vienne. Il fallut finalement attendre une demie-heure avant que ce dernier ne descende. Les deux gardes se redressèrent immédiatement, un peu gauches, s’empressant de se mettre au garde-à-vous.

« C’est bon, c’est bon, grommela le sergent. Libérez la Okami.
Hein ? Mais…
Depuis quand discute-on les ordres de son supérieur? Putain, libérez-là, ou je vous fous aux latrines ! »

Surpris, les deux gardes obtempérèrent. Ils attrapèrent les clefs, et tournèrent la grille. Un homme s’approcha alors, quémandant sa liberté, et se reçut un coup de pied dans le ventre, le repoussant. On remit à Shad ses effets personnels.

« Ton maître est venu te chercher... Enfin, il a envoyé un de ses majordomes. Il nous a dit qu’il avait besoin de sang pour sa femme, qui serait hémophile, ou quelque chose comme ça. »

Il y avait de quoi interpeller Shad. Le « maître » attendait la créature dehors. Le majordome mentionné par le sergent n’était nullement l’envoyé d’un maître. Il avait été envoyé par quelqu’un d’autre, afin de trouver cette femme. Dans les bas-fonds, les informations circulaient assez vite.

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Shad
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La Louve suivit sans résistance les gardes jusqu’à la prison, ne disant aucun commentaire, se contentant d’écouter, d’observer en silence. Une fois arrivée à destination, la lupine laissa son regard filer sur les détenus déjà présents. Ces derniers ne manquèrent pas de vite l’interpeller, ne laissant aucun sous-entendu quant à leurs pensées. Elle les observa simplement en biais, émettant un léger grognement. Qu’un seul d’entre eux ose la toucher et il ne saurait plus se servir de ce qui lui sert de membre masculin.

Le rapport fut également donné à l’un des gardes de la section qui expliqua ce qui allait suivre à la Okami.  Cette dernière hocha simplement la tête en signe d’affirmation. Un simple interrogatoire, ce n’était vraiment pas la mer à boire. Bien qu’elle aurait préféré rester en dehors de la cellule commune, elle dû s’y rendre, donnant ses effets personnels.  La louve s’installa sur une espèce de petit rebord dans le mur, une jambe pliée contre elle, l’autre repliée, son bras droit passant sur son genou et sa main gauche étant apposée contre le sol froid. Et dans cette posture, elle observait et attendait.

Un homme s’approcha, un détenu,  une main déjà dans ce qui lui servait de pantalon. L’Okami ne bougeait pas, l’observant avancé. Il arriva face à elle et sans la moindre gêne, sortie son membre de sa prison de tissu, le secouant devant la Okami, se masturbant même un peu devant ses yeux.

« Allez ma pute, fais ton travail ! »


« Oh mais avec joie… »Susurra t’elle,  d’un ton étrangement roulant.

L’Okami descendit de son perchoir et se mis à genou face à l’humain. Sa main vint saisir délicatement la verge qu’elle couvrit d’une simple petite caresse appuyée. Sans doute la dernière. La Okami n’allait pas aimer ce qu’elle allait faire, mais cela ne durerait que quelques temps, à peine deux trois à trois secondes. Elle sortit sa langue et donna un coup sur le gland. Le goût, l’odeur, tout était infecte. L’homme frissonnait, ne pouvant attendre plus, il posa ses deux mains derrière la tête de Shad, faisant cogner son gland contre ses lèvres fermées.

Un petit rictus s’afficha sur le visage de la Okami cette dernière ouvrit la bouche et laissa le membre entrer en elle, dans cette petite cavité étroite. Mais alors que le détendu commençait à se retirer pour entamer une série de mouvement, elle claqua fermement sa mâchoire. En tant que Okami-Louve elle possédait une meilleure dentition qu’un humain lambda et ses crocs coupèrent d’un coup sec le chibre de l’homme, qu’elle recracha par terre. Le malheureux  tomba à genoux sur le sol, sa main sur son entre-jambe coupée au trois-quarts, le sang dégoulinant de ce dernier.

« Haa…haa sa…salope ! »

En guise de réponse, l’Okami s’essuya ses lèvres d’un revers de la main. Un peu d’eau pour lui faire passer cette expérience ne serait pas de refus. Elle retourna par la suite là où elle se trouvait quelques secondes plus tôt, ignorant complétement la souffrance du détendu. Il n’avait qu’à pas la prendre pour une pute. Elle jeta également un regard aux autres prisonniers, observant leur réaction. Le fait de  la voir amputé l’un des leurs de son plus cher atout avait dû en refroidir plusieurs. Bien, au moins, elle serait tranquille.

Le temps passa sans aucune nouvelle anicroche. L’homme fut emmené à l’infirmerie du bastion pour être soigné, ses cris ne pouvant pas passé inaperçu. La lupine repensa à ce que lui avait dit le garde quelques minutes plus tôt. La reine devait se rendre à l’abattoir. Cet abattoir devait donc se trouver dans les bas-fonds mais savaient-ils pour les hommes-porcs ? Avaient-ils la moindre idée qu’un fait inconnu se tramait dans ces sombres ruelles ? L’Okami en doutait fortement et si la Reine de Lumen venait à aller dans ces rues, elle risquait d’y rencontrer la mort au tournant. Elle en ferait donc part pendant l’interrogatoire qui mettait du temps à venir.

Le sergent arriva enfin et la Louve fut surprise d’entendre qu’on la libérait. Elle sortit donc de la cellule, récupéra ses affaires et se stoppa net dans son élan, entendant l’explication  de sa libération.

« Pardon ? »

Quelque chose n’allait pas. Ce que cet homme disait sonnait vrai pour lui mais tellement faux aux oreilles de la Okami. Elle croisa ses bras sur sa poitrine et secoua sa tête en signe de négation avant de regarder le sergentl.

« Mon maître ne sait pas que je suis enfin de retour à Lumen et ne m’a pas envoyé chercher une poche de sang. Ce sang est destiné à l’autre esclave, un vampire, donc cela ne peut pas être sa femme. Qui que ce soit dehors, je ne la connais pas. De plus, j’aurais aimé vous parlez d’un évènement dans les bas-fonds. Un meurtre plus précisément, commis par une ignoble créature. J’ai cru comprendre que la Reine allait s’y rendre. N’est-ce pas risqué ? »

Rester à voir maintenant s’’il allait la croire ou non. Les meurtres étaient monnaies courantes dans les bas-fonds mais mieux valait être prudent. Le regard de la Louve glissa de l’humain jusqu’à la porte, se demandant qui était la personne qui était venue la chercher. Pour elle, il ne pouvait s’agir que d’un homme servant cet étrange individu au masque aperçu plus tôt. Shad avait été témoin d’un meurtre, alors il était donc évident qu’on essaye de la faire taire. La Okami reporta par la suite son attention sur le sergent, demandant :

« Je souhaiterais voir la personne ici si possible. Je ne sortirais pas de ces murs sans savoir à qui ou à quoi j’ai affaire. »

Autoritaire ? Un peu dirons-nous. En tout cas, elle prouvait aux gardes et aux détenus qu’elle ne se laissait pas marcher dessus et qu’elle n’obéissait pas aveuglement à des ordres données car elle était en bas de l’échelle sociale de Terra. Finalement, un garde sortie de la prison, partant chercher l’étrange inconnu.

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Elena Ivory
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Demande de RP
À Lumen, il était assez fréquent que les gardes arrêtent des esclaves en fuite. Leur mission était alors de les enfermer, et de publier une annonce, retransmettant des informations sur ces derniers. Les éventuels maîtres se manifestaient ensuite, et, par une décision de justice, on leur remettait l’esclave, ou pas, selon les différents éléments de preuve fournis par l’esclavagiste. Si l’esclave et l’esclavagiste étaient tous les deux d’accord, il n’y avait pas de procès. En pratique, un esclave en fuite était cependant rarement d’accord pour retourner entre les griffes de son maître, et indiquait que cet homme n’avait sur lui aucun pouvoir d’autorité. Pour éviter que n’importe qui ne vienne reprendre l’esclave, un procès était donc organisé, mais était généralement fait le jour même, ou le lendemain. Les esclaves étaient souvent marqués par leurs propriétaires, quand ces derniers étaient des professionnels, ou de riches propriétaires. Les problèmes étaient un peu plus fréquents quand le propriétaire était un simple particulier. Ainsi, quand la Okami annonça au sergent que cet homme ne pouvait pas être son maître, ce dernier grommela dans sa barbe. Il devait probablement s’agir d’un faussaire, mais, dans ce cas, il allait falloir organiser une confrontation, et procéder à des interrogatoires, et probablement rédiger un procès-verbal, à communiquer au Ministère public, afin qu’un procès puisse avoir lieu. Or, le sergent n’avait pas spécialement envie de se lancer dans une telle aventure. Cependant, il connaissait son métier, et, avec la venue de la Reine, s’il négligeait de faire correctement son métier, d’appliquer les procédures prévues, il risquait d’avoir des problèmes.

Les problèmes allèrent en s’accentuant quand la Okami lui signala qu’il y avait eu un meurtre près de l’abattoir.

« Hein ?! » s’étonna-t-il donc.

La patrouille qui avait intercepté la Okami aurait normalement du voir le corps, si elle n’avait pas été perturbée par la venue de cette Okami. Il y avait cependant d’autres patrouilles, et, si un meurtre avait eu lieu dans les environs de l’abattoir Mandus, il était probable que des gardes l’avaient déjà remarqué. Même les criminels et les forbans habituels l’avaient compris : avec l’annonce d’une visite de la Reine de Lumen, les gardes ne pardonneraient aucun impair. Tous les vagabonds avaient été délogés à grands coups de pied dans le derrière, les vendeurs à la sauvette avaient vu leurs biens être confisqués pour pratiquer du commerce sur un espace public sans autorisation préfectorale, et les ivrognes avaient tous fini en cellule de dégrisement, recevant au passage quelques coups, coups qui avaient été indiqués par le médecin chargé de les évaluer comme antérieurs à leur période de détention, bien entendu.

Un meurtre, ça pouvait avoir de fâcheuses conséquences, surtout si c’était dans le ressort territorial du bastion. Certes, la responsabilité du sergent ne serait pas directement affectée, car il n’était pas responsable des trajets des patrouilles, mais il avait quand même suffisamment d’autorité pour servir de bouc-émissaire parfait.

« J’ai cru comprendre que la Reine allait s’y rendre. N’est-ce pas risqué ? »

Le sergent cligna lentement des yeux, en observant ce petit bout de femme. Elle n’avait pas vraiment l’air d’une esclave classique... Elle avait même été jusqu’à sectionner en deux le sexe d’un poivrot, qui finissait régulièrement en prison pour attoucher des prostituées, sans qu’elles ne l’aient autorisé à faire ainsi. Son sexe allait certainement être recousu, et le sergent s’apprêtait justement à prévenir le propriétaire de la Okami qu’il allait devoir payer la facture. Un autre souci en plus !

« Évidemment que ça l’est, répliqua l’homme, agacé. Si c’était une promenade de santé, nous n’aurions pas doublé les patrouilles ! »

La Okami demanda ensuite une confrontation, et le sergent grommela à nouveau, passant une main sur sa bouche, tout en faisant les cent pas. Non, il n’aimait pas ça, vraiment pas. Il réfléchit rapidement.

« Bon... On va monter à l’étage. S’il y a effectivement un meurtre, c’est un crime, et je vais devoir t’interroger, vu que tu es un témoin. Maître ou pas maître, tu ne sortiras pas d’ici avant que j’en sache un peu plus sur tout ce foutu bordel. Viens, quittons cette crasse puante.
Hey, chef, grogna un détenu, moi aussi, j’y ai vu un mort ! ‘Pourriez pas me bichonner un peu, moi aussi ?
Moi’si, chef, m’si moi ! »

Le sergent soupira à nouveau, puis grimpa les marches, finissant au rez-de-chaussée du bastion, où il indiqua à la Okami de s’asseoir près d’une table, dans l’endroit servant de réfectoire. Le sergent alla voir un simple homme, et lui dit de partir avec un collègue, et d’aller du côté de l’abattoir Mandus, où il y aurait apparemment un cadavre.

« Si vous trouvez un corps, dépêchez-vous de vous ramener le cul. Trouvez la patrouille la plus proche, délimitez une scène de crime, il faudra que j’en informe le Procureur. »

Le Procureur déléguerait cette affaire auprès d’un magistrat, comme le prévoyait la loi. Il ordonna également qu’on aille lui chercher le « maître » de la Okami, tout en allant chercher un bloc de notes, avec un encrier.

« Commençons par le commencement. Ton nom. »

Il le nota en haut de la page. Cette page blanche servirait à retranscrire l’interrogatoire, et on pàouvait sentir que le sergent était perturbé. Quelques gouttes de sueur filaient le long de sa tête, et le « maître » entra. Il portait un léger manteau pour se protéger du froid, et abattit sa capuche, accompagné par deux gardes. C’était un bel homme blond avec une barbe finement entretenue, un peu sauvage.

« Je vous remercie, Commandant...
Sergent, rectifia l’homme. Cette Okami… Shad Hoshisora… Certifie ne pas vous appartenir, alors que vous avez indiqué être son maître, et être, en ce sens, indiqué à la libérer.
Je ne suis pas son maître, reconnut l’homme, mais je cherche effectivement à la libérer.
Non, mais c’est quoi, ce bordel ? Vous êtes qui, alors ?!
Quelqu’un qui cherche à libérer une femme que vous soupçonnez d’être une esclave, sans avoir aucune preuve formelle. Quels sont les motifs de son incarcération ? Est-ce une garde-à-vue ? Si oui, quelle infraction a-t-elle commise ? J’ignorais qu’un arrêté royal avait décrété un couvre-feu dans notre ville. »

Le sergent grommela. Un tel aplomb... Ce ne pouvait être qu’un de ces maudits avocats. L’homme s’avança rapidement.

« Cette femme a signalé un meurtre, et c’est en ce sens que je la retiens. Mes gars sont un peu à cran, et j’envisageais de la libérer, de toute manière. Quant à vous, vous allez me dire immédiatement qui vous êtes.
Je suis Jacques de Malenbraix, avocat.
Et ça vous prend souvent, de venir au secours des Okamis, comme ça, à l’improviste ? »

Lentement, les deux hommes se regardèrent, avant que l’avocat ne réponde :

« Ma cliente désire s’entretenir avec cette Okami au sujet de ce que cette dernière a aperçu près de l’abattoir. »

Le sergent cligna lentement des yeux.

« Ça par exemple ! s’exclama-t-il en tapant du poing sur la table. Il semblerait que tout le monde soit au courant de cette histoire sauf moi. Et vous avouerez que ça tombe plutôt bien, j’étais en train d’interroger Mlle Hoshisora à ce sujet. Maintenant, vous allez me faire le plaisir de décarrer d’ici, maître de Malenbraix. Vous empiétez sur une enquête officielle, et je pourrais très bien vous faire boucler pour me calmer les nerfs ! »

L’avocat hocha lentement la tête, puis s’écarta, ne trouvant rien à redire. Le sergent attendit patiemment que l’homme sorte. Tout ça était bien mystérieux : un meurtre, un avocat qui débarque comme par enchantement... Les hommes du sergent étaient perturbés, tandis que ce dernier était de plus en plus convaincu qu’un meurtre avait bel et bien eu lieu.

« À nous, maintenant. Que faites-vous à Lumen, Mlle Hoshisora ? Que faisiez-vous près de l’abattoir Mandus ? Que faisiez-vous avec une poche de sang en votre possession ? Et, surtout, qu’avez-vous vu, très précisément ? »

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Re: A Machine For Pigs [Shad]

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Shad
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L’annonce du meurtre semblait réveillé le sergent, ou du moins, le surpris assez pour que son attention soit portée sur la Louve.  Cette dernière aurait pu rire face à l’air hagard de cet homme, pourtant elle n’en fit rien, se retenant. Cela aurait pu être mal vu et elle ne désirait pas d’autres complications. Surtout que l’Okami disait la vérité, elle avait bel et bien était témoin d’un meurtre et  l’annonce de la venue de la Reine en ces lieux malfamées l’avait poussé à en faire part. Cependant qui disait être témoin d’un meurtre dans les Bas-Fonds disait également un lot de soucis en perspective.

Mais la Okami ferait face à toutes les interrogations qu’elle pourrait susciter. Hochant la tête, elle entreprit de suivre le sergent avant une main rêche attrapée son appendice caudale au même moment que des misérables mentaient en prétendant avoir vu également un meurtre.  Le dos de la Louve fut parcouru d’un rapide frisson et cette dernière se retourna rapidement, plongeant sa main à travers les barreaux, attrapant le col du détenu. D’un geste vif, elle le tira vers elle, faisant percuter son visage que les barres de métal, grondant :

« Oses encore me toucher pourriture et tu verras ce qui t’en coûteras. » le menaça t’elle, son regard plongé dans le sien, un air déterminé pouvait se lire sur son visage. Elle relâcha par la suite le poivrot et retourna auprès du Sergent, abaissant quelques peu la tête.

« Désolé pour ce petit incident. »

Quoi que, elle n’était pas si désolé que ça. L’Okami en avait plus qu’assez que juste parce qu’elle était une Okami, les hommes pensaient pouvoir la toucher comme bon leur semblait. Hors, cela était faux, mais cette idée avait été ancrée dans  l’esprit des habitants de Terra depuis des milliers d’années. Un Okami pouvait être utilisé comme bon leur semblait et en croiser une qui n’écartait pas les cuisses immédiatement relevait presque du miracle. En pensant à cela, la Louve soupira, s’installant à la fameuse table indiquée par le sergent.

Posant ses coudes sur la table et joignant les mains, la lupine attendit patiemment que le sergent revienne avec de quoi noter. Intérieurement, elle espérait ne pas devoir se répéter sans arrêt. Quand il lui demanda son identité, elle ne lui donna en premier lieu que son prénom, n’utilisant plus son nom depuis quelques mois. Mais sous l’insistance du sergent et surtout d’un point de vue administratif, la Louve lui indiqua son identité complète avant de tourner son regard vers un petit groupe de personne qui arrivait. Un groupe qui composait l’homme s’étant fait passé pour le maître de la jeune louve.

La lycane ne pipa mot observant l’inconnu, l’écoutant et surtout le sentant de là où elle se trouvait. Si cet homme disait bien la vérité et était un avocat comme il s’était présentait et  surtout s’il n’avait aucun rapport avec l’abattoir, la Louve ne devait déceler aucune odeur propre à cette dernière sur cet homme. Et ce fut le cas. Ni traces d’odeurs de porcs, de sangs, de tripes. Aucunes flagrances également d’un masque qu’il aurait pu porter.  Au moins,  Shad savait que cet avocat n’était pas envoyé par cet étrange homme masqué qu’elle avait vu plutôt.

Le maître fut remercié et l’interrogatoire commença.  Croisant ses bras devant elle, la lycane écouta les questions du sergent, prenant une petite inspiration avant de répondre.

« Je vais tenter de vous répondre comme je peux, Sergent. Pour commencer, au sein de la ville, je suis esclave –du moins si on pouvait la qualifier comme telle- du Duc Belmond »

Afin d’argumenter ses paroles, la Louve montra son poignet droit imberbe au sergent, poignet qui afficha bien vite la marque de noblesse de la dite-demeure avant de disparaître aussitôt selon la volonté de Shad. Reposant sa main, elle reprit calmement.

« J’ai été absente pendant quelques temps et à mon retour, j’avais pris la décision de chercher une poche de sang pour mon amie Arashi qui est également au service de cet homme. Elle m’avait fait part d’un endroit où je pourrais en trouver, ce n’était simplement donc qu’un petit présent, rien d’autres. Quant au fait que je me suis retrouvée face à ce fameux meurtre…Disons qu’une fois le produit acheté, j’ai pu entendre une sorte de grouinement, comme un cri de porc. Ce dernier venant juste la rue adjacente, j’étais partie dans le sens opposé pour éviter de me retrouver à nouveau impliquer dans des affaires sordides. Sauf que, ma route croisa celle d’un homme dans un état lamentable et avant même que je puisse lui venir en aide, une espèce de monstre mi humain, mi porc l’avait attaqué, tué et surtout, commençait à le dévorer. »

La lycane marqua un arrêt, levant son index comme pour mettre bien l’accent sur un fait :

« Et non ce n’était pas un Terrranide, cela n’avait rien à voir avec l’un des miens, qu’il soit des contrées chaudes ou froides. C’était plus une sorte d’hybridation crée par un esprit dément. Enfin, par la suite,  n’ayant aucune envie de me battre, je pris la fuite et percuta donc l’un des fameux gardes d’une de vos patrouilles. Et si ces derniers s’étaient retourné tout en regardant en hauteur, ils auraient pu voir un homme portant un masque de porc… Voilà tout ce que je sais, libre à vous de me croire ou non»

Un nouveau soupir s’extirpa de ses lèvres. Il ne la croirait jamais, la prendrait sans doute pour une folle, une menteuse. Pourtant, elle lui avait dit la vérité.  Pensive, la lupine observa la porte close, se demandant si l’autre humain était encore présent derrière et l’attendait. Reportant son attention sur le sergent, elle le questionna :

« D’autres questions Sergent ? »

Ou allez-vous me laisser sortir ?  En réalité, la lupine se doutait bien qu’il devait encore en avoir ou si ce n’était pas le cas, la cliente de cet avocat en aurait assurément.

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Elena Ivory
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Jacques de Malenbraix, si tant est que ce soit là son vrai nom, n’avait plus rien à faire du côté du bastion, et choisit de prudemment s’écarter, afin de ne pas attirer inutilement l’attention des gardes. Il avait usé de l’élément qui l’avait toujours caractérisé le plus : le culot. Il espérait que le sergent l’oublierait, et n’irait pas faire une enquête auprès du barreau de Lumen. Comprenant des milliers d’avocats, le barreau était une véritable structure administrative, avec un important secrétariat, passant une bonne partie de son activité à recenser les activités des différents avocats qui existaient : leurs associations au sein des cabinets, leurs domaines, vérifier leurs diplômes, leurs accréditations, ce genre de choses. Jacques de Malenbraix ne figurait nullement sur le registre de l’ordre des avocats de Lumen, et n’avait aucune carte, ou aucun document officiel, permettant de justifier son statut. N’importe quel avocat était inapte à agir en justice, ou à participer à un interrogatoire de police, s’il n’avait avec lui un petit papier, qui était délivré par l’ordre des avocats de Lumen, et qui attestait que son propriétaire était bien un auxiliaire de justice, habilité à accomplir les trois missions traditionnelles d’un avocat : l’assistance, la représentation, et le conseil. Ce papier était un arrêté nominatif, qui était pris par l’ordre, signé par le bâtonnier, et tamponné par le service administratif du Palais d’Ivoire en personne, la justice étant, par excellence, une prérogative régalienne. En d’autres termes, Jacques avait tout intérêt à ne pas traîner, sous peine d’attirer l’attention des gardes. Or, s’ils apprenaient qu’il se faisait passer pour un avocat, il risquait gros.

S’il était entré dans ce bastion, c’était pour déposer dans un coin un petit objet cylindrique, qui semblait tout droit sorti d’un film d’espionnage tekhan. Jacques avait placé un émetteur, et retourna chez lui, dans une planque sordide des bas-fonds. Il s’assura que personne ne l’observait, et referma derrière lui la lourde porte, puis grimpa à l’étage, où se dressait un énorme appareil : le récepteur de sa balise, avec une antenne radio. Il l’alluma, et écouta l’enregistrement de la conversation entre la Okami et le sergent.

Un porc... Des grouinements... Jacques réfléchit silencieusement, pendant de longues minutes, à la lumière d’une chandelle brûlant sur son bureau. Ce matériel de télécommunications venait tout droit de Tekhos, et attestait l’appartenance de Jacques à un réseau d’espionnages. Jacques réfléchit rapidement, avec le sentiment lourd que le temps jouait contre lui, et que la visite de la Reine allait être décisive. Si l’homme était venu, c’était parce qu’un des gosses du quartier lui avait dit qu’il avait vu une patrouille arrêter une Okami, près de l’abattoir Mandus. Or, Jacques avait dit qu’il voulait être au courant de tout ce qui se passait près de l’abattoir Mandus. Comme il payait généreusement les enfants, ces derniers ne se posaient pas de questions, mais il savait que c’était risqué. Tôt ou tard, un généreux mécène comme lui allait s’attirer des ennuis auprès de la faune locale, mais il n’avait pas le choix. Et le temps pressait. Jacques était saisi d’un affreux pressentiment.

*Il faut que j’aille voir cette histoire de plus près... Cependant, cette Okami... Si elle a vraiment vu cet homme-porc... Serait-il possible que tout ça soit vrai ? Ces disparitions, ces enlèvements ? Je ne saurais y croire...*

S’attirer la confiance des gens des bas-fonds était particulièrement difficile, et il avait fallu à Jacques des semaines pour que certains acceptent de parler. Oswald Mandus... Toute son enquête portait sur l’homme le plus populaire de Lumen, cet homme si parfait, mais dont l’histoire avait quelques virgules ratées. Ce qu’il avait appris n’était rien de concret, simplement des rumeurs... Des rumeurs autour de gens qui disparaissaient, des ouvriers, de simples vagabonds... On prétendait que des chariots silencieux venaient autour de l’abattoir la nuit, convoyant d’énigmatiques cargaisons dans les égouts.

Finalement, Jacques prit sa plume, ouvrit une lettre, et réfléchit un peu, puis commença à écrire. Il dut tremper sa plume à plusieurs reprises dans son encrier, tout en tirant sur sa pipe. Quand il eut terminé, il relut sa lettre, puis la fourra dans une enveloppe, et la scella. Il sortit ensuite de son abri précaire, et s’avança à travers les rues silencieuses, hanté de cauchemars et de fantômes. L’énigmatique personnage se dirigea vers une maison, et tapa contre la porte en bois de cette dernière, jusqu’à ce qu’elle s’entrouvre. Il tendit alors la lettre, accompagnée de quelques piécettes, devant un homme peu accueillant.

« Transmets cette missive à ta matrone, dans les plus brefs délais.
De la part de qui ? aboya l’homme.
Dis-lui que c’est Jacques, et que c’est urgent. Des vies sont en jeu ! »

L’homme grogna. Il arriverait à s’en rappeler, et Jacques s’écarta. Il était temps pour lui d’aller inspecter cet abattoir. Il prendrait sûrement des risques, mais l’homme était confiant. Il était un espion royal, après tout, et ses compétences ne résumaient pas qu’à connaître le droit. Advienne que pourra, l'homme s'enfonça dans la nuit.

Le lendemain, il ne reparut pas, et, quand les policiers arrivèrent autour de l’abattoir, personne ne le vit.

Le lendemain matin, une scène de crime avait effectivement été dressée près de l’abattoir Mandus. La rumeur se propagea rapidement, et on parla d’un cannibale, afin de désigner l’état du pauvre homme. On aurait dit qu’il avait été recraché des gorges de l’Enfer. Il était maigre comme un clou de girofle, et était contre le mur, baignant dans une flaque de sang, avec des traces de morsures profondément enfoncées dans sa poitrine, qui lui avaient arraché une partie du corps, comme si quelqu’un avait cherché à le dévorer vivant. Les badauds surprirent quelques mots échangés par les miliciens, des gens nerveux, qui repoussaient rapidement les curieux. Certains gardes soupçonnèrent la présence d’un « loup-garou », et cette rumeur enfla, dans les rues de la ville.

Shad, quant à elle, avait été relâchée. Si elle disait vrai, elle disposait d’un soutien influent en ville, et il ne voulait pas qu’un noble lui tombe dessus. Un duc, qui plus est ! Le pauvre sergent avait déjà bien assez d’ennuis comme ça, et se trouvait sur la scène du crime, au petit matin, en attendant la venue d’un agent spécial, un inspecteur royal, dépêché exprès par le juge d’instruction chargé de l’affaire.

Vers dix heures du matin, une calèche s’approcha de l’antre de Monsieur Belmond. La calèche était escortée de six chevaliers dans d’élégantes armures étincelantes, amenant les quelques badauds à les observer, médusés.

« C’est la Garde royale ! »

L’élite de l’élite, ce qui revenait à dire que la personne à l’intérieur de cette calèche était un officiel, venu tout droit du Palais d’Ivoire. La calèche s’avançait le long d’élégantes rues pavées aérées et grandes, dénotant avec l’ambiance étriquée et sinistre des petites rues qui circulaient le long des bas-fonds. Elle s’arrêta devant la porte du manoir, et l’un des hommes descendit de son cheval, s’avançant élégamment vers la porte, pour toquer à l’entrée.

« Je suis le Chevalier Grégoire de Montmirat, annonça-t-il d’une voix forte à l’individu qui l’accueillit, et j’ai avec moi une convocation officielle du juge d’instruction, Maître Montfils, demandant expressément à ce que la dénommée Shad Hoshisora nous rejoigne dans la présente calèche pour un entretien. »

Grégoire de Montmirat avait en main une missive officielle, signée par le juge d’instruction, et contresignée par la Reine de Lumen, ce qui revenait à dire que la personne se tenant dans la calèche était, si ce n’est la Reine, au moins un proche. La missive précisait qu’il s’agit d’une convocation en vue d’obtenir des informations au sujet d’un meurtre ayant eu lieu la nuit précédente, auquel Shad aurait été témoin.

La femme à l’intérieur de la calèche n’était pas la Reine, mais c’était tout comme. C’était Adamante Mélisi, la seconde de la Reine.

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Shad
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Plusieurs fois, Shad avait dû répéter son histoire, rentré dans certains détails, donner plus de compléments pour que le rapport soit au maximum complet. L’agacement pouvait se lire sur son visage. Oui, la Louve en avait plus qu’assez de répéter à chaque fois les mêmes choses et avait surtout l’impression qu’on ne l’écoutait pas.  Son récit, elle avait dû le compter bien une dizaine, se faisant couper à certaine partie pour avoir plus de précision. Précision qu’elle pouvait donner ou non. Quoi qu’il en soit, la lycane fut coopérative et donna le maximum d’information qu’elle possédait. Bien évidemment, certain fait ne pouvait être pris en compte par un humain, comme par exemple l’odeur.  Shad avait une grande mémoire olfactive et avait mémorisé dans un coin de son esprit l’odeur du monstre mais il n’était pas aisé pour elle de la décrire au sergent. 

L’interrogatoire s’étala sur une durée de trois bonnes heures. La Okami fut la première surprise en s’apercevant du temps qu’ils venaient de passer dans cette pièce servant de réfectoire.  Au bout d’une heure, l’Okami avait demandé un verre d’eau afin d’avoir de quoi étancher sa soif. Verre qu’on lui apporta et qui fut à moitié vidé dès  les premières lampées. A force de parler, de se répéter, la Louve avait eu soif.  Finalement, après une dernière rectification, une énième répétition des faits, la Okami fut relâchée.

Cette dernière observa avant tout les alentours, se demandant si cet avocat était toujours dans les parages. Après s’être assurée que ce n’était pas le cas, et prenant garde qu’il n’y avait pas d’individus liés à ce meurtre, portant sur eux, une odeur de porcs, la Louve partit rejoindre la demeure où elle séjournait actuellement. L’habitation au vue de l’heure tardive devait être plongée dans le calme.  Un baume au cœur réchauffa  Shad. Enfin, elle allait pouvoir se reposer un peu et espérer que toute cette histoire soit finie.  Une fois arrivée à destination et tombante de fatigue, elle partit rejoindre les bras de Morphée,  rejoignant rapidement le royaume des songes.

….

Le jardiner venait d’arracher les dernières mauvaises herbes qui poussaient dans le jardin. S’épongeant  son front plein de sueur à l’aide de son avant-bras, il s’appuya par la suite sur son râteau, soufflant. Le travail n’était en soit pas bien compliqué, ni même exténuant, mais la chaleur accablante en cette saison le rendait plus ardu.  Il releva cependant son menton, intrigué par les coups portaient à la porte. Etant le seul domestique prêt de cette dernière, il  était de son devoir d’aller voir de quoi il s’agissait.  Soupirant, il déposa ses affaires dans un coin, pensant les ranger après ce petit interlude.

Quelle ne fut pas sa surprise quand il se retrouva devant un garde royale ! Bouche bée et stoïque, la première de ses interrogations étaient de se demander ce qu’une personne de ce rang viendrait faire en ces lieux. Surtout qu’on ne lui avait pas parlé d’une quelconque visite. Ni à quiconque au sein de la demeure d’ailleurs.  Un regard de suspicion traversa les yeux de l’homme quand le chevalier quémanda à voir la Okami qui avait été acheté il y’a quelques temps par le maître de maison.  Le jardinier tourna rapidement son visage vers la bâtisse, se demandant ce qu’elle avait pu faire pour attirer pareils soldats ici.

« Je vais vous la chercher Messire. »

A ces mots, il s’inclina légèrement en guise de respect et fila droit vers l’immense maison.  La Louve quant à elle s’était levée tôt et avait rattrapé tout son retard, s’octroyant pour le moment une petite pause bien méritée. Debout devant une table à plusieurs trous, une queue de billard à la main, Shad se demandait sur quelle boule de couleur elle pourrait frapper pour être sûre de ne pas jouer pour rien. Tournant autour de la dite table, elle se pencha par-dessus par la suite, ayant fait son choix. Et alors qu’elle allait frapper, et tenter de rentrer une boule à l’allure carmin, une entrée fracassante du jardinier lui fit stopper son geste.

« Shad ! Tu dois  aller dehors ! »
« Et pourquoi ? »
« Tu es convoquée par missive royale au sujet d’un meurtre dont tu serais témoin. »
« J’ai déjà dit tout ce que je savais à ce sujet, ils ne vont pas me faire répéter la même chose à chaque fois si ? »
« Tu dois y aller… »
« Tu penses que si je tape dans la bleu, elle peut percuter la rouge et… »
« SHAD ! »
« Ca va…j’y vais.. »

Grommelant quelques peu, la Okami rangea en quatrième vitesse le billard, déposant la queue contre le mur, à l’endroit prévu à cet effet. Soupirant, elle s’habilla également, troquant sa robe contre  la tunique qu’elle met lors de ses sorties. Royaux ou pas royaux, elle ne comptait pas sortir en petite tenue.  Finalement, elle sortit, se présentant à l’entrée, saluant le chevalier.

« Vous m’avez demandé ? Il me semble pourtant avoir dit tout ce que je savais au Sergent. Enfin..En quoi puis-je vous être utile ? »

On ne lui donna pas plus d’informations, lui demandant simplement de monter dans la calèche. Haussant un sourcil d’interrogation, la Louve se demandait même si cela ne sentait pas le piège à pleins nez. Pourtant,  l’armure des gardes prouvaient le contraire. Tout autour d’elle, Shad pour entendre les quelques murmures qui émanaient des passants. C’est sûr qu’une Okami rentrant dans une calèche royale, cela n’avait rien de banale. Une fois à l’intérieur, elle fut assise face à la seconde de la reine de Lumen.  L’Okami hocha la tête pour la saluer, et devait avouer qu’elle n’avait strictement aucune idée à qui elle avait affaire en cet instant.

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Elena Ivory
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Demande de RP
Grégoire de Montmirat n’était pas un homme très compliqué. Sa vie, en réalité, était fort simple. C’était un chevalier, et il avait prêté serment à la Couronne de la défendre, et de servir les intérêts de Lumen. Point. Grégoire ne se posait pas beaucoup de questions, et accomplissait avec diligence ses obligations. Ayant reçu une savante éducation religieuse, il accomplissait ses fonctions. Il sentait bien que la Couronne s’était affaiblie, mais il avait eu pour père un compagnon de guerre de Liam Ivory, et avait grandi en entendant les nombreux récits vantant les récits de bataille de Liam Ivory, un Roi noble, quelqu’un qui saurait enfin redonner à Lumen sa splendeur. Avant l’arrivée de sa fille, Lumen était déjà en train de sombrer, de ployer sous l’influence des criminels, qu’ils soient des délinquants, ou du côté de la loi. Le Lion, lui, était un gage de pureté, un symbole, rappelant à tous ces cancrelats et à toutes ces hyènes que le temps des guépards et des lions existait toujours. Personne n’avait dit à Grégoire pourquoi il fallait que cette Okami vienne. Il le fallait, c’est tout. Raison d’État. Il fut agacé quand cette dernière demanda pourquoi, mais sut le masquer.

Les gens n’avaient plus confiance, car ils avaient perdu leurs valeurs, là était le problème. Ils ne croyaient plus en rien, et, quand on ne croyait plus en rien, on devenait méfiants, on devenait égoïstes, suspicieux. La défiance du peuple à l’égard de la Couronne en était un exemple. Grégoire de Montmirat n’était pas spécialement un démocrate, et, si ça n’avait tenu qu’à lui, il y a longtemps qu’il aurait démantelé en personne toutes ces guildes, tous ces aristocrates prétentieux qui prétendaient qu’il était temps pour l’État de n’être plus qu’un simple appareil de gestion des affaires publiques, et de se désintéresser de sujets qui le dépassaient. Le chevalier guida la femme vers la calèche, et cette dernière y pénétra.

Il n’y avait pas de garde à l’intérieur, rien d’autre que deux confortables bancs, une femme, et un petit plateau comprenant quelques croissants. Une délicieuse odeur de parfum régnait dans le logis, et la calèche se mit rapidement en marche. Devant la Okami, il y avait une femme dans de courts vêtements, et une longue chevelure de feu. Adamante était surtout remarquable par ses yeux jaunes, qui illustraient le fait qu’elle était une magicienne. Tous les magiciens n’avaient pas les yeux jaunes, mais ceux qui avaient les yeux jaunes étaient, sauf de rares exceptions, des magiciens.

« Je suis heureuse de te voir, Shad, et je te prie de pardonner cet attroupement un peu solennel. Tu n’as pas à t’inquiéter, je ne te veux aucun mal... C’est même tout le contraire, en réalité. »

Elle voyait bien que Shad ne la connaissait pas, et, en soi, ce n’était pas surprenant. Adamante ne faisait aucun discours public, et, quand elle participait à des évènements commémoratifs, elle se faisait rarement remarquer, restant près de la Reine, mais toujours en retrait. Il n’y avait guère qu’au sein du Palais d’Ivoire et des clubs de soirée comme le Centaur Club qu’on entendait parler d’elle. Adamante Mélisi, la fameuse dame d’honneur de la Reine, sa plus intime conseillère, et son amie d’enfance. Les mauvaises langues disaient que ces deux femmes baisaient ensemble, et les langues de serpent qu’Adamante était une sorcière manipulant la Reine, pour en faire son pantin, et ainsi permettre aux Mélisains de commander Lumen, et de parvenir ainsi, progressivement, à définitivement contrôler le royaume.

« Sache que, si j’ai voulu t’avoir auprès de moi, c’est parce que je crains pour ta vie. Comme on a du te le dire, je suis Adamante Mélisi, et je suis, entre autres choses, l’une des proches conseillères de la Reine. Nous avons eu vent du crime sinistre auquel tu assisté, et la Reine pense que, en tant que témoin unique de ce drame, tu es en danger. »

C’était en tout cas ce que disait le rapport que la Reine avait reçu hier, de la part de Zephyr. Un rapport, qui correspondait en réalité à la lettre remise par le fameux Jacques de Malenbraix, espion au service de la Couronne, tout comme Zephyr, officiellement une activiste révolutionnaire, en réalité une espionne et tueuse travaillant pour le compte direct des Ivory, et qui connaissait les passages secrets et les runes permettant d’accéder au Palais d’Ivoire. Elle avait apporté la lettre en main propre, et Jacques y parlait de Shad, en expliquant qu’elle allait probablement être victime d’une tentative d’assassinat.

« Nous avons pu lire le témoignage que tu as confié au sergent Palinco ce matin, et il est intéressant... Notamment la partie sur cet homme avec un masque de cochon. De toi à moi, il y a aussi une petite tâche dont j’aimerais te confier. Mais nous aurons le temps d’y revenir. En attendant, si tu as faim, n’hésite pas à prendre l’un de ces croissants. Nous ne devrions plus tarder. »

La calèche ne prenait pas la route du Palais d’Ivoire, mais empruntait un autre chemin, et termina sa course devant un immense manoir en bout de rue. Un portail en fer forgé était à l’entrée, et un beau jardin était à l’avant, avec une fontaine. Le manoir comprenait trois étages, et plusieurs ailes. C’était la demeure d’Oswald Mandus, et on pouvait voir que le jardin n’était pas entretenu. Il était envahi par les mauvaises herbes, et le lierre s’attaquait aussi partiellement à la fontaine.

Une calèche était déjà à l’intérieur du manoir, devant le perron menant à la porte. Le perron se composait d’un double escalier filant à gauche et à droite, pour passer ensuite sous des colonnes en marbre. D’autres gardes étaient là, ainsi qu’une autre femme. C’était la Reine de Lumen, Elena Ivory. Tout simplement. Tout en descendant de la calèche, Adamante expliqua à Shad quelques éléments supplémentaires :

« Je t’expliquerai tout plus tard, Shad, mais j’ai besoin que tu te fasses passer pour notre domestique. Ceci permettra d’éviter d’éveiller les soupçons de Monsieur Mandus. »

Adamante avait conscience que tout ça semblait sembler relativement incongru pour Shad, si ce n’est fantaisiste, mais le temps jouait un peu contre elles. La Reine se rapprocha d’elle, et salua Shad.

« Ainsi, c’est toi, la courageuse Okami qui te promène toute seule dans les bas-fonds de la ville après la tombée de la nuit... Je suppose qu’Adamante n’a pas eu le temps de tout t’expliquer en détail, mais, comme tu le sais peut-être, il est prévu que, d’ici quelques jours, je doive aller visiter l’abattoir de ce cher monsieur Mandus. Je ne peux pas encore te l’expliquer en détail, mais, pour te donner un aperçu, le meurtre que tu as vu, et ce que tu as vu, peuvent être comme les petits rouages d’un engrenage s’insérant dans une machinerie dont tu n’as pas sans doute pas encore totalement conscience... Et moi non plus, pour être exact. Si j’ai décidé de te convoquer, au risque de passer pour une folle aux yeux de mes détracteurs, c’est parce que j’aimerais que tu analyses quelque chose dans le manoir de cet homme, et que tu me dises s’il t’évoque quelque chose. Disons que ce serait comme un service rendu envers le pays, et une manière de nous aider à éclaircir ce drame. »

Elena parlait d’une voix calme et déterminée. Elle portait une élégante robe, et termina :

« Es-tu prête à nous aider ? »

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Shad
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Quand la lycane rentra dans la calèche, la première impression qu’elle eut fut qu’on tentait de la mettre à l’aise. Elle s’’était assise comme demandée sur l’un des bancs, juste en face de la seule personne présente dans la calèche.  Cela ressemblait fortement à un interrogatoire en lieu clos pour la Okami et elle commençait à nouveau pourquoi diable elle venait d’être à nouveau convoquée. Surtout pour des informations qu’elle avait déjà donné. Mise à part cela, la lupine devait bien avouer que l’odeur des croissants était toujours plaisante et réveillait les papilles. Ainsi que quelques vieux souvenirs.

S’installant pour être à son aise, légèrement adossée contre le dossier du banc,  sa jambe droite passant au-dessus de la gauche, un bras replié vers le ventre, l’autre main sous le menton, la Okami écoutait attentivement ce qu’avait à dire la personne en face d’elle. Shad la laissa parler tout du long, ne lui coupant pas la parole, changeant de temps à autres d’expressions.  Oh, bien évidemment, elle était encore surprise de se retrouver en présence d’une personne régnant au palais d’Ivoire et elle était même encore en train de se demander si tout cela n’était pas un rêve, ou une mauvaise blague.

Comme la Louve avait pu le craindre, le sujet du meurtre dont elle fut le témoin fut remis sur le devant de la scène. Quand Adamente lui confia qu’elle craignait pour sa vie du fait qu’elle était  le seul témoin de ce meurtre odieux et qu’elle risquait fort d’être la cible de tentative d’assassinat, la lycane eut un sourire cynique. Ce n’était pas la première fois et ce ne serait ni la dernière fois que sa tête serait mise à prix. De plus, un fait sonnait étrangement faux dans les oreilles de l’Okami. Pourquoi la Reine de Lumen viendrait-elle réellement à la protéger d’une mort prochaine ? Alors que pour sa part, elle n’avait pas entendu beaucoup de récit sur le fait que la souveraine aidait les personnes, humains, Okamis et créatures dans le besoin. Pour la lupine, il ne s’agissait rien de plus qu’une demande égoïste, un simple moyen de se protéger d’un danger que la Reine ne connaissait pas encore complétement.

Pourtant, elle en fit pas encore part, mais garda cette hypothèse dans un coin de son esprit. De toute façon, Adamante était toujours en train de parler et elle ne parvenait pas à rentrer dans la conversation. Au moins, on pouvait dire qu’elle était éloquemment douée. Quand elle lui parla d’une tâche, la curiosité naquit dans le regard de la Louve. Qu’attendait donc cette femme ?  La Okami leva la main  en signe de refus pour les croissants, prenant enfin la parole, maintenant qu’Adamante avait terminé son récit et ses explications :

« Merci pour les croissants mais je n’ai pas faim actuellement. Donc, si je résume bien.  Comme je suis l’unique témoin d’un meurtre perpétré près de ce fameux abattoir Mandus et que la Reine doit y faire une visite, ma vie serait en jeu ? Pardonnes-moi d’être aussi cynique mais….Ne crains-tu pas plutôt pour la vie de la Reine ? »

Au moins, ses doutes étaient mis sur le tapis. La lycane avait encore de nombreuses questions à poser pour tirer tout cela au clair. Mais le changement soudain de la diligence vers un lieu différent que le palais d’ivoire ne manqua pas de piquer encore plus sa curiosité. Où diable l’emmenait-elle ?  La Louve poussa un léger soupir en attendant la demande, comprenant mieux ce qu’on commençait à attendre d’elle.

« Il aurait était plus judicieux de faire part que je devais venir en tenue de servantes et non dans celle que je porte actuellement. »

Shad ne dit pas plus. D’un côté, elle ne voulait plus savoir plus de cette histoire mais d’un autre, son intuition la forçait à en savoir plus. Malgré tout, elle marquait un point sur un fait. Si elle devait jouer les domestiques, la tenue qu’elle portait n’était vraiment pas appropriée à un tel rôle.  Enfin, elle se doutait bien que si on lui avait fait telle demande, la calèche devait comporter en son sein quelques accoutrements plus appropriés.  Le reste du trajet se fit sans un mot, la Louve se contentait d’observer l’extérieur, pensive.

La première impression qu’elle eut quand elle foula le sol de l’extérieur de la demeure Mandus était déjà un léger sentiment de malaise. Ce manoir immense, jaugé sur le sommet d’une falaise avait de quoi rendre mal à l’aise quiconque. Surtout au vue de son état déplorable et l’air de la mer qui était censé être vivifiant n’avait que pour effet d’arracher un frisson à la Okami. Cette dernière se tourna vers la Reine et néanmoins, se força à s’incliner légèrement en guise de salutation. L’écoutant attentivement, elle prit à son tour la parole, ne se souciant pas des marques de respects. Du moins, pas encore.

« Pourquoi dans ce cas ne pas envoyer des gardes royaux inspecter la demeure de cet homme, ou même directement son abattoir ? Ce n’est pas parce que j’ai était témoin d’un meurtre en pleine nuit que je saurais vous être grandement utile. Néanmoins…Quelque chose me pousse à vous aider, toutes les deux. Adamante m’a fait part que je devais jouer une domestique à votre solde afin de ne pas réveiller les soupçons de cet homme. Et j’imagine que la mission que tu as à me confier et liée à ce que j’ai ressenti et vue dans cette ruelle, non ? »

Pour  Shad, sa mission ne serait rien d’autres que de voir si elle noterait des éléments similaires avec ce qu’elle avait pu rencontrer lors de son face à face avec cette espèce de porc humanoïde. Laissant sa queue battre légèrement derrière elle, en de court mouvement, la lycane soupira une nouvelle fois.

« Bon, ce  n’est pas comme si c’était la première fois que j’aidais une personne royale. Bien, je vais jouer le jeu »

Les dés étaient donc jetés.  Après la confirmation de la Okami, on  la fit remonter dans la calèche où elle reçut des habits plus appropriés à son rôle de domestique. A savoir, une longue robe blanche.  Bien évidemment, Shad aurait préféré garder sa tunique noire aux broderies carmin mais cela aurait pu faire échouer la mission. Malgré tout, elle ne se sépara pas de ses armes, les cachant sous l’ample robe avant de sortir, toussotant  un peu pour se mettre dans la peau de son nouveau personnage.

« Que sa Majesté daigne me pardonner, mais je suis prête à vous servir. »

Son regard se porta sur le manoir et  tandis qu’on lui expliquait ce qu’elle aurait réellement à faire, le groupe fut mis en branle. Tous se dirigeaient vers l’imposante porte d’entrée et donc indirectement dans la gueule du loup.

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Elena Ivory
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Elena avait bien conscience que tout cela était inhabituel, et surprenant. Hier encore, elle n’avait jamais entendu parler de la petite Shad Hoshisora, Okami du duc Belmond. Aujourd’hui, cette Okami inconnue était devant la Reine, à devoir se faire passer pour sa servante. La Okami ne dissimulait pas sa surprise, mais elle était compréhensible. Elena s’était d’ailleurs initialement attendue à ce que Shad croit à une blague, et refuse de les accompagner. Certes, elle avait été convoquée, mais Lumen était un État de droit. Le pouvoir royal ne pouvait pas convoquer les gens sans motif valable, et la loi était claire sur ce point : les juges avaient du annuler des ordonnances royales qui étaient prises sans aucune motivation. Il s’agissait tout simplement d’une invitation, et la bonne coopération de Shad illustrait ce qu’Adamante avait pressenti : cette Okami réfléchissait vite. Suffisamment vite pour avoir le courage de se promener seule dans les bas-fonds de la ville.

Shad accepta donc de jouer le jeu, malgré ses doutes, et enfila une robe blanche plus appropriée. Elena et Adamante attendirent, se regardant brièvement. Amener Shad, c’était l’idée d’Adamante, mais Elena la rejoignait. Il y avait encore quantité de points d’ombre nécessitant des réponses, mais elle n’avait tout simplement pas encore eu le temps d’en parler avec Shad. Une légère secousse de vent résonna dans le jardin, faisant frissonner la Reine. Des nuages gris dansaient dans le ciel, annonçant une tempête.

« Que sa Majesté daigne me pardonner, mais je suis prête à vous servir. »

Un sourire éclairait les lèvres d’Elena, qui hocha lentement la tête, en signe d’assentiment.

« Dans ce cas, allons-y. »

Plusieurs des gardes restèrent sur la cour. Ce fut Grégoire de Montmirat qui alla toquer à la porte. Dans n’importe quelle autre bâtisse de ce genre, un domestique leur aurait ouvert dans la minute qui suit, mais il suffisait de voir l’état du jardin pour constater qu’il n’y avait pas de domestiques. Une si grande maison, sans aucune âme qui vive... La Reine s’attendait presque à ce qu’elle soit hantée. Ils durent attendre un certain nombre de minutes.

« Faire attendre ainsi la Reine de Lumen, grommelait Grégoire, ce Mandus est un rustre.
Oswald Mandus a congédié tous ses serviteurs à la mort de sa famille, expliqua Elena à Shad. Visiblement, ce n’est pas facile de gérer à la fois un abattoir aussi prospère que le sien et son manoir. »

Ceci expliquait le jardin en friche. Grégoire de Montmirat toqua de nouveau à la porte, et on finit alors par entendre le roulement d’une grosse clef dans la serrure. La porte s’ouvrit ensuite dans un grincement, et un homme apparut dans l’embrasure. Elena aperçut une élégante canne en ivoire, maintenant un homme qui portait un pantalon, une chemise, et une simple veste. Oswald Mandus avait une barbe.

« Majesté. Je vous salue humblement.
Je vous salue également, Monsieur Mandus. C’est un enchantement de voir en personne un homme qui a une telle réputation. »

Oswald haussa lentement les épaules.

« Je ne fais qu’accomplir mon devoir, rien de plus. Je vous en prie, entrez, il commence à faire froid. »

Ils avancèrent dans un élégant vestibule, pour arriver au hall d’entrée, un vaste salon, massif, s’étalant sur plusieurs étages, avec un escalier intérieur, et une mezzanine. L’escalier menait aux différents étages. L’architecture du manoir était centralisée autour de la pièce centrale, le salon, où il y avait plusieurs tables, des fauteuils confortables, des meubles. Des couloirs à gauche et à droite conduisaient aux ailes du manoir, et il n’y avait effectivement pas âme qui vive. L’éclairage venait d’immenses fenêtres à gauche et à droite de la porte d’entrée, éclairant tout le hall.

C’était une pièce magnifique.

« J’espère que cet incident devant mon abattoir ne vous amènera pas à annuler votre visite, Majesté. C’est un évènement très attendu parmi mes ouvriers.
Je ne croyais pas être aussi populaire au sein de ces quartiers... »

Oswald secoua lentement la tête.

« Vous êtes la Reine de Lumen, la fille du Lion. Ces pauvres âmes ne l’ont pas oublié, et votre visite dans ces quartiers déshérités ne peut que plaire à la majorité d’entre eux. »

Elena ne dit rien. L’idée se tenait. Oswald partit sur la droite, conduisant le groupe dans une sorte de grande salle à manger, avec une série de chandelles. Quelques rideaux rouges étaient tirés le long des fenêtres, et Oswald, tout en se tenant sur sa canne, et en boitant légèrement, les ouvrit en tirant dessus.

Si cet homme boitait vraiment, il était impossible qu’il soit lié à l’individu qui se tenait sur les toits. Le regard d’Oswald se porta alors sur Shad, et il cligna lentement des yeux.

« Qui êtes-vous ? On ne m’avait pas annoncé qu’il y aurait une servante qui vous accompagnerait... Non pas que cela pose un quelconque problème, bien sûr. »

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Re: A Machine For Pigs [Shad]

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Shad
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L’attente était particulièrement longue et la raison du manque de domestiques ne suffisait pas à convaincre Shad. Si cet homme avait décidé de congédier tout son personnel après un drame familial, alors pourquoi être également resté dans un si grand manoir dont il ne pourrait se charger seul ? Cela était complètement illogique pour la Louve et elle le fit comprendre en  effectuant un petit mouvement de tête en signe de négation tout en soupirant.

« Alors pourquoi continuer à vivre ici ? Avec tout son argent, cet homme serait capable d’acheter une maison plus mondaine. Je ne comprendrais jamais des fois la décision de certains humains… »

Montrer qu’on possède de grandes propriétés permettait de montrer aux autres qu’on avait de quoi payer et donc qu’on était dans de bonnes conditions de vie. Pourtant, la Louve ne comprenait pas pourquoi ce Mandus continuait à vivre dans un si grand manoir et seul de surcroît. Rien que cela ne manquait pas de piquer la curiosité de Shad qui voulait en savoir plus. Pendant le petit trajet, la Reine lui avait également fait part de sa mission.  En somme, la quête était d’une facilité déconcertante. La seule chose que la Okami avait à faire était de rentrer dans la demeure de cet homme et d’observer, de voir si elle trouverait un élément lui rappelant les faits s’étant passés la nuit précédente.

Enfin, après des minutes qui semblèrent être une éternité, la porte s’ouvrit, laissant entrevoir un homme à l’apparence faible.  L’Okami leva les yeux au ciel en silence, assez rapidement pour que cela ne soit pas remarqué. Une canne en ivoire. Même pour une simple canne, il fallait encore que les hommes aillent dans l’excès.  Certes, il était riche mais il y’avait des limites tout de même. Faisant rapidement fi de ce fait, la lycane observa plus attentivement leur hôte. A première vue, il ne pouvait s’agir de la personne se trouvant sur les toits, cette dernière avait semblé bien plus jeune et en meilleur état aux yeux de le Okami.

Pourtant, quand ils furent invités à rentrer dans le manoir et à y suivre le maître des lieux, l’avis de la Okami changea subitement. Cet homme leur mentait. De par son passé, la Louve avait participé à de nombreuses chasses, ce qui lui impliquait de savoir vite reconnaître les bêtes en bonnes ou en mauvaise ainsi que de discernés celles qui étaient blessées ou non. Ainsi, le boitement de Mandus sonna faux aux yeux de la Louve. Il feintait, ou sinon il bougerait d’une toute autre manière. Un fait dont elle ferait mention à la reine et sa seconde plus tard. Pourtant, la Louve fut sortie de ses pensées par cet homme qui lui demanda la raison de sa présence.

« Je ne suis qu’une domestique comme vous avez pu le deviner Monsieur Mandus. J’accompagne sa Majesté et Madame Mélisi dans toutes leurs excursions afin de les servir. Mais, je serais discrète et ne vous importunez pas n’ayez crainte. »

Oh Shad, si tu n’avais pas été esclave, tu aurais pu faire une bonne comédienne. La phrase fut sortie sans accroc, de la manière la plus naturelle possible. La Okami se tenait droite derrière ses « maîtresses » dans l’attente d’une quelconque demande. Entre temps, elle ne pouvait décemment pas faire courir son regard n’importe où, dans tous les sens, ce qui révélerait à Mandus le fait qu’elle n’était là que pour chercher un indice le liant au meurtre de la nuit passée. A défaut de pouvoir user de sa vue, la Okami usa de son odorat, discrètement, laissant les odeurs lui parvenir.

Quelle erreur elle fit. Immédiatement, après la première inhalation, l’Okami fut envahie par une sensation de mal-être, de peur et de haut le cœur.  Et tout cela ne provenait que d’une seule personne, le maître de maison.  Chaque espèce pouvait laisser derrière elle des phéromones de peur dans certaines circonstances, phéromones qui étaient par exemples très bien ressentis par les chiens entre  eux quand une visite chez le vétérinaire s’imposait. Ainsi, un chien dans un bon état mental, se sentait de suite apeuré en humant ces effluves. Et Shad pouvait également sentir pareilles odeurs quand elles étaient présentes en de grandes quantités.

Grimaçant légèrement, elle inspira doucement afin de faire passer la  sensation des plus dérangeantes. La Okami avait également sentit une odeur de fer provenant de Mandus, une odeur liée au sang. Bien évidemment, cette odeur était caractérielle d’une boucherie, pourtant, quelque chose la dérangeait mais elle ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. Néanmoins,  ce changement de situation ne dura qu’une dizaine de secondes, et la Louve reprit bien vite contenance, restant auprès de la Reine et d’Adamante, écoutant simplement l’échange qui se déroulait.

Deux heures passées. Deux longues heures pour l’Okami qui n’avait en réalité qu’une seule envie. Sortie d’ici. Pourtant, elle gardait le sourire qui incombait à chaque domestique. Mais, elle ne pouvait pas rester là, il lui fallait également plus d’information.  Mais pour cela, il lui fallait un alibi. Un alibi qui allait bien vite lui être donné sous la demande d’une préparation d’un thé. La « domestique » hocha la tête et s’enquit auprès de Mandus.

« Dans quelle direction se trouve les cuisines Monsieur Mandus ? Il serait fort malpoli de vous faire déplacer dans votre état »

Bien évidemment, la Okami avait pour projet de préparer ce fameux thé mais également de faire un rapide tour au sein du manoir ou dans de plus simples mesures, observer plus en détails les couloirs qui la sépareraient de salle à manger de la cuisine. Il ne restait donc plus qu’à savoir si Mandus la laisserait marcher au sein de son manoir ou si cet homme irait de lui-même dans la cuisine.

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Elena Ivory
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« Vos amis du Centaur Club s’inquiètent de ne plus vous voir en leur sein...
C’est que j’ai bien d’autres choses à faire que de passer mes soirées au club, malheureusement... Non pas que j’en dénigre l’intérêt, dame Adamante, mais un homme d’affaires doit avoir un ordre de priorités. »

Oswald Mandus avait rejoint le living room, derrière le hall d’entrée, et s’était assis sur un confortable fauteuil, en profitant pour fumer une pipe, après avoir demandé à la Reine si ça ne le dérangeait pas. L’endroit était calme, agréable, éclairé par des chandelles. Tout respirait la vie, mais le simple fait d’imaginer cet homme seul, dans un endroit aussi immense... La Reine ne pouvait s’empêcher d’en frissonner, en essayant de s’imaginer à sa place. Il y avait de quoi en devenir fou. Pourtant, Oswald semblait parfaitement maître de lui-même. Cependant, on disait qu’il passait fort peu de temps dans son manoir, et qu’il avait fait installer une chambre dans son bureau, à son abattoir, y passant ses nuits. Le living room était décoré par des tableaux exotiques et des photographies en noir et en blanc, montrant les différents voyages d’Oswald, à une époque où l’homme était encore jeune et pleine d’énergie. Ses doigts remuaient légèrement, sous l’effet de l’arthrite, mais on devinait encore, à voir ses formes, l’homme athlétique qu’il fut jadis, le sportif acharné.

Le trio se mit à longuement parler, commençant par évoquer l’arrivée de la Rein, et les parties de l’usine qu’elle explorerait. Elena lui expliqua que le Conseil royal envisageait de l’anoblir, en lui confiant le titre de Chevalier d’Honneur, ce qui surprit Oswald. Il avoua en effet ne faire que son travail, ainsi que son devoir de citoyen. Difficile de savoir qui mentait ou qui disait la vérité. Si Oswald était un menteur, il était de première catégorie. Aucune intonation dans sa voix. Adamante avait parlé assez rapidement du Centaur Club, afin de voir ce qu’Oswald en dirait. Ses amis s’inquiétaient pour lui. Rejoindre le Centaur Club était un honneur, après tout, mais, d’un strict point de vue économique, il était presque indispensable d’y aller fréquemment. C’était ici qu’on était tenu au courant de toutes les actualités récentes, des coups fumeux menés par certains hommes d’affaires, des procès retentissants, ou des agitations sociales. Une révolte paysanne, par exemple, pouvait compliquer le fonctionnement de l’entreprise d’Oswald, si les fermiers n’envoyaient plus leurs porcs. Ce scénario était plus fréquent qu’on pouvait le penser, car, avec l’aggravation des conditions de vie, les révoltes étaient de plus en plus récurrentes.

« Le mieux me semble de faire un discours dans la cour centrale de votre usine.
Je le pense aussi... La cour donne directement sur la rue, et permettra ainsi aux badauds de vous entendre. Encore une fois, et je me permets d’insister, Votre Majesté, mais vous n’avez rien à craindre des ouvriers. Ce sont des individus honnêtes. Ils n’ont rien à voir avec l’image que vos agents sont susceptibles de vous en donner.
Parce que vous connaissez les rapports de mes agents ? répliqua rapidement Elena, sur un ton qui pouvait paraître aussi bien agressif qu’amusé.
Non, mais je sais ce que ces braves hommes du Centaur Club en disent, quand bien même je n’y assiste plus... Ces gens ne sont que de pauvres hères, et, si j’ai été particulièrement enthousiasmé à l’idée que Votre Grâce puisse visiter mes modestes locaux, c’est parce que je sais que ces hommes y verront là un geste de votre personne, le sentiment qu’ils ne sont pas oubliés par le pouvoir.
Le pouvoir n’oublie aucun de ses sujets.
Vous prêchez un convaincu, Majesté... Malheureusement, quand on voit la situation de dénuement dans lequel certains de nos compatriotes vivent, on ne peut que comprendre, sans tolérer, certaines attitudes réactionnaires.
Vous me semblez particulièrement intéressée par la cause des pauvres, Monsieur Mandus, intervint alors Adamante. Oh, c’est une activité qui vous honore, mais, pour être honnête avec vous, et pour partager les inquiétudes de vos collègues du Centaur Club... Certains s’étonnent que vous continuiez à vivre dans une telle bâtisse, tout en étant seul. »

Un nouveau sourire éclaira brièvement les lèvres de l’homme. Il ne dit rien pendant quelques secondes, caressant sa barbe. La Reine en profita alors pour demander du thé, s’éclaircissant brièvement la gorge, et Shad en profita alors pour se manifester, à la surprise de la Reine.

« Dans quelle direction se trouve les cuisines Monsieur Mandus ? Il serait fort malpoli de vous faire déplacer dans votre état. »

Oswald hocha lentement la tête en clignant des yeux. Elena ne masqua rien de son trouble. Elle ne savait rien de cette Shad, et faisait entièrement confiance à Adamante sur ce point. Elle jouait un jeu risqué avec cette Okami inconnue, d’autant plus qu’elle savait qu’Adamante ne la connaissait pas plus qu’elle. Il fallait se reposer sur l’intuition de la Mélisaine, et ce n’était pas aussi simple que ce qu’Elena croyait.

« À côté de la salle à manger... Mais, puisque vous avez envie de vous déplacer, j’aimerais, si vous le permettez, et si vous en avez envie, que vous vous rendiez au deuxième étage... Il suffit de monter depuis l’escalier principal, et de passer par la porte entrouverte au centre. Elle conduit dans mon bureau, et vous trouverez, sur ce dernier, un dossier ouvert en plein milieu. Auriez-vous l’amabilité d’aller nous l’apporter ? »

La Reine se mordilla les lèvres brièvement. Prise à son propre jeu, elle devait faire comme si elle était la gouvernante de Shad, et tourna sa tête vers elle.

« Tu peux te faire accompagner par un garde, si tu veux, Shad... Ou alors en envoyer un, si tu n’as pas envie de te fatiguer. »

Les gardes se trouvaient dans le hall principal, et observaient, suspicieux, les escaliers. Ils avaient l’impression d’être dans un manoir hanté, et n’osaient pas s’avancer. Les chandelles n’étaient pas allumées dans tous les couloirs, et beaucoup étaient plongés dans les pénombres. Pour eux, il fallait être fou pour vivre ici.

Elena, quant à elle, en observant le mobilier, avait également noté quelque chose de singulier. Il n’y avait aucune image, aucun tableau, aucune photographie, aucune représentation de la famille de Mandus. Il n’y avait aucune image d’Edwin et d’Enoch. Toutes leurs affaires avaient été déplacées dans le grenier, et la Reine comprenait ce qui la gênait dans ce manoir. Il ressemblait effectivement à un manoir fantôme, en ce qu’il était froid, détaché... Pas un manoir fantôme, plutôt un manoir mort. On disait que la mort des deux fils d’Oswald avait dévasté sa femme, qui s’était suicidée, mais elle avait alors la conviction qu’Oswald avait également été dévasté par cette situation.

Quant au document qu’Oswald voulait que Shad rapporte, c’était tout simplement un dossier comprenant un acte authentique.

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Shad
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L’excuse du thé semblait être un bon alibi pour explorer un peu plus les environs du manoir. Sans pour autant  prendre trop de temps, ce qui aurait comme effet  de réduire tous leurs efforts à néant. L’Okami aurait donc comme tâche de visiter aussi rapidement que possible le plus de pièce qu’elle serait capable, sans éveiller les soupçons et cela, dans un temps imparti. Enfin, pour sa part, la Okami aurait pensé que la dite cuisine se trouverait un peu plus  à l’écart de la présente salle et non juste à côté. La Louve cacha son désarroi, comprenant qu’il faudrait trouver une autre idée.

Idée qui fut gracieusement offerte par le maître du manoir lui-même. La lycane l’observa un instant, clignant des yeux, avant d’hocher la tête en signe d’affirmation.  Tournant son regard vers les deux femmes, la Louve attendit leurs accords avant de pouvoir prendre la parole et répondre à la demande de Mandus.

« Non Monsieur Mandus, cela ne me gêne pas le moins du monde. Au deuxième étage c’est cela ? Je vais d’abord préparer le thé et je vous rapportez votre dossier »

S’éclipsant, la Lycane fila en premier lieu vers la cuisine comme elle l’avait indiqué. Au préalable, elle n’avait pas oublié de demander quelle concoction elle devait préparer pour chaque personne présente. Le thé est une boisson aux nombreuses arômes et certaines de ces dernières étaient plus préférées par certains.  L’eau sur le feu,  Shad cherchait les trois sachets d’arômes qu’on lui avait commandés, soupirant doucement. La pièce où elle se trouvait était juste à côté de la salle à manger et sur le peu de trajet qu’elle avait pu faire, elle n’avait rien vu d’éloquent.

La seule chose qui persistait pour l’instant était cette odeur de sang, de mort, de peur et ce faux problème de locomotion de la part de Monsieur Mandus, mais cela n’était pas encore suffisant. Non, il fallait plus, ou au moins un élément important pouvant le lié à ce meurtre horrible et à cette abomination.  La lycane songea qu’elle trouverait tout cela en montant à l’étage, ou du moins elle l’espérait.  Elle darda par la suite la casserole d’eau qui refusait de bouillir, l’eau frémissante à peine.

La Okami émit un léger grognement, claquant des doigts, renforçant  ainsi la flamme pour que l’eau soit plus rapidement à la bonne température.  L’effet escompté survint et le thé put être servi plus rapidement. Avec précaution, la domestique royale versa le liquide bouillant dans trois tasses différentes disposées sur un plateau d’argent. Chacune des tasses se mirent à dégager des arômes propres  au choix du thé choisi plus tôt.

Mettant le plateau à plat sur une main, le tenant ainsi en équilibre, la Louve rejoignit la pièce adjacente, allant vers chaque personne présente pour que ces dernières prennent leurs tasses. Bien entendu, elle n’avait pas besoin de leur préciser de faire attention au risque de se brûler, quoique, cela aurait pu être comique dans un certain sens.  Il ne lui restait plus qu’à chercher ce fameux dossier. Retournant dans la cuisine, la lycane y déposa le plateau vide avant de se rendre dans le hall d’entrée, là où se trouvaient plusieurs gardes.

« Hmm, est ce que l’un d’entre- vous pourrez m’accompagnez à l’étage ? »

Petit moment de flottement. La Okami observait les gardes royaux en attendant un volontaire et crû au bout de quelques secondes qu’elle devrait s’y rendre seule. Finalement, et par chance, l’un des gardes s’avança, se proposant pour l’accompagner. Il fallait avouer que ce manoir ne donnait aucune envie de s’y aventurer plus en avant. Shad remercia le garde avant de monter les marches d’escaliers, parvenant au deuxième étage. Poussant la double porte, elle pénétra dans l’aile principale de cet étage, cherchant le bureau de Mandus.

La décoration était tout aussi sobre que celle du bas. Des tableaux des anciennes expéditions de Mandus, une espèce de tapis rouge sur le sol, quelques statues posées ici et là le long des corridors. Rien qui pouvait mettre la puce à l’oreille.  Pénétrant finalement dans le bureau, la Okami se figea un instant. Pile face à elle, sur le mur au-dessus du bureau se trouvait quantité de masques tribaux. Des masques représentants chacun un animal, mais celui qui attira le plus l’œil de Shad fut le masque représentant un cochon.

Ce dernier ressemblait trait pour trait au masque porté par l’individu sur le toit.  Le doute n’était ainsi plus permis. Il ne lui resterait plus qu’à redescendre avec le fameux dossier et patienter jusqu’au départ pour faire part de ce qu’elle avait découvert à la Reine. S’approchant du bureau, la Okami fut parcouru d’un léger frisson en observant une nouvelle fois les masques avant de s’emparer du dossier mentionné.

« C’est bon on peut descendre, je l’ai trou….Euh…Vous êtes passés où ? »

Le garde  qui était censé l’accompagner n’était plus là et la Okami ne pouvait croire qu’il s’était simplement égaré. Mettant le dossier sous le bras, elle se mit à regarder la porte du bureau, s’attendant à entendre un bruit ou à voir une silhouette. Pourtant, ce qu’elle ne savait pas, c’était qu’elle regardait dans la mauvaise direction.

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Elena Ivory
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Thibault Gwyndwÿn ne partageait pas le patriotisme exacerbé de son supérieur, Grégoire de Montmirat. Ce garde royal, qui était également un chevalier, avait des origines métisses : père humain, mère elfique. Sa mère était une Haute-Elfe venant de la Sylve, qui avait, il y a une trentaine d’années, participé à un voyage vers Lumen. C’était une érudite, qui était venue participer à un colloque à l’académie magique de Lumen. Elle y avait rencontré son père, qui était aussi magicien qu’un vieux clou. Comment ces deux-là avaient fini par tomber amoureux l’un de l’autre, c’était là l’une des plus grandes énigmes de ce siècle : sa mère avait pour elle le mépris classique des elfes à l’égard des humains, mais elle était suffisamment curieuse pour avoir été à Lumen. À cette époque, les grandes discussions portaient toutes sur l’esclavage, que le Lion entendait abolir. C’était un sujet très à la mode, et Thibault soupçonnait que son père avait du appâter l’elfe sur ce point, les elfes étant un peuple plus hostile que les autres à l’asservissement. Il avait décidé de devenir un chevalier pour honorer la mémoire de son père, qui était mort lors du naufrage du Royal’s Wings, et s’était avéré plutôt doué dans cet art.

Comme les autres gardes, il savait que la petite Okami n’était nullement une servante royale, et il ressentait naturellement une certaine forme de méfiance à son égard. Thibault n’avait pas confiance, mais il était suffisamment intelligent pour garder pour lui ses soupçons. Un ordre de la Reine ne souffrait aucune contestation, et cet homme était encore suffisamment fidèle à ses serments pour se rappeler ce sacro-saint principe. Il grimpa donc à la suite de la Okami. Si la Okami ressentait une odeur de mort, lui sentait que cet endroit était dangereux... Comme une intuition, un sixième sens. Une menace insidieuse rôdait ici, entre ces murs. Le chevalier le sentait. Cet endroit n’était pas sain.

Entre-temps, dans le salon, Oswald continuait à discuter, tout en rembourrant parfois sa pipe quand le tabac commençait à manquer.

« ...Connaissez-vous le père Lamb, Majesté ?
Ce nom ne me dit rien », avoua Elena.

Il esquissa un léger sourire contrit, comme s’il s’attendait à cette réponse.

« Il dirige une église proche de mon abattoir. Je vous le confesse, c’est en partie à cause de lui que je dois cette réputation de mécène. C’est une belle église. Avant que ce quartier ne tombe en décrépitude, les touristes venaient admirer la richesse des vitraux. Lamb continue à l’exploiter, et cette église représente un sanctuaire et un havre de paix. »

La Reine acquiesça légèrement. Honnêtement, elle ignorait tout de cette histoire, ou du père Lamb. Lumen comprenait des milliers d’églises, au bas mot. C’était une ville si vaste qu’elle comprenait plusieurs diocèses, ces derniers correspondant, plus ou moins, aux circonscriptions administratives datant de l’époque où Lumen comprenait plusieurs cités. Elle avait déjà du mal à se souvenir du nom des évêques de Lumen, les simples prêtres officiant une charge ecclésiastique lui étaient méconnus.

« Je me permets de vous le signaler, car, dans le cadre de votre visite, je pense qu’il pourrait être judicieux pour vous de vous y rendre. Père Lamb et moi sommes de vieux amis, et c’est en partie à cause de lui que j’ai pu financer mon abattoir. Voyez-vous, il offre ses locaux pour permettre de loger mes ouvriers les plus démunis, dans la limite de ses moyens. C’est un homme fort simple, mais je suis convaincu qu’il sera très honoré d’accueillir la Reine dans la maison dont il a l’intendance. »

La Reine réfléchit brièvement, étudiant cette idée.

« Et bien, ma foi, je ne vois aucune raison de m’y opposer. Ce sera pour moi l’occasion de prier pour le bien-être de tous ces individus à qui vous offrez généreusement un emploi. »

Oswald en sembla ravi. Thibault, quant à lui, choisit de se poster dans le couloir, et s’avança vers le parapet. En contrebas, tout en bas, il pouvait voir les autres gardes. Certains étaient toujours debout, disciplinés, tandis que d’autres avaient commencé à s’asseoir. Depuis sa position, Thibault pouvait voir les superbes lustres qui étaient au plafond. On y avait installé des bougies. Les lustres étaient fixés sur des espèces de rampes de glissement, ce qui permet de les amener à hauteur du couloir, d’où on pouvait changer les bougies. Thibault se fit la réflexion que cet Oswald devait passer bien du temps à entretenir les bougies, mais il avait spécialement choisi des bougies enchantées. Elles duraient bien plus longtemps.

L’homme entendit alors un choc sourd venant de la droite, et porta sa main à son arme à sa ceinture, une élégante épée. C’était comme si un objet était tombé, et il s’avança dans l’embrasure du couloir. Un tapis rouge recouvrait le parquet, s’enfonçant dans un couloir plongé dans la pénombre. Le chevalier hésita un peu. Il y avait beaucoup de poussière, des portes fermées, et il entendit alors une porte grincer faiblement, comme si elle essayait de s’ouvrir. En s’avançant un peu, il vit alors une porte entrouverte sur sa gauche, au fond du couloir, qui remuait lentement. Le chevalier décida de se rapprocher. Cette maison l’intriguait, et i voulait se renseigner. De toute façon, il n’y avait personne, ici, et, que diable, il n’allait pas se laisser impressionner par des ombres.

*Je suis garde royal, pas un vulgaire pêcheur.*

Pendant ce temps, Shad eut la surprise de constater que son garde du corps n’était plus là. Si elle était partie sur sa droite, elle l’aurait probablement vu en train de s’enfoncer dans le couloir, mais, alors qu’elle regardait la porte du bureau, il y eut du mouvement dans son dos... Ce fut comme si un petit individu, à peine plus grand qu’un gnome, venait de sortir sous le bureau. Il courut rapidement vers Shad, et attrapa brièvement sa queue.

« Touchée ! s’exclama l’apparition d’une voix enjouée et enfantine. C’est toi le chat ! »

Ce qui s’apparentait alors à un enfant se mit à filer hors du bureau, et partit sur la gauche en gloussant. Il avait de longues chaussettes rayées, un long caleçon bleu, et une élégante veste pourpre sur le corps. Si on allait dans le couloir, on pourrait voir qu’il n’était plus là, mais l’écho de ses pas résonnait sur la gauche.

Vers un escalier qui filait au grenier.

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Shad
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Le dos contre le bureau de Mandus, la Louve fixait un instant la porte servant d’unique accès en guide d’entrée ou de sortie. A vrai dire, elle ne pensait pas que quelque chose pouvait sortir de la pièce où elle se trouvait, mise à part elle-même, mais plutôt qu’elle pourrait voir ou entendre quelque chose venait de l’extérieur. Tous ses sens aux aguets, la lupine attendait, nerveusement cela va s’en dire.  Plus elle restait dans ce manoir et plus cette dérangeante sensation ne faisait que s’accroître. De plus, le garde qui était censé l’accompagner s’était écarté et au vue de la taille du manoir, il n’était pas aisé de de s’y retrouver sans se perdre.

La louve tressaillit, sa queue se hérissant dans la main du petit être qui venait de l’agripper par jeu.  Ses oreilles se relevèrent également, secouées par une légère vague de frisson.  Faisant rapidement volte-face, la Okami n’eut le temps que de  voir une petite forme,  une silhouette ressemblant à un enfant partir rapidement vers le couloir.  Ceci était bien étrange d’autant plus qu’aucune âme ne devait vivre en ces lieux, mise à part celle du propriétaire de l’abattoir.

Méfiante, la Lycane s’approcha de la porte, l’ouvrit et regarda d’abord à sa droite et à sa gauche dans le couloir. Cette dernière vérification lui permit de voir la silhouette de l’enfant, courant au loin dans cette même direction, riant gaiement.  Shad huma un instant l’air, à la recherche de l’odeur du garde, cette dernière partant également vers la gauche. Si elle voulait retrouver  le garde et tirer cette  histoire au clair, elle n’avait pas d’autre choix que de virer à gauche. Et c’est ce qu’elle fit.

Le dossier sous le bras, la Louve  partit au pas de course dans ce long couloir à l’allure très peu engageante.  Les faibles bougies posées ici et là ne parvenaient pas réellement à l’éclairer de manière correcte et les flammes vacillantes faisaient naître de par leurs ombres, certaine silhouette  les unes plus incongrues que les autres. Pourtant, ce simple petit effet de lumières et d’ombres ne stoppait pas la Louve, elle devait tirer les choses au clair, quitte à s’attirer d’autres ennuis. Après tout, n’était-elle pas là pour observer plus en détails le manoir à la recherche d’indice ? Et cette apparition, plus qu’anormale n’en était-elle pas un ?

Les pas de la Okami la menèrent devant un escalier. Posant son pied sur la première marche, un grincement strident  put se faire entende. Niveau discrétion, il y’avait mieux, mais il était fort peu probable que quelqu’un l’entende, à part le garde qui restait introuvable.  Montant les marches deux par deux,  Shad souleva par la suite la petite trappe, atteignant le grenier, s’y engouffrant.

A une certaine époque,  l’Okami aurait avancé les mains contre son corps, dans une posture lui permettant de toucher le moins d’éléments possible au risque de sentir une toile d’araignée ou même l’une de ces tisseuses par simple peur. Mais cette époque était révolue et la Okami marchait avec prudence néanmoins dans ce vaste grenier.  L’air dans ce dernier était humide, renfermé et brouillait quelque peu l’odorat de la lycane. Afin de s’y retrouver, elle n’avait d’autre choix que de faire confiance à son ouïe et sa vue.  Encore une fois, elle interpella le garde, mais n’eut comme réponse que le silence.

Du moins,  ce fut avant qu’un autre rire d’enfant se mis à retentir. Les murs du grenier faisaient office de caisses de résonnance et le rire semblait venir de tous les coins. Grognant, la Okami jugea cependant qu’il serait plus avisé de redescendre au rez-de –chaussé, elle espérait également y retrouver le garde. Mais elle ne pouvait rester plus longtemps. Arès tout, elle en avait assez vu.  Reprenant le chemin inverse et s’apprêtant à redescendre par l’escalier du grenier, la Louve eut juste le temps de sentir une main lui attraper fermement la cheville et la tirer en arrière. Ce petit mouvement eut pour effet de lui faire perdre l’équilibre et la fit choir tête en première sur le sol.

Reprenant peu à peu ses esprits, Shad put entendre comme un petit déclic venant d’un recoin du grenier et  au moment où elle tenta de se relevait, la Louve reçu un violent coup derrière la tête, un coup qui la plongea dans les ténèbres de l’inconscience sous le rire joyeux d’un petit enfant. Et le fameux dossier  fut lâché par la Okami, tombant au pied des escaliers menant au grenier.

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C’était une simple fenêtre entrouverte. Depuis cette dernière, on pouvait voir, au loin, la mer. Le vent maritime avait écarté cette fenêtre, et la porte devait probablement être ouverte. Lentement poussée par les courants d’air, elle claquait contre la clenche, sans se refermer. Thibault se sermonna d’être aussi superstitieux, et se permit d’étudier un peu la pièce. Elle n’était pas bien grande, comprenait quelques meubles, ainsi que des objets encombrants, recouverts par des bâches. La tentation était grande d’écarter les bâches pour voir ce qu’il y avait dessous, mais il savait que Monsieur Mandus était un explorateur, et un collectionneur aguerri. Il ne trouverait probablement rien d’autre que des objets tribaux que l’homme avait acheté il y a des années. Il aurait tout à fait pu ne pas voir le tableau. Il se dirigea vers la fenêtre, et la referma lentement, non sans se permettre d’observer la zone. En contrebas, il y avait l’épaisse grille noire pointue qui entourait la propriété. Le vent était frais, et il referma la fenêtre, avec l’intime conviction de devoir retourner devant le bureau. La Okami risquait de s’inquiéter, et il ne devait pas la laisser sans surveillance.

Il aurait pu retourner sans problème vers le bureau. Parfois, les choses les plus grosses étaient celles qu’on ne voyait pas, et, sur sa gauche, trônait un tableau géant. Un tableau étrangement dérangeant, curieux, qui semblait être une ode à la démence. Il lui aurait suffi d’aller tout droit, de se laisser distraire par quelque chose. Ses problèmes amoureux, par exemple. Sa mère ne cessait de le lui dire : Thibault, il était temps que tu te trouves une dame, et que tu assures la descendance. Elle pensait qu’il était encore vierge, ce qui était amusant, et témoignait bien de cette naïveté dont les mères, surtout elfiques, pouvaient faire preuve. Ce dont Thibault était sûr, c’était qu’il n’avait aucun bâtard. Il n’avait jamais été dans un quelconque harem, et avait offert sa virginité à une autre soldate, Johan. Un excellent souvenir. On disait les elfes gauchots avec leur appareil, et il fallait croire qu’il tenait là plus de son père que de sa mère. Il hésitait à se demander si c’était sérieux avec Johan ou non, une question qui le turlupinait. Il aurait pu penser au physique de Johan, à sa plastique éblouissante, à ce sourire éclatant qu’elle lui offrait quand elle le voyait, mais, au lieu de ça, il ne pensait qu’au manoir... Et c’est ainsi qu’il vit le tableau.

Muet, interdit de stupeur, pendant de longues secondes, il ne sut quoi dire, hésitant à se demander ce qui semblait le plus incongru dans cette grosse peinture murale.
Image
La scène, manifestement, représentait une mère en train de donner le sien à son enfant. Un bébé au visage méconnaissable, mais elle avait découvert l’un de ses seins. Elle fixait le spectateur avec un regard de démente, et, surtout, arborait dans la main un poignard, et était en train de préparer une curieuse mixture. Thibault voyait une jambe de bébé en dépasser, et, sans pouvoir se l’expliquer, ressentit un frisson. Malsain. Voilà comment il qualifierait cette œuvre.

Il n’y avait aucune trace de signature sur cette dernière, et il ne pouvait détacher les yeux de cette femme. Elle avait deux pupilles noires, les sourcils relevés, comme si elle était en train de rire aux éclats. Est-ce que le peintre voulait amener le spectateur à rire avec elle ? Fallait-il y lire une sorte de plaisanterie sur la banalité de la vie ? Sur le fait qu’on ne vivait que pour mourir, et que, partant de là, l’absurdité était la principale chose caractérisant cet univers ? Thibault ne savait pas comment interpréter une telle œuvre. Le peintre qui l’avait faite était-il fou ? Ou censé ? Il chercha une trace d’une quelconque signature, mais n’en trouva aucune.

Il entendit alors un choc sourd venant du plafond, et releva la tête, s’arrachant à la contemplation hypnotique de ce tableau. Thibault sortit, et retourna vers le bureau. Comme il s’y attendait, la Okami n’était plus là. Était-elle redescendue ? Il s’approcha du rebord, et pencha sa tête dans le vide, observant les gardes en contrebas. Aucune trace de la Okami. Il ne l’avait pas vu dans le couloir, et partit sur la gauche.

« Shad ? Shad ? »

Lentement, lez garde s’avança dans le couloir, et crut alors entendre un rire. Sans pouvoir se l’expliquer, il était subitement aussi nerveux que tout à l’heure, quand il avait commencé à s’aventurer dans le couloir, et l’image de cette femme riante continuait à le hanter. Il se rapprocha de l’escalier, et observa alors, surpris, un empilement de papiers sur le sol. En se penchant, il put voir une feuille d’un acte notarié décrivant une partie de l’immeuble.

L’escalier montait vers le grenier, et il grimpa lentement, sentant les marches craquer sous ses bottes. L’escalier décrivait un angle menant à une porte, ouverte, et il aperçut un bras qui pendait. Inquiet, l’homme se pressa davantage et vit, étalée sur le sol, couchée sur le ventre, la Okami. À ses côtés, il y avait une lampe. Sur la droite, un gros meuble.

« Hey, petite, petite ! »

Il la secoua légèrement, se flagellant à nouveau pour sa stupidité. La raison revenait à lui. En ouvrant la porte, la Okami avait du faire tomber la lampe, et elle lui était tombée dessus.

Une forte odeur de renfermé régnait dans ce grenier, signe que son propriétaire ne devait pas y être allé depuis belle lurette.

« Tu vas bien ? Tu t’es pris cette lampe sur la tête, je crois bien... »

Ils étaient dans une petite pièce avec aucune porte visible... De fausses cloisons, naturellement, car cette pièce était beaucoup trop petite pour correspondre à la superficie du grenier.

« Qu’est-ce que tu es venue faire par ici ? » demanda-t-il lentement.

DC de l'Observateur !

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Vous trouverez sur ce topic la liste de tous mes personnages jouables !

Re: A Machine For Pigs [Shad]

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Shad
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Enregistré le : 14 août 2024 00:35
L’Okami se réveilla avec  quelques difficultés, se sentant légèrement secouée par le garde. Le corps et l’esprit ne réagit pas immédiatement, encore sous l’emprise de son précédent état. Chuter et tomber une fois dans l’inconscience, vous verrez bien dans quel état vous vous trouverez après cela, sans doute pas au meilleur de votre forme dès les premières secondes. Et comme si elle venait de se réveiller d’un horrible cauchemar en pleine nuit, la Louve sursauta face au garde, son cœur manquant un battement, ses oreilles et sa queue s’étaient hérissées face à une menace qui n’était pas là.

« Ha hem…Désolé. »


Portant sa main à son front, l’Okami  massa ses tempes avec son pouce et son index par quelques mouvements circulaires.  Elle devait remettre ses idées en place et vite.  Tournant son visage, elle observa à nouveau la pièce où elle se trouvait, apercevant la dite lampe que venait de mentionner Thubault.  L’observant un court instant, la lupine fut prise d’un doute. Elle n’avait aucun souvenir quant à cet objet et avait plutôt le pressentiment qu’il avait été déposé là, à côté d’elle, juste après sa chute.

« Tu ne me croirais pas, mais j’ai suivi une sorte de…gamin filant vers cet endroit et il me semblait que tu étais aussi partit dans cette direction…. »

Il l’avait tutoyé, elle fit donc de même. Après tout,  elle ne devait parler qu’avec une certaine retenue à la Reine et ici, elle ne risquait nullement de se faire entendre par Mandus.  Posant ses mains à plat contre le parquet du grenier, la Louve pris appuie sur ses dernières et se releva, avant de s’abaisser et de saisir la lampe, la regardant en silence, avant de la poser sur le bureau situé juste derrière eux.

« Je ne crois pas que je me suis cognée contre cette lampe, je me rappelle d’avoir été..agrippée par quelque chose à la cheville…Enfin, quittons cet endroit, j’en ai assez vu et je n’aime pas ce manoir…Toi non plus non ? »

Qui serait assez dément pour apprécier ce lieu si froid ? Si morbide ? La Okami descendit donc du grenier suivit par le garde royale. En bas, elle ramassa le dossier, le remettant en place, soufflant un peu dessus pour retirer la poussière qui était tombée sur les feuilles. Décidemment, ce manoir était bien lugubre.  Shad se retourna un instant, observant le grenier, se demandant si quelque chose n’allait pas surgir de ce dernier. Mais rien ne vint.  Par chance.

Il était donc temps de retourner dans la salle de séjour. Sur le chemin du retour, l’attention de la lupine fut attirée par le même tableau qui avait rendu confus Thibault.  Tout en observant, un léger frisson la parcouru, cette œuvre, si autant on pouvait la nommer ainsi,  avait tout d’une peinture crée par un dément.  En la contemplant, ce n’était pas la  paix qu’on peut retrouver en  observant une œuvre mais bel et bien une certaine angoisse, un certain malaise.

« Ce Mandus a vraiment des goûts….Enfin… »

Shad détourna ses yeux de cette œuvre « macabre »  redescendant au rez-de-chaussée.  Au pied des escaliers, elle remercia une dernière fois  Thibault. Prenant une petite inspiration pour se remettre dans la peau du personnage qu’elle devait jouer, elle se dirigea par la suite vers la salle de séjour, s’excusant pour son retard, donnant le dossier à la personne qui l’avait chargé de le chercher. Par la suite, elle se mit debout, à l’endroit où elle se trouvait précédemment, près de la Reine, les mains jointes calmement derrière son dos. La Louve extérieurement adoptée une altitude sereine mais elle n’avait qu’une envie : Sortir d’ici et faire part de tout ce qu’elle avait vu à la Reine et sa seconde.

La Okami se demandait également si Thibault avait été témoin de phénomènes tout aussi étranges.  Elle aurait pu bien sûr rester dans le grenier et mener une petite enquête, mais son choix de retourner dans la salle de séjour lui avait semblé le plus approprié. De plus, cela aurait pu durer un bon laps de temps, ce qui aurait pu éveiller les soupçons du maître du manoir. Et indirectement, la Louve sentait que ce grenier cachait bien plus de choses qu’il n’en montrait.  Par ailleurs, en cet instant, elle préférait être ici au lieu de se jeter dans la gueule du loup et se retrouver à nouveau dans une belle galère.

Silencieuse, elle écoutait d’une oreille la discussion, restant disponible pour toute demande qu’on lui conférait.  Comme  la bonne domestique qu’elle devait être.
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