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Elena Ivory
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Noerval écouta silencieusement la Okami parler. En tant que scientifique, il savait que l’odorat des Okamis était beaucoup plus développée que celui des humains. Ils pouvaient ainsi ressentir des choses que les humains ne ressentaient pas. Declan aussi le savait, et avait déjà utilisé cette faculté comme mode de preuve au tribunal. Il se souvenait ainsi d’une affaire ayant impliqué un meurtre avec préméditation commis près d’une auberge. Le seul témoin de la scène était un Okami qui servait dans l’auberge, et qui avait reconnu la forte odeur d’un parfum. À partir de cet odorat, la police avait mis sur place un échantillon de flagrances et de parfums, afin que le Okami indique de quel parfum il s’agissait. Il avait désigné un parfum sensuel qui dégageait des aphrodisiaques et attisait l’excitation des hommes. La police avait alors découvert que le criminel était en réalité une femme, l’une des amantes de ce monsieur, qui aimait batifoler auprès des dames. Un crime passionnel. Declan, qui avait défendu le criminel, avait essayé de soulever l’irrégularité des preuves de l’accusation, en soutenant que l’odorat d’un Okami ne constituait pas un mode de preuve recevable. Le tribunal ne l’avait pas suivi, et le prévenu avait été condamné à dix ans de réclusion criminelle. Declan avait hésité à faire appel, mais sa cliente avait refusé.

Le docteur connaissait ces histoires, car il avait justement écrit, dans une revue scientifique, un très bel article sur les modes de preuve originaux pouvant être produits en justice, un sujet qui le regardait, car les odeurs des Okamis avaient fait l’objet de débats entre experts : fallait-il en tenir compte, ou non ? Quand un Okami indiquait sentir de la moisissure dans une maison, les experts en bâtiment avaient tendance à en tenir compte. Par analogie, Noerval avait également décidé de relever ce que les Okamis disaient, et nota donc, dans son calepin, la référence à des « odeurs de viande ».

« Il est temps d’y aller, alors... Surtout, ne me dérangez pas, et ne posez pas de questions. »

Il retourna le cadavre, et effectua une série de tests, utilisant des sondes, des scalpels, et différents instruments, prenant des mesures, des relevés, notamment sur la profondeur des trous dans son dos. Il fit même un petit schéma, en respectant les proportions. Lumen n’ayant pas d’appareils photos, les médecins apprenaient, au sein de leur formation, à dessiner, afin de retranscrire sur leurs notes les observations visuelles. Il dessina avec une précision redoutable l’emplacement des trous, indiquant, à côté, en marge, la profondeur des trous, qui était à chaque fois la même : plusieurs centimètres. Les seringues s’étaient profondément enfoncées, et, en faisant d’autres relevés et autres prélèvements, notamment sur le sang, il supposa que toutes les seringues s’étaient enfoncées ne même temps.

C’est à partir de l’absence notable de sang dans son corps que Noerval put, après une bonne heure, diagnostiquer, sans aucun doute possible, sa mort.

« Il est mort de déshydratation et d’insuffisance sanguine dans son corps... Comme si une espèce de vampire avait ponctionné tout son sang, mais je n’ai vu nulle trace de morsure sur son cou, ses poignets, ou ses chevilles. »

En revanche, il avait remarqué, en utilisant une bougie, que les trous menaient à des veines qui avaient été ouvertes, ainsi qu’à des organes. Des endroits parfaits pour ponctionner le sang. Il analysa également la marque, la réécrivant sur son calepin, essayant de traiter le corps pour mieux la discerner, mais sans réel succès.

« Il a été marqué au fer rouge », signala-t-il.

Il analysa également les griffures, en analysant la profondeur, la taille, la régularité, ainsi que les morsures sur son corps.

« Les griffures sont peu profondes, et correspondent aux traces laissées par les nuisibles habituels des égouts, comme les noyeurs. Du moins, à première vue... Je ferais une comparaison plus détaillée dans mes archives, en comparant mes observations avec d’autres, mais il est en tout cas sûr qu’elles ont été infligées post-mortem. Pour les morsures, en revanche... »

L’homme avait été partiellement dévoré, mais l’empreinte des gencives, leur profondeur, ne correspondaient pas aux noyeurs, ni même aux classiques créatures nécrophages vivant dans les profondeurs de la ville. Tout était cependant faussé du fait que la victime avait passé un certain temps dans l’eau.

« L’eau peut avoir déformé les marques, les avoir agrandies, par exemple... »

En conclusion, Noerval estima que la victime était bel et bien morte de ces trous, qui avaient servi drainer son sang, à une finalité qui lui était inconnue. Son corps rachitique et maigrichon s’expliquait par des mauvais traitements qui duraient depuis des semaines : une sous-alimentation criante, une déshydratation galopante, et un pompage régulier de son sang.

« Impossible de dire avec certitude si les morsures infligées sont ante ou post-mortem. Il faudra procéder à des analyses plus poussées, mais avec une véritable équipe, et dans un laboratoire. En conclusion, il est donc certain que cet individu a été tué par quelque chose qui n’est pas une créature... À moins qu’il n’existe à Lumen une créature capable de planter une dizaine de pointes dans le corps d’un homme pour lui pomper le sang, et ce de manière régulière. Je laisserais la police en tirer les conclusions juridiques qui leur sembleront les plus adaptées. »

Il avait terminé.

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Shad
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Pendant tout l’auscultation, la Okami resta silencieuse comme demandé, se contentant donc observer sans mot dire.  Elle ne pouvait nier que l’état des blessures du cadavre avait quelque chose de dérangeant, notamment ces marques de seringues présentes sur tout la longueur et la largeur du dos.  La retransmission de ces informations par dessin et écris étonna fortement la lycane. Les méthodes des médecins légistes sur Terra étaient fortes différentes de celle de la Terre, mais la quelle était la plus élaborée ? Les Terriens possédaient des machines pouvant les aider dans leur analyse tandis que les habitants de Terra devaient effectuer de nombreux relever précis et être beaucoup plus attentif à leur travail. De plus, il était fort possible que les machines faussent les résultats, cela arrivait que très rarement, mais c’était un risque possible.

Dans tous les cas, la Louve ne s’imaginait pas faire ce que faisait actuellement l’homme penché sur le macchabé pour la simple et bonne raison qu’elle n’en aurait pas la patience. Et ne parlons pas de son talent artistique, les croquis ne seraient pas aussi bien détaillés. Non, à bien y réfléchir, elle ne pourrait pas faire ce métier.  Au bout de plusieurs minutes, le verdict fini par tomber. La mort avait été causée par ponction abusif du sang de la victime, mais cette perte sanguine n’était pas l’œuvre d’un quelconque vampire. Pour en avoir croisé et pour en côtoyer  une actuellement,  la Okami écarta l’hypothèse de l’être au sang-froid.

« « Il a été marqué au fer rouge »

A  ces mots, la Okami se raidit.  Un marquage au fer rouge était habituellement utilisé pour marquer les esclaves ou le bétail.  Par le passé, elle avait connu cette douloureuse expérience et ne souhaitait à personne de subir une telle épreuve. Bien que sa marque fût maintenant effacée de son épiderme, le souvenir de son apposition restait dans la mémoire de la femme. Soit donc, la personne avait été marquée au fer rouge depuis plusieurs années déjà, soit, sa marque était récente. Après la série de chiffre, cette marque apparaissait.  Pour une coïncidence, elle était grande.

Mais pour le moment,  Shad gardait le silence, comme demandé, gardant ses réflexions et ses questions pour elle-même. La suite de l’autopsie dévoila en partie l’origine de blessures présentes sur le corps du cadavre ainsi que l’hypothèse la plus probable pour sa mort.  Il ne restait maintenant plus qu’à trouver qui ou quoi utiliser un tel procédé pour ponctionner le sang jusqu’à la mort et surtout dans quel objectif.  La Okami se tourna donc ensuite vers les deux hommes.

« Au moins, nous  savons comment cet homme est mort, bien que je me demande qui peut faire ça. Pour la marque au fer rouge, peut-être que cet homme était un ancien esclave par le passé ? N’y a-t-il pas moyen de le vérifier ? Sinon si cette marque est plus récente et bien, tant de possibilités sont possibles. »

Et pas qu’un peu.  Shad souffla, se questionnant presque sur la raison de sa présence ici, ou du moins dans cette affaire morbide.  Elle n’avait été qu’un simple témoin oculaire et voilà qu’elle observait un cadavre d’un mort qui n’avait peut-être rien à voir avec l’affaire de l’abattoir Mandus. Finalement, elle demanda également au médecin légiste s’il était possible d’avoir une copie des informations qu’il avait relevé afin d’en faire part à la Couronne.  Pour l’heure maintenant, les deux protagonistes ne pouvaient avoir plus d’informations.

Il était donc temps de rentrer au Palais d’Ivoire et de rapporter les diverses nouvelles à Adamante et Elena. Celles-ci comprenaient le nom de la propriétaire et la banque où elle était affiliée ainsi que de mentionner  le cadavre ci –présent. Pour ce dernier, elle laisserait la possibilité à Declan de choisir s’il jugeait juste d’en informer la Couronne ou non.  L’Okami sortit donc du poste de garde, avec les notes de Noerval sous le coude suivit par l’avocat.

La calèche était toujours là et les attendait patiemment, leur ouvrant la porte quand ils arrivèrent. Tout en s’assoyant, la Louve soupira et posa sa joue contre  la paume de sa main, observant la ville au travers des petites fenêtres du moyen de transport. Elle garda un instant le silence, se concentrant sur cette vue  et sur le martèlement des bruits des sabots des chevaux avant de déclarer.

« Vous pensez que ce meurtre est lié à l’affaire de l’abattoir Mandus ?  Ou ce serait une toute autre enquête à mener ?  Par ailleurs, j’y pense, avant de rentrer, ne vaudrait-il pas aller à la banque Vilvaldi ? »

C’était vrai qu’en y repensant, il serait plus judicieux de d’abord passer à la banque gobeline avant de rentrer au palais. Ceci éviterait de faire perdre du temps. Après tout, n'étaient-ils pas parti à la base pour avoir des informations sur la vieille mégère ?

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Elena Ivory
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Declan expliqua à Shad que, normalement, à chaque vente d’esclaves, il y avait une inscription préfectorale à faire. Un esclave était certes un bien, mais c’était aussi un être vivant. Or, Lumen était gardienne de l’état des personnes, ce qui impliquait qu’elle s’intéresse à l’esclavage. Ce faisant, à chaque fois qu’une vente avait lieu, il fallait remplir un formulaire détachable à envoyer à la préfecture, afin que l’administration puisse avoir un aperçu de l’évolution de l’esclavage. De telles obligations s’étaient accrues depuis quelques années, avec la hausse de l’esclavage dans les rues de la ville. Chaque année, l’organe administratif chargé de l’esclavage publiait ainsi un rapport, qui retraçait la hausse progressive des esclaves, notamment à travers le développement des « contrats de servitude amiable », également surnommés servitudes temporaires. Ces conventions consistaient à devenir provisoirement un esclave, pendant quelques années, et on retrouvait ces contrats entre une personne et une guilde, afin de permettre à la famille de gagner de l’or. Il s’agissait généralement de rejetons issus d’une famille nombreuse, permettant au ménage d’avoir une bouche en moins à nourrir, tout en bénéficiant, de la part de l’esclavagiste, d’une indemnité pour utiliser le membre de la famille. Ces contrats connaissaient un véritable essor depuis quelques années, tout en déclenchant généralement la polémique.

Quoi qu’il en soit, l’administration attribuait à chaque esclave un numéro officiel, qui permettait de le retrouver dans les archives, et renvoyait ensuite à l’esclavagiste une fiche administrative indiquant les informations essentielles sur l’esclave, ainsi que son numéro officiel. Parfois, certains esclavagistes les marquaient au fer rouge, mais ce n’était pas une pratique répandue partout, d’autant plus qu’elle n’était pas obligée par la loi. Il pouvait aussi s’agir d’un prisonnier, car certains criminels étaient également marqués au fer rouge.

« Ce genre d’informations se trouve au Palais d’Ivoire, expliqua-t-il. Nous y trouverons peut-être des éléments de réponse. »

Le duo dut attendre encore un peu, le temps que Noerval fasse un double de ses notes. En théorie, il aurait du en faire un dans son bureau, et l’envoyer ensuite à la préfecture, mais la demande émanait de la Couronne... Alors, il prit le temps de faire un résumé de son rapport, en indiquant que, plus tard, il enverrait un exemplaire au Palais d’Ivoire. Declan le remercia chaleureusement, et lui et Shad quittèrent ensuite le poste de garde. Quelques soldats lancèrent des regards noirs à l’attention de la Okami, n’ayant pas oublié qu’elle avait attaqué l’un des leurs, mais ils eurent la décence de se tenir à carreaux. La présence d’un avocat, généralement, suffisait à calmer les velléités des hommes.

De retour dans la calèche, cette dernière se mit lentement en marche, avant que Shad ne pose de nouvelles questions :

« Vous pensez que ce meurtre est lié à l’affaire de l’abattoir Mandus ?  Ou ce serait une toute autre enquête à mener ?  Par ailleurs, j’y pense, avant de rentrer, ne vaudrait-il pas aller à la banque Vilvaldi ? »

Declan esquissa un léger sourire amusé. Par où devait-il commencer à répondre ? Il laissa planer quelques secondes, et hocha lentement la tête.

« Nous pouvons aller à la Banque Vivaldi, oui. Par ailleurs, je ne sais pas s’il y a un lien avec l’abattoir, mais... Disons que ce sont des coïncidences troublantes. Depuis plusieurs semaines, les habitants de ce quartier se plaignent d’un mauvais entretien de la voirie publique, mais aussi des canalisations. Ils évoquent des odeurs qui remontent des égouts, ainsi qu’un mauvais entretien des portes menant aux égouts. Comme tu le sais sans doute, les égouts sont dangereux, et, normalement, leur accès est verrouillé, réservé uniquement aux gardes et aux agents de manutention dans certaines parties sécurisées des égouts. A priori, il n’y a donc aucun lien avec l’abattoir... Mais, si cet ouvrier travaillait pour l’abattoir, alors il me semble qu’un lien, aussi ténu soit-il, peut être fait. »

Concrètement, Declan ne pouvait rien présumer. Il fallait des preuves. Cependant, il pouvait soupçonner. Il savait que la Couronne se méfiait d’Oswald Mandus, qu’elle le soupçonnait d’agir de manière peu franche, et d’avoir obtenu ses titres de propriété de manière frauduleuse, notamment en mentant sur l’étendue de sa propriété. Quelqu’un qui avait acquis 1 000 mètres carrés indiquait à l’administration fiscale n’en avoir acheté que 700, afin de payer des impôts moins élevés. C’était un élément classique, mais assez difficile à vérifier, en pratique.

La calèche rejoignit rapidement le siège social de la Banque Vivaldi. Ils sortirent ainsi des bas-fonds, rejoignant des quartiers beaucoup plus beaux, où on ne risquait pas de tomber sur des tracts infamants envers la Reine. La banque était un agréable bâtiment avec des colonnes en marbre, et plusieurs individus entraient et ressortaient. Le hall d’accueil de la banque était une grande pièce avec un bureau circulaire au centre, où des humaines accueillaient les clients. Les conseillers et les banquiers étaient assis dans des petits bureaux, et étaient généralement tous des nains avec de longues barbes.

Declan présenta rapidement son identité aux hôtesses, et ces dernières le saluèrent. Elles savaient qu’il travaillait pour la Couronne, et que le cabinet d’avocat des Ivory avait notamment la gestion du patrimoine privé des Ivory. Il était donc dans l’intérêt des banques de les accueillir. Il lui parla d’Agatha Christie, et la standardiste vérifia dans son registre.

« Hum... C’est Monsieur Zebun qui était en charge de son dossier. Je vais voir s’il est disponible... »

Declan et Shad attendirent un peu, avant que la jeune femme ne revienne, pour leur annoncer que Monsieur Zebun ne tarderait pas à les recevoir.

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Shad
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En réalité, la Okami ne  se souciait que très peu de l’état des égouts de la ville et c’est donc pourquoi, elle n’avait aucune connaissance du type de créature qu’on pouvait y rencontrer.  Pour elle ce n’était qu’un système de canalisation où étaient déversés les déchets organiques et ménagers afin d’être d’y être expulsés de la ville et traités. Bien sûr, elle se doutait que quelques créatures pouvaient y avoir élu domicile comme des rats mais de là des goules, c’était assez étonnant à l’apprendre.  Il n’était pas rare que des effluves nauséabonds provenant des égouts remontent à la surface, mais généralement, cela ne durait que quelques temps. Or, il semblerait que pour ce cas présent, ces émanations duraient depuis déjà plusieurs jours.  Soit les égouts avaient grandement besoin d’être « débouchés » soit, autre chose en était la cause.

« Donc, on ne sait toujours pas l’origine de ces odeurs et des autres plaintes que vous avez eu ?  Ni même pourquoi  les portes et les canalisations auraient subi quelques dommages ?  Après tant que nous n’avions pas plus d’élément sur cet homme, il est difficile de savoir s’il avait un lien ou non avec l’abattoir… »

Et pourtant, la Louve avait l’amère impression que c’était le cas. Mais sans preuve, comment le prouver ?  Pour cela il fallait attendre de rentrer au Palais d’Ivoire et d’aller consulter les archives appropriées.  Encore et toujours de la recherche. La Lycane soupira intérieurement, ceci pouvait être lassant à la fin. A chaque fois qui lui semblait qu’ils trouvaient un nouvel élément, une nouvelle vague de recherche était indispensable pour s’assurer de sa fiabilité. A cette allure, il lui semblait qu’ils devraient encore visiter divers endroits de la ville. Ce qui, soyons francs, elle redoutait. Evidemment, cela avait un peu aspect « ludique » si on pouvait employer un tel terme et la Okami ne pouvait qu’en sortir avec de nouvelles connaissances.

Le reste du trajet se fit en silence. La Louve  en profitait pour observer les alentours, découvrant des parties de Lumen inconnues jusqu’à ce jour. La calèche arriva enfin devant un grand bâtiment, tout de marbre blanc. De nombreuses personnes rentraient et sortaient depuis  la double porte formant l’entrée principale. Des personnes de toutes catégories et de toutes races Tant que les nains pouvaient se faire de l’argent, la race du demandeur n’était pas prise en compte.  La Okami rentra dans le bâtiment en compagnie de l’avocat, le laissant se présenter à l’accueil pour demander un rendez-vous de dernière minute avec le banquier qui avait la charge du dossier d’Agatha Christie.

Evidemment, arriver ainsi sans prévenir les obligeait à patienter un peu. Le nain  qu’il allait rencontrer devait sans doute finir avec un autre client avant de pouvoir accéder à leur requête. Pour patienter, quelques chaises étaient disponible le long d’un mur, mais les personnes pouvaient également choisir de rester debout et d’attendre, dans cette posture en observant les diverses affiches placardées.  Par chance, l’attente ne fit pas longue et ce fut une humaine qui vint à leur rencontre.

« Monsieur Zebun va vous recevoir, suivez-moi je vous prie. »

Le trio se dirigea donc vers une des nombreuses portes annexes de la salle circulaire. La femme toqua deux fois à la porte, et une voix grave leur intima l’ordre de rentrer. L’humaine ouvrit la dite-porte, laissant apparaitre un vaste bureau où trônait un nain à la longue basse rousse. Ce dernier avait également fait une petite tresse dans sa chevelure ainsi qu’une sorte de queue de cheval allant sur le côté, el tout cerclé par un anneau d’argent. Sur ses doigts on pouvait voir des bagues ornaient de pierres précieuses qui émettaient un léger tintement lorsque le nain mouvait sa dextre.  Le banquier congédia son assistante et se leva de sa chaise, tendant sa main pour saluer l’avocat et la Okami.

« Bienvenue maître Declan et vous également jeune femme..Mon assistante Cathleen m’a parlé de votre requête, venez asseyez-vous ».

Joignant le geste à la parole, le nain leur présenta les deux sièges placés en face de son bureau avant de s’assoir sur le sien et de sortir un dossier. Un gros dossier où était inscrit le nom d’Agatha Christie. Le banquier ouvrit ce dernier, et la Louve nota que plusieurs fois les termes «  RAPPEL » étaient tamponnés sur diverses feuilles. Cette femme avait sans doute énormément de retard dans le payement de ces dettes. Le nain se racla un instant la gorge avant d’entamer.

« Sachez que  cette femme est en retard de payement depuis maintenant  huit mois et sa dette ne fait qu’empirer. Nous  lui avons déjà souscrit des crédits afin qu’elle puisse sortir de la cave et nous rembourser mais cela n’a fait qu’empirer sa situation. Vous les humains ne savaient pas gérer votre argent. Si cette femme vous envoie pour demander un nouveau délai de payement, je serais contraint d’y refuser. Elle doit nous payer ou nous saisirons ses biens. »


Le ton était dit.  La lupine ne pouvait blâmer le nain d’être aussi sec envers cette femme. Quiconque empruntait de l’argent à la banque devait être en mesure de rendre cet argent dans les délais impartie.

« Maître Nain ? Pouvons-nous savoir le montant des dettes de Madames Christie ? »


Le nain tapota ses doigts sur la table un bref instant avant de sortir une feuille du dossier et de la tourner de sorte à ce que les deux protagonistes puissent lire son contenu. Le prix total des dettes étaient inscrites en bas à droite de la page et entourée à l’encre rouge. Le reste de la feuille détaillait tous les frais qui amenaient à ce résultat.

« Voyez par vous-même. »

Quand les yeux de la lupine se posèrent sur le chiffre entouré, elle manqua de s’étrangler. Bien sûr elle s’attendait à un prix, mais là, cela dépassait ses craintes. Cette femme, devait une telle somme d’argent qu’elle se demandait si la Couronne viendrait à accepter sa requête pour avoir peut-être des informations sur l’abattoir Mandus.

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Declan et Shad furent accueillis assez rapidement par Zebun. Le banquier devait sans doute se dire que la perspective de discuter avec un avocat de l’affaire Christie était risquée. Il devait sans doute croire que Declan était son avocat. Ce dernier ne fit rien pour l’infirmer, se contentant de se présenter, et s’assit sur un fauteuil, dans le grand bureau de Zebun. Il n’y avait aucun effet personnel accroché aux murs, rien d’autre qu’un encadré rappelant le règlement intérieur de la banque, et des bibliothèques remplies de dossiers et de papiers. Declan reçut rapidement, ainsi que Shad, un récapitulatif de la dette de Madame Christie. La somme était assez impressionnante. Zebun leur expliqua que Madame Christie avait consenti auprès de la banque un certain nombre de prêts auprès de sociétés immobilières pour réparer sa maison dans le passé, mais elle n’avait jamais eu les moyens de tout rembourser. Des prêts plutôt énormes avaient été consentis. Declan, s’il avait été l’avocat de cette femme, aurait avancé devant le juge le devoir de conseil et l’obligation d’information du banquier. En vertu de ce principe, le juge civil avait parfois réduit la dette de certains débiteurs, en considérant que la banque avait agi de manière frauduleuse, en les encourageant à contracter, alors qu’ils n’auraient jamais les moyens de rembourser. Cependant, ce genre de situations était exceptionnel, car le droit lumenien était tout de même régi sur l’idée du consensualisme, soit sur la reconnaissance de la volonté des parties. Néanmoins, Declan l’aurait tenté. Cependant, il n’était pas son avocat.

« Je tiens à vous dire, Maître, que nous irons jusqu’au bout pour obtenir le remboursement de notre créance. »

Les nains n’accepteraient aucune forme de conciliation. Sur ce point, ils étaient intransigeants. L’argent, pour eux, était tout simplement sacré, et il n’était pas question d’accorder des réductions de peine. Madame Christie avait une belle petite dette, et les nains de Vivaldi ne transigeraient pas facilement.

« Aussi, reprit Zebun, si vous êtes venu ici dans l’idée de nous dissuader de poursuivre notre procédure visant au recouvrement de notre créance, laissez-moi vous dire que vous vous trompez. Nous ne laisserons pas des humains nous voler ainsi ! »

Madame Christie était sous interdit bancaire. Ses uniques revenus devaient venir de sa retraite. Elle n’avait clairement pas les moyens de rembourser les nains, et sa maison était un vrai taudis.

« Je suis étonné du montant de ces prêts, avoua Declan. Vu l’état de sa maison, elle n’a pas subi de réparations depuis des années. »

Zebun fronça lentement les sourcils.

« M’accuseriez-vous de mentir ? Je me fiche de ce qu’elle fait avec son argent ! Si elle l’a gaspillé, c’est son problème, pas le nôtre ! »

L’argument se tenait. Les nains ne voudraient rien entendre. Tout ce qu’ils voyaient, c’était une somme à récupérer en saisissant la maison, mais, vu la ruine que c’était, elle ne suffirait jamais à recouvrir toute la dette. Zebun en avait certainement conscience, et il devait agir ainsi par principe, pour essayer de sauver les meubles. La célèbre avarice des nains...

« Si la Couronne se proposerait de rembourser les prêts de Madame Christie, intérêts compris, que ce soit ceux échus ou à échoir, accepteriez-vous cette transaction ? »

Zebun, qui ne s’attendait visiblement pas à cet argument, ne sut pas quoi dire, et balbutia des mots sous sa barbe :

« Pardon ? La Couronne ? Mais par quel... ?!
- Je travaille au Service de Sa Majesté la Reine de Lumen Elena Ivory, répliqua poliment Declan en lui montrant sa carte officielle. La Couronne envisage d’acheter quelques immeubles dans les quartiers des bas-fonds, dans le vue de programmes de restructuration urbaines. »

Zebun cligna des yeux. Était-ce une blague ? Une plaisanterie ? Il ne savait plus quoi penser ! Zebun savait qu’Agatha Christie était une vielle folle, une mégère qui refusait obstinément de se séparer de son bien. La maison était bien trop grande pour elle, et elle avait accumulé une série de dettes pendant des années, souscrivant à chaque fois de nouveaux prêts à la banque, jusqu’à ce Zebun arrête l’hémorragie. Et la Couronne voudrait racheter l’intégralité de cette créance ? Pour un programme de restructuration urbaine ? Zebun n’en croyait pas un mot... Mais, d’un autre côté, cette carte était officielle... Il sentait surtout une entourloupe. Y avait-il quelque chose dans les caves de cette maison ? Un trésor, par exemple ? Ou est-ce que la Couronne pensait que cette maison allait prendre de la valeur d’ici quelques années ? Avec le développement de l’abattoir Mandus, par exemple, ce genre de maisons pouvaient facilement gagner de l’importance, si l’abattoir continuait à aussi bien marcher. Cependant, pouvait-il se refuser à la Couronne ? Ce n’était pas un client comme les autres !

Le nain, après quelques secondes d’un silence dubitatif, finit par intervenir :

« J’avoue que je ne comprends pas pourquoi la Couronne chercherait à aider cette dame...
La Couronne envisage de relancer le dynamisme économique de ces quartiers défavorisés, précisa davantage Declan. À ce titre, nous voulons, parallèlement au développement de l’abattoir Mandus, ouvrir de nouveaux commerces, et inciter les investisseurs à revenir, tout en développant des logements sociaux rénovés, et mieux adaptés à la population appauvrie. Nous pourrions attendre la fin de la procédure pour racheter l’immeuble de Madame Christie, quand votre banque le mettra en vente, ce que nous ferons sans doute, mais la Couronne souhaite aussi voir s’il n’est pas possible, en amont, de commencer ce travail de reconstruction. »

Zebun n’était pas encore totalement convaincu, mais il savait que Declan lui disait la vérité. Il avait entendu parler de ces vastes programmes économiques. Comme quoi, quand on disait que le Trésor était pauvre, que les caisses royales étaient vides, on exagérait beaucoup. On trouvait toujours des fonds ici et là. Le banquier nain hésita encore un peu, se massant la barbe.

« Ma foi, après tout, si la banque récupère ce qu’elle a dépensé... Je ne vois pas de raisons légitimes de m’y opposer. »

Néanmoins, Zebun allait se renseigner. Il était toujours convaincu qu’on était en train de lui cacher quelque chose.

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Re: A Machine For Pigs [Shad]

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Shad
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Pour décrire parfaitement les pensées de la lupine, disons qu’elle aurait préféré que l’entretien se passe plus rapidement.  Pendant la durée de ce dernier, elle garda le silence, laissant Declan le soin de « plaider » pour leur cause. Elle nota rapidement que le nain sembla d’un coup plus intéressé et curieux quand on l’informa qu’il avait devant lui un avocat de la Couronne. L’avarice des nains lui poussait à accepter l’offre offerte par le Maître mais son côté inquisiteur tentait de savoir s’il n’y avait pas anguille sous roche.

Et pour cela, Zebun harcelait Declan de diverses questions. Comment la Couronne comptait-elle payée ? Le tout en une fois ou avec des mensualités ? Pouvait-il avoir une connaissance plus poussée des travaux qui étaient en préparation ? Agatha Christie avait-elle fait une demande à la Couronne pour que cette dernière lui vienne en aide en échange de sa demeure ? Et une multitude de questions dans le même registre permettant au nain de se faire une idée.  A chaque nouvelle réponse de l’avocat, le conseiller banquier reposait une nouvelle interrogation, notant sur un cahier les diverses informations qu’il recevait. Ce petit manège dura une bonne heure, au déplaisir de la Louve.

Enfin, après une bonne heure et quelques,  l’avocat eu gain de cause. Zebun appela son assistante et lui tendit le dossier de Madame Agathie Christie.

« Faites une copie du dit dossier Cathleen, et ramenez la moi dans les plus bref délais. »

La jeune femme approuva et partit rapidement retranscrire le contenu du dossier. La demande de Declan était assez conséquente bien qu’intéressante pour la banque qui voyait là une opportunité de gagner à nouveau l’argent débité.  Terra ne connaissait nullement les photocopieuses et l’assistante devait donc retranscrire l’intégralité du dossier à la main, ce qui pouvait prendre encore quelques  minutes. Pendant ce laps de temps,  Zebun récolta quelques derniers renseignements avant que Cathleen ne revienne, deux dossiers en main. Un étant l’original que la banque garderait et l’autre étant une copie qui serait donné à la Couronne remis entre celle de l’avocat.

Zebun se leva de sa chaise, attendant que ses deux «  clients «  fasse de même, les saluant tout en les remerciant comme il était de coutume. Un sourire satisfait caché derrière sa longue barbe rousse pouvait se deviner sur les traits de son visage. Pour un nain une telle affaire était une affaire en or et même si quelques éléments étaient encore dissimulés, Zebun avait de quoi récupérer les dettes de sa cliente et regagner par la même occasion son honneur nanesque.

Le duo sorti donc de la banque avec les informations recherchées depuis le début de l’après-midi. Maintenant, ils savaient à quoi s’en tenir et la Lycane se demanda quelles têtes feront la Reine et Adamante en entendant la somme qu’elles devront verser. Cette réponse, elle l’aura dans quelques minutes, le temps d’arriver au Palais d’Ivoire.  Les deux protagonistes montèrent dans la calèche qui pris la direction du  palais.

« Eh bien, je m’attendais à une grosse somme d’argent, mais là…C’est impressionnant. »

Le regard de la Okami nota un fait étrange.  Ils venaient de passer devant un bâtiment dont elle n’avait souvenance sur le chemin du retour. Jetant un discret coup d’œil par la fenêtre de la calèche, elle comprit bien vite qu’ils ne faisaient nullement route vers le Palais d’Ivoire. Au contraire même, la calèche prenait une direction tout à fait différente.  La Louve souffla et murmura à voix basse.

« J’espère que vous savez vous battre cher maître, il semblerait que nous avons été pris en otage….En tout cas, on s’éloigne du palais. »

Mais pour aller où ? Etrangement, la Louve aurait misé sur le fait qu’ils seraient emmenés dans les bas-fonds, mais là encore elle s’était fourvoyée. La calèche continua son chemin pendant une poignée de minute avant de subitement s’arrêtée. Les portes s’ouvrirent rapidement et une main gantée attrapa par le col l’avocat, le faisant descendre avec brutalité de la calèche.

« Chien d’avocat ! A cause de toi j’ai perdu cinq ans de ma vie ! j’ai tout perdu ! " Vociféra l’agresseur de Declan.

Shad descendit rapidement de la calèche, se mettant entre l’avocat et l’homme, ou plutôt des hommes Le groupe  était composé de cinq à six humains et tous semblaient avoir une dent contre l’avocat royal.  Au vue des premières paroles qui fut émise, il était fort à parier que Declan les avaient envoyé en prison, ce qui n’avait pas dû plaire à tout le monde. L’un des hommes repris la parole.

« A cause de cette merde, je n’ai plus de famille, plus de travail, j’étais innocent ! Innocent ! »
« Il y’a l’abattoir Mandus pour le travail, non ? »
« Pouah ! Ne parlez pas de cet endroit ! Il faudrait être fou pour s’y rendre ! » Cracha t’il.

La Okami lança un regard vers Declan après que l’homme eut parlé. Le hasard fait des fois bien les choses et il était évident que les personnes qui les entouraient savaient des faits sur l’abattoir Mandus.  La Louve les regarda tour à tour, osant demander.

« Et pourquoi ? Mandus offre du travail à quiconque en a besoin ! Vous en avez besoin non ? »

Pourquoi donc refuser un travail quand ce dernier vous été grassement offert ? En attendant la réponse d’un de leur agresseur, la lupine tendit la main à Declan, l’aidant à se relever. Mieux valait qu’il soit sur ses deux jambes si la situation tendait à se dégénérer. Avec le gens du bas peuple tout était possible.

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Elena Ivory
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Demande de RP
Zebun sentait le filon, il sentait l’entourloupe, et ne laissa pas Shad et Declan partir si rapidement. Au lieu de ça, il les assomma sous les questions. Ce n’était pas la première fois que Declan traitait avec des nains. Dès qu’il s’agissait d’argent, ces derniers devenaient hystériques, paranoïaques. Il savait donc qu’il fallait être patient, et ne surtout pas s’énerver. La conversation s’éternisa donc, l’avocat traitant avec Zebun, jusqu’à ce que, vaincu, ce dernier ne finisse par leur dire qu’il était donc d’accord. Zebun savait que la banque n’obtiendrait pas un recouvrement total de sa créance en vendant la maison de la vieille. Elle était dans un quartier défavorisé, où la valeur de l’immobilier avait progressivement baissé, et l’abattoir Mandus n’avait pas encore suffisamment redynamisé ce quartier pour qu’on puisse vraiment voir un impact sur l’évolution du prix des immeubles. Les investisseurs n’avaient pas confiance, car ils savaient que ces quartiers populaires étaient défavorisés, et qu’ils trouveraient peu de locataires intéressés. L’argument de l’avocat se tenait, Zebun devait bien l’admettre.

Il les abandonna donc, et le duo retourna donc dans la calèche, sans réaliser que le cocher qui était devant avait changé de personne. Declan n’y fit tout simplement pas attention, car il était fatigué. L’entrevue avec Zebun avait été longue, et il était pressé de rejoindre le Palais d’Ivoire, de retourner dans son bureau, et de passer à autre chose. En chemin, il observait silencieusement le dossier de Madame Christie. Elle avait passé différents prêts, avec de longs échéanciers. La banque Vivaldi, visiblement, avait clairement manqué à ses obligations d’information, en consentant à la dame de tels prêts. Shad avoua que la somme était impressionnante, et l’homme hocha lentement la tête.

« Très... Je serais bien curieux de savoir pourquoi elle a eu besoin d’une telle somme... »

Les prêts n’étaient clairement pas qu’à un usage immobilier, car, vu l’état de sa maison, elle n’avait pas du dépenser tout cet or là-dedans. Qu’est-ce qui avait bien pu la ruiner à ce point ? Des dettes de jeu ? Declan était perplexe, avec l’intime conviction que quelque chose de gros était en train de leur échapper... Comme une sorte d’intuition, d’instinct. Outre sa passion pour le droit, l’homme aimait aussi beaucoup lire, notamment des thrillers, des romans politiques. Lumen était plutôt bien fournie sur ce point, et il avait ainsi la tête embrumée de conspirations et de théories farfelues. Il était en train d’en échafauder une, alors qu’il remuait les pages du prêt. Tout ça était en train de lui échapper, lorsque Shad l’avertit que la calèche était en train de prendre un autre chemin que celui requis pour aller au Palais d’Ivoire.

« Hein ?! »

Surpris, l’homme referma son dossier, et regarda par la fenêtre. Le chariot s’engageait dans une allée pavée, et il vit quelques individus en train de marcher, de transporter des marchandises. Ils retournaient près des bas-fonds, et ne filaient en effet pas vers le Palais d’Ivoire, dont la haute stature était visible de loin.

« Bertrand ? Mais que faites-vous ?! »

Bertrand était le nom du cocher, et il eut sa réponse quand la calèche s’arrêta dans une petite cour, en filant dans une ruelle. Le cocher descendit au sol, ouvrit la porte, et empoigna l’avocat, qui protesta vainement, avant d’être balancé à même le sol. L’homme lui hurla dessus, et Declan, en se relevant, put voir d’autres types, costauds, la mine patibulaire. Sûrement des dockers. Il reporta son attention vers le visage de l’homme, et le reconnut assez rapidement.

« Clayton Shaw ?! »

Shad essaya de négocier avec lui, tandis que les souvenirs de Declan lui revenaient en tête.

Clayton Shaw avait été poursuivi par la Couronne parce qu’il battait sa femme, qui travaillait dans l’administration royale, en tant que secrétaire. Clayton était un homme jaloux et possessif, qui avait une forte tendance à boire, et à s’imaginer que sa femme le trompait avec un quelconque notable du Palais d’Ivoire. Il la suivait, la harcelait, ce qui s’était rendu sur ses performances au travail. L’administration avait envisagé de la muter pour insuffisance professionnelle, et, devant son employeur, elle avait fondu en larmes. C’était elle qui faisait vivre leur ménage, et elle avait pleuré dans son bureau, en lui expliquant qu’elle n’en pouvait plus, et que son mari la harcelait. Suite à ça, Declan avait eu le dossier de cette femme. Il était avocat de la Couronne, mais pouvait aussi prendre d’autres affaires, et avait estimé nécessaire de joindre les deux procédures : celle, d’une part, entre l’employeur et la secrétaire, et celle, d’autre part, entre elle et son mari.

L’affaire contre Clayton Shaw avait compris deux volets :
  • Un volet civil, afin d’obtenir que le divorce soit prononcé aux torts exclusifs du mari ;
  • Un volet pénal, afin qu’il soit reconnu coupable d’harcèlement, de menaces, et de coups et blessures.
Declan avait réussi à regrouper un certain nombre de preuves : arrêts de travail établissant que la femme était battue, témoignages... Clayton Shaw était un individu nerveux, qui avait déjà eu des antécédents avec la police de Lumen : ivresse sur la voie publique, injures, actes de violence... Des faits mineurs, et son employeur l’avait déjà sanctionné avec plusieurs blâmes. Il avait rapidement demandé à ce que Madame Shaw, à l’époque, bénéficie d’une ordonnance pénale de protection. Pour protéger les femmes battues (mais aussi les hommes, même si c’était plus rare), il était possible d’obtenir du Ministère public, s’il y avait des présomptions suffisamment graves, une ordonnance pénale qui avait pour but de protéger la victime contre d’éventuelles représailles de son mari.

Clayton Shaw avait engagé son propre avocat, en hurlant au mensonge, à la calomnie, en arguant que sa femme le trompait avec l’avocat. Le divorce avait été prononcé à ses torts exclusifs, et il avait du verser à son ex-épouse une lourde indemnité, et avait été condamné à plusieurs mois de prison ferme par le juge pénal. Pour avoir passé cinq ans là-bas, c’est qu’il avait du aggraver son cas. Un psychologue avait essayé de réaliser une expertise psychiatrique du sujet, et avait conclu qu’il souffrait d’une solide psychose, et nécessitait des soins urgents. En prison, Clayton s’était beaucoup battu, et avait tenté de s’évader à plusieurs reprises.

« Et pourquoi ? Mandus offre du travail à quiconque en a besoin ! Vous en avez besoin non ? »

Clayton grogna, résistant à l’envie de la gifler.

« Mais ferme ta gueule, salope ! Qu’est-ce que t’y connais, hein ?! C’est ta nouvelle pute, Declan ? Tu l’encules après avoir baisé ma femme, hein, salopard ?!
Monsieur Shaw, je n’ai jamais...
Ta gueule, fils de pute, ferme-là, juste... FERME-LÀ ! Je suis un honnête marin, moi, connard ! Moi, je passe pas ma vie à emmerder celle des autres, fils de pute ! Si tu bouffes du putain de saumon le soir, c’est grâce à des types comme moi, OKAY ?! »

C’était un nerveux. Declan s’était lentement relevé, tout en voyant les biceps de l’homme.

« Ce n’est pas moi qui vous ait enlevé votre femme, vous la battiez...
Cette salope me trompait ! Avec des salopards comme toi ! Toi, ou ce connard de Mandus, à qui tous ces bouffons sucent la pine ! Il est comme vous autres : un grand sourire devant, et hop ! V’là que je vous encule bien profond par l’derrière ! »

Il serait difficile d’obtenir autre chose que de la colère de la part de cet homme. C’était un paranoïaque.

Declan regarda autour de lui, mais il n’y avait aucune issue dans cette cour.

« Qu’avez-vous fait de mon cocher, Shaw ? Où est Bernard ?
Bah, rien qu’une petite sieste. Tu sais, l’avocat, c’est vraiment un pur hasard si on se recroise, toi et moi... Ces putains de suceurs de queues de nains sont ma banque. J’ai bien cru m’arracher les cheveux quand je t’ai vu avec l’autre salope bonne à baiser, là... Et j’ai réuni quelques gars, mais y sont simplement là pour observer... J’ai besoin de personne d’autre pour niquer la gueule d’un connard qui a ruiné ma foutue vie. »

Shaw s’avança alors, avec l’envie certaine d’en découdre, et de faire passer à Declan un sale quart d’heure.

Et on osait encore prétendre que ce n’était pas un métier physique...

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Shad
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L’Okami commença sérieusement à se demander s’il était possible de passer une journée à Lumen sans tomber sur un groupe d’homme qui veut soi vous violez, soit vous étripez. A croire qu’une journée sans cela, n’était pas une journée normale au sein de la Capitale. En tout cas, elle comprit bien vite que cet homme, Clayton Shaw, en avait contre le maître Declan.  Et aux vues de ses dires, monsieur n’avait que très peu apprécié le jugement final de son procès. Tout comme la Louve apprécia que très peu qu’il l’insulte, la rabaissant à un simple sac à foutre.

La Okami grogna, serrant les poings tout en écoutant vociférer l’homme. Ce dernier ne semblait nullement ouvert à la discussion et pourtant, il lui semblait bien qu’il avait des informations sur l’abattoir Mandus ? Mais comment parler avec quelqu’un qui ne souhaite que vous voir à terre et en sang ?  Shawn s’approchait dangereusement de Declan, frappant son poing dans la paume de sa main, bien décidé à lui mettre une bonne raclée.

« J’vais te péter tes dents connards, tu chialeras ta mère quand j’en aurais fini. Et après j’me ferais ta pute. »

Un long soupir s’échappa des lèvres de la Louve.  Encore et toujours la même rengaine.  Elle observa rapidement les environs et dû admettre qu’il n’y avait aucun moyen d’éviter la confrontation. Il ne restait donc qu’à savoir si cette dernière finirait en bain de sang. Quoi que, la lycane eu subitement une idée et un sourire narquois s’afficha sur son visage. Ce Clayton Shaw allait parler, qu’il le veuille ou non.  Mais pour le moment, il fallait le mettre à terre et elle voyait très mal l’avocat se battre, surtout dans sa tenue qui devait restreindre ses mouvements.

« Je m’occupe de lui, après tout, il m’a insulté.. »

Et elle s’avança pour faire face au dégénéré. Ce dernier émit un rire gras, croyant à une grosse blague.  Un bruit d’aspiration se fit entendre, celui caractéristique d’une personne préparant un mollard à cracher.  Et c’est ce qui se passa, Shawn cracha au visage de la Okami tout en lui disant de dégager, qu’il s’occuperait de son petit cul plus tard après s’être occupé de ce connard d’avocat.  La Louve chassa la glaire de son visage, tous ses poils étant hérissés et un long grondement sortant de sa gorge. Fâchée ? A peine !

« Wouf, j’ai peur connasse, allez dégage ! «

« Désolé Déclan, je ne voulais pas en arriver là, mais… »

Elle ne termina pas sa phrase, dégainant ses dagues au même moment que Shawn sortit un poignard de sa ceinture. La lycane fonça sur Shaw et les lames s’entrechoquèrent entres elles. Seul l’écho des pas des deux combattants et le bruit de métal résonnait dans la cour.  Plusieurs fois, l’humain tentait de passer aux travers de la Okami afin d’atteindre l’avocat dans l’espoir de l’étriper sur place, mais l’Okami lui bloquait le passage, ne le laissant pas passer. A ce titre, on pouvait croire qu’elle était le garde du corps de Declan.

Shaw frappa en biais, formant une courbe avant de changer soudainement d’un coup d’estoc, frappant Shad au poignet gauche. Une blessure qui lui soutira un cri. Cependant, elle en profita pour attraper la lame et la poigne du poignard, tirant ainsi d’un coup sec vers elle Shawn auquel elle asséna un coup dans le tibia de sorte à le faire plier suivit d’un coup dans le sternum pour couper son souffle. Elle ne s’arrêta pas là,  la Louve le fit entièrement tombée, se mettant sur son torse pour l’immobiliser au mieux. Dans un gémissement de douleur, elle retira la lame de soin poignet, le sang en giclant.

Shad ne jeta pas la lame mais frappa Shaw avec cette dernière au niveau de son épaule. L’homme cria et la Okami tourna un peu le poignard dans la chaire.

« Ça fait mal hein ? Connard ! Bon, dis-nous pourquoi tu hais tellement Mandus. »
« Jamais ! »
« Mauvaise réponse. »

La Okami tourna encore le poignard dans la plaie de Shaw et ce dernier cria de nouveau se débattant.  Son front perlait de sueur et il éructa.

« Des cris ! Les cris ! »
« C’est un abattoir, c’est normal qu’il y’ai des cris…. »
« Non ! Non ! Pas y aller ! Ressort pas ! «

La Okami tourna un instant son regard vers Declan. Voilà une révélation qui était des plus intéressante, mais avant qu’elle ne puisse continuer son interrogatoire, une autre voix surgit derrière le groupe.

« Par tous les Saints ! Qu’est ce qui se passe ici ? Gardes ! Saisissez-les ! »

La lupine se releva rapidement de Shaw, retirant le poignard de son épaule, le laissant à terre. Quant à elle, elle porta sa main contre son poignet meurtri, serrant de sorte à faire un garrot naturel et arrêter la perte de sang. Les cinq hommes autours furent maîtrisés, par chance, aucun de ces derniers n’avaient tentés d’intervenir quelques minutes avant. Le capitaine chargé de l’escouade reconnu Declan et balbutia :

« Bon sang, Maître Declan s’est bien vous ? Que faites-vous ici avec ces chiens et cette chienne ? »

On empoigna également la Okami, après tout, elle venait de blesser un homme. Le capitaine se tourna à nouveau vers l’avocat :

« Vous nous expliquez Maître ?  Avant que je n’embarque tout ce beau monde ».

Shaw observait le capitaine et plus particulièrement l’avocat d’un regard noir. Sa respiration était lente, lourde, comme s’il s’apprêtait à se jeter à sa gorge. Il cracha au sol, gueulant.

« Ta pute ne te protégeras pas la prochaine fois connard ! Je t’étriperais ! Tu m’entends sale con ? Je te buterais connard ! »


Encore et toujours des menaces. Shad espérait simplement que ce ne soit pas un des faits quotidiens d'être avocat.

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Elena Ivory
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Demande de RP
Quand on faisait des études de droit, on ne voyait que le caractère théorique du droit. On apprenait aux étudiants que le droit était un magnifique habillage technique, une science sociale ayant pour but de permettre la paix sociale, qu’il y avait des organes, chacun ayant des pouvoirs différents. Le Roi faisait la loi, par le biais d’ordonnances, et ces ordonnances étaient appliquées à basse échelle par des décrets, expliquées par des circulaires, et appliquées par le juge, qui disposait d’un pouvoir interprétateur. Initialement, le Conseil royal avait refusé de reconnaître au juge un pouvoir d’interpréter la loi, en considérant que le juge n’était rien de plus que la « bouche de la loi ». On invoquait la théorie de la hiérarchie des normes pour justifier ce point de vue, cette espèce de pyramide normative indiquant quelle norme était inférieure à quelle autre norme. On parlait de grandes théories pour expliquer le but du droit : le positivisme juridique, qu’on opposait au positivisme sociologique, ou encore le jusnaturalisme, qu’il soit religieux ou laïc. On apprenait qu’une ordonnance royale avait prévu un mécanisme de référé législatif, dans laquelle le juge, lorsqu’il avait un doute sur l’application d’une loi, devait surseoir à statuer, en envoyant une question au Conseil royal. Juridiquement, ce choix se justifiait par la hiérarchie des normes. Politiquement, c’était surtout un moyen pour le Conseil royal d’uniformiser la jurisprudence, et ainsi d’asseoir l’autorité du Roi. En bref, en droit, on ne voyait que le côté théorique, de manière abstraite.

Ce n’est que quand on était sur le terrain qu’on prenait réellement conscience que toutes ces théories abstraites, toutes ces lois, pouvaient avoir un impact retentissant sur des vies. En droit, on voyait presque le droit comme un jeu. Pendant quinze ans, la jurisprudence statuait dans ce sens, et, d’un seul coup, voilà qu’elle inversait totalement sa position en disant que, désormais, il fallait statuer dans ce sens. Les étudiants hochaient la tête, notaient, apprenaient ça, et passaient à autre chose. Sur le terrain, les notes étaient bien futiles quand on était face à un client brisé en deux, ou face à un autre, complètement hystérique, qui hurlait dans votre bureau contre sa mégère de femme, ou son escroc d’associé. Et, parfois, on tombait sur des gens comme Shaw. Declan avait déjà été menacé physiquement avec une arme, mais c’était le fait d’un dépressif. Là, Shaw était tout l’inverse : il allait le massacrer, et Declan ne savait pas se battre.

Shad agit alors, enfonçant ses lames dans l’épaule du colosse, qui poussa un hurlement de douleur. Ses collègues s’avancèrent alors rapidement pour déloger la furie, quand on entendit les gardes hurler derrière la calèche. Ils arrivèrent alors, portant des armures, et de longues armes d’hast. Les dockers se mirent à paniquer face à la patrouille, et le capitaine se tourna vers Declan, le reconnaissant.

« Vous nous expliquez Maître ?  Avant que je n’embarque tout ce beau monde... » demanda le capitaine.

Declan avait vu une brève lueur de déception dans son regard. Face à un avocat, on ne pouvait pas agir comme on le voulait, il fallait strictement suivre le manuel et la procédure. Reprenant lentement son souffle, Declan, qui pensait alors juste à s’en sortir, et se moquait alors bien de l’abattoir, entreprit de lui expliquer qu’il s’était rendu à la banque dans le cadre d’un dossier, et qu’il avait été attaqué par Monsieur Shaw et ses amis.

« Vous avez vu ce que cette folle m’a fait ?! C’est des mensonges, putain ! Enculé d’avocat, aaahh !! J’suis en train de crever, bordel ! »

Shaw se tenait l’épaule, mais le capitaine n’était pas dupe.

« Vous serez soignés au poste ! Maître, vous connaissez la procédure, j’aurais besoin de votre déposition.
Je... Je porte plainte, putain ! »

Le capitaine grogna, et le groupe se retrouva à un nouveau poste de garde, dans un petit fortin. Declan, qui commençait à trouver la journée longue, fut heureux de pouvoir rapidement donner sa version des faits. On prit note de sa déposition, ainsi que de celle de Shad, et Declan porta plainte pour séquestration, harcèlement, menaces, et violences, notamment sur la personne de son cocher, que les gardes réussirent à retrouver. Il se débrouilla pour que la plainte de Shaw à l’encontre de Shad soit déférée, non pas à son maître usuel, mais à la Couronne, en arguant que Shad agissait alors en tant que préposée pour la Couronne de Lumen.

Une bonne heure s’écoula dans le fortin, avant que Declan ne puisse retourner dans le chariot. L’après-midi était en train de se terminer.

« Je vous avoue, Shad, qu’il y a des fois où j’aimerais que mon métier ne soit vraiment qu’un métier de bureau... Le traitement de mes dossiers irait plus vite. J’espère que vous n’êtes pas trop choquée par ce que vous avez vu. Ce Shaw est un dangereux maniaque, comme vous avez du le réaliser. »

Durant sa dépoisition, Declan avait en effet expliqué qui était Shaw, et pourquoi ce dernier lui en voulait tant.

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Re: A Machine For Pigs [Shad]

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Shad
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Une chance que la procédure qui se déroula au Poste se passa relativement vite. Shad déposa tout comme Declan son témoignage des faits. Mais la plus grosse partie du travail revint à Declan, en tant qu’avocat, ce dernier était parfaitement dans son élément à cet instant précis. Et la Louve n’allait pas dire des choses insensées qui risquaient de plus les retenir. L’interrogatoire dura jusqu’à la fin de l’après-midi et le duo fut enfin relâché, Shaw étant le seul à retourner en cellule. La lycane présuma que ce dernier tenterait de se venger dès sa sortie, mais pour le moment, c’était le cadet de ses soucis.

Elle remonta donc dans la calèche, massant un instant son poignet blessé et bandé. Face à la remarque de Declan, elle eut un petit sourire amusé. Pour sa part, il devait plus s’inquiéter de sa propre personne plutôt que de la sienne, mais elle lui était néanmoins reconnaissante qu’il s’inquiète de son état actuel après ce qui venait de se passer.

« Ce serait plutôt à moi de vous demander si vous allez bien…je pense qu’après ça vous serez bien content de retrouver votre bureau au Palais d’Ivoire. »

A bien y réfléchir, travailler dans un bureau, représentait moins de risque que d’aller sur le terrain. Mais chacun avait ses spécialités dans son domaine et la lupine ne put qu’affirmer que Declan  avait beaucoup d’expertise dans le domaine juridique. Une chance pour elle ou il y’avait fort à parier qu’elle se serait retrouvé sous les barreaux à l’heure actuelle.  La Terrranide  laissa flotter quelques secondes de silence, observant un instant les ruelles pavées et les habitations de la Place Publique avant de reporter son attention sur l’avocat.

« Peut-être devriez-vous vous faire accompagner à chaque fois ? Ou bien, apprendre à se défendre ? Cet homme vous auriez tué s’il avait pu. »


Et la Louve aurait également pu tuer Shaw. Mais elle s’était retenue, elle était à Lumen. Quoi que cela ne l’empêche pas tout le temps de retirer la vie d’autrui si la situation l’exigeait. En tout cas, elle était bien heureuse de retourner au Palais d’Ivoire maintenant.  La demeure royale apparue enfin, toujours aussi majestueuse et les derniers rayons du soleil se reflétaient contre les tours d’Ivoire, haute et imposante du palais. Le tout donnait l’impression que le palais était illuminé de divers prisme étincelant.

La calèche s’arrêta dans la cour principale. L’Okami quitta ce moyen de transport des temps anciens suivit par Declan.  Il ne restait maintenant plus qu’à se rendre dans la salle du trône et de faire un rapport à la Reine et Adamante .  Shad  se demanda également si ces dernières se posèrent des questions quant au temps qu’ils avaient pris. Finalement, elle suivit l’avocat au travers du palais, se rendant avec ce dernier à l’endroit où se trouvaient les deux femmes. Enfin, elle se doutait également que d’autres affaires les préoccupaient en cet instant. La vie royale ne devait absolument pas être de tout repos.

Le duo arriva dans une pièce et la Louve salua Adamante et Elena avant de désigner le dossier que tenait le maître Declan.

« Nous avons les informations sur la propriétaire de  Jacques. Je vous laisse le soin d’en prendre connaissance ou bien peut être que  Declan vous fera un résumé ? «

A ces mots, la Okami tourna son regard vers l’avocat. Après tout, il était le plus apte ici à faire un résumé complet et détaillé à la Couronne. L’Okami risquait grandement d’oublier certains faits ce qui pouvait faire passer à côté d’informations capitales.

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Elena Ivory
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Demande de RP
Declan redoutait le jour où il devrait sortir en étant accompagné de gardes. En tant qu’avocat auprès de la Couronne, il savait qu’il pouvait y avoir droit, mais, dans l’absolu, il préférait s’en passer. Si c’était le cas, ce serait définitivement le signe que Lumen avait changé, et que le clivage social avait à nouveau cru. De plus, si Declan était accompagné d’un garde royal, les gens avec qui il parlait seraient sans aucun doute moins loquaces, ce que l’avocat cherchait à éviter. Shaw était un cas exceptionnel, et, fort heureusement, ses sorties ne se résumaient pas toujours à des affrontements surprises. Il fallait savoir gérer ça, mais le jeune avocat devait bien admettre qu’il était plutôt nerveux.

Il fut donc rassuré de retrouver le Palais d’Ivoire, les drapeaux, les murs, et les gardes. Il n’avait plus qu’à faire son rapport à la Reine, et il irait chez lui. Aussi simple que ça. Un page les annonça, et ils attendirent dans une confortable pièce. Ils n’eurent cependant pas à attendre trop longtemps, car le page revint, et les conduisit dans une confortable pièce. Comme toutes les pièces du Palais d’Ivoire, elles respiraient le luxe, avec de superbes tapisseries, et des fauteuils très confortables, rembourrés. Elena était derrière un bureau, et Adamante près d’une fenêtre, bras croisés.

« Nous avons les informations sur la propriétaire de  Jacques. Je vous laisse le soin d’en prendre connaissance ou bien peut être que  Declan vous fera un résumé ? » entama Shad.

Elena hocha la tête, et attrapa le dossier, l’ouvrant.

« J’espère que vous n’avez pas eu de problème... »

Declan lui résuma brièvement sa journée, en évitant de mentionner le passage concernant Shaw. Il ne voulait pas que la Reine se sente responsable de mettre ses propres agents en danger, et l’avocat savait qu’Elena était une femme encore assez jeune, plus jeune que son physique ne le laissait penser. Il ne voulait pas la placer dans une situation inconfortable, et alla donc droit à l’essentiel. Elena écarquilla les yeux en voyant la somme rondelette, puis regarda Adamante.

« Tu es sure que cette vieille femme pourra nous aider? »

Adamante se pinça les lèvres, réfléchissant soigneusement.

« Il est possible qu’elle nous raconte des histoires, reconnut-elle. Mais, vu la taille de sa dette, et l’état de son logement, je pense que cet argent a du servir à autre chose que simplement rénover ce dernier, ou éponger d’éventuelles dettes...
En tout cas, ces dettes ne figurent pas sur son compte en banque. Je dois admettre que c’est une somme étonnante... Et encore, c’est un euphémisme. »

Il y avait presque de quoi acheter un terrain avec une telle somme, en réalité ! La Reine était assez troublée.

« N’en sois pas si sûre, Elena... Les gens ont parfois le talent inné de s’engluer dans des dettes incroyables. Cette vieille femme a du se faire avoir par des banquiers peu scrupuleux. La Banque Vivaldi est mal gérée, et on dit qu’elle va être rachetée... Ce qui n’est pas pour plaire aux nains, vu que les futurs actionnaires seront très probablement des humains. »

Elena avait entendu parler des problèmes financiers de certaines banques. Elles accordaient des emprunts sans réfléchir, en se disant que ce qu’elles dépenseraient avec la main gauche leur reviendraient par la droite. Lumen était aussi, à sa manière, une société de consommation. En favorisant l’emprunt, on accroissait le pouvoir d’achat des gens, leur offrant ainsi l’occasion d’acheter des produits divers et variés, et ainsi de permettre, sur le long terme, d’enrichir le système. L’inconvénient était que les gens n’avaient parfois pas les moyens de rembourser leurs dettes. Elena connaissait ce principe, et savait que c’était pour ce principe que les banques accordaient des prêts. Elles récupéraient de l’argent grâce aux produits vendus par les guildes, en récupérant une petite commission. Un système globalement efficace, mais dont les imperfections étaient progressivement en train de s’accroître, menaçant de faire s’effondrer tout le système.

Entre-temps, Adamante expliqua à Shad avoir fait des recherches. Declan, lui, s’était poliment retiré.

« Pour commencer, j’ai confié la fléchette empoisonnée à un alchimiste de la Cour, qui m’a dit qu’il me fournira son compte-rendu dès demain. Ensuite, j’ai eu des informations supplémentaires sur l’entrepôt. C’est un entrepôt de stockage fermé à clef. Il n’y avait aucune trace de lutte à l’intérieur. Impossible de dire si l’expert-comptable a été tué ou pas. Néanmoins, je devrais avoir des informations là-dessus... »

Adamante avait en effet obtenu des informations en consultant les statuts de la société. Elle avait le nom de l’expert-comptable de la société, et comptait bien aller lui rendre une petite visite. Declan leur avait aussi parlé du cadavre retrouvé dans les égouts, mais, pour l’heure, Elena ne voyait pas relier ce cadavre à leur situation actuelle... Certes, ces traces de trous dans son corps étaient curieuses, étonnantes, mais il n’y avait aucune preuve que cet incident tragique était lié à Mandus.

« Je te remercie, Shad. Tu as rendu un fier service à la Couronne, annonça Elena. Je ne vais toutefois pas te retenir plus longtemps pour la soirée. Ton maître risquerait de s’inquiéter s’il ne te voit pas ce soir... À moins que tes largesses ne te permettent de dîner avec nous ? Tu es libre de faire comme tu l’entends. »

Une telle liberté de déplacement chez une esclave, c’était, en tout cas, plutôt rare... Mais, vu ce qu’on lui avait laissé entendre, la petite Okami avait l’air de savoir se débrouiller.

*Un curieux phénomène..., songeait silencieusement Elena. Comme quoi, il faut se méfier des clichés.*

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Shad
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L’un des faits où la Okami était tout autant perplexe que les autres personnes présentes était ce fameux montant que devait Agatha Christie. Cette somme plus qu’importante devait en toute logique correspondre au frais de réaménagement et de reconstruction de son appartement. Or, à ce qu’avait pu constater la jeune Louve, la vieille n’avait nullement dû utiliser son argent dans cette optique. L’appartement qui devait en toute logique être réparé continuait à être un véritable taudis menaçant à tout instant de s’effondrer.  De plus, Agatha semblait être une femme qui restait la plupart de son temps cloitrer chez elle et  la Okami se demanda bien comment elle pouvait s’endetter de cette façon.

Un élément important semblait leur échappait, à toutes les personnes présentes dans la pièce, mais lequel ? Il était facile de faire des suppositions mais sans éléments permettant d’attester ou de confirmer ces derniers, il était tout à fait possible de continuer à faire des suppositions en vain. La Louve se demanda cependant si la Couronne allait prendre le risque de payer les dettes de Madame Christie. Et si cette dernière tiendrait parole et leur fournirait des informations plus que capitales dans le cadre de leur recherche. Mais encore une fois, tout cela n’était que pure supposition.

Shad salua d’un bref mouvement de tête le maître Declan qui s’éclipsait. Elle se doutait bien que ce dernier devait être bien heureux de retrouver son bureau et de replonger dans divers dossier juridique. Après la journée qu’ils venaient de passer, il était tout à fait normal et logique qu’on recherche un peu de calme. La lycane écouta attentivement les dires d’Adamante, affichant une mine contrite face à l’annonce de l’entrepôt. En réalité, la lupine aurait espéré beaucoup plus de renseignement que  ceux qu’Adamante lui disait, à savoir, pas grand-chose.

« Pour être franche, j’aurais espéré d’autres informations. Enfin, si l’expert-comptable est encore en vie, cela pourrait être fortement intéressant. Quant à la fléchette et bien, nous n’avons pas d’autre choix que d’attendre demain. »

A bien y réfléchir, il était beaucoup plus avantageux que l’expert-comptable puisse être encore en vie. Les vivants parlaient beaucoup plus que les morts après-tout. Sauf quand ces derniers étaient des morts vivants et là encore, la discussion n’était pas leur fort.  En résumé à ce que pouvait comprendre la Okami, pour le moment, il était essentiel d’attendre  avant de continuer l’enquête autours de l’abattoir Mandus. Shad se retourna par la suite vers Elena, effectuant un léger signe de négation à la fin de la phrase de la reine.

« De rien. Et je n’ai pas besoin de rentrer. Ste…Mon maître n’est pas là actuellement. Disons qu’à part les domestiques, il n’y a personne, donc que je rentre ou non, cela ne fera pas de grandes différences. »

Décidément, utilisé le terme » maître » ne sied guère à la lycane. Il avait été possible d’entendre dans l’intonation de sa voix qu’elle n’avait pas réellement l’habitude d’user de ce titre. Titre qu’à la base, elle devait utiliser vu qu’elle était une esclave. Mais comme esclave, gageons que la lupine était assez atypique. Une esclave sur papier  seulement. La lupine se massa un peu le poignet gauche, avant de reprendre.

«Mais ce serait une joie d’être à nouveau invitée à votre table. Si cela ne te gênes pas bien sûr chère Reine. »

Deux repas dans la même journée avec la Reine de Lumen, voilà qui n’était pas banale. La Louve se demandait si elle pouvait réellement se considérer chanceuse d’un tel fait. Oui sans doute. Malgré les petits désagréments qu’elle traversait actuellement, pouvoir partager son repas avec la Couronne était un honneur. Surtout pour un Okami. Bien que Shad supposait que très peu des siens serait enclin à faire ce qu’elle allait faire. Pour beaucoup de son espèce, la royauté était le signe de leur situation d’esclaves et certaines préféreraient se tuer plutôt que de manger en compagnie de la Reine.

Mais ce n’était pas l’avis de l’Okami. Pour elle, il serait absolument idiot de ne pas sauter sur une telle occasion et de faire lever les aprioris. Shad savait que sa race souffrait de beaucoup d’étiquettes et passer un moment avec des humains comportant une place importante dans la société lumenienne était un moyen efficace de lever ses calomnies. Bien que ce n’était en aucun cas l’idée première de la Okami.  Disons plutôt qu’elle n’avait aucune raison d’accepter l’offre proposée par la Reine, rien de plus.

« En attendant, est-ce que j’aurais quelque chose à faire ou ? »

La Louve voulait ainsi s’assurer si Adamante et Elena souhaitait rester un instant seul et qu’elle serait congédier en attendant.  Si tel serait le cas, elle attendait patiemment, peut –être en restant sur place, juste en dehors de la pièce ou soit en visitant un peu quelques ailes du palais. En tant qu’invitée, la lycane pouvait se promener librement dans ce vaste réseau de couloirs sans risquer de se faire éconduire.

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Elena Ivory
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« Ste... » le maître n’était pas là. Elena hocha lentement la tête, sans rien dire. Il était assez fréquent que les nobles aient des maisons à Lumen, mais n’y soient pas en personne, préférant déléguer leur présence ici à des fils, ou des cousins, voire des neveux. Était-ce un noble sans filiation ? Voilà une chose bien curieuse. Vu le manoir où Shad résidait, et le coût du foncier à Lumen, ce devait être un duc de haut lignage... Or, ces gens-là avaient souvent une ribambelle de marmailles pour assurer la succession, et permettre une infinité de mariages politiques. Qu’il ne semble y avoir personne dans ce manoir était donc... Troublant. En d’autres circonstances, la Reine aurait peut-être pris la peine d’effectuer une enquête là-dessus, mais, avec l’abattoir Mandus, elle avait d’autres soucis en tête.

*Et puis, son propriétaire n’est peut-être qu’un simple bourgeois, après tout... Un marchand de tapis, ou un esclavagiste.*

Elle n’y pensa plus, laissant dans le recoin de son esprit la curieuse hésitation de Shad, qui leur posa alors une question :

« En attendant, est-ce que j’aurais quelque chose à faire ou... ? »

Elena haussa les épaules, répondant assez rapidement.

« Tu en as déjà fait bien assez, mais, puisque tu te désires tant te rendre utile... Tu n’as qu’à porter ce dossier dans mes appartements personnels. »

Elena porta sa main sur une sorte de clochette, et appuya dessus, faisant sonner cette dernière dans le couloir, par un système d’acoustique efficace. Un page ne tarda pas à rentrer. Il portait d’élégants gants blancs, avait la posture raide, et un élégant costume assorti de boutons en or, et d’une jaquette.

« Votre Majesté ? » demanda l’homme d’une voix calme et assurée.

La Reine lui sourit.

« Joël, j’aimerais que vous guidiez mon invitée dans mes quartiers, afin qu’elle dépose ce dossier sur mon bureau.
Très bien, Majesté. Si Madame veut bien me suivre, je serais honoré de la guider vers la chambre de Sa Majesté, Votre Majesté. »

Joël était plutôt âgé, avec quelques rides. Il était majordome au palais d’Ivoire depuis plus d’une vingtaine d’années, maintenant, et avait notamment porté les biberons pour la jeune Elena. Il était discret et silencieux, efficace et rapide, dans la droite lignée des majordomes royaux. Ils étaient généralement formés par une école spécialisée sur la question, qui était financée par plusieurs guildes, les majordomes de cette dernière finissant, pour les meilleurs d’entre eux, au Palais d’Ivoire, pour les autres, dans de grandes seigneuries, généralement des duchés, voire des comtés. C’était généralement un poste à vie.

Shad serait éventuellement étonnée de s’entendre appeler « Madame ». C’est, en tout cas, ce qu’Elena estima... Mais Joël était un homme efficace, qui savait à merveille dissimuler ses opinions politiques ou raciales. Il ne donnait son avis que quand on lui demandait, et sans jamais le montrer physiquement. Le principe de base d’un majordome digne de ce nom était de faire en sorte que personne ne le remarque dans une pièce, tout en étant attentif à la moindre demande des personnes.

Le duo sortit donc, et Joël se décida à traverser l’un des plus beaux couloirs du Palais, qui menait près des quartiers royaux. Au regard surpris de la Okami, il voyait bien qu’elle n’avait sans doute pas l’habitude d’un tel endroit.

« Voici l’Allée de Cristal, Madame. »

Le majordome ne tarda pas à reprendre :

« Elle mesure plus d’une centaine de mètres, et a été construite il y a plusieurs siècles, lors de la reconstruction et de l’agrandissement du Palais d’Ivoire. Les tapisseries qui ornent le plafond sont une frise chronologique de Lumen, jusqu’à la reconstruction du Palais. Ce couloir mène directement aux Grands Appartements du Palais, qui correspondent aux réunions diplomatiques officielles. L’objectif avoué du monarque de l’époque était d’impressionner les convives. »

C’était plutôt réussi. L’Allée de Cristal comprenait une cinquantaine de lustres, et plusieurs centaines de miroirs, ainsi que de grandes vitres orientées vers le soleil, donnant l’impression, avec le système de réflexion des lustres et des miroirs, que, au zénith, l’Allée de Cristal était en feu, comme auréolée d’une lueur divine.

« Je vous en prie, c’est par ici. »

Bien malgré lui, Joël se faisait la peau du guide touristique. Jadis, il avait appris toute l’histoire du Palais d’Ivoire, et avait lu quantité de livres sur le château, mais il ne l’avait jamais vraiment vu... Même aujourd’hui, il se rappelait encore de sa surprise en visitant le Palais pour la première fois.

C’était vraiment très impressionnant.

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Shad
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L’Okami n’avait réellement aucun devoir à proposer son assistante maintenant à la Reine. Après tout, si elle aidait la Couronne s’était simplement parce qu’elle le voulait bien, rien ne l’obligeait à le faire et elle pouvait donc à tout moment abandonner son poste sans qu’elle  provoque un courroux de la part d’Elena.  Mais la Okami n’aimait que très peu restée statique à ne rien faire et avait donc demandé si elle pouvait encore être utile d’une quelconque manière. Le simple fait d’effectuer une tâche permettait également de garder l’esprit actif et ne pas devenir oisif. Elle fut ainsi rassurée en entendant Elena lui demander de rapporter le dossier d’Agatha Christie à ses appartements personnels.

Shad empoigna doucement le dossier tendu, pendant qu’au même moment, une cloche retentissait dans tout le palais.  Le son léger et cristallin se fit écho dans tous les couloirs du Palais d’Ivoire, un moyen efficace pour appeler du personnel en soi. Un page peu de temps après que le son de clochette se soit étouffé et la Louve ne put se demander par quelle manière l’homme savait exactement où se trouvait la Reine. Etait-il informé de la pièce où se trouvaient Elena et Adamante ou l’avait-il simplement deviné en suivant le son de clochette ? Quoique cette dernière hypothèse fût bien impossible, la lupine misait donc pour la première solution.

Le dossier sous le bras, elle salua donc le page nouvellement venu. La surprise  pouvait se lire dans son regard quand elle l’entendit lui adressait la parole avec un certains respect. Et cela ne déplaisait pas à la Okami bien au contraire ! Se plaindre d’un tel fait serait être vraiment idiot.  Elle suivit par la suite le page dans les dédales du Palais d’Ivoire. En un mot comme en cent, la lycane était soufflée. L’extérieur du palais était déjà impressionnant mais l’intérieur l’était tout autant. Elle ne comptait plus le nombre de miroir, de tapisseries, de lustres de cristal qu’elle croisa sur son chemin. Mais le couloir le plus impressionnant fut l’allée de cristal.

Si l’Okami devait choisir un lieu retranscrivant la grandeur des lieux, elle choisirait cette allée sans l’ombre d’un doute. Marcher dans l’allée de cristal donnait l’amère impression d’être oppressé par une force venu d’ailleurs. Mais outre ce petit désagrément, la beauté des lieux n’avait nul autre pareil. Et ce fut également avec plaisir que Shad écoutait le page devenu en quelque sorte guide touristique lui narrait l’origine de cette allée, son histoire, son objectif. Le temps n’était pas compté actuellement et la lycane pouvait se permettre de s’arrêter devant une frise et de l’observer plus longuement. Un cours d’histoire peint sur un mur.

« Vous pensez que la frise aura une continuité ? Après tout, beaucoup d’évènement se sont déroulés depuis la fin de cette dernière. »

Ou peut-être qu’une autre sera commencée dans une nouvelle aile qui sait ? Cela après tout n’était pas réellement une préoccupation pour la Okami, elle ne vivait pas au Palais d’Ivoire.  Elle déplora cependant le fait que les visites au sein de ce dernier étaient maintenant un fait rare. Pouvoir visiter le Palais d’Ivoire serait peut-être un acte bénéfique pour le peuple. Mais inviter un roublard des bas-fonds à voir ce qui ne pourrait jamais avoir pouvait aussi faire monter en lui une envie de révolte. Ainsi, une visite du palais pouvait être à double tranchant, soit elle abasourdissait  les visiteurs, soit elle faisait naître en eux une profonde jalousie.

Finalement après une bonne dizaine de minutes à passer admirer l’allée de cristal et à suivre un cours historique donné par le page Joël, la Terrenaide arriva enfin dans les quartiers privées de la Reine. Par le passé, Shad avait déjà vu des appartements royaux mais elle ne pouvait nier qu’une telle vue était toujours aussi impressionnante. La pièce était immense et reflétait la stature et l’importance d’Elena. Encore une fois, le lieu était baigné de la lumière du soleil qui décroissait dans le ciel, baignant la pièce d’une dernière source de chaleur, la rendant imposante et chaleureuse.  L’emplacement du bureau fut indiqué à la Louve qui y déposa le dossier avant de ressortir de la pièce.

Elle fut reconduite vers Elena et Adamante mais par un autre chemin. Cela ne déplaisait aucunement à l’Okami qui put visiter une nouvelle allée du Palais d’Ivoire. Encore une fois, Joël lui présenta les lieux et lui en fit une description, ce qui ne manqua pas d’éveiller la curiosité de l’invitée. De temps à autre, elle s’arrêtait devant un des tableaux accrochés le long des murs et demandait de plus amples informations sur ce dernier. Informations qu’elle recevait de la part du page.  Le chemin du retour dura une bonne quinzaine de minutes avant que la Okami ne revienne dans la pièce où se trouvaient les deux femmes. Elle se retourna donc vers Joël et queue battante doucement le remercia.

« Merci pour cette petite visite Joël. »

Que pouvait-elle dire de plus après tout ?  Elle se tourna par la suite vers la Reine et la Magicienne reprenant rapidement la parole :

« Le dossier est bien posé sur le bureau et…woh juste woh. Les allées du Palais d’Ivoire sont à couper le souffle, mais cela, vous devez vous en doutez. »

Bien sûr que les deux femmes devaient sans douter ! Elles demeuraient après tout ici.  Le regard de la Okami se fit un instant fuyant, comme si cette dernière cherchait à bien formuler sa future phrase.  Après tout, autant se jeter à l’eau non ?

« Hmm, je demandais, après cette sacrée journée, peut-être pourrions-nous avoir quelque chose pour nous divertir l’esprit ? Je sais que je ne devrais pas demander une telle chose, mais cela pourrait permettre de se détendre pendant le dîner, non ? »

Qui ne tentait rien n’a rien après tout ! Et la lupine était sûre qu’un peu de distraction permettrait de faire baisser la tension accumulée au long de cette journée pleine de péripéties. Après, il était tout à fait plausible que sa Majesté souhaite rester dans le calme et continuer à se concentrer sur cette affaire tournant autour de l’abattoir Mandus, même pendant le repas. En parlant du dîner, un majordome arriva dans la pièce, s’inclina humblement et déclara d’une voix forte et assuré.

« Majesté, votre repas sera prêt d’ici une dizaine de minutes, le chef vous a préparé sa spécialité. »

Quand on parlait de spécialité du chef, il était toujours sujet au plat que le chef cuisinier maîtriser le mieux, celui qui faisait sa fierté, celui qui lui permettait de garder ses titres pour la plupart. Et autant dire que la curiosité de la convive en était que plus ravivé. Le premier repas qu’elle avait pu goûter ici était déjà esquif, alors  que devait être la fameuse spécialité du chef royale ?

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Elena Ivory
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« Elle est incapable de tenir en place...
C’est curieux d’entendre ça de ta part. »

Un sourire amusé éclairait les lèvres d’Elena, ce qui n’échappa nullement à Adamante, qui se contenta de hausser les épaules. Qu’est-ce que c’était censé vouloir dire ? Qu’elle était, elle aussi, une pile électrique ? Adamante ne pouvait le nier. Les Mélisains avaient toujours eu le sang chaud, toujours à s’agiter partout, et à s’engueuler. Ah, il fallait voir les réunions de familles pour constater toute l’organisation des clans et des Vieilles Familles. Ça hurlait dans tous les sens, une véritable cacophonie à devenir sourds. Pour autant, les Vieilles Familles étaient relativement calmes et soudées entre elles. Adamante ne dit rien de plus, tandis qu’Elena restait assise derrière le bureau, farfouillant un peu le dossier de Christie.

« Tu penses que cette femme a vraiment des informations importantes à nous communiquer ?
Ce que je sais, c’est que, pour une vieille mégère, elle est plutôt observatrice. Elle a certainement vu des choses, mais, est-ce que ça vaut le coup de dépenser une telle somme ? Nous avons vu Mandus ce matin, Elena. Sa maison est sinistre, mais nous n’avons aucune preuve qu’il serait un mauvais bougre. Est-ce qu’on ne fait pas preuve de paranoïa en s’acharnant ainsi sur lui ?
Tu dis ça, alors que des gens ont essayé de te tuer ? »

Adamante secoua lentement la tête.

« Toute la question est de savoir si cette attaque est imputable à Mandus, ou à l’un de ses rivaux. Je passe assez de temps au Centaur Club pour savoir que le succès de son entreprise attire bien des convoitises. Certaines rumeurs disent même que des individus du club ont envoyé l’un des leurs auprès de l’abattoir, afin de savoir ce que devient Oswald.
Je pense qu’ils cherchent plutôt à connaître les raisons de son succès, et à trouver un moyen de s’y associer.
C’est possible, reconnut Adamante, mais le fait est que cet home est nuancé. Et... Pour être honnête, je n’aime pas trop ça, Elena... Nos enquêtes sur lui, ce... Je ne sais pas...Je sais qu’il faut assurer ta protection et celle du peuple, mais... Est-ce qu’on ne dépasse pas nos prérogatives en agissant ainsi ? »

Il n’y avait qu’à huis-clos qu’Adamante et Elena pouvaient réciproquement se confier leurs doutes. En public, la Reine représentait l’État. La Reine devait donc être infaillible, et ne montrait aucun doute, aucune remise en question. C’est de la puissance de l’État dont il était question.

« Nous n’avons rien fait d’illégal, Adamante... Aucune perquisition, aucun interrogatoire d’employés... Rien d’autre que nous renseigner. Il y a quelque chose de curieux dans le manoir de Mandus... Je ne sais pas... Tout ça me semblait... Mort. C’était un endroit qui faisait froid dans le dos. »

Adamante comprenait ce qu’elle voulait dire, mais, après tout, cet homme avait perdu sa famille. Et, quoi qu’on en dise, ce qu’il faisait engendrait une activité économique importante en ville. Mandus était un symbole d’espoir, de renouveau politique et économique pour des quartiers défavorisés qui sombraient peu à peu dans le paupérisme et dans la contestation sociale. On ne pouvait tout de même pas négliger ces éléments. Elena ne les négligeait pas non plus.

Shad revint alors les voir, et leur réflexion se termina là. Inutile d’embrouiller la Okami avec leurs doutes. Au lieu de ça, elle leur affirma que le Palais d’Ivoire était magnifique. Un léger sourire traversa le visage d’Elena :

« Oh oui, et son entretien coûte une petite fortune, d’ailleurs. »

Elena avait été aussi surprise que Shad quand elle était arrivée devant le Palais d’Ivoire, et même... Intimidée. Toute cette taille, ces couloirs immenses, ses quartiers colossaux... Elle avait passé les dix premières années de son enfance dans une cellule de moine. Passer d’un seul coup d’un petit monastère isolé au Palais d’Ivoire, c’était griller d’un coup toutes les étapes. Même maintenant, elle avait encore du mal à s’adapter. Les majordomes comme Joël connaissaient sans doute mieux qu’elle le Palais d’Ivoire et tous ses passages secrets. On disait qu’initialement, il s’agissait d’un fort elfique, que les elfes avaient bâti là pour sécuriser la côte des Vodyanoi, il y a fort longtemps. Le fort avait été reconstruit à la suite de différentes tempêtes et violents sièges, et n’avait ensuite cessé d’être reconstruit, amélioré, et rénové... Pour finir par aboutir à l’état dans lequel il était actuellement.

« Hmm, je demandais, après cette sacrée journée, peut-être pourrions-nous avoir quelque chose pour nous divertir l’esprit ? Je sais que je ne devrais pas demander une telle chose, mais cela pourrait permettre de se détendre pendant le dîner, non ? »

Elena et Adamante se regardèrent brièvement.

« On peut aller au théâtre après... Nous mangerons en petit comité, Shad, ça ne prendra pas trop de temps. »

Qu’il y ait de l’animation pendant le dîner ne pouvait avoir lieu que dans les grands banquets, et Elena avait envie de rester sobre ce soir.

Le trio finit ainsi par rejoindre une petite salle à manger.

Elena s’assit à un coin de table, laissant Adamante s’asseoir à côté d’elle, et laissa à Shad le soin de s’asseoir où elle voulait. Jamiël et Ronald Langley devaient probablement les rejoindre. Un autre homme devait les rejoindre : un élégant duc, Arnaud de Maizière. Il était proche de la Couronne, et bien cultivé... Et avait quantité d’enfants. Autant dire qu’il était plutôt productif au lit. La rumeur disait notamment qu’il rêvait d’offrir à Elena un enfant. De Maizière était cependant déjà marié, mais sa maison représentait un assez bon parti.

Arnaud de Maizière ne tarda pas à arriver. Jamiël s’assit en face d’Elena et Adamante, tout en les saluant.

« Et bien, et bien, je n’avais jamais vu cette Okami, je crois..., glissa Arnaud. Qui êtes-vous donc, jeune femme ? »

Vu son ton amusé, Arnaud ne semblait pas si surpris que ça par le fait de partager le pain et l’eau avec une femme qui n’était pas de la même lignée sociale que lui. Les entrées arrivaient, et il s’agissait de belles crevettes fraîchement péchées dans les eaux territoriales, et soigneusement décortiqués par les majordomes, fournies avec de la fine sauce, et quelques tranches de saumon fumé, sur des plats luxueux, dans la plus élégante des argenteries.

Au moins, on mangeait bien, dans le Palais d’Ivoire.

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Shad
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Qu’on ne dise surtout pas à la Okami qu’entretenir une telle surface ne faisait pas appel à des coûts onéreux. A cette pensée, la Louve se demanda combien de personnes étaient chargées de l’entretient du palais. Pourtant il ne semblait pas avoir croisés des femmes ou des hommes de ménages pendant sa courte visite. Travaillaient-ils à une horaire précise et après avaient-ils libre ou chaque horaire correspondait-elle à une allée différente du palais ? Encore une nouvelle question sans réponses. Mais dans le fond, la Louve ne pouvait qu’affirmer un fait : La propreté du palais était impeccable. Et heureusement au vue du coût que cela devait coûter à la Couronne !

« On peut aller au théâtre après... Nous mangerons en petit comité, Shad, ça ne prendra pas trop de temps. »

Le théâtre…Depuis combien de temps n’y était-elle pas allée ? Ou plutôt avait-elle déjà mis un pied dans cette institution ? La lycane en doutait fortement. Elle savait ce que c’était, son histoire, comment se dérouler la majeure partie du temps une pièce, mais la lupine n’avait jamais participé à l’une d’entre elle. Cela pouvait être une expérience intéressante en soit. Après tout, Lumen n’avait pas les mêmes moyens de loisir que la Terre et il fallait bien faire avec les moyens du bord. Or cela ne déplaisait pas à la Okami qui s’interrogea quant à la pièce prochaine qu’elle verrait.

Le trio arriva dans une petite salle à manger et la lycane laissa  Elena et Adamante s’installaient avant de prendre place à son tour. Shad ne put réprimer un air surpris en voyant d’autres convives arrivées à leur tour. En réalité, la Okami avait pensé que le terme petit comité s’adressait à la Reine, la magicienne et elle-même et non que d’autres personnes les rejoindraient. Des personnes dont elle n’avait aucune idée de leur rôle au sein du Palais d’Ivoire ni de leur titre. Néanmoins, de par leur tenue vestimentaire, elle comprit bien vite qu’il devait s’agir de nobliaux. Un fait logique au sein d’un palais après tout.

La surprise passée, la Louve se détendit à nouveau, gardant pour l’instant le silence, laissant les convives le temps de prendre place. Elle fut néanmoins interpellée par l’un d’eux qui la questionna quant à la raison de sa présence ici.  Et la Okami ne pouvait décemment pas lui dire l’entière vérité.  Cependant elle ne comptait pas lui mentir également, elle lui cacherait la véritable raison de sa présence en ce lieu royal.

« Je ne suis qu’une invitée de sa Majesté » répondit-elle tout naturellement «  vous pouvez me nommez Shad et vous êtes ? »

La question ne s’adressait pas qu’à son interlocuteur mais était également posée aux deux autres personnes présentes dans la pièce. L’Okami voulait savoir à qui elle s’adressait et à sa connaissance, cela ne pouvait être un crime.  Après une rapide présentation, l’entrée fit son entrée.

Un petit plateau de fruits de mer pour mettre en appétit.  La lycane le dégusta avec plaisir, prenant soin de ne pas gêner les conversations qui naissaient autours de la table. Pour le moment, elle était plutôt passive, pas qu’elle était gênée mais simplement car elle n’avait rien à dire de spécial à cet instant. Et parler pour ne rien dire n’était qu’une perte de temps. Néanmoins, elle restait disponible si une question lui était posée. Les entrées furent vite finies et les majordomes emportèrent les assiettes vident de tout contenu. Ainsi, on pouvait dire que cette entrée avait déjà remporté un franc succès.

La suite devrait venir donc venir sous peu. La Okami pris la parole, s’adressant à Elena et Adamante. Pour le moment, la Reine n’était pas en discussion et elle pouvait donc se permettre de lancer une rapide discussion, ou dans ce cas précis, lui faire part de son interrogation :

« La pièce que nous allons-voir, quelle est-elle ? Quel est son résumé ? »

Comédie, tragédie, autre registre divers, la pièce pouvait être tout et n’importe quoi. Tout comme son histoire d’ailleurs, les dramaturges avaient le don pour inventer toute sorte de récit qui gardait le spectateur en haleine pendant toute la représentation.  Les plats principaux arrivèrent à leur tour, une délicate viande parfumée, garnis d’herbes aromatiques et accompagnées de diverses légumes qui offraient une panoplie de couleur au plat.

Se souhaitant mutuellement un bon appétit, le repas fut entamé à son tour. La Okami pouvait sentir la viande fondre sous la langue et les saveurs qui lui titillaient les papilles. Non décidément, on mangeait bien au Palais d’Ivoire.

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Elena Ivory
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Les trois arrivants ne tardèrent pas à se présenter :
  • Jamiël, la femme, était la tutrice de la Reine, et avait, à ce titre, une place au sein du Conseil royal. Plus prosaïquement, elle veillait aussi sur les intérêts patrimoniaux des Ivory ;
  • Ronald Langley était le Lord Commandeur surveillant le Palais d’Ivoire, un ancien paladin, qui avait été un camarade de guerre du Lion de Lumen. Il était donc responsable de la sécurité du Palais d’Ivoire, et exerçait aussi des fonctions militaires ;
  • Arnaud de Maizière était un grand-duc lumenien, qui se présenta sous ce titre à Shad, lui annonçant qu’il avait aussi une place au sein du Conseil royal. Contrairement à d’autres, il n’avait pas délégué ses fonctions à un proche à Lumen, préférant en réalité la cité-État à ses terres agricoles. Au moins, il avait ici le sentiment de pouvoir réellement faire avancer les choses.
Trois personnes de confiance, qui savaient qu’Elena faisait des recherches sur l’abattoir Mandus. Ronald rappela, à qui veut l’entendre, qu’il était contre le principe de cette visite, la jugeant trop dangereuse. En soi, ça n’avait rien d’étonnant : Ronald était contre toute forme d’activité susceptible de mettre en danger la vie de la Reine. Or, une excursion dans les bas-fonds était dangereuse, et expliquait pourquoi Ronald avait une carte du quartier, et prévoyait soigneusement l’intervention de la Reine, en prévoyant de placer un grand nombre d’agents royaux et de gardes pour la protéger, lui-même y participant. De Maizière, lui, voyait ce séjour à l’abattoir comme une heureuse opportunité, un moyen de réconcilier le peuple et le pouvoir, mais avait mis en garde la Reine contre tout risque de populisme. Concrètement, elle ne devait pas seulement venir pour saluer Mandus, puis le laisser se débrouiller, mais profiter de cet abattoir pour suggérer des réformes économiques, afin de rénover et d’améliorer le quartier.

C’est au cours de cette discussion que surgit l’hypothèse de faire du Palais d’Ivoire un orphelinat pour les enfants déshérités des bas-fonds.

« Les bas-fonds seulement ? demanda De Maizière. L’idée est bonne, mais vous devriez l’étendre à tout Lumen. Reste toutefois la question de la répartition... Ne vous en déplaise, Votre Grâce, le Palais d’Ivoire lui-même n’est pas suffisamment grand pour accueillir l’intégralité de Lumen. »

Jamiël s’exprima à son tour.

« Nöly avait aussi envisagé cette question, admit-elle. Historiquement, le Palais a déjà servi d’hôpital de fortune. Avant que le système d’égouts ne soit mis en place, quand il y avait des épidémies, l’Allée de Cristal servait d’infirmerie provisoire, recueillant des blessés et des malades. Le Palais d’Ivoire est avant tout un bien offert à Lumen. En ce sens, reconvertir une partie du Palais en orphelinat me semble être une idée judicieuse. »

Ronald avait un avis plus mitigé, ayant comme toujours en tête la sécurité de la Reine, mais, sur le principe, ne semblait pas hostile à cette proposition. Comme De Maizière l’avait souligné, il restait la question du critère à prendre. Qui choisir ? Elena y réfléchissait, et le mieux lui semblait de proposer à chaque orphelinat public de pouvoir envoyer un certain nombre d’enfants, en fonction des disponibilités du Palais. De Maizière lui fit remarquer que ceci ne répondait pas vraiment à la question, car on ne pouvait pas non plus laisser aux orphelinats le soin de décider eux-mêmes de qui envoyer. Ils risquaient d’en profiter pour envoyer les éléments les plus difficiles, et il fallait également se méfier des préjugés racistes.

« Alors, que suggérez-vous, De Maizière ? demanda alors Adamante, qui n’appréciait guère ce principe consistant à critiquer systématiquement n’importe quelle idée, sans apporter de solutions contraires.
L’idée est bonne, sur le papier, mais elle mérite d’être approfondie pour ne pas se retourner contre nous. Vos adversaires à la Cour pourraient y voir une manière de flatter les masses, d’essayer de les endormir. Je pense que nous devrions ainsi choisir les potentiels candidats en fonction de leur réussite scolaire, et de leur abstinence... Bref, essayer de voir en cette idée une application de la méritocratie. »

L’idée continua à être débattue, jusqu’à ce qu’on apporte le plat de résistance, de la viande avec des fines herbes et de la sauce. Le Palais d’Ivoire avait effectivement d’excellents cuisiniers, et, au moins, la Okami allait pouvoir se vanter d’avoir bien mangé ce soir.

« La pièce que nous allons-voir, quelle est-elle ? s’interrogea alors Shad. Quel est son résumé ? »

Elena réfléchit un peu, et ce fut Jamiël qui répondit :

« Je vous conseille d’aller au Palais Excelsior. Ils y servent une comédie sentimentale. »

Lumen avait plusieurs théâtres, et certains étaient de durée bien différente. Les spectacles populaires, offerts au peuple, pouvaient par exemple durer toute une journée, car ils s’accompagnaient de mouvements de danse populaire, de scènes de guerre, afin de divertir le bas-peuple. Elena n’avait cependant pas envie d’une comédie burlesque ce soir. La comédie sentimentale dont parlait Jamiël portait sur le sort d’une noble éprise d’un esclave.

« C’est une pièce qui fait scandale, aussi je pense qu’elle devrait vous ravir toutes les trois. »

La pièce faisait scandale, car elle semblait critiquer les ordres sociaux, notamment le fait qu’un esclave n’avait pas le droit d’épouser un noble. La pièce s’inspirait évidemment du fait divers survenu à Sylvandell, où la Princesse héritière avait épousé une esclave, un fait qui n’avait pas fait que jaser les Mijakiens, mais aussi les Lumeniens, qui y avaient généralement vu une provocation grotesque. Elena, elle, s’était bien gardée de donner publiquement son avis, mais, en toute discrétion, elle avait envoyé une lettre à la Princesse héritière de ce petit royaume, afin de la féliciter de sa décision.

La pièce pouvait donc être intéressante.

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Re: A Machine For Pigs [Shad]

Message par Shad »

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Shad
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L’avis de l’Okami sur l’orphelinat était mitigé. Bien sûr, elle pensait qu’il s’agissait d’une bonne idée mais une idée qui serait bien plus difficile à mettre en pratique. Chacun des convives avait des arguments valides, pointant du doigt ce qui pouvait bloquer ou bien ce qui rendait cette idée forte intéressante.  Mais il restait à savoir comment choisir les enfants susceptibles d’être admis au sein du Palais d’ Ivoire.  Face à la proposition de la réussite scolaire, la Okami se permit d’intervenir.

« Je ne pense pas que miser sur les résultats scolaires soient une bonne idée, l’école n’est pas obligatoire il me semble ici, ainsi ceux qui n’ont pas pu s’y rendre seront désavantagés. »

De plus, l’éducation avait un coût fort important que tous ne puissent se permettre de payer. La lycane insista également sur ce dernier point. Il fallait donc trouver autre chose pour départage les enfants.  Mais cela, ce n’était pas à la Louve d’en décider. Elle se tut donc à nouveau, s’occupant simplement à écouter le débat qui animer la table jusqu’à ce que le repas soit servi et qu’elle pose une question concernant la suite du programme.  Ce ne fut pas Elena qui répondit à la Louve mais Jamiël, précisant ainsi à  Shad l’endroit et le type de pièce.

Le seul supplément qu’elle apprit était le fait que la pièce faisait scandale. Pourquoi ? Elle n’en avait aucune idée, elle ne pouvait savoir de quoi elle parlait si on ne lui en faisait pas part. En tout cas, elle se laisserait entraîner par la surprise et verrait bien de quoi il en retourne. Amenant un nouveau morceau de viande à sa bouche, la Okami stoppa son geste à mi-chemin, fixant un instant la fenêtre du palais menant à l’extérieur.  Puis une fraction de seconde plus tard, elle termina le trajet entamé par sa fourchette. Pourtant, elle aurait juré voir une ombre se profilait au dehors. Mais cela ne pouvait être que son imagination, le palais était étroitement gardé et il n’était pas si aisé d’y entrer sans invitation.

A force de rencontrer des péripéties tout au long de la journée, la lycane ne pouvait même plus manger correctement sans penser être sans cesse surveillée. Un léger soupir d’agacement suivit cette pensée et Shad décida d’ignorer ce qu’elle avait vu, ou cru voir. Après tout, il ne pouvait s’agir que d’un membre du personnel du palais ou bien un garde, il n’y avait vraiment pas de quoi s’inquiéter.  Autant donc changer ses idées. La Okami se tourna vers les nobles, les interrogeant sur la pièce.

« Une pièce à scandale ? Et pourquoi donc ? Pointe-t-elle des défauts de la société ? Est-elle contre les mœurs ? »


Une pièce pouvait être considérée comme scandaleuse pour de nombreuse raison et la Okami voulait savoir qu’elle était celle de la pièce évoquée. De plus, ainsi, elle espérait avoir une petite indication quant à l’histoire qui serait jouée sur scène. Deux questions en une en quelques sortes.  Cependant, l’Okami releva subitement ses oreilles, entendant la porte de la pièce grinçait légèrement. Son regard se tourna vers la source du bruit et un page arriva.  Ce dernier salua le comité et s’excusa de les déranger avant de tendre une missive scellée à la Reine, indiquant que cette dernière venait du chef de garnison en charge de la zone où résidait Madame Agatha Christie.

Cela ne présageait rien qui aille. La lycane observait donc sans un mot la Reine lire la missive et au vue de son expression faciale, elle put deviner qu’un évènement fâcheux s’était déroulé. Le contenu de la lettre expliquait que l’appartement d’Agatha Christie avait été forcé et qu’il y’avait eu donc violation de domicile. Il était également mention de traces de combats, mais qu’étrangement, la propriétaire semblait être  partie avec quelques-unes de ses affaires. La garde avait été envoyé à l’appartement sous demande d’un voisin qui trouvait que la vieille était bien trop calme.

Le page s’inclina, saluant à nouveau le petit groupe avant de s’éclipser, son travail ayant été fait. L’arrivée de la missive avait jeté un froid sur la pièce et la Louve osa demander s’il était possible de savoir de quoi il en retournait. Car pour elle, une telle nouvelle n’’était jamais  une bonne, surtout quand la personne qui la lisait affichait un air contrits.

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Message par Elena Ivory »

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Elena Ivory
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Demande de RP
La question de l’orphelinat fut remisée à plus tard, à une prochaine réunion du Conseil royal pour traiter sur la question. L’instruction n’était effectivement pas obligatoire. Un précédent Roi avait tenté d’imposer l’éducation obligatoire des mineurs, mais, pour des raisons économiques, ce projet avait avorté. Les agriculteurs, notamment, avaient besoin de leurs fils à plein temps pour entretenir leurs fermes, et il n’était pas pensable de les envoyer à l’école sans dérégler leur système, en les contraignant par exemple à acheter des esclaves, et donc à se ruiner davantage, les agriculteurs ayant déjà de nombreux prêts auprès des banques pour acheter un matériel agricole de qualité et entretenir leurs bâtiments. C’était surtout cette raison qui avait amené le projet d’ordonnance à échouer, et ce dans la mesure où Lumen tenait beaucoup à son agriculture.

Après ce sujet, la conversation dériva sur la pièce de théâtre, et, suite à la question de Shad, Jamiël lui expliqua que la pièce faisait scandale, en ce qu’elle entendait remettre en cause l’inébranlable distinction entre les ordres féodaux, et posait, en substance, la question de la confrontation entre l’amour et les conventions sociales. Un thème éternel, aussi bien sur Terre que sur Terra.

« Désirez-vous donc vous encombrer la tête avec ces fadaises pour adolescents, Majesté ? soupira Ronald.
Et bien, dans la mesure où je suis moi-même une adolescente, Sire Langley... Et puis, je crois que c’était le genre de pièce que ma mère affectionnait tout particulièrement, non ?
On peut dire ça, oui... »

Un léger blanc s’installa, avant que De Meizière n’intervienne.

« Votre mère aimait les provocations sociales, et avait toujours été contre le principe des mariages politiques. Elle-même avait été mariée de force à votre père, et, si l’amour a surgie entre eux, elle n’ignorait pas que cette situation engendrait des viols. Ce genre de pièces offre un message intéressant pour une souveraine, Votre Grâce, car il vous invite à vous demander si le bonheur personnel d’un noble doit passer devant son sens du devoir. »

Elena ne dit rien, connaissant très bien cette ambivalence. Une Reine n’existait pas que pour son propre intérêt, mais aussi pour celui de sa nation. Un duel permanent, et qui était la justification théorique du mariage politique : un noble vivait de manière bien plus confortable que le commun de son peuple, et bénéficiait de tels avantages, parce qu’il avait pour fonction de diriger ses terres. Si un noble ne vivait pas sainement, dans des endroits riches, on pourrait en effet se poser des questions, non seulement sur sa capacité à penser réellement à la gestion de son domaine, mais aussi sur son intégrité. Un mariage politique était ainsi une maigre concession, censée permettre d’éviter les guerres, et de faire fructifier une relation durable et paisible entre des domaines différents.

Un page vint alors les déranger. Il était visiblement troublé, gêné de déranger ainsi la Reine pendant son repas, mais avait une missive de la plus haute importance à lui transmettre. Surprise, Elena hocha lentement la tête.

« Et bien, je vous remercie... Ne vous en faites pas, si cette missive est effectivement urgente, alors vous avez bien fait de me prévenir. »

Elena la prit, et l’ouvrit. La missive émanait de Zephyr en personne, l’identité du chef de la garnison n’étant pas la bonne, mais un simple nom de code pour désigner la redoutable Zerrikanienne. La Reine parcourut cette dernière, lisant les mots figurant dessus. Zephyr l’informait qu’elle avait mené une enquête sur Christie, mais que cette dernière avait disparu. La porte de sa maison avait été fracturée. Les voisins n’avaient évidemment rien vu, et Zephyr avait mené des recherches dans la maison de la femme, mais sans trouver. Il n’y avait aucune trace de sang sur le sol, mais la maison était ravagée, comme si quelqu’un avait cherché à obtenir des informations. Comme il n’y avait aucune trace de sang, il était loisible de penser que Christie s’était tout simplement enfuie, le sol n’ayant pas été nettoyé pour essuyer d’éventuelles traces de sang.

La lecture silencieuse de cette lettre amena à un nouveau silence autour de la table, car Jamiël, Adamante, Ronald, et De Maizière, savaient très bien qu’on ne dérangeait pas la Reine sans une bonne raison. Cette dernière termina donc sa lecture, et leur résuma ensuit ebrièvement le contenu.

« La maison de Christie a été saccagée, et elle est introuvable... »

Consciente que Jamiël ne comprendrait pas, Elena lui expliqua de quoi il retournait. Ronald intervint alors.

« Vous auriez du m’en parler plus tôt, Majesté ! lâcha-t-il. C’est mon rôle d’assurer votre sécurité, et je...
Je ne suis plus une petite gamine, Messire Langley, la coupa Elena. J’ai tout simplement décidé de prendre des initiatives en me renseignant un peu autour de l’abattoir Mandus.
Cette disparition est toutefois troublante, intervint le duc. Et je ne crois pas à de telles coïncidences. »

Elena évita de leur parler de l’agent royal, mais Ronald le saurait tôt ou tard. Elle avait décidé de faire cavalier seul, mais les évènements continuaient à se précipiter, et la Reine allait maintenant devoir demander l’aide de ses soutiens habituels, afin d’éclaircir le mystère qui était en train de s’épaissir autour d’Oswald Mandus.

« Faites-moi confiance, j’ai des appuis dans les bas-fonds, des contacts. Vous n’êtes pas la seule à avoir enquêté sur Monsieur Mandus, Majesté... »

Venant de Ronald, le contraire aurait été étonnant, en réalité.

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Re: A Machine For Pigs [Shad]

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Shad
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Pour la Louve, pour rien au monde elle ne souhaiterait être sujet à un mariage arrangé. Par chance, cela ne pouvait pas lui arriver de par sa catégorie sociale. Mais elle ne pouvait s’imaginer le sentiment qu’éprouvaient les personnes qui devaient subir de telles décisions de la part de leurs parents respectifs. Certes, une telle union permettait également de faire fructifier la richesse des deux maisons et de garantir une paix durable, cependant les mariés n’avaient pas leur mot à dire. Et bien souvent, l’amour ne venait que plus tard dans la relation. Des fois, il ne venait jamais et les époux ne faisaient que leurs devoirs conjugaux par obligations. Pouvait-on alors parler de viol ? C’était fort probable pour la lycane.

Mais un intervenant extérieur mis fin à cette pensée, un page, ramenant une missive. Le contenu de cette dernière déplut fortement à la Okami et un léger grognement désapprobateur lui échappa. Il lui semblait maintenant que toutes les personnes qui avaient un lien avec l’abattoir Mandus disparaissaient mystérieusement sans laisser de traces. Pourtant, à force, la Louve ne pouvait songer à une simple coïncidence. Elle fut soudainement envahit par un doute. L’avocat qui l’avait aidé à faire ses recherches sur Agatha Christie risquait-il lui aussi de subir le même sort que cette dernière mentionnée ?

Cependant, pour le moment, elle ne pouvait pas avoir le droit à la parole, une discussion active faisait déjà débat entre les autres protagonistes présents.  Et il n’était pas difficile de comprendre que Ronald désapprouvait fortement les dernières décisions d’Elena. Garant de sa sécurité, apprendre que la Reine avait agi sans lui en avoir fait part le mettait presque hors de lui.  Pour peu, la Louve avait l’impression d’assister à une scène d’un père criant sur son enfant désobéissant. Mais l’enfant avait des atouts dans sa manche et ne se laissait pas faire.  Une autre interrogation naquit quand Ronald leur indiqua qu’il avait mené sa propre enquête.

Notant qu’un silence s’était installé face à cette révélation, la lupine attendit quelques secondes pour voir si une personne prendrait la parole. Le silence continua de régner, la fin de la phrase de Ronald toujours en suspension. Au moins, maintenant, Shad pouvait en profiter pour faire part de son inquiétude vis-à-vis de Declan. Et c’est ce qu’elle fit sans plus attendre une seconde de plus.

« En parlant d’enquêtes…Ne serait-il pas plus prudent d’envoyer des gardes protégés le maître Declan ? »


L’homme mentionné était peut-être la plupart du temps au sein du Palais d’Ivoire mais rien n’empêchait que de probables ravisseurs attendent une de ses futures excursions pour l’attendre à un tournant. Après tout, la Louve et l’avocat avaient été attaqués par un simple homme nommé Shaw sans remarquer au premier abord le piège, rien n’empêchait donc que cette mésaventure se reproduise.  La Okami se racla un instant la gorge, tournant son attention vers le Lord Commandeur :

« Et si je puis me permettre…quelles informations avez-vous récoltés ? »


Face à l’interrogation que de telles prises de paroles pouvaient engendrer, la lycane expliqua rapidement à l’assemblée présente qu’elle avait également un lien dans l’affaire Mandus. Un lien de par sa nature d’unique témoin d’un meurtre  qui s’était déroulé proche de l’abattoir. Ce meurtre n’était pas un fait dissimulé et parler d’une telle chose ne pouvait être une erreur de la part de la lycane. Ainsi,  du fait que la vie de la Louve était quelque peu en jeu, cette dernière souhaitait fortement être également informée de toutes découvertes relatives à Ostwald Mandus.

Mais il lui semblait également que le temps pressait et que bien vite, il serait temps de se rendre directement vers le lieu source de tous ces mystères.  Elle se remémora la présence du cadavre dans le canal poisseux et ne put s’empêcher de se demander  à nouveau si ce mort n’avait vraiment aucun lien avec l’abattoir. Pour le moment, la majeure partie des disparitions ou meurtre qui avaient lieu dans la capitale étaient étroitement liés à l’abattoir. Pourtant aucune preuve tangible ne permettait réellement de prouver un tel fait, il ne s’agissait ici que de simples suppositions.
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