The Multiversity

La douleur était là, et la pauvre petite Shad se contracta. Fini le mode koala, elle était en mode « jeune-nonne », serrant son cul comme s’il était Fort Knox ! Alastar en aurait presque souri. Suffisamment forte pour défier les démons, pour braver l’Enfer et ses menaces surnaturelles, mais pas assez pour accepter une queue dans son petit cul. Ses mains se serraient contre le lit, déchirant ce dernier, le faisant probablement horriblement souffrir. Alastar était toutefois en partie fautif. Le facétieux Incube y allait lentement, alors qu’il fallait plutôt agir rapidement. Il tenait à respecter la volonté de Shad, qui, il en était sûr, voulait que ça aille lentement. Jeune idiote ! Pensait-elle vraiment que, parce qu’il allait lentement, la douleur viendrait lentement ? C’était tout le contraire qui se passait ! Le sexe nécessitait justement d’agir vite, car le sexe n’était que passion, et la passion n’aimait pas qu’on la retienne. La passion était comme un courant furieux, une rivière qui ne demandait qu’à devenir un âpre et gigantesque torrent déchaîné et sans restriction. En retenant ses gestes, Alastar se faisait souffrir, mais la faisait aussi souffrir. Il voulait qu’elle en prenne conscience. En ce moment, il restait encore ce formateur qu’il prétendait être. Curieux à dire, mais, pour Alastar, agir ainsi était une sorte de bonté et de pitié. Si dédaigneux, les êtres humains, les mortels, n’étaient que des enfants inconscients des réalités de leur monde. Il fallait bien les former un peu… Du moins, certains d’entre eux. Si tous étaient formés au sexe, Alastar ne servirait presque plus à rien ! Il était prompt à critiquer les Terriens, à se gausser de leur paradoxe à l’égard du sexe, mais il était lui-même un produit de ce paradoxe, qui s’en nourrissait et s’en abreuvait. Tant que les mortels continueraient à éprouver cette ambivalence à l’égard des pratiques sexuelles, cette peur intellectuelle mélangée à ce désir physique et instinctif, l’Incube aurait de beaux jours d’infidélité conjugale et de grossesse surprise devant lui !

« Haa putain sa mère ça fait mal ! 'Culé va ! » grogna alors la Louve.

Hum… Peut-être bien qu’elle manquait un peu d’éducation aussi. Son cul venait d’enfler, mais ça ne l’empêchait pas de retourner dans ses travers. Bah ! Ça ne faisait que justifier un peu plus son côté sauvage et intrépide. Elle redevenait la Okami qu’elle était toujours, une créature sauvage. Il se contenta tout simplement d’un sourire, et d’une petite tape sur l’ourlet de ses fesses.

« Ma foi, oui, je crois que le terme est plutôt bien choisi, vu les circonstances… Mais c’est toi-même qu’il faut blâmer pour ça, ma petite… Tu te souviens de ce que je t’ai dit ? Le plaisir ne vient pas tout seul… Ne retiens pas ta souffrance, Shad. Hurle, et laisse-là s’échapper. Exprime-là, et le plaisir la remplacera. Il faut hurler… »

Un ton doucereux, mais empreint d’une sourde menace. Il allait la motiver, et commença à remuer plus rapidement, donnant des coups de reins plus amples. Très honnêtement, il y avait bien longtemps qu’il n’avait pas remué dans les entrailles d’un cul aussi petit, aussi dur, aussi… Résistant. Si elle s’était fait défoncer le derche, c’était il y a longtemps, et, si son esprit s’en souvenait encore, comme s’il avait été marqué au fer blanc, son corps, lui, avait retrouvé cette sorte d’innocence se caractérisant par une résistance des bords féminins. Alastar retrouvait les joies profondes et primaires de la sodomie : l’expérience de la douleur pour atteindre le plaisir Une sorte d’inversion du schéma classique, où le coït consistait à expérimenter le plaisir pour atteindre douleur et plaisir, la douleur étant neutralisée par le plaisir assez rapidement… Du moins, si tout se passait bien. Ici, les choses étaient inversées. C’était plus effrayant, mais terriblement plus jouissif et plus grisant… Qu’est-ce que le sexe, en définitive, si ce n’est la libération de l’être ? Si ce n’est une fascinante et admirable capacité d’aliénation, d’abandon total ? Quand le bâton rencontrait le trou et que les deux communiaient, on ne pensait plus à rien d’autre… Et, si c’était le cas, alors c’est que le porteur du bâton se débrouillait comme le roi des tocards. Seul le plaisir sexuel, dans ces situations, devait compter, et c’était tout à fait ce qu’Alastar entendait faire.

Le Diablotin se faisait de plus en plus rapide, de plus en plus intrusif, de plus en plus agressif. Sa queue remuait rapidement en elle, ramonant son arrière-train, remuant d’avant en arrière, et il se fit plus agressif en parlant, afin de libérer Shad, afin que la jeune humaine devienne cette Louve qui bouillonne en elle, et qu’elle puisse apprécier, à sa juste valeur, les bienfaits de se faire bourrer le cul :

« Hurle, salope ! Allez, hurle, hurle !! Hurle, traînée, gueule, SALOPE, ouvre ta putain de gueule, et RUGIS !! »

Et *PAF !*, il venait de donner une grosse gifle sur ses fesses… Histoire de faire circuler le sang ! Ses mains retournèrent ensuite se poser sur les hanches de la femme, et son corps continuait à remuer, le frottement de son sexe contre l’arrière de Shad provoquant des bruits de claquement, tandis que le lit se remettait à grincer, à soupirer devant le poids entraîné des deux amants dansant dessus.

Le premier mouvement de recul arracha à Shad un geignement. Tout ce qu’elle pouvait ressentir pour l’instant n’était qu’une douleur. Une douleur foudroyante qui venait de sa croupe actuellement en train de se faire joyeusement prendre par un Incube. Elle devait crier, pourtant elle ne le voulait pas. Simple question de principe. Crier était pour elle un signe flagrant de soumission, le signe qu’elle ne serait ni plus ni moins qu’une trainée. Et c’était là la dernière chose qu’elle souhaitait que l’on pense d’elle. C’est ainsi que la Louve tentait tant bien que mal de retenir ses cris, geignant, gémissants au rythme des coups de bassins. Ces derniers ne tardèrent pas à atteindre un rythme plus rapide, plus violent. Autant dire que le cul de la Louve brûlait littéralement ! Elle pouvait même sentir les bourses du Diablotin qui s’abattait contre ses fesses et contre sa fente à chaque fois que les deux bassins se rencontraient dans des bruits de claquements sourds et humide.

« Haa…Co…HAAA ! »

Co…Connard ? Oui sans doute était-ce là le mot qu’elle aurait voulu dire après toutes les injures qui venaient de filtrer de la bouche du Diablotin. Mais un coup de bassin plus brusque ponctué d’une gifle sur sa croupe eut l’effet désiré par Alastar. Elle cria. Un cri mélangeant à la fois douleur et plaisir. Et tandis que le premier cri venait d’être enfin libéré, les autres à présents ne tardèrent pas à suivre. Au revoir la première expérience forte douloureuse et désagréablement et bonjour à une sodomie qui migrait progressivement, lentement mais sûrement de la douleur vers le plaisir. Un plaisir qui se voudrait bien plus puissant qu’un coït normal.

« C’est…c’est tout ce que tu…ce que tu peux faire…Alastar ? »

Et elle le cherchait en plus ! La Louve provoquait le démon ! Elle qui au début geignait de douleur, pleurant presque, voilà qu’elle en redemandait plus ! Après tout, cela ne devrait pas le déplaire ? Et n’était-ce pas une preuve qu’elle commençait à apprécier suffisamment cette sodomie pour désirer qu’il aille plus vite ? Le passage du vit arrachait à chaque aller-retour des plaintes approbateur de la part de la Okami. Son cul était rouge, enflé, lui faisait un mal de chien mais en même temps tellement de bien ! En tant qu’Incube, Shad ne pouvait nier qu’Alastar savait ce qu’il faisait, lui faisant oublier sa douleur passé pour créer une nouvelle source de plaisir. Et pourtant, au fond d’elle, la Louve sentait que l’incube qui lui labourer le derrière y allait encore relativement de main morte.

Sans trop y réfléchir, l’Okami fit déplacer sa propre queue caudale entre ses jambes, la plaçant de sorte à flatter les bourses d’Alastar tout en se frottant contre sa vulve humide quelque peu délaissé. Elle ne la bougeait pas d’elle-même, s’étant contentée de la placer à cet endroit. Et à chaque coup de bassin qu’effectuait le Diablotin, elle frottait contre les deux parties, arrachant pour ainsi dire d’autres gémissement à sa propriétaire qui au plus grand bonheur d’Alastar continuait à crier également son plaisir. Haa les joies du sexe !

La Louve était endurante. Cela, le Diablotin pouvait le reconnaître. Elle se sous-estimait, elle sous-estimait ses capacités de résistance et d’adaptation. En un sens, il était donc ravi de l’aider à aller mieux, de pouvoir mieux accepter ses désirs profonds. Alastar la prenait, remuant son membre dans son fondement, et, plus le temps passait, plus Shad se révélait impatiente. Volontairement, Alastar ne remuait pas beaucoup en elle. D’une part, il fallait dire que les fesses de Shad formaient un corridor étroit et délicat, et, d’autre part, il voulait volontairement la frustrer, il voulait que ce soit elle qui veuille que ça aille plus vite, qui veuille que l’Incube y aille plus profondément.

« C’est… c’est tout ce que tu… ce que tu peux faire… Alastar ? » finit-elle ainsi par dire.

Arquant sur ses lèvres un sourire amusé, Alastar ne dit rien, se contentant de savourer ce moment. Elle, la petite Louve fragile, qui refusait totalement l’idée que le Diablotin la pénètre, qui tremblait à l’idée qu’il puisse glisser en elle son membre turgescent, qu’il puisse s’enfoncer dans les profondeurs de sa chair, la voilà qui la suppliait presque d’y aller plus vite ! Le corps avait ses raisons, et Shad était doucement en train de sombrer. Comme quoi, il fallait juste parfois forcer un peu. Alastar avait donc sur son tendre visage un sourire amusé, pervers, et pinça un peu le cul de Shad. Pauvre petite Okami... Elle se dandinait contre sa verge, en sentant les émois d’un volcan pulser dans son trou, et il eut même le plaisir de sentir la queue caudale de la jeune femme caresser ses bourses, glissant sur ses testicules, comme pour davantage le presser.

Tout cela l’amusait sincèrement, et il continua à remuer, à s’enfoncer en elle. Elle avait hurlé, cette catin. Elle avait eu la sagesse d’esprit de suivre ses instructions, et, comme à chaque fois qu’une femme suivait les conseils du noble Diablotin, elle ne s’en portait que mieux. Alastar était un spécialiste du sexe. Le sexe était sa spécialité, sa raison d’existence. Un véritable « Dr. Sexe » qui s’était spécialisé dans les thérapies sexuelles de femmes éplorées et de veuves endolories. Le moins qu’on puisse dire, c’est que son traitement faisait à chaque fois plus d’émules, et que Shad en était convaincue.

« Hummm... Sodomite », se contenta-t-il de dire.

Ce simple mot résumait tout, et il se crispa sur le corps de la femme, raffermissant la prise de ses mains sur ses hanches, puis remua en elle, plus rapidement, plus nerveusement. Les parois internes de Shad s’étaient bien dilatées, et le Diablotin pouvait donc enfin commencer à vraiment s’amuser. Il remuait en elle, plus profondément, sa verge partant à l’assaut, tel un fougueux explorateur s’enfonçant dans les tréfonds d’une étroite caverne. Il la prenait plus rudement, faisant crisper le lit. Lui-même soupirait et gémissait, des gouttes de sueur glissant le long de son corps, ses mains griffant les cuisses de Shad. La ménager ne faisait pas partie de ses plans, et c’était donc avec une joie vorace qu’il s’enfonçait en elle, grognant et soupirant.

Il aimait la sodomie pour ça. Là où un coït se résumait à plonger dans un océan de bonheur, la sodomie était quelque chose de très physique et de très brutal. C’était une violence physique, et cette violence libérait l’Incube. Il y avait, fondamentalement, quelque chose de merveilleux dans le fait de sentir la violence, comme si on s’affranchissait de toutes les règles, et qu’on sentait l’adrénaline bouillonner en soi, vous envoyant dans un autre monde. Alastar grognait et soupirait. Ce cul étroit était une véritable torture, et, à chaque seconde qui passait, son membre filait en elle. Sa queue caudale ne tarda de fait pas à se manifester, en venant filer sous son corps pour titiller l’intimité de Shad.

« Haaaaa... Haaaa, ma petite chérie... Ton cul de salope est si bon, hmmm... »

Il reprenait son souffle à chaque fois, et, finalement, ce qui devait arriver arriva : sa queue caudale s’enfonça dans le vagin de Shad, et commença également à remuer. Qui oserait dire, à partir de maintenant, qu’Alastar ne s’occupait pas bien de Shad ? Quelle mauvaise langue viendrait dire qu’il n’était pas un adorable démon ?

« Hmm Alastar…Haaa…haaaa ! »

Soupirant, gémissant, criant, la Lupine montrait là bien son plaisir au démon qui ne cessait de la culbuter. Les rythmes de ses coups de reins s’étaient mis à aller de plus en plus vite, répondant ainsi à la requête de Shad. Adieu la frustration de sentir un membre s’aventurer bien trop lentement dans son fondement et bonjour à une verge turgescente qui prenait d’assaut l’étroit corridor. Oh elle allait avoir mal, c’était un fait à ne pas nier mais pour l’heure, la douleur lui apportait du plaisir. Et quel idiot n’en profiterait pas ? Certes, la Louve avait été plus que réticente à l’idée de se faire sodomiser, repensant par ce fait à des évènements passés mais à présent, pouvait-elle dire au son de ses cris qu’elle n’appréciait pas ce traitement ? Il la traita de sodomite et en retour, elle le fouetta de sa queue caudale, frappant ses bourses avant de recommencer à les caresser.

Le contact de la queue verso du Diablotin sur sa partie intime lui envoya une légère décharge électrique, la faisant frissonner délicieusement. Une chance qu’il s’était aperçu que cette partie de son corps réclamait également quelques menus attention. Ainsi, la Louve fut pendant quelques temps envahie par diverses sensations. Celles mêlant douleur et plaisir alors que son cul se faisait prendre de plus en plus rapidement et une mêlant douceur et frustration. Sentir cet appendice sur sa vulve était un plaisir qu’elle ne pouvait nier et pourtant, elle ne put s’empêcher de ronde de mécontentement. Loin de là l’idée de faire comprendre à l’Incube d’arrêter ses gestes mais plutôt d’y aller plus loin.

Quelle ne fut pas également sa frustration en réalisant qu’à part subir, elle ne pouvait pas réellement agir ! Les seules actions dont elle était capable étaient de bouger les hanches afin de suivre le rythme endiablé du Diablotin et de bouger sa propre queue afin de le couvrir de maintes caresses. Moments de tendresses coupant parfaitement avec la rudesse et la brutalité dont l’Incube faisait part. Ha ça, il ne ménageait plus son petit trou ! Et son cul ne semblait pas se morfondre de ce traitement, ses parois s’étant dilatés permettant ainsi au fougueux explorateur de s’aventurer de plus en plus loin dans les méandres de cette sombre caverne.

« Hmm…Haa ! »

Il venait de la griffer ! De la douleur de la sodomie s’ajouta la douleur d’une griffure perforant la peau fine de l'Okami. Et pourtant, cette nouvelle source de douleur, elle l’accueillit presque à bras ouvert, s’en servant comme une nouvelle source de plaisir. Sadomasochiste ? N’allons pas jusque-là ! Elle ne faisait après tout que suivre les conseils d’Alastar. Elle cria une énième fois quand la queue du sulfureux démon se faufila enfin dans son vagin. Pourtant, l’appendice ne la satisfait pas réellement. Oh elle le sentait, elle sentait cette fine queue à l’extrémité triangulaire. Mais de tout cela, elle ne sentait que ce triangle, la queue du Diablotin étant bien plus fine que sa consœur du recto. Et de ce fait, elle ne la sentait pas réellement, créant ainsi une nouvelle source de frustration. Frustration qu’elle espérait bien vite annulée par les talents de l’Incube.

Ah, quel amant parfait ! Alastar était encore en train de besogner cette rebelle Louve, la sodomie se couplant à d’autres sensations, le tout se faisant en crescendo. Maître du sexe, Incube de plaisir constitué uniquement pour le plaisir de ces dames (et de ces messieurs), le Diablotin se faisait plaisir. Debout sur son lit, il pouvait entendre ce dernier soupirer et gémir, en harmonie avec les cris et les grognements diffus de sa partenaire féline. Shad avait fini par se laisser convaincre, et la petite sodomite était maintenant, non pas en situation de recul, mais d’envie. La queue caudale d’Alastar avait rejoint sa verge pour renforcer l’excitation que la jeune femme ressentait, mais il ne comptait évidemment pas s’arrêter là. Elle remua un peu en elle, les bords pointus de la queue se repliant progressivement, ce qui eut pour effet de gonfler et d’arrondir l’extrémité de sa queue. Concrètement, le Diablotin usait de sa magie rose pour transformer le bout de sa queue caudale en une autre verge, de même calibre que celle qui s’occupait à transformer le petit orifice de Shad en un boulevard à bites. Elle haletait et gémissait, poupée de chair ne pouvant rien faire d’autre que subir, lot commun aux personnes ayant un trou, là où les autres avaient un bâton. Au moins, Alastar rendait son séjour en Enfer agréable et relativement inoubliable. En ce moment, il se moquait bien de ceux qui avaient tenté de tuer Shad, de ce mystérieux talisman magique, des projets de sa sœur aînée à son encontre. Seul comptait le moment présent, et Alastar ne tolérerait aucune interférence, aucune nuisance quelconque. Quand on faisait une chose, comme s’occuper du beau sexe, il fallait la faire bien, et c’est ce à quoi Alastar s’évertuait en ce moment.

Deux queues allaient donc s’enfoncer dans les orifices de la Louve. Pour le coup, la jeune femme pouvait s’estimer comblée. Alastar devenait un véritable amant infernal, un amant qui ne voulait pas la laisser respirer, et qui allait, non seulement de plus en plus vite, mais aussi de plus en plus profondément. La Mercedes Alastar enchaînait les vitesses, et venait d’atteindre la sixième, fonçant à toute allure, bourrinant le corps de la Louve, contraignant la jeune fille à devoir suivre, et à s’accrocher au wagon pour ne pas être lâchée en pleine course.

« Haaaa... Shad, ma petite pute ! Hummm... !! »

Oui, c’était un mot doux. Ses mains se crispaient sur sa chair. Alastar était en sueur, haletant et respirant bruyamment. Le sexe, mine de rien, était une activité très physique, physique et nerveuse. Le Diablotin s’enfonçait rudement en elle, d’avant en arrière, les minutes fondant comme neige au soleil. Sa queue caudale remuait d’avant en arrière, mais tournoyait aussi, pivotant de gauche à droite, presque comme le ferait un vibromasseur. Elle ne pouvait pas pivoter sur elle-même, mais décrivait quand même des inclinaisons, frottant ainsi à chaque fois les parois internes de la femme, faisant comprendre à Shad à quel point coucher avec un Incube était le pied. Alastar aimait souvent se dire, pour flatter son égo, que, après son passage, ses amantes se faisaient chier au lit avec leurs mecs. Comment retrouver, auprès d’un simple humain, l’intensité sexuelle d’un beau démon, fort et vigoureux, joueur et pervers ? Il n’aimait rien de plus que de retourner voir ses anciennes conquêtes, et de sentir toute la joie de leur corps à l’idée de se faire à nouveau prendre par le beau diable qui était venu les violer dans leur sommeil, répondant à leurs prières implicites et silencieuses. Un Ange du cul, voilà une belle manière de décrire Alastar. Il ne cherchait pas à faire le Mal, juste à aider les gens, à les rendre plus heureux. Un diablotin attentionné, voilà ce que notre homme était.

Et c’était dans cet état d’esprit qu’il défonçait Shad comme une truie, en haletant, en grognant, griffant parfois ses fesses, ou pinçant sa chair, remuant contre elle, tout en elle, attendant le sacro-saint moment où la Louve allait jouir... Et où elle goûterait au plaisir d’un double orgasme simultané, qui remplirait tous ses orifices, et l’enverrait flotter en orbite dans des nuages de plaisir et des galaxies de jouissance éternelle.

Rien que ça, oui.

Haa ! Le plaisir de la magie rose ! Quelle magnifique forme de magie qui ne pouvait que servir aux mieux les intérêts d’un incube pervers ! Et par la même occasion ceux de sa partenaire actuelle. La frustration qu’éprouvait la Louve fut bien vite dissipée lorsqu’elle sentit que la queue caudale du Diablotin se transformait, son bout s’arrondissant et sa taille grossissant devenant l’égale de sa consœur qui était occupée à ramoner son derrière. A présent, elle ne pouvait nier qu’elle la sentait. Maître de la Luxure, Alastar ne le lui laissait aucun moment de répit, la besognant sans vergogne, la faisant gémir, soupirer, crier. Haa quelle délicieuse sensation que de sentir deux verges réchauffer vos entrailles, frotter contre vos parois internes et vous menez peu à peu vers une jouissance à laquelle vous ne saurez échappez !

« Pu…Haaa ! »

Les deux queues filaient, ne lui laissant aucunement le temps de reprendre son souffle. La douleur n’était maintenant qu’un lointain souvenir et seul le plaisir s’était imposé dans cet instant torride. La Okami planta ses griffes dans les draps, arquant son dos, s’affaissant légèrement pour offrir au Diablotin un bien meilleur accès, pour qu’il puisse encore aller plus vite, plus loin. Les coups de butoirs s’enchaînèrent et le fil du temps glissa lentement hors de l’esprit de Shad. Depuis combien de temps était-elle là ? A se faire agréablement et sauvagement prendre par Alastar ? Elle ne saurait le dire. Tout ce qu’elle savait c’était que son corps réagissait positivement et que ses fesses devaient être bien rouges d’envies.

Le point culminant approchait à grand pas. A présent, ses trous n’étaient pas en train de se dilater mais plus de se resserrer, rendant à chaque fois la progression des deux verges plus difficiles mais également plus sensationnelle. Les frottements étaient ainsi donc beaucoup plus appuyés quoi que légèrement plus douloureux au niveau de sa porte de derrière. Mais le plaisir jouant parfaitement son rôle, ce petit inconvénient était bien vite mis de côté. Le corps de la Okami était bouillant, ardent même et les frissons de plaisirs commencèrent à la parcourir, indiquant parfaitement qu’elle était sur le point de lâcher.

« Haaaa Alastar ! »

Toujours plus vite, toujours plus loin, toujours plus fort ! Comment pouvait-il garder un tel rythme sans jamais être épuisé ? Sans doute parce qu’il était un démon. Allait-elle s’en plaindre ? Loin de là ! Son corps réagissait plus que positivement, des filets de cyprines coulaient le long de ses cuisses, chutant sur le matelas du lit qui ne cessait de grincer face à la danse endiablée des deux amants. Son cul et son vagin étaient agréablement remplis, les deux verges palpitantes dans leurs étroits corridors. Son bas-ventre bouillant de désir, son corps frissonnant à chaque aller-retour qu’exerçait le Diablotin, la Louve fini par atteindre l’objectif final d’une partie de jambe en l’air.
Elle arriva, la jouissance arriva. Grandiose, explosive, détachant un instant la Louve de la réalité pour qu’elle ne puisse que se concentrer que sur les sensations qui l’assaillaient de toutes part. Une vague de chaleur s’était propagée dans tous son corps et ses orifices se contractaient périodiquement autours de la queue et de la verge du Diablotin, cherchant à leur faire extraire leur jus. Haa quelle magnifique sensation ! Quelle grisante sensation ! L’émotion passait, la Louve était haletante, le haut de son corps avachie contre des draps souillés, sa croupe toujours en l’air maintenue par les mains fermes du Diablotin. Elle ne bougeait pas, reprenant son souffle, savourant encore le double orgasme qu’elle venait d’avoir. Seule sa queue ondulait dans son dos semblant indiquer à Alastar qu’elle était plus que comblée.

« Ha..Woah..Bien joué sale Incube. »

Hey ! Elle ne pouvait nier qu’il avait parfaitement joué son rôle d’incube !

Le temps filait rapidement, rythmé par les coups de reins et les mouvements sporadiques du redoutable et terrible Alastar. La belle Shad gémissait à quatre pattes, suivant les mouvements nerveux, rapides, et de plus en plus profonds du Diablotin. Plus le temps passait, et plus il s’enfonçait en elle, rencontrant une résistance de plus en plus épaisse, le faisant grincer et soupirer lourdement. Le Diablotin remuait encore, encore et encore, avec cette double pénétration qui était son office. Une manière efficace et intense de satisfaire le beau sexe, et, dans ce domaine, Alastar se devait de faire honneur à sa race. Oh, il fatiguait, certes, mais le plaisir sexuel de la femme était sa potion magique, le revigorant, renforçant à chaque fois ce dernier, permettant de ressourcer son corps. Épuiser un démon de Luxure avec le sexe était théoriquement impossible, vu que, comme les vampires s’abreuvant de sang, eux se nourrissaient de sexe. Plus son amante était excitée, et plus sa force l’était. C’était un magnifique cercle vertueux du cul, et Alastar remuait en elle, rapide, intense, infernal.

Shad finit par s’abandonner au plaisir. Alastar la sentit jouir, et, en retour, jouit à son tour... Ce n’était pas la première fois qu’il jouissait en elle, et, à chaque fois, sa verge retrouvait rapidement sa dureté naturelle, confirmant sa nature d’être infernal. Son plus grand plaisir était d’épuiser ses conquêtes. Parfois, elles finissaient dans le coma, ou tellement épuisées qu’elles étaient incapables de bouger. Avec Alastar, le sexe devenait un véritable rodéo, une danse sauvage et nerveuse. Il relâcha Shad après avoir longuement joui en elle, chacune de ses queues balançant de longs chapelets de foutre, son sperme chaud éclatant en elle, rencontrant sa mouille. Un bel orgasme, digne d’un Incube, donnant lieu, dans la foulée, aux insultes et jurons de rigueur, « SALOPE » étant accompagné de claques bien senties sur ce beau postérieur. Autant voir les choses en grand, elle avait demandé un démon, et il la prenait à la manière des démons, en la bansant sauvagement, comme si elle n’était rien de plus qu’une pute qu’il fallait fourrer et remplir à ras bord d’un foutre blanc et dégoulinant.

Un sourire victorieux, et quelque peu moqueur, illumina ses lèvres après ce moment d’intense sauterie bestiale.

« Ha..Woah..Bien joué sale Incube » soupirait Shad.

Alastar haussa un sourcil. Sa queue caudale se retira dans un bruit de claquement sonore, libérant un peu de foutre. La queue caudale reprit sa pointe triangulaire, et, galamment, Alastar alla l’essuyer sur le drap, avant d’aller caresser aléatoirement le corps de Shad : son dos, ses hanches, son estomac. Finalement, le bout de cette queue alla titiller l’estomac de la femme, s’enfonçant dans sa chair, avant d’en sortir, et d’appuyer à nouveau dessus.

Le Diablotin, qui ne disait rien, finit par parler. Ses mains caressaient toujours les fesses de la femme, et il retira sa verge, en annonçant la phrase tant attendue :

« Je crois que je t’ai engrossé, Shad... »

Ou pas ? Il avait libéré tellement de sperme qu’il semblait étonnant de croire qu’un ou deux spermatozoïdes n’avaient pas trouvé le bon chemin. Sa verge se retira finalement de son postérieur, et il la laissa s’affaler sur le lit, la retournant galamment, en posant ses mains sur ses hanches. Shad se retrouva ainsi couchée sur le dos, et l’une des mains du Diablotin s’approcha d’elle, venant caresser tendrement sa joue, ses doigts griffus glissant ensuite sur ses lèvres. Vu comme ça, elle ressemblait à une fragile petite poupée... Une poupée en sueur, aux joues rouges, son corps étant encore marqué des strates du plaisir.

Après quelques secondes, il lui présenta une fiole contenant un liquide vert.

« Si tu ne veux pas d’un mini-Alastar qui te pompera les seins comme si une turbine venait de se nicher entre tes bras, tu peux avaler ça... Maintenant, ou plus tard. Je te préviens, le goût est assez... Écœurant. Ça nettoiera ton organisme, et il est possible que ça te fasse vomir un peu... Ou que tu aies envie d’aller aux commodités, je ne sais pas, ça dépend des gens. »

Il lui avait défoncé le cul, il n’allait pas non plus lui imposer un Alastar Junior ! Il lâcha la fiolke, qui tomba sur le ventre de Shad, et se pencha vers elle, déposant un tendre baiser sur ses lèvres.

« Il va falloir quelques jours avant que ma sœur ne décide quoi faire de toi... Si jamais tu t’ennuies, je pense que tu sais quoi faire pour passer quelques heures en bonne compagnie. »

Un nouveau baiser, cette fois sur son front.

N’était-il pas un formidable hôte ?

Elle n’était rien d’autre qu’une petite poupée de chaire le temps qu’elle reprenait son souffle. Son buste se soulevait et s’abaissait au rythme de sa respiration qui reprenait petit à petit une cadence moins saccadée. Elle ne pouvait absolument pas nier qu’il avait tenu parole et qu’il faisait honneur à sa race, son corps même était encore traversé par de nombreux spasmes de plaisir. Ce même plaisir auquel il fallait laisser un petit temps de repos, le temps que toutes les sensations redescendent. La Louve poussa un léger soupir d’aise en sentant la queue caudale du Diablotin sortir de son intimité et savoura par la suite les quelques caresses qui lui fut ouverte sur les différentes parties de son corps. Pendant ce temps, la verge restait toujours dans son fondement, baignant dans le sperme chaud qui avait été lâché. Elle allait avoir sacrément mal aux fesses et elle le savait déjà. Mais pour l’heure, elle ne se préoccupait pas de cette future douleur qui lui prouverait encore qu’elle était belle et bien vivante.

Finalement, Alastar se retira, lui permettant de glisser un peu plus contre le lit, le fessier rougit par l’effort auquel il avait dû faire face quelques instants plus tôt. Elle se retrouva bien vite sur le dos, l’incube au-dessus d’elle, lui offrant encore quelques instants de douceurs qu’elle accepta sans rechigner. Après tout, mieux valait ne pas l’énerver, la Louve avait appris le caractère très soupe au lait du Diablotin et le sortir de ses gonds était bien trop risqué en cet instant. Une fiole fut lâchée, récipient contenant un étrange liquide verdâtre rattrapé par une main vive avant qu’il ne touche le ventre de l'Okami. Cette dernière regarda par la suite le flacon tout en écoutant le démon d’un air quelque peu absent.

« Pour être franche…Avec tout ce que je me suis déjà pris, j’aurais déjà dû tomber enceinte et pourtant…Mais si tu veux, je boirais ton truc. »

Pour sa part, elle n’avait aucune utilité à boire ce breuvage qui semblait immonde. Retirant le bouchon, elle huma un instant l’odeur avant de reculer son visage, affichant un air de dégoût tout en refermant la fiole. Si l’odeur était aussi infecte que le goût, elle allait devoir prévoir une autre boisson pour se rincer le gosier. Mais pour l’heure, elle tendit juste le bras, posant la fiole plus loin, sa queue caudale frottant doucement contre le lit pendant que ses lèvres échangeaient un baiser avec le Diablotin. Un petit sourire étira ses lèvres suivit par un petit rire cristallin.

« Un deuxième round ? Ne me sous-estime pas, je suis sûre que je pourrais le tenir Alastar ! »

Oh elle le cherchait un tout petit peu. Sa queue se releva allant se frotter contre celle du Diablotin. Celle de derrière pas de devant. Prenant appui sur ses avant-bras, la lycane se releva, collant sa poitrine contre le torse de l’incube tout en allant lui voler un deuxième baiser. Mais de ce simple mouvement, une douleur jaillit au niveau de son fondement et elle ne put réprimer un petit grognement. Pour lui avoir défoncé le cul, il lui avait défoncé le cul. Son regard se tourna un instant vers le mur où elle avait été prise, ce même mur où trônait un tableau d’Onyxian peinte dans une posture plus que suggestive.

« Ta sœur ne va pas me laisser partir c’est cela ? Pourtant, il me semble qu’elle m’avait fait comprendre que ce qui arrivait n’était pas réellement vos affaires. Enfin, je présume que je ne peux pas partir de toute façon, Bon je vais boire ton truc là… »

Chose dis, chose faite. La Louve empoigna le flacon et sortit du lit. Non sans lâcher un beau et galant « Putain ! ». Posant une main contre le mur, elle s’avança vers l’endroit qui lui fut indiqué comme les sanitaires. Car quitte à boire ce breuvage immonde, mieux valait le faire dans un endroit où le rejet pourrait se faire sans crainte. Singulièrement malgré une douleur présente à ses premiers pas, la lycane parvenait à marcher plus ou moins bien. Elle estima que cela devait venir de sa nouvelle nature. Au moins, elle allait pouvoir s’assoir et bouger convenablement rapidement. Finalement, elle arriva aux commodités, ouvrit le flacon et but cul sec. Mieux valait boire le tout en une fois pour ne pas être dégoûtée de la boire la suite. C’était immonde, dégueulasse, infecte.

Une minute passa, deux minutes et rien. Pas d’envie de vomir, pas d’autres envie, rien. La seule réaction qui se passa fut le talisman qui se mit à briller légèrement de cette fameuse couleur cramoisie. A croire que ce dernier empêchait à sa porteuse d’avoir quelques désagréments. Attendant encore une minute de plus, la Louve finir par sortir, le médaillon pulsant toujours autours de son cou. Elle se laissa tomber sur le lit, les bras croisés derrière la tête, le regard levé vers le plafond.

« Rien. J’ai dû avoir de la chance. En tout cas, tu as raison, c’est dégueulasse. »

Un soupir se fit entendre. Et maintenant ? Elle savait comment tuer le temps mais n’avait-il pas autre chose à faire ? Et puis que lui réservait la sœur d’Alastar ?

« A-ton avis, qu’est-ce qui m’attends réellement ? »

Hey, elle avait bien le droit d’être un peu inquiète non ?

Shad se pressa contre lui, voulant continuer. Le Diablotin sentit ainsi sa queue poilue frotter la base de sa queue caudale, et il la maintint tendrement contre lui... Avant de la relâcher quand la douleur se rappela à elle. Shad se retrouva étalée sur le lit, laissant un Alastar amusé et taquin. Elle venait d’être prise comme une Reine, alors même que, initialement, elle n’avait absolument aucune envie de coucher avec lui. Et maintenant, elle demandait les prolongations... Voilà ce qu’il aimait chez les femmes, chez les êtres des Plans Intermédiaires. Elles ne savaient jamais ce qu’elles voulaient, trop habituées à ce que les hommes exaucent leurs moindres souhaits et leurs moindres petites prières. Elle but la fiole du Diablotin. Même pour lui, c’était écœurant... Mais les Enfers n’étaient pas connus pour produire des choses bonnes. Quand on faisait un festin de qualité, on prenait de la nourriture humaine. Les animaux infernaux n’étaient pas très bons. La viande était toxique, avariée, ou tout simplement infecte, en plus d’appartenir à des bestioles beaucoup plus difficiles à chasser que de simples vaches ou brebis. Concrètement, les démons étaient souvent nécrophages, se nourrissant à partir des cadavres de leurs propres congénères. Rien que pour ça, on pouvait comprendre l’insistance des démons à vouloir quitter cette dimension pour aller voir de vertes prairies.

La Louve but le contenu de la fiole en hoquetant, mais sans vomir. Le regard du Diablotin se porta à nouveau sur le talisman magique, qui se mit brièvement à luire. Il ne dit rien, et entreprit de remettre certains de ses vêtements, notamment son pagne, nouant les lacets, avant d’aller s’asseoir sur un fauteuil, en face de son lit. Oh, ils auraient pu continuer à jouer ensemble, et il aurait pu continuer à la prendre... Mais même le sexe se devait d’être limité. Si on l’utilisait trop, on en saturerait. C’était comme entendre une musique qu’on aimait beaucoup. Si on l’écoutait trop de fois, on finissait par s’en lasser, et la musique perdait de sa saveur. Il respirait lentement, des gouttes de sueur glissant le long de son torse, et répondit aux interrogations de la femme :

« Tu es libre de partir, Shad... J’imagine que tu es arrivée chez nous par le biais d’un Portail, et, dans la mesure où tu n’es pas une prisonnière, ni l’une de nos servantes, tu es libre. En tant qu’hôte, et parce que tu as prouvé que tu méritais mon respect, je pourrais même te conduire jusqu’à la frontière de la Luxure... Mais, peu importe le démon qui t’a amené, l’Enfer est grand, et dangereux. Même les Cercles Infernaux ne sont pas sûrs, alors, je ne te parle même pas des espaces entre les Cercles. »

Le voyage serait dangereux, et il fallait bien qu’elle en prenne conscience. L’Enfer n’était pas Terra. Il y avait ici des monstres horribles, des créatures tellement dangereuses que même Alastar ne s’y risquerait pas. De plus, l’Enfer était vaste... Immense. Il était beaucoup plus grand que Terra. C’était une dimension à part entière, un véritable univers qui s’étendait sans limite, et ce dans toutes les directions : de gauche à droite, mais aussi de haut en bas. Continuellement, de nouvelles cavernes se formaient, de nouveaux volcans poussaient, de nouvelles forêts émergeaient. L’autorité des démons, de fait, n’était pas une autorité territoriale, mais démographique. Le Prince de la Luxure ne contrôlait pas le Cercle de la Luxure, mais simplement les démons de la Luxure. La nuance était importante à relever, car elle n’était pas admise. Officiellement, le Prince de la Luxure régnait sur le Cercle, mais les frontières des Cercles n’étaient pas fixes, ce qui était souvent le prétexte à bon nombre de guerres entre Princes...

Alastar laissa planer quelques secondes, et reprit :

« Onyxian va demander une audience auprès du Monarque, Belzébuth... Une audience qui te concernera, et pour laquelle ta présence est conviée. »

Belzébuth était officiellement considérée comme le Monarque des Enfers, car, durant le Grand Conflit, il avait été le Général-en-chef, responsable de toutes les Légions Infernales, sous les ordres directs de Satan lui-même. Cependant, dans la mesure où chaque Prince se réclamait être aussi un Monarque des Enfers, son poste était continuellement remis en cause... Mais jamais devant lui. Dans tous les cas, dans les relations compliquées et tumultueuses entre les Princes, Belzébuth, qui siégeait au Grand Palais, apparaissait parfois comme un médiateur et un arbitre dans les rares cas où les Princes Infernaux n’avaient pas envie de se taper entre eux.

« En attendant, tu es notre invitée... Mais ne va jamais croire que nous te retenons contre ton gré. Tu t’es acquitté de ta dette, et nous n’avons aucune créance à faire valoir qui pourrait te retenir ici contre ta volonté. »

Allongée sur le lit, la Louve écoutait le Diablotin tout en faisant tournoyer son pendentif entre ses doigts, l’observant sous toutes les coutures en silence. Il lui semblait même voir à un moment l’araignée stylisée bougeait légèrement ses pattes avant de s’immobiliser. Ce que disait Alastar était un peu paradoxal. D’un côté, il lui mentionnait qu’elle pouvait partir et qu’il irait jusqu’à la conduire à la frontière du cercle de la Luxure mais d’un autre, la probabilité d’une audience à venir était à retenir. Dans une telle situation à quoi bon partir pour revenir ? Soupirant, la Louve se leva d’un bond, toujours dans ses habits d’Eve, avant de jeter des coups d’œil ici et là dans la chambre du Diablotin.

Il n’était pas difficile de comprendre que sa recherche était liée à quelques habits. Hey, après tout, ne s’était-il pas rhabillé également ? Pourquoi devrait-elle rester dans cette tenue ? Son regard finit par se poser sur ses affaires. Un haussement de sourcil fut effectué. Depuis combien de temps étaient-ils ici ? Posés sur une chaise dans le coin de cette chambre ? Elle était pourtant sûre de ne pas les avoir vus. Finalement, elle haussa les épaules, ne cherchant pas réellement à comprendre et entreprit de se vêtir à nouveau, tout en répondant au Diablotin :

« Dans ce cas, mieux vaut que je reste ici, si ta sœur Onyxian souhaite m’entraîner dans une audience avec le Monarque Belzébuth. Quant à ma venue ici, tu as vu juste, je suis passée par un portail, portail qui me permettrait aussi de revenir facilement sur Terra. »

Pas de robe pour la Lycane, mais des effets faisant plus pensé à un assassin. Nouant sa ceinture de cuir contre sa taille, entendant le cliquetis métallique de la boucle, ce petit son distinctif qui faisait comprendre au porteur que ses bas allaient tenir. Une vérification de ses armes fut également effectuée. Tout était à sa place, comme elle l’avait laissé, rien n’avait été touché. Les gants en cuirs furent également remis et les lames cachées testées et approuvées. Bon, tant qu’elle ne devrait pas combattre avec sa douleur fessière tout devrait aller pour le mieux. Enfin habillée, Shad alla s’assoir à son tour dans un fauteuil, posant son coude contre l’accoudoir, sa main soutenant sa joue. Un léger grognement s’extirpa de ses lèvres lorsqu’elle posa ses fesses sur le siège. Ces quelques pointes de douleurs auront pour objectif de lui faire rappeler sa première sodomie.

« Mais je dois t’avouer, bien que nouvelle ici, je ne connais pas très bien le Panthéon démoniaque. Du moins, si on peut appeler ça comme ça. Un petit cours peut-être ? »

Mise à part savoir que les démons étaient très fiers, la Louve ne savait pas réellement grand-chose. Et se présenter devant l’un des plus importants sans aucune connaissance pourrait bien être fatal. De plus, penser à sortir pour l’heure serait signe de suicide. Au-dehors, il était évident que son attaquant l’attendait pour finir son travail.

[Court, très court TT]

Shad accepta de rester ici, et entreprit de se vêtir. Elle avait toujours mal au cul, et la grimace qu’elle fit en s’asseyant sur un canapé fit naturellement sourire le Diablotin, amusé par la situation. Elle avait le cul en chou-fleur, mais sa fierté et son entrain la refusaient visiblement à se reposer dans le beau lit de cette chambre. Tout en s’habillant, elle demanda ainsi des informations supplémentaires sur l’organisation de l’Enfer. Alastar se releva à son tour, son regard se portant furtivement vers une grande armoire dans un coin. Elle abritait des tenues différentes... Des corsets, des guêpières, des catsuits, des tenues sanglées... Malheureusement, une domestique avait remis les affaires de Shad dans cette pièce, ce qui faisait qu’il ne pouvait pas lui proposer des tenues plus attirantes.

*Dommage... Cette Okami ne cesse de vouloir fendre mon pauvre petit cœur fragile...*

Néanmoins, elle lui avait posé une question, et il était de son devoir d’hôte d’y répondre.

« Suis-moi, Shad... Marcher soulagera ton cul, et je dois te montrer quelque chose pour répondre pleinement à ta question. »

Ils allèrent dans le couloir, et Alastar marcha droit devant lui, sa queue caudale glissant sur le sol. Par le biais de certaines portes parfois entrouvertes, on pouvait entendre des soupirs, des cris. Un œil curieux verrait essentiellement des succubes en train de faire l’amour, soit avec des hommes faisant office d’heureux esclaves, soit avec des femmes... Soit elles se faisaient plaisir, soit elles formaient d’autres succubes, ou couchaient avec quelques clients. Les succubes n’étaient pas que de simples prostituées, elles étaient aussi des démones de Luxure. Concrètement, c’était souvent elles qui passaient par les Plans Intermédiaires pour tenter de jeunes hommes amoureux... Chaque succube avait sa propre affinité. Certaines aimaient bien venir tenter les jeunes amoureux transis persuadés d’être tombés sur l’amour de leur vie, et elles s’amusaient à les tenter, afin de voir s’ils succomberaient à la tentation, ou non. D’autres préféraient les hommes puissants, d’autres préféraient les femmes... Bref, il y avait de tout, et, si certaines tuaient leurs amants en dévorant leurs âmes, d’autres se contentaient juste de les faire souffrir régulièrement, en leur offrant des parties de sexe endiablée, hantant ainsi leurs rêves et leurs fantasmes. Les succubes n’étaient pas des trésors interdits aux humains pour rien.

« L’Enfer n’est pas qu’un monde, Shad, c’est une dimension exceptionnelle et unique, aussi grande qu’un univers. Tu ne peux pas comprendre le fonctionnement de cette dimension si tu raisonnes sur le même modèle que les Plans Inférieurs. Ici, il n’y a pas de planète, pas de soleil, rien d’autre qu’une immense réalité avec des grottes interminables et gigantesques. »

Il conduisit Shad par un escalier menant à une grande salle confortable, avec des tableaux montrant de superbes succubes. Il y avait de grands fauteuils et canapés en cuir, rouges ou de couleurs chaudes, avec des édredons, des coussins, et une table au centre.

« Voici le salon familial des Magoa... Chaque tableau que tu vois ici représente les Matriarches successives qui ont dirigé le clan. On en fera un pour Onyxian quand elle sera morte. »

Il la laissa s’asseoir sur l’un des fauteuils.

« Assieds-toi sur des coussins, ça soulagera la douleur dans ton postérieur. »

De son côté, Alastar continua à parler, en déambulant à droite et à gauche.

« Jadis, l’Enfer était une anarchie totale, uniquement composée de monstres et de démons formant des clans hybrides et sauvages se battant continuellement dans une atmosphère aride et dure. L’histoire de notre peuple est complexe, car il n’y a pas beaucoup d’écrits datant de cette époque... Ce dont nous sommes sûrs, c’est qu’un démon, différent des autres, a réussi à tous nous unifier, et à nous parler d’une terre plus fertile, plus agréable... Les Plans Intermédiaires. Cet être s’appelait Satan. On le connaît aussi sous le surnom du Diable. Satan a réussi à unifier tous les sauvages clans, et a développé l’Enfer en se plaçant à son sommet, et en envahissant les Plans Intermédiaires. Ceci a donné lieu au Grand Conflit, car nous nous sommes heurtés aux Anges, ces mêmes Anges qui avaient jadis brisé l’équilibre de l’Enfer en scellant les Grands Anciens, et en bouleversant, par ce biais, l’écosystème de l’Enfer... Je ne suis même pas convaincu que notre monde se soit initialement appelé ainsi. Contrairement à ce que les humains pensent, je ne crois pas que nous ayons été créés pour être fondamentalement mauvais et cruels. »

Il se tut un peu, perdu dans ses pensées. Décrire l’Enfer lui prendrait des heures, et il alla donc à l’essentiel :

« Satan est mort, officiellement tué par Lucifer, un Ange renégat. Lucifer a alors pris sa place en tant que Monarque des Enfers, mais, comme tu peux t’en douter, les choses ne sont pas aussi simples. La structure de l’Enfer démoniaque s’articule autour de différentes notions, comme les Cercles et les Péchés Capitaux. Les Princes Infernaux sont au sommet de leur propre chaîne, et on trouve, pour chaque Péché, un Grand Prince. »

Sept... Nombre parfait et symbole de l’abondance divine. Six était donc par excellence le chiffre de la Bête, le chiffre de l’imperfection. Pourtant, on parlait bien des Sept Péchés Capitaux. Satan avait perverti ce nombre, en s’efforçant de copier Dieu. Les Sept Péchés Capitaux étaient la structure même des Démons, et avaient été découverts par les hommes par le biais de Saint Augustin. Alastar énuméra donc les Princes représentant les Sept Péchés Capitaux :

Avarice : Mammon ;
Colère : Satan ;
Envie : Léviathan ;
Gourmandise : Belzébuth ;
Luxure : Asmodée ;
Orgueil : Lucifer ;
Paresse : Belphégor.

Les Sept Princes n’étaient toutefois pas les Princes exclusifs. Le Panthéon démoniaque était un véritable casse-tête chinois :

« Là où les choses se compliquent, petite Shad, c’est qu’il n’existe pas sept Cercles, mais neuf Cercles... »

Là où les Sept Princes Infernaux étaient une personnification des Péchés Capitaux, les Neuf Cercles de l’Enfer constituaient la carte de ce dernier :

« Chacun de ces Cercles représente une catégorie précise de personnes qui sont punies en fonction de leurs péchés, chaque Cercle menant au plus grave de tous. Comme tu le vois, la représentation humaine montre les Neuf Cercles comme une sorte de puits qui s’enfonce de plus en plus loin, mais voir les Neuf Cercles ainsi, c’est oublier que la dimension infernale ne fonctionne pas sur les mêmes règles physiques que la vôtre. »

C’était un véritable cours, et le Diablotin continua, en listant chacun des Cercles :

1^er Cercle : les Limbes. Il s’agissait de l’endroit où on trouvait les personnes non baptisées... Dans la vision catholique et religieuse. Dans une vision plus laïque, les Limbes désignaient juste les âmes errantes venant, suite au jugement dans le Purgatoire, d’être envoyées en Enfer, et qui erraient dans ces régions limitrophes. Aucune autorité ne pouvait prétendre régner sur ces terres, car elles étaient très sauvages, peuplées de monstres, de fantômes ;
2^ème Cercle : la Luxure, la région de l’Enfer où Alastar et Shad se trouvaient. Les personnes qui avaient été reconnues coupables du Péché de Luxure, comme les violeurs, les pervers, les pédophiles, étaient envoyés ici, et croupissaient dans les bordels interminables de la Luxure, où, comme Shad l’avait vu, ils subissaient des orgies interminables ;
3^ème Cercle : la Gourmandise ;
4^ème Cercle : l’Avarice ;
5^ème Cercle : la Colère, où on trouvait le Styx ;
6^ème Cercle : les Hérétiques. Le Cercle des Hérétiques abritait essentiellement les individus ayant commis des crimes religieux : fanatiques, Inquisiteurs... À partir de ce Cercle, on entrait dans une autre région du royaume démoniaque, le « Bas-Enfer » ;
7^ème Cercle : le Cercle de la Violence ;
8^ème Cercle : le Malebolge, abritant les menteurs et les trompeurs, ceux dont les crimes consistaient à avoir usurpé la confiance des autres, et à les avoir trahis. Concrètement, le Malebolge abritait généralement les prisons infernales ;
9^ème Cercle : la Traîtrise. Ce Cercle était un immense marais glacé où on disait que sommeillaient ceux qui avaient trahi leurs Nations, les terroristes, les tyrans ayant trahi leurs peuples, et les Anges déchus... C’était le marais glacé de Cocyte, où la température était si basse que nul ne pouvait y aller, et où on disait que Satan sommeillait.

C’était une avalanche de noms, de dates, et de lieux, mais le Diablotin n’avait pas encore fini :

« Toute la difficulté est que chacun de ces Cercles n’est pas clairement délimité, et qu’ils ne correspondent pas non plus à l’ensemble de la superficie de l’Enfer. Le Malebolge, par exemple, est un Cercle instable, car les prisons infernales se trouvent un peu partout en Enfer, et abritent la grande majorité des âmes qui se trouvent dans les Limbes, et qui sont brisées, broyées, avant d’être envoyées dans leurs Cercles respectifs. Au centre de tous ces Cercles, on trouve Dité, une cité infernale bordée par le Styx, et qui abrite le Palais Infernal, et la demeure de Belzébuth. Belzébuth, vois-tu, n’est pas que l’Avatar de la Gourmandise. Il est aussi le grand responsable de toutes les Légions, et l’un des Quatre Princes Primordiaux, en compagnie de Satan, de Belial, et de Lucifer. »

Il reprit un peu son souffle, et continua :

« Comme tu le vois, rien n’est simple. Si nous savons qui sont les Princes, selon la classification que l’on choisit, tout varie. Je t’ai présenté celle en fonction des Sept Péchés Capitaux et des Neuf Cercles, car les deux sont liés, mais il existe aussi d’autres classifications, notamment une qui élabore une distinction entre les Quatre Princes Primordiaux et les sous-Princes. Il faut s’y faire... L’Enfer est une dimension anarchique, il est normal qu’il n’y ait pas de réponses simples à une question aussi simple que celle de savoir qui commande dans tout ce foutoir. »

Il se tut à nouveau, et quelques secondes se mirent à passer.

« Tu comprends pourquoi nous aimons aller sur Terre... C’est moins compliqué... Et ce d’autant plus que chaque Prince aime magnifier sa propre importance, et se faire passer pour plus qu’il n’est réellement. »

Pauvre petit Alastar, sans doute aurait-il préféré que Shad se vêtisse avec des vêtements plus attrayants et ne chant qu’une infime partie de son anatomie ? Idée utopique que voici ! La Louve n’était pas du tout du genre à se balader à moitié à poil, ni à porter quelques tenues extravagantes quand cela n’était guère nécessaire. Pourtant, on ne pouvait pas dire qu’elle était encore pudique et si elle viendrait à refuser à se retrouver dans une tenue d’Eve face au Diablotin, cela ne serait qu’un bon gros foutage de gueule. Tout simplement. Non, ici c’est juste qu’elle n’avait pas envie de porter une guêpière ou autre. Elle ne put pourtant pas réprimer un petit sourire narquois en observant la réaction, ou plutôt la déception d’Alastar face à son choix vestimentaire.

« J’aurais plutôt pensé qu’il fallait que je reste tranquille…Enfin.. »

Et elle le suivit. Marchant, ou plutôt titubant quelques peu dans le couloir. Oui, elle avait mal, oui elle avait envie d’hurler et de frapper Alastar pour cette douleur qui était sa cause mais non, elle n’en ferait rien. Stupide fierté. Pendant son avancée, l’Okami put ouïr différents types de murmures mais la raison de ces derniers étaient quasiment toujours la même : la Luxure et le sexe. Derrière chaque porte close s’élevait des gémissements, pour la plupart de plaisir. Après tout, cela aurait été bien étonnant d’entendre autre chose dans un tel lieu. Elle ne se trouvait pas dans le Cercle de la Luxure pour rien ! C’était presque à se demander comment les démons tentaient les êtres des Plans Inférieurs dans les autres cercles. Quoique, cela, la Louve n’avait pas spécialement envie de le savoir. Ou du moins, le savoir pourrait être un fait intéressant mais pas le subir. De toute manière pour l’heure, elle était dans le domaine de la Luxure.

« Et comparé aux Plans Intermédiaires, l’Enfer n’est pas réellement « accueillant » ne peut-elle s’empêcher de rajouter.

Ils arrivèrent finalement dans un imposant salon familial, lieu représenté comme tel par le Diablotin. Suivant ses consignes, la Louve laissa glisser son regard sur les portraits de chaque matriarche de la lignée des Magoa. Autant dire qu’elle n’avait réellement aucune idée de leur importance, ni comment la première des Magoa avait réussi à se hisser à un tel statut. Finalement, elle pris place dans un des fauteuils, s’installant assez confortablement sur les coussins sous les conseils de l’Incube. Sans un mot par la suite, elle écouta ce dernier lui faire un gentil petit cours sur les Enfers. Et bon sang quel cours ! La pauvre fut assaillit de lieu, de dates, de noms ! Tant d’informations qui étaient bien difficile de retenir en une seule et unique fois ! Et pourtant, elle espérait en retenir le plus possible, mais cela pouvait bien s’avérer être une chimère. L’Enfer semblait être bien plus difficile à cerner qu’aux premiers abords et la Louve se mordait à présent les doigts à le comprendre. Une chance encore qu’elle ne fut « que » devant Alastar en cet instant.

« T’avoues, c’est compliqué. Très compliqué même. Et quand bien même tu parles d’Anarchies, il y’a quand même un peu…hum…d’ordres non ? Rien que pour le principe des Cercles, ils suivent quand même un enchaînement bien précis même si certains sont présents dans les autres non ? Et concernant les Princes démoniaques et le fait qu’ils puissent exagérer leurs puissances, je ne pense pas que pour tous leur statut soit usurpés. Simple question de point de vue personnel. »

Bon, en réalité elle avait d’autres questions. Beaucoup de questions. Mais elle n’avait guère envie d’ennuyer Alastar avec sa curiosité sans borgne et il était fort probable que ce dernier ne puisse répondre correctement à ses interrogations. Après tout, comme il l’avait si bien dis, l’Enfer n’était pas un monde simple à cerner et le comparer aux Plans Inférieurs pouvaient facilement erroner son mode de pensées face à cet endroit.

L’Incube avait sorti une longue explication, et, pourtant, il n’avait fait que simplement creuser la situation complexe dans laquelle se trouvait l’Enfer. Il y avait tant à dire sur cette dimension, et à la fois si peu… C’était une dimension sauvage, rocailleuse, volcanique, mortelle, inamicale, anarchique… Et en même temps complexe, riche, diversifiée, avec de multiples divisions et circonscriptions territoriales, ainsi que plusieurs espèces. Alastar n’avait parlé que de la partie concernant spécifiquement les démons, mais l’Enfer lui-même ne se résumait pas qu’aux démons. Dans l’architecture cosmique, l’Enfer était la dimension des morts, au même titre que le Paradis, ou les Champs-Élysées. Shad écoutait silencieusement l’homme, et, quand le bel Incube eut terminé son exposé préliminaire, elle posa plusieurs questions. Bien assise sur son fauteuil, avec de grands coussins, la Louve ressemblait à une petite adolescente qui n’attendait que la queue d’Alastar pour qu’il la suce. Elle revint sur les Cercles, sur l’ordre, sur l’existence d’une hiérarchie et d’un fonctionnement, et Alastar acquiesça lentement :

« Les démons reposent sur le principe de la loi du plus fort, Shad. C’est là que réside notre différence fondamentale avec les Anges. Nous pensons que l’être le plus puissant doit se trouver au sommet de sa chaîne, comme le prédétermine la Nature. L’ordre repose donc sur le plus fort. Onyxian est la Matriarche du clan, et elle ne le sera plus quand une autre succube la tuera… Ce qu’elle a elle-même fait en tuant sa propre mère. Il en va de même pour chaque hiérarchie. Un Baron reste Baron jusqu’à ce que son subalterne le tue, et que ledit subalterne soit tué par un autre subalterne. Je suppose que tu comprends mieux pourquoi nous peinons tant à nous organiser entre nous… Au sommet de tout cela, on trouve les différents Princes. Je t’en ai présenté quelques-uns, ceux affiliés aux Péchés Capitaux, mais il n’y a pas qu’eux au sommet. Disons qu’ils sont les plus connus, mais il existe d’autres Princes. »

Les démons affiliés aux Péchés Capitaux étaient surtout ceux qui s’étaient battus à l’époque du Grand Conflit contre les Anges, et pour le contrôle des Plans Intermédiaires. C’était essentiellement eux qui avaient été retenus. Les Cercles Infernaux, eux, relevaient des différentes missions menées par les Anges en Enfer, mais aussi, et surtout, du voyage mené par Dante il y a des siècles. Alastar pourrait encore beaucoup parler des démons, mais il invita plutôt Shad à la suivre, et ouvrit une porte menant à une bibliothèque. Il y avait des étalonnages de livres. Beaucoup traitaient sur la magie rose, le sexe, mais certains avaient des vues historiques.

« Si tu veux te renseigner, voici le rayon concernant l’Enfer… Son organisation, les différents Princes, les récits sur le Grand Conflit, et sur l’époque préhistorique. Certains disent que, jadis, l’Enfer était un endroit relativement paisible, et plutôt beau, avec des forêts, des collines, des prairies, des vaches… Et puis, un jour, notre écosystème a été profondément déréglé quand les Anges et les Dieux ont affronté et banni les Grands Anciens. Ils les ont bannis et scellés dans des prisons dimensionnelles, comme tu le sais très certainement. »

L’une de ces prisons avait été forgée près de l’Enfer, et, depuis lors, avait profondément modifié l’Enfer, créant un violent cataclysme naturel, qui avait transformé progressivement l’Enfer en ce qu’il était actuellement.

« Pour ceux soutenant cette théorie, c’est là la raison de notre volonté d’envahir les Plans Intermédiaires… Récupérer ce que nous avons perdu jadis. J’ignore si c’est vrai ou non… Mais c’est une idée intéressante. »

Il lui tendit un livre. Il avait été traduit en langue basique, et comprenait des informations sur Belzébuth, et sur le Palais Infernal. Le Palais était ainsi décrit comme l’ancien quartier général de Satan, à l’époque où l’Enfer avait été unifié. Maintenant, le Palais était une grande structure, vaste et complexe, abritant la demeure d’Hadès, et aussi la Cour Infernale, qui faisait notamment office de cour de justice lors des litiges entre Princes… Des litiges qui étaient toutefois très rares. La Cour était normalement présidée par Belzébuth, Grand Intendant de l’Enfer.

« Tu peux les consulter. »

Il lui caressa tendrement les cheveux, un sourire confiant et rassurant sur le visage.

Le principe de la loi du plus fort. Cette même loi qu’elle avait déjà pu appréhender en arrivant aux Enfers. Cette loi ancestrale régissant le règne animale. La Louve trouvait cependant dommage que les Enfers n’étaient pas régis réellement autrement qu’un simple principe de force. Mais cette hiérarchie semblait tenir depuis des millénaires alors à quoi bon la changer ? Et puis, personne ne semblait réellement s’en plaindre. Structure et désorganisation, voilà ce qu’était à la fois pour l’Okami les Enfers. En comprendre tout le principe, lui demanderait un temps fou, un temps qu’elle ne possédait pas. Ce fut avec une certaine moue qu’elle se leva de ces fauteuils si confortables et de ces coussins si moelleux pour continuer à suivre Alastar aux détours de divers corridors. Pendant la traversée, elle l’interrogea :

« Au fait, les Magoa n’ont pas de patriarche ? Je sais que les démons de la luxure sont majoritairement des succubes, mais un rare Incube ne devrait-il pas être au sommet du clan ? A moins que tous ceux qui ont essayés se font tués et qu’à présents ce sont les succubes qui commandent ? »

Après tout, ne disons-t-on pas que le sexe féminin était le sexe faible ? Face à un puissant incube, un succube de même niveau avait-elle la moindre chance de le battre ? Bien sûr. Mais singulièrement, la Louve pensait qu’au vue de leur nature assez « rare » comparés à leurs consœurs féminines, les incubes pouvaient posséder une force en plus à ne pas négliger. Là encore, elle parlait de choses qu’elle ne savait pas, mais n’avait-elle pas la possibilité actuellement d’assouvir ses interrogations ? Elle n’avait qu’à espérer qu’elle ne poserait pas une question de travers. Sa route, la mena en compagnie d’Alastar dans une bibliothèque. La couverture de certains ouvrages laissés facilement présager de leurs contenus. Mais ce fut vers une autre section qu’elle fut guidée et cette dernière lui fut présentée. Un tressaillement lui parcourut l’échine quand le démon mentionna les Grands Anciens.

« Le Grand Ancien..Shub-Niggurath….Oui, j’ai eu la joie de le croiser et de le combattre…Du moins ses tentacules et son possédé…et ses monstres aussi… »

Shub-Niggurath, le Dieu Ancien enfermé dans sa cellule inter dimensionnel qui avait réussi à prendre possession de l’esprit d’un homme, Oswald Mandus. Ce même Grand Ancien qui l’avait en partie forcé à tuer ses enfants pour le préserver d’un futur apocalyptique et qui lui avait fait construire une odieuse machine utilisant le sang humains pour créer de repoussants bêtes mi- humains mi- porcs. Shub-Niggurath qui avait bien faillit sortir de sa prison grâce à l’énergie d’Espers emprisonnés dans ses conteneurs et reliés au cœur de l’infernale Machine. Rien qu’à y repenser la Louve ne put réprimer un second frisson. Que ce serait-il passé si cette abomination était parvenue à sortir complétement de sa prison ? Rien de bien joyeux en tout cas. Pour oublier cela, la Louve utilisa l’une des dernières d’Alastar pour rebondir dessus, voulant un peu laisser le tentaculaire de côté.

« Si l’Enfer était pareil que le Plan Intermédiaire à l’époque, c’est normal que ces habitants cherchent à retrouver ceux qui leurs appartenaient… »

Elle saisissait par la suite un livre, un tendu par Alastar et le feuilleta rapidement, apprenant des faits nouveaux quant à la composition du Palais Infernale, les différents quartiers, les Princes qui y régnaient. Oh, elle aurait pu rester des heures assise ici, à lire, à s’instruire, à apprendre, mais elle ne fit que feuilleter rapidement l’ouvrage, s’arrêtant quand un mot, une icône captait son attention pour en lire le contenu. Soudain, action qu’elle n’avait pas remarqué au début, elle sentit la main de l’incube lui caressait les cheveux et levant le regard, elle put voir sur son visage ce sourire confiant et rassurant. Cherchait-il à la rassurer ? Ou cherchait-il autre chose ? Décidément, ce démon était bien dur à cerner. Son regard se rabaissa quelques instants sur le livre, filant de gauche à droite alors qu’elle lisait quelques lignes avant de le refermer.

« Je n’aurais jamais le temps de tout lire Alastar et je doute que de me savoir plonger dans des bouquins te ravirait également. »

Suggestion ? Peut-être. Mais il était également possible qu’Onyxian arrive sous peu et savoir que cette dernière pouvait bien les prendre dans une étreinte plus qu’amicale était bien la dernière chose que l’Okami souhaitait. En plus de savoir que Shub-Niggurath sortirait de sa prison. En pensant à cela, elle passa soudainement du coq à l’âne

« Dis, si les Grands Anciens s’échapperaient de leurs prisons, les Enfers devraient également se bouger le cul pour les remettre à leurs places ? Ou bien utiliserez-vous la zizanie et le chaos posés par ces monstres pour conquérir les Plans Inférieurs ? »

Ou les deux solutions étaient également possibles.

Elle avait combattu un Grand Ancien ?! Et elle avait survécu ? Alastar était surpris… Mais il savait que les Oracles et les sorciers infernaux avaient perçu, il y a quelques temps, une terrifiante perturbation à Lumen… Comme une brèche dans les frontières dimensionnelles, menant vers la prison d’un Grand Ancien. Shub-Niggurath… Voilà ce qu’ils avaient senti. Une infime parcelle de son pouvoir, avant que le Portail ne soit fermé. Cette Shad était décidément bien plus qu’une simple Okami, et Alastar était sincèrement surpris. Elle lui expliqua cependant n’avoir pas vraiment le temps de lire, et avait encore des questions à lui poser, que ce soit sur son clan, ou sur les Enfers, et la position des démons vis-à-vis des Grands Anciens.

« Des Incubes ont déjà dirigé le clan, mais nous sommes moins nombreux que nos consœurs succubes… Et généralement moins attirés qu’elles par le pouvoir. De plus, les succubes sont généralement plus fortes que nous, car elles ont une clientèle plus large… Oh, je ne dis pas que les femmes ne m’aiment pas, mais, de manière générale, les succubes n’ont qu’à se pencher sur les hommes pour se servir… Et elles sont également beaucoup plus traîtresses que nous. Onyxian dévore fréquemment ses amants terriens, et cette énergie luis et à se nourrir et à renforcer ses capacités. »

Les Patriarches étaient relativement rares au sein du Cercle de la Luxure, où les plus puissants démons étaient avant tout des succubes. Alastar aurait peut-être pu se sentir frustré d’être ainsi rabaissé, mais la réalité était qu’il n’en avait pas vraiment cure. Le pouvoir ne l’intéressait pas. Tout ce qu’il cherchait était de s’amuser avec des femmes, de leur faire longuement l’amour… Et il ressentait vis-à-vis d’Onyxian des sentiments partagés, partagés entre le plaisir naturel qu’il ressentait pour sa grande sœur, et la crainte du courroux de cette dernière.

Il avait répondu à cette question, et, tout en se déplaçant un peu, répondit à celle sur les Grands Anciens :

« Nous nous battons parce que nous croyons en notre liberté, parce que nous estimons que les humains ne sont pas dignes des terres qu’ils ont hérité… Les Grands Anciens, eux, se battent pour asservir l’humanité, pour la modeler à leur image. Nous sommes autant leurs ennemis que tu l’es d’eux. »

Il était important de le dire, car la nuance était facile à faire. Les démons disposaient de créatures surpuissantes et cauchemardesques, et étaient cruels et sadiques. C’était la guerre qui voulait ça… Ainsi que leur tempérament naturel. Mais, aussi cruels et sadiques soient-ils, ils avaient aussi leur propre sens de l’honneur, leurs propres codes. Ils voulaient asservir les humains, parce que, selon eux, c’était ce à quoi ils servaient… Ils étaient faibles et nombreux, conçus pour bâtir, pour construire, sous les ordres de leurs supérieurs naturels, les démons.

« Mais, encore une fois, et comme tu commences à le comprendre, la réponse n’est pas figée. Il te suffit de regarder ta propre espèce… Les Grands Anciens corrompent des humains qui travaillent pour eux… Les démons aussi peuvent être corrompus. »

C’était une chose que Shad devait bien comprendre.

« Fondamentalement, il n’y a pas tant de différences que ça entre un humain et un démon… »

C’est ce qu’Alastar pensait, et il tourna la tête vers la Louve, se penchant vers elle pour déposer un baiser sur son front.

« D’autres questions ? »

Si ce n’était pas le cas, il la laisserait seule… Pour le moment.

Il aurait été impoli de dire qu’Alastar n’était pas un correct hôte. En effet, malgré toutes les questions que pouvait lui poser la Louve, ce dernier ne rechignait pas à lui répondre, lui apportant ainsi diverses informations sur les Enfers et sur son clan. Elle sut ainsi que les incubes ne partaient pas réellement gagnants pour la prise de pouvoir contre leurs consœurs succubes. En effet, il était bien plus facile d’amadouer un homme et assouvir ses désirs sexuels plutôt que de forcer une femme à s’offrir à un parfait démon inconnu. Bien que la venue de ce dernier, après passage à l’acte, était pour la plupart du temps, appréciée et même redemandée ! Pourtant, la Lycane n’aurait de là jamais pensé qu’ils pouvaient, succubes et incubes, dévoraient leurs partenaires du moment. Voilà qui mettait à nu, une facette bien inconnue du domaine de la Luxure.

L’Okami fut de même étonnée de savoir que si les Dieux Anciens revenaient, les démons ne profiteraient pas du chaos engendré par ces derniers pour acquérir les Terres des Plans Intermédiaires mais qu’au contraire, ils se battraient également. Voilà qui était une chose presque déroutante, car cela voudrait également signifier qu’ils devraient faire équipe avec leurs adversaires de toujours, à savoir, les anges. Le bien et le mal s’alliant contre un ennemi commun. Une vision bien manichéenne à penser ainsi que tous démon était forcément mauvais et que tout ange était forcément bienveillant. Mais au moins, cette alliance quelques peu bancale, permettrait de face à la venue d’un Grand Ancien si l’un d’eux parviendrait à se libérer. Et Shub-Niggurath y était presque parvenu.

« En d’autres termes, si les Grands Anciens reviendraient, nous pouvons toujours supposer à une alliance des races…. »

Elle ne souleva pas la remarque sur son espèce. Après tout pour elle, il était évident qu’un humain, considéré comme supérieur à elle, avait beaucoup moins de chance de survivre dans un milieu hostile livré à lui-même. Certes, la Okami avait quelques comportements canins mais elle jouissait également de divers attributs physiques et sensoriels que les humains ne pouvaient pas revendiquer. De plus, asservie une race dès le berceau était un fait facile en soit. Ainsi en réponse à la dernière question d’Alastar, elle lui donna une négative.

« Non, ça ira pour le moment, merci. Je pense que je vais un peu rester ici et lire un peu. Au pire, je retournerais dans ta chambre ou dans un autre endroit que tu me diras. »

Certaines de ses réponses pouvaient également être trouvées dans ces ouvrages. Attendant que l’incube la laisse seule, la Louve reprit le livre précédent qu’elle avait en main, tira une chaise et s’installa, lisant cette fois-ci un peu plus méticuleusement. Les minutes passèrent, ainsi que les heures et la Louve lisait, oubliant le temps, s’instruisant, sa tête recevant quantité d’informations. Pourtant, au bout de quelques temps, un sentiment de malaise la pris aux tripes. Lâchant le livre qu’elle était en train d’étudier, relevant ses oreilles aux aguets et son visage, la Louve avait la sordide impression d’être observée, épiée. Et ce en fut que quand elle évita de justesse une attaque magique enflammée qu’elle comprit qu’elle n’était pas entrain d’halluciner. Faisant volte-face, elle jeta un œil vers son agresseur et s’étrangla intérieurement. Lui ! Cet être qu’elle ne pouvait vaincre à cause de ses protections magiques ! Comment avait-il fait pour pénétrer le manoir des Magoa ? Mais elle n’eut guère le temps de s’interroger que déjà une autre attaque filait, cramant aux passages plusieurs ouvrages. Etant pris dans une impasse, elle dû se résigner à combattre, espérant que le tumulte attirerait bien vite l’attention et que les attaques ne brûleront pas trop de livres posés sur les étagères. A espérer juste que ces derniers soient ignifugés. Ainsi, dans la bibliothèque des Magoa, un combat accaparait les lieux.

Une alliance de races… Alastar n’avait pas relevé cette expression. Il en doutait, sincèrement, mais il s’était toujours vu comme l’un des démons les plus modérés de sa race, ce qui n’était pas peu dire quand on voyait l’empressement de certains d’entre eux. Beaucoup de démons n’étaient que de grands bourrins décérébrés tapant sur leurs voisins sans se poser davantage de questions. Alastar était parfois sidéré de la stupidité de bien des démons… Si seulement sa race était plus intelligente, si seulement tous étaient à la hauteur de leur réputation, il y a bien longtemps que les Plans Intermédiaires seraient à eux, et que la guerre aurait lieu dans les cités angéliques… Cependant, Alastar ne savait pas trop si, pour lui, ce serait une bonne chose. Quelle jeune femme pourrait-il consoler en venant la voir en pleine nuit, si le monde leur appartenait ? Il manquerait quelque chose… L’Incube ne serait plus qu’un simple soldat, et non l’amant fougueux et rougeâtre qu’il était continuellement. Une vraie déchéance !

*Finalement, ce monde-ci me va plutôt bien…*

En temps normal, Alastar irait chasser ailleurs… Mais, là, avec la présence de Shad, il tenait à rester à proximité, ayant le sentiment qu’Onyxian voudrait sa présence. Il déambula donc dans les couloirs, en cherchant une belle esclave. Ses pas le guidèrent dans une chambre où une femme l’attendait, Sandy. La chambre était une chambre de plaisir, aux murs noirs, avec un lit, des chaînes, des menottes, des chevalets, et des fouets. Portant un long corset noir, des talons, et un petit masque, Sandy avait jadis été la matrone d’un bordel sordide d’Europe de l’Est, où elle n’hésitait pas à envoyer des filles venant de la campagne se faire violer, les droguant massivement. Elle avait ça, non seulement pour l’argent que la Mafia lui fournissait, mais aussi par plaisir, par goût de la luxure. Elle-même violait régulièrement certaines esclaves, ayant une passion pour la sodomie brutale, et pour tirer sur les cheveux des adolescentes. Quand elle était morte, elle avait fini en Enfer, et son âme perverse avait atterri dans la Luxure.

Sandy était en passe de devenir une succube. Elle était sortie de la mêlée, et suivait une formation destinée à la transformer en succube. Pour l’heure, elle restait juste une simple humaine, et, dans sa chambre, plusieurs hommes avaient été attachés et humiliés, battus, scarifiés, violés. Ils portaient des cagoules noires en cuir les empêchant de parler. Sandy avait une folle imagination, et une passion dévorante. Alastar la regarda en souriant, et se rapprocha d’elle, puis l’embrassa.

« Oh, Sandy, ma petite chérie… Je regrette de ne pas avoir eu l’occasion de sentir ton souffle plus tôt…
- Haaa… Alastar… Tu… Tu es ignoble ! Je t’ai attendu pendant des jours ! Des jours ! Sais-tu à quel point… Hunnn… Il est cruel de faire attendre une femme ainsi ? »

Elle sentait toujours bon, ce qu’Alastar appelait une fraîcheur terrienne… Le Diablotin reniflait son cou, léchant et mordillant sa peau, sa main venant se déplacer le long de sa hanche pour empoigner ses fesses. Elle avait vraiment un corps de rêve, et il sentit les ongles de la femme s’enfoncer dans son dos, tandis que sa bouche s’approchait pour mordre son cou.

« Haaaannn… Infâme… Infâme salope !
- C’est comme ça que tu nous aimes… Mon Diablotin ! »

*
* *

Si on observait les flammes, on pouvait voir que, de manière curieuse, elle n’enflammait pas les livres. L’homme se tenait devant Shad, la main tendue vers elle, ses yeux rouges dévisageant lentement Shad… Puis les flammes s’envolèrent alors, et l’homme changea alors de forme. Un rire cristallin s’échappa de l’être, et une mystérieuse femme apparut alors, la main tendue vers Shad.

« Il suffit, jeune femme ! Ce n’était qu’un test ! »

La femme était connue en Enfer sous le nom de Jinx, et elle portait son armure. C’était une fille adoptive de Lucifer, aux origines mystérieuses, et qui portait une élégante armure noire. Elle avait invoqué des flammes magiques, et avait visiblement lancé un sort télépathique contre Shad pour la duper, lui donnant ainsi l’illusion qu’elle était son ennemi.

« Je m’appelle Jinx, j’ai été envoyée par Lucifer pour vous dire que le Monarque entendait participer à la délibération qui se tiendra avec le Seigneur des Mouches, Belzébuth. »

Elle rajouta alors, en observant le talisman de Shad.

« Le Monarque est très intéressé par cette histoire… » expliqua-t-elle.

Les livres ne brûlaient pas et dans un premier temps, la Louve songea qu’ils devaient tout simplement être protégés. Une bonne chose en soit mais elle ne se douta pas un seul instant que les flammes pouvaient s’avérer factices, qu’on venait de lui lancer un sournois tour d’illusion. Et lorsqu’elle s’apprêta à se défendre en frappant son adversaire grâce à une sphère ignicente, elle fut surprise de voir ce dernier se transformer et son rire rauque se muer en un rire cristallin. La Louve se stoppa net, faisant disparaître son attaque qui se transforma en un simple panache de fumées noires. L’incrédulité traversa son regard en entendant cette femme en armure noire se présentait et notamment la raison de sa venue. Un test ! Ce n’était qu’un test ? La raison de ce dernier échappa un instant à la Lycane qui pour sa part, ne jugeait pas ce dernier si nécessaire que cela.

« Un test ? Et pour quelle raison ? Je doute que ce qui intéresse le Monarque et les Princes soit réellement ma personne… »

Et comme pour souligner cette pensée et répondre au regard de Jinx, le talisman se mis à luire légèrement quelques secondes. Remarquant cela, sa porteuse l’attrapa entre ses doigts et le fit légèrement tourner entre son pouce et son index, semblant pensive. L’araignée stylisée en son centre s’activa et se mis à se promener sans gêne sur le corps de l'Okami s’arrêtant de temps à autre pour « observer » Jinx. La course de l’arachnide se termina au niveau de la main de la Louve et se fut à cet endroit qu’elle entama une légère toilette. Shad l’observa quelques secondes avant de reporter son attention sur son interlocutrice.

« Autant y aller droit au but. Si je dois le rencontrer, que vais-je devoir réellement faire ? Comment devrais-je agir ? »

Même si l’Enfer était anarchique, il devrait bien y avoir un petit protocole quand on se retrouvait face à un être si important non ? Et la Louve doutait que ce dernier ne soit pas imbu de sa personne, ni qu’elle n’a pas une haute estime d’elle-même. En d’autres termes, il lui faudrait sans doute faire attention aux actes effectués et aux paroles dites devant lui. L’araignée se remit en mouvement, grimpant le long de son bras, arrivant sur l’épaule et descendant entre ses deux seins pour se positionner à nouveau sur son socle où elle redevint inactive par magie.

« Et quand cela aura lieu exactement ? »

Avoir une idée approximative du moment de cette réunion pourrait servir à la Louve de s’y préparer. Et dans ce sens, cherchait des plus amples informations sur Belzébuth et sur Lucifer eux-mêmes dans un premier temps. Apprendre leurs histoires, leurs caractères relataient par les ouvrages. Bref, ne pas venir dépourvue et surtout ne pas faire d’actes insensées pouvant heurter leurs fiertés démoniaques.

Dans son armure noirâtre assemblée dans les forges volcaniques de l’Enfer, Jinx vit le talisman magique de Shad se mettre en place, confirmant ce qu’elle pensait. Une araignée magique avança le long du corps de la femme, scintillant de magie, luisante et vibrante. Un spectacle impressionnant, et qui n’était pas dénué d’intérêt. Loin de là, même. La femme l’observa sans rien dire, tandis que la Louve, visiblement un peu surprise de ce qu’elle avait vécu, lui posa plusieurs questions. Jinx cessa alors d’observer l’araignée, puis regarda la femme. La Okami était curieuse, et Jinx se rapprocha un peu d’elle, sentant la perversité luire dans tout cet harem. Elle sentait aussi, sur le corps de Shad, les traces de ce Diablotin fougueux et espiègle, qui s’amusait à aller dans les lits des autres. La mystérieuse fille adoptive de Lucifer avait déjà goûté elle-même aux charmes de cet Incube, et devait bien admettre qu’il était plutôt doué…

« Ça aura lieu lors de l’audience avec Belzébuth. Lucifer n’est pas en charge de l’ordonnancement du Palais Infernal. Quant au reste… Comme vous ne lui appartenez pas, vous n’avez pas forcément à l’appeler d’une quelconque manière que ce soit. Au sein d’une audience du Palais Infernal, Lucifer est un démon comme un autre. Seul Belzébuth, qui présidera la séance, dirigera cette dernière. »

Tout en distribuant ces quelques informations techniques, et quelque peu rébarbatives, le regard de l’humaine (car Jinx, à l’origine, était une humaine) se tourna à nouveau vers l’araignée magique sur la main de Shad. Ce talisman était une puissante magie, et, surtout, une magie très spéciale… Mais, au-delà de ça, Jinx était curieuse. Qu’est-ce qui pouvait à ce point attirer dans ce talisman pour amener Lucifer et Belzébuth à vouloir le voir ? Et que dire de l’homme qui avait attaqué Shad ? Jinx s’était rendu dans la région du combat, et avait ressenti des traces magiques terriblement élevées, signe d’un esprit très puissant... Et qui savait masquer ses traces. Jinx, malgré tous ses efforts, n’avait pas réussi à le retrouver, et, honteuse, était revenue avouer à Lucifer son échec. Contrairement à ce qu’elle avait craint, ce dernier ne l’avait pas puni, et n’avait même pas semblé surpris. Le Talisman était toujours entre les mains de Shad, et la maison des Magoa bénéficiait de puissants sorts magiques, des sorts et des protections qui faisaient que Shad était relativement à l’abri dans cet endroit.

Jinx marcha un peu, faisant cliqueter son armure, et attrapa pensivement un livre. C’était un livre sexuel, avec de multiples images… Un manuel de sexe destiné à de jeunes succubes. Elle tourna distraitement les pages, puis le posa sur une table, avant de regarder Shad, et de poursuivre ses explications :

« Lucifer est, comme Belzébuth, très intéressé par votre talisman. Ils vous en demanderont plus sur ce dernier… Même si je dois bien avouer que je ne comprends pas trop les raisons de cet engouement pour lui. Certes, la magie arachnéenne est rare et précieuse, mais, de là à ce qu’un Grand-Prince Infernal choisisse de s’y intéresser personnellement… »

C’était un peu fort. Autrement dit, Lucifer lui cachait quelque chose. Cependant, ce ne serait pas la première fois que le Monarque des Enfers dissimulerait à Jinx certaines informations. Il fallait bien admettre que c’était une manie très irritante, mais, à force, elle avait fini par comprendre que ce n’était pas le signe d’une défiance de l’être à son égard, simplement le fait qu’il ne voulait pas l’orienter sur de fausses informations, ou qu’il estimait que Jinx n’était pas encore prête pour savoir toute la vérité… Chose qui, à vrai dire, était également très frustrante aussi.

La main de Jinx se leva, et alla caresser l’une des mèches bleues de Shad. Un délicat sourire ornait les lèvres de la femme.

« Hum… Je sens l’odeur du Diablotin sur toi… Est-ce qu’il t’a prise avec ses deux queues ? C’est son grand fantasme… Je ne sais pas pourquoi, il a une fascination pour les fesses… Et, vu l’apparence du tien, je ne doute pas que tu as dû passer à la casserole. »

Un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres. Elle relâcha les cheveux de Shad, restant face à elle. Oui, Jinx venait de changer totalement de sujet… Ce qui était aussi quelque chose qu’elle aimait parfois faire.

A nouveau, la Louve put assouvir sa curiosité en obtenant de la part de Jinx quelques réponses à ses interrogations. Bien évidemment, beaucoup restaient encore en suspens mais elle jugea plus prudent de ne pas venir à bout de la patience de cette femme. Dans tous les cas, elle-même partageait l’incompréhension qu’avait Jinx concernant le fait que deux princes infernaux s’intéressaient à son talisman. De plus, comme elle lui avait si bien informé, il sera fort possible qu’elle soit assaillit de questions quant à son sujet. Et à pars en expliquer la provenance, sans divulguer l’emplacement de la Forêt des Toiles, l’Okami ne risquait guère de répondre à leurs attentes. Etrangement, ce n’était pas al première fois qu’une personne s’intéressait à ce médaillon arachnéen. En effet, quelques temps plus tôt , ce fut Adamante, la mage d’Elena Ivory, Reine de Lumen qui lui posa quelques questions à ce sujet. Mais avec l’histoire de la Machine, le talisman fut quelques peu oublié. Oh, mais la Lycane n’oublia pas que ce dernier s’était activé plusieurs fois pour lui sauver la mise. Une première fois pour lui monter une cache secrète où s’abritait et une seconde afin d’invoquer des araignées géantes pour la protéger. En repensant à cela, un bref sourire s’afficha sur le visage de la Okami. Sacré cadeau mine de rien.

« Bien, bien, je répondrais comme je pourrais dans ce cas le moment venu… Quant à leur intérêt concernant ce médaillon…Je dois avouer que ce n’est pas les premier à s’y intéresser, mais de là à vouloir me tuer pour l’avoir…»

Shad haussa les épaules et roula les yeux vers le ciel. Pour elle tout cela était insensé, incompréhensible ! L’être qui l’avait attiré aux Enfers dans une plaines désolée, cataclysmique et volcaniques n’avaient nullement besoin des pouvoirs que refermer le médaillon pour se protéger ! Ni même l’un des Princes Infernaux et surtout pas Lucifer ! Pourtant, cela indiqué bien que ce n’était sans doute pas cette partie qui les intéressaient. Mais alors quoi ? Qu’est ce qui pouvait bien attirer leur convoitise ? Certes Elise, était si sa mémoire était bonne, recherchée et sa tête était mise à prix. Mais cela n’avait que d’importance dans le monde mortel. C’était un fait qui ne devait pas avoir grand intérêt aux Enfers. Etrange, étrange…Tant d’interrogations, tant de questions restées sans réponses ! A vrai dire, la Louve n’était pas spécialement ravie de participer à la future rencontre avec Belzébuth et Lucifer mais d’un autre, certaines interrogations pourront y trouver leurs réponses pour les deux parties.

« Qu..quoi ? »

Perdue un instant dans ses pensées, Shad n’avait pas fait attention au fait que Jinx se rapprochait d’elle. Et ce ne fut que quand ses mains caressèrent l’une de ses mèches bleutées et qu’elle changea subitement de sujet, passant du coq à l’âne, que la Louve revint à la réalité. Ses oreilles s’étaient subitement dressées sur le coup de la surprise et son regard azuré à présent fixé celui de Jinx tandis que les poils de sa queue s’était légèrement hérissé. Une façon corporelle de dire « tu m’as surprise, mais pas une seconde fois ». L’expression de son visage restait cependant adoucie et un sourire amusée vint même l’éclaircir, sa queue se mettant à battre tranquillement derrière son dos.

« Le Diablotin ? Tu parles d’Alastar ? Serait-ce son surnom ? Intéressant…. »

Elle repensa subitement à la question précédemment posée. Niveau curiosité cette femme n’avait aucune gêne ! Pourtant, l’Okami sentait que changer de tenter de se défiler de servirait à rien. Elle fit donc pencher sa tête en arrière de sorte à pouvoir voir dans son dos, avant de se remettre droite.

« Merde, ça se voit tant que ça ? Pourquoi cette question ? J’imagine que tu y’ as aussi eu droit si tu me le demande ainsi….Ha et au risque de paraître naïve mais…tu n’es pas qu’une simple messagère du Monarque Lucifier non ? »

La Lycane connaissait son nom, qui l’avait envoyé et la raison de sa présence ici. Mais elle n’avait aucune idée quant à sa réelle personnalité, ni à son rang. En l’observant de pied en cap, elle ne pouvait continuer qu’à penser que son intuition n’était pas erronée. Depuis quand un « messager », était-il ainsi vêtu et possédait-il des pouvoirs tels ceux auxquels elle avait été confronté ? Et quelque chose lui disait qu’elle n’en avait vu qu’une infime partie. Alors, qui était cette Jinx ?

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