Jeannie incarne:

Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.
Pauvre Alma. Les choses se bousculent dans sa tête. Un des effets « pervers » de ce monde. Trop de temps pour penser. Trop de temps pour découvrir des besoins, des envies. Vivre peut être une torture quand soudainement vous découvrez les choses plus rapidement que vous y êtes préparé. Et malheureusement, ce n’est pas quelque chose que je puisse faire pour aider ma fille adoptive. Au sens où je peux lui donner toute la littérature du monde sur l’attirance physique, la sexualité, le désir, les risques d’addiction à un million de choses sur Terre… La prévenir de mille dangers… Mais la théorie sera toujours inférieure à la pratique. Il faut expérimenter les choses soi-même pour bien les comprendre. Pour vraiment assimiler le concept. Il n’y a pas d’alternative facile à moins d’implanter directement ce savoir dans votre tête. Giana pourrait sans doute le faire.
Mais pour quelqu’un comme Alma, ce serait faire acte de faiblesse. Tricher, si vous préférez. Et Alma se rend compte que les nuances, ces saloperies de nuances qui n’existaient pas sur son monde d’origine, vont finir par la rendre folle. Là d’où elle et Akane viennent, ce n’est pas compliqué Noir. Blanc. Allié. Ennemi. Fort. Faible. Chaud. Froid. Lumière. Ténèbres. Des contrastes très tranchés, sans place à l’interprétation. Mais ici? C’est le festival de la nuance! Noir n’est plus noir, c’est noir mat, noir de jais, noir lustré, charbon, anthracite, gris foncé, ciel orageux et on en passe jusqu’à blanc, blanc immaculé, etc. L’absolu certitude n’existe plus. Liliane : Douce. Sucrée. Chaude. Alma est comme… Une pâtisserie. Une viennoiserie tout juste sortit du four. Elle vous met un sourire sur le visage et de la bonne humeur dans la tête. C’est la Très Solaire Liliane, quoi.
Giana : Analytique. Amère. Froide. La Très Lunaire Giana est comme une cuillérée de ces médicaments en sirop dont l’efficacité est redoutable mais le goût est insupportable. Un mal nécessaire sous certains aspects mais la clé de l’évolution d’Alma. Si quelqu’un peut l’aider à atteindre son plein potentiel, c’est la cyborg car la cyborg voit le monde en données concrètes, sans le filtre des émotions. Shayne : Imprévisible. Salée. Tiède. Pourquoi salée? Parce que je rajoute de la saveur dans sa vie. L’existence d’Alma en était une de survie. Je lui ai fait un cadeau dont peut peuvent se vanter de recevoir, venant de son monde. Celui de vivre. De pouvoir être la meilleure version d’elle-même avec des ressources incroyables à sa disposition. Une mère adoptive, une demi-déesse extrêmement exigeante… Mais Alma sait très bien qu’elle est, en quelque part, une partie de ma salvation. La preuve que…
Je ne suis pas comme ELLE. Cette maudite créatrice… Et enfin, Akane. Puissante. Acidulée. Ou épicée, en fait, mais on s’en tient aux quatre saveurs de base. Brûlante. Akane, c’est comme le feu. Elle peut vous réchauffer comme elle peut tout dévaster autour d’elle. Akane est quelqu’un de simple, qui vit selon son instinct, ses pulsions, sa passion. La civiliser n’a pas été facile, ça je peux vous le dire. Et c’est cette « brutale simplicité » qui met Alma dans tous ses états car c’est à la fois si familier et beaucoup plus intense que ce qu’elle connait… Et quand Alma se retourne, elle va avoir la surprise de découvrir que malgré sa taille et sa carrure, Akane peut se déplacer avec la furtivité des grands fauves car elle se retrouve nez à nez avec le devant musclé de sa garde du corps. À cette distance, elle peut sentir quelque chose d’épicé, de primordial, de… Sauvage. C’est très Akane.
Cela domine l’odeur de sueur et de sang… Ce n’est pas comme les phéromones de Liliane. Les phéromones de Liliane sont faites pour toujours être le plus agréable possible. Là, c’est juste… L’odeur d’Akane. Qui elle est. Ce qu’elle est? À la question d’Alma, la garde du corps répond à sa façon. Les pieds de ma fille adoptive quittent de nouveau le sol et elle reçoit un nouveau baiser avant qu’Akane murmure de sa voix chaude et puissante à l’oreille d’Alma : « Est-ce que tu as vraiment besoin de poser une question à laquelle tu connais déjà la réponse? » Pourquoi est-ce que cette phrase déclenche des frissons chez Alma? Des bons frissons, attention. Est-ce parce qu’elle peut enfin, elle aussi, se défaire de l’étouffant manteau de la civilisation et « juste » être Alma? Pas besoin de plaire, de faire attention, de devoir se soucier de ses gestes et de ce que les autres vont dire… Allons Alma…
Tu devrais me connaitre mieux que cela. Je ne fais jamais rien pour rien…