Alice esquissa un sourire amusé devant la répartie de Nanami.
« Nan, je veux juste t’embêter un peu... Je suis une Princesse, il faut bien que je profite un peu de mon pouvoir ! »
Jadis, Alice avait été une jeune fille timide, renfermée sur elle-même, manquant cruellement de confiance en elle-même. Mais, maintenant, elle avait changé. Elle avait évolué. Timide, elle l’était toujours, mais on le voyait moins, et elle admettait plus facilement son statut de Princesse. Ce statut lui conférait un certain pouvoir, une certaine autorité. Elle fit donc signe à Nanami de la suivre, en lui tenant la main... Chose dont Nanami avait un peu horreur, car, à Mishima, quand Alice avait voulu la tenir par la main dans la rue, elle avait refusé... Mais, ici, la jeune femme à la tenue érotico-sanglée n’avait pas le choix ; il fallait obéir ! Alice s’avança donc vers l’entrée principale du château. Elles étaient sur une sorte de petite cour, avec, à droite, les écuries, et, à gauche, un chemin menant vers le mur extérieur. Devant, il y avait la porte d’entrée.
La porte d’entrée conduisait tout droit sur la salle de banquet, une salle qui se présentait par un vestibule surmonté d’un perron interne. Ce perron menait à la salle, qui se composait d’une grande table en forme de U. La pièce était haute de plafond, avec des fenêtres sur la droite, une porte à gauche menant aux cuisines, et une porte au fond avec un escalier. Les murs étaient faits de briques noires, avec des cheminées incrustées tout le long, où on faisait cuire sur place les porcs et la volaille le soir. Il y avait, enfin, à l’extrémité du U, soit vers le perron, un fauteuil un peu plus grand que les autres, qui pouvait pivoter.
« C’est à la fois la salle de banquet et la salle du trône. Les Commandeurs mangent ici le soir, et, traditionnellement, le Souverain mange avec eux. »
Alice s’improvisait comme guide touristique. La pièce était décorée de quelques armoiries, notamment des lourdes épées. Elle fila vers le fond de la grande salle. Si on levait la tête, on pouvait voir les poutres apparentes. Elle se dirigea au fond, et monta les marches. Que Nanami soit là était assez stupéfiant, même si, Alice étant elle-même une visiteuse transdimensionnelle, elle savait que l’inverse pouvait être vrai.
Le duo rejoignit les hauteurs du Château, et le sol n’était plus fait de pierre, mais était recouvert d’une agréable et chaude moquette. Elles arrivèrent à un étage composé d’un couloir unique avec une porte à double battant.
« Voilà... Mes quartiers ! »
Elle ouvrit rapidement la porte, et fit signe à Nanami de rentrer.
Les quartiers d’Alice constituaient une sorte de petit studio. Il y avait un couloir avec, à droite et à gauche, différentes portes menant à une salle de bains, une réserve, des toilettes... Et, au fond du couloir, il y avait une sorte de petit salon de détente, avec une table basse, et, sur la droite de ce salon, une porte menant à la chambre à coucher. Les murs avaient été peints en rose, donnant ainsi à l’ensemble l’apparence d’une chambre de Princesse.
La chambre à coucher, elle, était clairement plus grande que les autres pièces. Le couloir était en effet assez étriqué, et tout l’espace se trouvait dans la chambre. Quand on entrait, le grand lit était sur la gauche, et, à droite, il y avait la cheminée.
« Voilà mon antre ! Ça te plaît ? »
Alice était toute excitée, comme pouvait l’être une adolescente montrant sa chambre à une amie. Il y avait plusieurs tableaux le long des murs, montrant des paysages de Sylvandell, essentiellement. Une bibliothèque épaisse comprenant tout un tas de livres se trouvaient là, et la bibliothèque était bien remplie. Il y avait aussi un meuble comprenant ses affaires, avec une série de photos et de cadres sur le dessus. On pouvait y voir Sakura, sa femme, Mélinda, Tinuviel... Et, pour parachever le tout, l’éclairage venait d’une porte donnant sur une petite terrasse circulaire permettant de voir le massif montagneux.
Un feu crépitait dans l’âtre de la cheminée, réchauffant doucement la pièce.
« Alors ? T’en penses quoi ? Tu aurais envie de dormir ici ce soir ? A...Avec moi ?! »
En lançant cette ultime question, l’enthousiasme d’Alice avait semblé s’emballer, ses joues rougissant en effet légèrement.