Mélona sentait que sa Maîtresse irait encore s’arracher les cheveux quand elle lui dirait ce qu’elle avait fait avec Marmelade ! Qu’un Slime puisse absorber quelqu’un d’autre, c’était entendu, mais qu’un Slime puisse
fusionneravec un autre Slime, voilà qui était bien plus rare ! Mélona filait rapidement en courant, sans trop savoir où elle courait. Elle avançait dans un couloir tandis qu’elle sentait la présence de Marmelade en elle, qui accédait à ses souvenirs… Comme celui où Mélona mangeait en compagnie de Mamans Lissandre et Fönn, et que Maman Lissandre lui avait préparé un gros gâteau, et qu’elle la faisait avaler avec une cuillère… Ou des séances plus intimes où elles faisaient l’amour à trois, et où Maman Fönn expérimentait ses pouvoirs magiques pour essayer de se transformer en Slime. Marmelade put aussi voir sa Maîtresse, la Reine Noire, qui l’examinait dans son laboratoire. Elle sentit également le chagrin de Marmelade, mais Mélona ne pouvait pas lui répondre, devant surtout se concentrer pour sortir d’ici.
«
Petites Slimes, venez flotter, venez danser avec le Baron Kwoï… »
La Slime avait traversé un couloir qui l’amena devant une roulotte. Elle s’arrêta sur place, voyant devant elle des sortes de bancs taillés dans des rondins. Une assemblée d’enfants fixaient la roulotte qui s’ouvrit sur une scène de théâtre, et où un homme avec un haut de forme et une tenue baroque se tenait là.
«
Baron Kwoi !
-
C’est le Baron Kwoi !! »
Une musique foraine jaillit de la roulotte, qui avait un visage gravé sur le devant, un visage souriant avec des yeux qui remuaient.
«
Allez, les enfants, chantez, chantez la chanson du Mono ! »
Et ils se mirent tous à chanter à tue-tête, tandis que la roulotte s’avérait finalement n’être qu’un wagon appartenant à un train :
« Ne pose pas de questions bêtes
Je ne jouerai pas a tes jeux bêtes
Je ne suis qu'un brave train tchou tchou
Qui est toujours plein d'entrain
Je veux courir le long des rails
Sous le ciel d'un bleu azur
Et rester un brave train tchou tchou jusqu'a l'heure de ma mort ! »
Et, tandis qu’ils chantaient, l’animateur, le baron Kwoi, se mit à danser sur place, et, tandis qu’il dansait, le décor remua aussi. Lorsqu’il faisait un pas de danse à gauche, Mélona avait le sentiment que la pièce toute entière penchait à gauche, et pareil quand il allait à droite.
«
Les enfants, nous avons deux nouvelles passagères récalcitrantes qui ne veulent pas monter dans le train ! Tchou-tchou ! Le Train n’attend pas, et elles vont nous mettre en retard !
-
Tchou-tchou !! TCHOU-TCHOU !! » se mirent à scander les enfants.
Ils se retournèrent alors vers une Mélona blême, leurs visages se déformant pour laisser apparaître des grimaces effrayantes. La fumée du Train jaillit alors, dans un sifflement suraigu. Mélona entendit alors Marmelade, qui lui hurlait de grossir, d’enfler. Mélona se recula, et sentit son corps enfler alors. Son ventre s’arrondit, et tout son corps grossit, comme si elle venait de prendre soixante kilos. Elle sentit alors son corps grossir encore, jusqu’à devenir une sorte d’énorme boule, qui enfla encore. Mélona gémit, et laissa Marmelade agir, tandis que les enfants les attaquaient, leurs mains transformées en griffes. Elle grossissait encore, entendant les enfants répéter les mots « {
TCHOU-TCHOU » en ricanant cruellement, et continua à grossir, encore et encore, jusqu’à devenir une sorte d’énorme ballon de baudruche rose…
…Qui éclata brusquement.
«
Vous allez bien, Mademoiselle ? »
Mélona ouvrit précipitamment les yeux, et entendit les sons de la foire. Elle regarda autour d’elle, et constata qu’elle était revenue à la foire, et qu’elle était couchée sur le sol. Un homme la regardait, ainsi que d’autres, et il lui indiqua que des agents de sécurité se rapprochaient. Mélona se releva alors, mais vit, à la place de l’attraction du baron Kwoi, de simples boîtes vitrées abritant des peluches, avec des enfants qui essayaient d’attraper les peluches avec les pinces.
«
Je… Euh…
-
Vous êtes tombée sur le sol, Mademoiselle. »
Mélona sentait toujours en elle la présence de Marmelade, et elle se mit alors à courir, fuyant les agents de sécurité qui se rapprochaient. Elle se faufila dans une petite allée qui longeait une boutique, et s’arrêta alors, s’adossant contre le mur… Puis se mit alors nerveusement en boule, arrivant à une conclusion simple… Elle était en état de choc, car jamais Mélona n’avait eu aussi peur de sa vie.