“ He never sleeps. He says that he will never die. He dances in light and in shadow and he is a great favorite. He never sleeps, the judge. He is dancing, dancing. He says that he will never die.” Cormac McCarthy, Blood Meridian
Physique, un masque parmi d'autres :
L’hérétique, selon les chroniques des mortels, peut arborer l’apparence d’un ange démoniaque, un jeune et svelte éphèbe au sourire aussi délicieux et terrible qu’un vin empoisonné. La réalité n’en est pas éloignée.
Valac est un démon particulier, du fait qu’il ne dispose, sous sa forme démoniaque, d’aucune des caractéristiques physiques qu’on attribuait aux déchus, à savoir : ni cornes, ni queue, ni ailes de chauve-souris. Seule sa peau rouge écarlate et ses yeux aux iris rappelant un terrible bouc trahissaient sa nature infernale. Le disciple de Lilith peut, à travers divers subterfuges, camoufler ses attributs démoniaques et ressembler à un humain ou autre créature humanoïde similaire biologiquement. La chair est fluide et peut être modelée.
Son apparence la plus commune reste donc celle du jeune homme, dans sa vingtaine, aux cheveux rebelles et de haute taille, avec un corps svelte. Des tatouages aux finalités cabalistiques peuvent être discernées sur son corps, remplissant quelques mystérieux rôles dont lui seul en avait le secret. Sur son visage moqueur et hautain, une marque terrible vient perturber le masque de beauté qu’il s’était façonné : une cicatrice cousue au-dessus de son oeil gauche, la marque d’une lame divine qui ne pouvait être masquée. La lance de Yehaël. Un douloureux rappel de son éternelle animosité envers cette servante du Paradis.
L'Histoire, pour ce qu'elle vaut :
Voyez le démon.
Comme toute créature de son espèce, son histoire est présumée débuter en Enfer, là où les âmes damnées sont traînées pour purger leurs péchés éternellement, là où les diables se bousculent et s’entretuent pour comploter les pires tourments, là où le ciel est noir et sombre et étouffant et putréfié, là où les pleurs et les hurlements se mêlent en une cacophonie qui copule avec le grondement d’une terre hostile et le crachat de flammes volcaniques avec le rugissement des bêtes qui ont été chassées de la grâce de Dieu.
Peut-être que sa genèse débute dans une autre ère, un autre temps où sa nature de démon n’en était pas une et qu’il traversait les mondes sur une autre forme moins impitoyable. Mais là n’est pas notre centre d’intérêt, et le principal intéressé lui-même semblait soit ignorant de son propre passé, soit jaloux de garder ce secret malgré toutes les spéculations et chroniques sur la chute des Anges et le modelage des âmes les plus noires en seigneurs des Enfers.
Voyez Lilith.
Celle qu’on appelle la mère des démons. Première femme d’Adam et celle qui, peut-être plus que Lucifer, avait la plus grande rancœur à l’égard de Yahweh. Sa vendetta, sa vengeance, était cruelle et digne de sa réputation, de sa tentation qui fut chuter Adam et Eve à son rôle dans le fratricide d’Abel et Caïn. Si la monarchie infernale était dominée par le Porteur de Lumière et ses compagnons déchus, certains diraient que c’était Lilith qui devait avoir sa place légitime sur le trône infernal. Un sentiment qu’elle partageait.
Séparée des politiques et complots internes de la Cour des Sept Péchés, Lilith avait longtemps ruminé sa prochaine action. Trouvant le pacte de non-agression entre les Anges et Démons comme une farce honteuse, elle décida d’accueillir en son royaume de Géhenne un groupe de jeunes diables et démons qui ne portaient aucune allégeance aux Princes et Princesses de la hiérarchie infernale, les couvant et les éduquant dans une école qu’elle nomma l’Ars Goetia. Une école pour apprendre tout ce qu’il faut pour changer l’ordre d’un monde. Les arts occultes, la guerre, le meurtre, les sciences connues et interdites, l’histoire oubliée, la survie dans les plans et les environnements les plus hostiles, la tolérance à la douleur ... des siècles d’éducation qui brisèrent bien des diablotins sous l’égide sévère et stricte de leur Maîtresse et Mère.
Voyez Valac.
Brillant disciple de la Goetia. Un curieux spécimen dans les rangs des enfants de Lilith. Nulle magie ne coulait dans ses veines, nulle puissance physique ne le rendait supérieur à un de ces humains mortels. Et pourtant, il était parmi les favoris de la Mère. Son don était son génie, son intellect terrifiant qui faisait de lui une anomalie même au sein des prodiges de la Goetia. Vicieux, astucieux, un génie du mal, il compensait son manque de pouvoirs et d’aptitudes physiques surnaturelles qu’on attribuait à la race des démons par un esprit vorace et effrayant.
Il est le centre de notre récit, celui sur qui bien des trames allaient se développer, pour le meilleur comme pour le pire ... surtout le pire. Mais avant qu’il ne joue un rôle important, il n’était qu’un junior, un pion parmi d’autres dans une école de surdoués nés et entrainés à faire chuter des gouvernements, à mener des guerres, à inciter des rébellions colossales et à ruiner l’ordre et la justice au profit de la discorde.
Ils auraient fait de précieux soldats pour les seigneurs des Enfers, mais les membres de la Goetia partageaient le dédain de leur Mentor et Mère envers les maîtres des damnés. La monarchie infernale se complaisait, à leurs yeux, à s’adonner à leurs propres jeux mesquins, à leurs intrigues personnelles et à leur pathétiques conflits internes pour saisir quelques miettes de pouvoir et faire basculer son rival dans l’oubli. Les enfants de Lilith se concertèrent, puis décidèrent de renverser l’autorité indigne du trône de Pandémonium et ainsi briser le statuquo honteux qu’ils avaient signé avec les forces de Yahweh, le Tyran.
Voyez le coup d’état et l’exil.
Seuls les plus hauts placés de la Monarchie Infernale et quelques rares témoins encore vivants connaissent cet événement, car le Décret des Sept Princes avait été clair : toute trace de la Goetia devait être effacé de l’histoire, réduit à néant et arraché de toute archive ou chronique. Les Anges et même la majorité des démons ignoraient donc l’existence de l’Ars Goetia et de leur tentative de renverser les Sept Péchés Capitaux. Seuls qui détiennent ce secret se souviennent d’un temps sombre où leurs positions furent menacées et où les engeances de Lilith faillirent atteindre leur objectif, mais furent néanmoins brutalement écrasés par Lucifer et ses pairs déchus. Le Diable, dans sa fureur devant un attentat contre sa personne, ordonna qu’on chasse chaque membre de cette école, leur réservant une éternité de tortures pour venger l’affront. Nombreux furent les disciples tués ou capturés, enfermés dans la cité de Vis ou la tour de Babylone pour y subir leur châtiment interminable. Lilith, quant à elle, s’était exilée dans son domaine, à l’abris du courroux du Porteur de Lumière.
Peu échappèrent aux limiers de Satan. Valac fut l’un des survivants. Livrés à eux-même, ils s’éparpillèrent en différents groupes, chacun cherchant à remplir le même objectif original, mais à leur propre façon. Valac avait rejoint le groupe de Buné, un puissant leader, mais les choses allaient le pousser à ne plus jamais servir autrui qur lui-même à la suite de ce fatidique jour où l’ange Yehaël l’embusqua, terrassant ses frères et manquant de peu de le tuer aussi.
Aujourd’hui, il est une toute autre personne.
Valac, l’hérétique, joue dans différents terrains de jeux. La terre, ou Terra, ou même dans d’autres mondes et plans, on peut toujours trouver l’influence de cet intelligent monstre dans une forme ou une autre. Chez les humains, il joue le rôle de consultant du crime, offrant ses services à ceux qui cherchent les talents d’un cerveau maléfique tel un Moriarty des récits de Sherlock Holmes. Sur Terra, il arbore bien des identités, parfois seigneur de la guerre, parfois conseiller, parfois espion, toujours dans l’ombre et servant un but mystérieux et énigmatique. Pour les anges et démons, il représente une menace, un poison insidieux qui fait son œuvre dans l’ombre.
Voyez l’hérétique. Il danse, danse, car il est un grand favori du Destin. Qui sait quelles sordides machinations ce diable prépare ?
Charactère, le génie dérangé d'un monstre :
Valac est aussi brillant et intelligent qu'il est cruel et vicieux. Comme tout bon démon, il ne peut nier ses désirs pervers et ses pulsions meurtrières. Le mal, sous toutes ses formes, chante pour lui comme une mélodie, et il sourit quand la Création de Yahvé est corrompue ou détruite, car lui aussi a hérité de l'amertume de ceux qui ont été bannis des Cieux.
Son intelligence effraie même ses pairs, car son manque de pouvoirs ou de force physique est largement compensée par la profondeur de son esprit et son ingéniosité terrible. Même si l'amour de la destruction est dans le cœur de tout diable, l'hérétique est un être cultivé qui ne daigne jamais une opportunité d'apprendre. Le savoir est le pouvoir, cet adage est tout autant important pour lui. Il aime la science, la philosophie et bien d'autres domaines et semble être une éponge de savoir et de connaissances.
De nature absolument calme et sereine, il exhibe une aura de contrôle, comme si tout se passait selon sa vision, ses plans, ses prévisions. Ce n'est que lorsqu'il est coincé ou que ses plans sont déjoués qu'il dévoile toute la haine et la fourberie d'un enfant de Lilith, vengeur et sadique, rancunier comme pas possible.
Compétences, ce que cache ses yeux :
Il ne possède aucun pouvoir, aucun don physique surnaturel. Pour un démon, il est terriblement commun, faible même selon certains. Pas de griffes, pas d'ailes, pas de boule de feu à invoquer, il semble être à peine plus résistant qu'un humain lambda.
Mais son arme, c'est son intellect, son imagination, ce que son cerveau peut faire. Le décrire comme génie serait un euphémisme. Son esprit est une véritable machine, possédant un sens de l'improvisation inouïe, de calcul immédiat, une mémoire photographique et un vaste, très vaste panel de connaissances dans divers domaines, tels l'occulte, les incantations, la géographie, la science, l'histoire et d'autres ...
Valac est aussi versé dans de multitudes d'arts martiaux, compensant ainsi son manque de dons surnaturels par une maîtrise spontanée de l'art de la guerre.