Elles avaient rejoint une nouvelle station, et Mana sentit une présence derrière elles. Bayonetta nota surtout la présence de nouveaux gardiens devant les deux femmes, des Skavens recouverts d’une combinaison de rayonnement avec des bonbonnes attachés dans le dos, un masque à gaz, et un lance-flammes dans leurs mains. Bayonetta les vit s’approcher depuis le fond du quai, là où des escaliers permettaient de grimper.
«
Okay, les garçons… »
Bayonetta sortit sa paire de pistolets roses, ses
Scarborough Fair, tenant un pistolet dans chaque main. Fait notable, elle disposait aussi d’une autre paire de pistolets roses attachés à ses chevilles, qu’elle matérialisa rapidement, puis leva brusquement son pied gauche. Preuve de sa souplesse, elle étendit sa jambe au maximum, et une balle rugit du canon. La balle frappa la tête d’un Skaven, passant à travers son masque. Le Skaven lance-flammes gémit lentement avant de tomber misérablement au sol.
«
…Dansons ! »
Les flammes jaillirent vers Bayonetta, qui bondit en arrière. Un élégant salto où elle se réceptionna avec ses mains. Ses mains prirent brièvement une aura violette, générant des glyphes autour d’eux, et elle se catapulta dans les airs, évitant les jets de flammes qui fusèrent là où elle se trouvait. Un déluge de balles fila dans tous les sens, Bayonetta tournoyant sur place, abattant d’autres Skavens. Elle se réceptionna ensuite au sol, et se mit à courir, tandis qu’un autre Skaven actionnait son lance-flammes, la poursuivant en décalant son canon. Les flammes lui léchaient les fesses, et, dans une scène qui aurait pu sortir d’un film
Matrix, elle courut vers le mur, et courut sur ce dernier. Là aussi, des glyphes apparaissaient le long de ses pieds. La tête en bas, elle fit encore feu, transperçant le corps du Skaven qui couina de douleur.
Bayonetta se réceptionna à nouveau au sol, où elle fit une roulade. Pendant sa roulade, les
Scarborough à ses pieds tirèrent encore, dans deux directions différentes, atteignant d’autres Skavens. Elle se remit ensuite en appui au sol avec ses pieds. Face à elle, un Skaven cracha ses flammes. Bayonetta bondit encore en l’air, sentant les flammes lécher ses seins. Elle grogna en sentant la douleur heurter sa poitrine, entaillant sa combinaison, mais parvint à sauter au-dessus du Skaven. Elle fit une roulade en l’air, et détendit son pied en étant au-dessus du Skaven. Un tir à bout portant qui perça son casque. Quand Bayonetta se rétablit sur le sol, le Skaven qu’elle venait d’abattre s’effondra lourdement.
Elle se releva ensuite, et épousseta ses jambes. Bayonetta sortit ensuite une sucette verte assez petite…
…Puis une sonnerie de gare se fit entendre. Elle se retourna, et vit un train lumineux se rapprocher, entrant en gare. Un train militaire avec une sirène d’alarme. Des soldats armés jaillirent ensuite, et des mitrailleuses lourdes pointèrent depuis les fenêtres du train, des MG42.
Bayonetta se mit alors à courir, tandis que les mitrailleuses rugirent, faisant feu de tout bois. Elle glissa sur le sol pour éviter plusieurs balles, puis se propulsa en l’air, où elle se transforma provisoirement en panthère, afin de rejoindre un escalier, sous les balles qui sifflaient autour d’elle, arrachant des morceaux de céramique. Elle rejoignit l’étage supérieur, filant dans un long couloir qui menait vers la sortie du métro, quand une chanson commença à résonner dans le couloir.
Parlez-moi d'amour,
Redites-moi des choses tendres,
Votre beau discours,
Mon coeur n'est pas las de l'entendre.
Pourvu que toujours
Vous répétiez ces mots suprêmes :
Je vous aime.
Sur les affiches publicitaires, des images se formèrent. Bayonetta reprit sa forme normale en voyant, sur une affiche, un couple jeune en train de danser, avec une légende :
Valse des Verrières, Trocadéro, 1924
La chanson de Lucienne Boyer résonnait dans le couloir, chantée par Louise Verrières : «
Parlez-moi d’amour ».
Il est si doux
Mon cher trésor, d'être un peu fou,
La vie est parfois trop amère,
Si l'on ne croit pas aux chimères,
Le chagrin est vite apaisé,
Et se console d'un baiser,
Du cœur on guérit la blessure,
Par un serment qui le rassure.
Sur une autre affiche, le couple marchait, main dans la main. Auguste Verrières était jeune, il avait un beau visage, tout comme Louise, avec sa chevelure blonde courte et bien coiffée. Marilyn Monroe avant l’heure.
Promenade au jardin du Luxembourg après une séance à l’ENS, 1919
Bayonetta resta silencieuse pendant quelques instants.
«
Ils se sont connus étudiants… Vu l’apparence de Louise, elle devait descendre d’une noble famille. Auguste a le regard de celui qui réussit, un intellectuel probablement issu des couches populaires… Un prolétaire qui épouse une noble, marquise ou duchesse… Ça aurait pu être le début d’un conte de fées. »
Dans le métro, Mana avait senti la présence de Louise, mais cette présence s’était pour l’heure éloignée quand Bayonetta avait choisi de défier les Skavens.