Pour Azelia, prendre une forme humaine n’avait rien de difficile. Elle était ici dans le cadre d’une mission d’infiltration sollicitée par Lianor. Archibald Lanturien aimait bien Atarashï Yoake, car c’était ici qu’il avait découvert les Portails vers Terra. Archibald avait été un partenaire d’affaires de Lianor, et Asuka était sa fille. Récupérer l’héritage des Lanturien permettrait à la Duchesse d’avoir une emprise sur Terre. Elle avait donc envoyé sa fidèle Azelia mener à bien cette mission. Plutôt que de se rapprocher d’Asuka, Azelia avait choisi de séduire ce benêt de Henry. Il était aussi arrogant qu’idiot, un homme né avec une cuillère en argent dans la bouche, du style à croire que tout lui était dû, sans jamais se remettre en question. Elle n’avait eu aucun mal à le séduire. C’était elle qui avait retrouvé les coordonnées du compte et du coffre-fort en banque abritant le testament, et encore elle qui avait donné les informations à l’avocate d’Asuka. Elle ne s’était pas attendue à ce que Henry surveille la banque… Sans doute avait-il un complice au sein de la banque.
Elle se tenait dans le salon, au rez-de-chaussée, près de la porte menant à la cave. Azelia hésitait désormais à griller sa couverture. Le testament était la pièce qu’il fallait pour qu’Asuka récupère légalement la succession d’Archibald. Avec cette succession, il y avait aussi le Portail qui permettait de rejoindre le château de Lianor. Azelia avait donc tout intérêt à réaqgir. Fort heureusement, Henry était aussi lâche.
Face à la résistance de la femme, il grogna sur place, et la gifla sèchement.
«
Tu veux la jouer comme ça, hein ? Très bien ! Je ne m’abaisserai pas à ça, mais eux, ils vont tous te baiser, les uns après les autres ! Et crois-moi, ce ne sont pas des tendres ! »
Henry se retourna, et fit signe aux Yakuzas d’agir. Ceux-ci esquissèrent des sourires cruels, pervers. Quand Henry partit, ils se rapprochèrent de Tsukiko. La pièce comprenait des sangles suspendues au plafond et au sol, avec des cordes solides.
«
On va bien te câliner, salope…
-
Sache qu’on est payés pour ça, mais que ça ne m’empêchera pas de prendre mon pied. T’es sacrément gaulée ! »
Les Guramu n’étaient pas un clan très fidèle à la réputation ou à l’honneur des Yakuzas. C’était des brutes avinées. Tandis qu’ils détachaient Tsukiko et la mettaient en position, Henry remonta. Azelia lui avait préparé un verre, en y répandant un somnifère. Quand il monta, elle le salua. Il l’embrassa.
«
Il y a un souci, mon amour ?
-
Oh, euh… Une fuite d’eau, j’ai dû aller voir. Du coup, on va fermer l’accès à la cave. Ces tuyaux pourris ont fini par se rompre, mes employés sont dessus. »
Un mensonge peu crédible, mais Azelia s’en moquait. Il avala son verre, et, au bout de quelques instants, sentit ses yeux s’alourdir. Henry s’excusa, et Azelia le laissa partir. Dès qu’il s’esquiva, elle descendit l’escalier, et rejoignit la cave. Fort heureusement, il avait peu d’hommes de main. Les Guramu coûtaient cher, mais Henry était aussi paranoïaque, convaincu que ses agents pourraient le trahir… Et, après tout, il savait qu’il y avait une taupe, puisqu’il avait sciemment dissimulé les informations relatives à ce coffre. Azelia se déplaça, et reprit sa forme démoniaque, délaissant sa robe satinée au passage, inadaptée à sa corpulence. Elle put ainsi mieux sentir la nature de cette femme.
*
Iwase m’a dit qu’elle avait embauché une détective privée… Mais elle devait ignorer que cette fille avait des gènes démoniaques…*
Raison de plus de l’aider ! Quand Azelia rejoignit la pièce où ils se trouvaient, elle vit que la jeune femme était attachée debout, retenue par les poignets et les chevilles. Devant elle, un Yakuza rigolait, nu, et, derrière, un autre s’apprêtait à la sodomiser à sec, lui aussi nu. Azelia se rapprocha, et le Yakuza près de la porte, surpris, se retourna en sentant une présence…
«
Que… ? »
Il avait une cigarette à la bouche, son autre main se masturbant. Il croisa le regard d’Azelia, qui usa alors de sa magie. Une onde jaillit de sa main, et projeta le Yakuza contre le mur en face. Son comparse, surpris, se redressa, et récupéra une matraque.
«
Putain ! Mais t’es qui, toi ?!
-
La protectrice de cette jeune femme. Azelia. »
Dans sa tenue classique, Azelia était surréaliste. Le Yakuza s’élança vers elle en hurlant. Azelia envoya une autre onde psionique, qui souleva l’homme. Son corps rebondit contre le plafond, et il s’écroula à son tour sur le sol. Azelia fit ensuite claquer ses talons, puis marcha sensuellement vers la femme. Ils l’avaient déshabillé, et elle était nue, ses vêtements déchirés sur le sol. Azelia caressa son visage, faisant preuve de douceur.
«
Comment tu vas, ma jolie ? N’aie pas peur, je suis une démone, mais je ne te veux pas de mal. C’est moi qui ai aidé Iwase-san à retrouver le testament. Enfin, tu dois savoir ça, non ? Tu es quoi ? Je sens ta nature démoniaque… »