Manoir Lovelight
Le manoir Lovelight était un très beau manoir, grand et imposant, qui abritait ce soir une réception. La réception était organisée par le propriétaire du manoir, le puissant Général Dimitri Markov. C’était un membre de la Junte, l’un des dirigeants d’Auris, un héros de guerre qui avait organisé une réception en vue d’une levée de fonds. Tout le gratin de Gilnéas, l’une des plus grandes villes auriennes, s’y rendait donc. Arthur y participait donc. Lui qui était né de basse extraction, dans les bas-fonds de cette ville, il avait su devenir un membre influent. Le rêve d’Arthur était de faire partie de la Junte, chose à laquelle il s’employait en étant devenu un industriel de premier plan. Très riche, Arthur suscitait la méfiance de bien des dirigeants, et avait avec lui son atout fatal, ce joker qui lui avait permis de se hisser jusqu’ici : ses parfums.
Il était venu ici sur invitation de la frivole Clothilde de Marelle. Clothilde connaissait bien le Général Markov, car son mari était un colonel très souvent absent, actif sur la Ligne de Partage, à combattre les forces uatéennes. Arthur était devenu l’amant et le Maître de Clothilde, et elle contribuait à son ascension. Ce soir, il jouait gros, car Clothilde comptait le présenter à des alliés venant de loin. Son contact était l’une des amantes de Markov, Imani Anayolla. On soupçonnait cette beauté noire d’être une sorcière. Imani était l’une des amantes de Clothilde, mais c’était aussi par l’intermédiaire d’Imani qu’un rapprochement allait s’organiser ce soir. Cela faisait en effet un certain temps que la Junte d’Auris convoitait les ressources d’un autre État, Herzeleid. Le souhait de la Junte était de s’emparer des secrets de fabrication des armes herzeloises, afin de renforcer leur propre armée. C’était le gallium qui intéressait les Auriens, et Imani était justement en lien avec une Comtesse herzeloise qui disposait sur son terrain de mines de gallium : la Comtesse Camille Lovegood.
*Si je parviens à obtenir du gallium, ma place au sein de la Junte est assurée !*
Arthur savait qu’Auris était en train de perdre la guerre. Les Auriens disposaient d’un Empire immense, mais les Uatéennes avaient acquis une avance technologique fulgurante, et assez inexplicable. En moins d’un siècle, les Uatéennes avaient développé des armes terrifiantes, et, sans l’arrivée des Xénos, il ne faisait aucun doute que les forces auriennes auraient été dépassées. Avec du gallium, Arthur espérait pouvoir renforcer les armées auriennes, et ainsi pouvoir inverser la vapeur. Ce soir, Imani avait organisé une rencontre entre lui et Camille. Arthur espérait beaucoup de cette rencontre, et avait donc amené avec lui ses parfums. Il avait déjà mis sur lui son parfum « Sensuelle », qui suffisait à faire tourner les têtes des femmes sur son passage. Avec sa carrure imposante, Arthur était généralement assez impressionnant.
Clothilde le conduisit donc à Imani, et il vit la jeune femme frissonner en le regardant.
« On ne m’avait pas menti, Monsieur Duroy, vous êtes… Impressionnant. »
Arthur sourit doucement, et caressa la joue d’Imani, observant son magnifique décolleté, et l’embrassa ensuite. Imani soupira, heurtant le mur, et lui répondit.
« Je pourrais vous impressionner bien plus, Madame… Mais nous avons une invitée qui attend.
- Hum… Oui… Pas qu’une, d’ailleurs. »
Arthur fronça les sourcils.
« Comment ça ?
- La Comtesse Lovegood est venue en compagnie d’une femme qui, j’en suis sûre, vous fera plaisir, Monsieur Duroy.
- Je n’aime pas les surprises de ce genre… »
Imani sourit malicieusement pour seule réponse. Arthur la suivit. Ils s’éloignaient de la réception, rejoignant une aile plus réservée. Il y avait un petit salon, et Arthur vit deux hommes qui menaient la garde. Ils portaient des tenues en cuir, avec un pantalon et un harnais sur le torse. Des torses glabres. Arthur les jaugea brièvement, avant qu’Imani n’ouvre la porte. Arthur entra à l’intérieur. La Comtesse Lovegood était là, en compagnie… D’un bébé qu’elle tenait dans ses bras, et d’une femme magnifique, avec une longue chevelure noire dans le dos, qui était assise à côté d’elle sur le canapé, et qui avait sa main posée sur la tête du bébé.
« Hm… Mesdames… Arthur Duroy. Bienvenue à Auris. J’avais rendez-vous uniquement avec la Comtesse…
- Bonsoir, Monsieur Duroy. Ne vous inquiétez pas, ma Maîtresse ne vous fera aucun mal, et, à vrai dire, c’est sur ses conseils que j’ai décidé de me rapprocher des Auriens. C’est elle qui décidera, je ne suis que son intermédiaire. »
Les yeux d’Arthur se froncèrent, et fixèrent cette femme, se demandant bien qui elle était…