Peu importait. Car Lissandre, les deux mains croisées dans le dos, le corps arqué vers un rayonnage plutôt bas, observait les couvertures de vieux livres. Le vieux bouquiniste ne pouvait plus décoller ses yeux des fesses cambrées de son étrange et colorée visiteur.
Vieux : « Je- Hum, je peux peut-être vous aider, mademoiselle ? »
« Bonjour ! Peut-être, oui ! Je ne recherche rien en particulier. Si ce n’est du dépaysement. De la surprise. Vous avez une suggestion pour moi ? »
Du dépaysement et de la surprise. C’était plutôt le vieux bouquiniste qui en subissait les frais. Comment surprendre une jeune femme habillée d’une telle façon ? Il proposa plusieurs choses, demanda des détails sur sa vie. Finalement :
Vieux : « Avec vos beaux vêtements et votre sens de l’aventure à vous aventurer dans des endroits poussiéreux, pourquoi pas ce vieux bouquin sur la magie noire. Vous pourriez invoquer un démon ou autre créature de l’enfer ! »
Il commença à rire quand Lissandre lui répondit très vite :
« Je prends ! »
[…]
La pièce était plongée dans les ténèbres. Lissandre avait récupérée des bougeoirs et allumé un tas de bougies. Une boite de grosses craies d’enfants de maternelle traînait à côté d’elle. La langue à moitié sortie et coincée du côté droit de ses lèvres : elle traçait un pentacle avec le plus de précision possible.
Elle revint ensuite vers le livre et relut la procédure pour invoquer un démon à la peau rouge. Ça paraissait tellement irréaliste. Comme un caprice d’adolescente coincée dans une période gothique de sa vie.
*Mais pourquoi est-ce que je dois me déshabiller pour faire cette invocation ? *
Elle avait déjà retiré son manteau doré et avait échoué par terre, au loin, après qu’elle avait commencé à avoir eu chaud. A cause de toutes les bougies.
Maintenant, elle retirait sa combinaison rose et moulante. Elle était désormais nue, le grimoire ouvert dans une main. L’autre main traçant des symboles dans les airs en même temps qu’elle lisait ce qui devait être la formule d’invocation.
*Mais ça ne peut pas fonctionner. Comment des bougies, des dessins à la craie et des seins à l’air pourrait invoquer un dé- *