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Of aliens and witches [Ziraelle]

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Losgar
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~ Of Aliens and Witches ~

Losgar & Ziraelle


La machine avait essayé de l’intimider, lui montrant toute l’horreur de son arsenal, les légions de cyborgs prisonniers sous son emprise, salivants et armés jusqu’aux dents, toute la folie de son impitoyable labyrinthe truffé de pièges nés de l’esprit sadique d’un engin de destruction qui avait gagné conscience et avait décidé d’être un dieu tyrannique.

Elle échoua à l’arrêter.

La machine opta ensuite pour la négociation, cherchant à le convaincre qu’il servait une cause futile, un insecte affrontant le courant d’une mer furieuse et indomptable. Elle lui montra des scènes de misère et de cruauté, cracha des discours de faux espoirs sur chaque baffe de chaque sirène qui pullulait la cité conquise et corrompue. Elle parla de la folie des mortels, la fragilité de leur nature, l’infinie indifférence d’un univers peuplé par des horreurs au-delà de la compréhension des êtres de chair et de sang.

Elle échoua à l’arrêter.

Maintenant qu’il brisait les dernières barrières qui le séparait du cœur de cette métropole cauchemardesque où trônait la source de ces horreurs cybernétiques, de cet enfer de rouages et de câbles électriques, la machine en vint à l’implorer. Utilisant les voix de la population même qui l’avait conçue et qu’elle avait asservit, elle supplia qu’il abandonne sa quête, qu’il rebrousse chemin, qu’il ne mette pas fin à sa domination. La machine devait vivre, la machine devait s’étendre comme une forêt cherchant désespérément à croitre et prospérer. La machine DEVAIT asservir les organiques et en faire une armée de cyborgs pour délivrer l’univers de la farce tragique qu’était la vie, avec ses défauts et ses imperfections.

Quand l’ultime portail renforcé fut pulvérisé par l’intrus, envoyant la porte métallique ricocher jusqu’au centre de l’infernale cœur de la cité, devant l’amalgame gigantesque de métal et de malveillance, la machine conclue qu’elle avait, une fois de plus, échoué à l’arrêter. L’alien pénétra lentement le vaste espace où l’odeur de carburant et de vapeurs toxiques se bousculaient. Son corps ne portait aucune blessure, seuls ses vêtements témoignaient de la brutalité des épreuves et ordalies qu’il avait traversées pour en arriver là. Des obus, des scies géantes, des lance-flammes, des gaz empoisonnés, des pièges électriques ... rien n’avait surmonté la résilience surhumaine de cet être, cette ... chose que la machine ne parvenait pas à décrire à travers sa base de données.

Le Cendré avança avec détermination, massant une de ses épaules comme s’il sortait de la plus banale des activités physiques. Irritée, le dieu-machine qui n’en était pas un agita ses multiples appendices aux doigts acérés comme des rasoirs, cherchant vainement à le repousser, à lui barrer la route. Elle ne rencontra que le regard de prédateur de ce puissant guerrier, cet être venu d’ailleurs, un spécimen unique dont la nature et l’origine lui échappaient aussi bien que la profondeur de sa propre noirceur qui avait poussé un tel élément à venir la juger.

“C’est terminé, abomination. Ta tyrannie s’achève aujourd’hui.”

La machine géante gronde et siffle, telle une mère courroucée, et la comparaison n’est peut-être pas aussi absurde quand l’homme aux cheveux d’orage la vit envelopper entre ses entrailles de câbles le réacteur maudit qui alimentait tous ses circuits, la source même de sa folie. Quelle énergie les citoyens de cette planète avaient siphonné pour alimenter leur futur despote ? Losgar l’ignorait, mais n’en avait cure. Il avait répondu à l’appel de détresse des rares survivants du massacre systématique de la machine, et venait l’achever.

Lévitant doucement au-dessus du sol, le dernier héritier de Nox bonda ses muscles, qui résonnèrent de puissance et de force brute contenue, puis il fusa tel un harpon. Désespérée, la machine tenta de saisir le Noxien entre ses appendices mortels, mais c’était comme essayer de capturer entre ses mains un carreau d’arbalète en état d’ébriété. Ce qui suivit fut un massacre de métal et de pièces, l’huile et les lubrifiants coulant au-dessus de la chose dévastée comme du sang noir et impie. Le géant qui avait martyrisé ce monde pour des générations était enfin vaincu, traîné sur le sol qu’il refusait de toucher, véritable araignée géante démembrée, pathétique, un tas de ferrailles.

Elle avait échoué à le vaincre, même à l’égratigner, elle qui avait à sa disposition des armes qui feraient tomber des cités entières en tas de débris et de poussière. Son œil-caméra tenta de se focaliser sur son bourreau à mesure que ses moteurs s’éteignaient et que son énergie diminuait comme l’agonie d’un être vivant. Il s’approchait pour lui asséner le coup de grâce, lui broyer le crâne ou l’arracher de son socle pour en faire un trophée.

La machine, vaincue et humiliée, opta pour un dernier cadeau d’adieu, un dernier défi, une dernière insulte à la vie et à l’injustice de son existence. Soudain, le générateur corrompu se mit à vibrer, crépitant d’énergie instable à mesure qu’il était trafiqué par les commandes de la machine mourante. L’ex-prince remarqua que trop tard l’agglomération de l’énergie. Il fut trop tard pour fuir ou agir, l’anomalie fut provoquée. Le réacteur implosa, transperçant le voile même de la physique et de la réalité pour créer une faille, un vortex entre les plans et dimensions. Avide, infernal, le trou dans la réalité absorba l’espace d’un court instant tout ce qui se trouvait à la portée de son terrifiant champ d’attraction, et même l’éphèbe ne put s’y soustraire. Il fut happé, entraîné dans ce gouffre qui, un instant après, s’évanouit, ne laissant que le théâtre de destruction et de carnage de sa dernière bataille.

Son voyage forcé fut une chute libre à travers l’espace et le temps, dans un corridor de couleurs aveuglantes et indescriptibles, de sons et de sensations. Aucune gravité n’existait et pourtant il était comme poussé par une force invisible qui l’empêchait de se mouvoir, aspiré dans ce puits dimensionnel pour un temps qu’il ne saurait compter. Des secondes ? Des heures ? Des jours ?

Puis, enfin, ce bref mais intense cauchemar prit fin et sa chute s’acheva sur une terre solide sur laquelle il s’écrasa, déboussolé et confus. Losgar se releva lentement, regardant d’abord ses mains pour s’assurer qu’il était sorti indemne de l’implosion du réacteur piégé, puis les alentours. À ses pieds, les restes de la machine détruite fumaient encore.

“D’accord ... parfait. Où suis-je maintenant ?”

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Ziraelle
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Les premiers regards que le Noxien allait jeter autour de lui confirmeraient cette évidence, il n'était clairement plus à l'endroit initial où son récent combat s'était déroulé, mais la question de savoir où il avait atterri allait également, et forcément, se poser. Des agencements chaotiques de vieilles dalles en pierre brute composaient le sol sur lequel il se trouvait. Chaotique, dans le sens où il existait régulièrement des espaces, plus ou moins grands, entre ces dalles, qui révélèrent bien vite qu'il n'y avait ni sol, ni structure quelconque en dessous, mais un vide et des abysses sans fond.
Pour peu qu'il commence à regarder autour de lui, Losgar discernerait quelques éléments supplémentaires. Quelques ensembles de bâtiments, au style ancien, eux aussi montrant des signes d'âge et/ou de décrépitude, qui semblaient flotter dans le vide silencieusement, car ils faisaient partie de minuscules ensembles d'îles en état de lévitation. Se trouvait-il dans une sorte de cour centrale ? L'agencement, pour peu qu'on puisse employer ce terme, semblait le suggérer. Mais il y avait aussi, plus loin, au delà des bâtiments, cette espèce de film de lumière qui dessinait une large sphère tout autour de cette zone, mais qui aussi semblait être la seule véritable source d'éclairage de ce lieu.
En effet, en dehors, il n'y avait rien. Et pas seulement rien dans le sens absence de bâtiments, ce qui aurait pu suggérer un endroit naturel dénué de toute présence de civilisation. Oh non. Le néant, à son état pur, et dont l'existence de cette bulle dans laquelle Losgar se trouvait semblait l'attirer lui, ainsi que des...choses qui semblaient s'y trouver.
C'est alors que soudainement, derrière lui, un bruit fort de portes métalliques s'ouvrant brutalement se fit entendre.
Derrière Losgar, justement, se trouvait ce qui devait être le Nexus de cet endroit à partir duquel un gigantesque rayon semblait alimenter la barrière protectrice, empêchant le néant et ses créatures de pénétrer. Les portes, à la base de cette grande tour, s'étaient donc ouvertes, et il ne pourrait que constater...qu'il n'était pas seul.

Ziraelle passait le plus clair de son temps à faire des expérimentations et des analyses sur le multivers, à chercher et trouver des réalités où d'autres version intéressantes d'elle même existaient, ainsi que d'autres qui avaient des méthodes différentes des siennes d'exploitation de la magie. Depuis qu'elle avait commencé à obtenir les services d'Amazones, la possibilité de pouvoir envoyer des agents dans d'autres réalités lui offrait un champ de possibilités infini, et si elle était déjà du genre à ne plus beaucoup dormir, cette "perte de temps" avait définitivement sauté de ses routines journalières...pour peu que ça aie un quelconque sens ici. La Nephillim travaillait sans relâche, elle n'avait guère d'autre choix, les échos de l'Olympiamachie lui étaient forcément parvenus grâce à ses Amazones, et elle y avait vu l'ombre du Roi Cramoisi qui avançait ses pions. Non seulement devait-elle trouver un moyen de se débarrasser de sa marque, mais à terme, elle allait aussi devoir trouver un moyen de détruire cette entité qui ne la laisserait jamais en paix.
C'était dans ce contexte que tous ses sens s'étaient subitement mis en alerte, alors qu'un frémissement s'était produit au niveau de sa nuque, ainsi qu'une série de bruits abrupts à l'extérieur de sa tour. Le premier étant le signe d'une manifestation d'énergies magiques à proximité de sa position, et l'autre, le signe que quelque chose, ou quelqu'un, se trouvait dans le périmètre sans qu'elle n'aie elle même fait venir quoi que ce soit.

Non...

Elle s'était précipitée, faisant un bref usage de sa magie pour ouvrir violement les portes donnant sur "l'extérieur", et se trouvant effectivement en présence d'un homme. Ziraelle l'évitait sur place, ses mains étaient parcourues de zébrures luminescentes, tandis que des ensembles de runes apparaissaient dans ses paumes, prête à les utiliser pour des incantations de sorts. Cependant, et même si il se lisait sur son visage qu'elle était au mieux contrariée par la présence de cet étranger ici, elle n'attaqua pas immédiatement. Sa crainte avait été qu'un séide du Roi Cramoisi, Randall Flagg, ou de la Chasse Sauvage ne soit parvenu à la retrouver, mais après un bref moment, elle n'avait pas senti une quelconque appartenance à ses ennemis.

Qui êtes vous, et que faîtes vous ici ?

Le moins qu'on puisse dire, c'était qu'elle allait droit au but.

Re: Of aliens and witches [Ziraelle]

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Losgar
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Une bulle prisonnière dans l’espace et le temps, une anomalie, un dôme protecteur qui défiait les lois de la nature. Il y’avait de multiples possibilités et définitions pour décrire ce plan étrange dans lequel l’ex-prince avait été emporté, mais une chose était sûre : l’architecture qui flottait paisiblement dans l’air n’avait rien de banale.

En bon vétéran, le réflexe premier du Cendré fut de scruter les alentours pour évaluer sa situation à la manière d’un soldat qu’on aurait parachuté derrière les lignes ennemies, en territoire hostile. Le soudain changement d’air et la gravité quelque peu différente de la précédente planète aurait sévèrement déstabilisé un mortel dont l’esprit comme le corps devaient s’adapter à ce brutal changement d’environnement, mais l’éphèbe aux yeux d’astres dorés ne sembla point souffrir de ces bouleversements. À ses pieds, les restes de la terrible et sadique machine continuait à suinter ses lubrifiants et autres substances odorantes à travers les dalles, le liquide ruisselant à travers les failles pour finir dans le vide sombre et inhospitalier qui formait toute la périphérie de cette dimension de poche.

L’indomptable aventurier s’accroupit, glissant la pulpe de ses doigts gris le long de la surface froide des pierres, puis inspectant les murs et piliers qui semblaient défier toute gravité, lévitant en l’air sous l’influence de quelques artifices ou magies dont il n’était pas familier. Losgar avait vu, au cours de son existence, énormément de démonstrations de sciences, d’artefacts, de sorcelleries ou de puissance cosmique qui manipulaient la réalité comme on si on la modelait entre ses mains, et jamais il ne pouvait être sûre si ce que ses yeux voyaient était l’œuvre d’une machine sophistiquée ou d’un grimoire poussiéreux.

Une sensation étrange le fit se retourner, comme si une tension soudaine s’était manifestée derrière son dos. La première chose qui le frappa, ce fut ce pilier ancien et imposant, ce cœur d’énergie intense dont émanait une colonne de lumière aveuglante qui générait ce qu’il pouvait comparer à un bouclier protecteur, un cocon de lumière qui renfermait ce petit monde et le protégeait de l’influence glaçante du néant. Pour en croire son expérience, l’obscurité qui enveloppait l’espace entre les dimensions était rarement vide de toute vie ...

La seconde chose, ce fut les portes massives qui s’ouvrirent brusquement, laissant apparaître ce qu’il présuma rapidement être la maîtresse des lieux. Une femme aux traits humains, affublée d’un accoutrement qui se voulait sobre mais élégant, complété par des joailleries qui mettaient en valeur la lueur farouche de ses yeux. Elle lévitait au-dessus du sol, ses mains chargées d’une énergie contenue et des glyphes luminescents virevoltaient autour de ses phalanges à la manière d’un essaim de lucioles. Une manipulatrice de la magie comme il en avait rencontré sur Terra, pensa le noxien.

Le survivant de Nox se releva lentement pour ne pas s’attirer les foudres alarmantes de la brune, gardant ses bras abaissés dans un signe universel de non-agressivité. Après tout, il était l’intrus et se devait de montrer une certaine courtoisie, quand-bien ignorait-il si cette étrange dame était de ces sorcières aux sombres desseins dont les passe-temps étaient particulièrement détestables. Le fait qu’elle n’ait pas déjà lancé d’attaques à son encontre était néanmoins un signe prometteur qu’elle était raisonnable, mais prudente. Le beau ténébreux lui offrit un sourire qui se voulait rassurant et amical, sa voix nonchalante et profonde raisonnant à travers l’espace qui les séparaient.

“Salutations. J’ose imaginer que vous êtes la propriétaire de ce ... terrain. Pardonnez cette intrusion, je cherche moi-même à savoir ce que je fais ici.”

Faisant un pas de côté, il poussa du bout du pied la tête cabossée et épaisse de l’abominable machine, dont l’œil unique éteint n’était plus qu’un verre opaque, un œil de cyclope sans vie. On pouvait encore voir des crépitements parcourir les bouts sectionnés de ses câbles, des veines métalliques qui suintaient encore de malveillance génocidaire.

“Figurez-vous que j’étais en plein affrontement avec cette abomination métallique. Une machine qui se prenait pour une divinité vengeresse qui a réduit une planète en esclavage, sans compter les massacres systématiques sans grand objectif. Je suspecte que c’est à cause d’elle que je suis tombé ici ...”

L’histoire était plausible pour l’oeil d’un étranger comme Ziraelle, car l’intrus aux couleurs d’orage portait évidemment les marques d’un farouche combat, à en juger par l’état de ses vêtements déchirés et brûlés à maints endroits, ou encore les traces de graisse et d’huile noire qui perlaient sur son visage d’adonis sombre et nonchalent.

“Je ne peux expliquer comment, mais un mécanisme a été déclenché suite à la destruction de cet ennemi, déclenchant une sorte de faille qui m’a avalé et recraché ici. J’aime ce que vous avez fait avec la décoration.”


Ponctuant ses derniers mots d’un petit rire qui fusa d’entre ses lèvres pleines, cherchant à apaiser la tension qui devait gronder entre l’espace qui les séparaient, Losgar pencha doucement la tête en avant en signe de salutations.

“Mon nom est Losgar. Vous êtes ?”

Re: Of aliens and witches [Ziraelle]

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Ziraelle
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Prudente, et méfiante, en effet. La magicienne s'était spécifiquement installée dans ce recoin du Multivers pour échapper aux séides du Roi Cramoisi, dont certains avaient une connaissance très pointue sur les façons de l'explorer. Qu'on la retrouve ici était improbable, mais certainement pas impossible, il pouvait suffire d'une trace négligemment laissée au mauvais endroit ou au mauvais moment...
Autant dire qu'un intrus non annoncé avait tout pour s'attirer, au minimum, la méfiance de Ziraelle. Fort heureusement, prudence était aussi de mise, ainsi que son instinct qui ne se mettait pas forcément en mode d'alerte. Qui que cette personne puisse être, un certain nombre d'éléments ne semblaient pas coller avec une appartenance à la Monarchie de la Rose. Pour autant qu'elle puisse en juger, à l'examination approfondie de son langage corporel et des intonations de sa voix, la présence de cet "être" n'était pas le résultat d'une intrusion volontaire, il semblait même n'avoir aucune foutue idée d'où il était, ou même de qui "elle" était. Ses paroles contrastaient avec le silence glaçant de l'arcaniste, dont le regard ne devait jamais complètement le quitter, telle une proie fixant dans les yeux un prédateur...ou bien étais-ce l'inverse ?
Difficile à dire, et c'était une autre raison au fait que des sorts offensifs étaient juste préparés, et non pas lancés. Un voyage à travers le Multivers, pour échouer ici parmi les infinités de possibilités, et surtout y survivre, n'était pas à la portée de n'importe qui. Un demi-dieu ? Un héros ? Autre chose ? La première règle pour efficacement défaire un adversaire était de le connaître, ses forces, mais aussi et surtout ses faiblesses, et en ce lieu en particulier, Ziraelle n'avait guère envie d'un affrontement à l'issue incertaine. Il était évident que, toute aussi muette soit-elle présentement, la magicienne était en train d'analyser sa situation ainsi que son "invité" impromptu, un mutisme finalement rompu lorsque la question de son identité lui fût posée.

"Madame" sera amplement suffisant pour le moment. Les noms ont un grand pouvoir, Losgar, il est de bon ton d'être prudente avant de le donner.

Nombre de rituels magiques existaient pour nuire à une entité quelconque, en ayant pour composant principal son nom. Même les plus puissants des démons pouvaient tomber à la merci d'un invocateur connaissant son véritable nom, et qui pouvait savoir encore quelles autres techniques pouvaient exister, là où les règles de la magie changeaient ? Ziraelle entama de faire quelques pas sur le côté, toujours incertaine quand à l'issue que cette discussion allait avoir. Que cet homme ne semble pas hostile au premiers abords ne voulait pas dire qu'il ne cachait pas habilement ses vraies intentions, et vivre dans la peur constante d'être retrouvée par le Roi Cramoisi avait tendance à rendre quelque peu...paranoïaque.

Losgar, donc. Si je dois en croire vos dires, vous seriez donc arrivé ici, parmi les infinités de possibilités, par le plus grand des hasards ? Vous admettrez que j'aie de sérieux doutes quand à la véracité de votre récit. Cet endroit n'est pas censé être atteignable sans que j'y consente, du moins pas sans certaines...conditions, dont je doute que vous ayez pu avoir les prérequis.

Ziraelle restait très évasive, et bien peu convaincue par ces explications. Oh certes, la carcasse métallique ne lui avait pas échappée, mais l'arrivée ici par pu hasard ? Les probabilités étaient tellement faibles, qu'un mensonge ou des omissions de la part de cet homme formaient des explications bien plus crédibles. Elle avait toutefois, potentiellement, les moyens d'en avoir le coeur net. La sigles magiques qui parcouraient sa main droite, porteuse de ses deux anneaux, s'altérèrent en plus de changer légèrement de luminosité, passant d'un rouge agressif à un bleu cyan dont la signification était...moins certaine.

Si vous êtes sincère Losgar, alors je vous propose une...solution à notre petit problème de confiance. Les mots peuvent être trompeurs, mais pas le subconscient. Laissez moi explorer le vôtre, afin de vérifier la véracité de vos dires. En échange je...m'engage à ne pas aller plus loin que le nécessaire, et si ce que vous dites s'avère vrai et bien...nous pourrons envisager la suite de cet échange sans être prêts à nous sauter mutuellement à la gorge.

Elle laissa un bref silence de quelques secondes s'installer, avant de faire un bref ajout.

Oh, et, juste au cas où vous auriez cette idée, ma mort signifierai la fin des protections autour de ce lieu. Et vous ne voulez pas savoir ce que ce bouclier tient en respect.

Re: Of aliens and witches [Ziraelle]

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Losgar
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Un froid accueil, pas nécessairement la plus amicale des premières impressions, mais là encore il fallait se rappeler qu’il était l’intru indésirable ayant pénétré le domaine d’une archimage, même si décrire cette sorte de bulle dimensionnelle de demeure était pour le coup une difficile expression.

Son refus de dévoiler son nom aurait pu être blessant, mais le dernier des noxiens calcula qu’il n’était pas dans une situation où il pouvait être tatillon sur les coutumes universelles d’une conversation amicale. Elle était prudente, méfiante. Le fait qu’elle parle du pouvoir des noms lui donna un goût amer à la bouche, car la magie a toujours été un pan de l’existence qu’il ne parvenait pas à comprendre, encore moins à dompter. Avec la sorcellerie, tout semblait possible, et ce n’est pas la première fois qu’il s’était senti incapable de réagir aux artifices d’un lanceur de sorts habile, aà sa plus grande irritation. C’était comme être un lion dominant sa savane, fougueux et invaincu, pour ensuite être neutralisé par un singe imberbe armé d’un bâton crachant du plomb.

On avait beau être au sommet de la pyramide de l’évolution physique, sorciers et mages avaient toujours le don de renverser la balance. Autant donc dire que si son instinct pouvait être fiable, la brune qui lévitait avec des runes virevoltant autour d’elle devait être une redoutable manipulatrice de l’arcane.

Sa méfiance farouche décelait néanmoins autre chose. De la peur, à en juger par son langage corporel, ou de l’appréhension. Losgar ne se voyait pas particulièrement intimidant dans son apparence, même s’il était recouvert par l’ichor de la machine dont il avait arraché la tête quelques instants plus tôt, aussi la question était quelle chose atroce et épouvantable pouvait piquer les nerfs de cette femme ? Peut-être était-ce les ténèbres qui formaient l’entourage de sa bulle. L’obscurité absolue avait de quoi ronger les barrières mentales du plus solide esprit.

“Je n’ai pas d’autres preuves à apporter. Mon récit vaut ce qu’il vaut. Si ma présence vous est intolérable, je peux toujours quitter les lieux, mais je doute pouvoir y arriver de la même façon que j’ai été éjecté ici ... les voyages entre les plans ne figurent pas parmi mes talents, hélas.”

L’expression assez sereine de l’ex-prince changea rapidement quand la maîtresse des lieux fit une suggestion, un compromis qui alerta aussitôt le vétéran. Elle pouvait le décrire comme elle le désirait, mais pour Losgar ce n’était ni plus ni moins que de l’intrusion, un moyen sûr de se soumettre à la volonté d’un personnage malveillant. Son scepticisme belliqueux envers la magie n’aidait en rien à ce que l’alien se sente confortable d’ouvrir son esprit pour être scruté, même avec la promesse que la magicienne n’allait pas étendre son enquête au-delà du nécessaire.

“Je suis de nature à envisager une approche pacifique quand je suis fautif d’avoir empiété sur un territoire qui ne m’appartient pas, mais ce que vous me suggérez est un immense effort de confiance, surtout envers un étranger. Vous comprenez que le prospect de vous laisser feuilleter les pages dans ma tête ne m’excite guère.”

Ponctuant ses mots en bon personnage expressif, il s’était décalé sur le côté gauche, passant sa main sur son menton pour planter ses dents dans la chaire de son index, dans une sorte de posture pensive, son visage renfrogné dans une expression de conflit. Devait-il recourir à la force si nécessaire ? L’idée ne lui plaisait guère, car la mystérieuse dame n’avait pas profité de sa confusion pour l’attaquer, à moins qu’elle fût plus vantarde sur ses compétences. Plus il y pensait et plus les solutions s’évanouissaient l’une après l’autre, comme on brûlerait chaque carte de jeu dans sa main pour, au final, n’en avoir qu’une qui avait vraiment du sens. Risquée, Ô combien elle était risquée. Suicidaire, mais Losgar préférait cette approche à un potentiel bain de sang inutile, surtout si cela le condamnerait à rester coincé dans cette bulle.

Poussant un long soupir d’agacement, il tapa du pied la tête cabossée de la Machine, croisant ses larges bras de spartiate sur son torse avant de se retourner à nouveau vers l’inquisitrice demoiselle.

“Je n’aime vraiment pas cette idée, mais je suppose que je n’ai pas trop le choix. Je vous demanderai donc de ne pas trop céder à la curiosité. Certains souvenirs doivent restés enfouis, car il n’y a qu’amertume et cendres qui les accompagnent.”

Ecartant les bras en signe de soumission passive, il laissa donc approcher la sorcière, non sans maintenir un contact visuel féroce, ses yeux aux couleurs de faucon ne quittant pas les siennes, guettant tout signe avant-coureur d’une quelconque supercherie ou de parjure.
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