Peu de mots, en réalité, pouvaient décrire ce que Camille se mit à subir. Extase ? Folie ? Ahegao ? C’était à la fois tout ça, et bien plus. Enfermée dans le cocon constitué par les ailes de Valeria, la Comtesse ne tarda pas à manquer d’oxygène, sans pour autant étouffer. Le manque d’air donnait une sensation euphorique qui se chargea de la faire planer. Et, pour planer, ça, elle se mit à planer. Un plaisir névralgique et fulgurant se mit à l’envahir, une vague incroyable, indescriptible. Les trois verges de la démone la labourèrent, et, tandis que Camille s’absorbait dans cette vague, elle laissa le soin à Valeria de s’immiscer dans l’esprit, de goûter à l’imaginaire débridé de la Comtesse, et à ses fantasmes… À ses déviances. Urophilie, zoophilie, nécrophilie… Elle put voir tout ça, elle put voir la passion de Camille pour ses gros chiens, l’entraînement que ceux-ci recevaient pour devenir des amants, besognant ses prisonniers, puis la besognant elle. Elle put voir une femme qui aurait fait rougir de honte des prostituées endurcies, tentant de fabriquer des zombies pour coucher avec eux. Elle vit une mante religieuse qui n’hésitait pas à tuer ses amants quand ils ne la satisfaisaient pas, couchant avec ses propres gardes avant de les tuer. Une femme perverse, mais soucieuse de son image, cruelle et forte… Folle, surtout.
Tout ça, tout ce cocktail, Valeria put le voir, elle put s’en imprégner, tout en continuant à la prendre. Camille se vit depuis l’extérieur, elle vit le corps parfait de Valeria, cette forme démoniaque savoureuse, elle la savoura, elle s’en délecta, tandis que son corps continuait à se faire prendre. La queue caudale nichée dans sa bouche s’était enroulée autour de son cou, pressant fortement. Valeria avait pu voir que Camille pratiquait le bondage, le sadomasochisme à un degré élevé, à tel point qu’on pouvait avoir l’impression qu’on la torturait. Fouets électriques, strangulation, bougies de cires sur son corps… Elle disposait d’élixirs et de potions de santé pour régénérer son corps par la suite. Une femme pleine de désir, ambitieuse, arriviste, qui voyait le sexe comme une finalité. Une femme qui, dans un monde où les Dieux étaient en voie de disparition, servait son propre Dieu de la Luxure… Camille vénérait le Prince Daedra Sanghin, un Dieu drow. Dans la mythologie drow, ou daedra, il n’y avait qu’une Déesse, Lolth, et les autres Dieux masculins étaient des « Princes ». Mais ils étaient tous des Dieux, et Sanghin était le Prince daedrique du vice… Accomplissant les désirs les plus sombres. Valeria put percevoir ce secret de famille au fur et à mesure des minutes, puis des heures, qui passèrent.
Absorbée dans cette vague, Camille atteignit un état second, et, quand Valeria apporta la touche finale, et la libéra, la poupée désarticulée qu’était Camille s’affala mollement sur le bureau. Couchée sur le dos, elle était incapable de réagir, de parler, ou même de regarder. Un mélange diffus de sperme et de mouille s’échappait de tout son corps.
« Kof ! Kof ! » éternua-t-elle à plusieurs reprises
Elle recracha des filaments du sperme sacré de Valeria, tandis que celle-ci examina son ordinateur Elle avait eu accès aux identifiants de Camille en la baisant, et put voir ce qu’il y avait à savoir sur le projet Übermensch. Un projet secret, développé depuis le plus haut sommet de l’État. L’idée était de développer des surhommes, à tous les domaines. Des soldats améliorés, mais aussi des civils améliorés. La Führerin avait de grands projets pour Herzeleid, elle voulait que ce pays rattrape son retard technologique pour concurrencer Auris et Uatis. Valeria put constater que Camille avait hérité d’une partie seulement du projet, correspondant au domaine sexuel. Pour cela, Camille avait mené une politique d’espionnage industriel sur une société uatéenne, la Fut-Corp, qui utilisait un procédé spécial, un mutagène inédit, le « F-Gen », pour concevoir des F-Girls. Camille cherchait à le reproduire. D’après ses recherches, le F-Gen était un composé très particulier, mélange de plusieurs composants et fluides très rares, dont du « fluide sexuel de luxure#, désignant les fluides sexuels produits par un incube ou un succube. L’une des théories avancées par les chercheurs de Camille était que ce mutagène était une formule démoniaque.
Camille commença ensuite à émerger. Elle se releva lentement, le corps endolori, sale, et puante. Du sperme et de la salive avaient dégouliné sur son corps, et, face à elle, elle put voir que Valeria avait repris sa forme normale. Elle se rapprocha de Camille, qui s’assit sur le rebord du bureau, caressant distraitement son ventre. Elle avait la certitude absolue qu’elle était désormais enceinte, mais Valeria avait une proposition originale à lui faire. Elle souhaitait en faire… Son apprentie. Camille cligna des yeux, surprise. Elle observa la femme, et se racla la gorge. Camille l’embrassa alors, et répondit à sa manière :
« Sous ta forme humaine, je suis ton amante… Reprends ta forme démoniaque, je n’ai pas eu l’occasion de t’admirer comme il se doit sous toute ta puissance. »
La succube obtempéra, et Camille frémit en la voyant ainsi. Rouge, puissante, forte, avec des yeux jaunes étincelants. Camille glissa alors sur le sol, et finit agenouillée devant la grande démone. Son visage était à hauteur de sa queue, et elle l’embrassa tendrement, déposant deux ou trois baisers dessus, avant de relever sa tête.
« Je suis prête à devenir ton apprentie… Même si j’ignore exactement ce que cela implique. Que comptes-tu m’enseigner, Valeria ? Que comptes-tu faire avec moi ? Ton contrat est honoré, je porte ton bébé… Tu n’as plus aucune obligation de rester ici… Enfin, je ne désapprouve pas ta présence, mais je suis curieuse de savoir ce que tu souhaites m’enseigner… »