The Multiversity

[Kaguya Shunya]

Tsukasa ne perdait effectivement jamais le nord. Dire qu’elle avait couché avec tout le personnel du palais n’était que la parfaite réalité ! En bonne Uatéenne de souche, Tsukasa considérait qu’on ne connaissait jamais vraiment bien une personne que quand on lui faisait l’amour. Elle avait donc couché avec absolument tout le monde : les gardes, les serviteurs, même les stagiaires ou les simples invités. Tsukasa joignait le plaisir au travail, l’agréable à l’effort. C’était sa mission, son boulot, elle se devait de protéger les Reines, et elle était bien placée pour connaître leur naïveté. Face à une kitsune et à une okami, Hinata perdrait toute réflexion. Tsukasa se devait donc de leur appliquer ce qu’elle appelait le « protocole Tsukasa », à savoir leur faire l’amour. Elle et Chizuru rejoignirent une cabine qu’elles partagèrent ensemble. Tsukasa se déshabilla sans aucune gêne, exhibant ses formes généreuses. Chizuru lui demanda alors si elle pensait que les deux Furrys représentaient une menace, et si elles étaient liées à la disparition des marins.

Souriant doucement, Tsukasa se retourna contre elle, et lui caressa la joue, puis l’embrassa alors sur les lèvres.

« Si je pensais qu’elles étaient impliquées dans une quelconque activité criminelle, ces deux petites seraient dans une cellule, pas dans un onsen. »

Elle posa une main sur sa hanche, puis enchaîna :

« Mais elles étaient un peu trop écervelées, donc il fallait bien que je leur rappelle qui nous étions. Enfin, je ne suis pas sûre d’avoir changé grand-chose à leur comportement… De ce que j’ai vu, l’okami est moins écervelée que la kitsune. »

L’analyse de Tsukasa allait devoir se confirmer par la suite. Elle sortit sans serviette, mais en conservant ses lunettes. Venant d’une Uatéenne, ses lunettes n’étaient pas indispensables, elle avait déjà réalisé une opération pour guérir ses yeux. Ses lunettes étaient futuristes, comprenant des lentilles optiques qu’elle utilisait pour analyser les personnes autour d’elle. Elle put voir que les deux Furrys les avaient attendus. Tsukasa leur sourit, puis les invita à les suivre. Elles traversèrent un petit couloir, et rejoignirent ensuite l’onsen.

Le bain thermal était à l’air libre, entouré de palissades de bambou, avec une douce eau chaude qui laissait s’échapper des vapeurs. Le bassin était entouré de pierres polies, de pots de fleur, et de lanternes. Tsukasa, qui était sur le devant, et qui offrait au trio la vue impeccable de son fessier, leur sourit en se retournant.

« Vous n’avez peut-être pas de source thermale, là d’où vous venez. Cette eau chaude est très relaxante… »

Tsukasa rejoignit l’eau la première, et en profita alors pour dénouer son chignon. Sa longue chevelure blonde tomba au milieu de son corps, et elle se retourna ensuite, puis s’allongea.

« Installez-vous, mes chéries… Je serai curieuse de savoir à quoi ressemble votre pays d’origine… Ses paysages, ses mœurs… »

[Les Lalwendë]

Lorsqu'elle vit le duo quitter la loge, les oreilles de Cirth s'étaient redressé sur sa tête d'un seul coup ! Poussés par l'excitation et l'impatience de la jeunesse, les mots jaillirent de sa bouche sans qu'elle ne puisse rien y faire :

- Regarde, Kerby ! Les revoilà~

Non sans les pointer du doigt, bien entendu.
Sa Sœur Liée n'eut pas dans l'idée de la rabrouer ou même de la forcer à baisser la main. Ses yeux étaient grands ouverts sur l'humaine pour la simple et bonne raison que cette dernière s'était présenté nue à elles, avec une attitude et un sang froid qui sous-entendaient une certaine habitude. Un comportement nullement dérangeant auprès de sa compagne kitsune, celle-ci ayant eu la décence de se couvrir d'une serviette et de faire comme si de rien n'était.

- Difficile de ne pas les remarquer, marmonna la Louve en détachant les yeux du corps exposé de la blonde à lunettes.

Là où Tsukasa était plus du genre rentre dedans, Chizuru, elle, se montrait plus tranquille, plus calme, plus... diplomate ? Une kitsune bien élevée dont le profil convenait tout à fait à sa congénère.
Cirth, l'intéressée donc, l'observait naïvement sans éprouver la moindre surprise vis-à-vis de celle qui s'était carrément dénudée.
Pour ces deux-là, c'est tout à fait normal. Peut-être pas pour les mêmes raisons, cela dit...
Kerberath s'était gardé de toute remarque désobligeante. Elles étaient des invitées en ces lieux. Il aurait été malavisé de blâmer une de leurs hôtes sous prétexte qu'elle avait sauté une étape en s'exhibant à la vue de toutes.
Elle m'a l'air trop intelligente pour que je puisse la mettre mal à l'aise rien qu'avec des mots.
Entre-temps, ce fut Cirth Lalwendë qui répondit pour leur mystique sororité :

- On se lave toutes en même temps ! Pourquoi chercher à faire bande à part ? Ce serait d'un ennui !

En lui jetant un regard en coin, Kerberath avait plissé les yeux.

- Ça ne me dérange pas à condition que tu t'abstiennes d'éclabousser ton entourage.

Tel un parfait reflet d'innocence enfantine, Cirth, les coudes pliés contre ses flancs, lui exhiba ses mains.

- Je promets de ne pas m'agiter ! Ça te va, comme ça ?

- Ne manque pas à ta parole, Cirth. Les promesses, c'est important.

- Grand mère nous le rabâchait souvent, sourit la kitsune, nostalgique.

Kerberath lui rendit son sourire.

- Avec toi, valait mieux deux fois qu'une.

Elles suivirent Tsukasa. Le grâcieux derrière de l'humaine rebondissait sous les yeux des Lalwendë. Kerberath trouvait que cette chipie était très bien conservée. Elle économisa toutefois les coups d'œil indiscrets au bénéfice d'un espace chaud et humide à couper le souffle. Tsukasa ne tarissait pas d'éloges, vantant de ce fait le caractère relaxant de cette eau délicieusement chaude.
M'est avis qu'il n'y a pas que l'eau qui l'est.
La Louve se para aussitôt d'un sourire de circonstances.

- Certainement pas de cette taille, non.

L'endroit avait été bien décoré. Lanternes, fleurs et pierres lisses agrémentaient les bords du bassin d'où s'échappait une douce vapeur. Des bambous alignés les uns contre les autres conféraient une parfaite intimité aux baigneuses, formant une barrière aussi efficace qu'esthétique.
Cirth regarda avec envie l'humaine s'enfoncer dans l'eau. Aucune pensée grivoise ne traversait son esprit ; elle souhaitait tout simplement l'imiter et profiter du feu liquide tout contre son incomparable peau. Contrairement à sa Sœur Liée, elle ne sourcilla point en entendant "mes chéries" franchir le palier des lèvres tentatrices de l'intrépide Tsukasa.

- Sans aucun problème !

Laissant tomber sa serviette au sol, la Scriptomancienne passa un bras sous le coude de Chizuru - qui avait déjà fait le nécessaire de son côté ? - avant de rejoindre sa collègue aux cheveux dénoués.
Kerberath les suivit d'un regard légèrement soupçonneux.
Une amitié naissante amenée à évoluer dans quel sens ?
Puis, debout tout en écartant soigneusement les pans de sa serviette, elle baissa les yeux sur Tsukasa qui s'était allongée dans l'eau.
Mon instinct me souffle qu'il est préférable que ce soit l'autre plutôt qu'elle.
A n'en point douter, l'humaine, si jamais elle décidait de passer à l'action, ne ferait qu'une bouchée de sa Sœur Liée.
Kerberath ferma les yeux, poussa un soupir et alla se placer se façon stratégique, c'est à dire : entre Cirth et Tsukasa sans pour autant leur bloquer la vue.

- Alors, par quoi commencer ? réfléchit Cirth à voix haute, un index posé tout contre la pointe de son menton avant de claquer des doigts et de dire : Ah, je sais ! Avez-vous déjà vu un ciel rose comme les pétales de cerisier ? Parce que celui de notre archipel est justement de cette couleur là ! D'après notre grand-mère, c'est à cause d'une ancienne barrière magique - aujourd'hui disparue - qui s'est fondue dans l'air autour des iles.

- C'est vrai que j'ai été modérément surprise de le découvrir aussi bleu le jour de notre départ, fit l'okami en levant brièvement les yeux au ciel.

D'une certaine façon, elle semblait surveiller les faits et gestes de Tsukasa.

- Et moi donc ! piailla la kitsune. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir suivi les cours.

- Tu en as sans doute manqué quelques-uns à force de siester.

- Je plaide coupable, gloussa sa Sœur Liée. Jouer avec les esprits est parfois une activité si exténuante qu'elle requiert un temps de repos plus important que la moyenne.

- Et c'est précisément à cause de cette drôle d'habitude que les autres apprentis conservaient leurs distances avec toi, souligna l'okami.

- C'est vrai, c'est vrai ! Mais que dire de toi, ma Sœur Liée ? Celle qui ne s'est jamais éloignée de moi malgré tout ?

- Parce que je te connais depuis toute petite, sourit la Louve. Et que les esprits, bons ou mauvais, ne m'ont jamais fait peur.

- Ah ha ! C'est tout toi, ça~

La malédiction de Kerberath n'était jamais bonne à évoquer près des oreilles profanes, car n'importe qui pourrait avoir dans l'idée de s'en servir à leurs dépens. La stricte vérité impliquait donc la présence quasi constante de la Scriptomancienne aux côtés de la Maudite, sans quoi cette dernière sombrait dans une folie destructrice autant pour elle que pour son entourage. D'où leur statut de Sœurs liées ; une fraternité spirituelle basée sur une bonne entente miraculeuse entre deux êtres autrefois minuscules, et renforcée par l'apposition d'un sort complexe et permanent de la vénérable Ancienne qu'elles appelaient toutes les deux très respectueusement "grand-mère".
En conséquence de ce lien profond, Kerberath a fini par devenir la Gardienne de la Scriptomancienne.
Rôle qui lui tenait à cœur comme en attestait la force dans son regard.
Cirth eut un petit sourire de filoute.

- Je crois me souvenir que mes confrères et consœurs ne t'appréciaient pas beaucoup plus que moi, ma chère sœur.

Kerberath eut un mouvement d'humeur.

- Ils ne m'approchaient que par intérêt, grommela-t-elle. A savoir : en présence d'un bon gibier, autour d'un bon feu, que je leur présentais toujours bien gentiment après la chasse.

- J'ai toujours trouvé ça triste, admit la kitsune, qui l'était effectivement à cette occasion.

L'okami secoua la main devant son visage.

- On s'en fiche. Je ne regrette rien de ce que j'ai fait. Et je tiens d'ailleurs à préciser que je n'ai jamais eu besoin que de toi et de grand-mère. Le reste de la communauté ? Je me suis toujours contenté de le tolérer. Par égards pour vous deux. Pour votre bienveillance.

Avec cette discussion, Tsukasa et Chizuru en apprenaient bien assez sur leur relation. Suffisamment pour en déduire que les Lalwendë étaient vierges ?

[Hinata Kaguya]

Pour résumé rapidement avec les mots de Tsukasa, elles n'étaient pas dangereuses, mais un peu naïves. Si elles étaient coupées du monde dans un coin rien qu'entre eux, c'est sûr qu'elles étaient de savoir tous les différents conflits politiques, la menace venue d'ailleurs, ce genre de choses. Ici, elles étaient en sécurité pour le moment, du moins, leur savoir leur serait utile pour retrouver les marins disparus et gérer ce souci. Ensuite, à voir. Pour sûr, la reine Hinata sera d'accord pour qu'elles s'installent à Edoras, si les pouvoirs de la scriptomancienne serait utile, elles pourraient même rejoindre le palais. En attendant, on en était pas là. Tsuakasa jouait la meneuse, les fesses à l'air pour rejoindre l'Onsen, invitant les filles à la rejoindre. Cirth était semblable à une petite fille, là où Kerbath avait plus de sérieux, elle se dénuda en amenant Chizuru avec elle dans l'eau. Sa sœur liée ne tardait pas à la rejoindre, restant entre elle et Tsukasa. Elles commencèrent simplement, demandant à en savoir plus sur leur contrée ?

Première chose étrange de leur point de vue, un ciel rose. Chizuru était très attentive, écoutant la description, cela semblait lié à une ancienne barrière magique.

« Ce doit être quand même très beau à contempler. Nous, on a toujours eu ce ciel bleu. »

Bleu, grisâtre, tout dépendait de la météo, mais en général, bleu. La kunoichi restait près de sa consœur, écoutant leurs souvenirs, le fait de parler d'esprit n'était pas si étrange. Tsukasa y croyait peut-être moins, à Uatis, ce n'est pas le genre de chose que l'on croit, mais à Edoras, on y croyait fort, les bons comme les mauvais. Elles continuaient, évoquant plus ou moins ce lien qui les unissait, étant sœur, qu'importe le sang, du moins c'est ainsi que le comprenait Chizuru. Même si une kitsune et ôkami pouvaient sûrement être sœur biologique, sans poser la question, elle le voyait comme ça. Sa queue touffue remuait faiblement sous l'eau chaude, mais la jeune femme restait prude, loin d'avoir tout un plan d’échafauder, sûrement comme Tsukasa actuellement, elle voulait juste faire connaissance avec elles.

« C'est beau de vous voir si soudé. Nous agissons plus ou moins pareil dans notre escouade, enfin, c'est plus différent, je pense... C'est plus pour mieux agir à l'unisson, rester souder et d'aider alors que vous deux, c'est un vrai lien de famille. »

La division zéro était différente des autres, elles n'étaient pas samouraï déjà, mais des kunoichis, souvent liée aux missions d'espionnage, d'assassinat parfois, scrutant les alentours en quête d’intrus à débusquer, elles n'étaient pas sur le devant de la scène en cas de bataille, elles agissaient pour les éviter ou les finir. Doucement, Chizuru s'approchait malgré tout de sa consœur, ça restait encore gentil comme approche.

« Dans votre village, vous êtes tous kitsune et ôkami ou bien il y a toutes sortes de gens ? »

[Kaguya Shunya]

Une contrée avec un ciel rose… Tsukasa eut beau faire des efforts de mémoire, elle ne visualisait aucun rapport évoquant pareil phénomène ! De toute évidence, ces deux « sœurs » venaient de loin.

*La magie sur notre monde est en berne depuis l’ère du Prince de Cristal… Existe-elle chez elles de manière plus puissante ?*

Inventer des plans, réfléchir, c’était le but de Tsukasa. Outre son joli minois et son irrésistible déhanché, Tsukasa était avant tout l’éminence grise d’Edoras. Elle devait réfléchir, trouver des solutions. Jadis, Tekworld était un monde empreint de magie, mais tout avait changé à l’époque du Prince Oberyn, le tyran d’Auris. Il avait traqué la magie, et avait abattu l’Arbre-Cœur qui était, d’après les vieilles légendes, le point culminant de la magie.

Comme toute force vitale, la magie suivait en effet un cycle, elle devait se régénérer, se recycler. Si les règles de fonctionnement n’étaient pas très connues, et variaient selon les interprétations, l’Arbre-Cœur était considérée comme la fondation permettant cette régénération, grâce à ses profondes racines dont on se disait qu’elles se nouaient avec le monde entier, et étaient le réceptacle central des lignes d’énergie véhiculant la magie, les ley lines. Est-ce qu’un autre nœud avait pu finir par se former ? Par exemple, dans une région où le ciel était rose ?

Perdue dans ses pensées, Tsukasa songeait déjà aux perspectives de cette révélation. Elle apprit en tout cas que les « Sœurs Liées » n’étaient pas vraiment des sœurs de sang, ce que Tsukasa avait déjà pu déduire. Une kitsune et une okami… Deux patrimoines génétiques différents ! Elle apprit également qu’elles étaient plutôt isolées, vues comme des parias.

*Hum… Si elles sont vierges, je me dois de préserver leur virginité pour les Reines. C’est dommage, vu les jolis petits lots, mais… Le sens du devoir et de la patrie avant tout !*

Tsukasa observait discrètement leurs magnifiques formes, tout en se disant qu’elles feraient indéniablement un excellent cadeau pour les Reines. Chizuru les interrogea sur la population de leur archipel, mas Tsukasa revint sur un autre point : le ciel rose.

« Un ciel rose, ce n’est pas banal, cela défie même les lois de la nature. »

Tsukasa se racla la gorge en se redressant un peu, exhibant sans honte ses seins. Elle voulait sonder les Lalwendë sur le point particulier de voir si le désir sexuel les stimulait, tout en leur fournissant quelques explications scientifiques, rehaussant pour cela ses lunettes.

« La couleur du ciel est liée à ce qu’on appelle la réfraction de la lumière. Plus précisément, la notion même de couleur est liée à la lumière qui émane de notre soleil. La lumière émanant du soleil est par principe blanche, et notre œil est capable de percevoir une série de couleurs spécifiques, allant du bleu au rouge. Quand la lumière du soleil pénètre dans l’atmosphère, nous la voyons bleue car elle entre en contact avec les molécules qui composent notre atmosphère. Ces molécules dévient la lumière, et notre œil la perçoit comme bleu. »

Terminant son long exposé, elle pointa alors son doigt vers les Lalwendë :

« Donc, si vous percevez le ciel en rose depuis chez vous, c’est qu’il y a autre chose qui entoure votre région. Et je veux savoir quoi ! Depuis quand le ciel est rose chez vous ? Est-ce que vous pratiquez habituellement la magie ? Est-ce que vous avez un arbre géant ? »

Une série de questions en rafales, on sentait bien chez Tsukasa l’interrogatrice redoutable qu’elle pouvait être quand elle le voulait !

[Les Lalwendë]

Là où la douce Cirth paraissait plus encline à parler qu'à promener son regard un peu partout, Kerberath s'efforçait de surveiller les moindres faits et gestes de Tsukasa au cas où cette dernière aurait des idées bizarres en tête. Ce n'était pas si facile que ça dans la mesure où la jolie blonde à lunettes ne répugnait pas du tout à jouer de ses charmes. Sa tempérée observatrice devait bien admettre que, pour une humaine, sa plastique équivalait à peu de choses près à celle d'une kitsune.
C'est une tête bien faite qui aime s'écouter parler. Je me demande à quoi elle peut bien penser, à certaines occasions, en nous regardant...
Discrètement comme elle s'y était risqué. La Louve ne disposait pas que d'un bon flair ; ses yeux rouges ne manquaient pas grand-chose de ce qui se passait dans et autour du bassin.
Le fait que Chizuru avait l'air de se trouver sur la même longueur d'onde que Cirth suffisait à égayer celle-ci.

- La bonne entente, c'est important ! Même s'il arrive que ma Soeur Liée me sorte par les yeux et me donne envie de la contredire.

En entendant cela, Kerberath croisa les bras sur sa poitrine et grommela :

- Humpf ! Je me doutais bien que tu faisais ça juste pour m'embêter.

- Ah-ha ! Je suis sûre qu'il t'est arrivé plus d'une fois de faire pareil !

La Louve eut un sourire malicieux.

- Bien sûr ! Qu'est-ce tu crois ? Que j'étais encline à te laisser remporter la moindre de nos joutes verbales ? Allons, tu ne peux pas être aussi naïve !

Cirth s'était retenue de l'arroser. Principalement parce qu'elle risquait d'éclabousser Tsukasa par la même occasion.
Elle regarda Chizuru avant de déclarer :

- Kerby est la seule okami du village. Il n'y en a pas deux comme elle, et j'ai envie de dire : heureusement pour moi !

- Et moi donc ? Te connaissant, tu aurais bien été capable de nous monter l'une contre l'autre...

Au tour de la kitsune d'esquisser un sourire félin.

- Ce n'est pas faux~

Kerberath hésita un instant avant d'avouer à l'humaine et à sa collègue :

- Les habitants de l'archipel m'ont accueillie lorsque j'étais tout bébé. J'ignore encore de quelle partie du monde je proviens et, pour être honnête, je ne suis pas très pressée de le découvrir...

Quel genre de tribu se débarrasse d'un poupon en l'abandonnant à la mer ? En tant qu'orpheline, la Louve avait une dent contre ses géniteurs ; elle anticipait déjà une violente rencontre avec ces irresponsables !

- Cirth est née sur l'archipel mais, tout comme moi, elle n'a jamais connu ses parents biologiques. C'est la doyenne qui nous a élevées. Je pense que je ne pouvais pas rêver meilleure famille que celle que nous avons formée.

Cirth souriait autant d'aise que de fierté. Elle bombait presque autant le torse que la divine Tsukasa, oui ! A la différence près qu'elle ne cherchait à appâter personne avec sa mince silhouette.
Tant d'innocence qui fit soupirer sa Sœur Liée.
Les prunelles ambrées de la kitsune roulèrent sur le visage de l'intellectuelle.

- Tu en sais, des choses, dis donc ! J'ai trouvé ça sympa de t'écouter nous parler des propriétés de la lumière. Si j'avais essayé de lire ça dans un livre, je me serais sans doute endormie en moins de quinze minutes !

- Cinq, objecta sa Sœur Liée.

- Partons plutôt sur une petite dizaine, trancha Cirth. Tout de même ! Ne me prends pas pour plus idiote que je ne le suis, vilaine Kerby.

- Pour le coup, j'admets volontiers avoir été un petit peu vache avec toi, déclara-t-elle en faisant mine de s'examiner les cuticules.

- Tu mériterais que je te fasse boire la tasse !

Kerberath lui décocha un sourire supérieur.

- N'exagérons rien, chère cadette.

Un poing serré hors de l'eau, Cirth se pencha vers Chizuru pour lui glisser :

- C'est dans des moments comme ça qu'elle arrive à m'énerver...

- Oh ! C'est de bonne guerre, et tu le sais bien.

- Pfff ! Bon. On en était où, déjà ?

- Notre nouvelle amie à la tête bien remplie s'intéressait à la couleur atypique du ciel de notre archipel.

- Ah, oui ! Alors Kerberath et moi, on l'a toujours connue rose, notre voûte céleste.

- Sauf la nuit.

- En effet ! Les étoiles y brillent aussi fort que sur l'océan.

Ceci, elles avaient pu le constater tout récemment.
Avant de répondre à la question suivante, Kerberath eut un mouvement de tête en direction de Cirth.

- Les scriptomanciennes comme elle usent souvent de magie. Cette énergie fait partie intégrante de leur art et de leur mode de vie. Sans cette source de pouvoir, impossible de tracer des glyphes ou d'interagir avec les esprits. D'ailleurs, l'essence de ces derniers est indispensable à l'utilisation de leurs sortilèges ; elle fait principalement office d'encre.

La Scriptomancienne la regardait avec une sincère admiration.

- Tu m'épates, Kerby ! Je ne te croyais pas aussi attentive à nos cours.

- Ne t'emballe pas trop. En l'absence d'affinité avec la Scriptomancie, je n'ai fait qu'en retenir les grandes lignes - rien de plus.

- C'est déjà pas mal, lui concéda Cirth avant d'en venir à la troisième interrogation de Tsukasa : Oh ! Et on a bel et bien un arbre un peu plus grand que les autres, par chez nous. Même qu'il ressemblerait presque à un bonsaï ! Et je dis "presque" parce que ses feuilles sont argentées et que son écorce est bleue.

- La nuit tombée, les esprit tournent autour de ses branches sous forme de feux follets.

- Ceux de notre âge le surnomment la Grande Allumette. Les plus anciens lui témoignent davantage de respect ; ils l'appellent le Pilier d'Argent.

- Ou le Vénérable, ajouta Kerberath. Plus sobre, je trouve. Moins classe.

Cirth sourit.

- On est d'accord.

Les Sœurs Liées en déballait beaucoup. Chizuru et Tsukasa avaient-elles obtenu leur confiance ? On pourrait tout à fait croire que oui !
Y compris venant de la Louve ? Ses œillades en direction de l'humaine se faisaient plus espacées, après tout.

[Hinata Kaguya]

Chizuru n'oubliait pas la mission qu'elles avaient, mais sans se mettre à la mer, à la recherche de cette île, à moins de les envoûter pour qu'elles déballent tout ce qu'elles savent, elles ne pouvaient pas faire mieux. La kitsune se contentait donc de parler avec sa consœur pour en apprendre plus sur elle et les gens, là où les sœurs habitaient même si Tsukasa se penchait surtout sur cette histoire de ciel rose en évoquant ses connaissances, la kitsune restait près de Cirth, observant certes la demoiselle, sans forcément penser à plus, même si elle ne cracherait pas dans la soupe. C'était une jolie femme. Même en essayant de les « séparer », les sœurs finissaient toujours par revenir se bouffer le nez pour un oui, pour un non mais elles savaient ne pas exagérer et se calmer quand il le fallait. Discrètement, mais sans arrière-pensée, Chizuru glissa ses doigts entre ceux de sa consœur, la serrant doucement en toute amitié.

« Si jamais l'envie de vous poser plus longtemps à un endroit, ou même, pour toujours, vous tentent, les Reines seront ravie de vous accueillir ici. Peut-être même au sein du palais si vos talents peuvent être utiles à la famille royale ? »

Même si c'était que Cirth la scriptomancienne, Kerbath n'allait pas être écartée pour si peu. Certaines domestiques vivaient avec leur moitié au palais alors, même si les hommes n'étaient pas encore autorisés à y vivre pour le moment, doucement, les choses se mettaient en place pour changer cela. Avec l'aide de Shunya – et l'arrivée du prince au sein de la famille Kaguya – les choses changeaient petit à petit. Il ne fallait pas oublier qu'Hinata avait accueilli une famille de kitsune à Edoras, leur offrant un toit et un travail, simplement charmé autant par leur charme naturel que par la jolie famille qu'elles formaient. Les sœurs pourraient en faire autant en ville ? Voir même rencontrer les Inari un de ses quatre ?

« Après tout ça, si je ne suis pas occupé par le travail, je pourrai vous servir de guide ? Je suis sûre que vous serez heureuses ici. »

Là où Tsukasa pensait aux reines et évitant de toucher à la virginité des sœurs, Chizuru, même si elle ne pensait pas à ça de base, se dirait bien qu'elles se ficheraient de ce détail. Du moment que les jolies sœurs acceptent de passer un peu de temps avec elles.

[Kaguya Shunya]

La perversité de Tsukasa ne faisait aucun doute, tout comme son envie de coucher avec les deux sœurs. Elle ne s’en cachait d’ailleurs pas vraiment, mais elle se refusait à prendre leurs virginités, à voler ce privilège aux Reines. Tsukasa était beaucoup de choses, mais elle était d’abord et avant tout une patriote. Elle pensait au bien de son pays avant le sien, et donc au bonheur des Reines. Elle imaginait déjà les regards envieux de Shizuka et d’Hinata quand elle leur présenterait les Lalwendë, elle voyait déjà les belles joues de Shizuka-chan s’empourprer quand elle apprendrait que les Lalwendë étaient vierges, et Tsukasa se voyait déjà soumettre à nouveau les Reines, fesser leurs petites fesses en se régalant de les voir faire l’amour, puis de leur faire l’amour… Toute perdue dans ses pensées, Tsukasa mit un peu de temps à revenir à la conversation actuelle. Les Lalwendë continuaient en effet régulièrement à se chamailler, alors il fallait bien que Tsukasa s’occupe un peu.

Elles parlèrent d’une sorte de structure qui serait à l’origine de ce ciel rosé, le Pilier d’Argent. Tsukasa fronça les sourcils en entendant cela. Un arbre géant…

*Se pourrait-il que ce soit un Arbre-Cœur ? C’est impossible !*

Tsukasa en fut surprise, et papillonna des yeux à plusieurs reprises.

« Il va falloir que je me renseigne au sujet de votre arbre, les filles. La description que vous en faites… Il pourrait s’agir d’un Arbre-Cœur ! »

Cette information ne sembla pas perturber les Lalwendë outre mesure. Tsukasa leur expliqua alors de quoi il s’agissait :

« La magie est une ressource naturelle qui dépend d’arbres gigantesques. Ces arbres ont des racines si profondes qu’elles s’enfoncent dans les tréfonds du monde, se chargent de mana qu’elles diffusent ensuite dans l’atmosphère. Jadis, un dictateur fou, le tyran Oberyn, qui contrôlait la majeure partie du monde, est parti en guerre contre toute forme de magie. Il a détruit l’Arbre-Cœur principal, et, depuis lors, les races comme vous se sont progressivement effacées, au point que certaines sont réputées éteintes, comme les fées, les nymphes, les sirènes, les Alraunes… Alors, si vous en avez un, c’est une nouvelle très importante ! Du coup, vous n’avez pas le choix, vous irez voir nos Reines quand nous aurons résolu le problème de cet équipage perdu. »

Comme dit, si la perversité de Tsukasa ne faisait aucun doute, elle s’effaçait devant son patriotisme…

[Les Lalwendë]

Des deux sœurs Lalwendë, Kerberath fut la première à remarquer le changement d'attitude - ou de priorité ? - chez la noble Tsukasa. L'existence du Pilier d'Argent, en l'occurrence, semblait la tenir en haleine. C'est ainsi que la kitsune et l'okami apprirent de sa jolie bouche la définition et l'utilité d'un "Arbre-Coeur".

- Très poétique comme nom, commenta Cirth juste avant que la description leur fut donnée.

La Louve ne pipa pas mot. En vérité, elle commençait tout juste à se dire qu'elles avaient peut-être commis une erreur en en révélant trop à leurs hôtes. L'existence d'un tel arbre au sein de leur archipel, s'il abritait vraiment un pouvoir aussi grand qu'escompté, attirerait inévitablement la convoitise. Ou, dans le pire des cas, l'émergence d'un nouveau tyran, comme feu Oberyn, l'éradicateur de magie.
Aïe ! Voilà ce qu'il en coûte de trop ouvrir sa bouche...
Trop tard pour revenir en arrière. Tsukasa était plus motivée que jamais à l'idée de les présenter toutes les deux à leurs Reines. Elle s'en faisait un devoir, soulignant que les intéressées n'avaient "plus le choix".
Bravo ! Nous voilà coincées.
La Louve fit la grimace. Cirth, plus candide, elle, déplorait surtout la perte des différentes races que l'humaine avait citées...

- J'aurais tant aimé rencontrer des fées et des sirènes, soupira-t-elle, déçue. A quoi bon guerroyer contre ce qui rend le monde si beau et fabuleux ? La magie ne mérite pas de tomber dans l'oubli ! C'est tellement injuste...

Les doigts chaleureux de Chizuru étaient plus que bienvenus. Ceux de Cirth les gratifiaient d'une douce étreinte. Un contact réconfortant aux yeux de cette dernière. Aussi, la proposition de sa semblable tombait à pic. La Scriptomancienne eut tôt fait d'y prêter une oreille attentive.

- Vraiment ? Elles sont aussi généreuses que ça, vos Reines ?

- Nous héberger dans leur palais ? Dit comme ça, j'aurais plutôt tendance à me méfier...

Quelle pourrait bien être sa place dans un tel environnement ? Kerberath renifla de mépris en s'imaginant jouer les bonnes à tout faire. Elle était une femme d'action, et non pas une fichue boniche ! Il n'était pas question pour elle de tomber sous le joug de la royauté. Et moins encore de se retrouver à devoir laver les petites culottes de sa Sœur Liée !
Pensée qui lui arracha une nouvelle grimace.
Cirth en avait profité pour y réfléchir sérieusement.
Interrompre leur voyage initiatique aussi tôt ? Etait-ce seulement envisageable ?
Comme pour le consulter, elle contempla le ciel un instant avant que ses yeux clairs ne reviennent se poser sur le grâcieux visage de sa congénère.

- C'est tentant mais... je ne suis pas sûre que le moment soit bien choisi. Il nous reste tant de choses à découvrir ! Notre aventure à travers le globe ne fait que commencer, vous comprenez ? Et je ne dois pas me reposer sur mon art : je dois continuer à le développer, encore et toujours !

Dans son enthousiasme, elle empoigna la main de Chizuru et la brandit avec la sienne hors de l'eau, à la vue de toutes !
Kerberath poussa un soupir de pure consternation.
Elles sont vite devenues complices, ces deux-là.
Expression qui n'égratignait en rien la légendaire bonne humeur de la kitsune ! Leurs doigts solidement liés replongèrent sous la surface.
Cirth laissa échapper un petit rire tout en joie.

- Toujours est-il que ce serait génial de t'avoir pour guide ! Je suis persuadée qu'il doit y avoir des coins super intéressants, aux alentours du palais. J'ai bien envie d'y jeter un œil en ta compagnie~

- C'est acté de toute façon, intervint la Louve en ayant bien considéré la décision de Tsukasa. (Elle tourna d'ailleurs son regard sur la concernée.) Reste avant toute chose le problème de l'équipage perdu. Tout ça, c'est bien beau mais est-ce que vous avez un plan pour nous faire aborder sur cette île mystérieuse qui ne figure sur aucune carte ? Je ne voudrais surtout pas paraître pessimiste mais si on part du principe où des esprits malfaisants y ont élu domicile, ils vont sans doute tout faire pour nous en tenir éloignées... ou nous y piéger pour toujours ?

Ce dernier mot la fit cogiter.

- Si jamais nous trouvons un moyen de nous protéger de leur influence, nous devrions pouvoir les infiltrer, non ?

- Je pourrais peut-être peindre quelques protections glyphiques sur le navire pour nous en préserver, proposa la Scriptomancienne. Cela nous permettrait sans doute d'enquêter plus facilement sur ce qui se trame là bas.

Faisant fi de sa nudité, elle se redressa d'un coup, l'air soudain déterminée !

- Moi, j'suis carrément partante pour vous montrer ce que j'sais faire~

- N'en fais pas trop non plus. Ça m'embêterait d'avoir à te rappeler à l'ordre.

- Tu peux toujours essayé, lui répondit Cirth avec un sourire de filoute.

- Tu ne peux pas me fausser compagnie, petite canaille. Ne l'oublie pas.

- Je ne suis pas petite ! D'autant plus que toi et moi, on fait presque la même taille !

- Ne te méprends pas, tête de linotte. Ton intellect limité ne joue clairement pas en ta faveur.

Suite à cette réplique, une veine gonfla le long d'une tempe de la kitsune.

- Ne me traite pas comme une imbécile !

Tour à tour, Kerberath lança un regard ironique aux spectatrices avant de pointer d'un pouce sa Soeur Liée.

- Vous avez vraiment besoin d'une gamine comme elle pour dresser les protections magiques de votre précieux Samouraï ?

- Tu m'énerves !

Cirth pivota sur ses hanches, lui administrant de se fait une gifle avec sa queue touffue.
Surprise par son audace, Kerberath étouffa un grognement.

- Espèce de petite prétentieuse... ça va être ta fête !

Elle tira sur la queue de sa Sœur Liée, l'entraînant sous l'eau pour un combat qui n'en était pas un.
Inutile de préciser qu'avec toutes ces chamailleries, le contact entre Chizuru et Cirth fut rompu, n'est-ce pas ?
Ah ! L'humaine et la kitsune allaient avoir fort à faire avec ces bestioles là...

[Hinata Kaguya]

Chizuru étant une kunoichi de la division zéro, on pouvait croire qu'elle serait plus sérieuse et froide, en un sens, mais non, au contraire. Son entraînement durant sa formation fut plus rude, pour obtenir cet état d'esprit, si les autres divisions faisaient office de corps armée d'Edoras, avec plus ou moins une spécialiste selon le numéro, la zéro était plus secrète, se salissant les mains sur des missions précises et délicates, la pitié et l'hésitation pouvaient être fatal. La kitsune pouvait être ainsi, dans sa mission, mais officiellement, leur mission n'avait pas débuter, pas en terrain hostile en tout cas donc, inutile d'être trop sérieuse. Consœur ou bon feeling, elle faisait confiance à Cirth sur ce coup-là.

Tsukasa en profitait pour parler plus sérieusement de ce qui a été raconté, évoquant cet arbre-coeur. Un sujet un peu triste, certes, mais c'est un peu pour ça qu'Edoras était si beau sur ce monde. Loin des technologie – il y en avait, mais beaucoup moins qu'à Uatis – ici les espèces n'étaient rabaissées ou dominer, une neko pouvait bien avoir un poste haut n'importe où, sans servir de boniche. La discussion se faisait un peu plus morose, elle en profitait pour tenter de rebondir sur une note plus joyeuse.

« C'est plus rare mais pas éteint. Je crois avoir déjà croisé une fée, même si je peux pas en être sûre, j'avais l'impression d'avoir vu une petite fille avec des ailes, avant qu'elle ne s'enfuit quelque part, sans que je puisse la retrouver. »

Là, c'était sujet à interprétation, qu'avait-elle vraiment vue ? Même elle ne pouvait donner de véritables réponses. Kerbath bavardait plus avec Tsukasa, mais Cirth, restant jointe à elle, participait aussi, parlant d'autre chose, comme de ce que les reines pourraient offrir pour leurs services. Ça semblait trop beau pour être vrai, leur méfiance était légitime et pourtant, aussi simple soit la vérité, elle l'était.

« C'est un peu surtout toi, Cirth, qui pourrait en être la cause à vrai dire. La reine Hinata a toujours eu un faible pour les kitsunes, de savoir que tu nous aides, ou que tu aies pu aider la nation, tu pourrais exagérer la récompense qu'elle pourrait être tentée de l'accepter. »

C'était un peu « dangereux » de révéler ça comme ça, mais, Shunya et ses conseillers sauront freiner ses ardeurs. Quand bien même, certaines choses resteront inaccessible pour Cirth, même si ça a peu de chances d'arriver, elle ne pouvait pas devenir reine de ce pays, Shunya occupait cette place à ses côtés. Concubine, peut-être ? Les reines n'ont jamais évoqué devant elle l'idée d'avoir des amantes, mais ne serait pas impossible. Toutes les reines n'ont pas forcément eu plusieurs femmes ou amantes, mais certaines sont connues pour ça. Ce n'est pas pour rien que dernièrement, les membres de la division zéro ont eu une mission de recherche d'alliances à travers le pays et les mondes, car jadis, une reine avait eu, selon les légendes, une amante de chaque race/nation, et donc, un bébé... Des descendants de Kaguya seraient plus ou moins en balade, un peu partout. Racontars pour certains et pourtant, quand cette Nanami était venue au palais, avec une alliance similaire à une boite à bijou, héritage de la reine Rose, qui fit scintiller dedans une bague identique... Faire le rapprochement n'était pas compliqué, remettre la main sur les autres bagues avec si peu d'indice, c'était autre chose !

« Kerbath ne sera pas laissé pour compte, mais oui, je comprends votre méfiance, mais notre reine à beaucoup d'amour à vous offrir. Surtout à toi. »

Dit-elle joyeusement. Même si l'idée de cesser leur formation pour la belle vie pouvait mettre quelques étoiles dans les yeux, là aussi, il ne fallait pas croire que plaire à la reine Hinata voulait dire avoir un collier autour du cou, physiquement ou non.

« Ne t'en fait pas pour ça, si tu lui expliques, même elle pourrait te conseiller de continuer votre périple, que tu puisses lui raconter tes aventures avec ta sœur. Du moment que tu promettes de venir la revoir, je suis sûre que ça ne pose pas de soucis. »

Il faut croire qu'à Edoras, être Kitsune était un bonus pour obtenir les faveurs de la reine Hinata, ce qui n'était pas faux, mais cela ne voulait pas dire que chaque kitsune de ce pays venait la voir au moindre pépin du quotidien, elles étaient respectées ici et on ne prenait pas la famille royale pour n'importe qui. Mais concernant une possible visite, Chizuru ne répondait que par un sourire, il serait si simple de faire ça tôt ou tard. Pas ce soir, évidemment, avec la mission qui se prépare, ce n'était pas idéal par contre... Tandis que la discussion se tournait vers la mission justement, en évoquant le fait de préparer le bateau avec des motifs pour se protéger, les sœurs venaient bien vite, comme souvent à se crêper le chignon, telles deux enfants qui s'aimaient autant qu'elles se détestassent. L'ambiance si détendue dans les sources chaudes commençait à virer au cauchemar tandis qu'elles se jetaient dessus l'une sur l'autre.

Pas le choix, Chizuru va devoir agir pour montrer autant sa force que ses charmes. Non pas qu'elle comptait faire de Cirth sa bien aimée – cela ne la dérangerait pas, mais pas en agissant sur la ruse – mais elle comptait détourner son attention quelques instants, que sa colère se change en autre chose de plus agréable. Partageant un regard avec Tsukasa, comme pour lui faire comprendre qu'elle allait agir de son côté, libre à la blonde à lunette d'agir comme bon lui semble avec la louve. La Kitsune se redressa, attrapant les poignets de sa consœur, l'humidité rendait tout cela plus simple pour que leurs membres se frottent et glissent, malgré ça, elle savait freiner sur la peau, sans forcément lui faire mal, mais maintenir sa prise. En quelques mouvements rapides, Chizuru avait agripper les poignets de la renarde, la tournant vers elle, ses poignets coincé dans son dos, tandis que leurs corps nues se frottaient et se serraient, sa poigne était ferme et son regard charmeur, il serait si simple de faire le premier pas de son côté, mais, fidèle à la réputation des kitsunes, Chizuru usait de ses charmes, de sa douce voix, doux comme son corps tandis qu'elle était devenue le centre d'attention de Cirth. Elle n'avait pas le choix, elle faisait de l'ombre à l'ôkami exprès.

« Ne sois pas violente, Cirth-chan~ tu es tellement plus adorable quand tu es pétillante de bonheur et de joie de vivre, hihi. »

Son doux regard se perdait dans le sien, se rendait-elle compte qu'elle était littéralement sa prisonnière actuellement ? Elle ne pouvait pas bouger sans se dégager d'elle, mais, sauf si elle avait une technique secrète ou une sacrée force bien caché, il serait difficile de se dégager. Elle était coincée, mais avec douceur et doucement, elle bougeait avec elle, leurs corps se frottaient, mais Chizuru faisait cela pour l'éloigner doucement de sa sœur, juste le temps d'oublier cet accrochage.

« Tu as déjà embrassé une fille ? »

Dit-elle plus doucement, le sourire coquin, sa bouche était très légèrement ouverte, on pouvait voir le bout de sa langue sur ses lèvres, comme un petit animal qui sorte de son hibernation au printemps, allant voir après son long repos si le temps était plus doux. Le but n'était pas de l'envoûter, mais juste d'oublier cet énième crêpage de chignon... et de récolter de précieuses informations de ce genre pour les reines, et Tsukasa aussi, elle ne serait pas contre ce genre de détail.

[Kaguya Shunya]

Des êtres surnaturels comme les fées ou les sirènes, il en existait toujours sur la planète, mais ils n’étaient plus très nombreux. C’était tragique, une conséquence à long terme des actions cruelles et injustes du tyran Oberyn. L’évocation du Pilier d’Argent avait motivé Tsukasa, ce qui éveilla du coup la méfiance de Kerberath. Cela, Tsukasa pouvait le lire sur son visage. Elle avait bien compris que chacune des deux Sœurs Liées avait un comportement différent. Cirth semblait plus apaisée et plus confiante que Kerberath… Ce qui ne les empêchait toutefois nullement de se disputer à la moindre occasion. Tsukasa ne savait même pas pourquoi elles se disputaient encore, elles avaient évoqué l’idée de sort de protection autour du Samouraï pour leur permettre de rejoindre l’île mystérique. Tsukasa, elle, était un peu perdue dans ses pensées. Elle imaginait déjà le regard émerveillé de la Reine Hinata en voyant Cirth. Tsukasa était bien placée pour savoir combien celle-ci aimait les kitsunes. Les Sœurs Liées n’avaient pas envie d’être des dames de compagnie, mais, si elles voulaient poursuivre leur voyage initiatique au mieux, il était justement plus intéressant pour elles de passer par le Temple de la Lune, et par rencontrer les Reines Kaguya !

Tsukasa y songeait quand Chizuru prit les devants en se rapprochant de Cirth. Tsukasa tiqua là-dessus.

*Elle essaie de me voler mon rôle, ma parole !*

S’il y avait bien quelqu’un qui devait charmer les autres, à commencer par ces deux teignes, c’était bien elle, Tsukasa ! Elle laissa donc Chizuru se rapprocher de Cirth, et se rapprocha elle-même de Kerberath, la louve teigneuse. Tsukasa l’écarta également de sa sœur, et s’assit à côté d’elle. Elle ne comptait pas leur faire pleinement l’amour, car elle voulait préserver leur virginité, l’offrir à leurs Reines bien-aimées… Mais cela n’empêchait pas de s’amuser.

« Tu n’as pas à t’en faire, nos Reines ne vous retiendront jamais captives… Mais il serait dommage de passer à côté de leur assistance, tu ne crois pas ? Tu as déjà oublié ce que je vous ai dit il y a quelques heures, au sujet du fait d’avoir des laissez-passer ? Si vous rejoignez Uatis sans papiers, vous risquez d’avoir de gros ennuis ! Les Reines peuvent vous fournir des passeports consulaires, vous permettre de voyager en profitant de la protection de notre pays. »

C’était un argument de poids, même si les sœurs Lalwendë ne semblaient pas en avoir encore conscience. Tsukasa lui sourit alors, et caressa la joue de Kerberath avec sa main, en se rapprochant un peu plus d’elle.

« Votre île a l’air très paisible en tout cas… Ne t’en fais pas pour ton Pilier d’Argent, on ne cherchera pas à te le voler. Je suis juste rassurée de voir qu’il en existe encore… »

Elle sourit encore.

« Tu es fougueuse en tout cas, j’aime ça… Toute cette énergie est utilisée à bon escient pour veiller sur ta sœur, mais vous ne craignez rien avec nous. »

La petite blondinette en profita pour se rapprocher de Kerberath, si bien que leurs seins finirent par se caresser.

« Je m’en voudrais que tu aies une mauvaise image de nous, ou de l’hospitalité d’Edoras, Kerberath… Laisse-moi te montrer… »

Elle continua à se pencher, bien décidée à l’embrasser…

[Les Lalwendë]

Grâce aux efforts conjugués de Chizuru et Tsukasa, les Sœurs Liées furent arrachées l'une à l'autre sans aucun dommage.
Du côté de la première citée, la prise infligée à sa congénère agitée relevait du grand succès ! Cirth n'émit qu'un tout petit cri pincé - proche du jappement - avant de dresser les oreilles à l'attention de la combattante et de ses mots doux. Étonnement apaisée par cette bienveillante autorité, la Scriptomancienne ne chercha pas à lui filer entre les doigts, son corps nu et trempé serré contre le sien.

- C'est vrai ? Tu me trouves si adorable que ça ?

Le regard charmeur de la kunoichi happa son attention. Concentrée comme elle était, Cirth n'y voyait que du feu alors qu'on l'éloignait doucement, sans brutalité excessive, d'une Kerberath aux oreilles couchées sur sa chevelure trempée.

- Adorable, adorable... il faut le dire très vite, maugréa la Louve. C'est une vraie furie quand elle s'y met !

Heureusement, sa Sœur Liée ne l'entendit pas. Encore une fois, la proximité de la kitsune monopolisait toute son attention. Ça, puis aussi sa question quelque peu indiscrète.

- Si j'ai déjà embrassé une... ?

Ses yeux ronds louchèrent un instant entre les petites lèvres de sa locutrice, sur cette langue coquine. Elles rappelèrent un souvenir d'enfance à sa mémoire. Le regard de Cirth bascula brutalement sur sa Sœur Liée. Il y avait bien une fois où les deux s'étaient embrassées par accident, un jour où la kitsune était entrée un petit peu trop précipitamment - sans s'annoncer - dans leur chambre partagée alors que l'okami en sortait...
En clignant plusieurs fois des yeux, la Scriptomancienne fit rapidement éclater la bulle de ses pensées vagabondes.
Un chouïa gênée, elle détourna les yeux et avoua :

- Peut-être une unique fois.

Kerberath, qui avait l'ouïe fine en plus d'être la moins encline des deux sœurs à se calmer, eut alors une embarrassante transmission de pensée.
Attends ! Elle ne va tout de même pas lui raconter cet épisode ?!
Cirth poursuivit alors sur sa lancée :

- Kerberath compte pour une fille ? Parce qu'un matin, nous avons eu un accrochage et nos bouches se sont-

- C'ETAIT UN ACCIDENT ! l'interrompit la Louve alors que Tsukasa cherchait à la rassurer avec les moyens du bord.

Ne pouvant pas se permettre de l'ignorer plus longtemps, Kerberath ajouta à son adresse :

- Désolée. J'ai décroché au moment où tu parlais des laissez-passer.

Dans d'autres circonstances, elle aurait sans doute chassé la main de l'humaine qui frottait contre sa joue. Mais pour l'heure, Kerberath avait surtout besoin d'être écoutée. Alors repousser Tsukasa ne lui paraissait pas être la meilleure des décisions à prendre. D'autant plus qu'elle ne faisait rien de mal - bien au contraire.

- Je ne voulais pas paraître malpolie mais cette espèce de petite... Argh ! Impossible d'en dire plus sans devenir méchante : ça me hérisse le poil !

Se voulant conciliante, la jolie blonde à lunettes jonglait prudemment avec les mots. Elle disait ne pas convoiter le Pilier d'Argent, se décrivant plutôt comme rassurée par sa simple existence.
Kerberath se rendit alors compte qu'elles cherchaient toutes les deux la même chose...
Elle n'est peut-être pas aussi sournoise que je le croyais ?
L'okami but ses paroles tandis que l'humaine se pressait toujours un peu plus contre elle. Leurs poitrines humides se touchaient. Cela avait beau être plutôt agréable, c'était surtout le sourire et les yeux verts de Tsukasa qui trompaient la vigilance de Kerberath.

- J-je ne sais pas trop quoi te répondre...

Si elle reculait la tête, c'était plus par réflexe qu'autre chose. La Louve n'était clairement pas habituée à subir ce genre d'attraction. Elle déglutit alors que la distance entre leurs lèvres avait tendance à s'amenuiser, l'appétit de l'humaine avalant lentement mais sûrement son appréhension.
Finalement, la bouche de l'okami s'entrouvrit, réceptionnant de fait le baiser insistant d'une redoutable patriote.

Cirth, que le dernier cri de sa Sœur Liée avait désagréablement ramené à la réalité du moment, surprit leur échange. Une bouffée de jalousie la prit à la gorge ! Ses prunelles ambrées se braquèrent sur le visage séduisant de la kunoichi. Celle-ci sentit les mains de sa congénère se refermer sur ses épaules trempées.

- J'ai besoin d'un câlin, rognonna-t-elle.

Victime de son subit manque d'affection, Chizuru dut faire avec son étreinte. La soi-disant plus jeune des Lalwendë, les bras enroulées autour de son cou, frotta sa chevelure dorée contre la sienne. Il se passa une bonne dizaine de secondes avant que leurs poitrines sensibles ne se séparent que d'un chouïa. Les joues légèrement rosies par son audace et par la chaleur que leurs corps produisaient, Cirth se tenait juste à bonne distance de ses lèvres pour lui demander :

- Tu veux bien me montrer... ?

La Scriptomancienne imita maladroitement l'approche de Tsukasa.
Contre toute attente, Chizuru, par l'intermédiaire des deux autres, était parvenue à la ferrer !

[Hinata Kaguya]

Chizuru avait agi dans le seul but d'éviter une énième fois que les sœurs se crêpent le chignon. C'est à croire qu'avoir cinq minutes de calme était une chose compliquée entre elles, mais la kitsune avait connue pire comme situation. Elle avait fini par séparé Cirth de sa sœur louve, tout en détournant l'attention. Dans la division zéro, jouer de ses charmes n'était pas une priorité, mais pour s'infiltrer, il faut savoir jouer la bonne carte au bon moment, toutes les missions ne se passent pas dans l'ombre. Et dans un sens, elle était la bonne candidate pour ça, les kitsunes avaient le stéréotype d'être séductrices, un atout qui jouait donc en sa faveur ? Coinçant sans lui faire mal sa consœur, sa question la troubla un peu, à moins que ce soit leur proximité. Bien vite, elle bégayait tout en avouant à demi-mot avoir embrassé sa sœur. Par accident apparemment. Elle laissait Tsukasa gérer Kerbath, elle, elle fixait la kitsune pour mettre un terme à leur petite bataille.

« Ta sœur est une femme, alors oui, ça compte. »

Dit-elle calmement, sa queue remua doucement, mais ayant été dans l'eau, elle avait perdu un peu de son épaisseur tandis qu'elle la gardait contre elle. La belle blonde à lunette gérait la louve tandis que la renarde ne venait pas l'embrasser, mais optait pour un câlin. Ça lui convenait aussi, Chizuru la relâchait en passant ses bras autour de sa taille, sa poitrine écrasait la sienne tandis qu'elle lui caressait doucement le dos. Nue, douce, la situation pouvait jouer en leur faveur, à toutes les deux. Elle entendait vaguement ce qui se passait à côté, leur technique semblait fonctionner, surtout que Cirth venait de demander un peu plus et sans un mot, Chizuru approchait ses lèvres de celles de leur invitée. Embrassant doucement sa consœur, elle la serrait un peu plus, légèrement en profitait de cette douce sensation. Pas besoin de mot de sa part, elle sentait son inexpérience, elle avait peut-être embrassé d'autres femmes ou hommes par la suite, mais elle n'était pas une grande experte. Cela n'était pas un souci, elle était même sûre que cela pourrait être un avantage aux yeux de la reine Hinata. L'une de ses mains remontait son dos, se perdant dans ses cheveux d'or en prolongeant le baiser avec délicatesse.

Après un petit moment, de douceur, elle rompait doucement le baiser, sa main venant sur sa joue, ses lèvres se séparaient des siennes, mais elle venait quand même frotter son petit nez contre le sien. Elle n'avait pas été plus loin qu'un baiser, la caressant un peu sans aller dans des zones trop intimes.

« Tu te débrouilles bien, Cirth... Tes baisers sont tout doux. »

Elle gloussa en l'observant dans les yeux, elle pourrait lui proposer plus, mais elle ne voulait pas en profiter non plus, après, si elle le désirait, elle pouvait bien lui faire ça. Ce serait dommage que pour leur mission, demain, une faute ai lieu, car elle avait la tête ailleurs. Elle observait par-dessus l'épaule de sa consœur comment s'en sortait Tsukasa et Kerbath avant de reporter son attention sur Cirth. Cet instant de douceur était doux et calme, à force de les entendre se chamailler, ça faisait du bien aussi. Elle ne posait pas la question, mais il y a de fortes chances qu'elle soit vierge, mais elle pouvait se tromper.

« Si un jour, tu décides d'arrêter ton voyage ou ta formation, tu n'auras aucun mal à trouver une femme avec qui partager ta vie ici. »

Elle ne parlait pas forcément d'elle, les Inari avaient deux grandes filles qui seront sûrement contente d'intégrer Cirth, et même Kerbath dans leur famille. Chizuru les connaissaient un peu, elle les a surveillées à leur arrivée. Non pas par peur qu'elles fassent le mal, mais pour éviter que des gens viennent les déranger. Une famille qui vivait à l'état sauvage devant se civiliser, ça pouvait créer des petits problèmes. Si après l'aide pour le souci actuel passé, elle sera heureuse de présenter cette famille aussi velue qu'adorable ! La reine leur conseillera sûrement cet arrêt, ne serait-ce que pour qu'elle puisse imaginer les deux familles se rapprocher plus intimement.

[Kaguya Shunya]

Un peu de douceur avant la rude expédition qui les attendait, voilà le plan de Tsukasa ! Cependant, dès qu’elles laissaient aux Lalwendë une seconde de libre, elles semblaient en profiter pour se disputer. Certes, qui aime bien châtie bien, mais ces deux-là semblaient pousser le concept dans ses derniers retranchements. Le pire est qu’elles finissaient presque par en devenir prévisibles ! Tsukasa en venait également à se demander si elles se taquinaient sans arrière-pensée. Une fois, deux fois, passe encore, mais la récurrence était souvent signe d’une mauvaise habitude. Elle constata d’ailleurs en se rapprochant de l’okami que Cirth ronchonnait sur place, semblant visiblement jalouse de ce qui se passait. Tsukasa, quant à elle, se focalisa sur Kerberath, notant que, pour une fois, les deux chipies ne semblaient pas avoir envie de se taper dessus. Rien que pour ça, pour ce bref moment de calme, ce que Tsukasa faisait valait le coup !

Face à la nervosité subite de Kerberath, Tsukasa sourit, et posa un doigt sur les lèvres de la jeune femme.

« Shhhtt… Ne dis rien, et contente-toi de savourer. »

Et, sans lui laisser le temps de répondre (Tsukasa estimait que les Lalwendë avaient de toute façon beaucoup trop parlé), elle l’embrassa en écartant son doigt. Si Tsukasa n’était pas une guerrière, il y avait des domaines où elle était une experte émérite. Et tout ce qui était lié à la verve faisait partie de ses talents de prédilection. Ses délicieuses lèvres se posèrent donc sur les lèvres de Kerberath, tandis que les lunettes de Tsukasa cliquetèrent doucement en heurtant le visage de sa partenaire.

« Hmmm… »

Tsukasa pressa ensuite sensuellement son corps contre celui de sa partenaire. Finalement, n’était-ce pas mieux ainsi ? Deux corps qui s’enlacent, qui se pressent chaudement l’un contre l’autre… Plutôt que le tumulte et le fracas, la douceur, la tendresse, la sensualité… Oui, on pouvait faire confiance à Tsukasa pour désamorcer n’importe quelle situation conflictuelle. L’amour, la solution universelle à tout conflit !