À bien y réfléchir, Mélinda n’avait pas vraiment eu l’occasion de parler avec Shiro de l’organisation interne du manoir, ainsi que du clan. Tout cela devait sembler bien mystérieux pour elle ! Une telle organisation, couplée à une telle luxure… Transparente, Mélinda n’avait tout simplement rien à cacher, et elle jouait donc carte sur table, disant à Shiro tout ce que celle-ci souhaitait savoir. Elle pouvait sentir l’excitation de l’intéressée. Le dîner se poursuivait joyeusement, et Lyninda continuait à lécher avidement l’intimité de Shiro. L’infirmière avait de plus en plus de mal à rester calme, se tortillant de droite à gauche. Ses cuisses se crispaient régulièrement, comme pour annoncer le bienheureux orgasme qui allait la traverser. Quand elle posa de nouvelles questions, Bran répondit alors :
« Et bien, chacun doit effectivement contribuer à l’entretien du manoir. Il y a les activités quotidiennes, oui, et, là-dessus, il y a toute une organisation interne. Chaque pensionnaire fait partie d’une équipe, et, par roulement, l’équipe chargée du nettoyage nettoie chaque chambre tous les matins.
- Je me suis inspirée du soji. »
Spécialité japonaise typique, le soji était un système d’éducation civique par lequel les élèves des établissements scolaires nettoyaient eux-mêmes, après les cours, leurs écoles. Ils apprenaient ainsi la civilité, et à entretenir les lieux, à les garder propres. Cela faisait du Japon un pays ayant la réputation d’être le plus propre du monde.
« Il y a une hiérarchie interne, ici. Tu vois, il y a… Disons, les esclaves qui viennent d’arriver. Ils sont pris en main par des esclaves plus expérimentés, qui viennent généralement de Mijak, ou qui ont plusieurs années de rodage. Et, au sommet de la hiérarchie interne, tu trouves celles qui ont déjà porté des enfants… On les appelle les Mamans. Quand une Maman t’ordonne quelque chose, tu dois t’obéir, car une gentille fille doit toujours obéir à sa Maman, n’est-ce pas ? »
Le manoir était un lieu de débauche constant, mais avec une organisation qui semblait presque militaire. Le contraste était impressionnant, et il avait fallu des années à Mélinda pour que ce système fonctionne sur lui-même. Désormais, les esclaves formaient les autres esclaves, elle avait développé son activité comme ça.
« Enfin, ça, c’est pour la totalité du clan, y compris le harem. Ici, le manoir est certes dirigé par ma sœur et Maîtresse, mais le fonctionnement a été délégué à des esclaves… Vois ça comme un genre de conseil. C’est ce conseil qui gère les plannings, la répartition des chambres, la gestion du budget, les achats de vêtements… Si tu souhaites rejoindre le manoir, c’est ce conseil qui t’attribuera une chambre.
- Il y a un temps où je gérais tout ça moi-même, expliqua Mélinda. Mais, depuis que je suis la Matriarche d’un clan vampirique, je n’ai plus le temps. Ici, ce sont principalement les Nakano qui constituent ce ‘‘conseil’’. Je n’aime pas trop ce mot, ceci dit, ça sonne un peu trop sérieux.
- Les Nakano sont cinq sœurs, des quintuplées. Elles considèrent autant Mélinda comme étant leur mère que leur Maîtresse. Comme elles sont cinq, on les appelle la Main de Mélinda. On dit conseil pour faire un peu sérieux, mais, dans les faits, ce sont surtout elles qui gèrent tout l’administratif. Le planning est établi tous les Dimanche pour la semaine à venir. »
Shiro devait retenir tout ça tandis que Lyninda continuait à la lécher avec un appétit dévorant.
« Pour en revenir à la prostitution… Je tenais à te dire que je me prostitue aussi moi-même… Mais mes tarifs sont très élevés. Alors, la pornographie… Tu sais, l’idée que mon corps soit l’objet de désirs de la part de milliers d’internautes m’excite assez. »
Aucune retenue chez Mélinda ! La pudeur était aussi un concept très éloigné pour elle. De quoi surprendre sans aucun doute Shiro, ou heurter ses convictions ? Elle avait dû croire que Mélinda forçait ses esclaves à se prostituer, mais, si elle-même s’adonnait à ce plaisir…
« Si tu nous rejoins, toi aussi, tu devras contribuer à ta manière. Alors, oui, tu pourras faire le ménage, mais, vu tes capacités d’infirmière, tu pourrais aussi devenir une infirmière locale. Tu sais, j’ai beau être stricte, il est fréquent que mes pensionnaires se blessent. Une infirmière nous serait très utile. »