Miyako était revenue à Shunya, pour éclaircir ce changement de ton et voir si tout allait bien, cela était leur mission principale après tout, veillez sur la reine, en l'absence de sa femme. Déjà, ce n'était pas la faute des sœurs Suteki, par directement, c'est plutôt que la reine était un peu trop occupée à penser à ces lettres qu'elle recevait. Bien sûr, Miyako ignorait précisément leur contenu, mais elle se doutait bien de ce qui y était apposé dessus. Hinata n'en parlait pas, pas directement, elle pouvait râler légèrement à propos des auteurs de ce genre de lettres, mais elle n'allait pas non plus faire exécuter les auteurs. Certaines personnes étaient des prétendant/es qui lorgnaient sur la place vacante occupée maintenant par Shunya, par amour ou simplement amour du pouvoir, ça pouvait être des conspirationnistes ou des jalouses, tout simplement.
« Nous ne pouvons vous en vouloir, Majesté, c'est même rassurant pour nous de savoir que ce n'est pas, directement, notre faute. Mais, si je puis donner mon humble avis, comme le dit sa Majesté votre femme, vous devriez ignorer le contenue des lettres. »
Disant cela, Miyako commençait à servir le thé, parlant sur un ton simple, calme et apaisant, elle n'avait pas besoin de s'énerver, surtout en présence du prince et des princesses.
« Vous n'êtes pas la première à ne pas faire l'unanimité aux côtés de la souveraine du pays. Il y a fort à parier que la personne vous ayant envoyé ce genre d'horreur, est surtout jalouse de votre place. Son amour est uniquement celui du pouvoir, d'être la seconde femme la plus importante du pays, et non d'avoir un bonheur commun avec sa Majesté Hinata. »
Le thé était à une température parfaite, légèrement chaud si on la porte à ses lèvres, mais pas froide non plus.
« Notre histoire, votre histoire même, montre qu'à bien des reprises, le choix d'amour de la reine est discutable aux yeux du peuple. Edoras a toujours eu des souveraines qui ont choisi l'amour avant un quelconque choix politique ou militaire. Des batailles et des disputes internes auraient pu être évité si telle ou telle reine aurait épousé cette personne, mais non, l'amour avant tout... Il faut croire que cela pourrait être une devise pour votre famille. »
Shunya était une Kaguya maintenant, mais il est vrai qu'aucune femme/mari n'étaient à un poste influent en épousant la reine. Au mieux, la première épouse était fortunée, mais il fallait bien de l'argent pour aider à développé ce pays, ou princesse, même si Elmyra fut choisie par amour, et non pour un quelconque échange ou accord commercial. Ça avait dû faire parler à l'époque, une épouse à la peau cuivrée, si peu couverte, et pourtant Raku fut la plus heureuse des femmes à ses côtés. Mais oui, en dehors de ça, une musicienne, une shinobi, un fabricant de kimono, au mieux, un noble...
« Avant vous, Dame Ilyn aussi a fait les frais de médisances plus graves, venant même de sa propre cours »
Ilyn, l'épouse de la quatrième reine, qui a su prolonger la vie de la princesse, jusqu'à vivre un court amour avec elle, mais sincère. Elle était mal vue par le peuple qui pensait à mal alors qu'elle a au contraire tout fait pour sauver la jeune reine, mais l'effort de donner la vie était trop épuisant pour une reine à la santé si fragile. Shunya devait connaître cette histoire, comme tout le monde, surtout qu'elle avait rencontré cette elfe lors de leur nuit de noces. Ilyn est toujours là, à Edoras, vivant secrètement en forêt, elle veille sur sa famille et son peuple, ne sortant que pour les mariages, et les naissances. Cette dernière saurait sûrement être une bonne oreille pour une histoire qu'elle a aussi vécue, de façon plus violente, sûrement... Peu de monde savait qu'Ilyn était toujours là, Hinata, Nora et Shunya, évidemment, quelques rares personnes de la cours aussi, celles qui font leur ronde en forêt ont dû déjà l'apercevoir ou trouvé l'endroit où elle vit.
« Vous avez le droit de douter, Majesté, mais pas de croire en ces maudites lettres. Sa Majesté Hinata n'attend pas de vous que vous détaillez chaque rapport et de même, il n'y a rien de honteux à demander plus de clarté. C'est aussi à ça que sert le conseil restreint. »
Chacune avait ses compétences pour au mieux, aider à diriger le pays. Hinata non plus ne comprenait pas tout, mais son conseil l'aidait quand elle butait sur un terme, un mot, une situation.
« La seule chose qui compte réellement, c'est votre amour mutuel. Pour l'instant, aucune situation n'a été assez importante pour qu'elle se repose aussi sur votre avis et vos conseils. À moins que votre amour quotidien, et votre belle et grande famille, ne lui suffisent pour y voir clair ? »
Leurs enfants, évidemment, mais aussi Chikaku, la petite sœur de Shunya, et sa grande sœur moins présente car se trouvant à Uatis, tout comme les parents de Shunya. Bien évidemment que son père, Mamoru avait aidé la reine à vaincre sa phobie des hommes, comment ne pas aimer un homme si doux et amusant ! Shunya apportait bien plus qu'elle ne croyait.
« Ne vous sentez pas imposteur, votre place est bel et bien ici, à ses côtés. Vous avez trois ravissantes preuves si jamais vous êtes en proie au doute... Sa Majesté aurait pu avoir n'importe qui à ses côtés, nous avons vue défilées de très belles femmes venues d'un peu partout... Mais sa Majesté a juste été polie et accueillante avec elles. Avec vous, elle a tant parlé, tant partagée... Son sourire était sincère, et pur au début de votre relation. C'était si agréable de voir sa Majesté sourire comme ça, ça faisait bien des années qu'elle n'avait pas été si heureuse. »
Elle souriait en public, mais c'était un sourire de façade, pour bien paraître, rien de plus.
« Depuis votre mariage, sa Majesté souris naturellement, chaque jour, et c'est grâce à vous, à votre amour qui vous unit. »
Il n'y avait en réalité que deux journées où la reine n'avait pas le cœur à sourire. Le jour de la Lune Rouge, évidemment, et l'anniversaire de Kagami. Deux journées où son sourire avait du mal à tenir, mais bon, deux journées sur toute une année, le ratio restait très positif. Miyako venait à prendre la main de Shunya, la gardant dans ses petites mains chaudes.
« Vous êtes notre reine à toutes et à tous, ne laissez pas quelques vipères vous faire du mal... Inutile de leur souhaiter du mal, votre meilleure attaque pour les éloigner et leur donner tort, c'est de sourire, de vous montrer plus radieuse que jamais avec votre famille. La vipère peut se tenir debout pour attaque, son venin peut cracher loin, mais jamais n'atteindra le soleil. »
C'est en montrant son bonheur que le mal sera vaincu.